dimanche 17 janvier 2016

Quasar - The Loreli (1989)

Quasar The Loreli
Quasar - The Loreli (1989)
Quasar est un groupe britannique fondé en 1979. Aux côtés des Marillion, IQ, Pallas et autres Pendragon, il participe au renouveau du rock progressif de la première moitié des années 80. 

Son histoire est avant tout marquée par un changement incessant de personnel, à l'exception de son inamovible leader et bassiste, Keith Turner. En 1982, avec Paul Vigrass au chant, Quasar sort son premier album, Fire In The Sky. Mais, à peine le disque sorti, ce dernier claque la porte. 

Pour le remplacer, Turner a une idée de génie. Il fait appel à une femme, Susan Robinson auparavant membre de Solstice. En effet, une des (tristes) caractéristiques du rock progressif de cette époque est la faible représentativité des femmes, notamment au chant principal. Renaissance avec Annie Haslam et Curved Air de Sonja Kristina demeurent alors de (trop) rares exceptions. De même, lorsque Susan quitte à son tour le navire en 1985, Tracy Hitchings lui succède avec brio. 

Ainsi, en 1989, The Loreli, deuxième album de Quasar, marque le commencement d'un renouvellement de fond de la scène musicale progressive qui verra arriver, dans la décennie suivante, une nombre croissant de formations avec chanteuses (Iona, Tale Cue, Magenta, Karnataka etc.) ou de groupes déjà existants remplacer leurs chanteurs par des femmes. Flamborough Head ou Landmarq (avec une certaine... Tracy Hitchings) en seront les meilleurs exemples. 

D'ailleurs, l'histoire de ces deux combos, Quasar et Landmarq, est fondamentalement indissociable. Avant de former leur propre groupe Landmarq, Steve Leigh et Uwe D'Rose ont fait partie de Quasar, tout comme le batteur Dave Wagstaffe, et même leur tout premier chanteur éphémère, Bob Daisley. 

Avec The Loreli, Tracy va donc, sans le savoir, ouvrir la voie (voix ?) aux futures Joanne Hogg, Christina Booth ou Heather Findlay. Sur un plan purement symbolique, il est intéressant de noter que la première chanson, The Loreli qui a donné son titre à l'album, fait explicitement référence à la nymphe Lorelei de la mythologie germanique. Grâce à son chant si mélodieux, elle envoûtait les navigateurs du Rhin et provoquait leur perte, comme le faisaient les sirènes de la mythologie grecque. Mieux encore, cette légende a donné son nom à un rocher surplombant le fleuve où se déroule chaque année un des meilleurs festivals de rock progressif du monde, 

Côté musique, si claviers et batterie ont mal vieilli, nous avons toutefois à faire à un prog de bonne facture, bien ancré dans son temps. D'une durée à peine supérieure à 38 minutes, cinq titres le composent, dont deux dépassent les 10 minutes : le très prenant As You Fall Asleep et Logic?. Seeing Stars Part 2 fait le lien avec Fire In The Sky, sorti sept ans plus tôt, sur lequel se trouve la première partie. Il se termine ensuite par un hymne contre la guerre, Power In Your Hands où la voix de Tracy se révèle une nouvelle fois formidable. En effet, la principale originalité de l'album provient du chant si caractéristique de la jeune chanteuse. On peut dire qu'il ne laisse pas insensible. Ce chant de caractère se rapproche étrangement de celui de Fish, son pendant masculin, dans toute cette accumulation commune d'énergie, d'empathie et d'intensité. Tous deux vivent entièrement chacune de leurs chansons et resituent à la perfection toute la charge émotionnelle qu'elles contiennent en leur cœur. 

Album fondamental de la fin des années 80, The Loreli mérite encore d'être écouté de nos jours, ne serait-ce d'un point de vue historique par son côté précurseur évoqué plus haut, et aussi parce qu'il s'agit du premier album sur lequel Tracy Hitchings tient le chant principal. Une suite à ce disque se laisse attendre encore aujourd'hui. Le groupe va disparaître discrètement dans le courant des années 90 avant de réapparaître en 2005, du côté de San Francisco, toujours sous la houlette de Keith Turner. Prog Rock will never die!

Musiciens


Tracy Hitchings : chant
Keith Turner : basse
Dave Wagstaffe : batterie, percussions
Toshi Tsuchiya : guitare

Titres


01. The Loreli
02. Seeing Stars Part 2
03. As You Fall Asleep
04. Logic?
05. Power In Your Hands

vendredi 15 janvier 2016

Clive Nolan & Oliver Wakeman - The Hound Of The Baskervilles (2002)

Clive Nolan & Oliver Wakeman The Hound Of The Baskervilles
Clive Nolan & Oliver Wakeman -
The Hound Of The Baskervilles (2002)
The Hound Of The Baskervilles, Le Chien des Baskerville en français, est un roman policier d'Arthur Conan Doyle mettant une nouvelle fois en scène ses personnages cultes, Sherlock Holmes et le docteur Watson. 

Publié au tout début du XXe siècle, ce livre a connu un vif succès et a été ensuite adapté à de multiples occasions au cinéma, à la télévision, à la radio, au théâtre, en bande dessinée, voire même en jeux vidéo. En 2002, Clive Nolan, des groupes de rock progressif Arena et Pendragon, et Oliver Wakeman, fils de Rick Wakeman du mythique Yes, proposent leur propre version sous la forme inédite d'une comédie musicale. Ce genre ne leur est pas inconnu puisqu'ils ont déjà collaboré ensemble sur l'album Jabberwocky, un projet fortement similaire paru en 1999. 

