dimanche 24 mai 2020

The Gathering - TG25: Live At Doornroosje (2015)

The Gathering TG25
The Gathering - TG25: Live At Doornroosje (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

The Gathering à l'art de la fête. Pour ses 25 ans, les frères Rutten ont proposé aux anciens et actuels membres du groupe de les rejoindre sur scène pour un concert mémorable. Tous ont accepté, sauf deux. Ainsi, le 9 novembre 2014, à Nimègue, aux Pays-Bas, deux concerts exceptionnels ont été donnés dans la même journée devant un public des plus radieux. Les meilleurs moments ont été sélectionnés pour cet album live, soit dix-huit titres pour plus de deux heures de musique non-stop. Quel plaisir d'entendre à nouveau Anneke van Giersbergen, chanteuse de 1994 à 2007, reprendre d'anciens classiques résonnant encore dans nos têtes. Elle n'est pas seule, les autres voix qui ont fait l'histoire de The Gathering sont elles aussi de la partie : Bart Smith (1989-1993), Marike Groot (1992-1993), et Silje Wergeland depuis 2008. Ensemble, ils ouvrent le set avec un Saturnine mémorable sur lequel ils se succèdent au chant. L'émotion est palpable. Ce n'est que le début. Ils sont heureux, nous aussi. Qu'il est loin le temps où les frères Rutten et leurs potes ados se rêvaient rock stars. Le rêve est devenu réalité. Ils ont aligné tout au long de leur carrière de splendides albums, explorant une multitude de style, du doom metal au trip hop, du metal gothique au rock progressif, sans oublier le rock alternatif. Et, surtout, ils ont révélé une extraordinaire chanteuse en la personne d'Anneke, incapable d'après Arjen Lucassen d'Ayreon, de sortir une fausse note. Allez ! Il est temps de se caler dans un bon fauteuil, de monter le son et de vivre une expérience unique. 

Musiciens

Anneke van Giersbergen : chant, percussions
Silje Wergeland : chant, claviers
Bart Smits : chant, claviers
Marike Groot : chant, thérémine
René Rutten : guitares, thérémine
Jelmer Wiersma : guitares, chant
Frank Boeijen : claviers, chant
Marjolein Kooijman : basse, chant
Hugo Prinsen Geerligs : basse
Hans Rutten : batterie

Noël Hofman : trompette, guitare

Titres

1.01. Saturnine
1.02. Strange Machines
1.03. Meltdown
1.04. Nighttime Birds
1.05. The Mirror Waters
1.06. King For A Day
1.07. Even The Spirits Are Afraid
1.08. Broken Glass
1.09. Heroes For Ghosts

2.01. Afterwords
2.02. Amity
2.03. On Most Surfaces (Inuit)
2.04. Paper Waves
2.05. Leaves
2.06. In Motion I
2.07. Travel
2.08. Waking Hour
2.09. I Can See Four Miles


vendredi 22 mai 2020

Nightwish - Showtime, Storytime (2013)

Nightwish Showtime Storytime
Nightwish - Showtime, Storytime (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

3 août 2013, festival de Wacken Open Air dans le nord de l'Allemagne, Nightwish, combo finlandais de metal symphonique, livre un mega show devant 80 000 fans en délire. Ce concert enregistré donnera lieu à l'album live Showtime, Storytime, un incontournable de sa discographie. A l'instar de End Of An Era en 2006, il annonce une nouvelle étape dans l'histoire de ce groupe pas comme les autres. Il faut dire que Tuomas Holopainen et les siens reviennent de loin. En 2007, Anette Olzon avait succédé à Tarja, expulsée sans ménagement comme chacun le sait. Mais la jeune chanteuse, malgré toute sa bonne volonté, n'a jamais réussi à s'imposer. Octobre 2012, en pleine tournée Imaginearum, c'est la crise. Elle est à son tour virée du groupe qui recrute provisoirement la néerlandaise Floor Jansen (After Forever, ReVamp, Ayreon). Contre toute attente, en véritable guerrière, celle-ci bluffe son monde et parvient à faire oublier ses prédécesseurs en un claquement de doigts. C'est un miracle ! Showtime, Storytime en est le témoignage. Quelle maîtrise ! Quel charisme ! Et surtout, quelle voix ! Aussi à l'aise sur les anciens titres de l'époque Tarja (Nemo mémorable, Ghost Love Score imparable) que les plus récents (Ghost River dantesque en duo avec Marco Hietala, ou encore le fulgurant Last Ride Of The Day en final). Véritable bête de scène, Floor devient déesse devant des milliers de fidèles convertis en un instant. Tuomas, Marco, Emppu Vuorinen et sa guitare ensorcelée, Jukka Nevalainen comme possédé, ainsi que Troy Donockley en provenance des cieux celtiques, donnent le meilleur d'eux-même tout au long de cette messe noire endiablée, entraînant son monde dans les flammes de l'Enfer. Octobre 2013, Floor et Troy deviennent des membres officiels de Nightwish, trouvant à travers eux un nouveau souffle (divin), tandis que Jukka se retire pour des raisons de santé. Comme annoncé, une nouvelle histoire commence...

