dimanche 1 novembre 2020

Lia Hide - Genocide (2019)

Lia Hide ‎Γενοκτονία (Μια Ωδή Στη Ζωή)
Lia Hide - Genocide (2019)

Pourquoi écouter de disque ?

Genocide est à part dans la discographie de l'artiste grecque Lia Hide. Empreint de douleurs et souffrances, ce disque avait pour vocation d'illustrer musicalement la performance scénique du même nom élaborée par l'acteur et chorégraphe athénien Pavlos Kourtidis. Malheureusement, Covid oblige, peu de représentations ont eu lieu de ce travail de mémoire éloquent. En parallèle au génocide arménien, l'empire Ottoman a organisé le massacre d'environ 350 000 Grecs pontiques entre 1915 et 1923. Cette population était installée sur les bord de la mer Noire, au nord de la Turquie actuelle, depuis des millénaires. Il n'en restera plus rien par la suite, à l'exception de ceux qui se résignèrent à se convertir à l'islam. Les autres survivants, ayant tout perdu, émigrèrent vers la Grèce, la Russie et la Roumanie. Peu d'espoir dans ce crépuscule des dieux, la musique entièrement composée par Lia fait écho à ces âmes en peine, à toute cette civilisation engloutie en un rien de temps. Si le morceau d'ouverture Home, chant funèbre pleurant mais aussi honorant les ancêtres et cette terre perdue, provoque autant de frissons que le Emmeleia de Dead Can Dance, les autres morceaux, tous des instrumentaux, nous plonge dans les méandres insensés de cette tragédie sans nom. Ne jamais oublier, quoiqu'il arrive…  

Musiciens

Lia Hide : chant, claviers

Aki'Base : basse
Geaorge Rados : batterie

Titres

01. Home (Την Πατρίδα μ' Εχασα)
02. Umbra (Σκιά)
03. Tocatta (Δραμός)
04.nGea (Γη)
05. Drown The Horizon (Φούρκισμα)
06. Wail Weep And Howl (Βαγμονή)
07. Ascend (Ανεβασιά)
08. Hurt Harm And Ruin (Χαλασμονή)
09. Aura (Εβόρα)

Photos du spectacle



vendredi 30 octobre 2020

Eivør - Segl (2020)

Eivor Segl
Eivør - Segl (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

"Personne ne sait où le vent, sifflant dans les voiles, nous mènera". Eivør qualifie ainsi la beauté de la vie, celle des beaux jours mais aussi des heures sombres. Segl, son nouvel album, qui, traduit du féroïen signifie "voile", illustre cette philosophie en douze chansons, chacune illustrée par une phase de la lune. Sorti sur son propre label, il marque le début d'une nouvelle ère pour la chanteuse aujourd'hui installée à Copenhague, loin de ses Féroé natales. Si les années 2000 correspondaient à ses débuts, celles où elle se cherchait encore en explorant différents courants musicaux (folk, jazz, country, pop, rock, opéra, celtique…), elle a affiné son style, s'inscrivant dans le mouvement folktronica la décennie suivante. En 2009, Live avait clôturé la première période, tandis que la deuxième s'est achevée avec son Live In Tórshavn (2018). Segl ouvre donc un nouveau cycle, Eivør ayant abandonné ses habits folks pour embrasser une pop électronique incandescente où sa voix, toujours empreinte de cette mélancolie nordique mêlée de passion, se veut moins démonstrative, plus en retenue et mature. Si les premières mesures de Only Love sur lequel apparaît le chanteur islandais Ásgeir, ne sont pas sans évoquer une certaine Adele, Eivør déploie ses ailes lors du sensuel Hands, suite officieuse au Wake Me Up de Room, suivi par deux autres moments forts : Nothing To Fear et Truth. En mars 2020, peu avant la sortie du disque, elle a eu la possibilité de roder certains titres sur scène, à Helsinki, comme le déjà cité Hands, Gullspunnin, Stirdur Saknur, tous deux chantés dans sa langue natale, et le bien nommé Patience en cette période de pandémie si compliquée. Artiste désormais incontournable de la scène scandinave, elle ne cesse de surprendre, d'évoluer album après album, sans rien perdre de son intégrité. 

