lundi 9 août 2021

Millenium - Puzzles (2011)

Millenium Puzzles
Millenium - Puzzles (2011)

Pourquoi écouter ce disque ?

Quand Ryszard Kramarski a terminé Exist en 2008, il savait que le prochain album de Millenium serait un double. Petit détail, il lui manquait alors juste le concept. Trois années ont été nécessaires pour élaborer ce nouveau disque axé sur les relations complexes homme-femme aux allégories bibliques. En quatorze titres et près d'une heure trente de musique, Kramarski associé à ses deux héros, Adam et Eve, analyse l'évolution de leurs rapports, de l'amour naissant au jardin d'Eden jusqu'à la rupture inévitable, suivie d'une réconciliation bienvenue. Chacun des titres étant une pièce du puzzle. Autre défi fixé par Ryszard, rendre hommage à ses maîtres, à savoir Pink Floyd (la pochette n'étant pas sans rappeler volontairement celle de The Wall), Genesis, Marillion, Camel, ELO, Alan Parsons Project, Queen et les Beatles. D'où ce sentiment de clair-obscur entre moments lumineux, scintillants, et ambiances dramatiques, tendues. Encore une fois, lui et les membres du groupe font des miracles, jouant à la perfection, que ce soit les guitares de Piotr Płonka au toucher "camélien", les nappes synthétiques de Kramarski, le jeu habile de Krzysztof Wyrwa à la basse et encore plus à la Warr guitar, la batterie percutante de Tomasz Paśko, et surtout le chant impeccable de Gall, majestueux dans le rôle d'Adam. Eve n'apparaît que sur le dernier titre, l'intense et sublime Our Little Eden, incarnée par Sabina Godula, chanteuse de Loonypark qui avait également posé sa voix sur Interdead. Dense et puissant, Puzzles demeure une œuvre majeure dans la discographie de la formation polonaise, inspirée comme jamais. 

Musiciens

Łukasz Gall : chant
Ryszard Kramarski : claviers
Piotr Płonka : guitares
Krzysztof Wyrwa : basse, Warr guitar
Tomasz Paśko : batterie

Sabina Godula-Zając : chant

Titres

1.01. Eden? 
1.02. The Tree Of Knowledge
1.03. The First Man On The Earth
1.04. Apple & Snake
1.05. The Sin
1.06. Broken Rule
1.07. Everything About Her

2.01. Farewell
2.02. The Prose Of Life
2.03. Ice Dreams
2.04. Time Is The Great Healer
2.05. Puzzled 
2.06. We Try Again
2.07. Our Little Eden

Vidéos

trailer : lien vidéo ici

Farewell : lien vidéo ici

Our Little Eden : lien vidéo ici

samedi 7 août 2021

Steeleye Span - Below The Salt (1972)

Steeleye Span Below The Salt
Steeleye Span - Below The Salt (1972)

Pourquoi écouter ce disque ?

1972, année charnière dans la carrière de Steeleye Span. Ashley Hutchings ainsi que Martin Carthy sont descendus du train, laissant seuls Maddy Prior, Tim Hart, tous deux seuls membres fondateurs restants, et le violoniste Peter Knight. Pour les remplacer, sont recrutés deux musiciens qui deviendront des acteurs majeurs de l'histoire du groupe. Le guitariste Bob Johnson est engagé sous les conseils de Knight. Rick Kemp devient le bassiste officiel. Il avait, peu de temps auparavant, auditionné pour rejoindre King Crimson, mais avait finalement renoncé à les suivre. Les deux nouveaux membres emmènent avec eux leur bagage musical fait de rock et de blues, donnant ainsi une coloration plus "catchy" au son du groupe. Autre départ surprise, celui de leur producteur historique Sandy Roberton parti s'occuper de Decameron et du duo Gay and Terry Woods avec lesquels il avait collaboré sur le premier disque de… Steeleye Span. Il ne sera pas remplacé pour Below The Salt, quatrième album du groupe, et le premier signé chez Chrysalis. Les cinq musiciens ainsi que l'ingénieur du son Jerry Boys se sont eux-mêmes occupés de la production. Below The Salt aux inclinaisons médiévales comme le suggère sa pochette, ne comprend que des chants traditionnels, tous choisis par Maddy et Tim, à l'exception de King Henry chanté par Johnson, et de leur tout premier hit, Gaudete suggéré également par Bob. Aussi insolite que cela puisse paraître, ce morceau est en fait un chant de Noël d'origine scandinave datant du XVIe siècle, interprété a cappella et en latin. Difficile d'imaginer qu'un tel titre pourrait entrer dans les charts de nos jours. Tout était encore possible en ce début des années 70. Below The Salt fait aujourd'hui parti des albums préférés des fans du groupe qui reprend régulièrement sur scène le déjà cité Gaudete, mais aussi Saucy Sailor, John Barleycorn (popularisé par Traffic), ou Sheep-Crook And Black Dog