Musiciens

Floor Jansen : chant
Tuomas Holopainen : claviers
Emppu Vuorinen : guitares
Marco Hietale : basse, chant
Jukka Nevalainen : batterie
Troy Donockley : uilleann pipes, flûtes irlandaises, chant

Titres

1.01. Dark Chest Of Wonders
1.02. Wish I Had An Angel
1.03. She Is My Sin
1.04. Ghost River
1.05. Ever Dream
1.06. Storytime
1.07. I Want My Tears Back
1.08. Nemo
1.09. Last Of The Wilds

2.01. Bless The Child
2.02. Romanticide
2.03. Amaranth
2.04. Ghost Love Score
2.05. Song Of Myself
2.06. Last Ride Of The Day
2.07. Outro: Imaginaerum



jeudi 21 mai 2020

Judy Dyble - Weavings Of A Silver Magic (2020)

Judy Dyble with the band of Perfect Strangers and the Ad Hoc Strings
Judy Dyble - Weavings Of A Silver Magic (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

"The legendary Judy Dyble!". C'est par ces mots qu'est introduite sur scène Judy Dyble lors de son concert donné le 10 septembre 2016 à l'église St Barnabas de Cambridge. Car oui, Judy Dyble est une véritable légende. Première chanteuse de Fairport Convention à la fin des années 60 ; aux origines de King Crimson à l'époque de Giles, Giles & Fripp ; fondatrice du duo Trader Horn avec Jackie  McAuley, une référence folk incontournable. Puis retour en grâce à la fin des années 2000 où, en moins d'une décennie, elle aligne trois albums solos essentiels, pour ne pas dire des chefs-d'œuvre, entre prog et folk : Talking With Strangers (2009), Flow And Change (2013) et Earth Is Sleeping (2018). Weavings Of A Silver Magic, son deuxième témoignage live, fait suite au Live At WM Jazz, enregistré en 2013 dans une chaleureuse salle londonienne. Cette fois-ci, la configuration est différente, plus solennelle. Entourée de ses fidèles Perfect Strangers, groupe informel qui l'accompagne depuis 2009, Judy a fait appel au Ad Hoc Strings comprenant deux violons, deux altos et un violoncelle. Les titres revisités sont essentiellement issus de Flow And Change, à l'exception de deux inédits, See What Your Words et Faded Elvis qui apparaîtront sur Earth Is Sleeping, ainsi que de I Talk To The Wind datant de l'époque pré-crimsonienne (Giles, Giles & Fripp). Au fil des chansons, Judy raconte en toute simplicité ses histoires attachantes où il est question d'enfance, de nostalgie, de solitude. Le flamboyant The Sisterhood Of Ruralists s'étirant sur plus de dix minutes, rend un hommage appuyé à quatre de ses amies artistes. Beaucoup d'émotion filtre à travers cette voix fragile, douce et délicate portée par d'enivrantes cordes ou un piano distingué. Pour autant, Judy n'est pas dénuée d'humour, ce qui lui permet de maintenir un équilibre et de ne pas sombrer dans le larmoyant. Devenue aujourd'hui une artiste culte et reconnue, comme en témoignent ses collaboration avec la nouvelle génération (Andy Lewis, Big Big Train), il est grand temps pour nous de remercier cette immense chanteuse à la sincérité rare, pour tout ce qu'elle a accompli, accomplit encore, et accomplira à nouveau. 