L'histoire est racontée d'un point de vue du docteur Watson, joué par Robert Powell. Cet acteur britannique est particulièrement connu pour son interprétation du Christ dans le Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli.  

Dans le Sud-Ouest de l'Angleterre, Sir Charles Baskerville meurt mystérieusement d'une crise cardiaque après une balade dans la lande inhospitalière du Devon. Son médecin, le docteur Mortimer (Ashley Holt), vient trouver Holmes et Watson pour leur demander de l'aide après leur avoir fait part de la terrible menace qui pèse sur cette famille maudite. En effet, d'après la légende, un de leurs ancêtres aurait péri suite à l'attaque d'un chien démoniaque vengeant sa tentative de viol sur une jeune paysanne. Depuis, le chien roderait toujours sur la lande à la recherche des descendants des Baskerville. Le dernier d'entre eux, Sir Henry (Bob Catley de Magnum), doit donc impérativement recevoir une protection avant qu'il ne lui arrive malheur. 

Durant l'enquête, les deux héros vont croiser la route de l'étrange voisin du domaine, le naturaliste Jack Stapleton (Paul Allison, l'"arbre" dans Jabberwocky), et de sa soit-disante sœur, Miss Beryl Stapleton admirablement interprétée par Tracy Hitchings de Landmarq. Seldon, le cruel assassin de Notting Hill, est joué par Ian Gould et la jeune ingénue, Laura Lyons, par une Michelle Young toujours aussi étonnante, comme l'a démontré son splendide album Marked For Madness paru l'année précédente.

Par rapport à Jabberwocky, l'équipe des musiciens s'est étoffée autour des deux claviéristes. Tony Fernandez (Strawbs, Rick Wakeman), Peter Gee (Pendragon), Karl Groom (Threshold) et Peter Banks (Yes) ont à nouveau répondu présents. A leur tour, le guitariste Arjen Lucassen (Ayreon), le bassiste John Jowitt (IQ, Jadis), la violoniste Jo Greenland qui a déjà joué avec Oliver sur son album The 3 Ages Of Magick (2001) avec Steve Howe, et la flûtiste Eva Albering que l'on retrouvera plus tard aux côtés d'Ayreon, Ambeon puis Agua de Annique sur l'album Pure Air (2009), ont été convié à ce joindre à la troupe. 

L'ambiance du roman et son intrigue sont parfaitement restituées sur le plan musical. Les parties instrumentales, sur lesquelles Watson narre l'histoire, alternent avec les morceaux chantés. Certains sont très sombres, comme Shadows Of Fate repris par la suite sur Journey's End de Caamora, d'autres beaucoup plus énergiques tel que At Home In The Mire. Avec sa voix à faire fondre la glace, Tracy Hitchings excelle littéralement sur le fougueux Run For Your Life qui n'est pas sans rappeler une certaine Bonnie Tyler au sommet de sa carrière. Sur The Argument, introduit au violon par Jo, elle fait face à Bob Catley et Paul Allison et, ensemble, ils donnent à ce passage des airs d'opéra classique. 

Très proche de l'univers d'Ayreon, cette œuvre de Nolan et Wakeman est donc une adaptation réussie du célèbre roman. Tout a été méticuleusement soigné, y compris l'artwork de Peter Pracownik à qui l'on doit déjà celui de l'album Under A Violet Moon de Blackmore's Night sorti en 1999. Le cerbère de la pochette est particulièrement représentatif du mythe populaire du chien noir porteur de mort, propre aux îles anglo-saxonnes, qui a lui-même inspiré Sir Arthur Conan Doyle dans la rédaction de son ouvrage. 

Musiciens


Robert Catley :  chant
Ashley Holt : chant
Tracy Hitchings : chant
Paul Allison : chant
Michelle Young : chant
Ian Gould : chant
Robert Powell : narration
Paul Wrightson : chœurs

Clive Nolan : claviers; chœurs
Oliver Wakeman : claviers
Karl Groom : guitare
Arjen Lucassen : guitare
Peter Banks : guitare
Jo Greenland : violon
Eva Albering : flûte
Peter Gee : basse
John Jowitt : basse
Tony Fernandez : batterie

Titres


01. Overure
02. The Curse Of The Baskervilles
03. Three Broken Threads
04. Shadows Of Fate
05. At Home In The Mire
06. Run For Your Life
07. Picture Of A Lady
08. The Argument
09. Second Light
10. Seldon
11. Death On The Moor
12. By Your Side
13. Waiting
14. Chasing The Hound

mercredi 13 janvier 2016

Michelle Young - Marked For Madness (2001)

Michelle Young Marked For Madness
Michelle Young - Marked For Madness
(2001)
Digne héritière de Kate Bush, Michelle Young présente en 2001 son second album solo, Marked For Madness, œuvre d'une rare beauté. 

Michelle Young s'est fait un nom dans le milieu du progressif en intégrant la formation américaine Glass Hammer. Elle participe à leurs trois premiers albums : Journey Of The Dunadan (1993), Perelandra (1995) puis Live & Revived (1997). En 1996, en compagnie des deux membres fondateurs du groupe, Steve Babb et Fred Schendel, elle sort un premier album remarqué sous son propre nom, Song Of The Siren. Dès lors, la comparaison avec Kate Bush devient inévitable, que ce soit sur le plan vocal ou musical. 

