vendredi 13 novembre 2015

Barbara Dickson - Time & Tide (2008)

Barbara Dickson Time and Tide
Barbara Dickson - Time & Tide
(2008)
Après la parenthèse Nothing's Gonna Change My World, hommage aux quatre de Liverpool, Barbara Dickson revient, en 2008, avec un nouvel album, Time & Tide, petit frère de Full Circle qui, comme lui, a été produit par l'ami de toujours, Troy Donockley.

Entièrement dévoué à la voix de la chanteuse, Troy l'accompagne, comme à son habitude, avec un nombre impressionnant d'instruments : guitares (électrique et acoustique), flûtes (high et low whistles), uileann pipes, claviers, bodhran et bouzouki. Tous deux ont également convié le multi-instrumentiste américain Pete Zorn (saxophones, percussions, chœurs), le bassiste Brad Lang qui a joué auparavant avec des artistes aussi divers que Robbie Williams, Wishbone Ash, Ute Lemper, Ray Charles ou Roger Hodgson (ex-Supertramp), l'accordéoniste écossais Phil Cunningham et le Néerlandais Frank van Essen (violon, alto, percussions), représentant de la grande famille Iona, au même titre que son prédécesseur Terl Bryant sur Full Circle

Barbara a souhaité que cet album soit un pont entre le passé, le présent et le futur. Pour cela, elle a choisi de réinterpréter un certain nombre de chansons anciennes, de les réarranger grâce à l'aide de Troy afin de leur donner une nouvelle vie et de prolonger ainsi leur longévité. Il est possible de classer en deux catégories les morceaux sélectionnés avec, d'un côté, les vieilles chansons traditionnelles remontant à des temps immémoriaux, ou presque, et, de l'autre, les compositions plus récentes datant du XXe siècle. 

Les chansons traditionnelles sont au nombre de cinq. Lowlands Of Holland, reprise auparavant dans les années 70 par Steeleye Span, ouvre l'album. Rigs O'Rye tient une place particulière dans le cœur de Barbara car c'est la première chanson qu'elle a interprétée à la télévision. Ici, elle est accompagnée par le vibrant violon de Frank. Son interprétation de The Water Is Wide (Oh, Waly, Waly), vieille folk song écossaise devenue un classique, est absolument bouleversante. Avec Dream Angus, un hommage discret est rendu à la grande chanteuse de jazz Annie Ross dont c'était une des chansons préférées. Quant à Lady Franklin's Lament, ballade du XIXe siècle, elle est magnifiée par les chœurs conjuguées des deux chorales d'Ampleforth Abbey.

Quatre titres sont issus du répertoire contemporain. La très belle Disremember Me a été composée par Charlie Dore, actrice, chanteuse et ancienne partenaire musicale de Barbara. Cette artiste a également écrit pour Tina Turner, Céline Dion ou George Harrison. Gerry Goffin et Carole King, célèbres pour avoir placé une cinquantaine de titres en tête du top 40 américain dans les années 60, sont à l'origine de Goin' Back. Cette chanson a déjà été interprétée auparavant par The Byrds, Freddie Mercury, Marianne Faithfull, Phil Collins ou encore Diana Ross ainsi que The Pretenders. Inutile de préciser que la version de Barbara est, de loin, la meilleure... Archie Fisher, chanteur de folk écossais, est l'auteur de Witch Of The Westmerlands, dont l'histoire mélange  à la fois légendes et superstitions anciennes. Barbara  l'avait déjà jouée sur son album From The Beggar's Mantle, en 1971, avec ce même Archie à la guitare. Enfin, le disque se termine par un sourire. A l'origine, Smile était une simple musique de Charlie Chaplin pour son film Les Temps Modernes (1936). Ce n'est qu'en 1954 que deux Anglais, John Turner et Geoffrey Parsons, lui attribuèrent des paroles.

Le neuvième titre, Palm Sunday, est le seul inédit de l'album. Composé à quatre mains par le duo Dickson/Donockley, cette ballade, aux couleurs celtes des plus plaisantes, a tous les atouts pour devenir à son tour un classique dans le répertoire de l'artiste.

Grâce aux arrangements somptueux de Troy, Time & Tide n'est pas une œuvre passéiste. Au contraire, elle est bien ancrée dans son temps, et scrute l'avenir en toute confiance, sans se laisser perturber par une nostalgie envahissante. Tout comme Barbara Dickson qui, du haut de ses quarante années de carrière, se sent entièrement libre dans ses choix artistiques, ce qui lui permet de livrer le meilleur d'elle-même. L'entière communion de ces deux artistes, entourés de talentueux musiciens, a permis à ce nouveau disque d'éclore, puis de se hisser parmi les meilleurs albums de cette grande dame de la chanson britannique. 

