samedi 2 juillet 2016

Galahad - Resonance - Live In Poland (2009)

Galahad Resonance Live In Poland
Galahad - Resonance -
Live In Poland (2009)
En 2006, Galahad sort Resonance, son premier DVD live enregistré en Pologne. Par la suite, en 2009, grâce au label Metal Mind, il devient disponible sous format CD. On y retrouve l'intégralité du set à l'exception de Bug Eye

2009, c'est également l'année de la parution du double album live Sleepless In Phoenixville édité chez Oskar, un autre label polonais.

Question légitime : quelle est donc la différence entre ces deux enregistrements ? 

Les deux spectacles ont été enregistrés à un an d'intervalle. Le concert de Resonance remonte au 22 mai 2006, il a été donné au sublime théâtre Wyspianski, également connu sous le nom de théâtre de Silésie, dans la ville de Katowice, située au sud de la Pologne. Celui de Sleepless In Phoenixville date du 28 avril 2007 et il a eu lieu lors du RoSfest en Pennsylvanie (États-Unis). Entre ces deux dates est paru le désormais classique Empires Never Last. Curieusement, c'est la setlist de Resonance qui est davantage axée sur le futur album encore à paraître par rapport à celle de Sleepless In Phoenixville. Sur les sept titres (en écartant l'ouverture signée Prokofiev), cinq sont extraits d'Empires Never Last, et pas des moindres : I Could Be God, Slidewinder, Empires Never Last, Termination et This Life Could Be My Last. A l'exception de Termination, on les retrouve bien évidemment sur Sleepless In Phoenixville. Mais la setlist proposée sur ce dernier est bien plus diversifiée. En fait, en offrant un large panorama sur la longue carrière du groupe fondé en 1985, il fait davantage office de rétrospective. 

Les deux enregistrements bénéficient de toute façon d'une qualité sonore exceptionnelle. Tous deux permettent de passer un moment privilégié avec ce groupe désormais incontournable de la scène progressive. Son chanteur Stuart Nicholson, doté d'un fort charisme, s'inscrit dans la droite lignée des Peter Gabriel, Fish et autres Peter Nicholls.




Musiciens


Stuart Nicholson : chant
Roy Keyworth : guitare
Dean Baker : claviers, chœurs
Lee Abraham : basse, chœurs
Spencer Luckman : batterie

Titres


01. Intro: Montagues And Capulets (Prokofiev)
02. I Could Be God
03. Year Zero (Parts 1 to 4)
04. Sidewinter
05. Sleepers
06. Empires Never Last
07. Termination
08. This Life Could Be My Last

samedi 25 juin 2016

Galahad - Sleepless In Phoenixville - RoSfest Live 2007 (2009)

Galahad Sleepless In Phoenixville Rosfest
Galahad - Sleepless In Phoenixville
(2009)
En 2007, alors que leur dernier album Empires Never Last vient à peine de paraître, Galahad est invité à participer au célèbre RoSfest, aux côtés des têtes d'affiche que sont Starcastle, Pendragon et Spock's Beard. 

Le Rites of Spring festival (RoSfest) est un festival de rock progressif crée en 2004 dans la petite ville américaine de Phoenixville (16 000 habitants), en Pennsylvanie. Il a vu passé des artistes aussi prestigieux que Jadis ou RPWL en 2004, Magenta, Arena ou Sylvan en 2005, The Watch, The Pineapple Thief ou Pallas en 2006. 

Afin de conserver un souvenir de cette mémorable soirée du 28 avril 2007, les cinq musiciens ont décidé de l'enregistrer. En 2009, sort, sur le label polonais Oskar, Sleepless In Phoenixville - RoSfest Live 2007 qui prend la forme d'un double album live. 

Les deux membres fondateurs du groupe, le chanteur Stuart Nicholson et le guitariste Roy Keyworth, ainsi que leurs acolytes Dean Baker (claviers), Lee Abraham (basse) et Spencer Luckman (batterie), ont profité de l’événement pour revisiter une part non négligeable de leur répertoire. Lady Messiah de In A Moment Of Complete Madness (1993) est le titre le plus ancien joué ce soir. Au contraire, I Could Be God en ouverture, l'intense Sidewinter, l'hypnotique Empires Never Last et This Life Could Be My Last aux accents jazzy en fermeture du set, sont tous quatre extraits du  récent chef d'œuvre Empires Never Last

Le groupe est au sommet de sa forme et offre un véritable concert de rock progressif avec aucune plage inférieure à dix minutes. Nicholson, en véritable maître de cérémonie, ne cesse de se mettre en danger. Ce n'est pas pour rien qu'il demeure un des meilleurs chanteurs de la scène progressive. 

