jeudi 19 avril 2018

Luar Na Lubre - Plenilunio (1997)

Luar Na Lubre Plenilunio
Luar Na Lubre - Plenilunio (1997)

Pourquoi écouter ce disque ?

Depuis Aras Solis (1993), la formation galicienne de musique folklorique Luar Na Lubre était en sommeil et n'avait plus sorti de disque. Il a fallu que le grand Mike Oldfield adapte leur instrumental O Son Do Ar, devenu The Song Of The Sun sur le cultissime Voyager (1996), pour que les musiciens se réunissent à nouveau sous la conduite de Bieito Romero. Une nouvelle ère s'ouvre ainsi, avec comme principal changement l'arrivée de la chanteuse/violoncelliste Rosa Cedrón en remplacement d'Ana Espinosa. Rosa deviendra la nouvelle voix du groupe pour les dix prochaines années. Bénéficiant de l'aura d'Oldfield, Luar Na Lubre signe même un contrat avec sa maison de disque d'alors, Warner. Ainsi soutenu pour une meilleure diffusion et, surtout, grâce à sa haute qualité, Plenilunio sera un grand succès, les ventes atteindront les 50 000 exemplaires. Ce nouvel album se partage pour moitié entre musique instrumentale traditionnelle d'inspiration celtique, et de l'autre chansons portées par le chant prononcé de Rosa. On retiendra avant tout la version revisitée de O Son Do Ar enrichie par le violoncelle de cette dernière, ainsi que Tu Gitana, futur classique plein de douceur et de mystères. 

Musiciens

Rosa Cedrón : chant, violoncelle
Bieito Romero : cornemuse, accordéon, vielle à roue
Xan Cerqueiro : flûte
Daniel Sisto : guitare acoustique
Xulio Varela : bouzouki, cor, percussions
Xavier Cedron : violon
Patxi Bermudez : percussions

Xavier Ferreiro : percussions
Xose Alvarez : mandoline
Paula Oanes : harpe celtique
Daniel Cerqueiro : guitare acoustique
Michel Canada : guitare acoustique, triangle
Fernando Villar : claviers

Titres

01. O Son Do Ar
02. Tu Gitana
03. Ao-Tea-Roa
04. Roi Xordo
05. Os Teus Ollos
06. Ronsel
07. Pola Ponte De San Xoán
08. Pandeirada Das Fiandeiras - Muiñeira De Ramelle
09. Sol De Outono
10. Cantiga De Falvan
11. Romance De Bernaldino E Sabeliña
12. Galaecia

lundi 16 avril 2018

Wetton-Downes - Icon: Urban Psalm Live (2017)

Wetton Downes Icon Urban Psalm Live
Wetton-Downes - Icon: Urban Psalm Live (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Enregistré le 21 février 2009, dans une ancienne église située au cœur de la City de Londres, ce concert unique d'Icon était jusqu'alors seulement disponible en version DVD, et encore, pas intégralement. Suite à la disparition de John Wetton début 2017, une édition de luxe a été éditée comprenant l'intégralité de la représentation en DVD et sur deux CD. Légendes du mouvement progressif, John Wetton et Geoff Downes ont joué avec les plus grands. King Crimson, UK, Renaissance, Roxy Music pour le premier, The Buggles, Yes, Asia ou bien Kate Bush pour le second. Ensemble, ils ont fondé le supergroupe Asia au début des années 80 avec Steve Howe et Carl Palmer. Puis ils se sont retrouvés au début des années 2000 et ont sorti trois albums sous le nom d'Icon. En ce soir de février 2009, les deux musiciens sont accompagnés du guitariste Dave Kilminster (Keith Emerson, Roger Waters, Steven Wilson), du batteur Pete Riley (Keith Emerson), du violoncelliste Hugh McDowell (ELO, Wizzard) et de la sublime Anne-Marie Helder (Panic Room, Mostly Autumn, ex-Karnataka) au chant et à la flûte. Cette dernière est une des trois chanteuses à avoir participé à un album d'Icon avec Anneke van Giersbergen (ex-The Gathering) et Annie Haslam de Renaissance. La setlist, impressionnante, comporte bien évidemment des titres d'Icon, mais aussi quelques surprises en provenance du passé comme le hit d'Asia Heat Of The Moment, joué ce soir en version acoustique. Le duo n'a cependant pas privilégié la grosse artillerie, bien au contraire, il a livré de belles raretés comme l'énergique Rock And Roll Dream des mêmes Asia, jamais joué en live, ou encore un Starless énorme de King Crimson où Downes exécute un solo aux synthétiseurs béni des anges, ainsi que Elstree des Buggles. I've Come To Take You Home sur lequel la voix puissante de Wetton, d'abord seule avec le violoncelle et le piano, puis rattrapée par la guitare lumineuse de Kilminster, fait partie de ces moments de grâce, tout comme les duos avec Anne-Marie, To Catch A Thief, Raven, et, enfin In The End. S'il fallait résumer en un seul mot Urban Psalm Live, magnifique hommage à un grand artiste parti trop tôt, ce serait sans hésiter "magique". 

