lundi 2 mars 2020

The Maddy Prior Band - Hooked On Winning (1982)

Maddy Prior Hooked On Winning
The Maddy Prior Band - Hooked On Winning (1982)

Pourquoi écouter ce disque ?

En ce début des années 80, Steeleye Span est de retour après une pause de deux ans. Pourtant, Maddy Prior et son compagnon Rick Kemp, qui viennent de donner naissance à leur premier enfant Alex en 1981, se sentent à l'étroit. Ils ont besoin de plus d'espace, de s'éloigner des Gaudete et All Around My Heart, et de se lancer de nouveaux défis. Ainsi, ils fondent le Maddy Prior Band le temps de l'album Hooked On Winning. Paru en 1982 sur le label de Nigel Pegrum, Plant Life Records, le ton est résolument pop rock. Aucune reprise, Maddy et Rick signent les douze chansons, ensemble ou séparément. Ils ont réuni autour d'eux trois talentueux musiciens. Le claviériste Ritchie Close, qui avait joué sur le deuxième album solo de Maddy Changing Winds, est membre d'un groupe de jazz basé à Manchester, Both Hands Free. Rick avait produit leur premier album en 1976. Il décédera en 1991, à peine âgé de trente-neuf ans. Sa partie de piano sur Commit The Crime est tout simplement saisissante. Mick Dyche, le guitariste de la troupe, se trouve être le voisin du couple à Londres. Il vient tout juste de quitter Sniff'n' the Tears et accepte de suite la proposition d'intégrer ce nouveau projet. Sans ses guitares éclatantes tout au long du disque, en particulier sur Information Station, Face To Face, et Reduced Circumstances, Hooked On Winning n'aurait pas eu la même saveur. Un cancer l'a emporté en 2018, après une longue et riche carrière. Enfin, originaire d'Australie, Gary Wilson occupe le poste de batteur. Il est alors connu pour son album expérimental You Think You Really Know Me (1977). Sans être révolutionnaire, Hooked On Winning est un album agréable, bien maîtrisé, aux sonorités eighties avec quelques surprises très rock (Back Into Cabaret, Nothing But The Best) sur lequel sont abordées des questions sociétales contemporaines. Seul le titre final Anthem To Failure rappelle Steeleye Span. The Maddy Prior Band se transformera l'année suivante en Maddy Prior And The Answers pour Going For Glory.   

Musiciens

Maddy Prior : chant
Rick Kemp : basse, chant
Richie Close: claviers
Mick Dyche : guitares, chant
Gary Wilson : batterie, chant

Titres

01. Long Holiday 
02. Information Station 
03. Face To Face 
04. Roll On The Day 
05. Back Into Cabaret
06. Commit The Crime 
07. Friends 
08. Reduced Circumstances 
09. Nothing But The Best 
10. Love's Not Just A Word
11. Girls On The Town
12. Anthem To Failure 

dimanche 1 mars 2020

Dead Can Dance - Dionysus (2018)

Dead Can Dance Dionysus
Dead Can Dance - Dionysus (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Depuis 1981, Dead Can Dance n’a jamais cessé de surprendre, que ce soit sur le plan musical avec des albums qui se suivent, mais qui ne se ressemblent pas, ou sur le plan de ses retours inattendus. Pour notre plus grand bonheur, Dionysus, leur dernier opus en date, et premier concept album, n’échappe pas à cette règle. L'idée de ce disque est née suite à la lecture par Brendan Perry du controversé Naissance de la tragédie à partir de l'esprit de la musique de Nietzsche. Cet ouvrage avance la thèse que c'est à partir de la musique que la tragédie grecque antique prend sa source, mais, surtout, que les anciens dieux Apollon et Dionysos symbolisent chacun deux formes d'art antagonistes. Si le premier est synonyme d'ordre et de contrôle, le second invite à l'improvisation, à la liberté. Son culte qui remonte à 2800 ans, était à l'origine un culte agraire, célébrant la nature. D'où sa modernité et nécessité actuelle aux yeux de Brendan. La musique, plus que les voix à l'exception des chœurs en référence à la tragédie, se trouve au cœur de ce projet. Dans cette optique dionysiaque, tout devient musique y compris les bruits naturels samplés d'abeilles de Nouvelle-Zélande, d'oiseaux d'Amérique latine ou les cloches de ces troupeaux de chèvres traversant les cols suisses. Quant aux instruments d'essence folklorique, ils proviennent essentiellement du pourtour méditerranéen (Europe du Sud, Balkans, Anatolie, Afrique du Nord).  Deux ans de travail ont été nécessaire à Brendan pour construire cette œuvre divisée en deux parties et sept mouvements. En retrait, Lisa Gerrard ne pose sa voix que sur quatre d'entre eux. Chacune de ses interventions est néanmoins pure magie. Proche du folk néo-païen des grecs Daemonia Nymphe, évoquant par certains aspects L'Apocalypse Des Animaux de Vangelis ou les Incantations de Mike Oldfield, Dionysus est avant tout une œuvre inclassable qui désoriente, surprend, mais n'en demeure pas moins lumineuse. 