De par sa diversité des titres proposés, Sleepless In Phoenixville peut être considéré comme une excellente introduction à l'univers de ce groupe attachant. Mais attention au risque d'addiction une fois qu'on y a goûté. 

Musiciens


Stuart Nicholson : chant
Roy Keyworth : guitare
Dean Baker : claviers
Lee Abraham : basse, chœurs
Spencer Luckman : batterie

Titres


1.01. I Could Be God
1.02. Year Zero
1.03. Bug Eye
1.04. Sidewinter

2.01. Lady Messiah / From Far Beyond The Sun
2.02. Exorcising Demons
2.03. Sleepers
2.04. Empires Never Last
2.05. This Life Could Be My Last

mercredi 22 juin 2016

Lee Abraham - Black & White (2009)

Lee Abraham Black & White
Lee Abraham - Black & White (2009)
Après un burn out, Lee Abraham quitte Galahad en 2008 pour se consacrer à son troisième album solo. Black & White est disponible l'année suivante. Il fait suite à l'honorable View From The Bridge de 2004. 

Alors que Lee tenait le chant principal sur ce dernier, il fait cette fois-ci appel à pas moins de quatre chanteurs, tous aussi talentueux les uns que les autres. Sean Filkins de Big Big Train interprète deux titres. Face The Crowd évoque le meilleur de Dream Theater ou de Threshold, et Black, un des deux épiques du disque, atteint le quart d'heure. Véritable surprise mélodique, The Mirror a pour chanteur Simon Godfrey de Tinyfish. Gary Chandler de Jadis et Steve Thorne se retrouvent respectivement sur un Celebrity Status aux relents rock FM un peu facile, et sur White, modèle de rock progressif aux multiples changements de rythme, long de vingt-cinq minutes. Ainsi, ce changement régulier de voix permet à la musique d'être confrontée à différents styles et de multiplier à souhait les atmosphères.  

Black & White est un album de guitare. Celle-ci domine tous les titres, y compris l'instrumental floydien d'ouverture And Speaking Of Which.... Lee, l'incontournable John Mitchell (Arena) et Simon Nixon se succèdent à cet instrument avec brio. Gerald Mulligan, déjà présent sur View From The Bridge, excelle à la batterie. Dean Baker, ancien complice d'Abraham au sein de Galahad, contribue à adoucir l'ensemble grâce à  son piano, tandis que Jem Godfrey illumine The Mirror avec son solo de synthé. 

Black & White est l'album de la consécration pour Lee Abraham. Si Galahad et son désormais classique Empires Never Last lui ont permis d'acquérir une certaine notoriété, il a su la capitaliser en livrant un album maîtrisé d'un bout à l'autre, bien au-delà de toutes les espérances. 

Musiciens


Lee Abraham : guitares, claviers, basse, chœurs

Sean Filkins : chant
Simon Godfrey : chant
Gary Chandler : chant
Steve Thorne : chant

Gerald Mulligan : batterie, percussions
John Mitchell : guitare
Simon Nixon : guitare
Dean Baker : piano
Jem Godfrey : claviers

Titres 


01. And Speaking Of Which...
02. Face The Crowd
03. The Mirror
04. Celebrity Status
05. Black
06. White

dimanche 19 juin 2016

Lee Abraham - View From The Bridge (2004)

Lee Abraham View From The Bridge
Lee Abraham - View From The Bridge
(2004)
Lee Abraham est un musicien britannique originaire du sud de l'Angleterre. Tombé dans la musique très jeune, c'est à l'adolescence qu'il acquiert sa première guitare et compose ses premières chansons. Mais ce n'est qu'à la fin des années 90 qu'il découvre la musique progressive au travers de groupes comme Spock's Beard ou Dream Theater.

En 2003, sort Pictures In The Hall, son premier album solo entièrement auto-produit sur lequel il chante et joue de tous les instruments.

View From The Bridge paraît l'année suivante. Toujours aux manettes, Lee s'entoure cette fois-ci de musiciens dont Martin Orford d'IQ aux claviers et Karl Groom de Threshold à la guitare pour ne citer que les plus connus. S'il chante sur la majorité des titres, Kirsty Voce est seule au chant sur le très émouvant She's Leaving Home où Lee l'accompagne au piano et à la guitare classique. On la retrouve ensuite aux chœurs avec Gary Blackman sur la pièce maîtresse Recurring Dream qui s'étend sur plus de vingt-deux minutes. C'est d'ailleurs l'alternance toute naturelle de chansons pop aux refrains entêtant (Go Right Now par exemple) et de compositions aux structures plus complexes qui fait toute la force de ce disque. Afin d'arriver à ce résultat, Lee s'est laissé influencer par Neal Morse, Dream Theater et Sting. Ces artistes sont même crédités comme références majeures de son inspiration dans le livret.

