vendredi 16 septembre 2016

Sarah Brightman - A Winter Symphony (2008)

Sarah Brightman A Winter Symphony
Sarah Brightman - A Winter Symphony
(2008)
Avec A Winter Symphony, Sarah Brightman cède à son tour à la tentation du désormais inévitable album de Noël. Les prestigieux Orchestre philharmonique royal et Orchestre symphonique de Londres se sont associés à elle dans cette mission délicate pour un résultat des plus intéressants. 

La sélection des titres finement opérée se divise en deux sortes, avec d'une part les chants traditionnels sacrés, et, d'autre part, les compositions plus contemporaines. C'est d'ailleurs une constante dans la carrière de la diva de mener ce jeu d'équilibre entre interprétations d'œuvres classiques de très haute tenue et pop songs exigeantes. 

Du côté des incontournables, Sarah offre à son public des versions splendides de Silent Night, In The Bleak Midwinter et Amazing Grace qui mettent à juste titre en valeur son large registre vocal pouvant dépasser les trois octaves. Deux Ave Maria sont également interprétés, l'un en duo avec le ténor Fernando Lima, l'autre, plus célèbre, est celui du compositeur Charles Gounod. 

Si l'interprétation de ces chants de Noël est un sans faute, il faut cependant chercher un petit grain de folie du côté des compositions plus récentes. Arrival, la première plage, est une reprise inattendue des Suédois Abba. A l'origine un instrumental, des paroles évoquant les fêtes hivernales y ont été ajoutées. L'album se termine par un I Believe In Father Christmas surprenant de la formation progressive Emerson, Lake & Palmer. Greg Lake, son auteur, la considérait comme une chanson de protestation contre l'aspect commercial de Noël. Nous étions en 1974... Entre ces deux titres, Sarah a emprunté à Neil Diamond son I've Been This Way Before (album Serenade, 1974) et au groupe de glam rock Wizzard I Wish It Could Be Christmas Again. Accompagnée d'un big band décapant, ce passage est le plus festif du disque. A noter que son compositeur Roy Wood a été marié à Annie Haslam de Renaissance. On lui doit d'avoir produit son premier album solo Annie In Wonderland (1977).  

A Winter Symphony est un album féérique porté par cette voix d'exception qui incarne à la perfection le côté solennel de ce type d'œuvre. Mais, grâce à son ingéniosité, Sarah n'oublie pas d'y apporter un peu de lumière afin de réchauffer le cœur des âmes errantes au fin fond de l'hiver glacial.

Musiciens


Sarah Brightman : chant, claviers, programmation

Carsten Heusmann : claviers, programmation
Pete Murray : piano
Jan-Eric Kohrs : piano
Carsten Heusmann : orgue
Peter Weihe : guitares
Alex Grube : basse
Trevor Barry : basse
Curt Cress : batterie
Kallas : batterie
Ralph Salmins : batterie
Heine Gas : batterie
Roland Peil : percussions
Stephen Henderson : percussions
Gunther Laudahn : chœurs
Fernando Lima : chant

Royal Philharmonic Orchestra
London Symphony Orchestra

Nemo Choir
Capital Voices
Monteverdi Choir
Crouch End Ferstival Chorus

Titres


01. Arrival
02. Colder Than Winter
03. Ave Maria
04. Silent Night
05. In The Bleak Midwinter
06. I've Been This Way Before
07. Jesu, Joy Of Man Desiring
08. Child In A Manger
09. I Wish It Could Be Christmas Everyday
10. Amazing Grace
11. Ave Maria
12. I Believe In Father Christmas

mardi 13 septembre 2016

Sarah Brightman - Live From Las Vegas (2004)

Sarah Brightman Live From Las Vegas
Sarah Brightman - Live From
Las Vegas (2004)
Après une quinzaine d'albums studio, Sarah Brightman sort, en 2004, Live From Las Vegas, témoignage scénique de son Harem World Tour. 

Entourée de dix musiciens, de deux choristes (dont la chanteuse indienne Shweta Shetty) et de l'ensemble à cordes The Harem Orchestra dirigé par Tim Warburton, Sarah présente en quinze titres un large panorama de sa longue carrière débutée dans les années 70.

Grâce au medley Phantom Of The Opera Suite, elle reprend, l'espace d'un instant, le rôle de Christine Daaé qui l'a fait connaître du grand public en 1986. Cette comédie musicale devenue culte avait été produite et composée par Andrew Lloyd Weber, son mari de l'époque. 

