lundi 13 avril 2015

Troy Donockley & Dave Bainbridge - When Worlds Collide (2005)

Troy Donockley & Dave Bainbridge - When Worlds Collide (2005)
Troy Donockley & Dave Bainbridge -
When Worlds Collide (2005)
Après un From Silence teinté de mysticisme, Dave Bainbrigge et Troy Donockley de Iona reviennent une nouvelle fois avec un album très intimiste, When Worlds Collide. Comme précédemment, nos deux musiciens font chacun preuve de virtuosité et de complémentarité. Outre ses instruments traditionnels comme les uilleann pipes, les whistles ou la guitare, Troy dévoile ses talents de chanteur sur trois titres (The Great Silkie Of Sules Skerry, When Worlds Collide et Edge Of The World). C'est un vrai délice d'entendre cette voix à la fois suave et généreuse que l'on avait déjà découvert furtivement sur son album The Pursuit Of Illusion. Dave demeure légèrement plus en retrait que son acolyte, mais marque bien sa présence et les esprits avec son solo de guitare électrique inattendu sur le final de Edge Of The World ou sur l'instrumental tout au piano, Unconscious

Côté répertoire, When Worlds Collide offre à la fois des compositions personnelles et des reprises de musique traditionnelle. Le morceau d'ouverture, The Great Silkie Of Sules Skerry, est une sombre ballade originaire des îles Shettland que Troy avait déjà interprété sur l'album Ravenchild de Maddy Prior. D'ailleurs, dans le livret du CD, il n'a pas oublié de remercier cette dernière ainsi que son autre complice Barbara Dickson, elle aussi grande dame de la chanson folk britannique. Edge Of The World, habituellement chanté par Joanne Hogg, est extrait de l'album Beyond These Shores de Iona paru en 1993, et la pièce Bi-Se I Mo Shuil - Part 1, uniquement jouée ici par Dave à la guitare acoustique accompagnée de légères nappes de claviers, ouvre l'album suivant, Journey Into The Morn. Deux titres sont issus des albums solos de Troy : Conscious de The Pursuit Of Illusion est un des sommet de ce disque où nos deux musiciens rappellent à ceux qui auraient éventuellement oublié qu'ils sont avant tout des musiciens de rock progressif, et Tunnels, le dernier titre, provient de The Unseen Stream.      

Présentant à la fois des morceaux issus de sessions live ou d'enregistrements studio, ce nouvel album est un excellent complément à son prédécesseur, From Silence. Moins expérimental que ce dernier, il n'en demeure pas moins une œuvre sur laquelle nos deux musiciens ont laissé libre cours à leur imagination, ouvrant grand les portes à leur sensibilité artistique. Ce travail s'inscrit donc, sans la moindre hésitation, dans la droite lignée de leurs œuvres solos respectives ainsi que dans l'univers musical de Iona, dont le dernier album, Open Sky, remonte déjà à cinq longues années. 

Musiciens


Troy Donockley : chant, guitares, bouzouki, claviers, percussions, uilleann pipes, low whistle
Dave Bainbridge : chœurs, claviers, guitares

Titres


01. The Great Silkie Of Sules Skerry
02. Trip To Athlone / The Handsome Young Maidens
03. When Worlds Collide
04. Greenfields Of Canada
05. Edge Of The World
06. Be-Si I Mo Shuil - Pert 1
07. Unconscious (Piano Solo)
08. Conscious
09. The Blacksmith / Banish Misfortune / Merrily Kiss The Quaker
10. Tunnels

samedi 11 avril 2015

Phil Hart - Love's Vast Ocean (2004)

Phil Hart - Love's Vast Ocean (2004)
Phil Hart - Love's Vast Ocean (2004)
Depuis son adolescence, Phil Hart, musicien originaire de Dublin en Irlande du Nord, écrit des chansons célébrant Dieu et la religion chrétienne. En 2001, il réalise un premier album solo, Love's Vast Ocean. Suite à un accord avec la maison de disques Whole World Media Group, à qui l'on doit déjà les douces Celtic Lullabies, il réenregistre son disque, en 2003/2004, en y incorporant de nouveaux arrangements, et, surtout, de nouveaux chanteurs. Joanne Hogg de Iona, déjà présente sur le premier opus, est à nouveau conviée aux côté d'autres interprètes réputés dans l'univers de la musique chrétienne comme Ingrid DuMosch, Kim McEvitt ou Brent Miller.

