vendredi 7 avril 2017

Anathema - We're Here Because We're Here (2010)

Anathema We're Here Because We're Here
Anathema - We're Here Because
We're Here (2010)
We're Here Because We're Here ou le retour en grâce d'Anathema. Sans label depuis 2004 suite au rachat de Music For Nations par Sony-BMG, le groupe était devenu orphelin et sans moyens. A Natural Disaster, leur dernier album studio remontait à 2003, une éternité. Mais en 2008, il opère un retour d'abord discret avec Hindsight réunissant des reprises semi-acoustiques. Cette compilation paraît chez Kscope alors dirigé par Steven Wilson, celui-là même qui transforme tout ce qu'il touche en or et qui demeure la référence incontournable des musiques progressives actuelles. Le succès retrouvé permet ainsi à Anathema de s'ouvrir vers de nouveaux horizons.

Horizons, c'était le titre initialement choisi. A la dernière minute, les frères Cavanagh lui ont préféré l'énigmatique We're Here Because We're Here, expression extraite d'une chanson populaire que chantaient les soldats britanniques dans les tranchées lors de la Première Guerre mondiale. 

Devenu un sextet depuis l'intégration définitives de Lee Douglas au chant et aux chœurs, Anathema propose désormais un rock progressif atmosphérique classieux bien éloigné du doom metal de ses débuts. D'ailleurs, le magazine de référence Classic Rock ne s'y est pas trompé en désignant ce formidable We're Here Because We're Here comme album de rock progressif de l'année 2010. Il est vrai qu'il recèle de belles surprises, que ce soit le titre d'ouverture Thin Air, l'onirique sans fin Dreaming Light, l'ingénieux Everything sur lequel se mêlent avec majesté les voix de Lee et Vincent Cavanagh, ou encore A Simple Mistake à la mélodie déchirante. On pense au meilleur de Marillion (ère Hogarth), Radiohead, Coldplay, Muse...

En signant seul six des dix titres, Danny Cavanagh confirme sa mainmise, ce qui, au final, n'est pas plus mal, doué comme il est dans le travail de composition et d'écriture. Beaucoup de tristesse, de mélancolie et d'âmes tourmentées hantent cet opus envoûtant qui constitue un indéniable tournant dans la carrière de nos amis anglais. 

 Musiciens


Vincent Cavanagh : chant, guitare
Daniel Cavanagh : guitare, claviers, chant
Jamie Cavanagh : basse
John Douglas : batterie, percussions, claviers, guitares
Lee Douglas : chant
Les Smith : claviers

Titres


01.Thin Air
02. Summernight Horizon
03. Dreaming Light
04. Everything
05. Angels Walk Among Us
06. Presence
07. A Simple Mistake
08. Get Off Get Out
09. Universal
10. Hindsight

dimanche 2 avril 2017

Balsamo Deighton - Unfolding (2016)

Balsamo Deighton Unfolding
Balsamo Deighton - Unfolding (2016)
Unfolding, du duo Balsamo Deighton, est l'exemple type de l'album où deux voix, l'une féminine et l'autre masculine, se marient à merveille. Complices, elles se mêlent, se démêlent, se complètent, se répondent sur d'agréables mélodies à la fois douces et enivrantes. Cette parfaite harmonie est le résultat d'une profonde amitié apparue au début des années 2000. 

Issue d'une famille d'artistes, Rosalie Deighton est née aux Pays-Bas en 1976, puis a grandi en Angleterre, dans le Yorkshire. La musique est son élément. Avec son frère et ses trois sœurs, ses parents fondent l'ensemble folk The Deighton Family qui rencontrera un certain succès. Un premier album est disponible en 1987, deux autres suivront. Au début des années 2000, Rosalie entre en studio pour enregistrer Truth Drug, son premier album solo. Elle y fait la connaissance du jeune Steve Balsamo également présent pour son premier disque, All I Am

D'origine galloise, Steve s'est déjà fait un nom en participant à plusieurs comédies musicales renommées parmi lesquelles Les Misérables (1993), Jesus Christ Superstar (1997) et Notre-Dame De Paris (2000). Par la suite, il collaborera avec de grands noms comme Eric Woolfson d'Alan Parsons Project, l'ex-Deep Purple Jon Lord, ou encore Rob Reed (Chimpan A, Kompendium) et Christina Booth (Broken Lives & Bleeding Hearts) de Magenta. Il est aussi le cofondateur de The Storys que rejoindra Rosalie. Après la séparation de ces derniers, tous deux décide de poursuivre ensemble leur expérience musicale. C'est ainsi que voit le jour Unfolding en 2016. 