En 1997, elle fait la connaissance de Clive Nolan, célèbre claviériste des groupes Arena et Pendragon. Deux ans plus tard, il lui propose de participer aux chœurs de son opéra rock Jabberwocky qu'il a coécrit avec Oliver Wakeman. A son tour, elle l'invite à travailler avec elle sur ce fameux Marked For Madness où les claviers symphoniques du Maître font face avec virtuosité à sa voix transgressive.

Quelques musiciens, et pas n'importe lesquels, sont venus apporter leur appui :  les guitaristes Stan Whitaker (Happy The Man), Karl Groom (Threshold), Peter Banks (Yes), Jon Colston (Voodoo Slim), le batteur Doane Perry (Jethro Tull), le bassiste Peter Gee (Pendragon) et le chanteur Bobby Kimball (Toto). 

Ensemble, ils ont conçu un véritable album de rock progressif qui prend littéralement aux tripes. L'artiste nous fait partager sa folie, ses peurs, elle ne cesse de nous bousculer, de nous surprendre à chaque instant tout en nous repoussant, sans ménagement, dans nos retranchements les plus intimes. Les titres se succèdent les uns aux autres pour, finalement, ne former qu'un tout indissociable. Impossible de ressortir indemne de cette expérience musicale aux confins du réel.

Kate Bush ne demeure pas la seule chanteuse de référence. Le chant puissant de Michelle évoque également Tori Amos pour sa texture, Siouxsie Sioux par son aspect sombre et théâtral, ainsi que Janis Joplin dans sa manière de faire ressortir instinctivement toutes les blessures enfouies au plus profond de son être.

Sur le titre final, Michelle chante, en français dans le texte : "Toujours ensemble dans la musique / Et je veux y croire". Pourtant, comme si elle avait tout donné sur ce disque, Michelle se fera de plus en plus discrète au fil des années et ne sortira plus aucun autre album en solo. Espérons que Marked For Madness ne sombrera pas dans l'oubli à son tour, qu'il sera continuellement écouter, quelque part sur la planète, pour que nous restions toujours ensemble dans la musique... 


Musiciens


Michelle Young : chant

Clive Nolan : claviers, chœurs
Bobby Kimball : chant
Doane Perry : batterie
Peter Gee : basse, chœurs
Stan Whitaker : guitare
Karl Groom : guitare
Peter Banks : guitare
Jon Colston : guitare
Sian Roberts : chœurs

Titres


01. Marked For Madness
02. A Lively Toast
03. Spider's Thread
04. Hope: Realization
05. First Light
06. Dancing On The Head Of Pin
07. Demons
08. Hope: The Darkest Hour
09. Melissa's Demise
10. The Right Of Passage
11. Hope: Encouragement
12. Mystery Man Summoned
13. Pull The Wool
14. Walk In The Light
15. Toujours Ensemble

samedi 9 janvier 2016

Clive Nolan & Oliver Wakeman - Jabberwocky (1999)

Clive Nolan & Oliver Wakeman Jabberwocky
Clive Nolan & Oliver Wakeman -
Jabberwocky (1999)
A la fois opéra rock et concept-album progressif, Jabberwocky est l'ancêtre de She qui paraîtra neuf ans plus tard. Clive Nolan, l'homme aux multiples projets (Arena, Pendragon, Shadowland, Strangers On A Train) s'est associé dans cette aventure à un certain Oliver Wakeman, encore peu connu jusqu'alors. Comme son nom l'indique, il s'agit bien du fil du grand Rick Wakeman, célèbre claviériste du groupe Yes.

Le parcours musical du jeune homme peut se résumer en trois grands temps. Dès l'âge de cinq ans, il apprend à jouer du piano. Sa carrière débute réellement en 1984 lorsqu'il participe pour la première fois à l'enregistrement d'un disque. Avec son frère Adam, il réalise les chœurs de la chanson Bedtime Stories sur l'album de leur père, Cost Of Living. En 1997, il sort son premier album solo, Heaven's Isle.

Jabberwocky est une histoire écrite par Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles) relatant les mésaventures du monstre du même nom. Afin de mettre fin à sa cruauté sans limite, The Boy (Bob Catley), encouragé par sa bien-aimée The Girl (Tracy Hitchings) et conseillé par The Tree (Paul Allison), va surmonter sa peur et affronter cette impitoyable créature.

Le rôle de The Jabberwock est tenu par un James Plumridge des plus convainquant avec ses postures mi-terrifiantes, mi-menaçantes. Bob Catley (Magnum), Tracy Hitchings (Landmarq) et Paul Allison sont eux aussi largement à la hauteur, chacun incarnant son personnage avec une grande crédibilité.

Deux voix complémentaires viennent s'ajouter à cet ensemble. Celle de Rick Wakeman himself lisant, par intermittence, des passages du texte de Lewis Carroll, et le chœur qui chante en latin ou en italien des extraits de la Divine Comédie de Dante. Il est composé de quelques invités prestigieux, notamment de Michelle Young (Glass Hammer), John Jowitt (IQ, Arena), Dave Wagstaffe (Landmarq) ou encore John Mitchell (Arena).

