dimanche 13 mars 2016

Mike Oldfield - Music Of The Spheres (2008)

Mike Oldfield Music Of The Spheres
Mike Oldfield - Music Of The Spheres
(2008)
On ne présente plus Mike Oldfield, légende vivante du rock progressif. En quelques années, il est devenu un véritable modèle pour toute une génération de musiciens, parmi lesquels Rob Reed de Magenta qui n'a jamais caché son admiration à son égard. 

Mike Oldfield fait également partie de ces pionniers qui ont insufflé l'utilisation de voix féminines dans leur musique. Tout le monde a en mémoire sa collaboration avec Maggie Reilly sur Crises en 1983 et le tube international Moonlight Shadow, repris en 1989 par l'éblouissante Queen of Prog, Annie Haslam de Renaissance. Dès son premier album Tubular Bells en 1973, il a fait appel à des choristes dont l'une d'elles, Sally, était sa propre sœur. Elle reviendra sur ses trois opus suivants et connaîtra une certaine renommée grâce à ses envolées célestes sur Shadow Of The Hierophant de Voyage Of The Acolyte, première oeuvre en solo de Steve Hackett alors guitariste de Genesis, sortie en 1975. En 1978, Maddy Prior participe à Incantations, puis, presque dix ans plus tard, Bonnie Tyler, alors au sommet de sa gloire, chante sur Islands de l'album du même nom paru en 1987. 

En 2008, pour Music Of The Spheres, son nouvel album tant attendu, Mike fait appel une nouvelle fois à un chœur strictement féminin composé notamment de Mae McKenna, chanteuse écossaise qui avait participé, en 2004, au premier opus de Dave Bainbridge, Veil Of Gossamer, aux côtés de Joanne Hogg (Iona) et de Rachel Jones (Karnataka), ainsi qu'à Hayley Westenra, jeune interprète soprano néo-zélandaise membre des Celtic Woman. Elle n'intervient que sur On My Heart et On My Heart Reprise, mais chacune de ses vocalises est absolument lumineuse.

Avec Music Of The Spheres, pièce de musique classique pour orchestre, piano et guitare acoustique, Mike a laissé de côté tous les instruments électroniques qui ont fait son succès. Lui ne joue que de la guitare acoustique. Les parties de piano sont interprétées par le célèbre pianiste d'origine chinoise Lang Lang. Le Sinfonia Sfera Orchestra se compose de 75 musiciens dirigés par Karl Jenkins, connu pour avoir été un membre éminent du groupe de rock progressif Soft Machine à partir de 1972. 

Si la musique fait explicitement référence aux œuvres antérieures de l'artiste, elle oscille entre bande originale de film genre John Williams, et poème symphonique inspiré des Planètes de Gustav Holst. Des planètes, il en est effectivement question ici car la "Musique des Sphères" est une ancienne théorique grecque datant de l'Antiquité selon laquelle l'univers serait régi par des rapports numériques harmonieux. Chaque distance entre les planètes correspondrait en réalité à des intervalles musicaux et ce sont ces vibrations qu'a tenté de reproduire Mike Oldfield.

Sans être aussi révolutionnaire que son travail des années 70, Music Of The Spheres demeure sans aucun doute l'œuvre la plus ambitieuse et réussie de ce talentueux musiciens au cours des années 2000. A explorer sans modération. 

Musiciens


Mike Oldfield : guitare acoustique
Lang Lang : piano
Hayley Westenra : chant

Mary Carewe : chœurs
Jacqueline Barron : chœurs
Nicole Tibbels : chœurs
Mae McKenna : chœurs
Heather Cairncross : chœurs
Sarah Eyden : chœurs

The Sinfonia Sfera Orchestra

Titres


Part 1
01. Harbinger
02. Animus
03. Silhouette
04. Shabda
05. The Tempest
06. Harbinger Reprise
07. On My Heart

Part 2
08. Aurora
09. Prophecy
10. On My Heart Reprise
11. Harmonia Mundi
12. The Other Side
13. Empyrean
14. Musica Universalis  

vendredi 11 mars 2016

Frequency Drift - Personal Effects (Part One) (2008)

Frequency Drift Personal Effects (Part One)
Frequency Drift -
Personal Effects (Part One) (2008)
Frequency Drift est un groupe allemand originaire de Bayreuth en Bavière. Fondé en 2006 par le claviériste et compositeur Andreas Hack, il sort en 2008 son premier album Personal Effects (Part One) sur le label français spécialisé dans le rock progressif, Musea. 