Musiciens 

Judy Dyble : chant

Alistair Murphy : guitare, piano
Jeremy Salmon : guitare
Phil Toms : claviers
Mark Fltetcher : basse
Rich Nolan : percussions
Steve Bingham : violon
Kate Clow : violon
Brenda Stweart : alto
Christina Connel : alto
Daniel Grace : violoncelle

Titres

01. Driftaway
02. Crowbaby
03. See What Your Words
04. Faded Elvis
05. Silence
06. Featherdancing
07. Wintersong
08. The Sisterhood Of Ruralists
09. I Talk To The Wind


mercredi 20 mai 2020

Curved Air - Air Conditioning (1970)

Curved Air Airconditioning
Curved Air - Air Conditioning (1970)

Pourquoi écouter ce disque ?

Si Renaissance peut s'enorgueillir d'avoir été le premier groupe de rock progressif à avoir accueilli en son sein une chanteuse, Jane Relf en l’occurrence, Curved Air, d'un an son cadet, fait encore plus fort. Sonja Kristina est l'unique voix de cette formation originale, combinant à sa musique psychédélico-progressive des éléments classiques, folks et électroniques. Autre différence, alors que Renaissance regardait du côté de Beethoven, Curved Air s'intéresse au génial Vivaldi, auteur des Quatre Saisons. Tout commence lorsque le violoniste Darryl Way et Francis Monkman (guitares, claviers), tous deux de formation classique, s'associent pour fonder Sisyphus. Le groupe devient Curved Air suite à l'arrivée de cette étrange chanteuse d'origine suédoise, Sonja Kristina. D'abord chanteuse folk dès l'âge de seize ans, elle participe ensuite à la fameuse comédie musicale Hair. Lorsqu'ils l’auditionnent, Way et Monkman sont subjugués par cette voix si spéciale, assez barrée, différente de ce que l'on entend à l'époque. A l'image de leur musique, elle se fait douce par moments, tourmentée, déchirée, voire violente sur d'autres. A sa sortie, Air Conditioning, leur premier album, bénéficie d'une campagne promotionnelle sans précédent. Il est édité sous la forme d'un picture disc, le premier de l'histoire du rock. Soutenu par Warner Bros, grosse compagnie américaine qui signe-là son tout premier groupe britannique, Curved Air s'en ira en tournée avec Black Sabbath, Jethro Tull, ELP ou encore Deep Purple. Comme Renaissance, Curved Air connaîtra une histoire des plus mouvementées, toujours en cours d'écriture de nos jours. 

Musiciens

Sonja Kristina : chant
Darryl Way : violon, chant
Francis Monkman : guitares, claviers
Robert Martin : basse
Florian Pilkington-Miksa : batterie

Titres

01. It Happened Today
02. Stretch
03. Screw
04. Blind Man
05. Vivaldi
06. Hide And Seek
07. Propositions
08. Rob One
09. Situations
10. Vivaldi (with Cannons)

mardi 19 mai 2020

Renaissance - Renaissance (1969)

Renaissance 1969 Jane Relf
Renaissance - Renaissance (1969)

Pourquoi écouter ce disque ?

Aux origines, ils étaient cinq. Cinq dont une femme, une première pour le mouvement progressif naissant. Tout commence en 1968 lorsque Keith Relf (chant, guitare) et Jim McCarty (batterie, chant) quittent les Yardbirds, groupe phare du rock britannique des années 60 qui a accueilli en son sein quelques-uns des plus brillants guitaristes de cette génération (Eric Clapton, Jeff Beck, Jimmy Page). Ensemble, ils forment Together, formation à orientation folk. Très vite, ils sont rejoints par deux musiciens expérimentés, le pianiste John Hawken et le bassiste Lou Cennamo. Sœur cadette de Keith, Jane vient compléter l'équipe qui choisit comme nom de scène Renaissance. Ainsi débute une longue et périlleuse aventure aux multiples rebonds qui se poursuit jusqu'à nos jours... sans aucun de ces protagonistes. Un premier album éponyme produit par Paul Samwell-Smith (ex-bassiste des Yardbirds) voit le jour fin 1969 sur Island, même label que Traffic et Jethro Tull. Encore expérimentale et malgré quelques maladresses, la musique de Renaissance, inédite jusque-là, tente de concilier rock et classique en y apportant une légère touche de folk. Le travail est tout simplement phénoménal doublé d'une réelle audace. Kings & Queen et Bullet, deux épiques dépassant les dix minutes, ouvrent et ferment respectivement l'album comprenant au total cinq titres, dont un single, Island, sur lequel se laisse découvrir la voix de Jane, encore peu assurée, mais dont la fragilité émeut. Cette dernière n'est pas chanteuse à la base, c'est une première pour elle. Elle apparaît également sur l'entraînant Wanderer, introduit gracieusement au clavecin par Hawken dont l'apport est considérable sur ce disque (tout comme celui de Cennamo). Les bases sont posées. A suivre...