Les musiciens qui se tiennent aux côtés des deux claviéristes et compositeurs ne sont pas non plus des inconnus. A la basse, nous retrouvons Peter Gee (Pendragon), aux guitares Ian Salmon (Shadowland, Janison Edge), Peter Banks (Yes), Jon Jeary (Threshold), et, à la batterie, Tony Fernandez (Strawbs, Rick Wakeman).

Si la guitare occupe un espace non négligeable (jazzy sur Coming To Town, progressive sur Enlightenment), les claviers tiennent la première place et livrent un véritable concerto, notamment sur l'instrumental Shadows où ils expriment un mélange de peur et d'angoisse. En effet, toute une palette d'émotions en lien avec l'histoire est explorée. Par exemple, Tracy Hitchings est absolument fabuleuse dans A Glimmer Of Light sur lequel The Girl met à nu son amour pour The Boy afin de lui donner tout le courage nécessaire pour qu'il accomplisse à bien sa mission. Une version toute aussi intense interprétée par Agniezska Swita est disponible sur l'album de Caamora, Journey's End... An Acoustic Anthology

Avec Jabberwocky, Nolan & Wakeman réalisent un sans faute. Cet album est aussi plaisant à écouter tant pour sa richesse musicale que pour la qualité d'interprétation de ses musiciens et chanteurs. Chapeau bas, messieurs !

Musiciens


Bob Catley : chant
Tracy Hitchings : chant
James Plumridge : chant
Paul Allison : chant
Rick Wakeman  lecture

Clive Nolan : claviers, chœurs
Oliver Wakeman : claviers
Peter Gee : basse
Ian Salmon : guitare, basse
Peter Banks : guitares
Jon Jeary : guitare acoustique
Tony Fernandez : batterie

Chœurs : Michelle Young, Michelle Gulrajani, Suzanne Chenery, Sian Roberts, John Jowitt, Dave Wagstaffe, Donald Morrison, Ian Gould, John Michell, Tina Riley

Titres


01. Overture
02. Coming To Town
03. Dangerous World
04. The Forest
05. A Glimmer Of Light
06. Shadows
07. Enlightenment
08. Dancing Water
09. The Burgundy Rose
10. The Mission
11. Call To Arms
12. Finale

mercredi 6 janvier 2016

Caamora - Journey's End... An Acoustic Anthology (2008)

Caamora Journey's End
Caamora - Journey's End...
An Acoustic Anthology (2008)
2008 est une année faste pour la Diva Swita et le Maestro Nolan, tous deux membres éminents de Caamora. Après la parution de l'EP Embrace et de l'ambitieux She, ils livrent le dernier volet de leur incroyable épopée, Journey's End... An Acoustic Anthology

Ce double album de 2h20 est un véritable festin visant à satisfaire l’appétit des fans les plus insatiables. Il se compose d'inédits, d'extraits de concerts, de reprises variées et se termine par une interview du duo suivie d'un dernier titre caché. Le tout a été enregistré entre 2006 et 2008.

Avec Journey's End, Caamora propose à la fois un voyage dans le temps ("anthology") et dans l'espace ("journey").  

Non seulement de multiples morceaux de She sont repris comme The Veil, Closer ou The Bonding sur lequel Christina Booth a été invitée au chant principal, mais un retour vers le passé est proposé par une relecture du (très) riche répertoire de Clive Nolan. Ainsi, Agnieszka pose sa voix toute puissante sur un Sacrifice initialement chanté par Tracy Hitchings au sein du projet Strangers On A Train en 1990. Le splendide Horizons In Your Eyes, composé par Clive pour le premier album solo de cette même Tracy, From Ignorance To Ecstasy (1991), est repris avec la même intensité que la version originale, toujours par Agnieszka. Le tout aussi émouvant Father que chante Clive figure à l'origine sur l'album Mad As A Hatter (1997) de son ancien groupe Shadowland. Il est accompagné en toute simplicité à la guitare sèche par son guitariste, Ian Salmon. Arena qu'il a fondé avec l'ancien batteur de Marillion, Mike Pointer, est bien représenté avec State Of Grace du désormais classique The Visitor sorti en 1998, et Mea Culpa et Salamender, tous deux extraits de Contagion (2003).  Ses deux précédents opéras rock coécrits alors avec Oliver Wakeman ne sont pas en reste. Glimmer Of Light apparaît sur Jabberwocky (1999), et Shadow Of Fate sur son successeur, le encore meilleur The Hound Of The Baskervilles (2002). 

Ce voyage se poursuit dans des époques encore plus lointaines avec deux titres inédits jusque là. Le magnifique et très étrange In Aeternum, écrit et chanté en latin, évoque autant la Rome antique que l'époque médiévale. Cette incantation sur laquelle voix masculines et voix féminines se mêlent, rythmées par des percussions tribales, n'est pas sans rappeler le Dead Can Dance de l'album Aion. La plage suivante, Grunwald, chantée en polonais, est l'œuvre d'Agnieszka. Elle est sobrement accompagnée de Clive au piano et d'Hugh McDowell au violoncelle. Ce chant patriotique commémore la bataille du même nom qui s'est déroulée le 15 juillet 1410, entraînant la déroute de l'Ordre Teutonique face au royaume de Pologne-Lituanie. Cette victoire demeure encore aujourd'hui très présente dans la mémoire historique du peuple polonais. 