View From The Bridge est un concept-album relatant la tragique histoire de deux jumeaux séparés dans leur enfance et au destin demeuré intimement lié. En effet, les malheurs de l'un ne vont cesser de contribuer aux réussites de l'autre. Les paroles du morceau final Goodbye/Recurring Dream (Revisited) illustrent ce qui se passe dans la tête du premier, à bout, lorsqu'il se retrouve sur un pont, prêt à sauter dans le vide afin de mettre un terme à sa vie misérable... Une personne paumée sur un pont, cela ne vous dit rien ? Il s'agit de l'histoire vraie d'une jeune fille complètement déboussolée après avoir subi un traumatisme, récupérée par les autorités sur un pont séparant l'Angleterre du Pays de Galle. Cet étrange fait divers de la fin des années 80 avait alors inspiré Steve Hogarth de Marillion comme base d'inspiration du concept-album Brave devenu aujourd'hui une référence.  

La parution de ce disque surprenant va ouvrir des portes à Lee et lui permettre ainsi d'occuper le poste vacant de bassiste au sein de Galahad, suite aux départs successifs de Neil Pepper, Peter Wallbridge puis Mike Kneller. C'est lui qui aura donc l'honneur de jouer sur le cultissime Empires Never Last aux côtés de Christina Booth. Cette mise entre parenthèse de sa carrière solo ne sera que de courte durée puisqu'il reviendra en 2009 avec un Black & White encore bien meilleur. 

Musiciens


Lee Abraham : guitares, claviers, basse, chant

Gerry Hearn : guitare
Barry Thompson : guitare
Karl Groom : guitare
Martin Orford : claviers
Paul Tippett : basse
Gerald Mulligan : batterie
Sarah Bolter : flûte, saxophone
Kirsty Voce : chant
Gary Blackman : chant
Diane Abraham : lectrice

Titres


01. Goodbye
02. Overture I
03. Coming Home
04. She's Leaving Home
05. Too Long In Your Spotlight
06. Recurring Dream
07. My Other Life
08. Overture II
09. The Last Sacrifice
10. Go Right Now
11. Goodbye/Recurring Dream (Revisited)

mercredi 15 juin 2016

Glass Hammer - Three Cheers For The Broken-Hearted (2009)

Glass Hammer Three Cheers For The Broken-Hearted
Glass Hammer - Three Cheers
For The Broken-Hearted (2009)
Dixième album solo de Glass Hammer depuis 1992, Three Cheers For The Broken-Hearted fait office de parenthèse discographique dans la carrière de nos Américains. 

Jusque là, ils nous avaient habitué à de longues plages musicales avec des paroles inspirées par la littérature fantastiques. Cet album est un assemblage de titres concis (le plus long, Hyperbole, dure 7 mn 34) et propose une majorité de textes sombres abordant des sujets contemporains. 

Le noyau dur Steve Babb/Fred Schendel avait également pour coutume de s'entourer d'une multitude de musiciens et chanteurs (Michelle Young notamment). Là, le duo s'est adjoint les services de Susie Bogdanowicz. Elle occupe une place centrale en chantant en lead sur sept des onze titres. Deux guitaristes, Josh Bates et David Wallimann, font une apparition discrète sur respectivement un et deux titres. Et c'est tout, il n'y a pas d'autre musicien complémentaire. Steve joue de la basse, de la guitare, des claviers et chante sur Sun Down Shores. Quant à Fred, on le retrouve derrière les fûts ainsi qu'aux claviers, à la guitare, au chant (sur trois chansons) et à divers instruments comme le violoncelle.

La musique est moins marquée par le progressif que les précédents disques. Steve a écrit seul cinq titres, Fred trois, deux ont été composés à quatre mains, et le délectable A Rose For Emily est une reprise des Zombies (album Odessey And Oracle, 1968). Si Sun Down Shores et Falling sont deux ballades romantiques, Come On, Come On est une délicieuse pop-song aérienne, comme A Bitter Wind. En revanche, Schrodinger's Lament verse dans un psychédélisme sixties et Sleep On ou The Curse They Weave cognent côté metal. 