Musiciens

John Wetton : chant, basse, guitare
Geoff Downes : claviers, vocoder

Dave Kilminster : guitares, chœurs
Pete Riley : batterie
Hugh McDowell : violoncelle
Anne-Marie Helder : chant, flûte

Titres

1.01. Countdown To Zero
1.02. Go
1.03. I've Come To Take You Home
1.04. Twice The Man I Was
1.05. Elstree
1.06. Voice Of America
1.07. The Die Is Cast
1.08. To Catch A Thief
1.09. Starless

2.01. Paradox/Let Me Go
2.02. Raven
2.03. True Colours
2.04. Heat Of The Moment
2.05. Rubicon
2.06. Don't Go Out Tonight
20.7. My Own Time
2.08. Days Like These
2.09. In The End
2.10. Rock And Roll Dream

Liens

http://progfemalevoices.blogspot.fr/2016/05/wetton-downes-icon-2005.html
http://progfemalevoices.blogspot.fr/2016/05/wetton-downes-icon-ii-rubicon-2006.html
http://progfemalevoices.blogspot.fr/2016/05/wetton-downes-icon-3-2009.html

dimanche 15 avril 2018

Renaissance - Live At The BBC: Sight & Sound (2016)

Renaissance Live At The BBC
Renaissance - Live At The BBC: Sight & Sound (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

Longtemps annoncé, ce coffret événement a été enfin disponible à la toute fin de l'année 2016. Pas moins de trois CD et un DVD le composent. L'ensemble réunit quatre concerts donnés entre 1975 et 1978, correspondant à l'âge d'or de Renaissance. Et on doit cette petite merveille au label Repertoire, spécialisé dans la réédition des albums du groupe. Dans le détail, le DVD comprend le concert du 8 janvier 1977 donné à The Golders Green Hippodrome de Londres. Le CD 1 est la version audio de ce concert, tandis que sur le CD 2, c'est un spectacle donné dans cette même salle mais en 1975, suivi de trois chansons (Day Of The Dreamer, The Vulture Fly High, Midas Man) d'une session pour la BBC de 1978. Enfin, le CD 3 et ses cinq titres, dont le cultissime Song Of Scheherazade joué en intégralité, est un enregistrement datant de 1976, capturé à The Paris Theatre de Londres. Pas d'orchestre symphonique ici comme sur le fameux Live At The Carnegie Hall, les cinq musiciens se trouvent seuls sur scène, démontrant ainsi la toute maîtrise de leur art : Annie Haslam et ses cinq octaves, Michael Dunford et la toute finesse de son jeu à la guitare acoustique, John Tout et son piano fou, Jon Camp et sa basse virevoltante, Terence Sullivan et sa batterie à la fois puissante et précise. Les titres joués sont extraits de Prologue, Ashes Are Burning, Turn Of The Cards, Scheherazade And Other Stories et Novella. Ma préférence va pour les différentes versions de Mother Russia, émouvant hommage à Alexandre Soljenitsyne et aux victimes du Goulag, ainsi qu'au sensationnel Ashes Are Burning s'étendant sur pas moins de dix-huit minutes, véritable explosion de saveurs. Alors que le reste du monde était en train de sombrer dans le punk, Renaissance, groupe unique en son genre, élevait sa musique à un niveau d'excellence digne du classique. Une merveille !