Journey's End est également un périple à travers les continents. Et, comme tout voyage, il est fait de rencontres inoubliables. Sur le Vieux Continent, le duo a donnée des représentations en Pologne, terre natale d'Agnieszka, en Angleterre où il a été rejoint sur scène par Christina Booth et le guitariste Mark Westwood, en Allemagne, en première partie de Galahad, et en Belgique, au fameux Spirit of 66 de Verviers. Dans le Nouveau Monde, il a parcouru la Bolivie où le spectacle She sera monté en 2010 grâce à l'aide d'investisseurs locaux et remportera un vif succès, le Chili où il a partagé la scène avec une grand figure du rock progressif de ce pays, Claudio Momberg, leader des groupes Subterra et SETI, et sa terre voisine, l'Argentine. La chanteuse Celina Berro Madero y a affronté dans un duel sans merci Agnieszka sur un Confrontation mémorable. 

Comme son nom l'indique, cet album est le dernier acte de Caamora dont le cœur demeure l'opéra rock She. Bien plus dépouillé, il vient avant tout éclairer sous un angle nouveau cette œuvre monumentale qui a aussi eu l'audace de faire entrer dans la lumière une jeune artiste talentueuse et prometteuse, encore inconnue il y a peu, Agnieszka Swita.

Musiciens


Agnieszka Swita : chant
Clive Nolan : piano, chant

Christina Booth : chant
Mark Westwood : guitares
Scott Higham : batterie
Claudio Momberg : claviers
José Luis Ramos : basse
Sebastian Medina : guitares, chant
Celina Berro Madero : chant
Gonzalo Paz : guitare électrique
Myung Jung : guitare acoustique
Hugh McDowell : violoncelle
Ian Salmon : guitare acoustique

Titres


1.01. Journey's End
1.02. So The Music Stops
1.03. Sacrifice
1.04. Covenant Of Fait
1.05. Embrace
1.06. Shadows Of Fate
1.07. The BOnding
1.08. Mea Culpa
1.09. Horizons In Your Eyes
1.10. The Eleventh Hour
1.11. Judgement
1.12. Murder
1.13. Resting Place
1.14. Invisible
1.15. Closer

2.01. Shadows
2.02. State Of Grace
2.03. Glimmer Of Light
2.04. The Veil
2.05. (I Can See Your) House From Here
2.06. Salamender
2.07. Confrontation
2.08. The Storm
2.09. Vigil
2.10. The Hermit
2.11. In Aeternum
2.12. Grunwald
2.13. Father
2.14. interview with Darren Redick  

samedi 2 janvier 2016

Caamora - She (2008)

Caamora She
Caamora - She (2008)
Il aura fallu quatre longues années de travail intense à Clive Nolan pour créer et finaliser ce monumental opéra rock. She est son nom. Il dure plus de deux heures et se divise en deux actes comportant chacun cinq scènes. Depuis 2006, trois EP ont annoncé sa parution : Closer, Walk On Water puis Embrace.  

L'histoire a été imaginée à partir du roman du même nom de l'écrivain britannique Henry Rider Haggard à qui l'on doit notamment "Les mines du roi Salomon" et les aventures d'Allan Quatermain. Parue initialement en 1887, la version française est disponible sous le titre "Elle" aux éditions Terre de brume. Ce livre a fortement marqué Clive dans son enfance, et, dans une interview, il a reconnu qu'elle l'avait influencé dans certaines compositions antérieures à son opéra rock.

Difficile de résumer cette adaptation en quelques lignes tellement les rebondissements sont nombreux. Sous le nom de She se cache la reine Ayesha qui attend depuis plus de 2000 ans la réincarnation de son amour perdu Kallikrates. Elle règne d'une main de fer sur une tribu cachée au cœur de l'Afrique. Un jour, deux explorateurs anglais, Leo et Holly, débarquent dans cette tribu. Une de ses membres, Ustane, tombe alors éperdument amoureuse de Leo. Malheureusement pour elle, Ayesha voit en lui son bien aimé Kallikrates. La confrontation entre les deux femmes devient vite inévitable, Ustane finit froidement assassinée. Afin de concrétiser leur union pour l'éternité, Ayesha persuade ensuite Leo de relever l'épreuve du "Feu de la vie" afin qu'il connaisse à son tour l'immortalité et demeure pour toujours à ses côtés. Malgré les appels à la prudence de Holly, Leo accepte. Le jour dit, la souveraine se jette la première dans les flammes. L'horreur est à son comble car le sortilège ne fonctionne plus pour elle et elle perd la vie dans d'épouvantables souffrances. Leo entre à son tour dans le brasier afin de la secourir, mais trop tard. Toutefois, les flammes lui donnent son immortalité. Il décide alors d'attendre la réincarnation de son amour perdu, Ayesha. "She never dies. She changes... that is all" - Henry Rider Haggard. 

Le casting sélectionné est des plus prestigieux. Clive Nolan, maître des claviers, tient le rôle principal de Leo. A noter qu'il a déjà réalisé deux albums dans le même esprit aux côtés d'Oliver Wakeman : Jabberwocky en 1999 suivi de The Hound Of The Baskervilles trois ans plus tard, en 2002. Bien que forts intéressants, ils n'atteignent pas le niveau de l'ambitieux She. Ayesha est jouée par la chanteuse polonaise Agnieszka Swita. Une once de son talent a déjà été entendue sur les trois précédents EP déjà mentionnés, mais là, il resplendit dans son intégralité sur l'ensemble de l'œuvre et semble ne connaître aucune limite. Christina Booth de Magenta crée elle aussi la surprise. Elle est carrément bluffante dans son interprétation d'Ustane. Et quand les deux rivales se retrouvent en duel sur Confrontation, nous assistons à un véritable feu d'artifice vocal, un des meilleurs moments de l'album. Enfin, Alan Reed de Pallas est le sage Holly qui assiste impuissant au funeste sort de son ami Leo. Clive et Alan ont déjà collaboré ensemble dans les années 90 au sein de Strangers On A Train, un des multiples projets de l'hyperactif Nolan. 