Musiciens

Lisa Gerrard : chant
Brendan Perry : chant, instruments

Titres

01. Act I
02. Act II

samedi 29 février 2020

Cocteau Twins - Head Over Heels (1983)

Cocteau Twins Head Over Heels
Cocteau Twins - Head Over Heels (1983)

Pourquoi écouter ce disque ?

Avec son deuxième album Head Over Heels, Cocteau Twins délaisse ses habits post-punk  de Garlands pour endosser ceux de la dream pop dont ils seront les hérauts. Suite au départ du bassiste historique Will Heggie, le trio écossais devient un duo s'articulant autour du couple Robin Guthrie - Elizabeth Fraser. A eux deux, ils posent les bases de ce son si particulier, à la fois ésotérique et éthéré, distinguant les Cocteau Twins de toutes les autres formations contemporaines. S'il est vrai qu'ils en sont encore au stade expérimental, à l'instar de la pochette réalisée par le studio 23 Envelope, le chant incantatoire d'Elizabeth au sens abstrait, ainsi que les guitares luxuriantes de Robin sont bien présents. Five Ten Fiftyfold agrémenté d'un saxophone crépusculaire, l'onirique Sugar Hiccup au refrain entêtant ainsi que le bouillonnant Musette And Drums sont autant de petites merveilles à la beauté froide. Sorti sur le mythique label 4AD, Head Over Heels est un incontournable de cette année 1983 au même titre que le fameux live Nocturne de Siouxsie & The Banshees, que le premier EP des Sisters Of Mercy The Reptile House, ou encore que le projet psychédélique de Robert Smith (The Cure) associé à Steve Severin (The Banshees), The Glove, et que le désormais classique Burning From The Inside de Bauhaus. 

Musiciens

Elizabeth Fraser : chant
Robin Guthrie : instruments

Ally : saxophone

Titres

01. When Mama Was Moth
02. Five Ten Fiftyfold
03. Sugar Hiccup
04. In Our Angelhood
05. Glass Candle Grenades
06. In The Gold Dust Rush
07. The Tinderbox (of A Heart)
08. Multifoiled
09. My Love Paramour
10. Musette And Drums

vendredi 28 février 2020

Shelleyan Orphan - Century Flower (1989)

Shelleyan Orphan Century Flower
Shelleyan Orphan - Century Flower (1989)

Pourquoi écouter ce disque ?

Avec le temps, les orphelins du poète Shelley sont devenus synonymes de rêverie insolite et élégante. Plus de trente ans après, leur deuxième album Century Flower n'a pas pris une ride. Il est vraiment plaisant de se replonger dans cet univers musical à part, audacieux et intemporel, comme l'est celui de Kate Bush ou des Cocteau Twins. Avec une habileté qui frise l'impertinence, Caroline Crawley et Jemaur Tayle enjolivent leurs paroles poétiques et romantiques d'ornements jazz, folk, de musique de chambre et de bien d'autres encore. Pas moins de dix-sept musiciens les entourent, instruments à vent et à cordes côtoient pour la première fois dans cette galaxie une discrète guitare électrique et une batterie jouée aussi bien par Charlie Morgan (Kate Bush, Sally Oldfield, Clannad) que Jim Russell (Curved Air, Gay & Terry Wood, Human Leagues). Si l'aspect acoustique et authentique de leur musique évoque leurs aînés Pentangle, on ne sera pas surpris d'entendre la contrebasse de Danny Thompson, ni la flûte de Tony Roberts. Admirablement produit par Dave Allen, connu pour son travail avec The Cure, Century Flower titillera l'oreille de Robert Smith qui invitera Shelleyan Orphan à se produire lors des premières parties de leur Disintegration Tour. Ainsi, Caroline rencontrera durant cette tournée celui qui deviendra son futur époux, le batteur Boris Williams. A un niveau plus francophone, le duo fait cette même année une brève apparition sur deux titres de l'album de Stephan Eicher, My Place lui aussi coproduit pas Dave Allen. 