Musiciens


Barbara Dickson : chant

Troy Donockley : guitares, uilleann pipes, whistles, claviers, bodhran, bouzouki, chœurs
Pete Zorn : saxophones, percussions, chœurs
Brad Lang : basse, contrebasse
Phil Cunningham : accordéon
Frank van Essen : violon, alto, percussions

Scola Cantorum et Scola Puellarum d'Ampleforth Abbey : chant

Titres


01. Lowlands Of Holland
02. Disremember Me
03. Rig O' Rye
04. Goin' Back
05. The Water Is Wide (Oh, Waly, Waly)
06. Dream Angus
07. Withch Of The Westmerlands
08. Lady Franklin's Lament
09. Palm Sunday
10. Smile

jeudi 12 novembre 2015

Joanne Hogg - Personal (2008)

Joanne Hogg Personal
Joanne Hogg - Personal (2008)
Presque dix ans après son premier album solo, Looking Into Light, Joanne Hogg revient avec Personal, un disque beaucoup plus intimiste. 

Alors que pour le précédent, elle n'avait conservé que son prénom comme nom d'artiste, cette fois-ci, elle signe de son nom complet. Cette assurance affichée se retrouve également dans la direction artistique qui, d'une certaine manière, rompt avec son passé. Ce n'est pas dans la vieille Europe que Joanne a enregistré son disque, ni dans des terres celtiques chargées de spiritualité, mais à Nashville, capitale de la country. Là-bas, notre chanteuse s'est entourée de musiciens de session comme Derri Daugherty, leader du groupe The Choir, ou Chris Donohue, célèbre pour avoir collaboré avec de grandes figures du rock telles que Tom Jones, Emmylou Harris, Robert Plant ou Elvis Costello. Quelques vieux compagnons de routes ont toutefois suivi la chanteuse dans son périple américain : Troy Donockley à la flûte, Frank van Essen aux percussions et Terl Bryant à la batterie.

Sur le plan musical déjà connu, nous retrouvons cette merveilleuse voix unique, mais c'est à-peu-près tout. Pour le reste, nous sommes très loin de l'univers de son groupe Iona, ou, même, de Looking Into Light. S'il fallait absolument rapprocher cette nouvelle œuvre de son travail passé, ce serait avec l'album New Irish Hymns 4 paru en 2005, réalisé avec Margaret Becker et Krisyn Getty.

Les chansons ont toutes été composées par Joanne en six semaines à partir du piano, comme l'illustre si bien la pochette. Les autres instruments se sont ensuite agrégés à cette base musicale lors de l'enregistrement qui a, lui aussi, été très rapide, trois jours environ. Il n'y a pas d'envolée progressive, ni de référence à la musique celtique, à l'exception de Dancing sur laquelle on peut entendre la discrète flûte irlandaise de Troy. En fait, il s'agit plutôt d'une collection de courte ballades évoquant la relation de l'artiste avec Dieu, ses longues réflexions et ses questionnement sur sa foi. Joanne se livre en toute sincérité, comme elle ne l'a jamais fait auparavant, et son chant, teinté de mysticisme, demeure des plus envoûtants sur More, I Felt Sad In Church Today, Waiting ou encore The Fire When You Delay

Dépassant à peine les quarante minutes, le bien nommé Personal présente une nouvelle facette artistique de Joanne Hogg. Cette chanteuse déroutante à généralement l'audace de se trouver là où on ne l'attend pas. que ce soit ici avec ce nouvel album, ou bien dans des bandes-son de jeux vidéos (XenogearsXenosaga) ou avec le jeune pianiste croate Maksim.

Musiciens


Joanne Hogg : chant, piano

Troy Donockley : low whistle
Frank van Essen : percussions
Terl Bryant : batterie
Ken Lewis : batterie
Chris Donohue : basse, guitare acoustique
Jeff Roach : claviers
Derri Daugherty : guitare électrique
Paul Nelson : violoncelle
Lisa Cochran : chœurs

Titres


01. More
02. Forgive Me (Song Of Compassion)
03. O Lord I'm Crying For Help (Psalm 34)
04. Waiting
05. The Fire When You Delay
06. Personal
07. Dancing
08. You Are My Strong Salvation (Psalm 27)
09. I Felt Sad In Church Today
10. Where Is Grace Hiding

mercredi 11 novembre 2015

Iona - Live In London (2008)