Joanne Hogg a ainsi l'honneur d'ouvrir l'album avec le court I Will Sing qui, grâce au son des vagues et de la flûte irlandaise, nous transporte, sans plus attendre, dans les confins celtes les plus reculés. Tout l'album baigne dans cet univers musical, à la fois d'inspiration chrétienne et d'influence celte, en définitive très proche du groupe Eden's Bridge. Pierced et Christ Be Before Me sont les autres chansons interprétées par Joanne. Toutes deux ont été composées par Phil en 1995. Il n'a cessé ensuite de les retravailler jusqu'à ces versions "définitives" (?) sur lesquelles Joanne excelle. Sa céleste voix se laisse à nouveau entendre sur les chœurs aériens du morceau While Morning Stars Sang dont elle a coécrit, avec Phil, le texte lu par Paul MacAree. 

Que l'on soit croyant ou pas, Love's Vast Ocean est un très bel album inspiré, authentique et où les instruments traditionnels comme la guitare acoustique, le violon, le bodhran, les uilleann pipes ou les flûtes ont encore toute leur place et n'ont pas été remplacés par des machines sans âmes. 


Phil Hart - Love's Vast Ocean (2001)
Phil Hart - Love's Vast Ocean (2001)



Musiciens



Joanne Hogg : chant
Brent Miller : chant
Robbie Groves : chant
Kim McEvitt : chant
Ingrid DuMosch : chant
Debbie Irvine : choeurs
Paul MacAree : lecture, bodhran

Phil Hart : guitare acoustique
James Oliver : guitare acoustique
Eugene Dunphy : guitare acoustique
Nigel Cameron : flûte, chœurs
Paul MacAdaim : flûte, uilleann pipes
Phil Smyth : basse, tablas
Michael Humphries : basse
Andrew Green : piano, claviers, programmation
Pete Wilson : piano
Alistair White : claviers
Izzy Gibb : violon

Titres


01. I Will Sing
02. A Thousand Tongues
03. The Love Of Christ
04. Pierced
05. Draw Me Close
06. While Morning Stars Sang
07. Amazing Grace
08. Come And Taste
09. Come And Worship
10. Love's Vast Ocean
11. Christ Be Before Me
12. Come And Worship - Chillout Version

mardi 7 avril 2015

Yasunori Mitsuda - Xenogears - Original Soundtrack (1998)

Yasunori Mitsuda - Joanne Hogg - Xenogears - Original Soundtrack (1998)
Yasunori Mitsuda - Xenogears -
Original Soundtrack (1998)
Xenogears est un jeu vidéo de rôle développé par Square Go, sous la direction de Tetsuya Takahashi. Sorti en 1998, son succès a été phénoménal. Il s'est écoulé à plus d'un million d'exemplaires rien qu'au Japon, malgré un scénario complexe inspiré de plusieurs concepts philosophiques occidentaux. 

Cette influence occidentale a également guidée le jeune compositeur prodige, Yasunori Mitsuda, dans sa démarche artistique. Grâce à lui et à son travail minutieux d'une très haute qualité, une transition va s'opérer dans le monde du jeu vidéo avec ce projet. Jusqu'alors les bandes-son des jeux étaient secondaires, voire, parfois, complètement inintéressantes. Désormais, avec Mitsuda, elle vont passer à un niveau supérieur et devenir un élément-clé, aussi important que la bande originale d'un film de cinéma. 

A la base, le pari fou de Mitsuda était d'intéresser et d'ouvrir les jeunes Japonais à de nouvelles sensations venues d'ailleurs. D'où ces chants bulgares encore méconnus dans cette partie du monde sur The Beginning And The End. D'où ce clavecin inattendu sur In A Prison Of Remorse And Contentment. D'où cette musique arabisante en provenance directe des déserts d'Arabie sur l'exotique Dazil, Town Of Scorching Sands. D'où la présence de l'inégalable Joanne Hogg sur les deux seuls morceaux chantés à l'ambiance si celtique, Stars Of Tears (Out Take) et Small Two Of Pieces. En écoutant l'album de Iona The Book Of Kells, et en particulier la chanson Chi-Rho, Mitsuda a immédiatement su que c'était la voix qu'il recherchait pour son projet. Amusée et excitée par ce défi, Joanne Hogg n'a pas été difficile à convaincre. Xenogears marque ainsi le début d'une collaboration entre les deux artistes qui se poursuivra quelques années après sur le jeu tout aussi culte Xenosaga, et son single Kokoro

Si, au début des années 2000, Iona réussit à percer au pays du Soleil-Levant, le groupe le doit avant tout à la participation de sa charismatique chanteuse à cette bande-son innovante qui s'écoute indépendamment du jeu. Rapidement épuisée, elle bénéficie en 2005 d'une réédition en série limitée par Square Enix. 


