jeudi 6 juin 2019

Renaissance - Azure d'Or (1979)

Renaissance Azure d'Or
Renaissance - Azure d'Or (1979)

Pourquoi écouter ce disque ?

A la fin des années 70, le constat est sans appel, Renaissance est la seule formation de rock progressif avec chanteuse à s'être installée dans la durée. Encore mieux, durant cette décennie créatrice, elle a aligné toute une série d'albums aussi incroyables les uns que les autres. Azure d'Or ferme cette séquence, cet âge d'or. Les temps ont changé, le punk et le disco ont mis à mal tant le rock progressif que le folk électrique. Les dinosaures sont à abattre, s'ils veulent survivre, ils doivent s'adapter. Face à cette ère nouvelle, Renaissance n'échappe pas à la règle, d'où ce changement radical de direction musicale. A cela s'ajoute une quête désespérée du succès après que Northern Lights ait été classé dans les charts l'année précédente. Fini les morceaux à rallonge, fini les grands orchestres, place aux synthétiseurs. Jon Camp prend les choses en main en signant seul quatre des dix titres. Les autres membres apparaissent plus en retrait, à l'exception du batteur Terence Sullivan offrant un Forever Changing émouvant en mémoire de son père récemment disparu. Si le résultat n'est pas à la hauteur des espérances (et des crus antérieurs), Azure d'Or est généralement considéré comme un album inégal. Mais inégal ne veut pas dire mauvais. Le niveau se trouve largement relevé grâce à des perles comme Kalynda (A Magic Isle), repris récemment lors du Symphonic Journey (2018), The Winter Tree porté par une agréable basse mélodique, Golden Key aux faux airs d'un générique de James Bond, ou The Flood At Lyons qui aurait été encore meilleur accompagné d'un orchestre symphonique (dixit Annie Haslam). Cette même Annie Haslam qui chante comme une déesse. Après Azure d'Or, plus rien ne sera comme avant. Le claviériste John Tout quittera le groupe en pleine tournée, suivi par Terence Sullivan. Une lente et longue descente aux enfers s'ensuivra la décennie suivante tandis qu'une "renaissance" inespérée se fera jour à l'aube du XXIe siècle. Mais ça, c'est une autre histoire...

Musiciens

Annie Haslam : chant
Michael Dunford : guitares, mandoline, autoharpe 
John Tout : claviers
Jon Camp : basse, guitares, violoncelle, chant
Terence Sullivan : batterie, percussions, chœurs

Titres

01. Jekyll And Hyde
02. The Winter Tree
03. Only Angels Have Wings
04. Golden Key
05. Forever Changing 
06. Secret Mission
07. Kalynda (a Magical Isle)
08. The Discovery 
09. Friends 
10. The Flood At Lyons

lundi 3 juin 2019

Flëur - Magic (2004)

Flëur Волшебство
Flëur - Magic (2004)

Pourquoi écouter ce disque ?

Flëur, quel joli nom pour un groupe de musique ! Ce collectif de musiciens formé autour d'Olga Pulatova et d'Elena Voynarovskaya nous vient tout droit d'Ukraine. Seul trois de leurs albums ont été édités en France grâce au label des fées Prikosnovénie. Sorti en 2004 (2003 en Ukraine, Russie et Biélorussie), Magic est leur deuxième. Difficile de cataloguer cette musique à la fois ravissante et mélancolique, une mélancolie typique de l'âme slave : dream pop, heavenly, néofolk... peu importe, tant qu'elle nous touche, provoque des émotions, ou invite à la rêverie. Les Cocteau Twins sont une de leurs références, il suffit d'écouter Medaillion pour s'en laisser convaincre. Kate Bush en est une autre... Olga la pianiste et Elena la guitariste se partagent le travail de manière équitable et originale. Toutes les pistes paires sont signées Olga tandis que Elena est l'auteure des pistes impaires. Fondé au début des années 2000, le groupe s'est séparé en 2017, laissant une dizaine d'albums célébrant les mystères de la nature derrière lui. 

Musiciens

Olga Pulatova
Elena Voynarovskaya
Julia Zemlyanaya : flûte
Alexandra Didyk : violoncelle
Anastasia Kuzmina : violon
Ekaterina Kotelnikova : claviers
Vitaly Didyk : contrebasse
Alexey Tkachevsky : batterie
Wladislav Mitsovsky : percussions

Katherina Serbina : violoncelle, accordéon
Alexey Dovgalov : claviers, guitare

Titres

01. Intro
02. The Emptiness
03. Almost Real
04. Formalin
05. The Ballad Of White Wings And Scarlet Petals
06. Repair
07. Medaillion
08. I Will Do It
09. Never
10. The String
11. Russian Roulette
12. Legion
13. Horizon

dimanche 2 juin 2019

Hayley Griffiths - Haunted (2019)

Hayley Griffiths Haunted
Hayley Griffiths - Haunted (2019)

Pourquoi écouter ce single ?

