jeudi 1 novembre 2018

Eivør - Bridges (2015)

Eivor Bridges
Eivør - Bridges (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

Suite logique du déjà excellent Room sorti en 2012, Bridges se veut beaucoup plus intimiste. Eivør développe sur ce nouveau disque une pop électronique dépouillée, baignée de nostalgie et de mélancolie. Pas de démonstration vocale intense cette fois-ci, à l'exception notable de l'introduction aux sonorités ethniques de The Swing, rythmes electro discrets, cordes épurées et guitare acoustique produisent cet effet minimaliste. Auteure à la fois des paroles et de la musique, à l'exception encore une fois de The Swing au texte signée Marjun S. Kjelnæs, célèbre écrivaine des îles Féroé, la jeune chanteuse s'est interrogée à travers ces neuf chansons sur les relations entre les gens, qu'elles soient amicales, amoureuses ou en lien avec des proches disparus. Purple Flowers évoque sa relation si particulière avec sa mère suite à la disparition de son père, après qu'un cancer lui ait été diagnostiqué. Toute aussi profonde, Faithful Friend célèbre les précieuses relations entre amis de longue date. En écrivant cette chanson, Eivør avait-elle en tête le bassiste Mikael Blak qui jouait déjà sur son premier album alors qu'elle n'avait que seize ans ? Ou bien le batteur Høgni Lisberg, autre ancien compagnon de route ? Quoiqu'il en soit, Bridges est un album qui ravira une nouvelle fois les fans de cette chanteuse extraordinaire. Souhaitons que ces fans soient de plus en plus nombreux...

Musiciens

Eivør : chant, guitare, percussions

Høgni Lisberg : batterie, programmation
Mikael Blak : basse, claviers
Tródur Bogason : claviers
Magnus Johannessen : piano
Angelika Nielsen : violon, alto
Andreas Tykjær Restorff : violoncelle

Titres

01. Remember Me
02. Faithful Friend
03. Bridges
04. Tides
05. On My Way To Somewhere
06. Morning Song
07. Purple Flowers
08. The Swing
09. Stories

dimanche 28 octobre 2018

Jennifer Warnes - Another Time, Another Place (2018)

Jennifer Warnes Another Time Another Place
Jennifer Warnes - Another Time, Another Place (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

La voix de Jennifer Warnes fait partie de ces rares voix qui, une fois écoutée, ne cesse de vous hanter. Another Time, Another Place, son neuvième album, succède à The Well de dix-sept ans son aîné. Autant dire que le retour de cette personnalité simple et discrète était attendu. Tout a long de sa carrière qui a débuté à la fin des années 60, Jennifer a côtoyé les plus grands, de Leonard Cohen, son mentor, à Joe Cocker (souvenez-vous de leur fabuleux duo Up Where We Belong). Elle a aussi reçu une multitude de récompenses dont deux Grammy Award. Après plusieurs tragédies dans sa vie privée, Jennifer a souhaité apporter avec ce disque du bonheur et du bien-être. Il débute avec un Just Breathe, reprise de Pearl Jam, au message positif. Et se termine dans la même veine par un Why Worry signé Mark Knopfler. Les huit autres titres alternent entre moments country, jazzy, blues et folk, voire gospel comme l’incroyable Freedom. Si I Am The Big Easy se présente comme un hommage appuyé à la Nouvelle-Orléans, The Boys And Me, seule composition originale co-écrite par Jennifer, réunit quelques-uns des musiciens présents à l'époque du Field Commander Tour de 1979. Il y a quarante ans, cette tournée rassemblait autour de Leonard Cohen, Jennifer aux chœurs, le bassiste Roscoe Beck, coproducteur de ce disque ainsi que du fantastique Famous Blue Raincoat, ainsi que Mitch Watkins à la guitare. Autre moment de grâce, son interprétation toute personnelle bercée de cordes de I See Your Face Before Me, un classique de Sinatra. Entre nostalgie et espoir, Another Time, Another Place est une réelle réussite, vivement recommandée pour remonter le moral et profiter au mieux de la vie.