Au chant, on retrouve Katja Hübner avec laquelle Andreas avait auparavant collaboré sur l'album Digital Kharma d'Artwork en 1999, puis au sein de son projet Echofields entre 2000 et 2006, année où 817 (days) verra le jour. Les autres musiciens sont Sebastian Kock à la guitare, Jürgen Rennecke à la basse et Wolfgang Ostermann à la batterie. 

Ce dernier est également une vieille connaissance d'Andreas. Il a fait partie de Jester's Tear qu'il a rejoint après son passage au sein de Devil's Cry, à la fin des années 90. Plutôt orienté hard rock, Jester's Tear a été monté en 1995 par Andreas et son frère, le guitariste Christian Hack. Après de multiples changements de personnels, ils sortiront un unique album en 2000, Living Dream, suivi d'un EP en 2003, Burned. On peut signaler qu'une de leurs chanteuses, Cerstin Gwen, ainsi que Christian et leur bassiste Tobias Schütz (également ex-Devil's Cry) apparaîtront sur 817 (days).

Avec Frequency Drift, Andreas s'offre un nouveau départ. Il organise désormais sa musique autour d'un rock progressif "cinématique" inspiré de films fantastiques et de science-fiction tels que Blade Runner ou la série TV Battlestar Galactica. Personal Effects (Part One) est d'ailleurs un concept-album minimaliste. Les paroles du livret ont été remplacées par les illustrations en noir et blanc de Chris Rebmann. A chaque chanson correspond une série de dessins expliquant cette histoire oppressante se déroulant dans un monde futuriste imaginaire aux dérives totalitaires. 

Pendant plus d'une heure, Katja, dont le chant puissant fait penser à celui de Tracy Hitchings de Landmarq, raconte cette aventure portée par une musique riche et variée comportant d'intéressants soli de batterie (Anger), de piano (Personal Effects) ou de guitare (Fall). Pour connaître la suite, il faudra attendre deux (longues) années...



Musiciens 


Katja Hübner : chant
Andreas Hack : claviers
Sebastian Kock : guitare
Jürgen Rennecke : basse
Wolfgang Ostermann : batterie

Titres


01. Albatross
02. Ghost Memory
03. River
04. Fall
05. Romance
06. Personal Effect
07. Anger
08. Retribution
09. Portrait

mardi 8 mars 2016

Echofields - 817 (days) (2006)

Echofields 817 (days) Frequency Drift
Echofields - 817 (days) (2006)
Echofields, groupe allemand formé du claviériste Andreas Hack et de la chanteuse Katja Hübner, se situe à la préhistoire de Frequency Drift qui verra le jour en 2006. 

Pendant six ans, de 2000 à 2006, le duo va enregistrer toute une série de chansons dont douze seront sélectionnées pour apparaître sur leur premier et unique album 817 (days)

Afin d'enrichir leur musique, Andreas et Katja se sont entourés de quelques musiciens supplémentaires. Le frère d'Andreas, Christian, est venu prêter main forte à la guitare sur certains titres comme Pay, Gone ou Still. La harpiste Nerissa Schwarz est également présente. Avec les années, elle deviendra un élément indispensable à la musique de Frequency Drift. Pour l'heure, elle intervient en toute élégance sur cinq chansons (Ice, Reason, Uncertainty, Discipline, Remember). Si la basse est tenue par Tobias Schütz (ex-Devil's Cry, groupe éphémère de death metal), on peut regretter l'utilisation d'une batterie programmée qui donne un côté démo inachevée à l'ensemble.

Avec Echofields et 817 (days), Andreas Hack est aux prémices du concept de "Rock Progressif Cinématique" qu'il développera par la suite avec son prochain projet, Frequency Drift. Durant ces six années cruciales, il a expérimenté la recherche de nouveau sons, exploré la musique progressive dans ses moindres recoins et découvert tout l'avantage qu'il pouvait tirer de l'utilisation de voix féminines envoûtantes porteuses d'émotions. Les graines sont désormais semées. Elles donneront par la suite de magnifiques fruits comme les si bien nommés Mermaid et Ice qui prendront le temps de mûrir puis réapparaîtront respectivement, dans toute leur splendeur, sur les albums Ghosts (2011) et Laid To Rest (2012).   

Musiciens 


Katja Hübner : chant
Andreas Hack : claviers, programmation, guitare, basse

Christian Hack : guitare
Rainer Hartmann : guitare
Tobias Schütz : basse
Nerissa Schwarz : harpe
Cerstin Gwen : chant

Titres


01. Pay
02. Midnight
03. Flow
04. Mermaid
05. Crystal
06. Ice
07. Gone
08. Reason
09. Still
10. Uncertainty
11. Discipline
12. Remember

dimanche 6 mars 2016

Introitus - Fantasy (2007)

Introitus Fantasy
Introitus - Fantasy (2007)
Introitus est un groupe de néo-progressif suédois formé autour du couple Bender et de leurs enfants. Matts, le père, compose la musique et joue des claviers ainsi que de différents instruments comme l'accordéon, la guitare, la basse et des percussions. Anna, la mère, chante et écrit les paroles. Mattias, le fils, s'occupe de la batterie et des percussions. Johanna, la fille, participe aux chœurs. 