Afin d'enrichir sa musique et de lui apporter toutes les nuances nécessaires, Clive s'est entouré de musiciens  tout aussi talentueux que ses interprètes et provenant de différents horizons. Ainsi, le violoncelle de Hugh McDowell (Electric Light Orchestra) se frotte à la guitare de Mark Westwood (Neo) qui côtoie le hautbois d'Alaster Bentley du Birmingham Royal Ballet en compagnie du cor de Mark Kane. Basse et batterie sont respectivement jouées par John Jowitt (IQ, Arena) et Scott Higham (Pendragon). 

Œuvre majeure dans l'univers des musiques progressives de cette année 2008, She possède une particularité peu connue. C'est un des rares albums, avec Empires Never Last de Galahad, sur lequel apparaît Christina Booth sans son mentor Rob Reed. Nous avons déjà écrit combien son interprétation d'Ustane était fabuleuse. Depuis Home, elle a atteint une maturité vocale qu'elle met entièrement à profit ici. Ses lignes de chant, intense sur The Bonding, ingénieuse sur Rescue ou tout en émotion sur Closer demeurent parmi ses meilleures encore aujourd'hui.

Musiciens


Agnieszka Swita : chant
Clive Nolan : chant, claviers, orchestrations
Alan Reed : chant
Christina Booth : chant

Mark Westwood : guitares, chœurs
Alaster Bentley : hautbois
Mark Kane : cor
Hugh McDowell : violoncelle
John Jowitt : basse
Scott Higham : batterie, percussions, chœurs

Chœur

Titres


1.01. Overture  
1.02. The Storm
1.03. The Veil
1.04. Convenant Of Faith
1.05. Rescue
1.06. The Lost City
1.07. The Bonding
1.08. Ambush
1.09. Judgement
1.10. History
1.11. Confrontation
1.12. Vigil
1.13. Shadows

2.01. Fire Dance
2.02. Cursed
2.03. Closer
2.04. Disbelief
2.05. Murder
2.06. The Eleventh Hour
2.07. Resting Place
2.08. The Sands Of Time
2.09. Embrace The Fire
2.10. The Night Before
2.11. The Fire Of Life

vendredi 1 janvier 2016

Caamora - Embrace (2008)

Caamora Embrace
Caamora - Embrace (2008)
Embrace est la dernière mise en bouche offerte par Clive Nolan et Agnieszka Swita avant la parution du monumental et tant attendu opéra rock She

Cet EP, édité seulement à 1000 exemplaires, fait donc suite à Closer (2006) et à Walk On Water (2007). Tout comme ce dernier, il comporte quatre titres. 

Tout d'abord Embrace qui est proposé dans une version alternative à celle qui sera sur She. En effet, ce n'est pas Alan Reed qui tient le chant principal ici, mais Agnieszka dont l'interprétation est toute aussi riche et profonde. 

Resting Place, seul titre dépassant les six minutes, lui succède. Porté par la guitare de Mark Westwood et le chant lumineux d'Agnieszka, cette chanson est exactement la même que celle que l'on retrouvera dans l'opéra rock. 

Au contraire d'Eleventh Hour qui est offerte dans une version inédite, captée lors de la représentation du spectacle en Pologne. Le drame qui se joue sur scène est magistralement reproduit, toute la tension sous-jacente se retrouve intacte sur ce morceau clé.

Enfin, Invisible est finement interprété a cappella, toujours par une Agnieszka plus sublime que jamais. Cette version unique mérite à elle seule la possession de ce CD.

Alors ? Prêt à vous plonger maintenant dans She ?

Musiciens


Agnieszka Swita : chant
Clive Nolan : claviers, chant

Mark Westwood : guitares
Martin Bowen : guitares
Richard West : claviers
Steve Williams : claviers
John Jowitt : basse
Scott Higham : batterie

Titres


01. Embrace
02. Resting Place
03. The Eleventh Hour
04. Invisible

jeudi 31 décembre 2015

Magenta - Metamorphosis (2008)

Magenta Metamorphosis
Magenta - Metamorphosis (2008)
Courant musical fortement influencé par la science-fiction, le rock progressif est généralement décrit comme un voyage vers des mondes inconnus, vers un ailleurs merveilleux. Au contraire, avec Metamorphosis, quatrième album studio de Magenta, Rob Reed et les siens nous entraînent droit dans les Ténèbres. 

Centré sur la Mort, Metamorphosis navigue en effet sur les flots sombres du progressif et fait rejaillir une noirceur rarement entendue dans le rock depuis Joy Division et autres The Cure, au tout début des années 80.