Iona Live In London
Iona - Live In London (2008)
Sobrement intitulé Live In London, Iona sort son troisième album en concert en 2008, après Heaven's Bright Sun (1997) et Woven Cord (1999). D'une durée approximative d'une heure quarante, il a été enregistré en novembre 2004, soit deux ans avant la parution de The Circling Hour. Afin d'expliquer cette publication tardive, on peut supposer qu'il s'agit d'un hommage discret au multi-instrumentiste Troy Donockley parti vers d'autres horizons, après plus d'une dizaine d'années de bons et loyaux services. Toutefois, si ce n'était pas l'intention première, Live In London n'en demeure pas moins le dernier disque du groupe avec Troy et, tout au long des titres qui se succèdent, ses instruments fétiches (cornemuse irlandaise, flûtes et bouzouki) n'ont jamais été mis autant en valeur.

Chaque album de ce genre est, en définitive, l'occasion de revisité le répertoire du groupe, et de se plonger dans son passé. Journey Into The Morn, sorti en 1995, est le disque le mieux représenté avec pas moins de quatre titres joués : Inside My Heart, au solo de guitare lumineux de Dave Bainbridge, digne héritier d'Andy Latimer, Encircling, chef d'œuvre musical absolu, Irish Day et Bi-Se I Mo Shuil Part 2, tous deux des invitations au voyage en terres celtes.

Les deux albums du nouveau millénaire, Open Sky et The Circling Hour, encore à paraître à ce moment-là, se retrouvent ex æquo avec trois titres chacun. Le désormais classique Woven Cord, porté par une rythmique d'enfer, ouvre admirablement le set. Il faut dire que Phil Barker à la basse et Frank van Essen aux batterie et percussions sont exceptionnels. Lui succède un Wave After Wave grandiose avec son introduction au violon jouée par ce même Frank, et chanté par une Joanne Hogg au sommet de son art. La verte Irlande est à nouveau conviée sur l'enchaînement Castlerigg / Reels. Le tout aussi celtique Wind Of The Lake laisse entendre le doux chant subtil de Troy, accompagné par Joanne, entre chaque solo de cornemuse, flûte et guitare électrique. L’envoûtant Factory Of Magnificient Souls devait donner son nom au futur nouvel album, mais "The Circling Hour" lui sera finalement préféré. Grâce à Strength, la voix de Joanne prend à nouveau toute son ampleur et c'est un pur régal.

Le passé lointain resurgit avec les extraits des albums Beyond These Shores et Iona. Treasure n'a pas pris une ride, Murlough Bay qui ferme le concert, est toujours aussi émotionnellement très fort, et Flight Of The Wild Groose demeure une pièce maîtresse du rock progressif digne des plus grands (Camel, Pink Floyd).  A cette incroyable collection vient s'ajouter l'inédit instrumental A Dhia Ghleigil joué par le duo Bainbridge / Donockley qui aurait eu toute sa place sur leur album commun When Worlds Collide

Un album de Iona, enregistré en studio ou sur scène, est une expérience unique. Live In London ne déroge pas à la règle. Les morceaux fleuves dépassant largement les dix minutes se marient à merveille avec les titres plus pop. Chaque musicien, animé d'une passion commune, livre une interprétation sans faute et c'est cette même flamme qui permet au groupe d'avoir ce son ainsi que cette atmosphère propres que l'on ne retrouve nulle part ailleurs.


Musiciens


Joanne Hogg : chant, claviers, guitare acoustique, percussions
Dave Bainbridge : guitares, claviers, bouzouki, programmation
Troy Donockley : uilleann pipes, low & tin whistles, bouzouki, guitare acoustique, chant
Phil Barker : basse
Frank van Essen : batterie, percussions, violon

Titres


1.01. Woven Cord
1.02. Wave After Wave
1.03. Inside My Heart
1.04. Wind Of The Lake
1.05. A Dhia Ghleigil
1.06. Factory Of Magnificent Souls

2.01. Encircling
2.02. Strengh
2.03. Treasure
2.04. Castlerigg / Reels
2.05. Irish Day
2.06. Bi-se I Mo Shuil Part 2
2.07. Flight Of The Wild Goose
2.08. Murlough Bay      

dimanche 8 novembre 2015

Caprice - Where You Go (2015)

Caprice Where You Go
Caprice - Where You Go (2015)
Et si la France avait (enfin) trouvé sa Patti Smith ou sa PJ Harvey ? Non pas sous la forme d'une unique chanteuse, mais sous celle d'un groupe, Caprice. 