Musiciens

Jennifer Warnes : chant

Roscoe Beck : basse, claviers, guitare, chœurs
Mitch Watkins : guitares
Daran DeShazo : guitares
Gabriel Santiago : guitare
Sonny Landreth : guitare
Jeff Plankehorn : guitare
Greg Leisz : guitare
Dean Parks : guitare, mandoline
Jim Cox : orgue Hammond, piano
Stefano Intelisano : claviers
Stephen Barber : claviers
Abraham Laboriel : basse
Vinnie Colaiuta : batterie
John Ferraro : batterie
Lenny Castro : percussions
Javier Chaparro : violon
Joel Guzman : accordéon
Tom Hale : cor
John Mills : flûte
Blondie Chaplin : chant
Mike Cross : chant
Ruthie Foster : chant
James Robinson : chant
Roderick Sanford : chant

Tosca String Quartet
Leigh Mahoney : violon
Tracy Seeger : violon
Ames Asbell : alto
Sara Nelson : violoncelle

Titres

01. Just Breathe
02. Tomorrow Night
03. Once I Was Loved
04. So Sad
05. I See Your Face Before Me
06. I Am The Big Easy
07. The Boys And Me
08. Back Where I Started
09. Freedom
10. Why Worry
   

vendredi 26 octobre 2018

The Heather Findlay Quartet - Horse Feathers (2017)

Heather Findlay Horse Feathers
The Heather Findlay Quartet - Horse Feathers (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Dans la continuité de son très bel album hivernal I Am Snow publié en 2016, Heather Findlay revient, fin 2017, avec Horse Feathers. Ce CD deux titres, édité en très peu d'exemplaires, semble aujourd'hui épuisé. Pour ce projet, l'ancienne chanteuse de Mostly Autumn a choisi d'appeler son groupe The Heather Findlay Quartet comprenant, à ses côtés, le guitariste Martin Ledger (Cloud Atlas), Sarah Dean aux flûtes, et le jeune multi-instrumentiste d'origine néerlandaise Joska de Langen. Les chansons proposées sont deux airs traditionnels popularisés dans les années 70 par les géants du folk britannique. Gaudete, chant d'origine médiévale, apparaît sur l'album Below The Salt de Steeleye Span en 1972. Interprété a cappella (!) et en latin (!), il s'agit du premier titre du groupe à être entré dans les charts britanniques. La version livrée ici s'inscrit dans la continuité de ce folk médiéval, mais a la particularité d'introduire une partie instrumentale. Le titre suivant, The Snows They Melt The Soonest, date du XIXe siècle. Remis au goût du jour dans les années 60 par Anne Briggs, il apparaît également sur l'album Solomon's Seal (1972) de Pentangle sous la simple dénomination de The Snows. C'était alors Bert Jansch au chant, et non pas Jacqui McShee. La version d'Heather est bien plus classique et douce. Le sitar joué par John Renbourn a laissé place à un délicat piano hivernal accompagné de flûtes. Malgré ces parallèles, s'il fallait comparer Heather avec une des chanteuses de folk des années 70, ce serait sans hésiter Sandy Denny. Bien que très différentes dans leur approche musicale, elles sont dotées toutes deux d'une même passion, d'une même énergie et ont su prendre des risques tout au long de leurs carrières respectives. Celle de Sandy ayant été malheureusement trop courte.  

Musiciens

Heather Findlay : chant, flûte
Sarah Dean : chant, flûtes
Martin Ledger : chant, guitare électrique
Joska de Langen : chant, guitare acoustique, piano

Titres

01. Gaudete
02. The Snows They Melt The Soonest

jeudi 25 octobre 2018

Luna Rossa - Sleeping Pills & Lullabies (2013)

Luna Rossa Sleeping Pills & Lullabies
Luna Rossa - Sleeping Pills & Lullabies (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Luna Rossa est un projet acoustique réunissant deux membres fondateurs de Panic Room, la chanteuse Anne-Marie Helder et le claviériste Jonathan Edwards. Sleeping Pills & Lullabies, leur tout premier album, propose une collection de onze chansons pleines de saveur et de délicatesse. Ce qui frappe dès la première écoute, c'est, d'une part la voix si pure et remplie de nuances d'Anne-Marie, ainsi que la qualité des arrangements. Pour arriver à ce résultat, les deux artistes ont fourni un travail soigné, de longue haleine. S'ils se sont essayé à des instruments nouveaux pour eux comme la harpe ou la guitare acoustique pour Jonathan, ils ont fait appel à d'autres musiciens dont le Luna Rossa Quartet, sous la direction de la violoncelliste Leah Evans. Cet ensemble apporte du relief en accentuant l'aspect musique de chambre (Heart On My Sleeve, Fight Or Flight, La Clef, Gasp). La présence du contrebassiste Andy Coughlan sur quelques titres comme le joyeux Mad About You donne une couleur très "Pentangle" en évoquant le jeu de Danny Thompson. Proche de Gary Numan, Coughlan a déjà été entendu sur Psalm de l'ex-Iona Terl Bryant ou Broken Lives & Bleeding Hearts, premier album solo de la chanteuse de Magenta, Christina Booth. Enfin, Tim Hamill, coproducteur de Satellite mais aussi d'albums des Gallois de The Storys, joue quelques notes de guitare électrique sur le premier titre, The Dark Room. A noter parmi toutes ces morceaux un instrumental Leaving For The Last Time, issu d'une improvisation en studio sur lequel se laisse savourer la flûte d'Anne-Marie, une reprise réarrangée de The Magnetic Fields The Book Of Love, ainsi qu'une chanson chantée en français, La Clef. Entendre Anne-Marie dans notre langue avec son sublime accent procure un plaisir incommensurable. Entre nostalgie et mélancolie, Sleeping Pills & Lullabies est un album parfaitement équilibré ne comprenant aucun point faible, que des compositions de haute qualité. 

