dimanche 8 novembre 2015

Caprice - Where You Go (2015)

Caprice Where You Go
Caprice - Where You Go (2015)
Et si la France avait (enfin) trouvé sa Patti Smith ou sa PJ Harvey ? Non pas sous la forme d'une unique chanteuse, mais sous celle d'un groupe, Caprice. 

Formé en 2006, en banlieue parisienne, par le guitariste Manu et le batteur François, Caprice s'est enrichi au fil des années avec les arrivées successives d'un second guitariste, Romain, de la chanteuse Hono(rine) et du bassiste Julien. Sous cette formation, stable depuis 2014, le groupe enchaîne les concerts et ne cesse de se perfectionner. En 2015, il sort son premier EP 5 titres, Where You Go, qui permet à tous ceux qui n'ont pas eu la chance de l'entendre en live, de le découvrir directement chez-soi, à domicile.

La première impression à son écoute est que toute l'énergie dégagée sur scène se retrouve intacte sur le disque. Rien n'a été perdu avec le passage en studio, bien au contraire. Puis, comme souvent, on cherche à rattacher ce que l'on écoute à ce que l'on connait déjà. Dès l'introduction de Dust, le premier morceau, la basse mélodieuse répondant à la froideur de la batterie évoque les grands couples rythmiques des années 80 comme Peter Hook/Stephen Morris (Joy Division, New Order), Steve Severin/Budgie (The Banshees) ou Andy Rourke/Mike Joyce (The Smiths). D'ailleurs, la guitare incisive de Romain n'est pas sans rappeler celle du Johnny Marr de la grande époque ou de Lenny Kaye, fidèle parmi les fidèles de Patti Smith. D'autres influences se laissent ressentir ça et là alors que les titres s'enchaînent. Impossible de ne pas penser à Noir Désir, une référence pour Manu, le principal compositeur, sur la chanson finale Et Caetera. Cette dernière a d'ailleurs la particularité d'être chantée intégralement dans la langue de Molière alors que pour les autres, la langue de Shakespeare a été préférée (à l'exception de quelques strophes d'un Hey You  proche de l'univers de PJ Harvey).

C'est d'ailleurs le chant féminin, d'une grande fraîcheur, qui attire le plus l'attention dans Caprice. Si la France a connu de très grandes chanteuses, parmi lesquelles Edith Piaf, Barbara ou Juliette Gréco, elles sont quasiment absentes de la scène rock. Catherine Ringer ou Muriel Moreno (époque Niagara) font figure d'exception. Où sont donc nos Janis Joplin, Patti Smith, Siouxsie Sioux, Chrissie Hynde, Deborah Harry ou PJ Harvey ? Hono et les siens réussiront-ils à s'imposer et à faire émerger un rock féminin made in France ? Sont-ils les précurseurs d'une nouvelle ère ? L'enjeu est de taille. Toutefois, une chose est sûre, avec Where You Go, Caprice est assurément sur la bonne voie. Vivement la suite !

Musiciens


Hono : chant
Manu : guitare, chant
Romain : guitare
Julien : basse
François : batterie

Titres


01. Dust
02. Queen Of Illusion
03. Where You Go
04. Hey You
05. Et Caetera

vendredi 6 novembre 2015

The Gathering - Sleepy Buildings (2004)

The Gathering Sleepy Buildings
The Gathering - Sleepy Buildings
(2004)
Sorti trois ans avant A Noise Severe, Sleepy Buildings de The Gathering est son total opposé.

Dans la forme d'abord, avec sa pochette sombre, obscure qui contraste avec celle de A Noise Severe sur laquelle se dégage de la scène une aura blanche. Si les deux disques sont des enregistrements en public, Sleepy Buildings est la captation d'un concert semi-acoustique donné à domicile, aux Pays-Bas, alors que A Noise Severe a été enregistré au Chili, avec tous les instruments bien branchés. De ce fait, le public n'est pas le même. En Hollande, il est confortablement assis dans des fauteuils, en position méditative face à un spectacle introspectif, alors qu'au Chili, c'est le déchaînement, il y a autant d'énergie sur scène que dans la foule. 

Le choix des titres diffère également. Alors que le set semi-acoustique a laissé de côté les deux dernières productions en date du groupe, l'EP Black Light District et l'album Souvenirs, et qu'il s'est aventuré dans la reprise de trois chansons de l'ère pré-Anneke van Giersbergen (The Mirror Waters et Stonegarden d'Always..., Like Fountains d'Almost A Dance), le concert du Chili revisite uniquement, mais de manière très complète, toute la période discographique avec la fabuleuse chanteuse. 