Son talent et sa sublime voix de soprano lui permettent d'interpréter ce qu'elle désire, du classique (Pucini) à une pop sophistiquée (Free), en passant par les musiques du monde. En effet, Kama Sutra en ouverture évoque, avec son chant mystique et ses percussions orientales, Loreena McKennitt. On retrouve à nouveau ce mélange entre Orient et Occident sur des titres comme Harem Overture ou The War Is Over.  

Elle se risque même sur les terres progressives. Sa reprise du Who Wants To Live Forever de Queen est juste admirable par tant de justesse, et une grande sensibilité est de mise sur l'immortel A Whiter Shade Of Pale de Procol Harum. Quant au doublet final Time To Say Goodbye suivi de A Question Of Honour qui allie avec brio classicisme et modernité, il est tout simplement à couper le souffle. 

Pour finir, nous avons même droit à une petite cerise sur le gâteau. En effet, la plage 16 comporte un enregistrement studio inédit, Snow On The Sahara, sur lequel figure le grand Tony Levin à la basse (Peter Gabriel, King Crimson). Il s'agit tout simplement d'une reprise de la chanteuse indonésienne Anggun que l'on retrouve sur son premier album au titre éponyme (Au Nom De La Lune dans sa version française). . 




Musiciens


Sarah Brightman : chant

Jan-Eric Korhs : claviers, direction musicale
Elie Baral : claviers, chœurs
Gunther Laudahn : guitare, sitar, luth, piano harpe, bouzouki, claviers, chœurs
Markus Birkle : guitares
Markus Koessler : basse, claviers
Flo Dauner : batterie
Roland Peil : percussions
Ronny Barrak : percussions
Shweta Shetty : chœurs
Violet (Amelia Brightman) : chœurs

The Harem Orchestra

Bonus track
Kristian Draude : claviers, programmation
Peter Weihe : guitares
Tony Levin : basse
Gunther Laudahn : chœurs
Violet : chœurs
The G-Strings

Titres


01. Kama Sutra
02. Harem Overture
03. It's A Beautiful Day
04. Dust In The Wind
05. Who Wants To Live Forever
06. Anytime, Anywhere
07. La Luna
08. Nessun Dorma
09. The War Is Over
10. Free
11. A Whiter Shade Of Pale
12. Phantom Of The Opera Suite
13. Wishing You Were Somehow Here Again
14. Time To Say Goodbye
15. A Question Of Honour

16. Snow On The Sahara

lundi 12 septembre 2016

Alan Simon - Anne De Bretagne (2009)

Alan Simon Anne de Bretagne
Alan Simon - Anne De Bretagne (2009)
La France a d'incroyables talents. Alan Simon est de ceux-là. Grand voyageur, écrivain, réalisateur, cet artiste breton est avant tout un auteur-compositeur hors normes. On lui doit déjà la magistrale trilogie Excalibur ainsi que Gaïa, projet musical écologique puisant son inspiration dans la Grèce antique. En 2009, il revient avec Anne De Bretagne, un opéra Rock, Folk, Médiéval et Celtique. 

Anne de Bretagne (1488-1514), Duchesse de Bretagne puis Reine de France, demeure célèbre dans la mémoire populaire pour sa défense de la Bretagne face à l'appétit du Royaume de France. Elle, dont la devise était "Malo mori quam foedari" ("Je préfère mourir que de me déshonorer"), symbolise également la paix et la concorde. 

Alan relate dans ce double album sa courte, mais tumultueuse existence à travers une trentaine de chansons. On y croise de grandes figures historiques telles que son père François II, dernier Duc de Bretagne, son ignoble mari, le Roi de France Charles VIII, Édouard IV d'Angleterre, Ferdinand II d'Aragon, mais aussi Leonard de Vinci et Michel-Ange. L'ensemble est richement illustré par Phil Umbdenstock, connu pour son travail avec Ange, dans un luxueux livret de 48 pages. 

Près de 200 musiciens jouent sur ce disque. Parmi les plus célèbres, citons Ange, Fairport Convention, Barclay James Harvest, Tri Yann, Nilda Fernandez, Pat O'May, Laurent Tixier, l'Orchestre symphonique de Budapest, le Bagad Anna Vreizh et l'Opéra de Gênes. 