Musiciens

Anne-Marie Helder : chant, guitare acoustique, piano, flûte, harpe, sample, synth bass
Jonathan Edwards : piano, autoharpe, sample, voix, guitare acoustique, orgue

Andy Coughlan : contrebasse
Tim Hamill : guitare électrique, programmation

The Luna Rossa Quartet
Leah Evans : violoncelle
Artem Kotov : violon
Rebecca Brown : violon
Ronan Mac Manus : alto

Titres

01. The Dark Room
02. Heart On My Sleeve
03. Mad About You
04. The Book of Love
05. Scream At The Sky
06. Leaving For The Last Time
07. Fight Or Flight
08. La Clef
09. Rise Up
10. Cloud
11. Gasp

dimanche 21 octobre 2018

Mostly Autumn Acoustic - The Genesis Revisited Tour 2014 (2015)

Mostly Autumn Acoustic
Mostly Autumn Acoustic - The Genesis Revisited Tour 2014
(2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

A l'automne 2014, Bryan Josh et Olivia Sparnenn-Josh ont été conviés par Steve Hackett et son épouse à ouvrir les concerts britanniques du Genesis Revisited Tour. On se souvient qu'avec Pink Floyd, Genesis est une des principales sources d'inspiration de Mostly Autumn. Le groupe avait même repris avec enthousiasme Afterglow à l'époque de The V Shows. Ainsi, Bryan et Olivia se sont embarqués dans cette aventure inoubliable sous le nom de Mostly Autumn Acoustic. En un peu moins d'une demi-heure, ils interprétaient, seuls sur scène, cinq titres de leur immense répertoire. Cet EP est donc le témoignage de ces moments uniques. Le set s'ouvre avec un Simple Ways (Passengers) hésitant, le duo cherchant encore ses marques durant les premières notes. Puis très vite, les deux voix se mêlent pour un résultat grandiose. S'ensuivent le classique Evergreen (The Spirit Of Autumn Past), The House On The Hill du dernier album en date Dressed In Voices, puis l'hymne Heroes Never Die du premier disque For All We Shared..., composé en mémoire du père de Bryan. La chanson Dressed In Voices clôture le show. La voix si puissante d'Olivia y provoque de véritables frissons, et on ne sera pas surpris d'apprendre qu'elle a reçu cette même année le prix de meilleure chanteuse décerné lors des prestigieux CRS Awards. En bonus, The Rain Song a été ajoutée avec en plus Iain Jennings aux claviers et Anne-Marie Helder au chant et à la flûte. 

En parallèle à cette série de concerts, les vieux fans du groupe se souviendront qu'au début des années 2000, Mostly Autumn s'était également produit en version réduite lors de la tournée de Blackmore's Night faisant suite à leur album Under A Violet Moon. L'équipe était alors composée de Bryan Josh, Heather Findlay et Angela Gordon (alors Goldthorpe). Une toute autre époque...

Musiciens

Bryan Josh : chant, guitare acoustique
Olivia Sparnenn-Josh : chant, flûte, percussions

Iain Jennings : piano
Anne-Marie Helder : flûte, chant

Titres

01. Simple Ways
02. Evergreen
03. The House On The Hill
04. Heroes Never Die
05. Dressed In Voices
Bonus
06. The Rain Song
      

samedi 20 octobre 2018

Luar Na Lubre - Cabo Do Mundo (1999)

Luar Na Lubre Cabo Do Mundo
Luar Na Lubre - Cabo Do Mundo (1999)

Pourquoi écouter ce disque ?

