mardi 20 octobre 2015

Nightwish - End Of An Era (2006)

Nightwish End Of An Era
Nightwish - End Of An Era (2006)
Qu'il est loin le temps où Tuomas Holopainen, alors adolescent, songea à créer Nightwish, un soir de 1996, autour d'un feu de bois, dans un endroit perdu de sa Finlande natale. Neuf ans plus tard, le 21 octobre 2005, son groupe, en pleine gloire, se produit à l'Hartwall Areena d'Helsinki devant 12 000 personnes lors d'un concert mettant fin à une tournée internationale triomphale.

Toutefois, ce succès cache un drame en coulisse. En effet, le destin de Tarja Turunen, la charismatique chanteuse à la voix d'or, est scellé. A l'issue du spectacle, lui sera remise une lettre lui signifiant son éviction de Nightwish, groupe qu'elle avait rejoint dès sa formation, à la demande de son ami d'enfance, un certain Tuomas Holopainen.

En 2006, sort le bien nommé End Of An Era, témoignage de cette soirée doublement inoubliable présentant des musiciens alors au sommet de leur gloire réunis une dernière fois autour de leur chanteuse devenue une véritable diva. Dix-huit titres ont été gravés sur ce double album live. Aux côtés des huit morceaux du dernier album en date, Once, sont joués des classiques comme Wishmaster, Sleeeping Sun ou Bless The Child. Il n'y a pas à dire, Tarja, Tuomas (claviers), Emppu Vuorinen (guitare), Jukka Nevalainen (batterie) et Marco Hietala (basse, chant) sont en formes et offrent un spectacle à la hauteur de leur réputation, sans temps mort.

Avec le recul, il est également possible d'analyser ce End Of An Era comme le signe annonciateur du Nightwish post-Tarja.

Pour le première fois, Marco qui a rejoint la troupe en 2002, interprète seul un titre en intégralité. Son influence ne cesse de progresser, et va encore continuer par la suite. Sur Dark Passion Play (2007), il tiendra même le chant principal sur deux chansons. Ainsi, même s'il demeure prépondérant, le chant n'est plus le monopole de la seule chanteuse, une certaine polyphonie se laisse entendre.

De même, le morceau chanté par Marco est une reprise de Pink Floyd, High Hopes, un des meilleurs titres, si ce n'est le meilleur, de l'ère Gilmour. Ce choix est également synonyme de l'ouverture du groupe vers d'autres courants musicaux, ici le rock progressif. Style que Nightwish maîtrise déjà, il suffit d'écouter leur longue pièce entraînante, Ghost Love Score, pour en être convaincu. Les deux autres covers, The Phantom Of The Opera et Over The Hills And Far Away indiquent l'importance respective des influences classiques et hard FM. Plus que jamais, Tuomas et sa bande affichent ainsi leur volonté de ne pas se laisser enfermer dans la seule catégorie de metal symphonique.

Autre signe de cette recherche d'ouverture et d'enrichissement, la participation à la flûte et au chant de l'Amérindien John Two-Hawks sur deux titres, Stone People et Creek Mary's Blood. Ce retour aux sources vers une musique plus traditionnelle, plus folk va s'observer au fil des années à venir, notamment à travers la présence de plus en plus marquée de Troy Donockley, joueur de cornemuse et de flûtes irlandaises.

End Of An Era annonce donc à la fois la fin d'une époque, comme son titre l'indique, et le début d'une autre, celle avec Anette Olzon puis Floor Jansen. Tarja, de son côté, grâce à son expérience acquise durant ces neuf dernières années, va aussi aller de l'avant et se lancer dans une carrière solo au succès tout aussi mérité.

Musiciens


Tarja Turunen : chant
Tuoamas Holopainen : claviers
Emppu Vuorinen : guitare
Marco Hietala : basse, chant
Jukka Nevalainen : batterie

John Two-Hawks : chant, flûte

Titres


1.01. Dark Chest Of Wonders
1.02. Planet Hall
1.03. Ever Dream
1.04. Kinslayer
1.05. The Phantom Of The Opera
1.06. The Siren
1.07. Sleeping Sun
1.08. High Hopes
1.09. Bless The Child
1.10. Wishmaster

2.01. Slaying The Dreamer
2.02. Kuolema Tekee Taiteilijan
2.03. Nemo
2.04. Ghost Love Score
2.05. Stone People
2.06. Creek Mary's Blood
2.07. Over The Hills And Far Away
2.08. Wish I Had An Angel

samedi 17 octobre 2015

Tarja - My Winter Storm (2007)

Tarja My Winter Storm
Tarja - My Winter Storm (2007)
Bienvenue dans l'univers fantasmagorique de Tarja ! Telle une Reine Blanche sortie d'un conte des frères Grimm, la chanteuse finlandaise métamorphosée revient sur le devant de la scène avec un nouveau disque enchanteur. 