Musiciens

Caroline Crawley : chant
Jemaur Tayle : chant, guitares

Martin Evans : piano
Jack Emblow : accordéon
Tony Roberts : flûte
Jeanette Murphy : cor anglais
Paul Goodey : hautbois
Mike Winfield : hautbois, cor anglais
Geoff Blythe : saxophone
Annette Hales : alto
Katie Wilkinson : alto
Jackie Norrie : violon
Anne-Louise Hyde : violoncelle
Emily Burridge : violoncelle
Robert Irvine : violoncelle
Danny Thompson : contrebasse
Charlie Morgan : batterie
Jim Russell : batterie
Paul Hookham : percussions

Titres

01. Shatter
02. Timeblind
03. Tar Baby
04. Self
05. Summer Flies
06. The Silent Day
07.  Century Flower
08. Amanita Muscaria
09. Between Two Waves
10. A Few Small Hours



jeudi 27 février 2020

Dunja Knebl - 33 Balade (2017)

Dunja Knebl 33 Balade
Dunja Knebl - 33 Balade (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Direction la Croatie, à la rencontre de Dunja Knebl. Cette ancienne enseignante et traductrice, a vécu aux États-Unis, en Indonésie et en Russie. Elle n'est devenue chanteuse professionnelle qu'à partir de 1993, alors âgée de 47 ans. Dès lors, elle a enchaîné les albums, puisant dans le fonds folklorique de son petit pays, si riche sur le plan culturel. Ce qu'elle aime avant tout, c'est découvrir des chansons anciennes qui n'ont jamais été enregistrées jusqu'alors. Pour son dernier album en date, 33 Balade, elle a réuni toute une collection d'histoires sur trois disques, le plus souvent tragiques, en lien avec l'amour. Car, comme elle le constate, l'être humain est le seul être vivant à tuer par amour ou passion. La liste est longue de ces drames, crimes ou même guerres commis en leurs noms. Si on pense à Bob Dylan, Pentangle, Steeleye Span, Fairport Convention et plus tard Nick Cave, nombreux sont les artistes à s'être intéressés à ces ballades meurtrières qui, comme leur nom l'indique, finissent généralement mal. Dunja revisite celles de son pays, avec un minimum d'accompagnement. Elle joue de la guitare, de quelques percussions et de la kalimba et se fait accompagner sur certains titres à l'harmonium indien, au mellotron ou à l'okarina notamment. Ce côté épuré de la musique est voulu afin de donner une plus grande place à la narration, au cœur de son projet... sanglant. Fermez les yeux, il est grand temps d'entrer dans cet univers infernal, si terrifiant et si... humain. 

Musiciens

Dunja Knebl : chant, guitare, kalimba, percussions

Hrvoje Nikšić : mellotron, harmonium indien, kalimba, okarina, percussions
Kim Burton : piano électrique
Tomo Sombolac : chant, guitare, percussions
Nenad Kosak : chant, flûte, percussions
Danijel Domazet : chant, djembe
Danijela Biondić Vidaković : chant
Florence Fabijanec : chant
Irena Lovčanin : chant
IvanaMarijančić : chant
Renata Lančić : chant
Tomislav Vidaković : chant
Sandra Volčanšek : chant