Musiciens

Keith Relf : chant, guitare, harmonica
Jane Relf : percussions, chant
John Hawken : piano, clavecin
Louis Cennamo : basse 
Jim McCarty : batterie, chant

Titres

01. Kings & Queens 
02. Innocence
03. Island
04. Wanderer
05. Bullet

dimanche 17 mai 2020

Judy Collins & Jonas Fjeld - Winter Stories (2019)

Judy Collins Jonas Fjeld Chatham County Line Winter Stories
Judy Collins & Jonas Fjeld - Winter Stories (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Si Joan Baez et Joni Mitchell se font de plus en plus rares, Judy Collins, du haut de ses 80 ans et 60 années de carrière, n'a jamais été aussi inspirée. Ces derniers temps, elle multiplie les collaborations. On se souvient du succès inattendu de son duo avec l'artiste irlandais Ari Hest en 2016, ainsi que de Everybody Knows l'année suivante, réalisé avec l'ami de toujours, Stephen Stills. Pour son nouvel album Winter Stories aux couleurs hivernales, elle a fait appel à Jonas Fjeld, artiste folk norvégien, connu pour son travail avec Rick Danko de The Band. A ce duo inédit, s'est joint Chatham County Line, trio originaire de Caroline du Nord jouant du bluegrass. Navires en déroute, marins perdus, cœurs en peine, destins brisés et violentes intempéries sont les sujets centraux de ces onze chansons où se mêle, avec élégance, à la voix grave de Jonas, le chant toujours aussi limpide de Judy. Comme à son habitude, à côté des compositions inédites, elle propose de belles reprises de son propre répertoire (nostalgique Mountain Girl évoquant son enfance dans le Colorado, The Fallow Way, Angels In The Snow, The Blizzard, un classique du début des années 90) et d'autres artistes. Sa version du River de Joni Mitchell (album Blue, 1971) apporte de nouvelles nuances à ce monument folk jusque-là insoupçonnées. Northwest Passage de Stan Rogers et Highwayman de Jimmy Webb sont eux aussi revisités avec la même passion. Judy ajoute donc une nouvelle perle dorée à sa discographie déjà riche et abondante, à savourer à côté d'un feu ardent, lors d'une longue soirée enneigée. 

Musiciens

Judy Collins : chant, guitare
Jonas Fjeld : chant, guitare

Dave Wilson : chant, guitare
Greg Readling : basse, claviers, chant
John Teer : mandoline, violon, chant
Russell Walden : piano, chant
Chandler Holt : banjo
Bill Berg : batterie
Øystein Rudi : violon

Titres

01. Northwest Passage
02. Mountain Girl
03. Winter Stories
04. Bury Me With My Guitar On
05. River
06. Sweet Refrain
07. The Fallow Way
08. Angels In The Snow
09. Highwayman
10. Frozen North
11. The Blizzard


Lenka Lichtenberg - Yiddish Journey (2016)

Lenka Lichtenberg Yiddish Journey
Lenka Lichtenberg - Yiddish Journey (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

Comme son nom l'indique, Yiddish Journey propose un voyage à la fois spirituel et culturel au sein d'une communauté méconnue, voire oubliée. Née à Prague, Lenka Lichtenberg est une chanteuse canadienne d'origine juive au parcours des plus singuliers. Jusqu'à l'âge de dix ans, elle ne savait pas qu'elle était juive et ignorait tout de l'histoire de sa famille, éradiquée comme des millions d'autres durant la Shoah. Dans un monde troublé, sa mère, survivante de l'horreur, avait cherché à la préserver. Après le choc de cette révélation, Lenka s'est intéressée à ses ancêtres ainsi qu'à toute une civilisation engloutie par les soubresauts de l'Histoire. Dans sa volonté de faire resurgir un passé lumineux, elle a appris le yiddish, langue vernaculaire aux communautés juives d'Europe centrale et orientale apparue au Moyen Âge. Parlée par onze millions de locuteurs avant la guerre, elle a quasiment disparue après celle-ci. L'art étant le meilleur moyen de transmettre un savoir, Lenka s'est emparée de chants traditionnels en leur apportant une touche de modernité aux influences jazz, folk ou world. Le résultat est juste fascinant. A travers ces poèmes anciens, toute la palette des émotions humaines est explorée, la joie, la peine, mais aussi la mélancolie, l'émerveillement, le recueillement, ou encore la passion et le désespoir. Sortie en 2016, cette compilation réunit le meilleur de ses albums parus entre 1999 et 2014, dont deux incontournables, Fray (2010) et Embrace (2013). A l'écoute de cette œuvre musicale d'une richesse inouïe, l'image de deux grandes dames se forge progressivement dans notre esprit, Loreena McKennitt et Ofra Haza. C'est dire le niveau !