Successeur d'un album de reprises limité au marché finlandais, My Winter Storm ne comporte que des compositions originales, à l'exception d'un Poison emprunté à Alice Cooper. Entrecoupées d'interludes musicaux (Ite, Missa Est, Seeking For The Reign, The Escape Of The Doll, Sunset) renforçant cette ambiance à la fois fantastique et cinématographique, les chansons alternent entre ballades oniriques (The Reign, Boy And The Ghost, Calling Grace) et passages plus rythmés (My Little Phoenix, Die Alive, Ciaran's Well).

De son aventure avec Nightwish, l'essentiel a été préservé : sa voix lyrique unique qui donne à chacune de ses chansons une dimension à part. Avec My Winter Storm, le message est clair : Tarja prend en main sa carrière et, comme elle le clame dans son premier single, elle marche désormais seule (I Walk Alone). Ou presque car elle s'est entourée d'une équipe de musiciens internationaux pour mener à bien son projet. Participent donc des Allemands (Alex Scholpp, Torsten Stenzel), des Américains (Doug Wimbish de Living Coulour, Earl Harvin), un Suisse (Martin Tillman), une Japonaise (Izumi Kawakatsu), une Canadienne (Lili Haydin), un Brésilien (Kiko Loureiro d'Angra) et des Tchèques du Czech Film Orchestra and Choir. 

Mélange de metal, de pop-rock et de musique symphonique, My Winter Storm est un album très accessible visant la conquête d'une renommée mondiale. Toutefois, la Finlande natale de Tarja n'est pas oubliée avec la toute fragile Oasis interprétée dans sa langue maternelle. Deux ans après son éviction de Nightwish, Tarja est maintenant libérée de son passé. Ses anciens compagnons ayant pris une autre route avec une nouvelle chanteuse, elle poursuit de son côté son chemin, n'ayant plus rien à prouver, tout en regardant avec quiétude son avenir droit devant elle. 

Musiciens


Tarja : chant

Alex Scholpp : guitares
Torsten Stenzel : claviers, programmation
Doug Wimbish : basse
Earl Harvin : batterie

Martin Tillman : violoncelle
Lili Haydin : violon
Izumi Kawakatsu : piano
Kiko Loureiro : guitare acoustique
Kid Crazy : claviers
Tea Tähtinen : chœurs
Toni Turunen : chœurs
Daniel Presley : chœurs

Czech Film Orchestra and Choir

Titres


01. Ite, Missa Est
02. I Walk Alone
03. Lost Nothern Star
04. Seeking For The Reign
05. The Reign
06. The Escape Of The Doll
07. My Little Phoenix
08. Boy And The Ghost
09. Sing For Me
10. Oasis
11. Poison
12. Our Great Divide
13. Sunset
14. Damned And Divine
15. Die Alive
16. Minor Heaven
17. Ciaran's Well
18. Calling Grace

vendredi 16 octobre 2015

Nightwish - Dark Passion Play (2007)

Nightwish Dark Passion Play
Nightwish - Dark Passion Play (2007)
Dark Passion Play n'est pas une révolution dans la carrière du groupe finlandais Nightwish, c'est une évolution. Mais quelle évolution !

Le groupe a vu grand, très grand, suite au départ (forcé) de sa chanteuse historique, Tarja. D'une durée dépassant les 75 minutes et enregistré dans les mythiques studios d'Abbey Road, pas moins de 78 musiciens du London Session Orchestra ont participé à la partie symphonique de l'album, accompagnés par 42 chanteurs du Metro Voices conduits par Pip Williams. The Metro Voices est un chœur spécialisé dans la musique de films. On a pu l'entendre dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, Pirate des Caraïbes, Le 13e Guerrier ou encore dans la bande originale du jeu vidéo Xenosaga composée par Yasunori Mitsuda. 

Cette influence cinématographique est présente comme jamais dans la musique et la structure des morceaux. Par exemple, Meadows Of Heaven qui clôt l'album, est habillé comme un générique de fin de film, démarrant calmement avant de monter progressivement en puissance et en émotion avec le soutien inattendu d'un chœur gospel. Dark Passion Play est également traversé par des courants folks, thrash, pop et celtiques qui en font une œuvre d'une très grande richesse.

Deux arrivées dans la galaxie Nightwish marquent avant tout ce disque. L'un en fanfare, l'autre bien plus discrète mais tout aussi importante sur le long terme. 