Yasunori Mitsuda - Joanne Hogg - Xenogears - Original Soundtrack (2005)
Yasunori Mitsuda - Xenogears -
Original Soundtrack (2005)


Musiciens


Joanne Hogg : chant

Yasunori Mitsuda : claviers
Davy Spillane : low whistle
Hitoshi Watanabe : basse
Hiroshi Hata : guitares
Hidenobu Ootsuki : batterie, percussions

The Great Voices Of Bulgaria : chant

Titres


1.01. Dark Dawn
1.02. Stars Of Trars (Out Take)
1.03. Ties Of Sea And Flames
1.04. Our Village Is Number One
1.05. Valley From Where The Wind Is Born
1.06. Distant Promise
1.07. Steel Giant
1.08. Black Moon Forest
1.09. Where The Eggs Of Dream Hatch
1.10. Slumber (Short Version)
1.11. Dazil, Town Of Scorching Sands
1.12. Longing
1.13. Grahf, Dark Conqueror
1.14. Fuse
1.15. Traces Left From Warrior's Dreams
1.16. Gem Which Cannot Be Stolen
1.17. Aveh, Ancient Dance
1.18. Dance
1.19. Dance Of Death
1.20. In A Dark Sleep...
1.21. The Gentle Wind Sings
1.22. We, The Woundest Shall Advance Into The Light
1.23. Lost... Broken Shards
1.24. Thames, The Spirit Of A Man Of The Sea
1.25. Blue Traveller

2.01. In A Prison Of Remorse And Contentment
2.02. Jaws Of Ice
2.03. Crimson Knight
2.04. October Mermaid
2.05. The Wind Is Calling, Shevat Of The Azure Sky
2.06. The Heavens, Clouds And You
2.07. Gathering Stars In The Night Sky
2.08. A Star's Tear, A Man's Sentiments
2.09. Soaring The Skies
2.10. Wings
2.11. Solaris, Heaven's Paradise
2.12. Slumber (Long Version)
2.13. The One Who Is Torn Apart
2.14. Prayer, The Happiness People Wish For
2.15. Premonition
2.16. Awakening
2.17. The One Who Bares Fangs At God
2.18. The Beginning And The End
2.19. Small Two Of Pieces

mardi 31 mars 2015

ProgAID - All Around The World (2005)

ProgAID - All Around The World (2005) - Magenta - Iona - Mostly Autumn - Karnataka
ProgAID - All Around The World
(2005)
26 décembre 2004. Le monde est figé suite au tsunami qui a tout emporté sur son passage en Asie du Sud-Est. Très vite, dans un élan de solidarité sans précédent, l'aide internationale s'organise de toute part, parfois de manière inattendue. David Robinson, patron du label de musique F2 Records, décide d'agir après un échange par mail avec Nick Gielkens, auteur du site Internet Mostly Pink. Sous la houlette de Rob Reed de Magenta, il réunit une quarantaine d'artistes dans le but d'enregistrer un disque qui permettra de récolter des fonds. Dans l'esprit du Band Aid des années 80, le collectif prend le nom de ProgAID. La chanson choisie, All Around The World, à la thématique pacifiste, est extraite du deuxième album de Cyan, Pictures From The Other Side. Sa structure se prête facilement à ce genre d'exercice où plusieurs intervenants, chanteurs ou musiciens, peuvent se succéder aisément. 

Le disque est prêt en deux mois à peine, et réunit du très beau monde sensibilisé à la cause. Iona est représenté par Troy Donockley, Mostly Autumn par Heather Findlay et Bryan Josh, et Karnataka, désormais séparé, par Rachel Jones, Jonathan Edwards et Paul Davies. Toute l'équipe Magenta est au rendez-vous : Rob Reed, producteur du CD, Matthew Cohen, co-investigateur du projet, Christina, Chris Fry, Martin Rosser ainsi qu'Allan Mason-Jones. A leurs côtés, nous pouvons citer, en vrac, les chanteuses Tracy Hitchings (Landmarq) et Susie Bogdanowicz (Glass Hammer), Stu Nicholson (Galahad), Rob Cottingham (Touchstone), Alan Reed (Pallas), Nick Barrett (Pendragon), Clive Nolan (Pendragon/Arena), John Mitchell (Arena), Arjen Lucassen (Ayreon), Steve Balsamo, Oliver Wakeman, Anthony Phillips (ex Genesis), Pete Trewavas (Marillion), Andy Edwards (Ezra) ou encore Nigel Voyle (Cyan), chanteur originel de la chanson. 