The Ballad Of Samuel Layne ouvre cette danse macabre. Durant vingt minutes, Magenta nous narre l'histoire imaginaire de ce soldat au cœur de l'Enfer, dans les tranchées durant la Première Guerre mondiale. Nous sommes dans sa tête lorsqu'il reçoit l'ordre de partir au combat tout en sachant que ce sera le dernier, l'heure inéluctable de la fin étant désormais arrivée. Pendant ce temps, de l'autre côté de la Manche, sa fiancée prie pour son retour à travers le chant mélancolique de Christina. Gardant espoir, elle est encore loin de se douter que la Mort l'emportera comme des millions d'autres. 

Sans temps d'arrêt, arrive le morceau suivant, bien plus court (moins de quatre minutes). Il est marqué par la présence de Troy Donockley dont la cornemuse apporte à la fois une touche celtique et ésotérique. Prekestolen, c'est son nom, est en réalité une haute falaise située en Norvège, au-dessus d'un magnifique fjord. En 2000, un couple d'amoureux s'est jeté de celle-ci après avoir scellé un pacte diabolique pour en finir. La chanson raconte cette histoire vraie. 

Le morceau titre, Metamorphosis, nouvel épique dépassant les vingt-trois minutes, est la pièce maîtresse du disque. Christina, au sommet de son talent, livre une prestation brillante durant laquelle elle interprète un tueur en série schizophrène. Pris dans sa folie, il tatoue sur son corps ses différents crimes afin que l'être encore bon en lui puisse voir de quelles monstruosités il est capable. Au terme d'une lutte intérieure déchirante, il finit par se suicider, ultime voie vers la délivrance lui permettant de mettre un terme à ses propres horreurs.

Enfin, Blind Faith termine cette sombre galerie en s'interrogeant sur la vie après la mort. Ou, plus exactement, sur ce qui se passe lorsque, après une vie de certitude, le doute s'installe concernant l'au-delà promis, juste avant que la Mort n'arrive... 

Comme pour les albums précédents, la musique a été composée par Rob Reed et les paroles signées par son frère Steve. Cependant, par rapport à Live At The Point sorti cette même année, le line-up a été divisé par deux. Dan Fry et Alan Mason Jones ne sont plus là et Martin Rosser n'est crédité qu'en tant qu'invité. Le groupe est désormais resserré autour de Rob (basse, claviers, guitares, mandoline, flûte traversière, chœurs), Christina Booth (chant) et Chris Fry (guitare). Les autres instruments sont joués par des musiciens de session, comme le fidèle Tim Robinson à la batterie, présent sur les trois précédents albums (Revolutions, Seven, Home). Outre la présence exceptionnelle de Troy Donockley déjà indiquée, à signaler aussi la participation d'une ensemble à cordes qui apporte également une dimension supérieure à l'œuvre.

Comme beaucoup d'albums du courant progressif, cette œuvre se trouve intimement liée à son artwork. La pochette a été réalisée par Killustrations, société allemande connue notamment pour son impressionnant travaille sur les albums Storm Season et Signal To Noise de White Willow. Avec ce corps christique démembré et cette couleur rouge évoquant le ténébreux Pornography de The Cure, elle apporte une meilleure compréhension à ce disque étrange, sans en dévoiler pour autant toutes les énigmes.

Metamorphosis n'est pas qu'une simple nouvelle étape dans la carrière déjà riche de Magenta. Il marque la maturité enfin atteinte par ce groupe. Jusqu'alors, les influences passées comme celles de Mike Oldfield, Pink Floyd ou Renaissance étaient sans cesse recherchées dans leur musique. Avec ce nouveau disque, les trois musiciens ont non seulement trouvé leur son mais également un style qui leur est propre. Libérés de leurs liens, ils peuvent prendre leur envol devenant, à leur tour, une référence incontournable de la scène prog avec chanteuses aux côtés de Iona, Moslty Autumn et Landmarq. 



Musiciens


Christina Booth : chant
Rob Reed : guitares, basse, claviers, flûte, mandoline, chœurs
Chris Fry : guitare

Tim Robinson : batterie
Martin Rosser : guitare
Troy Donockley : uilleann pipes
Steff Rhys Williams : chœurs

Matthew Everett : violon
Helina Rees : violon
Claudine Cassidy : violoncelle
Abigail Blackman : violoncelle
Luise Evans : alto

Titres


01. The Ballad Of Samuel Layne
02. Prekestolen
03. Metamorphosis
04. Blind Faith

Bonus réédition 2013

05. A War Bride's Prayer (orchestral edit)
06. Metamorphosis (missing section)
07. Prekestolen (orchestral version)
08. Samuel Layne (orchestral edit)
09. Metamorphosis (single remix)

mercredi 30 décembre 2015

Magenta - Live At The Point 2007 (2008)

Magenta Live At The Point 2007
Magenta - Live At The Point 2007
(2008)
A la suite du concept-album Home (2006) puis de la compilation The Singles (2007), Magenta sort, en 2008, un double album intitulé Live At The Point 2007. Leur précédent disque en concert, Another Time... Another Place... datait de 2004.

Comme son nom l'indique, il a été enregistré le 23 novembre 2007 à The Point, petite salle de Cardiff, capitale du Pays de Galles. C'est cette ancienne église, transformée en théâtre en 2001, puis en salle de concert deux ans plus tard, qui figure en illustration, dans un décor chaotique, sur la pochette du disque. Réputée pour son acoustique excellente, elle devra néanmoins fermer ses portes courant 2009. Cet enregistrement demeure donc un des rares témoignages scéniques de ce lieu devenu mythique. 