Anne de Bretagne est interprétée par Cécile Corbel, véritable révélation. Cette jeune artiste bretonne n'a alors à son actif que deux albums, Songbook vol 1 et Songbook vol 2. Avec sa harpe, elle a d'abord interprété des chants traditionnels celtiques (bretons, irlandais, écossais, gallois), avant de proposer ses propres compositions. Dotée d'une voix mi-enfant mi-adulte, elle incarne à la perfection une Anne de Bretagne plus vraie que nature. 

Sans aucun doute, Alan Simon frappe très fort avec cette œuvre ambitieuse maîtrisée d'un bout à l'autre. Décidément, la France a vraiment d'incroyables talents...



Musiciens


Emmanuel Birault : batterie
Michel Bourcier : orgue
Frédéric Bourgeois (Tri Yann) : claviers, chœurs
Bob Callero : basse stick
Marco Canepa : clavecin, programmation
Jean-Luc Chevalier (Tri Yann) : guitare
Jean Chocun (Tri Yann) : bouozouki, chœurs
Gorgio Conte : chant
Gerry Conway (Fairtport Convention) : batterie, percussions
Cécile Corbel : chant, harpe
Jean-Paul Corbineau (Tri Yann) : chant
Christian Décamps (Ange) : chant
Tristan Décamps (Ange) : chant
Sylvain Fabre : percussions
Marco Fadda : percussions
Nilda Fernandez : chant
Gérard Goron (Tri Yann) : batterie, percussions, chœurs
Miguel Henry : luth, guitare Renaissance
Les Holroyd (Barclay James Harvest) : chant
Jean-Louis Jossic (Tri Yann) : chant
Basile Leroux : guitare
Chris Leslie (Fairport Convention) : violon
Konan Mevel : (Tri Yann) : cornemuse
Simon Nicol (Fairport Convention) : guitare, chant
Pat O'May : guitare
Dave Pegg (Fairport Convention) : basse
Christophe Peloil (Tri Yann) : violon, chœurs
Olivier Rousseau : piano
Alessandro Sacco : violon
Alan Simon : flûtes, claviers, guitare, chant
Didier Squiban : piano
Laurent Tixier : vièle à roue, flûte, veuze, chant
James Wood : guitare, basse, chant

Orchestre symphonique de Budapest
Bagad Anna Vreizh
Opéra de Gênes

Titres


1.01.Ouverture : Anna Dei Gratia
1.02. Messire Le Duc
1.03. Ysabeau
1.04. Duchesse Anne
1.05. La Guerre Folle
1.06. Le Lys & L'Hermine
1.07. Ô Ma Fille
1.08. Ma Zat
1.09. Ma Dame
1.10. St. Aubin Du Cormier
1.11. Je Vous Pleure
1.12. Le Prince D'Orange
1.13. La Feste
1.14. Désire
1.15. Moi Le Maudit
1.16. Digenvez
1.17. L'Italie

2.01. L'Enfant Roy
2.02. Amerigo
2.03. Les Amours Galants
2.04. Il Maestro
2.05. The King
2.06. Tro Breizh
2.07. Le Pommier D'Or
2.08. Le Pommier D'Or (Reprise)
2.09. Marie La Cordelière2.09.
2.10. Anna Vreizh
2.11. Anna Vreizh (Reprise)
2.12. Final : "In Pace Anna"
2.13. Épilogue : The Soldier

dimanche 11 septembre 2016

Quasar Lux Symphoniae - Synopsis (2009)

QLS Synopsis
Quasar Lux Symphoniae - Synopsis
(2009)
Synopsis de Quasar Lux Symphoniae est grandiose. Sorti en 2009, il est l'aboutissement de deux années intenses de travail. 

Alors que la formation italienne fêtait en 2006 ses trente ans d'existence, Roberto Sgorlon, son fondateur et leader, a eu l'ingénieuse idée de concevoir un album faisant référence aux différentes périodes du groupe. Dans cette optique, il a fait appel à son vieux complice Paolo Paroni pour composer avec lui la musique et à Umberto Del Negro, également co-fondateur du groupe, pour l'écriture des paroles. 