L'EP rassemble cinq versions différentes de cette chanson. La plus intéressante est celle intitulée Definitive Mix qui, sur douze minutes, regroupe la totalité des participants ainsi qu'une dizaine de soli de guitares et quatre de claviers. Le Single Mix est extrait de cette version. Sur Air Mix, les Britanniques tels que Alan Reed, Peter Nicholls ou Nick Barrett sont plutôt à l'honneur. En revanche, le Cue Mix semble avoir privilégié les artistes internationaux comme Neal Morse, Roine Stolt des Flower Kings ou bien Arjen Lucassen. La cinquième piste est uniquement instrumentale. Elle laisse donc un plus grand espace au violon de Liz Prendergast, à la flûte de Martin Orford, aux whistles et uilleann pipes de Troy Donockley et à la 12 cordes d'Anthony Phillips.

Jamais un disque n'avait auparavant associé autant d'artistes de la scène progressive. L'opération est d'autant plus louable qu'elle a été réalisée pour la bonne cause. Un dernier détail intéressant à signaler, la pochette a été conçue par Adam J. Hodgson déjà auteur de celle de l'album Seven de Magenta.

    
Musiciens

Neal Morse (ex Spck's Beard/Transatlantic) : chant, guitare
Anthony Phillips (ex Genesis) : guitare
Pete Trewavas (Marillion) : basse
Rione Stolt (The Flower Kings) : chant, guitare
Arjen Lucassen (Ayreon) : guitare
Peter Nicholls (IQ) : chant
John Jowitt (IQ) : basse
Martin Orford (IQ) : flûte, claviers
Alan Reed (Pallas) : chant
Nick Barrett (Pendragon) : chant, guitare
Clive Nolan (Arena/Pendragon) : claviers, chant
Gary Chandler (Jadis) : chant, guitare
Oliver Wakeman : claviers
Troy Donockley (Iona) : whistles, uilleann pipes
Steve Balsamo (Alan Parsons Project) : chant
Heather Findlay (Mostly Autumn) : chant
Bryan Josh (Mostly Autumn) : guitare
John Mitchell (Arena/The Urbane/Kino) : guitare
Mike Baker (Shadow Gallery) : chant
Gary Wehrkamp (Shadow Gallery) : guitare
Fred Schendel (Glass Hammer) : claviers
Susie Bogdanowicz (Glass Hammer) : chant
Walter Moore (Glass Hammer) : chant
Bruce Soord (Pineapple Thief) : chant, guitare
Stu Nicholson (Galahad) : chant
Steve Taylor (Strangefish) : chant
Dave Whittaker (Strangefish) : batterie
Rob Reed (Magenta) : claviers
Christina (Magenta) : chant
Matthew Cohen (Magenta) : basse
Chris Fry (Magenta) : guitare
Martin Rosser (Magenta) : guitare
Allan Mason-Jones (Magenta) : batterie
Nigel Voyle (Cyan) : chant
Andy Edwards (Ezra) : chant, guitare
Dave Wagstaff (Landmarq) : batterie
Tracy Hitchings (Landmarq) : chant
Steve Gee (Landmarq) : guitare
Doogie White (ex Rainbow/Yngwie Malmsteen) : chant
Chris Dale (Sack Trick) : chant, basse
Rob Gould (Fula) : claviers
Rachel Jones (ex Karnataka) : chant
Jonathan Edwards (ex Karnataka/Panic Room) : claviers
Paul Davies (ex Karnataka/Panic Room) : guitare
Robert Cottingham (Touchstone) : claviers, chant
Liz Prendergaste (Bluehorses) : chant, violon
Nic Waulker (Bluehorses) : batterie

Titres

01. Single Mix
02. Definitive Mix
03. Air Mix
04. Cue Mix
05. Instrumental

dimanche 29 mars 2015

Anne-Marie Helder - The Contact (2004)

Anne-Marie Helder - The Contact (2004)
Anne-Marie Helder - The Contact
(2004)
Après avoir fait ses premières armes au sein du groupe gallois Tiger Dragon, Anne-Marie Helder rejoint Karnataka, alors en pleine ascension, en 2002. Deux ans plus tard, alors que la formation est sur le point d'éclater suite à la séparation de Ian et Rachel Jones, Anne-Marie sort son premier album solo, The Contact. En réalité, il s'agit plus exactement d'un mini album puisqu'il ne comporte que six titres et dépasse à peine la demi-heure.

