Il était une fois, sur une île lointaine, trois frères et sœurs accompagnés de leurs deux oncles jumeaux, jouant une musique féérique et enivrante, chantant dans une langue étrange, le gaélique. Formant un véritable clan, ils se faisaient appeler Clannad. Ciáran, Paul et Máire (plus tard Moya) Brennan, ainsi que Noel et Pádraig Duggan ont grandi dans une famille de musiciens. Après un apprentissage passé à jouer dans la taverne familiale, où la jeune Máire reprenait aussi bien les Beatles que les airs traditionnels irlandais, ils participent en 1972 à un célèbre festival folklorique local. Le premier prix offrait au vainqueur du concours la possibilité d'enregistrer un album. Evidemment, ils le remportent et en 1973 sort leur premier album éponyme. Il sera réédité en 1982 sous le nom de The Pretty Maid. A l'exception de Liza composé par Paul et Pádraig, tous les autres titres sont des reprises, avant tout des chansons traditionnelles. Pas de violon fou ni de jig ici, mais une harpe elfique ainsi qu'une flûte magique habillant de vénérable ballades d'un autre temps. Ce savoureux mélange de folk, de jazz et de musique médiévale invite à la comparaison avec leurs illustres aînés que sont Steeleye Span, Fairport Convention et surtout Pentangle, dont la voix à la fois cristalline et enchanteresse de Máire n'est pas sans évoquée celle de Jacqui McShee. Avec ce premier album, une légende est née. L'aventure durera cinquante belles années, de 1970 à 2020, et les cinq musiciens influenceront toute une génération, de Iona à Karnataka.
Grainne McMonagle : tin whistle John Wadham : batterie
Titres
01. Níl Sé Ina La 02. Thíos Chois Na Trá Domh 03. Brian Boru's March 04. Siobhán Ní Dhuibhir 05. An Mhaighdean Mhara 06. Liza 07. An tOileán Úr 08. Mrs. McDermott 09. The Pretty Maid 10. An Pháirc 11. Harvest Home 12. Morning Dew
Vidéos
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S'arrêter un instant et écouter Joni Mitchell la tête dans les nuages… Après un premier opus aux couleurs new-yorkaises, Clouds marque l'arrivée de la chanteuse à Los Angeles. Simplement accompagnée de sa guitare, parfois secondée par Stephen Stills (basse, guitare), elle déclame sa poésie en musique. Il y est question d'amour, sujet inépuisable (I Don’t Know Where I Stand évoque sa brève relation avec son compatriote Leonard Cohen), de message anti-guerre (splendide The Fiddle And The Drum interprété a cappella), mais aussi de sorcière malfaisante (l'inquiétant Rose Blue, une merveille). Les climats changent à une vitesse inouïe, au lugubre Tin Angel succède le rayonnant Chelsea Morning. Avant que Joni ne grave sa propre version sur disque, ce titre avait été auparavant enregistré par Fairport Convention, Jennifer Warnes, Gloria Loring et Judy Collins. Cette dernière avait également interprété Both Sides Now sur son album Wildflowers en 1967. Joni l'ayant jugée sans relief s'est fait violence pour la reprendre et en faire une chanson honorable selon ses critères, la transformant en un classique de son répertoire. L'inspiration lui était venue suite à sa lecture du roman Le Faiseur De Pluie du Nobel Saul Bellow, tandis que Tolkien lui a donné l'idée de I Think I Understand qui précède une autre petite merveille, le magique Songs to Aging Children Come. Productrice de l'album, à l'exception du premier titre Tin Angel produit par Paul Rothchild, connu alors pour son travail avec les Doors, Joni signe aussi la pochette de Clouds sur laquelle elle s'est représentée avec en fond le paysage sauvage de son Canada natal. A qui en douterait encore, Joni Mitchell est une artiste complète.
Musiciens
Joni Mitchell : chant, guitare, claviers
Stephen Stills : basse, guitare
Titres
01. Tin Angel
02. Chelsea Morning
03. I Don’t Know Where I Stand
04. That Song About The Midway
05. Roses Blue
06. The Gallery
07. I Think I Understand
08. Songs To Aging Children Come
09. The Fiddle And The Drum
10. Both Sides, Now
Vidéos
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Est-il nécessaire de présenter John Mitchell ? Fondateur de Lonely Robot, producteur de Touchstone et pilier d'Arena, ce guitariste émérite a collaboré avec une multitude d'artistes et groupes, parmi lesquels John Wetton, It Bites ou encore Frost*. En 2016, pour le lancement de son label White Star Records monté avec Chris Hillman, il propose cet EP réunissant quatre reprises qui ont marqué son parcours musical. La chanson-titre, le flamboyant The Nostalgie Factory, signée Steven Wilson, provient d'une cassette confidentielle de son groupe Porcupine Tree parue au début des années 90. Seule invitée, l'ex-Touchstone Kim Seviour vient renforcé John au chant, comme sur la troisième piste Take Me Home. John livre une version inspirée de ce classique de Phil Collins (No Jacket Required, 1985). Il se fait également plaisir en reprenant It Won't Be Easy du Moody Blues Justin Hayward, générique d'une série télé britannique de science-fiction des années 80 (Star Cops). Le summun du disque est atteint avec le poignant C'est La Vie d'ELP qu'avait aussi repris la regrettée Judy Dyble sur son album Talking With Strangers (2009). Éclectique, The Nostalgia Factory se présente comme une excellente vitrine à White Star Records dont l'ambition première est de promouvoir des artistes de qualité aux horizons musicaux divers comme Kim Seviour, The Room ou bien The Paradox Twin.