Car, en fin de compte, c'est elle, grâce à son extraordinaire voix, qui relie ces deux albums. Quelque soit le type de prestation choisie, cette voix cristalline si pure procure à foison frissons et autres plaisirs inavouables. Après son départ de The Gathering, elle gagnera encore en émotion et technicité. Elle n'est donc pas encore ici au summum de ses capacités. Pourtant, le résultat n'en demeure pas moins impressionnant.

Avec ses 72 minutes de musique, ses 14 titres dont la durée oscille entre 2'55'' pour l'inédit piano/voix Sleepy Buildings aux couleurs jazzy, et 9'08'' pour le majestueux Travel, Sleepy Buildings, l'album, est le parfait complément de A Noise Severe pour quiconque souhaitera avoir une vue d'ensemble sur la carrière de la formation hollandaise sans entrer dans le détail. Le yin et le yang en somme.

Musiciens


Anneke van Giersbergen : chant, guitare
Hans Rutten : batterie
René Rutten : guitares
Frank Boeijen : claviers
Hugo Prinsen Geerligs : basse

Titres


01. Locked Away
02. Saturnine
03. Amity
04. The Mirror Waters
05. Red Is A Slow Colour
06. Sleepy Buildings
07. Travel
08. Shrink
09. In Motion Part II
10. Stonegarden
11. My Electricity
12. Eléanor
13. Marooned
14. Like Fountains

mardi 3 novembre 2015

The Gathering - A Noise Severe (2007)

The Gathering A Noise Severe
The Gathering - A Noise Severe (2007)
Voilà, c'est fini ! Après treize ans de bons et loyaux services, Anneke van Giersbergen part voler de ses propres ailes et quitte la formation batave The Gathering qu'elle avait rejoint en 1994, à l'âge de 21 ans. 

Afin de marquer cet événement, le groupe, encore en proie au doute quant à son avenir, décide de sortir un double album live, A Noise Severe. Le disque, publié sur son propre label fondé en 1999, Psychonaut Records, est l'enregistrement d'un de leurs derniers concerts donné au Chili, à Santiago, le 24 mars 2007. L'intégralité du set a été conservée, soit 19 chansons qui couvrent toutes la période avec Anneke au chant.

De Mandylion paru en 1995, devenu un classique du metal atmosphérique, ont été joués Leaves, Eleanor, In Motions Part I et Strange Machines. On Most Surfaces et Third Chance sont issus de l'album suivant, Nighttime Birds (1997) sur lequel le metal cède discrètement sa place à plus de rock atmosphérique. Trois titres de How To Measure A Planet? (1999) sont à l'honneur : Liberty Bell, Probably Built In The Fifties et Travel en ultime rappel du concert. Avec le disque suivant, If_Then_Else (2000), The Gathering prenait encore une nouvelle orientation musicale en se rapprochant des musiques électroniques. L'envoutant Saturnine, porté par les chœurs des fans chiliens, en est l'unique prestation ici. L'EP Black Light District de 2002 n'est pas oublié avec la reprise du morceau éponyme dépassant allègrement le quart d'heure de musique torturée ininterrompue. Souvenirs, en 2003, marque un nouveau virage musical dirigé vers le trip rock, comme le rappellent si bien Even The Spirits Are Afraid et Monsters. Enfin, Home, la dernière pépite en date (2006), est le mieux représenté avec pas moins de cinq chansons : Shortest Day, In Between, Alone, A Noise Severe et Waking Hour

A Noise Severe, excellent complément au live semi-acoustique Sleepy Buildings paru trois ans plus tôt, rassemble tout ce qui est nécessaire en chaleur, énergie, plaisir et transpiration pour en faire un incontournable témoignage d'une époque à tout jamais révolue.

Musiciens


Anneke van Giersbergen : chant, guitare
Hans Rutten : batterie
Marjolein Kooijman : basse
Frank Boeijen : claviers
René Rutten : guitares

Titres


1.01. Shortest Day
1.02. In Between
1.03. Liberty Bell
1.04. Probably Built In The Fifties
1.05. Even The Spirits Are Afraid
1.06. Saturnine
1.07. Monsters
1.08. Alone
1.09. A Noise Severe
1.10. Leaves
1.11. Eleanor
1.12. In Motion Part I

2.01. Waking Hour
2.02. On Most Surfaces
2.03. Strange Machines
2.04. Adrenaline
2.05. Third Chance
2.06. Black Light District
2.07. Travel

dimanche 1 novembre 2015

Agua de Annique - Air (2007)

Agua de Annique Anneke van Giersbergen Air
Agua de Annique - Air (2007)
Agua de Annique, c'est Anneke van Giersbergen. Anneke van Giersbergen, c'est Agua de Annique. 