En mars 2006, Nightwish se lance officiellement à la recherche d'une nouvelle chanteuse. Sur les 2000 démos reçues, seule une dizaine donneront lieu à des auditions. A leur issue, c'est Anette Olzon, chanteuse suédoise de 36 ans, qui aura la lourde tâche de succéder à Tarja et de donner un nouveau souffle au combo finlandais. L'intelligence de Tuomas Holopainen et des siens aura été de ne pas rechercher un ersatz de Tarja venant, comme elle, du classique. Anette est en premier lieu une talentueuse chanteuse pop éclectique qui a fait ses preuves dans un opéra rock suédois, au sein du groupe pop-rock Alyson Avenue et avec un tribute band consacré à Abba. En son temps, Marillion avait usé du même stratagème en sélectionnant Steve Hogarth pour succéder à l'inégalable Fish, leur premier chanteur. 

Si, comme il se doit, l'arrivée de la nouvelle frontwoman attire sur elle tous les projecteurs, il est intéressant de noter la première participation d'un autre musicien à un disque de Nightwish. Il s'agit de Troy Donockley en vacances de Iona depuis peu. En effet, Dark Passion Play marque le début d'une fructueuse collaboration régulière qui aboutira, en 2013, à son intégration officielle au sein de la formation. Grâce à ses instruments de prédilection, uilleann pipes et low whistles, Last Of The Wilds et The Islander s'envolent vers les cieux celtiques. Autre signe de changement, sur ce dernier titre ainsi que sur le très heavy Master Passion Greed, le bassiste Marco Hietala, à la voix masculine si particulière pour ne pas dire caverneuse, tient le chant principal pour la première fois dans un album studio. Il avait toutefois auparavant repris High Hopes de Pink Floyd sur le live End Of An Era.     

Autre curiosité, The Poet And The Pendulum qui ouvre l'album. D'une durée atteignant quasiment les 14 minutes, jamais le groupe n'avait composé un titre aussi long et aussi complexe. Ce festival de lumière est éblouissant d'un bout à l'autre par sa structure évolutive. Mention spéciale au jeune soprano Guy Elliott qui l'enrichi par sa seule voix féerique. A l'origine, ce morceau devait donnait son nom à l'album, mais, jugé peu accrocheur, un passage de son texte a finalement été préféré ("The morning dawned, upon his altar / Remains of the dark passion play").

Avec deux millions d'exemplaires vendus depuis sa sortie, dont 150 000 rien qu'en Finlande, Dark Passion Play est incontestablement un succès, Nightwish n'ayant jamais vendu autant. Pas moins de cinq singles en ont été extraits : Eva, troublante ballade se penchant sur le sort d'une jeune fille souffre douleur à son école, Amaranth, titre plus classique mêlant à la fois metal symphonique et pop-rock, Last Of The Wilds devenu Erämaan Viimeinen pour le marché finlandais, Bye Bye Beautiful aux sonorités heavy et rageuses, puis The Islander, seul titre de l'album sur lequel la guitare acoustique est reine. 

Suite au départ de Tarja Turunen en 2005, peu nombreux étaient ceux qui pensaient que Nightwish avait encore un avenir. Et personne n'aurait prédit un tel succès. Finalement, comme le disait Nietzche il y a plus d'un siècle dans son Crépuscule des Idoles, "tout ce qui ne tue pas rend plus fort".  

Musiciens


Anette Olzon : chant
Tuomas Holopainen : claviers
Emppu Vuorinen : guitares
Marco Hietala : basse, chant
Jukka Nevalainen : batterie

Guy Elliott : chant soprano
Tom Williams : second chant soprano
Nollaig Casey : violon celtique
Troy Donockley : uilleann pipes, low whistles, bodhran
Greg Knowles : cymbalum
Anthony Pleeth : violoncelle
Martin Loveday : violoncelle
Gavin Wright : violon

The London Session Orchestra
The Metro Voices

Titres


01. The Poet And The Pendulum
02. Bye Bye Beautiful
03. Amaranth
04. Cadence Of Her Last Breath
05. Master Passion Greed
06. Eva
07. Sahara
08. Whoever Brings The Night
09. For The Heart I Once Had
10. The Islander
11. Last Of The Wilds
12. 7 Days To The Wolves
13. Meadows Of Heaven

dimanche 11 octobre 2015

Caamora - Walk On Water (2007)

Caamora - Walk On Water
Caamora - Walk On Water (2007)
Un an après Closer, le duo Clive Nolan - Agnieszka Swita adopte le patronyme de Caamora pour son second EP qui annonce, à son tour, l'opéra rock She à paraître l'année suivante. 

Caamora est donc constitué uniquement du claviériste renommé et de la chanteuse d'origine polonaise. Les autres musiciens présents ne font pas partie du groupe. Du précédent mini-album, nous retrouvons le bassiste John Jowitt et le guitariste Marc Westwood. A la batterie, Scott Higham, ex-Shadowkeep et futur Pendragon, est le nouveau venu. Karl Groom qui vient d'effectuer un travail remarquable sur le dernier Galahad, Empires Never Last, s'occupe, avec Clive, de la production et du son.