Titres

01. Hey, Tsigelekh
02. Zum Gali, Gali
03. Es Vorken Toybn
04. Zing
05. A Lid Vet Farblaybn
06. D'ror Yikra
07. Trili, Trilili
08. Arum Dem Fayer
09. Perfume Road
10. Ver Hot Aza Yingele
11. Vayn Fun Lebn
12. Dremlen Feygl
13. Shnirele Perele
14. In Torbe Funem Vint
15. Es Khlipen Di Malokhim
16. Sheyn Vi Di Levone
17. Eybik
18. Lider Fun Loyb



vendredi 15 mai 2020

Mari Boine - Goaskinviellja / Eagle Brother (1993)

Mari Boine Eagle Brother
Mari Boine - Goaskinviellja / Eagle Brother
(1993)

Pourquoi écouter ce disque ?

D'origine sami (ou lapone), Mari Boine est née en Norvège. A travers ses disques, elle est devenue l'ambassadrice culturelle de son peuple installé aux confins de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et de la Russie (péninsule de Kola). Après un premier album en 1985, elle rencontre un succès international grâce à Gula, Gula (1989) soutenu par le label Real World fondé par Peter Gabriel. En 1993, elle crée son propre label, Lean Label, sur lequel elle sort Goaskinviellja / Eagle Brother. Toujours accompagnée par le guitariste Roger Ludvigsen qui la suit depuis ses débuts, Mari s'est entourée de musiciens de son pays ainsi que de Carlos Z. Quispe, flûtiste péruvien. Si sa source première d'inspiration provient du fonds culturel sami comme le joik, chant spirituel issu des traditions chamaniques, elle intègre aisément à sa musique des éléments d'autres peuples (flûte andine, percussions africaines), des sons contemporains électro-acoustiques ainsi que des passages mêlant pop, rock ou jazz. Cette combinaison apporte une couleur unique à son œuvre singulière qui séduira, à ne pas en douter, tout amateur de grands espaces, de nature sauvage et de civilisations ancestrales authentiques. 

Musiciens

Mari Boine : chant, djembé

Roger Ludvigsen : guitares, percussions
Gjermund Silset : basse
Helge Andreas Norbakken : batterie, percussions, piano
Hege Rimestad : violon
Carlos Z. Quispe : flûte, guitare, chant

Titres

01. Čuvges Vuovttat, Duođalaš Čalbmi (Hair of Light, Solemn Eye)
02. Sámi Eatnan Duoddarat (Samilands Rippling Tundra)
03. Modjás Kátrin (Katrin Who Smiles)
04. Dás Áiggun Čuožžut (Within Myself)
05. Dolgesuorbmagežiiguin (A Feathered Touch)
06. Skádja (The Reverberation)
07. Goaskinviellja (Eagle Brother)
08. Ráhkesvuođain (Feather the World)
09. Mu Áhkku (My Grandma)
10. Ále Ále Don (Don't Go... Not You)

jeudi 14 mai 2020

Fairport Convention & Friends - A Tree With Roots: The Songs Of Bob Dylan (2018)