Musiciens

Maddy Prior : chant, percussions
Tim Hart : chant, guitares dulcimer, percussions 
Bob Johnson : chant, guitares
Peter Knight : violon, mandoline, banjo, alto, piano, chant
Rick Kemp : basse, percussions, chant

Titres

01. Spotted Cow
02. Rose Bud In June
03. Jigs: The Bride's Favorite, Tansey's Fancy
04. Sheep-Crook And Black Dog
05. Royal Forester
06. King Henry
07. Gaudette
08. John Barleycorn
09. Saucy Sailor

Vidéos

Gaudete : lien vidéo ici

Saucy Sailor : lien vidéo ici

jeudi 5 août 2021

Louisa John-Krol - Elderbrook (2017)

Louisa John-Krol Elderbrook
Louisa John-Krol - Elderbrook (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sous l'ancienne rivière Elderbrook, située dans le sud-est de l'Australie, se cache un monde secret peuplé d'êtres mystérieux, les elfes. Assoupis sous un arbre, deux jeunes adolescents, Bree et Jack Green, vont pénétrer à leur insu dans cet univers fantastique et se retrouver au milieu d'une lutte acharnée visant à renverser le pouvoir tyrannique de l'ignoble roi Tobiar Snork. Dragons, licornes, gobelins, gnomes, forêts hantées, fontaines chantantes ou chats aux pouvoirs insolites sont au cœur de cette aventure imaginée par notre fée australienne à la voix de cristal, Louisa John-Krol. Jamais elle n'avait présenté une œuvre aussi aboutie et colossale, entièrement autoproduite. Près de deux heures de musique réparties en trente titres sur deux CD, c'est le résultat de ce projet inspiré tant du Seigneur des Anneaux, que du Monde de Narnia ou d'Harry Potter. Plus d'une trentaine de musiciens et chanteurs ont été conviés, parmi lesquels son amie Liz Van Dort, le Français Jean-Christophe d'Arnell (Collection d'Arnell-Andréa), l'Italien Francesco Banchini (GOR), l'Allemand Olaf Parusel (Stoa) ainsi que la chanteuse espagnole Priscilla Hernandez. D'une très grande richesse sonore (la liste des instruments est faramineuse), la musique oscille entre dream pop, folk ambiant, world music et prog celtique, évoquant Kate Bush, Loreena McKennitt, Iona ou encore Clannad. Louisa signe avec Elderbrook un album à la fois fascinant et enchanteur, le meilleur de sa carrière. 

Musiciens

Louisa John-Krol : chant, mandoline, sansula, ocarina, percussions, harmonica, guitare, piano, clavecin, xylophone, glockenspiel