Véritable affaire de famille, Introitus sort en autoproduction son premier album Fantasy en 2007, accompagné de huit autres musiciens. Il bénéficiera d'une réédition et remasterisation en 2011, après sa signature sur le label suédois Progress Records (Magic Pie, Cross, Beardfish...).

Fantasy est le résultat de trois décennies de travail. Son cœur est la chanson titre située à la quatrième plage. Cette pièce maîtresse longue de vingt-six minutes est la synthèse absolue de toutes les influences musicales qui ont nourrit au fil des années son leader, Matts. Parmi celles-ci, sont parfaitement reconnaissables Pink Floyd (présence du saxophone), Genesis, Steve Hackett en solo (guitare acoustique), Mike Oldfield (percussions), Camel ou Pendragon pour le splendide solo de guitare sur le final. L'ensemble est savamment orchestré et donne sa toute puissance à ce morceau sur lequel le chant d'Anna, après quelques discrètes vocalises, n'intervient qu'à la dix-huitième minute pour se lancer ensuite dans un refrain irrésistible, soutenu par un chœur entraînant, presque enfantin.

Cette voix d'Anna demeure la véritable force de Fantasy, l'album. Sa tessiture se situe dans le même spectre de grandes dames telles que Christina Booth (Magenta) ou Olivia Sparnenn (Breathing Space, Mostly Autumn). Elle devient tour à tour maternelle et protectrice sur l'élégant Child dédié aux enfants du couple qui font toute sa fierté ; sombre et dramatique sur Ghost qui explore les peurs les plus profondes enfouies en chacun d'entre nous ; optimiste et prévenante sur Here And Now pourtant écrit suite au terrible tsunami survenu en 2004 ; pleine d'espoir et de joie sur ce moment magique qu'est justement Magical Moment aux sonorités sixties très The Mamas And The Papas.

Avec Fantasy, Anna Jobs Bender se place sans aucune difficulté dans le sillage des grandes chanteuses de la mouvance progressive, Annie Haslam en tête, suivie de Tracy Hitchings, Joanne Hogg, Heather Findlay et bien d'autres encore à la voix si merveilleuse.


Musiciens


Anna Jobs Bender : chant
Mats Bender : claviers, programmation, accordéon, basse, guitares, percussions
Per Danielsson : guitares
Peter Wetterberg : basse, chœurs
Stefan Ekedahl : violoncelle, cornemuse suédoise
Jobs Karl Larsson : violon
Liselotte Hellström : violon
Staffan Rasmusson : violon
Mattias Bender : batterie, percussions, chœurs
Tony Fritzon : saxophone
Matilda Kock : flûte

Anna Nyström : chœurs
Sanna Hanson : chœurs
Johanna Bender : chœurs
Anna Hansback : chœurs
Stefan Bohlin : chœurs

Titres


01. Genesis
02. Child
03. Ghost
04. Fantasy
05. Crossroads
06. Here And Now
07. Magical Moments

vendredi 4 mars 2016

Moya Brennan - An Irish Christmas (2005)

Moya Brennan An Irish Christmas
Moya Brennan - An Irish Christmas
 (2005)
Trois ans avant And Winter Came... d'Enya, Moya Brennan, sa grande sœur, avait déjà sorti son propre album de Noël, An Irish Christmas (2005). Dans la discographie de la chanteuse irlandaise, ce sixième disque solo se situe entre Two Horizons (2003) et Signature (2006). 

Si Enya a privilégié dans son opus les compositions originales et n'a réalisé que deux reprises de chants traditionnels (O Come, O Come, Emmanuel, Silent Night), il n'en va pas de même chez son aînée. C'est même plutôt l'inverse puisque là, seuls deux titres sont inédits. I Still Believe est une chanson émouvante abordant l'absence des êtres chers au moment des fêtes de Noël. Construite à partir d'un poème, Love Came Down At Christmas est dédiée à la naissance de Jésus.

Dernière curiosité entre les deux disques, ils se terminent à l'identique, par un Silent Night en gaélique, Oíche Chúin. Chacune des versions méritent l'une autant que l'autre à être découverte. Dans celle de Moya, le refrain est repris en chœur par deux anges, Aisling et Paul, ses enfants.