C'est effectivement avec ce dernier qu'il a crée Quasar Lux Symphoniae en 1976. A l'époque, ils se faisaient simplement appeler Quasar. Mais aucun lien cependant avec le Quasar de Ketith Turner, ou avec J.S. Quasar, formation contemporaine néerlandaise comprenant Erik de Beer, futur Life Line Project

Ils réalisent leur première démo en 1977, The Dead Dream, aux influences psychédéliques. Au début des années 80, la batteur Fabrizio Morassutto fait son entrée. Ils se spécialisent alors dans les reprises d'Emerson, Lake & Palmer et du Genesis de Peter Gabriel. Sur scène, ils proposent également des pièces musicales complexes inspirées de Mozart, Bach, Vivaldi ou Beethoven. En 1984, sort leur premier vrai album Night Hymn aux orientations hard rock. Quatre ans plus tard, en 1988, le claviériste Paolo Paroni intègre la bande. 

Les années 90 sont bien plus créatives. L'opéra-rock Abraham qui a fait leur réputation, est disponible dans les bacs en 1994. Pour ce nouvel enregistrement, ils accueillent en leur sein le guitariste Fabio Giacomello et la chanteuse d'exception Annalisa Malavasio. Cette soprano, également danseuse, aime s'aventurer dans différents registres musicaux. Elle est aussi à l'aise en interprétant du rock que de l'opéra, du gospel, du blues ou de la soul. 

Suivent The Enlightening March Of The Argonauts (1995), puis MIT (1999), plus influencé par la musique classique. Ce dernier est marqué par la présence du bassiste Mauro Chiapolino et du claviériste Ulisse Tonon. Sur Synopsis, trois petits nouveaux font leur apparition : les guitaristes Elvio Tavian et Marco Filippo, ainsi que Luca Vigneri qui partage le chant avec Annalisa.

L'instrumental Rhapsody And Fugue est une excellente introduction au disque. Cette fugue baroque complexe en quatre parties allie avec grâce éléments classiques et rock. Arcano qui suit est tout aussi splendide. Il laisse découvrir pour la première fois les voix des deux chanteurs. Annalisa est tout simplement impressionnante dans ses montées lyriques. 

Introduit par un orgue d'église évoquant The Phantom Of The Opera, Snake Dream est tout aussi angoissant. Luca est seul au chant sur cet hommage à la période hard rock du groupe. Guitares aux riffs acérés y côtoient claviers grandiloquents. 

On retrouve à nouveau Annalisa et Luca sur un Flighting Thoughts aux connotations mystiques renvoyant à MIT. Sur Oblivion, Annalisa est seule au chant. Si l'aspect psychédélique renvoie aux débuts du groupe, on imaginerait très bien ce titre intégrer le répertoire de Tarja, la diva finlandaise.

Le mélancolique Islemind réunit à nouveau les deux chanteurs. Tout comme la pièce finale Moses dont les paroles ont été signées exceptionnellement par Fabio Giacomello. Ce mini-opéra d'une quinzaine de minutes s'inscrit dans la continuité d'Abraham. Il conclut en toute beauté ce très grand disque. 

Avant le début de l'enregistrement, Roberto Sgorno a choisi de se retirer. Il a confié à Paolo Paroni le soin de mener à bout cet imposant projet. Au final, nous avons un véritable chef d'œuvre porté, il est vrai, par la voix exceptionnelle d'Annalisa Malvasio. S'il fallait lui chercher un seul défaut, ce serait le chant en anglais. On aurait préféré entendre de l'italien pour plus d'authenticité. Mais cela n'est qu'un détail. 

Musiciens


Annalisa Malvasio : chant
Luca Vigneri : chant
Paolo Paroni : claviers
Ulisse Tonon : claviers
Elvio Tavan : guitares
Marco Filippo : guitares
Fabio Giacomello : guitare acoustique
Mauro Chiapolino : basse
Fabrizio Morasutto : batterie

Titres


01. Rhapsody And Fugue
02. Arcano
03. Snake Dream
04. Flighting Thoughts
05. Oblivion
06. Islemind
07. Moses            

jeudi 8 septembre 2016

Life Line Project - The King (2009)

Life Line Project The King
Life Line Project - The King (2009)
La vie tumultueuse d'Erik de Beer, l'âme de Life Line Project, mériterait à elle seule un roman. 

Ce multi-instrumentiste néerlandais s'initie dans sa jeunesse au rock progressif en intégrant le groupe J. S. Quasar en 1975. Attention, ce Quasar n'a rien à voir avec celui de Keith Turner et Tracy Hitchings. Afin de parfaire sa formation musicale, il entre au conservatoire de musique puis devient professeur de guitare et de claviers à sa sortie. 