Pour ce cinquième album, la formation galicienne Luar Na Lubre poursuit son projet de valoriser la culture de la terre de ses ancêtres tout en l'inscrivant dans la mouvance celtique. Ce lien indéfectible à cette dernière s'affirme entre autre par l'emploi d'instrument typique comme les uilleann pipes, le bodhran, le bouzouki, ou bien la harpe celtique. Néanmoins, les instruments locaux tels que la gaitas galegas (cornemuse galicienne) tout comme les percussions plus "exotiques" (latines ou africaines) trouvent aussi toute leur place. Côté musique, les huit musiciens oscillent entre compositions originales (Devanceiros, Nau, Crunia Maris) et morceaux traditionnels. Deux titres interpellent immédiatement. Il s'agit du romantique Chove En Santiago aux paroles signées du poète Federico García Lorca, assassiné en 1936, au début de la guerre civile espagnole, et mis en musique par Alberto Gambino, ainsi que Romeiro Ao Lonxe, plus connu sous le titre de Scarborough Fair, immortalisé en son temps par le célèbre duo Simon & Garfunkel. Le chant gracieux de Rosa Cedrón atteint une nouvelle fois des sommets d'émotion. Sans être à proprement parlé un concept album, Cabo Do Mundo a pour thématique centrale le rapport particulier de l'homme avec la mer. Raqueiros, Nau ou bien Sereas, instrumental évoquant le mythe des sirènes, sont autant de compositions y faisant explicitement référence. 

Musiciens
Rosa Cedrón : chant, violoncelle
Xulio Varela : bouzouki, corne, percussions
Bieto Romero : cornemuse, accordéons
Xavier Cedró : violon
Patxi Bermudez : percussions
Daniel Sisto : guitare acoustique
Xavier Ferriero : percussions
Xan Cerqueiro : flûtes

Erick Riggler : uillean pipes
Elias Garcia : bouzouki
Fernando Largo : harpe celtique
Fernando Villar : claviers, batterie
Enrique Sequero : voix
FALTRIQUEIRA : chant
Marcos Represas : clarinettte

Titres

01. Crunia Maris
02. Chove En Santiago
03. Raqueiros
04. Devanceiros
05. Nau
06. Romeiro Ao Lonxe
07. Canteixeire
08. Cantiga De Berce
09. O Trebón
10. Sereas
11. Heicho De Dar
12. De Ruada - A Herba de Namorar

vendredi 19 octobre 2018

Amarok - Sol De Medianoche (2007)

Amarok Sol De Medianoche
Amarok - Sol De Medianoche (2007)

Pourquoi écouter ce disque ?

Ce septième album de la formation espagnole Amarok est incontestablement le plus abouti de sa longue carrière. Robert Santamaría et les siens ont trouvé le juste équilibre entre rock progressif, musique folk, world music et jazz. L'emploi d'une multitude d'instruments de provenance diverse et variée, ainsi que des compositions raffinées ont rendus possible cette fusion musicale. Sol De Medianoche regorge de références culturelles, littéraires et historiques. Ainsi, le titre d'ouverture Sphiroth aux couleurs mystiques s'inspire directement de la Kabbale, tandis que la chanson titre raconte l'histoire d'un poète emprisonné en Sibérie à cause de ses croyances. Avec le talent qu'on lui connait, Amarok entraîne l'auditeur dans les hautes montagnes de Bulgarie (Mamma Todorka), au fin fond de la Chine (les deux interludes Xiöngmao, mot désignant le panda en chinois), ou bien aux États-Unis, dans l'État de New-York précisément, où vivait l'ermite Noah John Rondeau à qui la première suite Hermits est dédiée. La deuxième suite musicale Ishak The Fisherman fait directement référence à l'Orient mystérieux et ses célèbres contes des Mille Et Une Nuits. Plus inquiétant avec son introduction au didgeridoo, Wendigo, créature mythologique amérindienne aux pouvoirs maléfiques, est un clin d'œil appuyé à l'œuvre de Lovercraft, auteur qui a nourrit Santamaría dans sa jeunesse. Ici (comme ailleurs), la prestation vocale de Marta Segura, mêlant crainte et horreur, est tout simplement époustouflante. Tout comme sur le final Abaddon's Bolero, hommage volcanique au maître des claviers Keith Emerson, et à la formation devenue culte, ELP.