Formé en 2006, en banlieue parisienne, par le guitariste Manu et le batteur François, Caprice s'est enrichi au fil des années avec les arrivées successives d'un second guitariste, Romain, de la chanteuse Hono(rine) et du bassiste Julien. Sous cette formation, stable depuis 2014, le groupe enchaîne les concerts et ne cesse de se perfectionner. En 2015, il sort son premier EP 5 titres, Where You Go, qui permet à tous ceux qui n'ont pas eu la chance de l'entendre en live, de le découvrir directement chez-soi, à domicile.

La première impression à son écoute est que toute l'énergie dégagée sur scène se retrouve intacte sur le disque. Rien n'a été perdu avec le passage en studio, bien au contraire. Puis, comme souvent, on cherche à rattacher ce que l'on écoute à ce que l'on connait déjà. Dès l'introduction de Dust, le premier morceau, la basse mélodieuse répondant à la froideur de la batterie évoque les grands couples rythmiques des années 80 comme Peter Hook/Stephen Morris (Joy Division, New Order), Steve Severin/Budgie (The Banshees) ou Andy Rourke/Mike Joyce (The Smiths). D'ailleurs, la guitare incisive de Romain n'est pas sans rappeler celle du Johnny Marr de la grande époque ou de Lenny Kaye, fidèle parmi les fidèles de Patti Smith. D'autres influences se laissent ressentir ça et là alors que les titres s'enchaînent. Impossible de ne pas penser à Noir Désir, une référence pour Manu, le principal compositeur, sur la chanson finale Et Caetera. Cette dernière a d'ailleurs la particularité d'être chantée intégralement dans la langue de Molière alors que pour les autres, la langue de Shakespeare a été préférée (à l'exception de quelques strophes d'un Hey You  proche de l'univers de PJ Harvey).

C'est d'ailleurs le chant féminin, d'une grande fraîcheur, qui attire le plus l'attention dans Caprice. Si la France a connu de très grandes chanteuses, parmi lesquelles Edith Piaf, Barbara ou Juliette Gréco, elles sont quasiment absentes de la scène rock. Catherine Ringer ou Muriel Moreno (époque Niagara) font figure d'exception. Où sont donc nos Janis Joplin, Patti Smith, Siouxsie Sioux, Chrissie Hynde, Deborah Harry ou PJ Harvey ? Hono et les siens réussiront-ils à s'imposer et à faire émerger un rock féminin made in France ? Sont-ils les précurseurs d'une nouvelle ère ? L'enjeu est de taille. Toutefois, une chose est sûre, avec Where You Go, Caprice est assurément sur la bonne voie. Vivement la suite !

Musiciens


Hono : chant
Manu : guitare, chant
Romain : guitare
Julien : basse
François : batterie

Titres


01. Dust
02. Queen Of Illusion
03. Where You Go
04. Hey You
05. Et Caetera

vendredi 6 novembre 2015

The Gathering - Sleepy Buildings (2004)

The Gathering Sleepy Buildings
The Gathering - Sleepy Buildings
(2004)
Sorti trois ans avant A Noise Severe, Sleepy Buildings de The Gathering est son total opposé.

Dans la forme d'abord, avec sa pochette sombre, obscure qui contraste avec celle de A Noise Severe sur laquelle se dégage de la scène une aura blanche. Si les deux disques sont des enregistrements en public, Sleepy Buildings est la captation d'un concert semi-acoustique donné à domicile, aux Pays-Bas, alors que A Noise Severe a été enregistré au Chili, avec tous les instruments bien branchés. De ce fait, le public n'est pas le même. En Hollande, il est confortablement assis dans des fauteuils, en position méditative face à un spectacle introspectif, alors qu'au Chili, c'est le déchaînement, il y a autant d'énergie sur scène que dans la foule. 

Le choix des titres diffère également. Alors que le set semi-acoustique a laissé de côté les deux dernières productions en date du groupe, l'EP Black Light District et l'album Souvenirs, et qu'il s'est aventuré dans la reprise de trois chansons de l'ère pré-Anneke van Giersbergen (The Mirror Waters et Stonegarden d'Always..., Like Fountains d'Almost A Dance), le concert du Chili revisite uniquement, mais de manière très complète, toute la période discographique avec la fabuleuse chanteuse. 

Car, en fin de compte, c'est elle, grâce à son extraordinaire voix, qui relie ces deux albums. Quelque soit le type de prestation choisie, cette voix cristalline si pure procure à foison frissons et autres plaisirs inavouables. Après son départ de The Gathering, elle gagnera encore en émotion et technicité. Elle n'est donc pas encore ici au summum de ses capacités. Pourtant, le résultat n'en demeure pas moins impressionnant.