Avec ce disque, Anne-Marie Helder dévoile plusieurs facettes de son talent. Talent de compositrice car elle a seule écrit toutes les chansons du disque. Talent de multi-instrumentiste en jouant quasiment de tous les instruments : guitare, piano, flûte, percussions mais aussi programmation. Dave Kilminster, son compagnon et également guitariste de Keith Emerson sur scène depuis 2002, est juste venu lui prêter main forte avec quelques soli sur Blood Red Sky, No Other Lover et Murder ainsi que Adam Pain à la basse. Talent de chanteuse. Avec Karnataka, elle n'était qu'aux chœurs. Grâce à cet album, sa voix, à la fois douce, puissante et écorchée est mise en avant. Talent de productrice associée à ses deux collaborateurs, Dave Kilminster et Adam Pain. Enfin, talent de graphiste puisque c'est elle qui a conceptualisé l'artwork du livret et de la pochette du CD.

A l'exception d'Exodus, toute les chansons ont été construites à partir de la guitare acoustique. Blood Red Sky, inspirée par une histoire de double meurtre dans l'Est de l'Angleterre, lorgne du côté de Joni Mitchell par son aspect folk. Exodus était prévue à l'origine pour Tiger Dragon. Elle combine une voix d'une grande intensité accompagnée d'un piano solitaire et de quelques notes synthétiques de violoncelle. Ce morceau intimiste préfigure, avec une petite dizaine d'années d'avance, le projet Luna Rossa qu'Anne-Marie montera avec Jonathan Edwards. A contrario, Autocratic est bien plus violente, que ce soit dans la forme ou dans le fond. Anne-Marie laisse exprimer sa colère contre ces personnes parasites qui se mêlent continuellement de ce qui ne les regarde pas. Retour aux influences folk avec Stallions & Nags, au chant tourmenté, qui a pour thème l'addiction aux drogues, à l'alcool et à tout autre fléau qui nous détruit de l'intérieur sous couvert d'apporter un bien-être mensonger. No Other Lover est la chanson d'amour du disque pleine d'émotion. Enfin, Murder conclut The Contact de manière angoissante. Ce titre torturé évoque les psychopathes qui prennent plaisir à faire souffrir les autres. Anne-Marie en livre une prestation complètement habitée, possédée. 

Ce qui ressort de ce disque, c'est qu'Anne-Marie Helder est une femme libre, qui sait où elle va et ce qu'elle veut. Cependant, s'il faut bien reconnaître que son chant n’atteint pas la dimension émotionnelle d'une Joanne Hogg, d'une Christina Booth ou d'une Heather Findlay, notre chanteuse compense cette "faiblesse" (toute relative)  par son éclectisme qui l'emmène à prendre des risques et à la conduire là où on ne l'attend pas forcément. En définitive, The Contact ne marque que le début d'une longue et riche carrière à venir. 

Musiciens


Anne-Marie Helder : chant, guitare, piano, flûte, percussions, programmation

Dave Kilminster : guitare
Adam Pain : basse

Titres


01. Blood Red Sky
02. Exodus
03. Autocratic
04. Stallions & Nags
05. No Other Lover
06. Murder

jeudi 26 mars 2015

Karnataka - Strange Behaviour (2004)

Karnataka - Strange Behaviour (2004)
Karnataka - Strange Behaviour (2004)
Sorti en 2004, Strange Behaviour marque la fin d'une époque. Il s'agit du premier et dernier enregistrement live audio de Karnataka, du moins sous cette formation qui comprend Rachel Jones au chant, Ian Jones à la basse, Jonathan Edwards aux claviers, Paul Davies à la guitare, Gavin Griffiths à la batterie et Anne-Marie Helder aux chœurs, flûte, bombarde et percussions. 

Sur scène, cette dernière est très vite devenue la valeur ajoutée du groupe. Par sa présence, elle est dotée d'un charisme remarquable, mais aussi par son talent artistique. Sa voix se mélange à merveille avec celle de Rachel qui, soit dit en passant, demeure toujours aussi unique et envoûtante. L'apport de la flûte au côté des instruments plus "classiques" des autres musiciens donne de réelles couleurs à des titres comme After The Rain, Heaven Can Wait, The Right Time, The Storm ou encore The Journey. Quant à la bombarde, cet autre instrument de musique à vent, elle illumine littéralement l'inédit Talk To Me

Effectivement, non seulement Strange Behaviour ne comporte pas moins de vingt-et-un titres, mais deux sont inédits (le précité et These Dreams Are Over) et deux sont cachés à la fin du second CD (le rare Run To Me du premier album et l'inévitable Shine interprété à chaque tournée). Si Delicate Flame Of Desire est joué dans sa quasi-intégralité à l'exception d'un seul titre, The Storm est bien représenté avec sept chansons sur dix, de même que l'album Karnataka avec quatre titres.