Trop timide après treize années passées au sein de la formation néerlandaise de doom metal / rock atmosphérique The Gathering, Anneke préfère s'abriter derrière un nom de groupe pour sortir son premier album solo, Air, en 2007. Elle s'entoure donc d'amis dont la présence la rassure, la conforte dans son choix difficile de tout plaquer et de repartir à zéro. 

A ses côtés, se trouve en première ligne son mari, le batteur Rob Snijders qui a joué auparavant avec Snowy White (Pink Floyd, Roger Waters, Thin Lizzy) à la fin des années 90, puis avec Celestial Season, groupe de heavy metal. Jacques de Haard, le bassiste, a également fait partie de ce combo néerlandais. La guitare, à la fois vive et aérienne, est tenue par Joris Dirks. Ensemble, ils forment le noyau dur de la nouvelle formation.

Toutefois, la direction musicale est bien assurée par Anneke qui signe seule paroles et musiques, à l'exception des splendides Sunken Soldiers Ball écrite par son amie Kristin Fjellseth, chanteuse du groupe norvégien Pale Forest, proche musicalement de The Gathering, qui participe également aux chœurs en tant qu'invitée, et Come Wander With Me. Cette délicate ballade a été spécialement composée pour l'épisode de La Quatrième Dimension du même titre diffusé en 1964. A l'époque, la chanson était interprétée par l'actrice Bonnie Beecher.

Conçu dans la précipitation, Air est un album brut, direct, dont la musique est, avant tout, au service de la fabuleuse voix de la chanteuse. Il est bon de rappeler que c'est en l'écoutant chanter à ses débuts, avec The Gathering, que Tuomas Holopainen a eu l'idée de créer son propre concept, Nightwish, dont la particularité aura d'avoir au chant principal une femme, en l'occurrence Tarja Turunen

Cependant, Air n'est pas un album de metal même si quelques titres comme Witnesses ou You Are Nice! peuvent s'en rapprocher. Les chansons sont courtes, entre deux et cinq minutes, proches d'un rock atmosphérique, d'une pop haut de gamme, lorgnant discrètement vers le progressif (cf Trail Of Grief et sa montée en puissance échelonnée). Beaucoup d'émotions se dégagent de cet ensemble, difficile de demeurer insensible à Day After Yesterday, Take Care Of Me, ou au déjà cité Come Wander With Me.

Derrière cette pochette plutôt de mauvais goût, se cache un trésor musical simple, mais efficace, qui n'a pas la prétention de révolutionner quoi que ce soit, mais juste d'offrir un bon moment en sa compagnie. Et c'est déjà beaucoup. 


Musiciens


Anneke van Giersbergen : chant, piano
Joris Dirks : guitares, chœurs
Rob Snijders : batterie, chœurs
Jacques de Haard : basse

Timothy Conroy : trompette
Heleen de Witte : flûte
Jon Anders Narum : guitare
Jeffrey Fayman : cordes (arrangements)
Kristin Fjellseth : chant

Titres


01. Beautiful One
02. Witnesses
03. Yalin
04. Day After Yesterday
05. My Girl
06. Take Care Of Me
07. Ice Water
08. You Are Nice!
09. Trail Of Grief
10. Come Wander With Me
11. Sunken Soldiers Ball
12. Lost And Found
13. Asleep  

vendredi 30 octobre 2015

Noche Escandinava II (2005)

Noche Escandinava II
Noche Escandinava II (2005)
En 2001, Tarja Turunen, chanteuse de Nightwish, quitte sa Finlande natale pour s'installer en Allemagne afin d'étudier à l'Université de Musique de Karlsruhe. Elle y développe alors le concept de la "Nuit scandinave" qui consiste à présenter des œuvres d'auteurs nordiques à un public de non initiés, sous une forme intimiste (piano et voix).

L'année suivante, en 2002, elle s'associe à la Finlandaise Marjut Paavilainen, à la Norvégienne Ingvild Storhaug et à la pianiste japonaise Izumi Kawakatsu qui, plus tard, jouera sur son album My Winter Storm (2007). Ensemble, elles organisent une mini-tournée au Chili et en Argentine logiquement baptisée "Noche Escandinava". A cette occasion, les trois sopranos interprètent des œuvres de compositeurs finlandais (Jean Sibelius, Oskar Merikanto, Leevi Madetoja), suédois (Ture Rangstrom, Sigurd von Koch), norvégien (Edvard Grieg), mais également allemands (Johannes Brahms, Richard Strauss, Felix Mendelssohn), autrichiens (Hugo Wolf, Gustav Malher) et espagnol (Manuel de Falla).