Avec ses 72 minutes de musique, ses 14 titres dont la durée oscille entre 2'55'' pour l'inédit piano/voix Sleepy Buildings aux couleurs jazzy, et 9'08'' pour le majestueux Travel, Sleepy Buildings, l'album, est le parfait complément de A Noise Severe pour quiconque souhaitera avoir une vue d'ensemble sur la carrière de la formation hollandaise sans entrer dans le détail. Le yin et le yang en somme.

Musiciens


Anneke van Giersbergen : chant, guitare
Hans Rutten : batterie
René Rutten : guitares
Frank Boeijen : claviers
Hugo Prinsen Geerligs : basse

Titres


01. Locked Away
02. Saturnine
03. Amity
04. The Mirror Waters
05. Red Is A Slow Colour
06. Sleepy Buildings
07. Travel
08. Shrink
09. In Motion Part II
10. Stonegarden
11. My Electricity
12. Eléanor
13. Marooned
14. Like Fountains

mardi 3 novembre 2015

The Gathering - A Noise Severe (2007)

The Gathering A Noise Severe
The Gathering - A Noise Severe (2007)
Voilà, c'est fini ! Après treize ans de bons et loyaux services, Anneke van Giersbergen part voler de ses propres ailes et quitte la formation batave The Gathering qu'elle avait rejoint en 1994, à l'âge de 21 ans. 

Afin de marquer cet événement, le groupe, encore en proie au doute quant à son avenir, décide de sortir un double album live, A Noise Severe. Le disque, publié sur son propre label fondé en 1999, Psychonaut Records, est l'enregistrement d'un de leurs derniers concerts donné au Chili, à Santiago, le 24 mars 2007. L'intégralité du set a été conservée, soit 19 chansons qui couvrent toutes la période avec Anneke au chant.

De Mandylion paru en 1995, devenu un classique du metal atmosphérique, ont été joués Leaves, Eleanor, In Motions Part I et Strange Machines. On Most Surfaces et Third Chance sont issus de l'album suivant, Nighttime Birds (1997) sur lequel le metal cède discrètement sa place à plus de rock atmosphérique. Trois titres de How To Measure A Planet? (1999) sont à l'honneur : Liberty Bell, Probably Built In The Fifties et Travel en ultime rappel du concert. Avec le disque suivant, If_Then_Else (2000), The Gathering prenait encore une nouvelle orientation musicale en se rapprochant des musiques électroniques. L'envoutant Saturnine, porté par les chœurs des fans chiliens, en est l'unique prestation ici. L'EP Black Light District de 2002 n'est pas oublié avec la reprise du morceau éponyme dépassant allègrement le quart d'heure de musique torturée ininterrompue. Souvenirs, en 2003, marque un nouveau virage musical dirigé vers le trip rock, comme le rappellent si bien Even The Spirits Are Afraid et Monsters. Enfin, Home, la dernière pépite en date (2006), est le mieux représenté avec pas moins de cinq chansons : Shortest Day, In Between, Alone, A Noise Severe et Waking Hour

A Noise Severe, excellent complément au live semi-acoustique Sleepy Buildings paru trois ans plus tôt, rassemble tout ce qui est nécessaire en chaleur, énergie, plaisir et transpiration pour en faire un incontournable témoignage d'une époque à tout jamais révolue.

Musiciens


Anneke van Giersbergen : chant, guitare
Hans Rutten : batterie
Marjolein Kooijman : basse
Frank Boeijen : claviers
René Rutten : guitares

Titres


1.01. Shortest Day
1.02. In Between
1.03. Liberty Bell
1.04. Probably Built In The Fifties
1.05. Even The Spirits Are Afraid
1.06. Saturnine
1.07. Monsters
1.08. Alone
1.09. A Noise Severe
1.10. Leaves
1.11. Eleanor
1.12. In Motion Part I

2.01. Waking Hour
2.02. On Most Surfaces
2.03. Strange Machines
2.04. Adrenaline
2.05. Third Chance
2.06. Black Light District
2.07. Travel

dimanche 1 novembre 2015

Agua de Annique - Air (2007)

Agua de Annique Anneke van Giersbergen Air
Agua de Annique - Air (2007)
Agua de Annique, c'est Anneke van Giersbergen. Anneke van Giersbergen, c'est Agua de Annique. 