Harry Williamson : chant, guitare, claviers, percussions, dulcimer, cymbalum, harpe
Brett Taylor : chant, basse, guitare, claviers, flûtes, percussions
Jean-Christophe d'Arnell : chant, claviers, percussions
Olaf Parusel : chant, claviers, percussions
Priscilla Hernandez : chant, chalumeau, flûte, bansuri
Phil Setton : chant, ukulele, claviers, basse, guitare
Bron Lloyd : chant, vielle à roue
Catherine Goss : chant
Nicholas Goss : chant
Kelly Miller-Lopez : chant
Adrienne Piggott : chant
Liz Van Dort : chant
Elizabeth Rose : voix
Aimi Hatigan : voix
Sarah Hatigan : voix
Alexandre Fröb : voix
Theodore Wohng : voix
Zeinabosadat Yazdanfar : voix
Gilbert Albanis : effets sonores
Nicholas Albanis : dulcimer, mellotron, guitare, percussions
Mathias Grassow : claviers
Richard Allison : piano
Francesco Banchini : clarinette, flûte, bendir, cymbale
Aaron Barnden : violon
Jessica Bell : violon
Skye Taylor : violon
Ceridwen Davies : alto
Jenni Heinrich : alto
Caerwen Martin : violoncelle
Kim Brown : bouzouki
Paul Gooding : accordéon
Simon Lewis : vibraphone, kora
Kelly Miller-Lopez : harpe
Louise Radcliffe-Smith : percussions
Jack Setton : percussions
Liam Taylor : trompette
Samantha Taylor : flûte

Titres

1.01. Fleeing The Flame
1.02. The Fountains Of Alderbee
1.03. Hey Mr Shawnwort
1.04. Borne'Long Rivers
1.05. Violin Velvet
1.06. Escalder
1.07. The Green Lady
1.08. Yerandle
1.09. Way
1.10. Fountainsong
1.11. River Knowing
1.12. The Dwarf Of Barberry
1.13. Fontaines Enchantées
1.14. Eoarvah
1.15. Kloh
2.01. Antiquity
2.02. Evander The Unicorn
2.03. Gnome Song
2.04. Contradiction Is The Dragon
2.05. Starkey
2.06. Fly Away
2.07. Ice Ion
2.08. Talaria
2.09. Dreamdawn
2.10. Galaxies
2.11. Ludos
2.12. Inside The Bubble
2.13. Thelderbrin
2.14. Fountains Finale
2.15. Antiquity (Acoustic)

Vidéos

Evander The Unicorn : lien vidéo ici

The Green Lady : lien vidéo ici

mardi 3 août 2021

Colin Masson - Isle Of Eight (1999)

Colin Masson Isle Of Eight
Colin Masson - Isle Of Eight (1999)

Pourquoi écouter ce disque ?

Un album solo de Colin Masson, c'est un peu la rencontre entre Mike Oldfield et Steve Hackett. Fondateur et leader de la formation de prog-folk The Morrigan, Colin a conçu Isle Of Eight entre les albums Masque (1998) et Hidden Agenda (2002). Jusqu'alors, le musicien ne nous avait pas habitué à de telles envolées, ni développements. Isle Of Eight, d'une durée de 65 mn, ne comporte que trois titres, la chanson-titre (25 mn), Total Eclipse (27 mn), et Return To The Northern Wasteland (13 mn). En véritable homme-orchestre de cette épopée celtique aux accents symphoniques, Colin joue des guitares, claviers, basse, fûtes, trombone, percussions et batterie. Il a aussi composé, enregistré et produit l'album et réalisé la splendide pochette. Seule invitée, son épouse (et voix féminine de The Morrigan) Cathy Alexander qui chante sur les deux premiers morceaux, puis joue du synthétiseur sur le troisième. Sa voix irréelle s'accorde à la perfection avec les atmosphères successives, stimulant l'imagination. Il faut bien l'avouer, Colin réussit l'exploit de tenir son auditeur en haleine durant plus d'une heure dans son univers aux saveurs "oldfieldiennes", très instrumental. Une bien belle surprise de la part d'un artiste qui mériterait une meilleure reconnaissance.

Musiciens

Colin Masson : guitares, basse, flûtes, claviers, percussions, trombone, batterie, programmation

Cathy Alexander : chant, claviers
Ryan Masson : bruits

Titres

01. Isle Of Eight
02. Total Eclipse
03. Return To The Northern Wasteland

Vidéo

Isle Of Eight : lien vidéo ici

dimanche 1 août 2021

Elina Duni Quartet - Dallëndyshe (2015)

Elina Duni Quartet Dallëndyshe
Elina Duni Quartet - Dallëndyshe (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