En 2004, une seconde édition de la "Noche Escandinava" est programmée. Cette fois-ci, Ingvild Storhaug laisse sa place au baryton finlandais Juha Koskela qui a, comme Tarja, étudié à l'Université de Musique de Karlsruhe. Leur récital donné au théâtre Margarita Xirgu de Buenos Aires le 24 avril 2004 est gravé sur disque. Ce témoignage unique paraîtra un an plus tard sous le titre Noche Escandineva II.

Comme le montre cet enregistrement, le répertoire sélectionné pour cette tournée ne comporte que des œuvres de compositeurs finlandais : Oska Merikanto (1868-1924), auteur du premier opéra écrit en finnois, Yrjö Kilpinen (1892-1959) connu pour ses mélodies composées à partir de poèmes nordiques, Erkki Melartin (1875-1937), héritier de Richard Wagner et de Gustav Malher, Jean Sibelius (1865-1957), le "compositeur national" dont Troy Donockley a mémorablement immortalisé son Finlandia sur son premier album solo, et Toivo Kuula (1883-1918) qui puisait son inspiration dans les légendes de son pays.

Sur scène, chaque artiste est seul avec la pianiste, ou en duo, comme dans Lailla Virvaliekin (Autrefois) Op. 96 de Sibelius sur lequel plane l'âme mystérieuse de la Russie éternelle. Seul Oi, Kiitos Sa Luojani Armollinen réunit au même moment nos trois chanteurs pour un final plein d'entrain.

Malgré le talent de chacun, la star de la soirée est indéniablement Tarja. Chacune de ses apparitions suscite un flot d'applaudissements enthousiastes. Aussi à l'aise et éblouissante dans un répertoire classique que metal, la charismatique chanteuse de Nightwish est décidément dotée d'un incroyable talent et elle le prouve à chacune de ses prestations.

Musiciens


Tarja Turunen : chant
Marjut Paavilainen : chant
Juha Koskela : chant
Izumi Kawakatsu : piano

Titres


01. Elämälle, Op. 93 N°4
02. Metsäkyyhkyset, Op. 47 N°1
03. Rukous, Op. 40 N°2
04. Kevätlinnuille Etelässä, Op. 11 N°1
05. Illalla, Op. 19 N°7
06. Laululle, Op. 52 N°3
07. Rannalta I, Op. 23 N°1
08. Minä Metsän Polkuja Kuljen, Op. 4 N°1
09. Tähtien Laulu, Op. 155 N°2
10. Svarta Rosor, Op. 36 N°1
11. Lastu Lainehilla, Op. 17 N°7
12. Säf, Säf Susa, Op. 36 N°4
13. Lailla Virvaliekin (Autrefois) Op. 96
14. Soittajapaimen
15. Hilu Hilu
16. Minun Kultani Kaunis On
17. Kesäyö Kirkkomaalla, Op. 6 N°1
18. Imadran Laulu, Op. 30c N°4
19. Aamulaulu, Op. 2 N°3
20. Syystunnelma, Op. 2 N°1
21. Myrskylintu, Op. 30 N°4
22. Soi Vienosti Murheeni Soitto, Op. 36 N°3
23. Soipa Kieli
24. Kun Päivä Paistaa, Op. 24 N°1
25. Oi, Kiitos Sa Luojani Armollinen

dimanche 25 octobre 2015

Tarja - Henkäys Ikuisuudesta (2006)

Tarja Henkäys Ikuisuudesta
Tarja - Henkäys Ikuisuudesta (2006)
Dans la grande tradition des albums de Noël (Eden's Bridge, Frank & Marlou van Essen, Mostly Autumn, Celtic Expressions Of Christmas), Tarja, un an à peine après son éviction de Nightwish, offre le sien à son public finlandais. 

En effet, Henkäys Ikuisuudesta ("Un souffle d'éternité") était, dans un premier temps, réservé au marché finlandais, d'où son titre en finnois. Certes, les fans de Nightwish ont dû être déroutés. Pas de gros riffs de guitare ici, ni d'envolées symphoniques, juste une musique ouatée débordant de générosité, en symbiose avec l'esprit magique de Noël. Seule Walking In The Air, comptine extraite du dessin animé pour enfants The Snowman, relie la diva à son ancien groupe. Cette chanson clôturait leur album Oceanborn (1998) et avait été interprétée sur le live From Wishes To Eternity (2001).