Musiciens

Marta Segura : chant
Robert Santamaría : claviers, guitare, saz, qanûn, guitare, autoharpe, dulcimers, santour, accordéon, xylophone, glockenspiel, handpan, percussions
Manel Mayol : flûtes, didgeridoo
Mireia Sisquella : saxophones
Alan Chehab : basse
Renato Di Prinzio : batterie

Pablo Tato : guitare électrique
Andrés Oleagui : guitare électrique
Victor Estrada : guitare espagnole, thérémine
Branislav Grbic : violon
Pepe Andreu : trompette, bugle, piccolo
Marta Riba : chœurs
Nuri Sabate : chœurs
Marie Weckesser : chœurs
Moi Pèrez : chant
Luis Blanco : vibraslap

Titres

01. Sephiroth
02. Hermits
03. Xiöngmao I
04. Wendigo
05. Duet For Hang And Bass
06. Mama Todorka
07. Ishak The Fisherman
08. Eight Touts
09. Midnight Sun
10. Xiöngmao II
11. Abaddon's Bolero

dimanche 14 octobre 2018

Joanne Hogg - Uncountable Stars (2014)

Joanne Hogg Uncountable Stars
Joanne Hogg - Uncountable Stars (2014)

Pourquoi écouter ce disque ?

2014 est une riche année pour les fans de Iona. En quelques mois d'intervalle, Dave Bainbridge et Joanne Hogg ont chacun sorti un album en solo. Celestial Fire pour le premier, Uncountable Stars pour la seconde. Et celui-ci est une véritable surprise. Sûre d'elle, la chanteuse s'est éloignée de ce qu'elle a fait avec Iona ou en solo jusqu'à présent. Ce pari risqué s'est avéré payant. Produit, enregistré et mixé par Tré Sheppard, musicien connu dans le milieu du rock chrétien, Uncountable Stars se présente comme une collection de ballades passionnées, écrites par Joanne elle-même, à l'exception de deux d'entre elles, Out Here, aux paroles signées Carole McGlashan, et My True Love, chanson traditionnelle réarrangée. Joanne n'a jamais caché son attachement à la religion chrétienne. Pour Some Things, Out Here, Rest, et Lay Down, elle s'est même inspirée des textes bibliques. Mais les titres les plus forts sont, à mon sens, un Above The Storm prenant, suivi du encore plus puissant Mountain Of Debris sur lequel sa voix vibrante fait des miracles. Kingfisher, en français martin-pêcheur, l'oiseau illustrant la pochette, est aussi intéressant, notamment par la présence d'une trompette exotique, bien loin des airs celtiques auxquels la chanteuse nous avait habitué. Horse And Rider, à l'aspect plus martial, évoque sans détour son attachement aux chevaux et à son plaisir de les monter. A la différence de ses prédécesseurs, cet ode à la nature se trouve marqué par la quasi-absence de musiciens de Iona, à l'exception de Franck van Essen dont le violon suppliant sublime le titre final In That Moment. Une page se tourne...

Musiciens

Joanne Hogg : chant, claviers 

Tré Sheppard : guitares
Michael Mc Cluskey : guitares
Ian Smyth : basse
Danny Ross : batterie, percussions
Davy Mc Cracken : contrebasse
Frank van Essen : violon, alto
Gwyneth Reid : violoncelle
Rick Swann : trompette

Titres

01. Some Things 
02. River of Tears
03. Out Here
04. In A Moment
05. Above The Storm
06. Kingfisher
07. Come Away
08. Mountain Of  Debris
09. Rest
10. My True Love
11. Horse And Rider
12. Lay Down
13. In That Moment     

samedi 13 octobre 2018

Dave Bainbridge - Celestial Fire (2014)

Dave Bainbridge Celestial Fire
Dave Bainbridge - Celestial Fire (2014)

Pourquoi écouter ce disque ?