Ce double album live est donc un excellent témoignage de ce dont était capable Karnataka sur scène, à une époque où régnait encore une certaine osmose entre ses musiciens. Malheureusement, peu de temps après sa parution, le groupe annoncera sa séparation. Mais, tel le phénix, il renaîtra quelques années plus tard sous la seule conduite de Ian Jones alors que Rachel sera partie rejoindre The Reasoning et que les quatre membres restant formeront Panic Room avec un autre bassiste et Anne-Marie au chant principal.  

Musiciens


Rachel Jones : chant, percussions
Ian Jones : basse, guitare acoustique
Jonathan Edwards : claviers
Anne-Marie Helder : chant, flûte, bombarde, percussions
Paul Davies : guitare, chant
Gavin John Griffiths : batterie, percussions

Titres


1.01. Intro - Karnataka (excerpt)
1.02. Time Stands Still
1.03. After The Rain
1.04. Crazy
1.05. Dreamer
1.06. Heaven Can Wait
1.07. The Right Time
1.08. I Should Have Known
1.09. Delicate Flame Of Desire
1.10. These Dreams Are Over
1.11. The Storm

2.01. Must Be The Devil
2.02. Strange Behaviour
2.03. Everything Must Change
2.04. Talk To Me
2.05. The Journey
2.06. Tell Me Why
2.07. Heart Of Stone
2.08. Out Of Reach
+ Run To Me
+ Shine

lundi 23 mars 2015

Elin Fflur - Dim Gair (2004)

Elin Fflur - Dim Gair (2004)
Elin Fflur - Dim Gair (2004)
L'univers de Rob Reed, leader de Magenta, ne se limite pas au rock progressif. Après l'expérience Trippa, il le prouve à nouveau avec l'album Dim Gair de la jeune chanteuse galloise Elin Fflur. 

Cette dernière n'est pas une inconnue au Pays de Galles puisqu'elle a chanté dans deux groupes à succès, Carlotta puis Y Moniars, et, surtout, elle a remporté, en 2002, le concours Cân i Gymru (en anglais : A song for Wales). Cette compétition se déroule chaque année depuis 1969. Elle devait servir, à l'origine, de présélection en cas de participation du Pays de Galles à l'Eurovision. Les vainqueurs sont uniquement sélectionnés par un jury de professionnels, sans intervention du public, et les participants doivent uniquement chanter en gallois afin de faire la promotion de cette langue en voie d'extinction.  

C'est d'ailleurs dans cette langue qu'a choisi de chanter Elin sur son premier disque solo paru fin 2003, début 2004. D'abord surprises par cet idiome inhabituel, nos oreilles s'habituent progressivement, au fur et à mesure qu'elles découvrent cet album pop, plutôt traditionnel dans la forme, qui alterne entre ballades romantiques, comme les douces et séduisantes Ar Lan Y Môr ou Tybed Ile Mae Hi Heno? aux grandes orchestrations, et les passages plus rock, plus électriques comme le morceau titre Dim Gair et Syrthio. Tous deux, composés par Rob Reed et Christina Murphy, sont en fait extraits du répertoire de Trippa. Syrthio n'est autre que Falling de The Trippa EP. Quant à Dim Gair (Speechless), il deviendra ultérieurement un single de Magenta. Ces reprises n'ont pas dû désorienter le batteur de l'album, Ryan Aston, car c'est également lui qui tenait les baguettes dans Trippa.

Grâce à son chant à la fois puissant et émouvant, dans la même veine que celui de Christina ou de certaines chanteuses italiennes telles que Giorgia ou Irene Grandi, Elin nous livre une interprétation impeccable de chacune de ses chansons qui bénéficient d'une production très soignée. En effet, en plus de Rob Reed, la jeune artiste s'est également entourée de Christian Phillips (monsieur "Cha Cha Cha" sur Gluttony dans Seven, c'est lui) et de Nigel Hopkins, tous deux dotés d'une solide réputation chez nos amis Gallois. 