En 1988, il crée le concept Life Line Project où la musique symphonique est reine et le rock progressif roi. Il y joue de tous les instruments et s'accompagne parfois de chanteuses. Mais faute de moyens, aucun album n'est alors enregistré. 

A partir de 1995, il fonde Tempesta Consort, ensemble baroque avec lequel il enregistre une soixantaine de disques jusqu'en 2003. Il faut dire que les musiciens se sont construits une solide réputation en jouant des morceaux rares et souvent oubliés. Encouragé par ce succès, Erik décide de relancer son ancien groupe. Grâce à la vente des disques de Tempesta Consort, il possède enfin suffisamment d'argent pour entrer en studio avec Life Line Project. 

En 2006, il choisit donc d'enregistrer The King, vieux morceaux épique d'une quarantaine de minutes composé dans les années 70. Cette pièce relate l'ascension et la chute d'un dictateur se servant de la démocratie ainsi que de la religion  pour conquérir le monde. A l'époque, Erik avait en tête Ceaucescu, le tyran communiste roumain. En 2006, c'est plutôt George W. Bush qu'il imagine dans ce rôle. Les temps changent, pas les hommes...

Mais voilà, le projet prend une toute autre dimension lorsqu'il apprend qu'il est atteint d'un cancer en phase terminale. Selon les médecins, ses jours sont comptés. Ou presque... car il s'agissait, en fait, d'une erreur de diagnostique. Néanmoins, plus rien ne sera jamais comme avant.

The King voit enfin le jour en 2009, après moult changements et réécritures. Quatre titres précèdent la pièce maîtresse qui se divise en dix parties. On tendra une oreille toute particulière à Is This The End? interprété par Maruschka Kartosonto dont le chant haut perché n'est pas sans évoquer la légendaire Annie Haslam de Renaissance. Cet émouvant morceau devait être sa dernière composition, il a été écrit au moment où Erik pensait mourir. 

The King est un album ambitieux doté d'une très grande richesse musicale. Il s'inscrit dans la droite lignée de la musique symphonique des années 70. ELP, Renaissance déjà cité, ou Mike Oldfield sont les premières références venant à l'esprit. Les grands noms tels que Berlioz ne sont pas loin non plus. 

Hautbois, clarinettes, basson, flûtes, guitares électriques, synthétiseurs analogiques, orgue se mêlent pour donner naissance à une œuvre vivante et artisanale. Ce dernier terme doit être compris dans un sens positif. Erik est, en effet, un véritable artisan. Il n'utilise aucun ordinateur pour synchroniser l'ensemble au risque de laisser quelques imperfections. Ce choix assumé permet à la musique de s'exprimer en toute liberté et cela la rend encore plus belle. 

Construit sur le même modèle que Scheherazade And Other Stories de Renaissance, The King a toute sa place à proximité de cet intemporel classique. 




Musiciens


Erik de Beer : guitares, claviers, mandoline, luth, chitarrone, chœurs
Maruschka Kartonso : chant
Peter van der Stel : chant
Yvette Vrij : chant
Jody van der Gijze : chœurs
Elsa de Beer : flûtes
Dineke Visser : hautbois
Anneke Verhagen : clarinette
Ada Bienfait : basson
Jessica ter Horst : flûtes
Bram Vroon : guitares
Remon Bergwerff : basse
Ludo de Murlanos : batterie, percussions

Titres


01. Opening
02. Is This The End?
03. Free Passage
04. Dusk
05. The King

dimanche 4 septembre 2016

Phideaux - Number Seven (2009)

Phideaux Number Seven
Phideaux - Number Seven (2009)
Alors que la suite de la trilogie commencée avec The Great Leap (2006), puis poursuivie par le monumental Doomsday Afternoon (2007) était attendue, Phideaux surprend son monde en publiant Number Seven. Ce septième disque est lui aussi un concept-album.

L'histoire en trois actes est racontée, non sans certaines pointes d'humour, par un loir. Elle relate le combat permanent entre une musaraigne symbolisant la terre et une écrevisse identifiée à l'eau. Si, de prime abord, cette allégorie peut étonner, il faut y voir une métaphore sur les oppositions qui divisent notre monde (religions, politique, sexe etc.). 

Cette fable est richement illustrée tout au long des 24 pages du livret intérieur par Linda Ruttan-Moldawsky, choriste du groupe. La pochette, tout comme les albums de Pink Floyd, ne comporte ni le nom de l'artiste, ni le titre de l'album. Œuvre d'art à part entière, elle se suffit à elle-même. 