Elles sont trois, trois femmes d'horizons divers reliées par une seule et même passion : la Musique. Al Andaluz Project est un projet fou et atypique, comme je les aime. Tout commence en 2005, à Munich, lors d'un festival réunissant les Allemands d'Estampie, les Espagnols de L'Ham de Foc et la chanteuse marocaine Iman Kandoussi. Michael Popp d'Estampie a l'idée de cette collaboration puisant son inspiration dans l'Espagne médiévale, celle de l'Al-Andalus (711-1492), durant laquelle trois cultures cohabitaient ensemble dans une certaine harmonie ainsi que tolérance. Spécialisée dans l'œuvre de la grande Oum Kalsoum et du chant arabe classique, Iman représente la culture musulmane. Férue de musique médiévale occidentale et fondatrice d'Estampie, la chanteuse allemande Sigrid Hausen incarne la chrétienté. Après avoir étudié les chants religieux byzantins, Mara Aranda de L'Ham de Foc s'est prise de passion pour la musique juive séfarade. Enregistré dans un monastère dominicain près de Séville, Deus Et Diabolus mêle chants juifs, chrétiens et musulmans anciens, mais aussi deux compositions contemporaines signées par les protagonistes de L'Ham de Foc, Mara et Efrén López. A ces voix sacrées et mystiques, s'ajoutent tout un ensemble d'instruments traditionnels acoustiques apportant une authenticité profonde à cette épopée méditerranéenne audacieuse hors du temps.
Millenium - Back After Years: Live In Kraków 2009 (2010)
Pourquoi écouter ce disque ?
Quel meilleur endroit que la scène pour fêter ses dix ans d'existence ? Basés à Cracovie (Pologne), les cinq de Millenium ont choisi cette dernière pour organiser leur soirée d'anniversaire devant un parterre confidentiel de privilégiés. Peu habitués à jouer en public, Łukasz Gall (chant), Ryszard Kramarski (claviers), Piotr Płonka (guitares), Krzysztof Wyrwa (basse, warr guitar) et Tomasz Paśko (batterie) ont offert le meilleur d'eux-mêmes ce soir-là et transformé ce concert en un spectacle inoubliable. Les titres extraits de chacun de leurs six albums s'enchaînent sans temps mort. Ils nous semblent tellement familiers qu'ils nous donnent l'impression d'avoir grandi à nos côtés. Et pourtant, le groupe n'est apparu qu'à la toute fin du XXe siècle. Łukasz, totalement habité, incarne ses personnages à l'instar du fou de Madman. Light Your Cigar n'est pas sans évoquer le grand Floyd tandis que l'épique Road To Infinity démarre en douceur avant de nous envoyer loin, très loin dans la stratosphère. Gorgé d'émotion, la suite Eternal Tale/For The Price Of Her Sad Days interpelle, tout comme le puissant Drunken Angels, un de mes favoris. Quel plaisir aussi d'entendre chanter Gal dans sa langue natale lors du final explosif de My Life Domino. Aucun groupe de prog avec voix masculine ne m'avait fait autant vibrer depuis ma découverte de Marillion dans les années 80 avec Fish au chant. C'est dire...
Jacqui McShee & Kevin Dempsey - From There To Here (2020)
Pourquoi écouter ce disque ?