Titres

1.01. Jelka je zaspala
1.02. Konjska konjarica
1.03. Sveča dogorijeva
1.04. Urodila šenica belica
1.05. Janica devojka
1.06. Ivanova ljuba
1.07. Bijeli grad i zmaj
1.08. Bogdanova ljuba
1.09. Zabranjeno grozdje
1.10. Kralj i devojka
1.11.0Majka i sinek
2.01. Potopljeni svatovi
2.02. Lepa Katalena
2.03. Đuro imal mladu lubu
2.04. Markec išel v taborec
2.05. Divojka i ranjeni junak
2.06. Đuro mlad mladenec
2.07. Banda zasvirala
2.08. Prodana ljuba
2.09. Na Dunajskem mostu
2.10. Junak i tri divojke
3.01. Ovčar ovce pase
3.02. Fran i Lijana
3.03. Na štacijonu vura toče
3.04. Pismo z Belovara
3.05. Nesreća u rudniku
3.06. Đuro među ljubama
3.07. Pitam tebe Maro
3.08. Dober večer Najnička
3.09. Zove Maro zove
3.10. Moj Đurinec vince toči
3.11. Šetal se je Niko mlad
3.12. Kad sam došel iz tabora

lundi 24 février 2020

Bilja Krstić & Bistrik Orchestra - Zapisi (2003)

Bilja Krstic Zapisi
Bilja Krstić & Bistrik Orchestra - Zapisi (2003)

Pourquoi écouter ce disque ?

Ambassadrice des musiques traditionnelles serbes et balkaniques, la chanteuse Bilja Krstić revisite depuis 2001 le riche répertoire de ces régions accompagnée du Bistrik Orchestra. Zapisi, leur deuxième album fait suite à Bistrik. L'ensemble musical mêle habilement instruments traditionnels acoustiques (flûtes, duduk, violon, luth) et instruments modernes électriques (guitare, synthétiseurs). Si la région de Vranje située dans le sud de la Serbie est particulièrement mise à l'honneur pour ce disque avec trois chansons revisitées (Puče Puška Niz Goru Zelenu, Petlovi Pojev et Ne Goni Konja Mori Momic), d'autres proviennent de Bulgarie (Ergen Dedo) ou de Macédoine (Kozar: Zurli Trestat Na Sred Selo aux furieux rythmes électro, Jovano Jovanke). A travers le poème datant du XVe siècle Proseta Devet, Majko, Godini, un hommage discret est rendu au grand compositeur serbe Stevan Stojanović Mokranjac qui, au XIXe siècle, s'était confié comme mission d'introduire des éléments folkloriques dans l'art classique. Mais ce qui caractérise le mieux cet album enchanteur, c'est le chant passionné de Bilja faisant revivre avec force ces airs anciens, inspirés de la fascinante nature environnante ou évoquant les relations humaines dans toute leur complexité. Pas besoin de connaître la langue pour être habité par cette voix profonde et évocatrice qui donne le frisson. A sa sortie, Zapisi verra ses ventes amplifiées grâce au film Zona Zamfirova de Zdravko Šotra qui utilisera certaines chansons pour sa bande-son. Cette comédie dramatique à succès relate l'histoire d'une jeune fille de notables riches tombant amoureuse d'un homme de condition sociale plus modeste. 

Musiciens

Bilja Krstić : chant

Ljuba Ninković : guitare, luth, chant
Dragomir Stanojević : claviers, chant
Milinko Ivanović : flûte, duduk
Nenad Josifović : violon, chant
Branko Isaković : basse, chant
Maja Klisinski : percussions, chant
Nataša Mihaljinac : chœurs
Ruža Rudić : chœurs

Nenad Petrović : saxophone
Dimitrije-Mikan Obradović : flûte

Titres

01. Puče Puška Niz Goru Zelenu
02. Gde Ima Voda Studena, Radule
03. Ergen Dedo
04. Splet: Oj, Moravo
05. Prošeta Devet, Majko, Godini
06. Kozar Zurli Treštat Na Sred Selo
07. Jovano Jovanke
08. Veliko Narodno Oro
09. Šargor Kolo
10. Petlovi Pojev
11. Ne Goni Konja Mori Momiče

dimanche 23 février 2020

Pinknruby - Garden (2005)

Pinknruby Garden
Pinknruby - Garden (2005)

Pourquoi écouter ce disque ?