L'exil, Elina Duni connaît. Enfant, elle a quitté son Albanie natale pour vivre en Suisse. Dallëndyshe, son deuxième album à paraître sur le prestigieux label ECM, explore ces chansons de l'exil, synonymes d'espoir, de séparations, de rêves brisés. Produit par Manfred Eicher, fondateur du label, Dallëndyshe se révèle inclassable, entre jazz et folk. Jazz par la constitution même du Elina Duni Quartet qui, outre Elina et sa voix profonde porteuse d'émotion, réunit le pianiste Colin Vallon, le contrebassiste Patrice Moret, et Norbert Pfammatter à la batterie. Folk par sa source d'inspiration, le pays des aigles et ses chants traditionnels ancestraux. Pour nombre d'entre nous, à l'exception de l'immense écrivain Ismaïl Kadaré, l'Albanie n'évoque rien, ou si peu, sur le plan culturel. Elina et ses musiciens ouvrent ainsi une fenêtre sur cette mystérieuse contrée, nous invitant à découvrir des chansons de Muharrem Gurra et du Kosovar Isak Muçolli, décédé juste après la sortie de l'album, deux compositeurs importants, d'autres anonymes, se transmettant de générations en générations. Deux ont attiré particulièrement notre attention, Ti Ri Ti Ti Klarinatë, chanson populaire enjouée trouvant son origines chez les Arvanites, branche du peuple albanais installée en Grèce depuis l'époque médiévale, ainsi que la chanson-titre, une émouvante ballade, qui, elle, est issue d'une autre branche, les Arberèches, des Albanais qui ont fui au sud de la botte italienne l'invasion ottomane. A la suite de cette petite escapade, l'impression demeure d'avoir touché de la pointe des oreilles une culture plus que millénaire, dont il reste encore beaucoup à découvrir.

Musiciens

Elina Duni : chant
Colin Vallon : piano
Patrice Moret : contrebasse
Norbert Pfammatter : batterie

Titres

01. Fëllënza
02. Sytë
03. Ylberin
04. Unë Në Kodër, Ti Në Kodër
05. Kur Të Pashë
06. Delja Rude
07. Unë Do Të Vete
08. Taksirat
09. Nënë Moj
10. Bukuroshe
11. Ti Ri Ti Ti Klarinetë
12. Dallëndyshe

Vidéos


Kur Të Pashë : lien vidéo ici

vendredi 30 juillet 2021

Linda Thompson - Versatile Heart (2007)

Linda Thompson Versatile Heart
Linda Thompson - Versatile Heart (2007)

Pourquoi écouter ce disque ?

Qui d'autre que Linda Thompson peut se prévaloir de chanter des chansons tristes avec une telle intensité ? Pas grand monde, assurément. Depuis son retour aux affaires au début des années 2000, Linda prend son temps entre deux albums. Fashionably Late était paru en 2002, son successeur, Versatile Heart arrive cinq ans après. Si elle retrouve son vieux compagnon John Kirkpatrick qui l'accompagnait du temps de son duo avec Richard Thompson dans les années 70/80, Linda s'ancre davantage dans son temps en s'entourant d'une nouvelle génération de compositeurs et musiciens. Son fils Teddy Thompson et sa fille Kamila sont de ceux-là, tout comme Rufus Wainwright qui lui offre le sublime Beauty, John Doyle, Anthony d'Antony and the Johnsons, ou encore Eliza Carthy, fille du grand Martin Carthy également présent. Cordes arrangées par Robert Kirby connu pour son travail avec Nick Drake, mais aussi The Strawbs ou Sandy Denny, cuivres chaleureux de Versatile Heart, la chanson-titre, habillent quelques-unes de ces chansons, toutes intimistes et romantiques. Un peu country, un peu folk, mais avant tout passionnant, ce disque conforte Linda dans son statut de chanteuse iconique, sans qu'elle en perde pour autant son fameux sens de l'humour (lire à ce propos, dans le livret, son commentaire sur Richard Thompson, son ancien mari, qui lui a inspiré Blue & Gold). 