Pink Floyd, il en est également question dans la musique. D'ailleurs, Phideaux fait penser à un super groupe dans lequel on retrouverait des membres du Floyd, de Supertramp, de Genesis ou bien de Renaissance. En réalité, les musiciens sont au nombre de dix. Par rapport à l'album précédent, Johnny Unicorn (claviers, saxophone, chant) a été intégré à l'équipe comme membre à part entière et n'est plus considéré comme un simple invité. 

Si Phideaux Xavier tient toujours le chant principal, il a laissé plus de place à Valerie Gracious, véritable révélation de Doomsday Afternoon (sa prestation sur Crumble demeure un des meilleurs moments du disque). Sa voix, toujours aussi pure, n'est pas sans rappeler la grande Annie Haslam lorsqu'elle monte dans les aigus. Sur The Search Of Terrestrial Life, Linda Ruttan-Moldawsky est à son tour au chant principal, accompagnée de sa sœur Molly Ruttan au contre-chant. Avec la violoniste Ariel Farber, on les retrouve aux chœurs sur le reste de l'album. 

Doomsday Afternoon était un chef-d'œuvre. Number Seven l'est également. Rares sont les musiciens qui maintiennent un tel niveau sur deux albums consécutifs. Phideaux a réussi ce coup de maître. Chapeau bas, l'artiste !  



Musiciens


Phideaux Xavier : chant, guitares, piano
Valerie Gracious : chant
Ariel Farber : violon, chant
Molly Ruttan : chant, percussions
Linda Tuttan-Moldawsky : chant
Gabriel Moffat : guitares
Mark Sherkus : claviers, guitares
Johnny Unicorn : claviers, saxophone, chant
Matthew Kennedy : basse, chant
Rich Hutchins : batterie, chant

Titres


One: Dormouse Ensmared
01. Dormouse - A Theme
02. Waiting For The Axe To Fall

Two: Dormouse Escapes
03. Darkness At Moon
04. Gift Of The Flame
05. Interview With A Dormouse
06. Thermonuclear Cheese
07. The Search Of Terrestrial Life

Three: Dormouse Enlighted
08. Love Theme From "Number Seven"
09. Infinite Supply
10. Dormouse - An End

samedi 3 septembre 2016

The Gathering - City From Above (2009)


The Gathering City From Above
The Gathering - City From Above
(2009)
City From Above est un EP 5 titres de The Gathering faisant suite à leur album The West Pole. Sorti lui aussi en 2009, il a été édité à 2000 exemplaires. 

Il comporte deux chansons avec Silje Wergeland au chant. D'origine norvégienne, elle a succédé avec brio à Anneke van Giersbergen qui semblait pourtant irremplaçable. Treasure et All Your Are, deux excellentes pop songs aux sonorités rock que l'on retrouve sur The West Pole, ont été remixées au format radio (durée : 3 mn environ). 

Les deux titres suivants sont interprétés par Marcela Bovio, frontwoman de Stream Of Passion, découverte sur The Human Equation d'Ayreon. Originaire du Mexique, elle reprend dans sa langue natale Pale Traces. L'espagnol apporte ainsi un peu de chaleur à ce morceau très sombre. Miniature est un inédit. Mené par la basse légère et atmosphérique de Marjolein Kooijman, il se situe dans la continuité de ce que proposait le groupe à l'époque de Home.

Pour conclure le disque, les frères Rutten proposent City From Above, un long instrumental sur lequel domine l'orgue d'église. Sous-titré non sans humour "Modern Dance Project", il ne se passe pas grand chose tout au long de ces douze minutes interminables. On a avant tout l'impression d'assister à une messe noire perdue au fin fond d'un temple païen. 

D'une durée de trente minutes, City From Above s'adresse avant tout aux fans hardcore de The Gathering. Ceux qui ont aimé The West Pole y verront un excellent complément.   