L'aventure solo d'Hayley Griffiths continue ! Haunted est son deuxième single depuis son départ (forcé) de Karnataka en 2017. Il fait suite à la splendide ballade Aurora (2018). Cette fois-ci, retour à un son rock bien pêchu, entre le Karnataka de Secrets Of Angels et les productions léchées de Touchstone. Mixé par le talentueux John Mitchell qui a collaboré avec ces derniers, Haunted bénéficie de la présence de ses anciens potes de Karnataka, à savoir Jimmy Pallagrosi à la batterie et Çağri Tozluoğlu aux claviers. Pour la petite histoire, cette chanson était présente sur le tout premier album d'Hayley, Silver Screen (2010), dans une toute autre version, bien plus calme mais toute aussi dramatique. Elle raconte l'histoire d'une fille revenue hanter son propre meurtrier. Ici, Hayley accentue son allégorie entre le Bien et la Mal, entre la Paradis et l'Enfer, tout en réussissant l'exploit de résumer en un seul titre ses dix ans de carrière. A découvrir d'urgence !

Musiciens

Hayley Griffiths : chant

Cagri Tozluoglu : claviers, orchestration
Jim Clark ! guitare
Jordan Brown : basse
Jimmy Pallagrosi : batterie
Matt Bashford : flûtes

Titres

01. Haunted
02. Haunted (Remix – John Mitchell)
03. Haunted (Silver Screen Version)

vendredi 31 mai 2019

Joanne McIver & Christophe Saunière - Canty (2019)

Joanne McIver Christophe Saunière Canty
Joanne McIver & Christophe Saunière - Canty (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Depuis 2001, le duo atypique formé de Joanne McIver (chant, flûtes, cornemuse) et de Christophe Saunière (harpes) nous enchante albums après albums. Canty, leur septième production, dessine un paysage de l'Écosse authentique, bien éloigné des cartes postales habituelles. Signifiant "joyeux" en écossais, ce disque se veut lumineux, optimiste et positif. D'ailleurs, il suffit d'écouter Joanne chanter pour entendre son sourire. Amoureuse de la terre de ses ancêtres, elle nous transmet cette passion avec l'aide de Christophe, à travers douze compositions originales, toutes conçues comme un tableau de maître. Portraits de grands personnages (Wee Rabbie, The Cattle Reivers) ou d'illustres inconnus (Malcolm, Betsy Miller, The Weathermen, The Shettland Knitters), fresques historiques (Coire Gabhail, Song Of Destiny) ainsi que moments de vie d'antan (Caite Bheil, The Rugby Club's Contraption, Whisky Galore) et paysages insolites (Coire Fhionn Lochan) sont couchés sur la toile, en toute délicatesse. Instruments à cordes ou à vent apportent de belles nuances de couleurs, tout comme la basse de l'ami Alain Genty, ou les chœurs des deux enfants du couple, Calum et Eilidh. Poussant sa logique artistique jusqu'au bout, le duo a choisi comme illustration de la pochette du disque une œuvre inédite de l'artiste Pierre Maindive. De style abstrait, elle représente un portrait du couple (si, si, regardez bien...). En extrapolant encore un peu, cette mosaïque colorée évoque tant les fameux tartans écossais que les grands espaces naturels de cette intrigante contrée. Bravant toute logique commerciale et par respect pour l'artiste, ni les noms de Joanne et Christophe, ni le titre du disque n'ont été inscrit sur la pochette. Afin d'encourager cette démarche originale, si vous aimez la musique de qualité d'inspiration celtique, je ne peux que vous encourager à vous procurer Canty. Vous apprécierez le voyage. 

Musiciens

Joanne McIver : chant, flûtes, cornemuse écossaise
Christophe Saunière : harpes, chœurs

François Payet-Labonne : violon
Charles Dubrez : violon
Gilles Deliège: alto
Manon Gillardo : violoncelle
Emmanuel Martin : trompette
Rodolphe Millet : trompette
Guillaumme Cottet-Dumoulin : trombone
François Thuillier : tuba
Pascal Pallisco : accordéon
Calum Saunière : percussions, chœurs
Eilidh Saunière : contrebasse, chœurs
Alain Genty : basse fretless

Titres

01. Malcolm
02. Caite Bheil
03. Wee Rabbie
04. Betsy Miller
05. The Weathermen
06. Coire Gabhail
07. Song Of Destiny
08. The Rugby Club’s Contraption
09. Whisky Galore
10. The Cattle Reivers
11. The Shetland Knitters
12. Coire Fhionn Lochan

lundi 27 mai 2019

Conqueror - In Orbita (2019)