A l'image de la pochette, réalisée par David Wyatt, les quatre titres du disque ont été composés à partir du piano qui en demeure l'élément central. Les chansons sont d'un format court, entre trois et cinq minutes. Il n'a donc pas de grandes envolées instrumentales, ce qui à l'avantage de laisser plus d'espace à la voix. 

Celle d'Agnieszka n'entre pas dans la catégorie des voix qui séduisent immédiatement comme peuvent l'être celles d'Heather Findlay ou de Christina Booth. D'avantage dans la technique que dans l'émotionnel, elle serait plutôt à rapprocher de celle de Tracy Hitchings (Landmarq) qui nécessite un temps d'adaptation, une écoute plus approfondie, avant d'être appréciée à sa juste valeur. Walk On Water permet donc à Agnieszka de s'épanouir pleinement et d'offrir ainsi un meilleur échantillon de son talent. 

Si Shadows apparaîtra par la suite sur She, le vigoureux Walk On Water qui a tout le potentiel d'un hit avec son refrain accrocheur, et I Can See Your House From Here, ballade efficace sur laquelle les guitares de Marc Westwood ont toutes leur place, demeureront des inédits, ce qui donne une réelle valeur ajoutée à ce disque. Invisible sera, quant à lui, repris dans une splendide version a cappella sur le prochain EP du groupe, Embrace, à paraître en 2008.

Musiciens


Agnieszka Swita : chant
Clive Nolan : claviers, chant

Marc Westwood : guitare
John Jowitt : basse
Scott Higham : batterie

Titres


01. Walk On Water
02. Shadows
03. I Can See Your House From Here
04. Invisible

samedi 10 octobre 2015

Touchstone - Discordant Dreams (2007)

Touchstone - Discordant Dreams
Touchstone - Discordant Dreams
(2007)
De Mad Hatters, il ne reste plus que Rob Cottingham (chanteur, claviériste, auteur, compositeur), Adam Hodgson (guitariste, compositeur, concepteur des très réussies pochette et livret) et Paul Moorghen (bassiste, choriste). En 2007, pour Discordant Dreams, leur premier vrai album, le groupe accueille un nouveau batteur, Al Melville, et, surtout, une nouvelle chanteuse, Kim Seviour, âgée de 22 ans. Avec l'arrivée de cette dernière, l'épopée Touchstone peut enfin commencer sérieusement. 

Kim, surnommée Elkie, est née en 1985, à Bath, dans le comté de Somerset, au sud-ouest de l'Angleterre. Jeune, elle s'est essayée à toute sorte d'instruments, mais c'est dans le chant qu'elle sent sa véritable vocation. A partir de 16 ans, elle collabore avec différents groupes locaux, puis décide de tenter sa chance à Londres, en 2006. C'est suite à une banale audition qu'elle est engagée au sein de Touchstone l'année suivante. 

Tout comme Heather Findlay aux débuts de Mostly Autumn sur l'album For All We Shared..., sa présence est encore discrète. Toutefois, elle ne cesse de se renforcer au fil des titres. Dans la première partie de Discordant Dreams, sa voix vient avant tout soutenir et renforcer le chant lead de Rob. Toutefois, à la sixième plage, un changement s'opère. Là, c'est elle qui tient le chant principal sur Shadow et ça dépote. Après le court Winter Coast Instrumental, elle s'impose à nouveau sur le délicat Ocean Down auquel succède Blacktide où elle se lâche et démontre toute sa puissance vocale. Avec Dignity, retour à l'équilibre entre les deux chanteurs principaux, ce qui permet à l'invité John Mitchell de s'exprimer pleinement dans un sensationnel solo de guitare. The Beggar's Song, pièce maîtresse de plus de onze minutes, clôt magistralement Discordant Dreams

Dans sa réédition de 2012, l'album compte deux titres supplémentaires en bonus enregistrés lors du High Voltage Festival de Londres, en 2010. Il n'y a eu que deux éditions de ce festival, une en 2010 et la seconde en 2011. Il avait pour ambition de réunir des artistes de la scène rock, métal et progressive. En 2010, Touchstone avait obtenu le privilège, et la délicate mission, d'ouvrir le set des groupes progressifs. Lui succédèrent ensuite Pendragon, Focus, Bigelf, Zappa Plays Zappa, Asia et Transatlantic. Le lendemain, ce furent leur cousin The Reasoning qui se retrouvèrent à la même place. 

Les deux titres retenus dans cette édition, Wintercoast et Strange Days, offrent une parfaite transition avec le prochain album à venir, Wintercoast, puisqu'ils en sont tous deux issus. Rendez-vous est donc donné dans deux ans, en 2009...