Ensemble, ils rendent un hommage appuyé aux nombreux artistes qui les ont guidé tout au long de leurs carrières respectives. Cela va de Bruce Springsteen à Emmylou Harris en passant par Tom Petty, Bryan Adams ou Jackson Browne dont ils reprennent le très poignant Sky Blue And Black

L'amour et le souvenir sont les deux principaux thèmes abordés. L'Amour, avec un grand "A", qui ne tombe jamais au bon moment (Run Back To Your Life), qui intrigue (Long Way Round) ou qui dure éternellement (The Ghost Of Me And You). Si l'album entier est dédié à Kathleen Deighton-Cousins, la sœur de Rosalie, emportée par un cancer le 24 décembre 2010, The Dream Song est un respectueux hommage de Steve à Jon Lord sur lequel on peut entendre Ian Paice à la batterie, tandis que la chanson titre évoque le souvenir d'un jeune soldat britannique tombé en Afghanistan. Fan de The Storys, il avait souhaité qu'une de leurs chansons soit jouée le jour de ses funérailles. C'est en son souvenir que le duo est rejoint sur ce titre par leurs anciens camarades Andy Collins, Alan Thomas et Tim Hamill, coproducteur de Luck

A la qualité musicale indéniable, s'ajoute la qualité d'un livret richement illustré par les clichés de Graham Harries, photographe inspiré basé à Llanelli, petite bourgade côtière du Pays de Galles. Que demander de plus ?

Musiciens


Steve Balsamo : chant, guitare
Rosalie Deighton : chant, guitare

Tim Hamill : guitares, claviers, batterie
Alan Thomas : guitares, claviers
Christian Philips : piano, guitare
Ben Robbins : claviers, percussions
Pete Thomas : claviers
Gareth Thorrington : claviers
Andy Collins : basse, chœurs
Ian Paice : batterie

Titres


01. Drive On
02. Blue
03. Ride It
04. Sky Blue And Black
05. Long Way Round
06. Light In The Dark
07. The Dream Song
08. Run Back To Your Life
09. The Ghost Of Me And You
10. 50 Foot Jesus
11. These Four Walls
12. Unfolding

samedi 1 avril 2017

Rob Thompson - Dust (2010)

Rob Thompson Dust
Rob Thompson - Dust (2010)
Durant sept ans, le guitariste Rob Thompson a été une des quatre voix du groupe gallois The Storys. Quelques mois à peine après leur séparation, courant 2010, il sort Dust, son premier essai en solo. 

Et l'essai est transformé ! Avec Dust, Rob présente un rock classieux tout en douceur, à la fois efficace et excitant, guère éloigné des mondes progressifs. Si, de prime abord, sa musique fait penser au Lloyd Cole des années 80, elle évoque également le Alan Parsons Project de ces mêmes années (Could You Come Around?) ou le David Bowie de la décennie précédente. L'excellentissime The Director's Cut, la pépite de l'album aux côtés de la chanson titre et du dernier morceau The Ending Credits, propose un jeu piano/guitare orgasmique aussi jouissif que ce que réalisa Mick Ronson sur Moonage Daydream du mythique Ziggy Stardust. Mark Knopfler ou David Gilmour, époque On An Island, sont d'autres références qui viennent à l'esprit. 