La formation musicale de cette soirée exceptionnelle demeure une des meilleures que le groupe ait connu et connaîtra. Au chant, nous retrouvons bien évidemment Christina Booth, toujours aussi époustouflante. Elle est accompagnée aux claviers par Rob Reed, l'âme secrète de Magenta, et aux guitares par les fidèles disciples des maîtres David Gilmour et Steve Hackett, les bien nommés Chris Fry et Martin Rosser. La rythmique est quant à elle assurée avec brio par Dan Fry (basse), petit frère de Chris, et Alan Mason Jones (batterie). 

Côté répertoire, c'est un sans faute. La trame principale du petit dernier, Home, est reprise et les plages 4 à 11 du premier disque lui sont dédiées. Comme pour chacun de leurs concerts, l'instrumental Opus Three ouvre le set, suivi par un Speechless endiablé. On retrouve ces deux titres sur la récente compilation parue un an plus tôt. Les deux premiers albums ne sont pas oubliés. Trois titres de Seven sont interprétés : Envy, le déchirant Anger et un Sloth des plus "caméliens" avec son long solo de guitare final enivrant. Man The Machine, l'enchaînement Genetesis/The Warning et The White Witch, dernier morceau ensorcelant à souhait, représentent fièrement le tout premier album du groupe, Revolutions.

A l'écoute de ces deux disques, aucun doute ne subsiste, Magenta est aussi à l'aise sur scène qu'en studio. En moins d'une décennie, Reed et sa bande sont devenus le fer de lance d'une scène progressive renaissante avec chanteuses. La voix magique de Christina qui n'est pas sans rappeler celle toute aussi fantastique d'Annie Haslam de Renaissance, combinée au talent de Rob et confrontée à sa détermination sans faille, ont largement contribué à ce large succès doublé d'une reconnaissance bien méritée.

Musiciens


Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers, chant
Chris Fry : guitare
Martin Rosser : guitare
Dan Fry : basse
Alan Mason Jones : batterie

Titres


1.01. Opus Three
1.02. Speechless
1.03. Envy
1.04. Hurt
1.05. Moving On
1.06. The Journey
1.07. Towers Of Hope
1.08. Demons
1.09. Morning Sunlight
1.10. The Dream
1.11. The Visionary
1.12. Anger

2.01. Man The Machine
2.02. Genetesis/The Warning
2.03. Sloth
2.04. The White Witch (excerpt)

mardi 29 décembre 2015

The Reasoning - Dark Angel (2008)

The Reasoning Dark Angel
The Reasoning - Dark Angel (2008)
Un an à peine après la sortie de leur premier opus, The Reasoning revient avec un Dark Angel bien plus consistant. 

Cette fois-ci, la chanteuse Rachel, désormais appelée Cohen suite à son mariage avec Matthew, le cofondateur du groupe, a été impliquée dès l'origine de sa conception, ce qui n'avait pas été le cas à l'époque d'Awakening. Davantage présente sur le plan vocal, c'est elle qui ouvre l'album avec le puissant Dark Angel au refrain si accrocheur. Elle tient également le chant principal sur Sharp Sea, un futur classique en concert, avant de le partager avec Gareth Jones dans How Far To Fall et l'émouvant Breaking The 4th Wall sur lequel Dylan Thompson a sorti sa mandoline. 

Avec ce même Dylan, elle se retrouve en duo sur un Call Me God? électrique qui n'est pas sans rappeler Touchstone. Dylan et Gareth chantent en lead à leur tour respectivement sur In The Future et Absolute Zero. Puis, tous trois se retrouvent pour conclure l'album dans A Musing Dream, titre le plus long dépassant les neuf minutes, contrastant avec le court instrumental Serenity de moins de deux minutes.

Depuis Awakening, le line-up a connu une légère modification. Suite au départ du guitariste Lee Wright, Owain Roberts a été recruté. Avec le temps, il deviendra un des piliers du groupe avant de disparaître mystérieusement en mars 2012. Fan absolu de Megadeth, ce passionné de cyclisme a décidé d'apprendre à jouer de la guitare après avoir entendu pour la première fois le célèbre riff de Money For Nothing de Dire Straits. 

Ainsi, avec son arrivée, The Reasoning se divise en deux "camps", avec d'un côté les "metalleux-prog" comprenant Matthew, Dylan et Owain, et de l'autre, les "pop-prog" réunissant Rachel, Gareth et le batteur Vinden Wylde. Ensemble, ils contribuent à donner ce son si particulier à leur groupe qui se différencie ainsi de ses pairs comme Magenta ou Mostly Autumn. 

Grâce à ce Dark Angel au graphisme énigmatique signé Dylan Thompson, Rachel tourne définitivement la page Karnataka et, tout comme ses amis de Panic Room qui sortent leur premier album Visionary Position cette même année, elle regarde désormais droit devant elle. L'avenir lui appartient.  

Musiciens


Rachel Cohen : chant, percussions
Dylan Thompson : chant, guitares, mandoline, harmonica
Gareth Jones : chant, claviers
Matthew Cohen : basse
Owain Roberts : guitares
Vinden Wylde : batterie

Titres


01. Dark Angel
02. Sharp Sea
03. How Far To Fall
04. Serenity
05. Call Me God?
06. In The Future
07. Absolute Zero
08. Breaking The 4th Wall
09. A Musing Dream