Aux côtés des chants traditionnels finlandais, sont parsemés des "classiques" comme Happy New Year d'Abba, Happy Christmas (War Is Over) de John Lennon, Ave Maria de Franz Schubert, ou encore Magnificat: Quia Respexit de Bach et Jouluyö, Juhlayö qui n'est autre que l'éternel Silent Night / Douce Nuit, Sainte Nuit. Seul le titre d'ouverture, la somptueuse ballade Kuin Henkäys Ikuisuutta, est une composition originale coécrite par Tarja elle-même.

Tarja avait depuis longtemps en tête ce projet. Son départ de Nightwish lui a donné l'opportunité de le mener à terme. Toutefois, étant donnée sa thématique particulière, Henkäys Ikuisuudesta ne peut être considéré comme son premier album solo, au contraire de My Winter Storm qui paraîtra l'année suivante. Il s'agit plutôt d'une parenthèse dans la carrière de la chanteuse, comme il y en aura de nombreuses autres. Tarja est bel et bien une artiste polymorphe, mystérieuse, dévoilant années après années les différentes facettes de son incommensurable talent. 

Musiciens


Tarja : chant

Esa Nieminen : piano, claviers
Sonja Fräki : piano
Kalevi Kiviniemi : orgue
Juha Lanu : guitares
Jetro Vainio : guitares, programmation
Ako Kiiski : basse
Sami Kuoppamäki : batterie, percussions
Heikki Hämäläinen : violon
Seppo Rautasuo : violon
Mauri Pietikäinen : alto
Outi Iljin : alto
Veli-Matti Iljin : violoncelle
Heikki Pohto : flûte, saxophone
Emilia Kauppinen : flûte
Johanna Aho : chœurs

Tapiola Choir

Titres


01. Kuin Henkäys Ikuisuutta
02. You Would Have Loved This
03. Happy New Year
04. En Etsi Valtaa, Loistoa
05. Happy Christmas (War Is Over)
06. Varpunen Jouluaamuna
07. Ave Maria
08. The Eyes Of A Child
09. Mökit Nukkuu Lumiset
10. Jo Joutuu Ilta
11. Marian Poika
12. Magnificat: Quia Respexit
13. Walking In The Air
14. Jouluyö, Juhlayö  

vendredi 23 octobre 2015

Nightwish - From Wishes To Eternity - Live (2001)

Nightwish From Wishes To Eternity
Nightwish - From Wishes To Eternity
(2001)
From Wishes To Eternity est le premier enregistrement live intégral du groupe de metal symphonique finlandais Nightwish. 

Fondé en 1996 par le claviériste Tuomas Holopainen, nourrit dans son enfance d'histoires fantastiques, Nightwish a à son actif trois albums studio lorsqu'il enregistre ce concert donné à Tampere, dans le sud de la Finlande, le 29 décembre 2000. Wishmaster, le dernier en date, est le mieux représenté sur scène avec pas moins de huit titres joués sur les quinze que compte From Wishes To Eternity

Dès l'ouverture, le groupe livre une version mémorable de The Kinslayer, chanson écrite suite à la fusillade sanglante dans l'établissement scolaire américain de Columbine situé dans le Colorado. Et c'est avec un Wishmaster de folie qu'il clôture son show. Entre les deux, déferle une puissance de feu d'enfer (dont The Paraoh Sails To Orion en duo avec Tapio Wilska, Sacrament Of Wilderness, Beauty & The Beast chanté avec Tony Kakko de Sonata Artica) entrecoupée de quelques moments d’accalmie qui frôlent le divin (Swanheart, Dead Boy's Poem, Walking In The Air). 

Sur scène comme en studio, Nightwish maîtrise son art. Grâce à ses musiciens talentueux tels le guitariste Emppu Vuorinen ou le batteur métronomique Jukka Nevalainen, à Tuomas, son leader et compositeur à l'imagination débordante, et à Tarja Turunen, sa grande prêtresse au souffle d'or, Nightwish est, en ce début de millénaire, en passe de devenir le leader incontesté du metal symphonique avec chanteuse en pleine effervescence, aux côtés de leurs contemporains néerlandais, Within Temptation. 