An Irish Christmas est un véritable voyage dans le temps. Dès l'ouverture, Carol Of The Bells nous mène droit au cœur de l'Ukraine, en 1914, date où cette chanson a été composée, inspirée par les chants populaires de ce pays. Une couleur celtique lui est donnée grâce aux uilleann pipes d'Eamonn Galldubh (Clannad, Riverdance, Celtic Woman). Avec The Wexford Carol, retour aux racines irlandaises et au XIIe siècle. Cette fois, c'est la harpe qui est à l'honneur, portée par le chant si mystérieux et envoûtant de Moya. Plus festif, Deck The Halls repose sur une mélodie datant du XVIe siècle. 

En octobre 1962, alors que le monde était au bord d'une nouvelle guerre mondiale lors de la crise des missiles de Cuba, le Français Noël Regney et son épouse, l'Américaine Gloria Shane Baker, écrivent à quatre mains Do You Hear What I Hear?, hymne pour la paix. Cette version de Moya est somptueuse, sans aucun doute une des meilleures de ce titre maintes fois repris. Son chant intense et solennel survole avec limpidité un tambour martial faisant écho au contexte dramatique dans lequel est née cette chanson. 

Bien plus ancienne (XVIe siècle ?), God Rest Ye Merry Gentlemen est un classique revisité dans une version moderne parfaitement adéquate. Aussi curieux que cela puisse paraître, Gabriel's Message qui annonce la naissance du Christ, provient du Pays basque. Après ce moment cérémonieux, la joie éclate sur le bien nommé Joy To The World (XVIIIe siècle) à l'engouement communicatif. In The Bleak Midwinter (XIXe siècle), accompagné de ses précieux whistles, n'est pas sans rappeler ô combien l'hiver peut être froid dehors, mais chaud à l'intérieur. La harpe réapparaît en toute discrétion sur le chant médiéval In Dulci Jubilo popularisé en 1975 par Mike Oldfield.          

Ainsi, ce Noël irlandais se referme sur l'intemporel Silent Night magnifié par un chant céleste quasiment a cappella. Un moment fort comme l'est l'ensemble de cet excellent album. 

Musiciens


Moya Brennan : chant, harpe, claviers

Paul Byrne : batterie, percussions
Fionnán De Barra : guitare, bouzouki, claviers, chant
Cormac De Barra : harpe, chant
Eamon Galldubh : uilleann pipes, whistles, flûte
Yoshinobi Izumi : basse
Sam Jackson : piano, claviers
Sinéad Madden : fiddle, chant
Frances Mitchell : claviers
Máire Breatnach : alto, fiddle
Anthony Drennan : guitares
Úna Ní Chanainn : violoncelle
Tim Jarvis : claviers
Aisling Jarvis : chant
Paul Jarvis : chant

Titres


01. Carol Of The Bells
02. The Wexford Carol
03. Deck The Halls
04. Do You Hear
05. God Rest Ye Merry Gentleman
06. Gabriel's Message
07. Joy To The World
08. I Still Believe
09.On The Bleak Midwinter
10. Love Came Down At Christmas
11. In Dulci Jubilo
12. Oíche Chúin (Silent Night)

jeudi 3 mars 2016

Enya - And Winter Came... (2008)

Enya And Winter Came
Enya - And Winter Came... (2008)
Enya, de son vrai nom Eithne Patricia Ní Bhraonáin, est la sœur de Moya Brennan. Membre de Clannad durant deux ans, elle débute une carrière solo en 1982 et sort un premier album éponyme en 1987. Vingt ans plus tard et plusieurs millions de disques vendus, elle revient en 2008 avec son septième album studio, And Winter Came.... Toujours entourée de son fidèle producteur Nick Ryan et de son épouse Roma qui signe toutes les paroles, ce nouvel opus offre toute une palette de sentiments propres à la période hivernale et aux fêtes de fin d'année, Noël en particulier. 

C'est une version revisitée de Midnight Blue, extrait du single Wild Child (2001) qui ouvre avec distinction And Winter Came... dont elle a donné le nom. La lente chute des flocons sur un manteau de neige immaculé au crépuscule est délicatement dépeinte par le jeu céleste d'un piano harmonieux. A sa suite, Journey Of The Angels provoque une sensation de liberté, de plénitude absolue. Lisa Gerrard n'est pas loin dans ce voyage divin avec les anges. Avec White In The Winter Night et son rythme soutenu, finit de rêvasser. Ce titre qui a tout pour devenir un futur classique repris en chœurs lors des longues et froides veillées de Noël, sera choisit comme second single. Retour au sacré grâce à l'interprétation toute mystique de O Come, O Come, Emmanuel. Trains And Winter Rains, sous ses faux airs de vieux tube d'Eurythmics, sera destiné à devenir le premier single de l'album. 