Musiciens

Annie Haslam : chant
Michael Dunford : guitare acoustique, chant
John Tout : claviers, chant
Jon Camp : basse, chant
Terence Sullivan : batterie

Titres

DVD

01. Introduction 
02. Carpet of the Sun 
03. Mother Russia 
04. Can You Hear Me 
05. Ocean Gypsy
06. Running Hard 
07. Band Introduction
08. Touching Once (Is so Hard to Keep) 
09. Prologue 

CDs

1.01. Introduction 
1.02. Carpet of the Sun 
1.03. Mother Russia 
1.04. Can You Hear Me
1.05. Ocean Gypsy
1.06. Running Hard
1.07. Band Introduction 
1.08. Touching Once (Is so Hard to Keep)
1.09. Prologue 

2.01. Running Hard 
2.02. Mother Russia
2.03. Prologue 
2.04. Ocean Gypsy
2.05. Ashes are Burning
2.06. Day of the Dreamer 
2.07. The Vultures Fly High
2.08. Midas Man

3.01. Prologue
3.02. Running Hard
3.03. Ocean Gypsy
3.04. Mother Russia
3.05. Song of the Scheherazade
     

samedi 14 avril 2018

Divanhana - Live In Mostar (2017)

Divanhana Live In Mostar
Divanhana - Live In Mostar (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Après la sortie du splendide Zukva, distribué en Europe par le label ARC Music, la troupe bosniaque Divanhana est partie sur la route, à la conquête d'une douzaine de pays, dont la Serbie, l'Allemagne, l'Autriche, ou encore la Suisse. De retour chez eux après ce long périple, ils ont enregistré cet album live dans la ville martyr de Mostar, lieu hautement symbolique du conflit yougoslave, puis de la réconciliation entre les peuples. Depuis Zukva, la délicieuse Leila Čatić a cédé sa place à la toute aussi charmante Naida Čatić. Et quelle voix ! Seule, sans aucun accompagnement, elle vous transperce littéralement le cœur sur la complainte traditionnelle Đaurko Mila. Elle est parfaite pour chanter la sevdalinka, ou sevdah, ce blues des Balkans teinté d'une nostalgie assimilable à la saudade portugaise. Car c'est dans ce genre musical que s'est spécialisé Divanhana depuis sa fondation en 2009. Ces anciens étudiants de l'École de musique de Sarajevo revisitent le fonds folklorique de leur jeune nation ainsi que de leurs voisins balkaniques, en y apportant une touche de modernité, qu'elle soit d'origine jazz, pop ou de la musique classique du XXe siècle. L'intense Kradem Ti Se U Večer, à l'ensorcellement progressif, le festif Aj Mene Majika Jednu Ima qui donne l'entrain, ou bien le morceau d'ouverture Oktako Je Benja Luka Postale et ses sonorités typiquement balkaniques, sont autant de joyaux offrant une vision différente de cette partie de l'Europe, encore mystérieuse et méconnue d'un point de vue culturel. A noter que le CD est accompagné d'un DVD du concert entrecoupé d'interviews des musiciens. 