Trop timide après treize années passées au sein de la formation néerlandaise de doom metal / rock atmosphérique The Gathering, Anneke préfère s'abriter derrière un nom de groupe pour sortir son premier album solo, Air, en 2007. Elle s'entoure donc d'amis dont la présence la rassure, la conforte dans son choix difficile de tout plaquer et de repartir à zéro. 

A ses côtés, se trouve en première ligne son mari, le batteur Rob Snijders qui a joué auparavant avec Snowy White (Pink Floyd, Roger Waters, Thin Lizzy) à la fin des années 90, puis avec Celestial Season, groupe de heavy metal. Jacques de Haard, le bassiste, a également fait partie de ce combo néerlandais. La guitare, à la fois vive et aérienne, est tenue par Joris Dirks. Ensemble, ils forment le noyau dur de la nouvelle formation.

Toutefois, la direction musicale est bien assurée par Anneke qui signe seule paroles et musiques, à l'exception des splendides Sunken Soldiers Ball écrite par son amie Kristin Fjellseth, chanteuse du groupe norvégien Pale Forest, proche musicalement de The Gathering, qui participe également aux chœurs en tant qu'invitée, et Come Wander With Me. Cette délicate ballade a été spécialement composée pour l'épisode de La Quatrième Dimension du même titre diffusé en 1964. A l'époque, la chanson était interprétée par l'actrice Bonnie Beecher.

Conçu dans la précipitation, Air est un album brut, direct, dont la musique est, avant tout, au service de la fabuleuse voix de la chanteuse. Il est bon de rappeler que c'est en l'écoutant chanter à ses débuts, avec The Gathering, que Tuomas Holopainen a eu l'idée de créer son propre concept, Nightwish, dont la particularité aura d'avoir au chant principal une femme, en l'occurrence Tarja Turunen

Cependant, Air n'est pas un album de metal même si quelques titres comme Witnesses ou You Are Nice! peuvent s'en rapprocher. Les chansons sont courtes, entre deux et cinq minutes, proches d'un rock atmosphérique, d'une pop haut de gamme, lorgnant discrètement vers le progressif (cf Trail Of Grief et sa montée en puissance échelonnée). Beaucoup d'émotions se dégagent de cet ensemble, difficile de demeurer insensible à Day After Yesterday, Take Care Of Me, ou au déjà cité Come Wander With Me.

Derrière cette pochette plutôt de mauvais goût, se cache un trésor musical simple, mais efficace, qui n'a pas la prétention de révolutionner quoi que ce soit, mais juste d'offrir un bon moment en sa compagnie. Et c'est déjà beaucoup. 


Musiciens


Anneke van Giersbergen : chant, piano
Joris Dirks : guitares, chœurs
Rob Snijders : batterie, chœurs
Jacques de Haard : basse

Timothy Conroy : trompette
Heleen de Witte : flûte
Jon Anders Narum : guitare
Jeffrey Fayman : cordes (arrangements)
Kristin Fjellseth : chant

Titres


01. Beautiful One
02. Witnesses
03. Yalin
04. Day After Yesterday
05. My Girl
06. Take Care Of Me
07. Ice Water
08. You Are Nice!
09. Trail Of Grief
10. Come Wander With Me
11. Sunken Soldiers Ball
12. Lost And Found
13. Asleep  

vendredi 30 octobre 2015

Noche Escandinava II (2005)

Noche Escandinava II
Noche Escandinava II (2005)
En 2001, Tarja Turunen, chanteuse de Nightwish, quitte sa Finlande natale pour s'installer en Allemagne afin d'étudier à l'Université de Musique de Karlsruhe. Elle y développe alors le concept de la "Nuit scandinave" qui consiste à présenter des œuvres d'auteurs nordiques à un public de non initiés, sous une forme intimiste (piano et voix).

L'année suivante, en 2002, elle s'associe à la Finlandaise Marjut Paavilainen, à la Norvégienne Ingvild Storhaug et à la pianiste japonaise Izumi Kawakatsu qui, plus tard, jouera sur son album My Winter Storm (2007). Ensemble, elles organisent une mini-tournée au Chili et en Argentine logiquement baptisée "Noche Escandinava". A cette occasion, les trois sopranos interprètent des œuvres de compositeurs finlandais (Jean Sibelius, Oskar Merikanto, Leevi Madetoja), suédois (Ture Rangstrom, Sigurd von Koch), norvégien (Edvard Grieg), mais également allemands (Johannes Brahms, Richard Strauss, Felix Mendelssohn), autrichiens (Hugo Wolf, Gustav Malher) et espagnol (Manuel de Falla).