Musiciens

Linda Thompson : chant

Teddy Thompson : guitare, piano, chant
John Doyle : guitare
David Mansfield : guitare
James Walbourne : guitare
Martin Carthy : guitare
Rob Moose : guitare, violon 
David Mansfield : mandoline
Rob Burger : orgue
Eliza Carthy : orgue chant
Jeff Hill : basse, contrebasse
Byron Isaacs : contrebasse
Brad Albetta : contrebasse
George Javori : batterie, percussions
Bill Dobrow : shakers
John Joe Kelly : bodhrán
John Kirkpatrick : concertina, accordéon
Frank London : cor, cornet
Steven Bernstein : cor, bugle
Dan Levine : euphonium, tuba
Anja Wood : violoncelle
Leah Coloff : violoncelle
Gregor Kitzis : violon
Paul Woodiel : violon
David Creswell : alto
Martha Mooke : alto
Antoine Silverman : violon
Larry Campbell : violon
Wayne Grimmer : chant
Jeff Glemboski : chant
Susan McKeown : chant
T.J. Carollo : chant
Larry Bomback : chant
Jenni Muldaur : chant
Martha Wainwright : chant
Antony : chant
Kamila Thompson : chant

Titres

01. Stay Bright
02. Versatile Heart
03. The Way I Love You
04. Beauty
05. Katy Cruel
06. Nice Cars
07. Do Your Best For Rock 'n' Roll
08. Day After Tomorrow
09. Blue & Gold
10. Give Me A Sad Song
11. Go Home
12. Whisky, Bob Copper, And Me
13. Stay Bright

Vidéos


Versatile Heart : lien vidéo ici

mercredi 21 juillet 2021

Lonely Robot - Please Come Home (2015)

Lonely Robot Please Come Home
Lonely Robot - Please Come Home (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

Dans la famille des guitaristes incandescents, je demande John Mitchell. Membre de Pendragon, It Bites, et Frost*, John se lance en 2015 dans un projet solo original intitulé Lonely Robot. Avec ce premier album Please Come Home à la pochette en clin d'œil à Robby le robot du film culte Planère Interdite, il présente une succession de chansons aux mélodies puissante et énergiques ayant pour thème commun la solitude. A la fois chanteur, guitariste, claviériste, bassiste, compositeur, producteur, mixeur et ingénieur du son, on peut dire que John fait tout, ou presque. Car il a fait appel au génial Nick Beggs (Iona, The Mute Gods, Steve Hackett, Steven Wilson) en complément à la basse, et au batteur tout aussi talentueux Craig Blundell (Pendragon, Frost*, Steven Wilson, Steve Hackett). Ça c'est pour la rythmique. La liste des invités ne s'arrête pas là. Et, il faut bien l'avouer, elle est plutôt originale. Steve Hogarth de Marillion a été convié non pas pour prêter sa voix, mais pour jouer du piano, de même pour le chanteur Nick Kershaw retenu pour ses talents de guitariste. Côté chant, justement, Mitchell a invité Peter Cox du duo pop Go West, Rebecca Need-Menear plutôt connue pour ses talents de photographe, et surtout la divine Heather Findlay sur la ballade Why Do We Stay? toute en délicatesse, ainsi que la délicieuse Kim Seviour sur un Oubliette qui aurait très bien pu figurer sur un album de son (ancien) groupe Touchstone. A la narration, les fans d'Harry Potter reconnaîtront Lee Ingleby (Stan Rocade), également le sergent Bacchus de la série Inspecteur Gently. Premier opus d'une nouvelle saga, Please Come Home saura séduire par son côté authentique, sans pour autant révolutionner le genre, mais telle n'était pas son ambition.

Musiciens

John Mitchell : chant, guitare, basse, claviers
Nick Beggs : basse
Craig Blundell : batterie

Peter Cox : chant
Heather Findlay : chant
Rebecca Need-Menear : chant
Kim Seviour (Touchstone) : chant
Jamie Finch : guitare
Nik Kershaw : guitare
Jem Godfrey claviers, Chapman stick, slide guitar
Steve Hogarth : piano, chœurs
Lee Ingleby : narration 

Titres

01. Airlock 
02. God Vs Man 
03. The Boy In The Radio
04. Why Do We Stay?
05. Lonely Robot 
06. A Godless Sea 
07. Oubliette 
08. Construct/Obstruct 
09. Are We Copies? 
10. Humans Being
11. The Red Balloon 

Vidéos

Are We Copies? : lien vidéo ici

Why Do We Stay? : lien vidéo ici

lundi 19 juillet 2021

Joni Mitchell - Blue (1971)

Joni Mitchell Blue
Joni Mitchell - Blue (1971)

Pourquoi écouter ce disque ?