Musiciens


Rob Cottingham : chant, claviers
Kim Seviour : chant
Adam Hodgson : guitares
Paul Moorghen : basse, chœurs
Al Melville : batterie

John Mitchell : guitare

Titres


01. Intro
02. Discordant Dreams
03. Curious Angel
04. See The Light
05. Being Hannah
06. Shadow
07. Winter Coast Instrumental
08. Ocean Down
09. Blacktide
10. Dignity
11. The Beggar's Song

Bonus (2012)
12. Wintercoast
13. Strange Day

mercredi 7 octobre 2015

Galahad - Empires Never Last (2007)

Galahad - Empires Never Last
Galahad - Empires Never Last (2007)
2007 est une année faste pour Christina Booth. Non seulement Magenta obtient le prix de "meilleur groupe" de l'année, décerné tous les ans par le prestigieux Classic Rock Society, mais, sommet de sa consécration, elle reçoit également celui de la "meilleure chanteuse". Et comme si cela ne suffisait pas, Empires Never Last, le dernier né de Galahad, auquel elle a participé aux chœurs sur trois titres (De-Fi-Ance, Termination, Memories From An Africa Twin), est récompensé du prix, très convoité, de "meilleur album" de l'année. 

Il faut dire que cette reconnaissance est largement méritée tant cet album est époustouflant d'un bout à l'autre. Coproduit par Karl Groom (Threshold, Shadowland), aussi impliqué dans ce projet que l'était Bob Ezrin sur The Wall de Pink Floyd, Empires Never Last est un subtil mélange de rock progressif parsemé de métal et de musique électronique.

Stuart Nicholson, son chanteur, a su développer un chant caméléon à multiples facettes vivant chaque chanson, chaque passage tel un acteur, comme Fish a pu le faire avant lui. Fugazi ou Sunsets On Empire (encore une histoire d'empire...) ne sont pas loin. Si, à l'époque de ce dernier, notre chanteur écossais se demandait What Colour Is God?, Stu clame, non sans ironie teintée de folie, I Could Be God entrecoupé d'extraits du célèbre discours de Martin Luther King, "I Have A Dream".   

Le titre suivant, Sidewinter, avec ses claviers oppressants, sa guitare acérée sa basse puissante, sa batterie froide et son chant hypnotique, semble tout droit sorti d'un vieil album de Joy Division (époque Closer) ou de The Cure (Pornography, Disintegration). 

Lee Abraham, bassiste du groupe depuis 2005, est phénoménal sur Empires Never Last, chanson taillée pour la scène qui alterne moments calmes, presque jazzy, et fureur qui ne demande qu'à jaillir. Et puis arrive le septième et dernier titre, lui aussi éblouissant et chargé d'émotions, This Life Could Be My Last.... Il débute comme un vieux morceau des années 50 chanté par un crooner désabusé et se termine sur un somptueux solo de guitare effectué haut la main par Roy Keyworth, tout aussi inspiré que le claviériste Dean Backer et le batteur Spencer Luckman. 

Bien qu'existant depuis 1985, Galahad n'avait jamais publié jusqu'alors d'album aussi intense, aussi riche et aussi profond. A l'image de la pochette illustrant la prise du Reichstag par les Soviétiques en 1945 (à noter la substitution des tristement célèbres marteau et faucille du drapeau rouge par la lettre "G" de Galahad), son message, des plus limpides, sonne comme un avertissement : aucun empire, quel qu'il soit, n'est éternel. En revanche, qu'en est-il des œuvres d'art ? 

Musiciens


Roy Keyworth : guitar, mellotron, chœurs
Stuart Nicholson : chant
Spencer Luckman : batterie, percussions
Dean Backer : claviers, chœurs
Lee Abraham : basse, chœurs

Tina (Christina) Booth : chœurs
Tina Groom : chœurs
Sarah Quilter : chœurs
Karl Groom : guitares
Clive Nolan : dulcimer synthétique

Titres


01. De-Fi-Ance
02. Termination
03. I Could Be God
04. Sidewinder
05. Memories From An Africa Twin
06. Empires Never Last
07. This Life Could Be My Last...  

samedi 3 octobre 2015

Trippa - Sorry (2007)

Trippa - Sorry
Trippa - Sorry (2007)
Encouragé par le succès du dernier single de Magenta, Speechless, classé dès sa sortie dans le top 75 anglais, Rob Reed décide, en 2007, de compiler toutes les chansons de son ancien groupe Trippa sur un seul album, Sorry. A-t-il choisit ce titre pour s'excuser de ne pas l'avoir fait plus tôt ? Mystère...