Conqueror In Orbita
Conqueror - In Orbita (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

In Orbita, sixième album studio de la formation italienne Conqueror, a nécessité cinq (longues) années de préparation. Il fait suite à Stems qui était sorti en 2014. Dès la première écoute, il est évident que l'on tient là leur meilleur disque, le plus abouti de tous. In Orbita a été conçu autour de la figure mythique de Youri Gagarine, premier homme à avoir effectué un vol dans l'espace, et aux pionniers de la conquête spatiale. En sept titres, Conqueror entraîne l'auditeur dans cette quête de l'infini par l'intermédiaire d'une musique astrale éclatante et raffinée, entre rock progressif et jazz. C'est avec plaisir que l'on retrouve Simona Rigano (chant, claviers) et Natale Russo (batterie), aux manettes de cette formation interstellaire. La guitare cosmique est tenue par un revenant, Tino Nastasi qui avait officiait auparavant sur les albums Storie Fuori Dal Tempo (2005), puis 74 Giorni (2007). Les instruments à vent galactiques (saxophone et flûte), absents sur Stems, font leur grand retour par l’intermédiaire de Sofia Ferraro, nouvelle venue. Deux invités satellites apportent leur pierre à l'édifice : Edoardo Ragunì (basse) et Giovanni Alibrandi (violon). Avec un tel équipage de professionnels, la fusée Conqueror ne pouvait que réussir sa mise en orbite. Ici la Terre, à vous Conqueror ! 

Musiciens

Simona Rigano : chant, claviers
Tino Nastasi : guitares
Sofia Ferraro : saxophone, flûte, EWI 5000
Natale Russo : batterie, percussions

Edoardo Ragunì : basse, chœurs
Giovanni Alibrandi : violon

Titres

01. Fino Al Limite
02. In Cerca d'Ali 
03. Verso Un Nuovo Mondo 
04. Kedr 
05. Un Disegno Perfetto 
6. 09.07 a.m. 
07. Star On The Moon

dimanche 26 mai 2019

Pentangle - Think Of Tomorrow (1991)

Pentangle Think Of Tomorrow
Pentangle - Think Of Tomorrow (1991)

Pourquoi écouter ce disque ?

Années 60, années 70, années 80, années 90. La légende continue. Du Pentangle des origines, il ne reste plus que Bert Jansch (chant, guitare acoustique) et Jacqui McShee (chant). A leurs côtés, se tiennent Gerry Conway (batterie), Nigel Portman Smith (basse) ainsi que le dernier arrivé, Peter Kirtley qui succède au poste de guitariste à Rod Clements. Sous cette forme, le groupe publie Think Of Tomorrow réunissant huit compositions originales et trois reprises d'airs traditionnels (The Toss Of Golden Hair, The Lark In The Clear Air, The Bonny Boy). Si cet album regarde davantage vers le folk que le jazz ou le blues, il n'a rien perdu de ce qui a fait la spécificité de ce groupe, une musique acoustique mélodique et profonde alternant chant masculin et féminin. Les quelques incursions électriques de Kirtley sont cependant les bienvenues et évoquent le grand Mark Knopfler, que ce soit sur le titre d'ouverture O'er The Lonely Mountain à la thématique contemporaine sur la disparition de la faune et la flore, ou sur la somptueuse ballade Share A Dream. Ever Yes, Ever No, délicieusement rétro dans son style typé seventies ainsi que The Storyteller (Paddy's Song) aux sonorités irlandaises ou l'instrumental Straight Ahead sont quelques-unes des belles surprises de ce disque particulièrement réussi, digne successeur du Pentangle de la grande époque.

Musiciens

Jacqui McShee : chant
Bert Jansch : chant, guitare acoustique
Peter Kirtley : chant, guitares
Nigel Portman Smith : basse, piano, claviers
Gerry Conway : batterie, percussions

Frank Wulff : flûtes

Titres

01. O'ver The Lonely Mountain 
02. Baby Now It's Over
03. Share A Dream 
04. The Storyteller (Paddy's Song) 
05. Meat On The Bone
06. Ever Yes, Ever No 
07. Straight Ahead 
08. The Toss Of Golden Hair 
09. The Lark In Clear Air 
10. The Bonny Boy 
11. Colour My Paintbook 

vendredi 24 mai 2019

Joshua Burnell feat. Frances Sladen - Skylark & The Oak (2019)

Joshua Burnell Skylark & The Oak
Joshua Burnell feat. Frances Sladen - Skylark & The Oak
(2019)

Pourquoi écouter ce single ?