Blue a 50 ans. Il est né d'une rupture amoureuse, celle de Joni avec Graham Nash, et d'une passion retrouvée, mais provisoire, avec le chanteur James Taylor. A Care Of You lui est dédié, tandis que My Old Man est pour Nash. Les autres chansons, à l'exception de Little Green, évoquent elles-aussi ses relations (compliquées) avec les hommes. Jamais Joni ne s'était autant livrée, à tel point que lors des séances d'enregistrement, elle exigeait d'être seule en studio. A l'instar de la pochette devenue culte, elle exprime sa mélancolie, son blues. Pour la première fois, elle utilise un dulcimer, instrument avec lequel elle s'est familiarisée lors de son récent séjour en Crête. Le piano a également toute sa place sur le disque, seule la guitare demeure en retrait, sauf sur Little Green et This Flight Tonight. Album de toute une génération, et bien au-delà, ce Blue aux mélodies complexes, n'en finit pas de séduire, ni d'intriguer, cinquante ans après.

Musiciens

Joni Mitchell : chant, piano, dulcimer, guitare

Stephen Stills : basse, guitare
James Taylor : guitare
Sneeky Pete : pedal steel
Russ Kunkel : batterie

Titres

01. All I Want 
02. My Old Man
03. Little Green
04. Carey 
05. Blue 
06. California 
07. This Flight Tonight
08. River 
09. A Case of You 
10. The Last Time I Saw Richard

Vidéos

California : lien vidéo ici

Little Green : lien vidéo ici

vendredi 16 juillet 2021

Karmamoi - Room 101 (2021)

Karmamoi Room 101
Karmamoi - Room 101 (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Il semblait difficile de faire plus sombre que The Day Is Done, le précédent album de Karmamoi. Nos amis italiens y sont parvenus avec ce Room 101. Cette fois-ci, la source d'inspiration n'est pas un effroyable fait divers, mais le roman d'anticipation sans doute le plus célèbre du XXe siècle, 1984 de George Orwell. Dans ce classique intemporel, les mécanismes politiques et psychologiques du totalitarisme sont décrits avec une minutie déconcertante. C'est donc naturellement que Karmamoi nous entraîne dans les entrailles de la folie humaine avec, comme point culminant, cette salle 101, lieu de terreur dans lequel étaient torturés les opposants au régime. Un rien oppressante, la musique donne vie à ces personnages perdus, engloutis dans les tréfonds de l'Histoire. Pink Floyd, Steven Wilson, mais aussi Anathema ou les Allemands de Frequency Drift sont quelques-une des références se forgeant dans notre esprit à l'écoute de cet album captivant, où chaque morceau est construit comme une scène du livre, libérant tous les sentiments contradictoires des protagonistes. Dans ses interviews, le batteur Daniele Giovannoni à l'origine du concept, trace un parallèle avec notre monde contemporain où Big Brother se trouve loger dans nos smartphones qui ont provoqué un appauvrissement du langage, donc de la nuance, donc de la pensée. Et sans pensée, pas de liberté. C'est lui qui a fondé Karmamoi en 2008, accompagné d'Alex Massari à la guitare et du bassiste Alessandro Cerfali, de nouveau membre à part entière du groupe après s'en être éloigné à l'époque de The Day Is Done. Présente depuis Silence Between Sounds en 2016, la chanteuse Sara Rinaldi prête à nouveau sa voix, souvent inquiétante et empreinte de mystères. Adam Holzman qui a joué avec Miles Davis ou Steven Wilson, le violonsite Steve Unruh (UPF, The Samourai Of Prog), ou encore Francesca Zanetta, guitariste d'Unreal City et de Quel Che Disse Il Tuono, sont quelques-uns des invités venus enrichir certains des meilleurs passages de ce Room 101 dont on ressort difficilement indemne de l'écoute. Curiosité de nos temps actuels, cet album majeur de cette année 2021 est sorti à quelques semaines d'intervalles d'un autre disque tout aussi incontournable, Books That End In Tears du combo polonais TRK Project, qui aborde lui aussi à travers quatre classiques du siècle précédent, dont 1984, la douloureuse question du totalitarisme. 