Speechless est, en effet, une chanson écrite à l'époque pour le groupe Trippa. Cette formation a existé entre 1995 et 2000. Elle réunissait Rob Reed aux claviers, programmation, guitares, basse, Christina Booth au chant, Ryan Aston à la batterie et Rhiannon Stundon aux chœurs. Le CD 4 titres The Trippa EP demeurait jusqu'alors le seul témoignage existant de cette entité à vocation commerciale très vite tombée dans l'oubli. Pourtant, il s'agit du premier projet collaboratif pré-Magenta réunissant Rob et Christina. D'où tout son intérêt. Il est vrai que la chanteuse galloise avait fait quelques apparitions remarquées en 1994 sur l'album Pictures From The Other Side de Cyan, un autre groupe de Rob, mais sa participation s'était juste limitée aux chœurs et elle n'avait été nullement impliquée dans la conception des chansons. Avec Trippa, elle cosigne tous les titres. 

Sorry en compte seize composés dans les années 90, dont la version originale de Speechless et les quatre chansons de The Trippa EP, auxquels a été ajouté un bonus datant de 2007, Purify. Contrairement aux autres projets contemporains de Rob Reed comme Cyan, Ezra, The Fyreworks ou The Othello Syndrome, nous sommes très éloignés des terres progressives. Durant l'heure que dure le disque, se succèdent des chansons pop à l'influence cinématographique très marquée par John Barry et ses musiques des James Bond. D'ailleurs, le titre de la seizième plage, The Spy Who Got Away, en est l'exemple le plus évocateur. L'auditeur francophone se régalera particulièrement sur le torride Rendezvous (sic), chanté dans la langue de Molière par une Christina sensuelle aux airs de Françoise Hardy :"Dans un autre temps, nous serions (des) amants / Laisse moi t'emmener là / Ce n'est que (resic) un souspire (reresic) d'ici / En regardant le ciel / Nous tombons".  

Trippa est un véritable paradoxe dans la carrière de nos deux artistes. Se situant dans la filiation de Eurythmics, ils ont tout fait pour rechercher le succès immédiat, mais il n'ont trouvé que des portes closes auprès des maisons de disques. Ni le look éléctro-gothique de Christina (que l'on peut voir dans les photos du livret), ni les chansons pop efficaces bien ancrées dans l'air du temps de cette fin de siècle ne réussiront à leur faire signer un contrat. Bizarrement, ils rencontreront le succès (d'estime mais pas seulement) avec leur groupe suivant, Magenta, en jouant une musique de qualité complexe inscrite dans le courant progressif, style musical absent des médias dominants et souffrant d'une mauvaise presse auprès d'une soi-disante intelligentsia rock aussi ouverte d'esprit que les grandes majors de l'industrie musicale. Comme quoi, le monde n'est pas si mal fait...  

Musiciens


Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers, programmation, guitares, basse
Ryan Aston : batterie
Rhiannon Stundon : chœurs

Titres


01. Where Are You
02. Falling
03. Sunshine
04. Alone
05. Sorry
06. Never Gonna Be The Same
07. Speechless
08. Shattered
09. Crash
10. Rendezvous
11. Dreamtide
12. Strange Sensation
13. Whipping Post
14. Save Me With Your Love
15. Drowning
16. The Spy Who Got Away
17. Purify

vendredi 2 octobre 2015

Magenta - The Singles (2007)

Magenta - The Singles
Magenta - The Singles (2007)
Après trois albums studio, un live et une poignée d'EP, Magenta sort, en 2007, sa première compilation sobrement intitulée The Singles. Près de quatre-vingts minutes de musique pour onze titres sélectionnés auxquels ont été ajoutés trois bonus : Opus 3, instrumental ouvrant les concerts du groupe, Pride dans sa mouture d'origine intégrale et Sloth en version orchestrale grandiose avec piano et voix. 

Le but de Rob Reed était de réenregistrer avec la formation actuelle, celle de Home, tous les morceaux des EP Broken, I'm Alive et Night And Day pour les réunir sur un même disque.

Ainsi, Broken se trouve littéralement transformé grâce à sa nouvelle rythmique (Dan Fry à la basse et Alan Mason-Jones à la batterie). De même que Lemminkainen's Lament qui prend une ampleur inégalée jusqu'alors avec sa nouvelle orchestration. I'm Alive, à peine revisitée, demeure toujours aussi percutante. Grâce à la guitare acoustique de Chris Fry mariée en complète harmonie à la voix inimitable de Christina, Cold est magnifiée. Même si King Of The Sky a un peu perdu en intensité, cette chanson demeure toujours aussi dynamique et entraînante avec une Christina qui transmet tout son plaisir à l'interpréter. En revanche, peu de modifications ont été apportées à Call Me. A l'origine chantée par Annie Haslam, Night And Day est reprise ici par Christina qui se l'approprie magistralement. C'est également l'occasion d'entendre les flûtes celtiques et la cornemuse de Troy Donockley. Seul l'instrumental oldfieldien Essence Of Love a été conservé dans sa version d'origine. 