Musiciens

Eivør : chant, guitare

Mikael Blak : basse, claviers, vocoder
Per I. Højgaard Petersen : batterie
Mattias Kapnas : claviers
Fieke van den Hurk : accordéon

Who Killed Bambi : cordes

Ásgeir : chant
Einar Selvik : chant ou batterie

Titres

01. Mánasegl
02. Let It Come
03. Sleep On It
04. Hands
05. Nothing To Fear
06. Truth
07. Skyscrapers 
08. Only Love Feat
09. This City
10. Patience
11. Stirdur Saknur
12. Gullspunnin

Vidéos

Patience : lien vidéo ici

Let It Come : lien vidéo ici

Hands (live) : lien vidéo ici

lundi 26 octobre 2020

Maddy Prior - Woman In The Wings (1978)

Maddy Prior Woman In The Wings
Maddy Prior - Woman In The Wings (1978)

Pourquoi écouter ce disque ?

Une curiosité pour les amateurs de Jethro Tull, un incontournable pour les fans de Maddy Prior et Steeleye Span. Alors que ces derniers viennent de sortir Storm Force Ten, Maddy Prior, sa légendaire chanteuse, éprouve le besoin de s'exprimer en solo. Sa collaboration avec June Tabor sous le nom de Silly Sisters avait commençait à lui donner des ailes, Woman In The Wings confirme son envol. Pour ce premier opus dont elle a signé seule paroles et musiques, elle s'est complètement éloignée de ses amis de Steeleye Span pour privilégier ceux de Jethro Tull. A l'exception de John Evans, tous les membres de l'époque ont participé à l'élaboration de ce disque : Ian Anderson (production, flûte), David Palmer (production, arrangements, claviers), Barriemore Barlow (batterie), John Glascock (basse) et Martin Barre qui exécute un solo de guitare inspiré sur un Cold Flame lumineux. Au fil des années, des liens solides se sont tissés entre les deux formations qui tournent souvent ensemble, Ian Anderson a même participé à la production de Now We Are Six en 1974 (sur lequel on entend un certain David Bowie au saxophone), tandis que Maddy a posé sa voix sur la chanson titre de l'album Too Old to Rock 'n' Roll: Too Young to Die! de 1976. Woman In The Wings est un album solide explorant différent styles, flirtant avec un prog symphonique type Renaissance pour la chanson titre ou Deep Water (les voix de Maddy et d'Annie Haslam étant assez similaires), un folk rock excitant comme sur Gutter Geese avec un Ian Anderson habité à la flûte, ou le swing d'un big band (I Told You So, Baggy Pants). La superbe ballade Long Shadows écrite un jour neigeux à Lake District ainsi que l'émouvant Mother And Child seront repris respectivement sur les albums Year et Happy Families, ainsi que sur l'album live rétrospectif Ballads And Candles.

Musiciens

Maddy Prior : chant

Andy Roberts : guitare
Martin Barre : guitare
Bob Gill : guitare
David Palmer : claviers
Barry Booth : piano
John Glascock : basse
David Olney : basse
Barriemore Barlow : batterie
John Halsey : batterie
Ian Anderson : flûte 
Shona Anderson : chœurs
Cherry Gillespie : chœurs

Titres

01. Woman In The Wings
02. Cold Flame
03. Mother And Child
04. Gutter Geese
05. Rollercoaster
06. Deep Water
07. Long Shadows
08. I Told You So
09. Rosettes
10. Catseyes
11. Baggy Pants

Vidéos

Gutter Geese : lien vidéo ici

Woman In The Wings : lien vidéo ici

Cold Flame : lien vidéo ici

dimanche 25 octobre 2020

Annie Haslam - Live In Philadelphia 1997 (2010)

Annie Haslam Live In Philadelphia 1997
Annie Haslam - Live In Philadelphia 1997 (2010)

Pourquoi écouter ce disque ?

A la fin des années 90, Annie Haslam, alors ancienne chanteuse de Renaissance, revient de loin. Elle a vaincu la maladie, un cancer, qui avait interrompu sa carrière solo. En 1994, Blessing in Disguise marque son retour, tant sur le plan discographique que sur scène. La scène, elle aime ça depuis toujours. Live Under Brazilian Skies ainsi que Live In Philadelphia 1997 sont deux témoignages complémentaires de cette époque. Pour ce dernier, elle est entourée de Rave Tesar (claviers), son futur complice au sein du nouveau Renaissance, de David Biglin (claviers, guitare, chant) qui accompagnera aussi Art Garfunkel, Steve Howe, Gary Brooker, Justin Hayward et Ian McDonald, et de Joe Goldberger (batterie, percussions, chant). Radieuse, Annie alterne entre classiques de Renaissance (Carpet Of The Sun, sublime Captive Heart de Novella, The Young Prince And Princess), extraits de sa carrière solo (Pool Of Tears, After The Oceans Are Gone, What He Seeks aux couleurs orientalisantes) et quelques inédits (Summon The Angels gravé sur l'album suivant The Dawn Of Ananda en 1999, Seashell Eyes coécrit avec Biglin et également présent sur Live Under Brazilian Skies, Sleepless Mother, chanson à la thématique environnementale coécrite avec Tesar, que l'on ne retrouve nulle part ailleurs sur disque). Enregistré aux Sonic Studios de Philadelphie devant un parterre de privilégiés, cet album d'Annie est selon moi celui qui se rapproche le plus des années fastueuses de Renaissance, tant par la qualité d'interprétation que par son atmosphère. Il fait aussi écho au magnifique Live At Real World de Magenta, autre enregistrement semi-acoustique dans un studio mythique devant une poignée de fans, dont il se dégage un même charme indéniable fait d'authenticité et de passion. 