Musiciens


Silje Wergeland : chant, piano
René Rutten : guitares, stylophone
Frank Boeijen : claviers, vibraphone
Marjolein Kooijman : basse
Hans Rutten : batterie, percussions

Marcela Bovio : chant

Titres


01. Treasure (Radio Edit)
02. All You Are (Radio Edit)
03. Miniature
04. Pale Traces (Alt. Spanish Version)
05. City From Above (Modern Dance Project)

vendredi 2 septembre 2016

The Gathering - The West Pole (2009)

The Gathering The West Pole
The Gathering - The West Pole (2009)
Facétieux The Gathering ? On pourrait le penser avec The West Pole, premier album faisant suite au départ de leur si charismatique chanteuse Anneke van Giersbergen. A la première écoute, alors que l'on attend qu'une chose, découvrir la voix de celle qui a pris la relève, le groupe balance When Trust Becomes Sound qui n'est autre qu'un... instrumental. Certes, son atmosphère oppressante et sa basse entraînante rappelant les belles heures de New Order ou des Smashings Pumpkins offrent une excellente introduction. 

Le morceau suivant, Treasure, permet enfin d'entendre la charmante Silje Wergeland. Et ô surprise, sa tessiture vocale est proche de celle d'Anneke. Ainsi, les frères Rutten ont préféré une transition en douceur, type "genesienne" plutôt que "marillionesque". 

Silje est originaire de Norvège et chantait auparavant au sein d'Ocatvia Sperati, formation de doom metal. Contrairement à d'autres groupes, elle n'a pas été engagée pour servir de potiche. Elle s'est retrouvée complètement impliquée dans le processus de fabrication du nouvel album en signant notamment la quasi-totalité des paroles. You Promised Me A Symphony est le titre permettant le mieux de découvrir sa personnalité. Elle y chante seule, simplement accompagnée d'un grand piano. D'une très grande sensibilité, c'est très beau. 

Deux autres chanteuses ont également été conviées. La Néerlandaise Anne van den Dungen interprète un Capital Of Nowhere se situant à la croisée des chemins entre Cocteau Twins et Enya. Macella Bovio qui officie à la tête de Stream Of Passion est magnifique sur Pale Traces dont elle a signé les paroles. 

Conjuguant rock et musique atmosphérique, The West Pole est un album de guitare. Cet instrument est omniprésent, laissant peu de place aux claviers. Comparé à In You Room d'Anneke sorti cette même année, il en est l'antithèse. Face à sa pop lumineuse et extravertie, il lui préfère l'introspection. Ensemble, ils forment les deux faces du yin et du yang. 



Musiciens


Silje Wergeland : chant, piano
René Rutten : guitares, stylophone
Frank Boeijen : claviers, vibraphone
Marjolein Kooijman : basse
Hans Rutten : batterie, percussions

Marcela Bovio : chant
Anne van den Hoogen : chant
Jos van den Dungen : violon
Marije de Jong : violoncelle
Joans Pap : violoncelle
John Mitchell : narration

Titres


01. When Trust Becomes Sound
02. Treasure
03. All You Are
04. The West Pole
05. No Bird Call
06. Capital Of Nowhere
07. You Promised Me A Symphony
08. Pale Traces
09. No One Spoke
10. A Constant Run

dimanche 28 août 2016

Anneke van Giersbergen & Danny Cavanagh - In Parallel (2009)

Anneke van Giersbergen Danny Cavanagh In Parallel
Anneke van Giersbergen
& Danny Cavanagh - In Parallel (2009)
2009, année faste pour Anneke van Giersbergen. Après les sorties consécutives des ses albums Pure Air et In Your Room, ainsi que sa participation à Addicted du Devin Townsend Project, la revoilà avec In Parallel aux côté de Danny Cavanagh d'Anathema. 

Les deux artistes ont entamé en 2008 une tournée acoustique qui les a mené notamment en Scandinavie. Ce disque est l'enregistrement des meilleurs moments de deux de leurs concerts donnés à Tilbourg, aux Pays-Bas. La setlist proposée se partage entre des chansons du répertoire d'Anneke, d'autre de celui d'Anathema et quelques covers. 

Teardrop qui ouvre le set, provient de Mezzanine, célèbre album de Massive Attack devenu depuis un classique du trip hop. A l'origine, c'était Elizabeth Fraser des Cocteau Twins aux vocaux. Anneke lui rend un hommage évident dans son interprétation. 

Jolene, qui le ferme, est une chanson de Dolly Parton, la Reine de la musique country. Pour l'anecdote, c'est d'abord à elle que Peter Gabriel avait proposé son duo Don't Give Up (album So, 1986). Suite à son refus, il s'était alors rabattu sur Kate Bush

Songbird et Big Love, respectivement chantés par Anneke et Danny, sont de Fleetwood Mac. La première est une composition de Christine McVie et la seconde de Lindsey Buckingham. Quant à The Blower's Daughter de Damien Rice, il s'agit du premier titre de Pure Air sur lequel jouait déjà Danny.