Joshua Burnell, valeur montante du folk britannique ? La question ne se pose même plus tant la réponse semble évidente. Riche d'un EP (Lend An Ear) et de trois albums (Into The Green, Songs From The Seasons, The Road To Horn Fair), sa discographie conjugue avec ingéniosité folk et rock progressif. Cette reconnaissance passe également par sa participation aux principaux festivals de musique folk, dont l'incontournable Forgotten Lands organisé par Maddy Prior qui se déroulera le 7 juin à Bewcastle, en Cumbria. D'ailleurs, Steeleye Span est une des principales influences revendiquées de ce jeune homme surprenant aux goût hétéroclites, tout comme Queen, Led Zeppelin, Jethro Tull, Velvet Underground, Martin Carthy, Genesis ou Yes. A la passionnante discographie mentionnée ci-dessus, s'ajoute désormais son nouveau single Skylark & The Oak, interprété en duo avec son épouse Frances Sladen. Cette somptueuse ballade, qui n'est pas sans évoquer le classique Where The Wild Roses Grow interprété par Nick Cave et Kylie Minogue, revêt un costume à la fois sombre et romantique. Josh l'a composée et chantée pour la première fois à Frances lorsqu'ils étaient étudiants. Puis il l'a enregistrée avec ses faibles moyens à l'époque de Lend An Ear (2013). Au fil des années, elle est devenue un de ses titres phares sur scène. La nouvelle version proposée, accompagnée d'un clip, n'a rien perdu de sa splendeur, bien au contraire, son refrain, une fois rentré dans la tête, ne nous lâche plus et apporte un réconfort bienvenu.

Musiciens

Joshua Burnell : chant, instruments
Frances Sladen : chant

  

lundi 20 mai 2019

Suzanne Vega - Tales From The Realm Of The Queen Of Pentacles (2014)

Suzanne Vega Tales From The Realm Of The Queen Of Pentacles
Suzanne Vega - Tales From The Realm Of The Queen Of Pentacles (2014)

Pourquoi écouter ce disque ?

Après quelques albums peu inspirés, Suzanne Vega revient en force en 2014 avec ce Tales From The Realm Of The Queen Of Pentacles. Écrit et enregistré entre Los Angeles, New York, Chicago, Londres et Prague, il bénéficie de la présence de Gerry Leonard à la production et à l'écriture. Ancien collaborateur de David Bowie, il a emmené avec lui certains éléments inspirés de cette galaxie musicale comme l'éblouissante bassiste Gail Ann Dorsey, la choriste Catherine Russell ou le batteur Sterling Campbell. Autres invités de talent, le génial Tony Levin (King Crimson, Peter Gabriel) et Larry Campbell (Judy Collins, Linda Thompson). L'ensemble a été mixé par Kevin Miller qui a travaillé par le passé avec Peter Gabriel et Kate Bush. Avec tout ce beau monde, les dix contes du royaume de la reine des Pentacles ne pouvaient qu'être riches en subtilités. Entre mysticisme, magie et ésotérisme, Suzanne explore des mondes extraordinaires aux multiples influences (folk, pop mélodieuse, gospel, musique orientale). D'étranges personnages peuplent ce disque enchanteur, que ce soit le Fou du Tarot (Fool's Complaint), un héroïque chevalier (Portrait Of The Knight Of Wands), des figures bibliques (Jacob And The Angel), ou notre ami Luka de Solitude Standing. Dans Song Of The Stoic, ce dernier, devenu adulte, tire un bilan cynique sur sa vie en le liant aux souffrance de son enfance. Ancrée dans son temps, Suzanne célèbre à travers Horizon (There Is A Road) la figure de l'ancien dissident tchécoslovaque Vaclav Havel devenu Président de la République Tchèque et décédé en 2011. D'une courte durée (trente-six minutes), on ne se lasse pas de savourer ce Tales From The Realm Of The Queen Of Pentacles dans chacune de ses nuances. 

Musiciens

Suzanne Vega : chant, guitare

Gerry Leonard : guitares, claviers
Larry Campbell : banjo, mandoline, cymbalum
Gail Ann Dorsey : basse
Tony Levin : basse
Mike Visceglia : basse
Zachary Alford : batterie, percussions
Jay Bellerose : batterie
Sterling Campbell : batterie
Doug Yowell : batterie
Joji Hirota : taiko, shakuhachi 
Alison Balsom : trompette 
Catherine Russell : chœurs

Smichov Chamber Orchestra de Prague conduit par Josef Vondracek

Titres

01. Crack in the Wall
02. Fool's Complaint
03. I Never Wear White
04. Portrait of the Knight of Wands
05. Don't Uncork What You Can't Contain
06. Jacob and the Angel
07. Silver Bridge
08. Song of the Stoic
09. Laying on of Hands/Stoic 2
10. Horizon (There is a Road)