Musiciens

Naida Ćatić : chant
Neven Tunjić : piano
Nedžad Mušović : accordéon
Azur Imamović basse
Rifet Čamdžić : batterie
Irfan Tahirović : percussion

Ivana Đurić : violon

Titres

01. Otkako Je Banja Luka Postala
02. Pijanica, Bekrija
03. Zajpevala Sojka Ptica
04. Crven Fesić
05. Nema Ljepše Cure Od Malene Đule
06. Đaurko Mila
07. Kradem Ti Se U Večeri
08. Ciganka Sam Mala
09. Da Sam Ptica
10. Aj Mene Majka Jednu Ima
11. Oj Safete, Sajo, Sarajlijo
     

vendredi 13 avril 2018

Infinite Sunday - Infinite Sunday (2012)

Infinite Sunday
Infinite Sunday - Infinite Sunday (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

A la croisée du jazz, du trip-hop et de la musique ambient, Infinite Sunday est un projet né en 2008 de la rencontre entre trois talentueux musiciens : Sue McCreeth, Mike Varty et Ian Salmon. Quatre années de travail ont été nécessaire pour concocter ce charmant album, invitation au cocooning. Il est le résultat de la fusion entre leurs influences musicales respectives. Si Sue vient du jazz, les amateurs de musiques progressives se souviennent que Mike Varty est le claviériste émérite de Landmarq et de Janison Edge, tout comme le guitariste Ian Salmon qui s'est fait connaître en jouant avec Arena. Son style ne s'est d'ailleurs jamais limité au seul prog, son champ d'investigation embrasse également le jazz, le funk et la soul. La musique d'Infinite Sunday, longue et langoureuse, laisse suffisamment d'espace à la voix sensuelle de Sue ainsi qu'aux guitares incisives de Ian, tout en conservant cette sensation de légèreté. A la production, Mike a mené un travail des plus minutieux sur le son. Au fil de l'écoute, l'auditeur se trouve transporté dans une série d'univers où se croisent Santana, Julee Cruise, ou encore Portishead. Un délice...

Musiciens

Sue McCreeth : chant, piano, guitares
Mike Varty : claviers, violon, alto, chœurs
Ian Salmon : guitare, basse, percussions, chœurs

Titres

01. Sunday (Just Naturally)
02. Emotional Reasoning
03. Firebaby
04. Nurture
05. Night Chill
06. Seven Magpies
07. Cara
08. Nut Tree
09. The Air Is Blue

mardi 10 avril 2018

Pentangle - In The Round (1986)

Pentangle In The Round
Pentangle - In The Round (1986)

Pourquoi écouter ce disque ?

Reformé au début des années 80, Pentangle, groupe culte des années 60-70, propose en 1986 ce In The Round faisant suite à l'honorable Open The Door. Du quintet des origines, il reste encore Jacqui McShee, Bert Jansch ainsi que Terry Cox. John Renbourn n'ayant pas participé au précédent disque, sa place est désormais occupée par Mike Piggott, guitariste et également joueur de violon. En revanche, Danny Thompson vient lui juste de céder la sienne à Nigel Portman-Smith, ancien de Magna Carta et du Bert Jansch Conundrum. In The Round est un album aux orientations pop-folk doté de mélodies accrocheuses, notamment sur le titre d'ouverture Play The Game où Jacqui se trouve accompagnée au banjo par Bert, et Come To Me Baby à la frontière de la musique country. Ce qui a fait le succès du groupe dans le passé, à savoir un folk authentique doublé d'incursions originales dans le jazz, n'en est pas pour autant écarté. Le désormais classique She Moved Through The Fair remis au goût du jour par Sandy Denny et Fairport Convention à la fin des années 60, ainsi que Süil Agrar sur lequel on découvre Pam McShee, sœur de Jacqui, au chant principal, sont issus d'un fond culturel à la fois ancien et très riche. Aux intonations plus contemporaines, Sunday Morning Blues ou bien Chase That Devil Away font revivre, l'espace d'un instant, cette ambiance si particulière des clubs de jazz. Écrit par Jansch, Let Me Be qui ferme le disque aurait eu toute sa place sur un album solo du guitariste tellement il sonne rock. Plus romantiques, Set Me Free (When The Night Is Over), une des dernières compositions du batteur Terry Cox pour Pentangle, suivi du sublime Circle The Moon sont deux petites perles choyées par le chant si délicat de Jacqui qui n'a rien perdu de son éclat au fil des années. Au final, In The Round est un album plus que respectable, permettant à l'étoile Pentangle de briller encore. 