Les titres suivants évoquent tour à tour la rêverie (Dreams Are More Precious), la tristesse (Last Time By Moonlight), la nostalgie enfantine (One Toy Soldier) ou encore la déception amoureuse (Stars And Midnight Blue). Bien différent, The Spirit Of Christmas Past qui n'est pas sans rappeler à tout fan de Mostly Autumn leur Spirits Of Christmas Past sorti trois ans plus tôt, suscite l'espoir pour des lendemains meilleurs. My! My! Time Flies! est un hommage rendu au célèbre guitariste irlandais Jimmy Faulkner décédé en mars 2008 des suites d'un cancer. Pour la première fois depuis I Want Tomorrow en 1986, on peut entendre une guitare électrique sur un titre d'Enya. Ce solo ensorcelant est savamment exécuté par Pat Farrell, musiciens dublinois rencontré à l'époque de Clannad.

Enfin, avec Silent Night ou, plus exactement, sa version en gaélique Oíche Chiúin, Noël est là ! Alléluia !  

Musiciens


Enya : chant, instruments

Pat Farrell : guitare

Titres


01. And Winter Came...
02. Journey Of The Angels
03. White Is In The Winter Night
04. O Come, O Come, Emmanuel
05. Trains And Winter Rains
06. Dreams Are More Precious
07. Last Time By Moonlight
08. One Toy Soldier
09. Stars And Midnight Blue
10. The Spirit Of Christmas Past
11. My! My! Time Flies!
12. Oíche Chiúin 

dimanche 28 février 2016

Eimear Quinn - O Holy Night (2007)

Eimear Quinn O Holy Night The Voice
Eimear Quinn - O Holy Night (2007)
Irlandaise née à Dublin, Eimear Quinn est internationalement connue pour avoir remporté le concours de l'Eurovision en 1996, avec The Voice, véritable hymne celtique. Suite à sa victoire, elle a continué sa carrière de chanteuse et travaillé avec quelques grands noms. 

En 1998, elle enregistre Creid composée par Yasunori Mitsuda pour la bande-son du jeu vidéo Xenogears. Elle renouvelle cette expérience originale en 2002, cette fois-ci aux côtés de Joanne Hogg de Iona, pour le nouveau jeu Xenosaga

L'année précédente, elle avait publié Through The Lens Of A Tear, concept-album basé sur l'histoire de Tristan et Iseult. Pól Brennan, alors ancien membre de Clannad et frère de Moya Brennan, a coécrit et produit ce disque. John Giblin (Simple Minds, Kate Bush) et David Rhodes (Peter Gabriel) y jouent respectivement de la basse et de la guitare.

En 2003, elle participe à Un Galicien en Bretagne de Carlos Nuñez. Ce musicien espagnol de Galicie aime réunir sur ses disques une multitude d'artistes en provenance des mondes celtes. 

Les années suivantes, elle donne une série de concerts dans des cathédrales irlandaises. Cette tournée l'inspire et l'amène à réaliser O Holy Night, album de chants de Noël disponible en 2007. D'une durée approximative de quarante minutes, il se compose de douze hymnes et d'un titre bonus, Carol 1949. Cette chanson a été mise en musique par Eimear à partir d'un texte de l'un des poètes irlandais les plus important du XXe siècle, Patrick  Kavanagh. 

Elle a également composée seule le nostalgique Winter Apples, In Paradisium qui, sans être directement lié à Noël, glorifie l'entrée des âmes au Paradis, et The Season Has Come brillamment inspiré par le Hamlet de Shakespeare.

Les autres titres sont des chants traditionnels revisités avec ingéniosité. Si la simplicité des arrangements prime, une certaine profondeur appuyée par le quatuor à cordes Mamisa String Quartet se dégage de l'ensemble. Au-dessus de cette musique épurée, règne sans partage la voix angélique quasi-irréelle d'Eimear. 

Ainsi, elle fait vibrer les âmes sur Hodie Christus Natus, chant religieux du Moyen Âge interprété a cappella. Elle convoque les anges dans sa splendide version orientalisante de O Come O Come Emmanuel. La magie de Noël opère mystérieusement sur son Silent Night chanté à la fois en anglais et en allemand, langue originale du texte écrit par le compositeur et prêtre autrichien Joseph Mohr. Une lumière mystique illumine l'ancestrale berceuse irlandaise Codail A Linbh en hommage à l'enfant Jésus. In The Bleak Midwinter, sous sa forme dépouillée voix/glockenspiel, est une petite merveille dont il serait dommage de passer à côté. 