Pour mener à bien son projet, Rob a fait appel au producteur Tim Hamill qui tient également les baguettes. Ils avaient déjà collaboré ensemble sur Luck. Les ont rejoints deux ex-Storys, le bassiste Andy Collins qui a coécrit deux titres et Alan Thomas aux claviers. Sans révolutionner le genre, Dust demeure un album agréable à écouter. Le chant plaisant et rassurant de Rob n'est sûrement pas étranger à cette sensation de bien-être.

Musiciens


Rob Thompson : chant, guitares, claviers

Andy Collins : basse, guitare, claviers, chœurs
Alan Thomas : claviers
Tim Hamill : batterie, percussions, guitare, claviers
Matthew John : guitares, harmonica
Ceri Lloyd Morgan : piano, guitare

Titres


01. Dust
02. Come You Come Around?
03. It All Makes Sense In The End
04. I Can't Tune In
05. The Director's Cut
06. Standing Still
07. Watching How All The Dust's Drawn On The TV
08. The Ending Credits
09. Dut (Radio Edit)

samedi 25 mars 2017

The Storys - Luck (2010)

The Storys Luck
The Storys - Luck (2010)
Drôle d'histoire que ce Luck, troisième et dernier album du groupe gallois The Storys. C'est durant ses sessions d'enregistrement que les six musiciens ont décidé de... se séparer. Le projet ne devait même pas arriver à son terme, mais devant la qualité des compositions, ils ont finalement fait machine arrière et décidé de sortir ce disque. Ouf !

Par rapport à son prédécesseur Town Beyond The Trees, le line-up a légèrement été modifié. Dai Smith, parti vers de nouveaux horizons, a cédé sa place à Rosalie Deighton. Désormais, The Storys comptent trois voix masculines en lead (Steve Balsamo, Rob Thompson, Andy Collins) et une féminine. Celle-ci se laisse pleinement appréciée sur Please Come Home, délicate ballade folk que l'on jurerait extraite du répertoire de Suzanne Vega si on ne la savait pas inédite. Caressante, cette voix n'est pas sans rappeler celle de Dolores O'Riordan des Cranberries. 

Entre rock californien, folk, blues et country, Luck est un album aux couleurs estivales facile d'accès. Si l'harmonica de Everybody Wants To Make It évoque dans un premier temps le Midnight Oil de l'époque Blue Sky Mining, le reste de l'album rend plutôt un vibrant hommage à leurs aînés américains que sont les Eagles ou les Beach Boys, sans oublier les légendaires Crosby, Stills, Nash & Young.  

L'histoire se terminera le 19 juin 2010 lors d'un dernier concert d'adieux à Swansea, quelques mois à peine après la sortie de Luck.  En sept ans d'existence, The Storys peuvent s'enorgueillir d'avoir tourné en premières parties d'Elton John, Céline Dion, Tom Jones, Sinéad O'Connor, Van Morrison, Joe Cocker, Carlos Santana et Katie Melua. 


Musiciens


Steve Balsamo : chant, harmonica, guitares
Rob Thompson : chant, guitares
Andy Collins : chant, basse
Rosalie Deighton : chant, guitares
Alan Thomas : claviers
Brian Thomas : batterie, percussions

Tim Hamill : guitares

Titres


01. Everybody Wants You To Make It
02. Daylights Calls Again
03. Burning Sun
04. California
05. Please Come Home
06. She'll Never Do That
07. Take All The Time That You Need
08. Long Way Up
09. Paper Plane
10. Before I Fall
11. All Inside

vendredi 24 mars 2017

Nine Stones Close - Traces (2010)

Nine Stones Close Traces
Nine Stones Close - Traces (2010)
Nine Stones Close est à l'origine le nom du projet solo d'Adrian Jones. En 2008, ce multi-instrumentiste britannique installé aux Pays-Bas sort sous ce nom St Lo, un premier disque autoproduit. Il récidive deux ans plus tard avec Traces, mais cette fois, il n'est plus seul aux commandes.