Musiciens

Jacqui McShee : chant
Bert Jansch : guitare acoustique, banjo, chant
Mike Piggott : guitares, mandoline, violon, chant
Nigel Portman-Smith : basse, claviers, chant
Terry Cox : batterie, percussions, claviers, chant

Titres

01. Play the Game
02. The Open Sea
03. She Moved Through the Fair
04. Set Me Free (When the Night Is Over)
05. Come to Me Baby)
06. Sunday Morning Blues
07. Chase That Devil Away
08. The Saturday Movie
09. Süil Agrar
10. Circle the Moon
11. Let Me Be 

dimanche 8 avril 2018

Conqueror - Stems (2014)

Conqueror Stems
Conqueror - Stems (2014)

Pourquoi écouter ce disque ?

Avec Stems, produit par le batteur Natale Russo, Conqueror effectue un retour aux sources. Suite au départ de la flûtiste Sabrina Rigano, le groupe s'est à nouveau retrouvé sous la forme d'un quatuor, comme à l'époque de leur premier disque Istinto. Cette nouvelle formation, marquée également par l'arrivée du guitariste Ture Pagano et du bassiste Peppe Papa, s'est orientée vers un progressif classique où, comme l'illustre la pochette, claviers vintages joués par la chanteuse Simona Rigano sont à l'honneur  (Yamaha CP 80, orgue Hammond, Minimoog, Mellotron, Wurtlitzer 200A, Roland D 50...). Autre référence au passé, le choix du titre de la piste six, C'est La Vie, clin d'œil à ELP. Contrairement à Madame Zelle ou à 74 Giorni, Stems n'est pas un concept album à proprement parler, même si certaines paroles font référence à un même thème, celui de l'évolution de la réalité ou des sentiments avec le temps qui passe (Un'altra Realtà, Sole Al BuioEchi Di Verità). D'autres sont une invitation à la rêverie (Sigurtà, Di Notte). Simona, tout en conservant cet air détaché qui fait tout son charme, n'a jamais si bien chanté, tandis qu'une grande place a été laissée aux mélodies vocales. Avec ce cinquième album studio, Conqueror prouve qu'il a encore de la ressource et que son histoire n'est pas prête de s'arrêter après vingt ans d'existence.

Musiciens

Simona Rigano : chant, claviers
Ture Pagano : guitares
Peppe Papa : basse
Natale Russo : batterie, percussions

Titres

01. Gina
02. Di Notte
03. False Idee
04. Un'altra Realtà
05. Sole Al Buio
06. C'est La Vie
07. Sigurtà
08. Echi Di Verità 

samedi 7 avril 2018

Single Celled Organism - Splinter In The Eye (2017)