Anger n'est pas extrait d'un EP mais de l'album Seven. Il a également été revu et sa nouvelle version est nettement supérieure et émouvante à la version originale pourtant, elle aussi, d'une très grande qualité. Les trois guitaristes du groupe, Chris Fry, Martin Rosser et Rob Reed, ont même droit chacun à un solo. On retrouve Sunshine Saviour sur l'album Revolutions. Il s'agit de la dernière partie du morceau fleuve Children Of The Sun chantée à l'origine par Rob Reed. Cette onzième plage a été entièrement réenregistrée avec au chant principal Christina secondée aux harmonies vocales par le chanteur gallois Stephen Rhys Williams. Enfin, si Speechless est sorti sous forme de single en même temps que cette compilation, il s'agit en réalité d'un vieux titre composé par le duo Rob Reed/Christina à l'époque de Trippa, formation qui a précédé Magenta dans les années 90. Ce morceau a été repris par Elin Fflur dans les années 2000 avant de devenir un classique du groupe sur scène.   

The Singles n'est donc pas une simple compilation. C'est quasiment un album à part entière mis en œuvre par un perfectionniste, Rob Reed, désireux d'offrir à son public le meilleur. 

Musiciens


Rob Reed : claviers, guitare
Christina : chant
Chris Fry : guitares
Martin Rosser : guitares
Dan Fry : basse
Alan Mason-Jones : batterie

Troy Donockley : uilleann pipes, flûtes
Tim Robinson : batterie
Stephan Rhys Williams : chant

Titres


01. Speechless
02. Anger
03. Broken
04. Lemminkainen's Lament
05. I'm Alive
06. Cold
07. King Of The Skies
08. Call Me
09. Night And Day
10. Essence Of Love
11. Sunshine Saviour
12. Opus 3
13. Pride (Full Version)
14. Sloth (Orchestral Mix)        

mardi 29 septembre 2015

Dave Kilminster - Scarlet (2007)

Dave Kilminster - Scarlet
Dave Kilminster - Scarlet (2007)
Enfant, Dave Kilminster a d'abord appris à jouer du piano. Puis, il s'est mis à la guitare et, en 1991, il a gagné le concours de "guitariste de l'année" organisé par le magazine Guitarist. Les années suivantes, il enseigne à son tour la guitare dans de prestigieux établissements britanniques. Sa carrière prend une nouvelle direction à partir de 2002 lorsqu'il part en tournée avec Keith Emerson. En 2004, il participe à la réalisation de The Contact, premier album solo de sa compagne, Anne-Marie Helder. De 2006 à 2008, c'est la consécration, il joue aux côtés de Roger Waters sur scène lors de la série de concerts reprenant l'intégralité de The Dark Side Of The Moon.

C'est durant cette période que Dave entreprend d'enregistrer son premier album solo, Scarlet. A la rythmique, on retrouve deux vieilles connaissances avec lesquelles il a partagé la scène au sein du Keith Emerson Band, le batteur Pete Riley et le bassiste Phil Williams (Spandau Ballet, Kim Wilde, Roger Daltrey, Rick Wakeman...). Jamie Humphries le seconde à la guitare et le Lydian String Quartet fait quelques apparitions bienvenues. 

Même si on peut regretter qu'il n'ait pas fait de duo avec Anne-Marie Helder, celle-ci participe aux chœurs sur plusieurs titres dont Chance, prévue à la base pour être enregistrée avec le Keith Emerson Band, Brightest Star, ballade délicatement menée à la guitare acoustique, Liar, Liar sorte de mix entre The Police et B-52's, et Rain... (On Another Planet), titre très émouvant s'étendant sur près de dix minutes et se terminant par un magnifique solo de guitare. 

Scarlet est un album offrant toute une palette de chansons variées. Il peut s'écouter quelque soit l'humeur du moment : heureux, taciturne, pensif, romantique, énergique etc. A découvrir d'abord pour le jeu de guitare impressionnant de Dave plutôt que pour sa voix qui, sans être désagréable, n'est pas extraordinaire. 

Mécontent du mix original, Dave réédite le disque en 2012 sous l'appellation Scarlet - The Director's Cut. Aucun bonus ou titre supplémentaire n'a été ajouté, il s'agit simplement d'une remasterisation faisant sonner l'album exactement comme le souhaitait son créateur.