Musiciens

Annie Haslam : chant

Rave Tesar : claviers
David Biglin : claviers, guitares, chant
Joe Goldberger : batterie, percussions, chant

Titres

01. Carpet Of The Sun
02. Pool Of Tears
03. Summon The Angels
04. Captive Heart
05. After The Oceans Are Gone
06. Seashell Eyes
07. Sleepless Mother
08. What He Seeks
09. The Young Prince And Princess

Vidéo

Carpet Of The Sun : lien vidéo ici

vendredi 23 octobre 2020

Billie Holiday - Body And Soul (1957)

Billie Holiday Body And Soul
Billie Holiday - Body And Soul (1957)

Pourquoi écouter ce disque ?

En 1957, lorsque sort Body And Soul, la légendaire Billie Holiday est à la fin de sa carrière, ainsi que de sa vie. Elle disparaîtra tragiquement deux ans plus tard, laissant derrière elle une œuvre sans pareil. Sur ce disque, elle retrouve une partie des mêmes musiciens que son désormais classique Music For Torching (1955). Jimmy Rowles joue du piano, Barney Kessel de la guitare, Larry Bunker de la batterie et Harry 'Sweets' Edison de la trompette. Ils sont rejoints par Red Mitchell à la basse avec Ben Webster au saxophone. Certes, sa voix porte les stigmates de ses abus en tous genre qui la conduiront à sa perte, mais elle est toujours dotée de ce timbre si particulier, unique, capable de traverser n'importe quel corps afin d'atteindre au plus profond l'âme. D'ailleurs, Billie ne chante pas, elle émet des émotions, raconte de simples histoires les transformant en passions amoureuses. Toutes sont des standards de jazz, dont trois, They Can't Take That Away From Me, Let's Call The Whole Thing Off, et Embraceable You, ont été écrit par les frères Gershwin, George et Ira, et adaptés en leur temps par Fred Astaire. L'album se clôt majestueusement par l'étrange Moonlight In Vermont aux paroles inhabituelles car sans rimes, dont chaque couplet est un haïku. Body And Soul, la chanson titre en ouverture, avait été popularisée en 1930 par Louis Armstrong, enregistrée ensuite par Ella Fitzgerald, Frank Sinatra, mais aussi Amy Winehouse en duo avec Tony Bennett, quelques semaines avant sa mort, en 2011.

Musiciens

Billie Holiday : chant

Ben Webster : saxophone
Harry 'Sweets' Edison : trompette
Jimmy Rowles : piano
Barney Kessel : guitare 
Red Mitchell : basse
Larry Bunker : batterie 
Alvin Stoller : batterie

Titres

01. Body And Soul
02. They Can't Take That Away From Me
03. Darn That Dream
04. Let's Call The Whole Thing Off
05. Comes Love
06. Gee, Baby, Ain't I Good To You
07. Embraceable You
07. Moonlight In Vermont

Vidéo

Moonlight In Vermont : lien vidéo ici

jeudi 22 octobre 2020

Sophya Baccini - Aradia (2009)

Sophya Baccini Aradia
Sophya Baccini - Aradia (2009)

Pourquoi écouter ce disque ?

Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir un père ténor. Dès sa plus tendre enfance, la jeune Sophya Baccini a été encouragée à étudier le piano ainsi que la technique du chant lyrique. C'est donc tout naturellement qu'une fois devenue adulte, elle a embrassé une carrière musicale. D'abord comme chanteuse de sessions, puis avec le groupe Presence. Fondé en 1990 avec le claviériste Enrico Iglio et le guitariste Sergio Casamassima, ils sont sortis sous ce nom sept albums, le dernier datant de 2016, et ont rencontré un certain succès en Amérique, au Japon et en Allemagne grâce à leur rock progressif à la fois sombre et mélodique. En 2009, Sophya s'offre une première parenthèse solo avec Aradia, opéra rock progressif sur lequel elle chante en italien, anglais et français. Figure surnaturelle du folklore italien, Aradia est une personnalité forte de la mythologie païenne, parfois présentée comme la première des sorcières. Sophya transpose ici une partie de son histoire sous l'angle d'un parcours spirituel explorant l'amitié entre deux femmes. Cet exploit musical croise les routes torturées de Kate Bush, Tori Amos, Joni Mitchell (dont le Circle Game est repris en conclusion), Michelle Young mais aussi du Renaissance d'Annie Haslam et du Caamora de Clive Nolan (She). Un an après sa sortie, il recevra le prix spécial du jury aux International Prog Awards attribué à l'unanimité, une première, et décerné pour la toute première fois également à une artiste féminine. 

Musiciens

Sophya Baccini : chant, claviers

Pino Falgani : percussions, claviers
Vittorio Cataldi : accordéon, violon
Franco Ponzo : guitare
Stefano Vicarelli : Moog
Aurelio Fierro Jr. : batterie
Martin Grice : flûte, saxophone
Nona Luna : chant
Ana Torres : chant
Lino Vairetti : chant

Titres

01. La Pietra
02. How Good
03. Studiare-Studiare
04. Will Love Drive Out The Rain 
05. Adesso 
06. Al Ritmo Di Una Storia 
07. Beware-Beware 
08. Ever Too Small
09. Don't Dream That Dream 
10. Non E' l'Amore Il Tuo Destino
11. L'Ennesimo No
12. Elide
13. Aradia 
14. Two Witches & Doreen
15. Nei Luoghi
16. When The Eagles Flied
17. Circle Game 

Vidéos


La Pietra : lien vidéo ici

Two Witches & Doreen : lien vidéo ici

lundi 19 octobre 2020

Sally Oldfield - Water Bearer (1978)

Sally Oldfield Water Bearer
Sally Oldfield - Water Bearer (1978)

Pourquoi écouter ce disque ?

Dans la famille Oldfield, voici la sœur, Sally. Avant 1978, les passionnés de musique avaient découvert sa voix étincelante à travers The Sallyangie, duo formé avec son frère Mike, les premières œuvres discographiques de celui-ci, en particulier Tubullar Bells et Ommadawn, et sa prestation lumineuse sur le magnifique Shadow Of The Hierophant du guitariste de Genesis, Steve Hackett (Voyage Of The Acolyte, 1975). Plus déterminée que jamais, elle se lance à son tour dans l'élaboration d'un premier album sous son seul nom, qu'elle compose, arrange et produit seule. Water Bearer voit le jour en 1978. A la croisée d'un folk celtique audacieux et des musiques progressives, il surprend de nos jours par son aspect précurseur. Véritable invitation au rêve inspirée par l'œuvre de Tolkien, le chant elfique de Sally n'est pas sans évoquer la jeune Kate Bush, qui, cette même année envahira la planète pop avec son incontournable The Kick Inside et le hit Wuthering Heights. Leurs univers, pas si éloignés, partagent cette même recherche expérimentale. Le chant éthéré de Sally, si délicat, influencera des artistes aussi divers que Enya et Elizabeth Fraser des Cocteau Twins, tandis que, côté musique, sa world avant-gardiste trouvera écho plus tard chez une Loreena McKennitt inspirée. On retrouve aussi dans sa musique les premières graines d'un genre musical qui n'existe pas encore, la dream pop, celle des heavenly voices qui, dans les années 2000, trouveront refuge sur le label français Prikosnovénie (Louisa John-Krol, Caprice, Pinknruby...). 

Musiciens

Sally Oldfield : chant, claviers, guitares, percussions

Brian Burrows : chant
Dave Lawson : claviers
Mike Oldfield : mandoline
Jean Price : harpe
Herbie Flowers : contrebasse
Frank Ricotti : percussions
Tim Wheater : percussions
Trevor Spencer : percussions

Titres

01. Water Bearer 
02. Songs Of The Quendi
03. Mirrors 
04. Weaver 
05. Night Of The Hunter's Moon
06. Child Of Allah 
07.Song Of the Bow
08.Fire And Honey 
09.Song Of The Healer 

Vidéos


Songs Of The Quendi : lien vidéo ici

dimanche 18 octobre 2020

Judy Collins - #3 (1963)

Judy Collins 3
Judy Collins -  #3 (1963)

Pourquoi écouter ce disque ?