Musiciens


Tarja Turunen : chant
Tuomas Holopainen : claviers
Jukka Nevalainen : batterie
Emppu Vuorinen : guitare
Sami Vänskä : basse

Tapio Wilska : chant
Tony Kako : chant

Titres


01. The Kinslayer
02. She Is My Sin
03. Deep Silent Complete
04. The Pharaoh Sails To Orion
05. Come Cover Me
06. Wanderlust
07. Instrumental (Crimson Tide / Deep Blue Sea)
08. Swanheart
09. Elvenpath
10. FanatasMic Part 3
11. Dead Boy's Poem
12. Sacrament Of Wilderness
13. Walking In The Air
14. Beauty & The Beast
15. Wishmaster

mardi 20 octobre 2015

Nightwish - End Of An Era (2006)

Nightwish End Of An Era
Nightwish - End Of An Era (2006)
Qu'il est loin le temps où Tuomas Holopainen, alors adolescent, songea à créer Nightwish, un soir de 1996, autour d'un feu de bois, dans un endroit perdu de sa Finlande natale. Neuf ans plus tard, le 21 octobre 2005, son groupe, en pleine gloire, se produit à l'Hartwall Areena d'Helsinki devant 12 000 personnes lors d'un concert mettant fin à une tournée internationale triomphale.

Toutefois, ce succès cache un drame en coulisse. En effet, le destin de Tarja Turunen, la charismatique chanteuse à la voix d'or, est scellé. A l'issue du spectacle, lui sera remise une lettre lui signifiant son éviction de Nightwish, groupe qu'elle avait rejoint dès sa formation, à la demande de son ami d'enfance, un certain Tuomas Holopainen.

En 2006, sort le bien nommé End Of An Era, témoignage de cette soirée doublement inoubliable présentant des musiciens alors au sommet de leur gloire réunis une dernière fois autour de leur chanteuse devenue une véritable diva. Dix-huit titres ont été gravés sur ce double album live. Aux côtés des huit morceaux du dernier album en date, Once, sont joués des classiques comme Wishmaster, Sleeeping Sun ou Bless The Child. Il n'y a pas à dire, Tarja, Tuomas (claviers), Emppu Vuorinen (guitare), Jukka Nevalainen (batterie) et Marco Hietala (basse, chant) sont en formes et offrent un spectacle à la hauteur de leur réputation, sans temps mort.

Avec le recul, il est également possible d'analyser ce End Of An Era comme le signe annonciateur du Nightwish post-Tarja.

Pour le première fois, Marco qui a rejoint la troupe en 2002, interprète seul un titre en intégralité. Son influence ne cesse de progresser, et va encore continuer par la suite. Sur Dark Passion Play (2007), il tiendra même le chant principal sur deux chansons. Ainsi, même s'il demeure prépondérant, le chant n'est plus le monopole de la seule chanteuse, une certaine polyphonie se laisse entendre.

De même, le morceau chanté par Marco est une reprise de Pink Floyd, High Hopes, un des meilleurs titres, si ce n'est le meilleur, de l'ère Gilmour. Ce choix est également synonyme de l'ouverture du groupe vers d'autres courants musicaux, ici le rock progressif. Style que Nightwish maîtrise déjà, il suffit d'écouter leur longue pièce entraînante, Ghost Love Score, pour en être convaincu. Les deux autres covers, The Phantom Of The Opera et Over The Hills And Far Away indiquent l'importance respective des influences classiques et hard FM. Plus que jamais, Tuomas et sa bande affichent ainsi leur volonté de ne pas se laisser enfermer dans la seule catégorie de metal symphonique.

Autre signe de cette recherche d'ouverture et d'enrichissement, la participation à la flûte et au chant de l'Amérindien John Two-Hawks sur deux titres, Stone People et Creek Mary's Blood. Ce retour aux sources vers une musique plus traditionnelle, plus folk va s'observer au fil des années à venir, notamment à travers la présence de plus en plus marquée de Troy Donockley, joueur de cornemuse et de flûtes irlandaises.

End Of An Era annonce donc à la fois la fin d'une époque, comme son titre l'indique, et le début d'une autre, celle avec Anette Olzon puis Floor Jansen. Tarja, de son côté, grâce à son expérience acquise durant ces neuf dernières années, va aussi aller de l'avant et se lancer dans une carrière solo au succès tout aussi mérité.

Musiciens


Tarja Turunen : chant
Tuoamas Holopainen : claviers
Emppu Vuorinen : guitare
Marco Hietala : basse, chant
Jukka Nevalainen : batterie

John Two-Hawks : chant, flûte

Titres


1.01. Dark Chest Of Wonders
1.02. Planet Hall
1.03. Ever Dream
1.04. Kinslayer
1.05. The Phantom Of The Opera
1.06. The Siren
1.07. Sleeping Sun
1.08. High Hopes
1.09. Bless The Child
1.10. Wishmaster

2.01. Slaying The Dreamer
2.02. Kuolema Tekee Taiteilijan
2.03. Nemo
2.04. Ghost Love Score
2.05. Stone People
2.06. Creek Mary's Blood
2.07. Over The Hills And Far Away
2.08. Wish I Had An Angel

samedi 17 octobre 2015

Tarja - My Winter Storm (2007)

Tarja My Winter Storm
Tarja - My Winter Storm (2007)
Bienvenue dans l'univers fantasmagorique de Tarja ! Telle une Reine Blanche sortie d'un conte des frères Grimm, la chanteuse finlandaise métamorphosée revient sur le devant de la scène avec un nouveau disque enchanteur. 