Garden est le deuxième album de Pinknruby, duo singulier formé de la chanteuse slovène Mihaela Repina et du multi-instrumentiste, aussi chanteur, Paul Bradbury d'origine britannique. Tout commence en 1998, lors de leur rencontre. Au début, le groupe se cherche encore et s'oriente vers la dance music et l'electro. Puis, en 2002, ils opèrent un changement radical, privilégiant une musique à mi-chemin entre le Pentangle acoustique des années 60 et l'univers onirique des Cocteau Twins. Repérés par le label des fées Prikosnovénie, ils sortent un premier album prometteur en 2003, The Vas Astonishment. Garden lui fait suite, mêlant ambiances balkaniques et sonorités brésiliennes. L'évasion et la rêverie sont au rendez-vous dans cette musique intemporelle, à la fois lumineuse et douce. Chaque mot prononcé par Mihaela, chaque syllabe de cette langue imaginaire inventée, s'apparente à une caresse effleurant l'âme. Sur scène, les deux musiciens poursuivaient leurs expérimentations elfiques en se présentant dans d'étranges costumes, sortes d'anges déchus. Une belle expérience à une époque encore pleine d'espoir... 

Musiciens

Mihaela Repina : chant, guitare, harpe
Paul Bradbury : chant, guitare, contrebasse, piano, harpe, baglama, dulcimer, psaltérion, percussions

Jakdo : ronrons
Greg Willow Seeger : percussions
Matt Kelly : violon
Jo Quail : violoncelle

Titres

01. Broceliande
02. Jakdo
03. White Lady Mirror
04. Kislica
05. Nader Margh
06. Zanamayo
07. Zeleno
08. Lusima
09. Nocoj
10. Shadume


vendredi 21 février 2020

Ariana Vafadari - Anahita (2020)

Ariana Vafadari Anahita
Ariana Vafadari - Anahita (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Au crépuscule des dieux, vinrent les déesses. Anahita était l'une d'elles. Inspirée par cette ancienne divinité perse des eaux, de la fécondité et de la sagesse, la cantatrice Ariana Vafadari a imaginé une fable philosophique, mêlant quête spirituelle et écologique. Son amie Leili Anvar, elle aussi d'origine iranienne, a écrit ce récit racontant l'histoire ancienne d'une jeune femme quittant son village asséché, traversant les déserts à la recherche de l'eau, source de toute vie. L'histoire est entrecoupée d'extraits de l'Avesta, livre sacré de la religion zoroastrienne, et se conclue par Le Chant De L'Eau, texte du célèbre poète perse Rumi (XIIIe siècle). Piano, oud, contrebasse et percussions célestes sur Tchak Tchak, accompagnent sobrement le chant incandescent d'Ariana. Telle une prêtresse d'un autre temps, elle nous conte cette œuvre mystique, avec la même intensité, la même passion que Loreena McKennitt, Lisa Gerrard ou Azam Ali. Son pouvoir est tel qu'il nous transporte en un instant dans une nouvelle dimension faite d'émotion, de mélancolie, et surtout de beauté, d'une beauté pure comme du diamant. Impossible de ne pas se laisser envoûter par cet album hors du temps, destiné à ceux qui aiment la vraie musique, celle touchée par la grâce.

Musiciens

Ariana Vafadari : chant

Julien Carton : piano
Driss El Maloumi : oud
Leïla Soldevila : contrebasse
Habib Meftah Boushehri : percussions

Titres

01. Le Rêve D'Anahita
02. L'Arbre
03. Âtash
04. Róyá
05. Ardvi Sura
06. Incantation
07. Anahita
08. Sur Les Pas
09. Tchak Tchak
10. Le Chant De L'Eau

jeudi 20 février 2020

Vas - Feast Of Silence (2004)

Vas Feast Of Silence
Vas - Feast Of Silence (2004)

Pourquoi écouter ce disque ?

Quatrième et dernier album de ce duo américain atypique, cousins éloignés de Dead Can Dance. Greg Ellis, percussionniste prodigieux, et la chanteuse Azam Ali à la voix fascinante, jouent ensemble depuis 1995. Née en Iran puis ayant grandi en Inde, Azam porte en elle tout un pan de ces cultures orientales faites de mystères. Ensemble, ils se sont intéressés à la musique celtique, balkanique et de l'Occident médiéval. Feast Of Silence est l'aboutissement de ce cheminement à la fois intellectuel et musical. Afin d'élargir leur spectre sonore déjà conséquent, ils ont fait appel à quelques musiciens invités comme Deepak Ram (bansuri), Naser Musa (oud) ou Cameron Stone (violoncelle), présent sur l'album précédent, In The Garden Of Souls. Greg, toujours aussi soucieux du détail, déploie pas moins de vingt instruments à percussions, empruntés aux cinq continents. Pour la première fois, Azam n'utilise pas son propre dialecte, mais s'autorise à chanter en anglais. Avec pudeur, elle évoque dans la chanson titre la disparition de sa mère, la fin de sa relation avec Greg, et son retour dans son Iran natal qu'elle avait quitté à l'âge de quatre ans. Elle qui considère que chanter et prier sont une seule et même chose, transmet son énergie mystique par sa seule voix, ondée sacrée offrant de merveilleux moments de recueillements. 