A l'image de leurs pochettes respectives, si Veil Of Gossamer, premier disque en solo de Dave Bainbridge, leader de Iona, semblait regarder vers l'infiniment petit, Celestial Fire, son successeur paru dix ans plus tard, s'intéresse à l'infiniment grand. Cette œuvre démesurée, lointain écho aux dinosaures du passé que sont Yes, Gentle Giant, ELP ou bien Deep Purple, a pour thèmes principaux l'amour, la liberté et la lumière. Dave n'a jamais caché son attachement à la foi chrétienne, autre source d'inspiration très présente. Si on retrouve ce qui a fait la particularité de Iona, à savoir des voix célestes, des pièces longues et complexes (quatre dépassent les dix minutes : Celestial Fire, For Such A Time As This, Love Remains, In The Moment), et l'emploi d'instruments atypiques comme la cornemuse ou le bouzouki, d'autres éléments marquent la singularité de ce disque. Tout d'abord une large place laissée au développement des solos d'orgue Hammond, de piano, ou de guitares électriques, une section rythmique puissante à l'avant-plan, ainsi que l'utilisation d'une voix masculine typée rock, signée Damian Wilson (Landmarq, Ayreon, Maiden United).

Afin d'arriver à ce résultat exceptionnel, l'artiste a fait appel à une pléiade d'invités. La famille Iona est bien entendue de la partie : Joanne Hogg, Troy Donockley, Frank van Essen, David Fitzgerald et Martin Nolan. D'autres pointures ont été conviées comme le déjà cité Damian Wilson, le percussionniste Gabriel Alonso entendu sur l'album Cathedral Of Dreams de Nick Fletcher, Yvonne Lyon, et deux musiciens ayant collaboré avec Neal Morse, Randy George et Collin Leijenaar, la fameuse section rythmique. Enfin, de nouvelles voix sont mises en avant : Sally Minnear, fille de Kerry Minnear de Gentle Giant, et Julia Malyasova, chanteuse d'origine russe basée au Danemark qui participera au projet Talking To The Moon de Last Knight. Dave est entré en contact avec cette dernière par l’intermédiaire d'Ed Uniysky. Cet artiste ukrainien devenu incontournable dans l'univers du rock progressif contemporain, a signé ici l'étonnant artwork de Celestial Fire, œuvre majeure et incontournable dans la carrière d'un musicien hors pair, trop peu connu. 

Musiciens

Dave Bainbridge : claviers, guitares, mandoline, bouzouki, autoharpe, percussions, chœurs

Damian Wilson : chant
Sally Minnear : chant
Yvonne Lyon : chant
Joanne Hogg : chant
Andrea Alonso : chant
Randy George : basse
Collin Leijenaar : batterie
Gabriel Alonso : percussions
Frank van Essen : alto, violon
Todd Reynolds : violon
Corinne Frost : violoncelle
Troy Donockley : uilleann pipes, flûtes irlandaises
Martin Nolan : uilleann pipes, flûtes irlandaises
David Fitzgerald : flûtes, saxophone
Debbie Bainbridge : chœurs
Evie Bainbridge : chœurs
David Lyon : chœurs
Graeme Duffin : chœurs

Titres

01. Heavenfield
02. Celestial Fire
03. See What I See
04. The First Autumn
05. For Such A Time As This
06. Innocence Found
07. Love Remains
08. In The Moment
09. Heavenfield Reprise
10. On The Edge of Glory

vendredi 12 octobre 2018

Enrico Pinna - The Dream Of The Whale (2013)

Enrico Pinna The Dream Of The Whale
Enrico Pinna - The Dream Of The Whale (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Guitariste émérite de Karnataka de 2006 à 2017, Enrico Pinna a trouvé le temps de sortir, en 2013, un album non dénué d'intérêt sous son propre nom, The Dream Of The Whale. En fait, il s'agir d'une seule et même suite instrumentale d'une durée de quarante minutes, divisée en dix parties. Chacune aborde un thème en lien avec les vastes océans et ces gigantesques mammifères qui le peuplent, les baleines. Cette fable écologique peut être interprétée à la fois comme une invitation au rêve, à l'évasion, mais aussi comme une réflexion sur la fragilité de notre monde en péril. Enregistré entre 2010 et 2012, Enrico y joue de tous les instruments (guitares, basse, claviers, percussions), à l'exception des instruments à cordes bénéficiant de la présence de trois invités. Côtés influences, ce mélange de rock progressif et de musique du monde, voire de new age par l'aspect zen, m'évoque les maîtres que sont Mike Oldfield et Steve Hackett, de belles références. En résumé, Enrico est un artiste sincère et attachant qui interprète une musique à son image, sincère et attachante.

Musiciens

Enrico Pinna : guitares, basse, claviers, percussions, programmation de batterie

Philippe Honoré : violon
Clive Howard : alto
Jane Fenton : violoncelle

Titre

01. The Dream Of The Whale