Les magnifiques Yalin, Day After Yesterday et Trail Of Grief sont tirés de Air d'Aqua De Annique. Agréable surprise, la reprise You Learn About It de The Gathering (Souvenirs, 2003). 

Côté Anathema, Danny a sélectionné le très émouvant One Last Goodbye dédié à sa mère disparue (Judgement, 1999), Temporary Peace de A Fine Day To Exit (2001), Flying, Are You There? et A Natural Disaster de l'album du même nom paru en 2003. Cette dernière chanson, à l'origine admirablement bien interprétée par Lee Douglas, est reprise ici avec grâce par une Anneke dotée d'une charge émotionnelle toute aussi efficace. 

D'ailleurs, c'est sa voix unique qui fait tout le charme de ce disque. Si Danny s'en sort avec les honneurs en parvenant à faire oublier son frère Vincent, Anneke n'en demeure pas moins l’intérêt principal de ce set intimiste qui s'inscrit dans le prolongement de son travail réalisé sur Pure Air.


  

Musiciens


Anneke van Giersbergen : chant, guitare, piano
Danny Cavanagh : chant, guitare, piano

Titres


01. Teardrop
02.You Learn About It
03. Temporary Peace
04. Yalin
05. Songbird
06. Big Love
07.The Blower's Daughter
08. One Last Goodbye
09. Are You There?
10. Day After Yesterday
11. A Natural Disaster
12. Trail Of Grief
13. Flying
14. Jolene

vendredi 26 août 2016

Anneke van Giersbergen & Agua De Annique - In Your Room (2009)

Anneke van Giersbergen In Your Room
Anneke van Giersbergen & Agua De
Annique - In Your Room (2009)
Anneke est heureuse. Cela se voit, cela s'entend. Amateurs de musiques complexes et/ou torturées, passez votre chemin. Car, disons-le tout de suite, In Your Room est un album de pop songs assumé. Est-ce la volonté d'explorer de nouveaux horizons ou de conquérir un plus large public ? Les deux sans doute. 

Pour l'accompagner dans cette aventure, notre chanteuse néerlandaise préférée a fait appel à un expert, le producteur Michel Schoots. Ce dernier est reconnu pour son travail soigné auprès des Urban Dance Squad. Il opérait alors sous le pseudonyme de Magik Stick. Elle s'est également adjoint les services du Canadien Devin Townsend avec lequel elle a coécrit le (presque) metalleux Just Fine

Côté musiciens, elle est toujours entourée de son batteur de mari Rob Snijders, du guitariste Joris Dirks dont on peut entendre la voix un l'honorable The World, et du bassiste Jacques de Haard. Wide Open et Just Fine bénéficient d'un guitariste complémentaire, Twan van Gerven.

Tout au long de ces 42 minutes de musique, Anneke s'amuse. Les chansons aux refrains imparables sont courtes, d'une efficacité monstre. L’inénarrable Hey Okay! en est le meilleur exemple, tout comme Physical. Wonder et son cortège de cordes ainsi que Home Again accompagnée d'un piano langoureux sont les deux ballades du disque. Mais quelles ballades ! Adore, le titre final composé par Jacques de Haard et Cyril Crutz, de part sa structure plus élaborée, est le seul morceau pouvant faire référence (de manière lointaine) au passé de la chanteuse avec The Gathering. 

Mais cette porte est belle et bien fermée. Avec In Your Room, Anneke prend une toute autre voie, sans perdre pour autant sa voix d'une pureté exceptionnelle. Elle pourrait chanter l'annuaire que l'on crierait au chef d'œuvre. Si sur Air seul apparaissait le nom Agua De Annique, sur Pure Air, c'était Anneke van Giersbergen with Agua De Annique. Désormais, il est indiqué Anneke van Giersbergen & Agua De Annique. Bientôt, ce sera sans, et ce sera bien mieux. 



Musiciens


Anneke van Giersbergen : chant, piano
Joris Dirks : guitares, chant
Jacques de Haard : basse
Rob Snijders : batterie, claviers

Twan van Gerven : guitares

Titres


01. Pearly
02. Hey Okay!
03. I Want
04. Wonder
05. The World
06. Sunny Side Up
07. Physical
08. Home Again
09. Wide Open
10. Longest Day
11. Just Fine
12. Adore