En 2004, une seconde édition de la "Noche Escandinava" est programmée. Cette fois-ci, Ingvild Storhaug laisse sa place au baryton finlandais Juha Koskela qui a, comme Tarja, étudié à l'Université de Musique de Karlsruhe. Leur récital donné au théâtre Margarita Xirgu de Buenos Aires le 24 avril 2004 est gravé sur disque. Ce témoignage unique paraîtra un an plus tard sous le titre Noche Escandineva II.

Comme le montre cet enregistrement, le répertoire sélectionné pour cette tournée ne comporte que des œuvres de compositeurs finlandais : Oska Merikanto (1868-1924), auteur du premier opéra écrit en finnois, Yrjö Kilpinen (1892-1959) connu pour ses mélodies composées à partir de poèmes nordiques, Erkki Melartin (1875-1937), héritier de Richard Wagner et de Gustav Malher, Jean Sibelius (1865-1957), le "compositeur national" dont Troy Donockley a mémorablement immortalisé son Finlandia sur son premier album solo, et Toivo Kuula (1883-1918) qui puisait son inspiration dans les légendes de son pays.

Sur scène, chaque artiste est seul avec la pianiste, ou en duo, comme dans Lailla Virvaliekin (Autrefois) Op. 96 de Sibelius sur lequel plane l'âme mystérieuse de la Russie éternelle. Seul Oi, Kiitos Sa Luojani Armollinen réunit au même moment nos trois chanteurs pour un final plein d'entrain.

Malgré le talent de chacun, la star de la soirée est indéniablement Tarja. Chacune de ses apparitions suscite un flot d'applaudissements enthousiastes. Aussi à l'aise et éblouissante dans un répertoire classique que metal, la charismatique chanteuse de Nightwish est décidément dotée d'un incroyable talent et elle le prouve à chacune de ses prestations.

Musiciens


Tarja Turunen : chant
Marjut Paavilainen : chant
Juha Koskela : chant
Izumi Kawakatsu : piano

Titres


01. Elämälle, Op. 93 N°4
02. Metsäkyyhkyset, Op. 47 N°1
03. Rukous, Op. 40 N°2
04. Kevätlinnuille Etelässä, Op. 11 N°1
05. Illalla, Op. 19 N°7
06. Laululle, Op. 52 N°3
07. Rannalta I, Op. 23 N°1
08. Minä Metsän Polkuja Kuljen, Op. 4 N°1
09. Tähtien Laulu, Op. 155 N°2
10. Svarta Rosor, Op. 36 N°1
11. Lastu Lainehilla, Op. 17 N°7
12. Säf, Säf Susa, Op. 36 N°4
13. Lailla Virvaliekin (Autrefois) Op. 96
14. Soittajapaimen
15. Hilu Hilu
16. Minun Kultani Kaunis On
17. Kesäyö Kirkkomaalla, Op. 6 N°1
18. Imadran Laulu, Op. 30c N°4
19. Aamulaulu, Op. 2 N°3
20. Syystunnelma, Op. 2 N°1
21. Myrskylintu, Op. 30 N°4
22. Soi Vienosti Murheeni Soitto, Op. 36 N°3
23. Soipa Kieli
24. Kun Päivä Paistaa, Op. 24 N°1
25. Oi, Kiitos Sa Luojani Armollinen

dimanche 25 octobre 2015

Tarja - Henkäys Ikuisuudesta (2006)

Tarja Henkäys Ikuisuudesta
Tarja - Henkäys Ikuisuudesta (2006)
Dans la grande tradition des albums de Noël (Eden's Bridge, Frank & Marlou van Essen, Mostly Autumn, Celtic Expressions Of Christmas), Tarja, un an à peine après son éviction de Nightwish, offre le sien à son public finlandais. 

En effet, Henkäys Ikuisuudesta ("Un souffle d'éternité") était, dans un premier temps, réservé au marché finlandais, d'où son titre en finnois. Certes, les fans de Nightwish ont dû être déroutés. Pas de gros riffs de guitare ici, ni d'envolées symphoniques, juste une musique ouatée débordant de générosité, en symbiose avec l'esprit magique de Noël. Seule Walking In The Air, comptine extraite du dessin animé pour enfants The Snowman, relie la diva à son ancien groupe. Cette chanson clôturait leur album Oceanborn (1998) et avait été interprétée sur le live From Wishes To Eternity (2001).

Aux côtés des chants traditionnels finlandais, sont parsemés des "classiques" comme Happy New Year d'Abba, Happy Christmas (War Is Over) de John Lennon, Ave Maria de Franz Schubert, ou encore Magnificat: Quia Respexit de Bach et Jouluyö, Juhlayö qui n'est autre que l'éternel Silent Night / Douce Nuit, Sainte Nuit. Seul le titre d'ouverture, la somptueuse ballade Kuin Henkäys Ikuisuutta, est une composition originale coécrite par Tarja elle-même.