Le chant est désormais assuré par Marc Atkinson. Peu connu du grand public, il n'en demeure pas moins l'un des meilleurs chanteurs de la scène progressive actuelle. Ancien leader de Gabriel au début des années 2000, il a ensuite entamé une discrète carrière solo. Ami d'enfance de Bryan Josh, on a pu l'entendre aux chœurs sur certains albums de Mostly Autumn, aussi bien live que studio, ainsi que sur Below The Radar de Breathing Space. En 2009, il a participé à la résurrection de Mandalaband, formation mythique des années 70. Adrian et Marc sont accompagnés de Neil Quarrell à la basse et de Brendan Eyre aux claviers. Ce dernier n'est autre que le co-fondateur de Riversea aux côtés du même... Marc Atkinson.

Traces se compose de cinq titres, dont deux épiques, Threads et Thicker Than Water, atteignant respectivement les dix et quatorze minutes environ. L'artwork, œuvre de l'incontournable Ed Unitsky, restitue à la perfection l'ambiance fantomatique, désespérée et mélancolique de cet album sur lequel plane l'influence de Marillion (ère Hogarth), Porcupine Tree, Anathema, Retrospective mais aussi de Pink Floyd (claviers aériens, soli de guitare "gilmouriens"). Sans surprise, la prestation de Marc se situe au-delà des espérances. Sa voix, similaire à celle de l'archange Gabriel, Peter de son prénom, exprime une profonde tristesse que l'on ne peut que partager.

Album automnal par excellence, Traces est idéal pour toute introspection ou recueillement. Sans renouveler le genre d'un rock progressif aux penchants atmosphériques, il offre néanmoins de très belles éclaircies à travers un ciel sombre chargé de nuages.

Musiciens


Marc Atkinson : chant
Adrian Jones : guitares, basse, claviers, programmation
Brendan Eyre : claviers
Neil Quarrell : basse

Titres


01. Reality Check
02. Threads
03. Falling To Pieces
04. Traces
05. Thicker Than Water

dimanche 19 mars 2017

Maiden UniteD - Mind The Acoustic Pieces (2010)

Iron Maiden Piece Of Mind
Maiden UniteD - Mind The Acoustic
Pieces (2010)
Tribute band d'Iron Maiden, Maiden UniteD n'est pas une formation comme les autres. Au lieu de réinterpréter à la lettre les morceaux de son groupe fétiche, elle préfère se les réapproprier entièrement, leur donner des arrangements somptueux et livrer des versions acoustiques inédites saisissantes.

Mind The Acoustic Pieces est leur première livraison. L'ambition était de revisiter totalement le classique Piece Of Mind datant de 1983. Cette réinvention passe aussi par une pochette et un artwork exigeants, bien éloignés de l'univers fantasmagorique d'Eddie. Conçu pas la société Blacklake, ce travail classieux contribue à donner à Maiden UniteD sa propre identité.

Pour en trouver la source, il faut remonter à l'année 2006. Lors de la convention annuelle du fan-club hollandais d'Iron Maiden, le bassiste Joey Bruers, alors membre d'Up The Irons, autre tribute band qui officie depuis 1999, propose des versions acoustiques du large répertoire de la Vierge de Fer. Après cette première expérience plutôt bien accueillie, l'idée fait son chemin de transformer ce coup d'essai en un projet plus solide. Joey s'allie alors à Ruud Jolie, guitariste émérite de Within Temptation et d'Anneke van Giersbergen sur scène. Tous deux forment le noyau dur de ce qui deviendra Maiden UniteD.

Viennent les rejoindre par la suite Marco Kuypers (Cloudmachine) aux claviers, Mike Coolen (Within Temptation) à la batterie et Damian Wilson au chant. Ce dernier, particulièrement connu pour ses collaborations passées avec Landmarq, Threshold, Rick Wakeman ou Ayreon, est souvent considéré comme l'un des meilleurs chanteurs de sa génération. Sa prestation sur Mind The Acoustic Pieces ne fera que confirmer cette réputation.

L'album sort en 2010 et suscite l'admiration tant tout y est remarquable. Chaque titre, chaque accord a bénéficié d'une attention particulière, tel un travail d'orfèvre. Damian, fidèle à lui-même, est bel et bien bluffant. Il suffit d'écouter sa prestation a cappella sur le mystique Revelations pour tomber immédiatement sous le charme. Littéralement habité, il donne vie à l'ensemble, à tel point que l'on en oublie l'œuvre originale.