Fairport Convention The Songs Of Bob Dylan
Fairport Convention & Friends -
A Tree With Roots: The Songs Of Bob Dylan
(2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Difficile d'imaginer de nos jours l'aura de Bob Dylan dans les années 60. Sa musique tout comme son charisme ont fasciné toute une génération de jeunes musiciens en herbe, aussi bien aux États-Unis que de l'autre côté de l'Atlantique, en Angleterre. Ashley Hutchings, Simon Nicol et Richard Thompson, les fondateurs de Fairport Convention, se sont retrouvés autour de cette passion commune. Pour preuve, lors de leur tout premier concert, donné le 27 mai 1967, ils ont repris son My Back Pages, titre qu'ils ne graveront jamais sur disque. Tout au long de sa (longue) carrière, Fairport Convention réinventera certaines de ses chansons, souvent les plus obscures, dans une approche toujours originale. Sortie en 2018, la compilation A Tree With Roots en réunit dix-sept, enregistrées durant l'âge d'or du groupe, de 1967 à 1977. En plus des versions studio déjà connues de leurs albums, sont proposées des raretés (enregistrements live ou radio) ainsi que des morceaux issus des sessions solos de Sandy Denny (It Ain't Me Baby, Tomorrow Is A Long Time) ou de son groupe Fotheringay (Too Much Of Nothing). L'album s'ouvre avec leur seul hit classé dans les charts en Grande-Bretagne (place 21), Si Tu Dois Partir, version française imaginée par Sandy de If You Gotta Go, Go Now. La suite donne l'occasion de redécouvrir quatre des voix qui ont façonné cette formation à part : la géniale Judy Dyble, toute première chanteuse, la regrettée Sandy Denny, Ian Matthews (futur Matthews Southern Comfort) et Trevor Lucas, mari de Sandy. On se laissera emporter par quelques sommets tels que le fameux Knocking On Heaven's Door enregistré au L.A. Troubadour en 1974, l'émouvant I'll Keep It With Mine, écrit à l'origine pour Nico, ou encore le somptueux Percy's Song dont le subtil jeu de basse d'Hutchings a été salué par Dylan himself. 

Titres

01. Si Tu Dois Partir
02. Jack O' Diamonds
03. Lay Down Your Weary Tune 
04. Dear Landlord 
05. Open The Door Richard 
06. I'll Keep It With Mine 
07. Percy's Song 
08. The Ballad Of Easy Rider 
09. It Ain't Me Babe
10. George Jackson
11. Tomorrow Is A Long Time - Sandy Denny 
12. Days Of 49
13. Down In The Flood 
14. All Along The Watchtower 
15. Too Much Of Nothing 
16. Million Dollar Bash 
17. Knocking On Heaven's Door



lundi 11 mai 2020

Strangers On A Train - The Key Part 2: The Labyrinth (1993)

Strangers On A Train The Key Part 2 The Labyrinth
Strangers On A Train - The Key Part 2:
The Labyrinth (1993)

Pourquoi écouter ce disque ?

Derrière Strangers On A Train, se cache le maître des claviers Clive Nolan (Arena, Pendragon, Shadowland). La saga The Key, dont la première partie The Prophecy est sortie en 1990, peut être considérée comme sa trilogie inachevée. La suite, The Labyrinth, disponible en 1993, devait être suivie d'un troisième volet qui, jusqu'à aujourd'hui, n'a jamais vu le jour. Cette deuxième partie réunit les mêmes protagonistes que la précédente, Clive Nolan (claviers), Karl Groom (guitares, basse) et Tracy Hitchings (chant), plus un nouveau venu, le chanteur de Pallas, Alan Reed. Ces deux voix, l'une féminine et l'autre masculine, deviendront, au fil des décennies, les voix fétiches de Clive. On les retrouvera (séparément) dans chacun de ses ambitieux projets : Jabberwocky, The Hound Of The Baskervilles, She, Alchemy ou King's Ransom. Pour l'anecdote, Clive et Tracy se sont rencontrés aux Pays-Bas, alors que le groupe de celle-ci, Quasar, faisait la première partie de Pendragon à la fin des années 80. A la recherche d'une voix atypique pour sa trilogie en préparation, Clive, fasciné par sa performance, lui avait demandé de collaborer avec lui. Trois mois après, ils étaient ensemble en studio. Il faut bien avouer que la prestation de Tracy apporte un sacré relief à l'ensemble. Quelle chanteuse ! Si l'absence de batterie pouvait faire craindre un manque de rythme, il n'en est rien. Les claviers de Clive, toujours omniprésents, apporte un aspect symphonique à l'œuvre (la majestueuse ouverture de Darkwolrd jouée à l'orgue de cathédrale), tandis que la guitare énervée de Karl électrise l'ensemble, dans la droite lignée des plus grands : Mike Olfield (DarkworldEndzone) ou Andy Latimer (Darkwolrd, The Vision Clears). Encore plus étoffé et aventureux que The Prophecy avec ses deux longues suites dépassant les vingt minutes, The Labyrinth s'avère captivant du début à la fin, pour qui aime sortir des sentiers battus.  

Musiciens

Tracy Hitching : chant
Alan Reed : chant
Karl Groom : guitares, basse
Clive Nolan : claviers

Titres

01. Darkwood
02. Hijrah
03. The Labyrinth 
04. The Vision Clear
05. Endzone