Clive Nolan & Oliver Wakeman - Jabberwocky (1999) |
A la fois opéra rock et concept-album progressif, Jabberwocky est l'ancêtre de She qui paraîtra neuf ans plus tard. Clive Nolan, l'homme aux multiples projets (Arena, Pendragon, Shadowland, Strangers On A Train) s'est associé dans cette aventure à un certain Oliver Wakeman, encore peu connu jusqu'alors. Comme son nom l'indique, il s'agit bien du fil du grand Rick Wakeman, célèbre claviériste du groupe Yes.
Le parcours musical du jeune homme peut se résumer en trois grands temps. Dès l'âge de cinq ans, il apprend à jouer du piano. Sa carrière débute réellement en 1984 lorsqu'il participe pour la première fois à l'enregistrement d'un disque. Avec son frère Adam, il réalise les chœurs de la chanson Bedtime Stories sur l'album de leur père, Cost Of Living. En 1997, il sort son premier album solo, Heaven's Isle.
Jabberwocky est une histoire écrite par Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles) relatant les mésaventures du monstre du même nom. Afin de mettre fin à sa cruauté sans limite, The Boy (Bob Catley), encouragé par sa bien-aimée The Girl (Tracy Hitchings) et conseillé par The Tree (Paul Allison), va surmonter sa peur et affronter cette impitoyable créature.
Le rôle de The Jabberwock est tenu par un James Plumridge des plus convainquant avec ses postures mi-terrifiantes, mi-menaçantes. Bob Catley (Magnum), Tracy Hitchings (Landmarq) et Paul Allison sont eux aussi largement à la hauteur, chacun incarnant son personnage avec une grande crédibilité.
Deux voix complémentaires viennent s'ajouter à cet ensemble. Celle de Rick Wakeman himself lisant, par intermittence, des passages du texte de Lewis Carroll, et le chœur qui chante en latin ou en italien des extraits de la Divine Comédie de Dante. Il est composé de quelques invités prestigieux, notamment de Michelle Young (Glass Hammer), John Jowitt (IQ, Arena), Dave Wagstaffe (Landmarq) ou encore John Mitchell (Arena).
Les musiciens qui se tiennent aux côtés des deux claviéristes et compositeurs ne sont pas non plus des inconnus. A la basse, nous retrouvons Peter Gee (Pendragon), aux guitares Ian Salmon (Shadowland, Janison Edge), Peter Banks (Yes), Jon Jeary (Threshold), et, à la batterie, Tony Fernandez (Strawbs, Rick Wakeman).
Si la guitare occupe un espace non négligeable (jazzy sur Coming To Town, progressive sur Enlightenment), les claviers tiennent la première place et livrent un véritable concerto, notamment sur l'instrumental Shadows où ils expriment un mélange de peur et d'angoisse. En effet, toute une palette d'émotions en lien avec l'histoire est explorée. Par exemple, Tracy Hitchings est absolument fabuleuse dans A Glimmer Of Light sur lequel The Girl met à nu son amour pour The Boy afin de lui donner tout le courage nécessaire pour qu'il accomplisse à bien sa mission. Une version toute aussi intense interprétée par Agniezska Swita est disponible sur l'album de Caamora, Journey's End... An Acoustic Anthology.
Avec Jabberwocky, Nolan & Wakeman réalisent un sans faute. Cet album est aussi plaisant à écouter tant pour sa richesse musicale que pour la qualité d'interprétation de ses musiciens et chanteurs. Chapeau bas, messieurs !
Musiciens
Bob Catley : chant
Tracy Hitchings : chant
James Plumridge : chant
Paul Allison : chant
Rick Wakeman lecture
Clive Nolan : claviers, chœurs
Oliver Wakeman : claviers
Peter Gee : basse
Ian Salmon : guitare, basse
Peter Banks : guitares
Jon Jeary : guitare acoustique
Tony Fernandez : batterie
Chœurs : Michelle Young, Michelle Gulrajani, Suzanne Chenery, Sian Roberts, John Jowitt, Dave Wagstaffe, Donald Morrison, Ian Gould, John Michell, Tina Riley
Titres
01. Overture
02. Coming To Town
03. Dangerous World
04. The Forest
05. A Glimmer Of Light
06. Shadows
07. Enlightenment
08. Dancing Water
09. The Burgundy Rose
10. The Mission
11. Call To Arms
12. Finale