Successeur d'un album de reprises limité au marché finlandais, My Winter Storm ne comporte que des compositions originales, à l'exception d'un Poison emprunté à Alice Cooper. Entrecoupées d'interludes musicaux (Ite, Missa Est, Seeking For The Reign, The Escape Of The Doll, Sunset) renforçant cette ambiance à la fois fantastique et cinématographique, les chansons alternent entre ballades oniriques (The Reign, Boy And The Ghost, Calling Grace) et passages plus rythmés (My Little Phoenix, Die Alive, Ciaran's Well).

De son aventure avec Nightwish, l'essentiel a été préservé : sa voix lyrique unique qui donne à chacune de ses chansons une dimension à part. Avec My Winter Storm, le message est clair : Tarja prend en main sa carrière et, comme elle le clame dans son premier single, elle marche désormais seule (I Walk Alone). Ou presque car elle s'est entourée d'une équipe de musiciens internationaux pour mener à bien son projet. Participent donc des Allemands (Alex Scholpp, Torsten Stenzel), des Américains (Doug Wimbish de Living Coulour, Earl Harvin), un Suisse (Martin Tillman), une Japonaise (Izumi Kawakatsu), une Canadienne (Lili Haydin), un Brésilien (Kiko Loureiro d'Angra) et des Tchèques du Czech Film Orchestra and Choir. 

Mélange de metal, de pop-rock et de musique symphonique, My Winter Storm est un album très accessible visant la conquête d'une renommée mondiale. Toutefois, la Finlande natale de Tarja n'est pas oubliée avec la toute fragile Oasis interprétée dans sa langue maternelle. Deux ans après son éviction de Nightwish, Tarja est maintenant libérée de son passé. Ses anciens compagnons ayant pris une autre route avec une nouvelle chanteuse, elle poursuit de son côté son chemin, n'ayant plus rien à prouver, tout en regardant avec quiétude son avenir droit devant elle. 

Musiciens


Tarja : chant

Alex Scholpp : guitares
Torsten Stenzel : claviers, programmation
Doug Wimbish : basse
Earl Harvin : batterie

Martin Tillman : violoncelle
Lili Haydin : violon
Izumi Kawakatsu : piano
Kiko Loureiro : guitare acoustique
Kid Crazy : claviers
Tea Tähtinen : chœurs
Toni Turunen : chœurs
Daniel Presley : chœurs

Czech Film Orchestra and Choir

Titres


01. Ite, Missa Est
02. I Walk Alone
03. Lost Nothern Star
04. Seeking For The Reign
05. The Reign
06. The Escape Of The Doll
07. My Little Phoenix
08. Boy And The Ghost
09. Sing For Me
10. Oasis
11. Poison
12. Our Great Divide
13. Sunset
14. Damned And Divine
15. Die Alive
16. Minor Heaven
17. Ciaran's Well
18. Calling Grace

vendredi 16 octobre 2015

Nightwish - Dark Passion Play (2007)

Nightwish Dark Passion Play
Nightwish - Dark Passion Play (2007)
Dark Passion Play n'est pas une révolution dans la carrière du groupe finlandais Nightwish, c'est une évolution. Mais quelle évolution !

Le groupe a vu grand, très grand, suite au départ (forcé) de sa chanteuse historique, Tarja. D'une durée dépassant les 75 minutes et enregistré dans les mythiques studios d'Abbey Road, pas moins de 78 musiciens du London Session Orchestra ont participé à la partie symphonique de l'album, accompagnés par 42 chanteurs du Metro Voices conduits par Pip Williams. The Metro Voices est un chœur spécialisé dans la musique de films. On a pu l'entendre dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, Pirate des Caraïbes, Le 13e Guerrier ou encore dans la bande originale du jeu vidéo Xenosaga composée par Yasunori Mitsuda. 

Cette influence cinématographique est présente comme jamais dans la musique et la structure des morceaux. Par exemple, Meadows Of Heaven qui clôt l'album, est habillé comme un générique de fin de film, démarrant calmement avant de monter progressivement en puissance et en émotion avec le soutien inattendu d'un chœur gospel. Dark Passion Play est également traversé par des courants folks, thrash, pop et celtiques qui en font une œuvre d'une très grande richesse.