Single Celled Organism Splinter In The Eye
Single Celled Organism - Splinter In The Eye (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Splinter In The Eye est un concept album comme je les aime. Derrière ce projet fou, se cache le multi-instrumentiste et producteur allemand Jens Lueck bien connu des fans de Sylvan. Tombé tout jeune dans la musique, son parcours l'amènera à apprécié autant Jean-Sébastien Bach qu'Abba, Pink Floyd, Supertramp ou Porcupine Tree. Héritier de ces illustres aînés ainsi que de leur sens de la mélodie, Jens a imaginé cette dystopie à résonance sociale et contemporaine. Divisée en deux parties chacune encadrée par un prologue et un épilogue, l'histoire raconte une expérience scientifique secrète où une fille a été conçue dans un environnement artificiel isolé. Son seul lien avec l'extérieur sont les cinquante écrans de télévisions l'entourant et diffusant en permanence tous types de programmes du monde entier. Bien évidemment, tout ne va pas se dérouler comme prévu, une catastrophe de grande ampleur couve... Le sujet ainsi posé, on comprend mieux le choix de cet étrange nom, Single Celled Organism, ou, en français, organisme unicellulaire. Pour mener à bien ce projet, le musicien s'est entouré de trois guitaristes, dont Jan Petersen, ex-Sylvan, d'un bassiste, du joueur de flûte d'Eloy, Volker Kuinke, d'une violoncelliste et d'une violoniste. Lui s'est occupé de la batterie, de la basse, des claviers, de la programmation et du chant qu'il partage avec sa compagne Isgaard. Et, comme toujours, la prestation de cette dernière est époustouflante. Jouant le rôle de la jeune fille, on l'entend sur quatre des douze titres, parmi lesquels un New Horizon où elle exécute une envolée céleste dont elle seule a le secret. Proposer un voyage vers un ailleurs est une des missions du rock progressif depuis sa naissance à l'aube des années 70. Jens Lueck s'inscrit bien dans cette illustre lignée avec ce Splinter In The Eye, combinant à la fois la fougue audacieuse d'Ayreon et les atmosphères floydesques de Millenium. Waouh !

Musiciens

Jens Lueck : chant, batterie, basse, claviers, programmation
Isgaard : chant
Kai Ritter : voix
Jan Petersen : guitares 
Ingo Salzmann : guitares
Dieter Koch : guitares 
Ekiss Giloc : basse
Volker Kuinke : flûtes
Katja Flintsch : violon, alto
Annika Stolze : violoncelle

Titres

01. Prologue (The Mark Of Cain)
02. Growing Up
03. TV-Show
04. Flying Home
05. New Horizons
06. Flies In My Head
07. I Can't Feel
08. The Call
09. The Virus
10. Splinter In The Eye
11. I See You (The Regret)
12. Epilogue (Her Poem)

vendredi 6 avril 2018

The Morrigan - Hidden Agenda (2002)

The Morrigan Hidden Agenda
The Morrigan - Hidden Agenda (2002)

Pourquoi écouter ce disque ?

Fondé au milieu des années 80, The Morrigan fait le lien entre le folk électrique naissant des années 60-70 de Fairport Convention ou de Steeleye Span, et le folk progressif à consonances celtiques des Mostly Autumn et Karnataka de la fin des années 90. Hidden Agenda, leur dernier album en date à ce jour, ne déroge pas à cette règle. Quatre ans après Masque, les cinq musiciens se sont retrouvés pour livrer ce petit bijou parsemé, en plus des styles déjà cités, de quelques éléments de jazz ainsi que de musique médiévale ou de la Renaissance comme la suite instrumentale Volta/Basse Danse/Volta. Chantée par Cathy Alexander, la pièce maîtresse de l'album n'en demeure pas moins A Night To Remember. Ce long morceau de presque dix minutes évoque, dans une ambiance théâtrale, le naufrage du Titanic. Dans un développement thématique complexe qui ravira les fans de prog, chaque changement de rythme a pour fonction de peindre les différents climats de ce récit effrayant. Autres passages intéressants, le tout aussi inquiétant The Other, composé et interprété par Cathy, ainsi que la splendide ballade traditionnelle The Parting Glass aux couleur romantiques, digne d'une Loreena McKennitt. Avec cet Hidden Agenda sur lequel se côtoient dans un parfait équilibre flûtes d'un autre temps et guitares oldfieldiennes, The Morrigan se trouve-là incontestablement au sommet de son art.