Dim Gair est donc un album honnête, fort recommandable, qui témoigne de la vivacité d'une culture locale très populaire, mais peu connue hors de ses frontières.

Musiciens


Elin Fflur : chant

Ryan Aston : batterie
Christian Phillips : guitares, basse, chœurs
Rob Reed : claviers, programmation
Nigel Hopkins : claviers, programmation
Caryl Parry Jones : chœurs

Titres


01. Dim Gair
02. Ydio'n Deg?
03. Ddoi'm Yn Ôl
04. Pan Ddaw'r Haul
05. Mae'r Ysbryd Yn Troi
06. Tybed Ile Mae Hi Heno?
07. Paid Troi Dy Gefn
08. Y Llwybr Law I'r Dyffryn
09. Ar Lan Y Môr
10. Syrthio
11. Unwaith
12. Gwylio Sêr Y Nos

samedi 21 mars 2015

Magenta - Another Time... Another Place... (2004)

Magenta - Another Time... Another Place... (2004)
Magenta - Another Time...
Another Place... (2004)
Le passage à l'album live est un cap obligé pour tout artiste. Mais, l'exercice peut se révéler périlleux tant il faut répondre aux attentes d'un public souvent exigeant. Avec Another Time... Another Place..., Magenta franchit le cap haut la main. Si, en studio, la formation est centrée autour du noyau Rob Reed/Christina, sur scène, elle se révèle être un authentique groupe uni où tous les musiciens sont mis en valeur. 

Christina est éblouissante d'un morceau à l'autre et prouve à qui en doutait encore qu'elle est une très grande chanteuse. Digne héritière de la pionnière Annie Haslam, elle fait désormais partie du cercle très restreint des chanteuses de rock progressif, au même titre que ses "aînées" Joanne Hogg, Heather Findlay ou Rachel Jones.

Rob Reed, véritable chef d'orchestre sur scène, se révèle être un compositeur et un musicien aussi talentueux que Troy Donockley, Dave Bainbridge ou Bryan Josh. Comme ces deux derniers, il forge son groupe à son image et le mène vers des sommets.  

Chris Fry, secondé par un Martin Rosser plus discret, est l'autre grande révélation. Cette bête de scène, dotée d'une très grande sensibilité musicale, est LE guitariste de rock progressif des années 2000 comme l'ont été avant lui David Gilmour dans les années 70, Steve Rothery dans les années 80 et John Petrucci dans les années 90. 

Si Christina est la voix de Magenta, Rob Reed son âme, Chris Fry son cœur et Martin Rosser son bras droit, Matthew Cohen, le bassiste, et Allan Mason-Jones, le batteur, en sont la colonne vertébrale. Et celle-ci est solide car elle bénéficie d'une complicité ancienne, née dans la seconde moitié des années 90, lorsque les deux compères jouaient ensemble au sein de Unbroken Spirit.

Enregistré à travers l'Europe entre 2002 et 2004, cet album se présente sous la forme d'un double CD d'une durée totale supérieure à deux heures. La (courte) carrière du groupe est survolée. Seven est très bien représenté avec quatre pêchés capitaux sur sept (Gluttony, Lust, Pride et Anger). Les splendides Children Of The Sun et The White Witch de Revolutions sont interprétées dans leur intégralité, dans des version dépassant les vingt minutes. En revanche, du bien nommé Genetesis, seul l'essentiel a été sauvegardé et sa durée s'en trouve réduite de moitié (douze minutes "seulement"). Broken peut être considéré comme leur premier single tandis que Call Me est un petit clin d'oeil à Cyan, l'ancien groupe de Rob Reed.

Même si les versions jouées en concert et enregistrées pour ce disque divergent des versions originales, Another Time... Another Place... constitue une excellente introduction à ce groupe d'exception. C'est un tel bonheur pour les oreilles de les écouter que l'on en redemande encore et encore. Ce sera chose faîte moins d'un an après avec, cette fois-ci, le plaisir des yeux en plus, grâce à la parution du DVD The Gathering.    

Magenta - The Gathering
(2005)


Musiciens



Christina : chant
Rob Reed : claviers, chant
Chris Fry : guitares, chœurs
Martin Rosser : guitares, chœurs
Matthew Cohen : basse
Allan Masson-Jones : batterie

Titres


1.01. Opus 3
1.02. Gluttony
1.03. Lust
1.04. Broken
1.05. Children Of The Sun
1.06. Call Me

2.01. The White Witch
2.02. Genetesis
2.03. Pride
2.04. Anger  

mardi 17 mars 2015

Magenta - I'm Alive (2004)

Magenta - I'm Alive (2004)
Magenta - I'm Alive (2004)
Second EP du groupe, I'm Alive comprend quatre chansons et une vidéo inédite, celle de Broken.