Touché par la grâce, O Holy Night est un album tendre, émouvant et très bien réalisé. Eimear n'hésite pas à sortir des sentiers battus pour emprunter des voies originales qui glorifient chacune de ses réadaptations. Ce sont dans ces moments-là où toute l'influence bénéfique de ses deux modèles que sont Kate Bush et Björk apparaît au grand jour.



Musiciens


Eimear Quinn : chant, piano, claviers, glockenspiel

Martin Quinn : guitares, basse, percussions, claviers
Dick Glasgow : hammered dulcimer
Simon Fagan : bugle
Gavin Ralston : guitare
Aoife Miskelly : violoncelle, violon, chœurs
Andrew Quinn : percussions

Mamisa String Quartet
Maria Mason : violon
Siúbhán Ní Ghríofa : violon
Marie-Louise Bowe : alto
Michelle Mason : violoncelle

Titres


01. Winter Apples
02. O Holy Night
03. In Paradisium
04. Silent Night
05. O Emmanuel
06. O Come O Come Emmanuel
07. In The Bleak Midwinter
08. Codail A Linbh
09. The Season Has Come
10. Coventry Carol
11. Hodie Christus Natus Est
12. O Little Town Of Bethlehem
13. Carol 1942 (bonus track)  

samedi 27 février 2016

Phideaux - Doomsday Afternoon (2007)

Phideaux Doomsday Afternoon
Phideaux - Doomsday Afternoon
(2007)
Doomsday Afternoon demeure encore aujourd'hui un album fondamental de la décennie des années 2000 en matière de rock progressif, au même titre que Posthumous Silence de Sylvan, Home de Magenta, Empires Never Last de Galahad ou encore The Human Equation d'Ayreon. 

Ayreon, il en est vaguement question ici puisque son fondateur, Arjen Lucasssen, fait une brève apparition en lisant quelques mots sur la longue fresque finale atteignant quasiment les quinze minutes, Microdeath Softstar. Phideaux Xavier et son homologue multi-instrumentiste néerlandais se retrouveront l'année suivante, en 2008, sur l'album de ce dernier, 01011001. L'Américain viendra poser sa voix sur Web Of Lies, duo avec Simone Simons, chanteuse du groupe de metal symphonique Epica.  

Pour l'heure, Doomsday Afternoon compte d'autres invités tout aussi prestigieux. Martin Oford d'IQ exécute un splendide solo de synthés sur un Formaldehyde aux ambiances champêtres. Matthew Parmenter de Discipline apparaît sur cinq titres au violon et aux chœurs. Les quinze musiciens de l'Orchestre philharmonique de Los Angeles sont dirigés par Paul Rudolph, un proche de Brian Eno. Dernière curiosité, à l'issue des sessions d'enregistrements, le claviériste Johnny Unicorn qui a sorti en 2006 son premier disque Dates Or Non-Dates, intégrera la formation.

Effectivement, Doomsday Afternoon marque une rupture avec les précédents albums. Pour la première fois, membres permanents et invités sont séparés dans les crédits. Si, auparavant, Phideaux donnait l'impression d'être un conglomérat de musiciens gravitant autour de son leader, désormais c'est un groupe qui s'affirme. Certes, ils sont nombreux. Neuf en tout, dont quatre femmes au chant et aux chœurs : Valerie Gracious, Ariel Farber, Linda Ruttan-Moldawsky et sa sœur jumelle Molly Ruttan qui a, une nouvelle fois, réalisé tout l'artwork du livret et la pochette. Phideaux Xavier, quant à lui, compose, chante, joue des claviers et de la guitare. Il a délaissé la basse au profit du dernier arrivé, Matthew Kennedy de Discipline et ex-Eyestrings. La batterie est toujours tenue par le fidèle Rich Hutchins. Mark Sherkus s'occupe des claviers (hammond, minimoog...) et Gabriel Moffat de la guitare. 

Cette cohérence se retrouve également sur le plan musical. Jusqu'à présent, à chaque nouvel album, le jeu consistait à rechercher les innombrables influences qui nourrissaient la musique. Ainsi, l'investigation traversait les décennies, des années 70 aux années 2000, et les genres musicaux (rock progressif, glam rock, new wave etc.). Avec Doomsday Afternoon, Phideaux est arrivé à maturité. Désormais, il a son style propre, combinaison de rock progressif accessible (déjà esquissé avec Chupacabras) et de musique symphonique ambitieuse, doublée de chœurs féminins ensorceleurs.

A ce propos, la présence de Valerie Gracious, amie d'enfance de Xavier, est un véritable atout. Sa voix cristalline n'est pas sans rappeler celle toute aussi limpide d'Heather Findlay de Mostly Autumn. Elle se révèle amplement sur le court Crumble de la plage huit, magnifique chanson portée par un piano mélancolique où se mêlent étrangement espoir et désespoir.