On aurait pu penser que ces deux légendes se connaissaient depuis des décennies, à l'apogée de leurs groupes respectifs au début des années 70. En fait, il n'en est rien. Ils se sont rencontrés en Italie, en 1987. Il faudra ensuite attendre 2018 pour qu'ils collaborent ensemble sur scène, puis 2020 pour découvrir le fruit de leur complicité, From Here To Here. Jacqui McShee, chanteuse de Pentangle, et Kevin Dempsey, fondateur de Dando Shaft avec Polly Bolton au chant, livrent un album entièrement acoustique de voix-guitare. Ce disque est un petit séisme dans le monde du folk car, depuis Take Three en 2013, Jacqui n'avait rien publié. Quatre des onze chansons proposées sont des inédits qu'ils ont travaillé ensemble, les autres des classiques et des airs traditionnels. La voix de Jacqui, toujours aussi pure malgré les années, enchante un Ribbon Bow épuré, présent sur le premier album de Fairport Convention en 1968 et chanté alors par la regrettée Judy Dyble, son amie (cette dernière l'avait invitée sur son album solo Talking With Strangers en 2009). Autre clin d'œil cette fois-ci en mémoire de John Renbourn et aux années Pentangle, la reprise de Lord Franklin, un des cinq titres du monumental Cruel Sister (1971). Quand Jacqui et Kevin ont commencé à évoquer l'idée de faire cet album, ils sont tous les deux suggéré de reprendre le fameux Nature Boy d'eden ahbez, popularisé par Nat King Cole (et aussi repris par Annie Haslam sur son premier album solo, Annie In Wonderland en 1977). Leur version est un véritable délice, tout comme la pièce suivante Jack Monroe chantée par Kevin. Cette chanson qui trouve ses racines en Écosse, est un classique du répertoire de Joan Baez, Bob Dylan et Grateful Dead. N'ayant plus rien à prouver à personne, tous deux se sont fait plaisir avec ce From There To Here tout en délicatesse, et, par la même occasion, nous font plaisir. C'est aussi cela la magie de la musique.
Angélique Ionatos & Katerina Fotinaki - Comme Un Jardin La Nuit
(2009)
Pourquoi écouter ce disque ?
La poésie, c'est comme dans les rêves. Personne ne vieillit... Installée en France au début des années 70, Angélique Ionatos n'a cessé de faire découvrir la culture et la poésie de son pays natal, la Grèce. Arrivée à Paris en 2006, Katerina Fotinaki partage cette même passion pour la langue, les poètes mais aussi la guitare. Ensemble, elles ont imaginé cette représentation en toute intimité, mêlant chants traditionnels grecs où il est question d'amour, de nostalgie et d'exil, ainsi que chanson française. Leur reprise à vif de Cette Blessure de Léo Ferré vaut à elle seule l'écoute de ce récital donné en public le 23 septembre 2008, au Théâtre du Point du Jour, à Lyon. Outre ce dernier, les poètes convoqués ce soir-là se nomment Odysseus Elytis, Sappho, Manos Hadjidakis, Ghiorghos Kouroupos et Barbara. Deux grandes dames, deux générations différentes parlant une seule et même langue, celle de la Musique. Que c'est beau un jardin la nuit...
The Dreaming, album charnière dans la carrière de Kate Bush. A peine âgée de vingt-quatre ans, la jeune Kate prend son destin en main en produisant seule ce disque, le plus expérimental jusqu'alors. Artiste complète avec un grand "A", elle se plaît à perdre l'auditeur dans les méandres sans fin de son imagination fertile. Elle se fiche complètement du succès, la seule chose qui l'intéresse, c'est le son, l'atmosphère unique crée pour chaque chanson, chacune étant conçue comme un tableau. Ensemble, elles forment une galerie d'art musicale. There Goes A Tinner s'inspire des vieux films policiers, Pull Out The Pin de la guerre du Vietnam, The Dreaming des aborigènes australiens, Night Of The Swallow de l'Irlande, Houdini du magicien du même nom et de son épouse (représentée par Kate sur la pochette du disque), et Get Out Of My House du roman de Stephen King, The Shining. Contrairement à ses précédentes productions, il n'y a pas de hit "naturel" qui se dégage de cet album, pas de Babooshka, ni de Wuthering Heights. La musique ne vient pas à nous, c'est à nous d'aller vers elle. Au passage, on croisera la route de quelques pointures comme David Gilmour (Pink Floyd), Geoff Downes (Yes), Danny Thompson (Pentangle), Ian Bairnson (Alan Parsons Project), Jimmy Bain (Rainbow), Dave Lawson (Greenslade), Sean Keane (The Chieftains), ou encore de Liam O'Flynn et Donal Lunny, tous deux de Planxty. Incontournable dans la discographie de Kate, The Dreaming fait partie des albums préférés de Björk et Steven Wilson.
Musiciens
Kate Bush : chant, claviers
Brian Bath : guitares
Ian Bairnson : guitares, chœurs
Alan Murphy : guitares
Paddy Bush : mandoline, cordes, percussions, bullroarer, chœurs
Pink Floyd For Chamber Orchestra - Set The Controls (2016)
Pourquoi écouter ce disque ?