#3 comme troisième album, mais aussi comme 1963, l'année de sa sortie, ainsi que le nombre de musiciens accompagnant une Judy Collins tout juste âgée de… 23 ans. Leurs noms : Bill Takas (basse), Walter Raim (guitare, banjo) et Jim (futur Roger) McGuinn (guitare, banjo), qui fondera les Byrds. Avec ce nouveau disque, son répertoire évolue sensiblement. Habituée jusqu'à présent à reprendre des airs folks traditionnels, elle les délaisse sensiblement au profit de chansons composées par ses contemporains comme Peter Seeger ou son ami Bob Dylan dont elle reprend Farewell et Masters Of War. Cette chanson pacifiste, hymne de toute une génération grandissant dans la peur du nucléaire et d'une nouvelle confrontation mondiale, nous sommes alors en pleine Guerre froide, s'articule autour d'autres morceaux aux thématiques toutes aussi fortes, comme le racisme latent de la société américaine (Deportee/Plane Wreck At Los Gatos), ou abordant toutes sortes d'injustices sociales ne pouvant que révolter cette jeune artiste sensible, ouverte sur le monde. Débordant d'énergie, Judy chante avec passion et conviction ces chansons, comme en témoignent les envolées lyriques du titre d'ouverture Anathea, le puissant The Dove interprété a cappella, ou encore In The Hills Of Shiloh, dont elle avouera plus tard que son enregistrement avait été l'un des plus difficiles de sa (très) longue carrière, tellement elle souhaitait retranscrire toute l'intensité et la dramaturgie de cette ténébreuse chanson anti-guerre relatant le désarroi total de ces femmes qui ont tout perdu, maris et fils, sur les champs de bataille. 

Musiciens

Judy Collins : chant, guitare, piano

Jim McGuinn : guitare, banjo
Walter Raim : guitare, banjo
Bill Takas : basse

Titres

01. Anathea
02. Bullgine Run
03. Farewell
04. Hey Nelly Nelly
05. Ten O'Clock And All Is Well
06. The Dove
07. Masters Of War
08. In The Hills Of Shiloh
09. The Bells Of Rhymney
10. Deportee/Plane Wreck At Los Gatos
11. Settle Down
12. Come Away Melinda
13. Turn! Turn! Turn! (To Everything There Is A Season)

Vidéo

In The Hills Of Shiloh : lien vidéo ici

Anathea : lien vidéo ici

The Dove : lien vidéo ici

jeudi 15 octobre 2020

Bridget St. John - Songs For The Gentle Man (1971)

Bridget St John Songs For The Gentle Man
Bridget St. John - Songs For The Gentle Man
(1971)

Pourquoi écouter ce disque ?

"Songs For The Gentle Man est un album très doux, qui se lit comme une lettre d'amour". Cette citation n'est pas de moi, mais je trouve qu'elle définit à merveille ce deuxième album de Bridget St. John. Sorti en 1971, soit deux ans après le prometteur Ask Me No Questions, il entérine l'univers artistique de la chanteuse, entre mélancolie addictive et ambiance pastorale toute britannique. Alors que son prédécesseur était épuré, essentiellement voix-guitare, Song For The Gentle Man bénéficie d'arrangements étoffés grâce à la contribution d'un petit orchestre de chambre composé d'instruments à corde et à vent, dirigé par Ron Geesin, également producteur. Ce dernier s'est fait un nom suite à sa collaboration à l'album Atom Heart Mother de Pink Floyd en 1970. Atypique, le chant détaché de Bridget n'est pas sans évoquer Nico, tandis que les ombres de John Martyn (Back To Stay), Donovan (The Pebble and the Man), Joni Mitchell (Seagull-Sunday), mais aussi des poètes maudits Nick Drake et Leonard Cohen planent tout au long de ces douze histoires sentimentales que l'on souhaiterait sans fin. 