Sixième album en quatre ans, Doomsday Afternoon, fable écologiste catastrophiste, se présente comme la suite inspirée de son prédécesseur, The Great Leap. Malgré son pessimisme, il demeure paradoxalement l'album de la consécration d'un groupe alors au sommet de son art et devenant, dorénavant, une source d'inspiration inépuisable pour les générations futures.

Musiciens     


Phideaux Xavier : chant, claviers, guitare
Rich Hutchins : batterie
Ariel Farber : chant, percussions
Valerie Gracious : chant, piano
Matthew Kennedy : basse
Gabriel Moffat : guitares
Linda Rutten-Moldawsky : chant
Molley Ruttant : chant
Mark Sherkus : claviers

Patti Amelotte : dulcimer
Stephen Dundon : flûte
Rob Martino : flûte
Martin Orford : claviers
Matthew Parmenter : violon, chant
Johnny Unicorn : ckaviers, chant, percussions
Joel Weinstein : guitare

The Los Angeles Philharmonic Orchestra
direction : Paul Rudolph

Titres


01. Micro Softdeathstar
02. The Doctrine Of Eternal Ice (part one)
03. Candybrain
04. Crumble
05. The Doctrine Of Eternal Ice (part two)
06. Thank You For The Evil
07. A Wasterland Of Memories
08. Crumble
09. Formaldehyde
10. Microdeath Sofstar

jeudi 25 février 2016

Phideaux - The Great Leap (2006)

Phideaux The Great Leap
Phideaux - The Great Leap (2006)
Après un Chupacabras qui empruntait les sentiers du progressif en 2005, Phideaux s'en éloigne l'année suivante en publiant coup sur coup deux albums aux allures pop-rock. En mars 2006 sort 313, suivi six mois plus tard par le bien meilleur The Great Leap à la pochette si terrifiante.

Celle-ci reflète à merveille l'ambiance générale qui se dégage de cet ensemble où folie et peur ne font plus qu'un. Elle est l'œuvre de Molly Ruttan, vieille connaissance de Phideaux Xavier. En effet, elle était le batteur de Mirkwood, son tout premier groupe fondé au début des années 80. Désormais, elle participe également aux chœurs aux côtés d'Ariel Farber, Valerie Gracious et Linda Ruttan-Moldowsky.

The Great Leap est le premier volet d'une trilogie qui a pour thème le totalitarisme analysé au travers d'une société imaginaire. Les bases de ce régime dictatorial sont ici posées. Chaque chanson en dépeint les rouages sous un angle original, ainsi que les conséquences de ses absurdités sur la vie de ses ressortissants. Sujet qui fait froid dans le dos et qui n'est pas sans rappeler les pires régimes que notre monde a connu ou connaît encore. Et connaîtra peut-être à nouveau...

En bon écologiste, Xavier n'hésite pas à recycler ses anciennes chansons non utilisées. Par exemple, Abducted à l'ambiance angoissante accentuée par cette basse très "Peter Hook", l'excellent Rainboy qui n'est pas sans rappeler REM période Automatic For The People, ou le titre final, le déchirant Last, étaient à l'origine prévus pour Fiendish

Comme à son habitude, avec Phideaux, l'ombre des plus grands plane. Le génie de Bowie n'est pas loin, la rage d'Iggy Pop est palpable et la folie de Julian Cope règne. En se réconciliant avec le rock progressif symphonique pour le deuxième chapitre intitulé Doomsday Afternoon, le groupe va frapper encore plus fort. 

Musiciens


Phideaux Xavier : chant, sitar, guitares, autoharpe, claviers, basse
Gabriel Moffat : guitare électrique
Ritch Hutchins : batterie, percussions
Linda Rutan-Moldawsky : chœurs
Ariel Farber : chœurs
Valerie Gracious : chœurs
Molly Ruttan : chœurs
Stefanie Fife : violoncelle
Jo Pusateri : percussions
Scott Brannon : dulcimer
Hiker Frostbelt : flûtes, zurna
Probyn Gregory : cuivres, thérémine
Arlan Shierbaum : claviers

Titres


01. Wake Up
02. You And Me Against A World Of Pain
03. The Waiting
04. Abducted
05. Rainboy
06. I Was Thinking
07. Long And Lonely Way
08. They Hunt You Down
09. Tannisroot
10. One Star
11. Last

dimanche 21 février 2016

Phideaux - Chupacabras (2005)