Musiciens

Azam Ali : chant
Greg Ellis : percussions

Tyler Bates : guitares, claviers
Pejman Hadati : tombak
Deepak Ram : bansuri, voix
Naser Musa : oud
Cameron Stone : violoncelle
Brent Meyer : bouzouki
Justin Meldal-Johnsen : basse

Titres

01. Amrita (Churning The Sea Of Milk)
02. In Our Faith
03. Mandara
04. Izgrejala
05. Moksha
06. The Reaper And The Flowers
07. Bardo
08. Feast Of Silence
09. Kali Basa


lundi 17 février 2020

Chimera - Holy Grail (2017)

Chimera Holy Grail
Chimera - Holy Grail (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Nick Mason et Rick Wright, vous connaissez ? Savez-vous que ces deux membres éminents du légendaire Pink Floyd ont été impliqués dans un obscur projet musical répondant au nom de Chimera ? Tout commence en 1963, lorsque Lisa Bankoff (chant, guitare) et Francesca Garnett (chant), toutes deux fans des Beatles, décident de se lancer dans la musique. Deux ans après, Apple Records, le label des Fab Four, est sur le point de les signer, mais George Harrison appose son veto. Elles passent alors sous la protection de Nick Mason qui s'engage à produire leur album. Les enregistrements se déroulent entre 1969 et 1970 dans les fameux Morgans Studios qui verront passer Led Zeppelin, Yes, Pink Floyd ou McCartney. Mason apparaît sur un titre, The Grail. Il fait appel à Rick Wright pour jouer du clavecin sur Lady With Bullets In Her Hair. A la guitare, on retrouve Bob Weston, futur Fleetwood Mac, et à la basse Nick South (Alexis Korner). Les arrangements orchestraux sont signés Wil Malone, connu des années plus tard pour son travail auprès de Massive Attack, The Verve et Adele. Tout ce petit monde travaille d'arrache-pied sur cet album aux influences psychédéliques, folk et prog, inspiré du Jefferson Airplane, de Joni Mitchell et de Fairport Convention. La pochette du disque est même commandée auprès d'Hipgnosis. Mais voilà, la maison de disque fait faillite, le disque ne peut sortir. Mason contacte alors en urgence Atlanctic. En vain, le groupe s'est séparé entre-temps, suite à un accident de voiture de Lisa qui s'est retrouvée paralysée des jambes. Par la suite, les bandes d'enregistrement disparaîtront, Chimera et son album entreront dans les légendes noires du rock'n roll. Coup de théâtre en 2002, soit trente-deux ans après, le disque voit enfin le jour sur un obscur label, dans une qualité sonore peu recommandable. 2017, c'est le saint Graal, les bandes sont entièrement remasterisées, l'ordre des chansons respecté et des bonus ajoutés pour cette splendide édition, en hommage à Lisa aujourd'hui disparue. 

Musiciens

Lisa Bankoff : chant, guitare
Francesca Garnett : chant

Mal Luker : guitares, claviers
Bob Weston : guitares
Micky Finn : guitares, basse
Ian Milne : claviers
Rick Wright : clavecin
Nick South : basse
Smith : basse
Pete : batterie
Roy Temro : batterie
Nick Mason : batterie
Alan Styles : saxophone

Titres

01. Black Hat Babe
02. Song in E
03. Episode at Telegraph Hill
04. Morning Sounds
05. Peru
06. Come into the Garden
07. The Grail
08. Sad Song for Winter
09. Mary's Mystery
10. Lady With Bullets in Her Hair
11. Gypsy Wanderer
12. The Game
13. The Painting
14. Indian Summer
15. Pipers Song
16. Light
17. Green Clouds
18. I Met a Stranger
19. Silver Man
20. Colour of Sadness
21. Beggar Man