De Where Eagles Dare, inspiré à l'origine du roman Quand les aigles attaquent, aux mondes de Dune avec To Tame A Land, sublime duo en compagnie d'Anneke van Giersbergen, en passant par The Trooper transformée en une émouvante narration de la bataille de Balaklava racontée par un soldat mort au combat, ou Flight Of Icarus basé sur le mythe du héros grec Icare, tous ces titres se trouvent transcendés et ne connaissent ni faiblesse, ni temps mort.

Doté d'une intelligence rare, Mind The Acoustic Pieces comblera à ne pas en douter les fans les plus exigeants d'Iron Maiden, mais aussi un public curieux désireux de s'initier par ce biais à une des formations phares de l'histoire du heavy metal.

Iron Maiden Piece Of Mind
Iron Maiden - Piece Of Mind (1983)


Musiciens


Damian Wilson : chant
Ruud Jolie : guitare
Joey Bruers : basse
Marco Kuypers : claviers
Mike Coolen : batterie

Anneke van Giersbergen : chant

Titres


01. Where Eagle Dare
02. The Trooper
03. Quest For Fire
04. Still Life
05. Revelations
06. Die With Your Boots On
07. Flight Of Icarus
08. Sun And Steel
09. To Tame A Land

samedi 18 mars 2017

Luigi Rubino - Il Soffio E La Voce (2016)

Luigi Rubino Il Soffio E La Voce
Luigi Rubino - Il Soffio E La Voce
(2016)
Sept années séparent A Theme For The Moon de Il Soffio E La Voce, deuxième œuvre en solitaire du pianiste italien Luigi Rubino. Outre cette même ambiance mélancolique, les deux albums sont reliés par le titre Glace Of Dust dont une suite est donnée ici. 

Aucun des musiciens participants au premier opus n'ont été convié. Luigi a préféré faire appel à de nouvelles compétences ce qui, par conséquent, élargit son spectre musical. Si le violon est toujours présent au travers d'Eleonora Amato, nous découvrons la flûte de Carlo Cantocalakis, l'accordéon de Giulio Fazio, les guitares de Genno Panza et de Riccardo Prencipe, son vieil ami de Corde Oblique avec lequel il joue depuis Respiri en 2005, ainsi que les sonorités electro de Giorgio Cerrato. Mais la plus belle découverte est la voix céleste d'Annalisa Madonna, également une des chanteuses de Corde Oblique.

Combinée au piano de Luigi, elle contribue à donner vie à un univers cinématographique dans lequel se croisent les mondes d'Ennio Morricone (Oltre La Voce) et de Yann Tiersen (The Last Time). Puis, tel un fragile voile de soie, elle vient délicatement se déposer sur The Kiss, non sans rappeler une certaine Lisa Gerrard dans sa technicité parfaitement maîtrisée, ou sur le troublant Illusion, écho lointain au célèbre Lac Des Cygnes de Tchaïkovski. Ensemble, il font resurgir en nous la nostalgie d'une enfance heureuse et malicieuse au travers Fantasia In La, et ceux sont à nos premiers émois que nous pensons à l'écoute de ce bouquet final qu'est Those Flowers, composé avec inspiration par Riccardo Prencipe.

Dépeindre l'âme humaine dans toute sa splendeur mais aussi dans sa noirceur la plus profonde semble avoir été l'ambition secrète de Luigi Rubino. Onirique et introspective, Il Soffio E La Voce demeure une œuvre à la fois ténébreuse et envoûtante qui apportera, pourtant, un certain bien-être à peine avouable à qui saura prendre le temps de l'écouter et de l'apprécier à sa juste valeur.