Musiciens

Daniele Giovannoni : batterie, claviers, chœurs
Alex Massari : guitares
Alessandro Cefali : basse

Sara Rinaldi : chant
Valerio Sgargi : chant
Adam Holzman : piano, moog 
Emilio Merone : piano, claviers
Francesca Zanetta : solina 
Steve Unruh : violon, flûte

Titres

01. Memory Holes
02. Drop By Drop
03. Dark City
04. Zealous Man
05. Newspeak
06. Room 101
07. The New World 

Vidéos

Trailer : lien vidéo ici

jeudi 15 juillet 2021

TRK Project - Books That End In Tears (2021)

The Ryszard Kramarski Project Books That End In Tears
TRK Project - Books That End In Tears (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

En période de troubles, il est toujours bon de revisiter ses classiques. Ryszard Kramarski, claviériste et fondateur du combo polonais Millenium, s'est inspiré de quatre ouvrages fondamentaux du XXe siècle abordant subtilement la question du totalitarisme et de ses dérives absurdes pour son projet parallèle, TRK Project (raccourci de The Ryszard Kramarski Project). Les quatre romans en question sont Sa Majesté Des Mouches de William Golding, Le Procès de Kafka, 1984 ainsi que La Ferme Des Animaux, tous deux signés Orwell. A l'exception de leur deuxième album Sounds From The Past, tous les disques de TRK Project revisitent d'anciens classiques de la littérature, Le Petit Prince pour le premier, Mr Scrooge, puis Kay & Gerda (dont nous reparlerons ultérieurement). En passe de devenir tout aussi passionnant, sinon plus, que Millenium, TRK Project se présente comme un supergroupe réunissant de grands musiciens de la scène néo-prog polonaise avec, outre Ryszard, Krzystof Wyrwa, bassiste de Millenium, Grzegorz Fieber, batteur de Loonypark, et l'excellent guitariste aux sensibilités "gilmouriennes", Marcin Kruczek de Nemezis. Depuis Kay & Gerda en 2020, le projet à la particularité de comporter deux voix, une féminine et une masculine, chacune chantant les mêmes titres sur deux disques différents. Le premier disque laisse donc la place à Karolina Leszko, ancienne candidate de The Voice Poland, entendue pour la première fois sur le magnifique album Ego de Millenium, et présente dès Music Inspired By The Little Prince en 2017. Sa voix, très expressive, possède une identité forte. Pour tout vous dire, je pensais que ce serait elle qui succéderait à Gall lorsque ce dernier s'était retiré (provisoirement) de Millenium. Chanteur et bassiste de Fizbers, trio de néo-prog en activité depuis 2016, David Lewandowski occupe le second disque, dégageant une dose émotionnelle similaire à Karolina, évoquant parfois Gall (notamment sur Nineteen Eighty-Four), d'autres fois Roger Waters. L'ombre du Floyd plane sur l'ensemble de l'opus. En plus des références stylistiques déjà mentionnées, Animal Farm fait écho à leur album de 1977, Animals, lui aussi inspiré de La Ferme Des Animaux. Les premières mesures de Lord Of The Flies m'évoquent l'intemporel Shine On Your Crazy Diamonds de Wish You Where Here, tandis que Nineteen Eighty-Four rend un hommage discret à The Wall. Bref, que du bon !

Musiciens

Karolina Leszko : chant
David Lewandowski : chant
Marcin Kruczek : guitares
Ryszard Kramarski : claviers, guitare acoustique
Krzystof Wyrwa : basse
Grzegorz Fieber : batterie

Titres (disques 1 et 2)

01. Lord Of The Flies 
02. The Trial 
03. Nineteen Eighty-Four 
04. Animal Farm

Vidéos

Lord Of The Flies (Karolina Leszko) : lien vidéo ici

Lord Of The Flies (David Lewandowski) : lien vidéo ici