Deux arrivées dans la galaxie Nightwish marquent avant tout ce disque. L'un en fanfare, l'autre bien plus discrète mais tout aussi importante sur le long terme. 

En mars 2006, Nightwish se lance officiellement à la recherche d'une nouvelle chanteuse. Sur les 2000 démos reçues, seule une dizaine donneront lieu à des auditions. A leur issue, c'est Anette Olzon, chanteuse suédoise de 36 ans, qui aura la lourde tâche de succéder à Tarja et de donner un nouveau souffle au combo finlandais. L'intelligence de Tuomas Holopainen et des siens aura été de ne pas rechercher un ersatz de Tarja venant, comme elle, du classique. Anette est en premier lieu une talentueuse chanteuse pop éclectique qui a fait ses preuves dans un opéra rock suédois, au sein du groupe pop-rock Alyson Avenue et avec un tribute band consacré à Abba. En son temps, Marillion avait usé du même stratagème en sélectionnant Steve Hogarth pour succéder à l'inégalable Fish, leur premier chanteur. 

Si, comme il se doit, l'arrivée de la nouvelle frontwoman attire sur elle tous les projecteurs, il est intéressant de noter la première participation d'un autre musicien à un disque de Nightwish. Il s'agit de Troy Donockley en vacances de Iona depuis peu. En effet, Dark Passion Play marque le début d'une fructueuse collaboration régulière qui aboutira, en 2013, à son intégration officielle au sein de la formation. Grâce à ses instruments de prédilection, uilleann pipes et low whistles, Last Of The Wilds et The Islander s'envolent vers les cieux celtiques. Autre signe de changement, sur ce dernier titre ainsi que sur le très heavy Master Passion Greed, le bassiste Marco Hietala, à la voix masculine si particulière pour ne pas dire caverneuse, tient le chant principal pour la première fois dans un album studio. Il avait toutefois auparavant repris High Hopes de Pink Floyd sur le live End Of An Era.     

Autre curiosité, The Poet And The Pendulum qui ouvre l'album. D'une durée atteignant quasiment les 14 minutes, jamais le groupe n'avait composé un titre aussi long et aussi complexe. Ce festival de lumière est éblouissant d'un bout à l'autre par sa structure évolutive. Mention spéciale au jeune soprano Guy Elliott qui l'enrichi par sa seule voix féerique. A l'origine, ce morceau devait donnait son nom à l'album, mais, jugé peu accrocheur, un passage de son texte a finalement été préféré ("The morning dawned, upon his altar / Remains of the dark passion play").

Avec deux millions d'exemplaires vendus depuis sa sortie, dont 150 000 rien qu'en Finlande, Dark Passion Play est incontestablement un succès, Nightwish n'ayant jamais vendu autant. Pas moins de cinq singles en ont été extraits : Eva, troublante ballade se penchant sur le sort d'une jeune fille souffre douleur à son école, Amaranth, titre plus classique mêlant à la fois metal symphonique et pop-rock, Last Of The Wilds devenu Erämaan Viimeinen pour le marché finlandais, Bye Bye Beautiful aux sonorités heavy et rageuses, puis The Islander, seul titre de l'album sur lequel la guitare acoustique est reine. 

Suite au départ de Tarja Turunen en 2005, peu nombreux étaient ceux qui pensaient que Nightwish avait encore un avenir. Et personne n'aurait prédit un tel succès. Finalement, comme le disait Nietzche il y a plus d'un siècle dans son Crépuscule des Idoles, "tout ce qui ne tue pas rend plus fort".  

Musiciens


Anette Olzon : chant
Tuomas Holopainen : claviers
Emppu Vuorinen : guitares
Marco Hietala : basse, chant
Jukka Nevalainen : batterie

Guy Elliott : chant soprano
Tom Williams : second chant soprano
Nollaig Casey : violon celtique
Troy Donockley : uilleann pipes, low whistles, bodhran
Greg Knowles : cymbalum
Anthony Pleeth : violoncelle
Martin Loveday : violoncelle
Gavin Wright : violon

The London Session Orchestra
The Metro Voices

Titres


01. The Poet And The Pendulum
02. Bye Bye Beautiful
03. Amaranth
04. Cadence Of Her Last Breath
05. Master Passion Greed
06. Eva
07. Sahara
08. Whoever Brings The Night
09. For The Heart I Once Had
10. The Islander
11. Last Of The Wilds
12. 7 Days To The Wolves
13. Meadows Of Heaven