Musiciens


Luigi Rubino : piano

Annalisa Madonna : chant
Eleonara Amato : violon
Nino Bruno : chant
Giorgio Cerrato : drones
Genno Panza : guitare
Riccardo Prencipe : guitare
Carlo Cantocalakis : flûte, chant
Giulio Fazio : piano, accordéon, glockenspiel

Titres


01. Oltre La Voce
02. Luce Mia Luce
03. Star
04. The Last Time
05. Campi Di Luce
06. Glace Of Dust (Part 2)
07. Fantasia In La
08. The Kiss
09. My Message For You
10. Sensibility Is The Beginning
11. Illusion
12. Let Love
13. Those Flowers
14.The Earth Screams With Pain

mercredi 15 mars 2017

Luigi Rubino - A Theme For The Moon (2009)

Luigi Rubino A Theme For The Moon
Luigi Rubino - A Theme For The Moon
(2009)
Comment décrire la beauté à l'état pur ? Cette question se pose à l'écoute de A Theme For The Moon, première œuvre en solitaire du pianiste Luigi Rubino.

Italien d'origine napolitaine, Luigi apprend le piano et l'orgue d'église dès l'âge de dix ans. Il se familiarise très vite avec Satie, Debussy ou Rachmaninov qui l'influenceront tout au long de son parcours musical. En 1997, il fonde Ashram avec le chanteur Sergio Panarella que l'on peut entendre furtivement sur ce disque. Ils sont ensuite rejoints par le violoniste Alfredo Notarloberti, puis par le violoncelliste Leonardo Massa également présent ici. Ashram deviendra un des piliers du label français Prikosnovénie aux côtés d'autres formations néoclassiques comme Corde Oblique, Caprice ou Collection d'Arnell-Andréa. C'est sur ce même label que sort A Theme For The Moon en 2009. 

Piano, violon et violoncelle habillent majestueusement chacune des douze pièces constituant ce tableau unique d'évasion, de solitude et nostalgie. Des voix aériennes, quasi-fantomatiques, traversent épisodiquement cet espace musical au demeurant si fragile. La soprano Claudia Florio est de celles-ci. Les passionnés de Corde Oblique reconnaîtront à ne pas en douter la voix de Lupercalia, première formation de Riccardo Prencipe. 

A Theme For The Moon est une œuvre sensible et délicate qui plonge son auditeur aux racines de la musique baroque italienne pour le faire resurgir à l'époque de Yann Tiersen et de son Good Bye Lenin!. Fermez les yeux... écoutez... les mots sont inutiles.


Musiciens


Luigi Rubino : piano

Piero Massa : violon, alto
Leonardo Massa : violoncelle
Claudia Florio : chant
Maria Portolano : chant
Simona Gusti : chant
Sergio Panarella : chant
Matilde De Feo : chant

Titres


01. Last Dance
02. Nostalgie
03. Fragments
04. Les Larmes D'Automne
05. Voice In The Eyes
06. Every Desire
07. Melancholic Lisbon
08. Before Love
09. Glace Of Dust
10. Behind The Clouds
11. D'Inverno
12. He Is Her

lundi 13 mars 2017

Corde Oblique - Respiri (2005)

Corde Oblique Respiri
Corde Oblique - Respiri (2005)
Après deux albums, Soehrimnir et Florilegium, Lupercalia devient Corde Oblique sous l'impulsion de son leader et fondateur Riccardo Prencipe. Il s'agit là d'une évolution et non d'une rupture puisque le concept en est peu éloigné. Riccardo demeure le principal compositeur et continue à nous enchanter avec son jeu de guitare fin et subtil. Le violon, omniprésent, est joué par le talentueux Alfredo Notarloberti d'Ashram.

Ce qui change, c'est la multiplication des voix. Le chant n'est plus assuré par une seule et unique chanteuse, mais par quatre interprètes dont un homme. Actrice et chanteuse, Caterina Pontrandolfo pose sa voix sur onze des quinze titres de Respiri. Présente sur tous les albums suivants, elle occupe une place centrale dans le projet Corde Oblique. L'expressivité de son art apporte l'excellence à chacune des compositions. Catarina Raposo est membre du groupe portugais Dwelling. Elle amène avec elle la mélancolie propre à son pays sur les splendides Waves et Winds Of Fortune chanté dans sa langue natale. Les autres langues du disques sont l'italien et l'anglais. C'est dans cet idiome qu'Alessandra Sandovito, chanteuse soprano d'Hexperos et de Gothica, interprète avec toute la douceur qui lui est due le magnifique Orme que l'on croirait sorti de la bande originale de Twin Peaks. Julee Cruise n'est pas bien loin... La partie masculine est assurée par Corrado Videtta d'Argine, formation napolitaine comprenant notamment en son sein Alfredo Notarloberti. Ensemble, ils exécutent, accompagnés de Riccardo à la guitare classique, un Eventi aux sonorités très latines.