Pink Floyd, source inépuisable d'inspiration. Si rien ne vaut l'original, certaines variantes peuvent parfois surprendre. On se souvient d'Echoes, tribute band allemand reprenant le Floyd en version acoustique. C'était très bon. En 2004, Mostly Autumn s'était aussi aventuré sur les terres du Floyd et avait proposé le live Pink Floyd Revisited. Cette même année, leur claviériste Iain Jennings, associé à Angela Goldthrope (Gordon) à la flûte et au Classic Rock String Quartet, présentait leurs œuvres sous forme de musique de chambre. Intitulé A Classic Rock Tribute To Pink Floyd, l'album a déjà été chroniqué sur ce blog (lien ici). Surprise en 2016, il est réédité sous un nouveau titre avec deux disque en plus. Le premier propose une version remasterisée sur laquelle ont été ajoutées quelques percussions jouées par Ben Darlow (Chris de Burgh, Mike Oldfield). Le second est fait d'une succession d'enregistrements radios reprenant les réflexions de Waters, Gilmour, Wright et Mason. On ne reviendra pas sur ce que nous avions écrit il y a quelques années. Nous nous limiterons à constater que le découpage proposé (appelé mouvements) reflète à la perfection les grandes ères de ce monument du rock : Invention (des débuts à Atom Heart Mother), Harmony (de Meddle à Wish You Were Here), Division (d'Animals à The Final Cut), puis Reconstruction (de A Momentary Lapse Of Reason à The Division Bell). Sans surprise, le premier mouvement équivalent à la période faste est celui reprenant le plus de titres. Pour être honnête, cet album n'est pas un indispensable, juste une curiosité (parmi d'autres).
Musiciens
Anna Kirpatrick : violon
Emma Parker : violon
Emma Owens : alto
Laura Anstee : violoncelle
Iain Jennings : piano
Angela Goldthorpe : flûte
Titres
01. 1st Movement - (Invention)
Astronomy Domine - Arnold Layne - See Emily Play - Bike - Set The Controls For The Heart Of The Sun - Saucerful Of Secrets - Grantchester Meadows - Fat Old Sun - Atom Heart Mother
02. 2nd Movement - (Harmony)
Echoes - Breathe - Great Gig In The Sky - Us And Them - Eclipse - Shine On You Crazy Diamond
03. 3rd Movement - (Division)
Sheep - Pigs On The Wing - In The Flesh - Another Brick In The Wall (Part 2) - Comfortably Numb - Fletcher Memorial Home - The Final Cut
04. 4th Movement - Reconstruction)
The Dogs Of War - On The Turning Away - Cluster One
The Wishing Tree est né de l'association entre le guitariste Steve Rothery (Marillion) et la jeune chanteuse Hannah Stobart, étudiante en français alors âgée de vingt-deux ans à la sortie de leur premier album Carnival Of Souls. Steve avait en tête ce projet depuis 1985. A l'époque il s'imaginait collaborer avec Julian Reagan d'All About Eve, puis avec la chanteuse d'un obscur groupe dont la voix lui rappelait celle d'Annie Haslam. De son côté, Hannah, originaire de Bristol, a beaucoup chanté au sein de formations locales durant son adolescence. Leur rencontre a lieu en 1994 lors d'un concert de Marillion. Steve l'invite à lui envoyer une maquette. Celle-ci comportera l'air traditionnel irlandais She Moved Through The Fair ainsi que Me And A Gun de Tori Amos dont elle est fan. Son tout premier enregistrement en studio se fera non pas pour The Wishing Tree, mais pour l'album Afraid Of Sunlight de Marillion sur lequel elle réalise les chœurs de Beautiful. La réalisation de Carnival Of Souls réunit une partie de la grande famille Marillion car, outre Steve, Pete Trewavas y joue de la basse, John Helmer, parolier du groupe depuis le départ de Fish, signe tous les titres à l'exception de The Dance écrit par Hannah, Jo l'épouse de Steve prête sa voix, tandis que les ingénieurs Stewart Every et Mike Hunter s'occupent du son. Si la musique se veut davantage folk que prog, l'ombre de Marillion plane tout de même à travers les titres Evergreen, Nightwater et Midnight Snow écartés respectivement des albums Clutching At Straws, Seasons End et Holidays In Eden. La guitare de Steve, sublime comme toujours, se met à l'entière disposition d'Hannah dont la voix enfantine et innocente n'est pas sans évoquée celle d'Heather Findlay de Mostly Autumn. All About Eve ainsi que Joni Mitchell sont d'autres références venant à l'esprit. Par a suite, Hannah s'en ira vivre aux États-Unis comme journaliste avec le batteur Paul Craddick, alors membre d'Enchant avec Ted Leonard, ex-Spock's Beard. Elle ne retrouvera Steve que de nombreuses années plus tard, lors du second opus du groupe intitulé Ostara réalisé en... 2009.