Musiciens

Cathy Alexander : chant, flûte, claviers, guitare
Mervyn B. : chant, flûte, basse, percussions 
Colin Masson : guitares, basse, claviers, chant
Dave Lodder : guitares, basse, claviers
Arch : batterie, percussions, chant

Matt Carter : mandoline, banjo

Titres

01. Swallow's Tail
02. In The End/Tristan's Lament
03. Volta/Basse Danse/Vota
04. South Australia/Roaring Forties
05. A Night To Remember
06. Slieve Russell/The March Hare
07. The Other
08. Joe Cooley's Reel
09. The Parting Glass

jeudi 5 avril 2018

Flamborough Head - Shreds Of Evidence (2017)

Flamborough Head Shreds Of Evidence
Flamborough Head - Shreds Of Evidence (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

En vingt-cinq ans d'existence, les Néerlandais de Flamborough Head ont sorti six albums studio et un live. Dans l'attente d'un prochain "vrai" album en préparation, ils publient, sur le label polonais Oskar, Shreds Eo Evidence, compilation regroupant des enregistrements live inédits, des reprises ainsi que quelques raretés. Véritable patchwork, la pochette est à l'image de ce projet. L'artiste Theo Spaay, à l'origine de toutes les pochettes du groupe à l'exception du Live In Budapest, a assemblé différents éléments de son ancien travail. Les enregistrements live s'étendent de 1998 à 2015. Si Corrugated Road permet de (re)découvrir l'ancien chanteur Sieberein Schaaf, The Trapper, issu de la dernière production en date Lost In Time et qui ferme le présent disque, met à l'honneur l'équipe actuelle dont la fantastique chanteuse/flûtiste Margriet Boomsma. Côté reprises, Flamborough Head propose un Bless The Wings (That Bring You Back) particulièrement intéressant et mélodieux des Moody Blues, tout comme l'instrumental Blessing Of A Smile en hommage aux Flower Kings. Pour ce qui est des raretés, j'ai un faible pour la quatrième piste, Rixt Fan't Oerd aux accents folks. Chantée dans la langue locale, le frison, cette chanson fait référence à une légende narrant la vie d'une mystérieuse femme vivant sur la petite île d'Ameland, partie de la Frise occidentale, considérée comme une sorcière par ses voisins. A la demande du label français Musea et du magazine finlandais Colossus, Flamborough Head s'était investi dans le gigantesque projet The Divine Comedy en proposant trois titres inédits pour chacun des CD publiés entre 2008 et 2010. Shreds Of Evidence rassemble aussi quelques versions inédites utilisés dans les compilations promotionnelles que proposait son ancien label Cyclops. Actif de à la fin des années 90 à la fin des années 2000, ce label de référence a donné ses chances à quelques unes des grandes formations actuelles de la scène progressive comme The Pineappple Thief, Mostly Autumn, Landmarq, et, bien évidemment, Flamborough Head. 

Titres

01. Bless the Wings (That Bring You Back) (Higher And Higher - A Tribute To The Moody Blues 2005)
02. Year after Year (Live ProgFarm 1997-2006 Anniversary Compilation 2006)
03. Mantova (Live at Radio Xymphonia, Almelo, Holland 11-12-2005 - Cyclops Sampler 6)
04. Rixt Fan't Oerd (Prog.nl / Progwereld 2011)
05. Blessing of a Smile (A Flower Full Of Stars - A Tribute To The Flower Kings 2011)
06. Daughters of Night (Dante's Inferno - The Divine Comedy I - Canto IX 2008)
07. By the Bank of the River (Dante's Purgatorio - The Divine Comedy II - Canto XXI 2009)
08. Labyrinth of Light (Dante's Paradiso -The Divine Comedy III - Canto XXXI 2010)
09. Corrugated Road (Live at ProgFarm 1998 De Harmsdobbe Bakkeveen, Holland)
10. Limestone Rock (Reworked and extended version) (Cyclops Sampler 5 2002)
11. The Trapper (Live at ProgFrog Festival 2015, 't Blok Nieuwerkerk a/d IJssel Holland)