Autre nouveauté, la participation de musiciens non titulaires. Ainsi, Riccardo a fait appel aux pianistes Luigi Rubino d'Ashram et Francesco Villani. De formation jazz, ce dernier est seul aux manettes sur le court Fantasia Sui Tasti Bianchi haut en couleurs. Ascesi, librement inspiré de la ville d'Assise, voit le chant de Caterina secondé par la clarinette rieuse et malicieuse de Franco Perreca.

La musique romantique, poétique et d'une grande pureté de Corde Oblique forme un joyau s'adressant directement au cœur. Concepteur d'un folk éthéré aux couleurs méditerranéennes, Riccardo Prencipe entre dans la catégorie des artistes authentiques possédant le don si rare de manier avec adresse les émotions de l'âme humaine tel un magicien. Respiri en est le résultat, le premier d'une longue série.


Musiciens


Riccardo Prencipe : guitares classiques et acoustiques, claviers, percussions

Caterina Pondrandolfo : chant
Catarina Raposo : chant
Alessandra Santovito : chant
Corrado Videtta : chant
Alfredo Notarloberti : violon
Luigi Rubino : piano
Francesco Villani : piano
Franco Perreca : clarinette

Titres


01. Intro (Cpatatio Benevolaentiae)
02. My Promise
03. Eventi
04. Waves
05. ... Di Parigi
06. ... Di Parigi
07. Ascesi
08. Orme
09. Fantasia Sui Tasti Bianchi
10. A Guitar Sounded Like A Lute
11. A Guitar Sounded Like A Lute
12. Dentro
13. Le Onde
14. Progressive
15. Winds Of Fortune

samedi 11 mars 2017

Dwelling - Moments (2001)

Dwelling Moments
Dwelling - Moments (2001)
Madredeus fait des petits. Dwelling est de ceux-là. Cette formation portugaise fondée en 1998 par le guitariste Nuno Roberto était d'abord un simple projet solo. Puis, en 2000, elle s'est transformée en quintet suite à l'arrivée de la jeune chanteuse Catarina Raposo, du guitariste d'origine cap-verdienne Helder Dias, de la violoniste Silvia Freitas et du bassiste Jaime Ferreira.

En 2001, Dwelling sort un premier mini-album intitulé Moments sur le label Equilibrium Music basé à Lisbonne. Le disque comporte seulement cinq titres pour une petite vingtaine de minutes. Alors que les trois premiers sont chantés en anglais, le quatrième est interprété dans leur langue natale et le dernier est un instrumental.

La musique de Dwelling est douce, légère et agréable. Elle puise son inspiration aussi bien dans le folklore portugais, le fado en particulier, que dans la bossa nova, le jazz et le mouvement néoclassique. Les paroles sont soufflées par les grands poètes que sont Yeats, Edgar Allan Poe, William Blake ou Fernando Pessoa. Plus modernes, les œuvres de George Orwell et de Philip K. Dick sont la source du texte sombre de Dear Blossom.

Deux années seront nécessaire pour donner une suite à ce premier essai qui s'en sort avec les honneurs. Ce sera Humana, tout aussi passionnant. 


Musiciens


Catarina Raposo : chant
Silvia Freitas : violon
Helder Dias : guitare acoustique
Nuno Roberto : guitare acoustique
Jaime Ferreira : basse

Titres


01. A Gaze Of Innocence
02. Dear Blossom
03. Trivial Yet Profound
04. A Dança (Tecendo O Feittiço)
05. Rain