Dave Kilminster - Scarlet - The Director's Cut
Dave Kilminster - Scarlet -
The Director's Cut (2012)


Musiciens


Dave Kilminster : chant, guitares, claviers

Phil Williams : basse
Pete Riley : batterie
Jamie Humphries : guitares
Anne-Marie Helder : chœurs

Lydian String Quartet : cordes

Titres


01. Silent Scream
02. Static
03. Just Crazy
04. Angel
06. Big Blue
07. Brightest Star
08. Liar, Liar
09. Rain... (On Another Planet)
10. Harkness

dimanche 27 septembre 2015

The Reasoning - Awakening (2007)

The Reasoning - Awakening
The Reasoning - Awakening (2007)
En 2004, suite à sa rupture avec le bassiste Ian Jones, Rachel Jones décide de quitter Karnataka en pleine gloire ascendante, de se retirer du monde de la musique (à l'exception de quelques apparitions auprès de ses amis de Mostly Autumn) et de reprendre ses études. 

Cependant, un an après, elle accepte de sortir de sa "retraite" pour participer au ProgAID, projet humanitaire visant à aider les rescapés du tsunami qui s'est abattu sur l'Asie de Sud-Est. Lors de l'enregistrement du single All Around The World, elle fait la connaissance de Matthew Cohen, à la fois un des initiateurs du disque et bassiste de Magenta. C'est le coup de foudre immédiat.

Cette même année, Matthew quitte Magenta pour créer son propre groupe, The Reasoning. Dans Magenta, il était frustré de n'être qu'un exécutant à la solde du leader, Rob Reed. Désormais, en association avec Dylan Thompson, rencontré récemment en studio, il est maître de sa propre destinée. A ce premier noyau, viennent rapidement s'ajouter un second guitariste, Lee Wright, et le claviériste également chanteur, Gareth Jones qui avait joué auparavant avec Erasmus, autre ancien groupe de Matthew. Suite au départ du premier batteur, Vinden Wylde fait son entrée dans la nouvelle formation en 2006. 

Consciente de la qualité des démos réalisées en vue de l'enregistrement du premier album, Rachel, surmontant sa mauvaise expérience passée mélangeant à la fois vie privée et vie artistique, demande à intégrer The Reasoning fin 2006. La proposition est de suite acceptée. Impossible pour la formation naissante de passer à côté d'une telle aura si renommée dans le milieu progressif.

Awakening sort en 2007. 75 % des compositions proviennent du duo Cohen/Thompson. Gareth Jones, qui, précisons-le, n'a aucun lien familial avec Rachel, apporte des parties de piano et quelques mélodies vocales. Rachel ajoute elle aussi certaines mélodies vocales, complète des paroles et proposent des idées sur l'utilisation des voix. 

Car c'est là l'originalité première du groupe et d'Awakening en particulier : l'utilisation de trois voix au chant principal. Deux chants masculins, celui de Dylan, grave, puissant, très "Peter Gabriel", celui de Gareth à la voix suave, plus pop que rock, et un chant féminin féerique, éthéré, celui de Rachel. Ce surprenant mélange fonctionne à merveille, chacun se complétant, se répondant tout en conservant sa particularité. 

D'un point de vue musical, le style est plus proche de Touchstone, autre nouveau groupe contemporain, que de Magenta ou Karnataka, même si des accointances subsistent. N'oublions pas que Matthew est un fan d'Iron Maiden et que les groupes de hard des seventies comme Deep Purple, Balck Sabbath ou Led Zeppelin l'ont beaucoup influencé dans sa jeunesse. Toutefois, The Reasoning ne s'éloigne pas pour autant des terres progressives, et le splendide solo de guitare de Steve Rothery (Marillion) sur Within Cold Glass est là pour le rappeler à qui en douterait. Le violon de Liz Prendergast sur ce même dernier titre, fait lui écho aux influences celtiques, de même que le très mélodique Sacred Shape que n'aurait pas renié Mostly Autumn. Dernière influence marquante, celle de Pink Floyd qui se manifeste à moult reprises, dont sur Aching Hunger que l'on pourrait facilement attribué à Karnataka, époque Delicate Flame Of Desire.  

Grâce à ce subtil mélange de voix, à ses mélodies raffinées et à ses textes mystiques (Chasing Rainbows), spirituels (Sacred Shape) ou philosophiques (Fallen Angels), The Reasoning réussit le tour de force de rendre ce premier album passionnant d'un bout à l'autre. La pochette magnifique, digne des meilleures du rock progressif, contribue largement à créer ce nouvel univers musical qui ne demande qu'à être développé.     

Musiciens


Rachel Jones : chant, percussions
Gareth Jones : chant, claviers
Dylan Thompson : chant, guitares
Lee Wright : guitares
Matthew Cohen : basse
Vinden : Wylde : barrerie

Titres


01. Awakening
02. Chasing Rainbows
03. Playing The Game
04. Aching Hunger
05. Sacred Shape
06. Fallen Angels
07. Shadow Of The Mind
08. Within Cold Glass