Inspirée du célèbre Da Vinci Code et basé sur la relation supposée entre Jésus et Marie-Madeleine, I'm Alive est une chanson d'amour punchy sur laquelle Christina démontre la toute puissance de ses capacités vocales.

Cold, démo datant de 1995, est un document d'archive d'une très haute importance puisque c'est sur ce titre que Rob Reed et Christina ont travaillé ensemble pour la toute première fois. Il était, à l'origine, prévu pour l'album de Cyan, Pictures From The Other Side.

Le suivant, King Of The Skies, est à nouveau une chanson d'amour aux sonorités très rock. Tout le groupe prend plaisir à jouer sur ce morceau qui relate l'étrange relation de Boudicca, reine des Iceni, avec son amant.

Enfin, Pride est présentée dans sa version originale, différente de celles de l'album Seven, notamment avec son introduction étendue, aux accents jazzy. Il est ainsi fort intéressant de suivre l'évolution de ce morceau, un des plus emblématique du groupe, en recherchant ce qui a été modifié ou supprimé sur la version définitive.

I'm Alive est donc un excellent supplément à l'album Seven et nous permet de découvrir une facette différente, plus pop, de notre groupe gallois. 

Musiciens


Rob Reed : claviers, programmation, guitare
Christina : chant
Chris Fry : guitare
Martin Rosser : guitares
Matthew Cohen : basse
Allan Masson-Jones : batterie

Titres


01. I'm Alive
02. Cold (Demo)
03. King Of The Skies
04. Pride (Director's Cut)
05. Broken (Video)

lundi 16 mars 2015

Magenta - Broken (2004)

Magenta - Broken (2004)
Magenta - Broken (2004)
Trois mois après la sortie de Seven, Magenta sort son premier EP en juin 2004. Toutefois, ceux ne sont pas exactement les mêmes musiciens entendus sur l'album qui ont participé à cet enregistrement. Si au chant on retrouve bien évidemment Christina, et aux claviers Rob Reed, les autres musiciens sont ceux qui accompagnent le groupe sur scène : Chris Fry et Martin Rosser (The Othello Syndrome) aux guitares, Matthew Cohen (Erasmus) à la basse et Allan Mason-Jones à la batterie. 

Broken, la chanson titre, est la première du groupe dont les paroles ont été écrites par Christina. Ce sympathique morceau pop aux influences progressives a été inspiré d'une nouvelle d'Anne Rice sur les morts-vivants.

Call Me, avec sa douce mélodie au piano, est une des plus anciennes chansons écrite par Rob, alors jeune adolescent. D'abord chantée par son frère Steve, elle est devenue ensuite un instrumental sur l'album de Cyan, For King And Country. Une nouvelle vie lui est donnée ici grâce à la poignante interprétation de Christina secondée par un Chris Fry inspiré à la guitare. 

Enregistrée à l'origine pour la compilation Kalevala - A Finnish Progressive Rock Epic (Musea Records), Lemminkainen's Lament a été remixée dans une version celtique. Cette "complainte de Lemminkainen", héros guerrier de la mythologie finnoise, est un véritable joyau progressif comportant de multiples changements de rythme sur lequel glisse le chant magique de Christina.

Opus 3 est un instrumental dans la lignée des Opus 1 et 2 de Revolutions. D'une durée de deux minutes et demi, ce titre était utilisé pour l'ouverture des concerts du groupe à cette époque. Rob, unique interprète, a programmé ses claviers pour qu'ils donnent un son identique à celui d'un orgue d'église.

Enfin, un autre remix, celui de Sloth, dernier des pêchés capitaux du précédent album, clôt cet EP. Cette version chant-piano-orchestre portée par une Christina lumineuse ainsi que par les cordes de l'Orchestre symphonique de Vienne déborde d'émotion et donne à ce titre une nouvelle dimension dépassant les limites du rock progressif.

Musiciens


Rob Reed : claviers
Christina : chant
Chris Fry : guitares
Martin Rosser : guitares
Matthew Cohen : basse
Allan Mason-Jones : batterie

Titres


01. Broken
02. Call Me
03. Lemminkainen's Lament (2004 Celtic Remix)
04. Opus 3
05. Sloth (String Mix)