Phideaux Chupacabras
Phideaux - Chupacabras (2005)
Phideaux ? Qu'est-ce ?
Il s'agit d'un groupe américain constitué autour d'un certain... Phideaux Xavier (et non pas Xavier Phideaux...). Ce talentueux chanteur et multi-instrumentiste hors pair est également réalisateur de télévision à Los Angeles. Il a cependant grandi dans une ville proche de New York et crée son premier groupe dans les années 80. Ensuite, il n'a cessé de faire de la musique au sein de diverses formations. Mais ce n'est que dans les années 2000 que son projet "Phideaux" prend corps. Il publie alors coup sur coup Fiendish (2003), Ghost Story (2004) puis Chupacabras (2005) qui marque sa première incursion dans le rock progressif. Les musiciens qui l'entourent sont, pour la plupart, des amis de longue date avec lesquels il a joué dans les années 80, comme par exemple les chanteuses Ariel Farber et Valerie Gracious, ou 90 tel le batteur Rich Hutchins.

Son univers musical ?
La meilleure personne qui puisse l'évoquer est Phideaux lui-même. Le plus sage est donc de lui laisser la parole : « Une grande partie de mon inspiration vient des années 60 et 70 [...]. J'ai grandi en adorant Jefferson Airplane, les Beatles et Jethro Tull. De plus, j'aimais bien le côté théâtral de la "glam music" - Bowie, Alice Cooper, T Rex et Roxy Music. Plus tard, la pop plus "intelligente" de Eno, Talking Heads, XTC, Split Enz m'a intéressé. Pendant les années 80, naturellement, j'écoutais Duran Duran, Siouxsie And The Banshees, Joy Division, Cure, Cocteau Twins, Dead Can Dance. J'aimais énormément la noirceur et la simplicité de cet "art work" post punk. J'adore les sons de guitare de Joy Division, la basse dans Siouxsie et le côté éthéré des premiers Cure. Mais par dessus tout, ce qui m'a le plus influencé fut la façon de chanter de Peter Gabriel, l'aspect folk de Ian Anderson, les arrangements grandioses de Renaissance, Camel, Genesis, la production et la simplicité de Pink Floyd, ainsi que la noirceur de Van der Graaf Generator [...]. J'écoute beaucoup de groupes progressifs récents. Depuis 2000, date à laquelle j'ai "découvert" que le rock progressif existait toujours, j'ai déniché Marillion, Arena, Ayreon, Dream Theater, Discipline, IQ...». 
(interview intégrale disponible dans le numéro 64 - Hiver 2006/200 - de la revue spécialisée Big Bang). 

Chupacabras ?
Cet album est une curiosité puisqu'il réunit un ensemble de chansons hétéroclites prévues pour les précédents disques mais qui, alors, n'avaient pas trouvées leur place, et d'autres bien plus anciennes. Titan qui  le referme tout en délicatesse, est de celles-là. Elle a été écrite à l'époque de Satyricon, groupe de Phideaux Xavier des années 90. Party est également une très vieille composition. Elle ressemble à s'y méprendre à un hit new wave des années 80 avec son son froid synthétique à la Eurythmics coloré par une basse ronflante digne des Banshees, et son refrain accrocheur type Soft Cell. Si la surprenante suite Ruffian On The Stairs/Sunburnt/Return Of The Ruffian a été enregistrée pour Ghost Story avant d'être écartée, la pièce magistrale Chupacabras qui a donné son nom à l'album date de Fiendish. Avoisinant les vingt minutes, elle s'inscrit dans la droite lignée des longs morceaux si caractéristiques du courant progressif. Plusieurs clins d’œil appuyés font référence à cet héritage assumé, notamment sa première partie intitulée Supper's Calling, écho manifeste au légendaire Supper's Ready de Genesis (album Foxtrot).  

La suite ?
Chupacabras est une étape importante dans la carrière de Phideaux. Fort de cette réussite, il va poursuivre dans cette voie avec assurance, développer sa créativité et sortir une série d'albums tous aussi captivant les uns que les autres dont Doomsday Afternoon sera le sommet en 2007.

Musiciens


Phideaux Xavier : chant, claviers, guitares, basse
Valerie Gracious : chant
Ariel Farber : chant, violon
Devon Moffat : chant
Sydney Moffat : chant
Kelci Moffat : chant
Mark Sherkus : claviers, cornemuse
Gabriel Moffat : claviers
Rich Hutchins : batterie, percussions
Chris Bleth : flûtes, hautbois, saxophone
Stefanie Fife : violoncelle

Titres


01. Okay
02. Chupacabras
03. Party
04. Fortress Of Sand
05. Ruffian On The Stairs
06. Sunburnt
07. Return Of The Ruffian
08. Titan