Musiciens

Bridget St John : chant, guitare, claviers

Ron Geesin : guitare, claviers
Rick Sanders : guitare
Kate Jacobs : violon
Elizabeth Edwards : violon
John Thompson, Jr. : alto
Angela East : violoncelle
Derek Simpson : violoncelle
Charles Tunnell : violoncelle
William Bennett : flûte
Edward Beckett : flûte
Robert Bourdon : flûte
Tony Parsons : trombone
Colin Busby : trombone
Derek James : trombone
John Pritchard : trombone
Alan Stivell : cor
Peter Hall : chant
Geoffrey Mitchell : chant
Brian Etheridge : chant

Titres

01. A Day A Way
02. City-Crazy
03. Early Morning Song
04. Back To Stay
05. Seagull-Sunday
06. If You'd Been There
07. Song For The Laird of Connaught Hall, Pt.2
08. Making Losing Better
09. The Lady And The Gentle Man
10. Downderry Daze
11. The Pebble And The Man
12. It Seems Very Strange

Vidéo

Early Morning Sun : lien vidéo ici

lundi 12 octobre 2020

Cyndi Lauper - At Last (2003)

Cyndi Lauper At Last
Cyndi Lauper - At Last (2003)

Pourquoi écouter ce disque ?

Qui d'autre que Cyndi Lauper pouvait imaginer une pochette de disque la montrant sortir d'une bouche d'égout en robe de soirée ? Contrairement à Madonna avec laquelle elle était en rivalité dans les années 80 (on se souvient tous du True Blue vs True Colours en 1986), Cyndi a toujours su conservé son côté décalé, loufoque qui la rend si attachante. Après quelques échecs commerciaux à la fin du dernier millénaire, elle revient en 2003 avec le brillant At Last. Elle qui a toujours excellé dans les reprises les plus improbables (What's Going On, Iko, Iko, When You Were Mine, The World Is Stone), dédie tout son album aux standards du jazz et des sixties qui ont bercé sa jeunesse new-yorkaise, dans le Queens. Si les amoureux de la chanson française seront particulièrement attentifs à ses versions de La Vie En Rose et de L'Hymne À L'Amour (Hymn To Love) de Piaf ainsi qu'à Ne Me Quitte Pas (If You Go Away) de Brel, ils seront tout aussi subjugués par ces autres grands classiques sur lesquels planent les ombres d'Aretha Franklin (Until You Come Back To Me avec Stevie Wonder à l'harmonica), de Nina Simone (Don't Let Me Be Misunderstood), mais aussi de Laura Nyro dont Cyndi s'est inspirée pour sa reprise de Walk On By. Elle s'offre même un duo avec Tony Bennett sur Makin' Whoopee donnant l'impression d'être sur les planches de Broadway, réenchante un Unchained Melody de manière encore plus sensuelle, et va jusqu'à transformer On The Sunny Side Of The Street en un réel rayon de soleil. Tout au long de cet At Last à la fois surprenant et captivant, Cyndi demeure humble, se mettant au service de chacune des treize chansons, afin de rendre le meilleur hommage possible à tous ces interprètes et compositeurs de légende.

Musiciens

Cyndi Lauper : chant

Steve Gaboury : piano, synthétiseurs, accordéon
Rob Mathes : claviers
Lee Musiker : piano
Rob Hyman : orgue
Kat Dyson : guitare, chant
Gray Sargent : guitare
Ben Street : basse
Bill Wittman : basse
Larry Glazener : basse
Paul Langosch : basse
Samy Merendino : batterie
Clayton Cameron : batterie
Steve Jordan : batterie
Sheila E : percussions
Carlito Soto : percussions
Aaron Heick : flûtes
Ronnie Cuber : clarinette
Stevie Wonder : harmonica
John Walsh : trompette
Dan Reagan : trombone
Mitch Frohman : saxophone
Gerry Reuter : hautbois
Allison Cornell : violon, alto
Elena Bariere : violon
Jonathan Dinklage : violon
Narciso Figueroa : violon
Joyce Hamman : violon
Ann Leathers : violon
Katherine Livolsi-Stern : violon
Nancy Mcalhaney : violon
Jan Mullen : violon
Paul Woodel : violon
Mark Stewart : violoncelle
Richard Locker : violoncelle
Jeanne Leblanc : violoncelle
Fred Zlotkin : violoncelle
Carol Emanuel : harpe
Stacy Shames : harpe

Titres

01. At Last
02. Walk On By
03. Stay
04. La Vie En rose
05. Unchained Melody
06. If You Go Away
07. Until You Come Back To Me (That’s What I’m Gonna Do)
08. My Baby Just Cares For Me
09. Makin’ Whoopee (Duet With Tony Bennett)
10. Don’t Let Me Be Misunderstood
11. You Really Got A Hold On Me
12. Hymn To Love
13. On The Sunny Side Of The Street

Vidéos

Unchained Melody : lien vidéo ici

If You Go Away (live) : lien vidéo ici