Tarja avait depuis longtemps en tête ce projet. Son départ de Nightwish lui a donné l'opportunité de le mener à terme. Toutefois, étant donnée sa thématique particulière, Henkäys Ikuisuudesta ne peut être considéré comme son premier album solo, au contraire de My Winter Storm qui paraîtra l'année suivante. Il s'agit plutôt d'une parenthèse dans la carrière de la chanteuse, comme il y en aura de nombreuses autres. Tarja est bel et bien une artiste polymorphe, mystérieuse, dévoilant années après années les différentes facettes de son incommensurable talent. 

Musiciens


Tarja : chant

Esa Nieminen : piano, claviers
Sonja Fräki : piano
Kalevi Kiviniemi : orgue
Juha Lanu : guitares
Jetro Vainio : guitares, programmation
Ako Kiiski : basse
Sami Kuoppamäki : batterie, percussions
Heikki Hämäläinen : violon
Seppo Rautasuo : violon
Mauri Pietikäinen : alto
Outi Iljin : alto
Veli-Matti Iljin : violoncelle
Heikki Pohto : flûte, saxophone
Emilia Kauppinen : flûte
Johanna Aho : chœurs

Tapiola Choir

Titres


01. Kuin Henkäys Ikuisuutta
02. You Would Have Loved This
03. Happy New Year
04. En Etsi Valtaa, Loistoa
05. Happy Christmas (War Is Over)
06. Varpunen Jouluaamuna
07. Ave Maria
08. The Eyes Of A Child
09. Mökit Nukkuu Lumiset
10. Jo Joutuu Ilta
11. Marian Poika
12. Magnificat: Quia Respexit
13. Walking In The Air
14. Jouluyö, Juhlayö  

vendredi 23 octobre 2015

Nightwish - From Wishes To Eternity - Live (2001)

Nightwish From Wishes To Eternity
Nightwish - From Wishes To Eternity
(2001)
From Wishes To Eternity est le premier enregistrement live intégral du groupe de metal symphonique finlandais Nightwish. 

Fondé en 1996 par le claviériste Tuomas Holopainen, nourrit dans son enfance d'histoires fantastiques, Nightwish a à son actif trois albums studio lorsqu'il enregistre ce concert donné à Tampere, dans le sud de la Finlande, le 29 décembre 2000. Wishmaster, le dernier en date, est le mieux représenté sur scène avec pas moins de huit titres joués sur les quinze que compte From Wishes To Eternity

Dès l'ouverture, le groupe livre une version mémorable de The Kinslayer, chanson écrite suite à la fusillade sanglante dans l'établissement scolaire américain de Columbine situé dans le Colorado. Et c'est avec un Wishmaster de folie qu'il clôture son show. Entre les deux, déferle une puissance de feu d'enfer (dont The Paraoh Sails To Orion en duo avec Tapio Wilska, Sacrament Of Wilderness, Beauty & The Beast chanté avec Tony Kakko de Sonata Artica) entrecoupée de quelques moments d’accalmie qui frôlent le divin (Swanheart, Dead Boy's Poem, Walking In The Air). 

Sur scène comme en studio, Nightwish maîtrise son art. Grâce à ses musiciens talentueux tels le guitariste Emppu Vuorinen ou le batteur métronomique Jukka Nevalainen, à Tuomas, son leader et compositeur à l'imagination débordante, et à Tarja Turunen, sa grande prêtresse au souffle d'or, Nightwish est, en ce début de millénaire, en passe de devenir le leader incontesté du metal symphonique avec chanteuse en pleine effervescence, aux côtés de leurs contemporains néerlandais, Within Temptation. 

Musiciens


Tarja Turunen : chant
Tuomas Holopainen : claviers
Jukka Nevalainen : batterie
Emppu Vuorinen : guitare
Sami Vänskä : basse

Tapio Wilska : chant
Tony Kako : chant

Titres


01. The Kinslayer
02. She Is My Sin
03. Deep Silent Complete
04. The Pharaoh Sails To Orion
05. Come Cover Me
06. Wanderlust
07. Instrumental (Crimson Tide / Deep Blue Sea)
08. Swanheart
09. Elvenpath
10. FanatasMic Part 3
11. Dead Boy's Poem
12. Sacrament Of Wilderness
13. Walking In The Air
14. Beauty & The Beast
15. Wishmaster