Déception pour les uns, album à la hauteur des attentes pour les autres, Three Cheers For The Broken-Hearted ne cesse de diviser les fans. Outre cette basse mélodieuse à souhait qui nous enchante morceaux après morceaux, on retiendra de ce disque la performance de Susie. Elle a même obtenu le privilège d'apparaître en position centrale sur la pochette du disque entourée des deux garçons. 

Musiciens 


Susie Bogdanowicz : chant
Steve Babb : chant, basse, claviers, guitares
Fred Schendel : chant, batterie, claviers, guitares, violoncelle

Josh Bates : guitare
David Wallimann : guitare

Titres 


01. Come On, Come On
02. The Lure Of Dreams
03. A Rose For Emily
04. Sleep On
05. The Mid-Life Weird
06. A Bitter Wind
07. The Curse They Weave
08. Sun Down Shores
09. Schrodinger's Lament
10. Hyperbole
11. Falling

dimanche 12 juin 2016

The Storys - Town Beyond The Trees (2009)

The Storys Town Beyond The Trees
The Storys - Town Beyond The Trees
Special Edition (2009)
Town Beyond The Trees est le deuxième album de The Storys. Sorti en 2008, il est réédité l'année suivante avec, en bonus, un CD live de huit titres.

Comme Karnataka, The Storys est un groupe gallois originaire de Swansea. Formé en 2003, ses musiciens puisent leur inspiration dans la musique country de la côte Ouest des États-Unis. La formation est constituée de Steve Balsamo (chant, guitares), Rob Thompson (chant, guitares), Dai Smith (chant, guitares), Andy Collins (chant, basse), Brian Thomas (batterie, percussions) et Alan Thomas (claviers). Avec ses quatre chanteurs et des chansons basées sur leurs harmonies vocales, The Storys peuvent être considérés comme les lointains héritiers de Crosby, Stills, Nash and Young ou des Eagles.

Ils publient un premier album éponyme en 2003 qui sera distribué par le prestigieux label Korova, filiale de Warner. Ce label est célèbre pour avoir eu à son catalogue Echo & The Bunnymen dans les années 80. Malheureusement, il cessera toute activité en 2007. En 2006, Steve Balsamo et Rob Thompson collaborent à l'étrange projet Chimpan A avec Rob Reed, le leader de Magenta. A nouveau avec leur groupe, ils auront l'opportunité de tourner avec Elton John puis Tom Jones, ce qui leur permettra d'accroître leur notoriété encore confidentielle.

Enregistré dans les mythiques studios Real World de Peter Gabriel, Town Beyond The Trees est produit par Jon Kelly, connu pour avoir travaillé auparavant avec Kate Bush, Fish ou l'ancien Beatles Paul McCartney. Les dix chansons, plutôt sombres, abordent les thématiques de l'amour, de la vie, de ses espoirs et de ses déceptions. Des cordes (alto, violon, violoncelle) apparaissent sur quatre titres et accentuent l'aspect mélancolique de l'ensemble. A noter parmi les violonistes, la participation de Martin Burgess de The Emperor String Quartet qui a accompagné par le passé Troy Donockley (The Unseen Stream, The Pursuit Of Illusion), Joanne Hogg (Looking Into Light) ainsi que Barbara Dickson (Full Circle, Nothing's Gonna Change My World).

Trouble Deep, dernière chanson du disque, fait référence aux personnes reproduisant continuellement les mêmes erreurs, sans qu'elles soient capables de les assumer. Elle bénéficie de la présence au chant de Rosalie Deighton qui, par sa voix éthérée semblable à celle de Lee Douglas d'Anathema, lui donne une touche d'originalité et une certaine profondeur. Rob Thompson vient la conclure par un splendide solo de guitare plein de finesse. Rosalie qui avait auparavant tourné avec le groupe, l'intégrera suite au départ de Dai Smith après la sortie de Town Beyond The Trees. Cette touche féminine bienvenue va indéniablement apporter un nouvel élan à The Storys.

Musiciens


Steve Balsamo : chant, guitares, harmonica
Rob Thompson : chant, guitares
Dai Smith : chant, guitares
Andy Collins : chant, basse
Brian Thomas : batterie, percussions
Alan Thomas : claviers, mandoline, guitare acoustique

Ben Robbins : claviers
Rosalie Daeighton : chant

Chris Pitsillides : alto
Matthew Sharp : violoncelle
Nicholas Holland : violoncelle
Susan Biscoe : violon
Martin Burgess : violon
Emil Chalakov : violon
Andrew Greasley : violon

Titres 


1.01. Long Hard Road
1.02. You Couldn't Make It Up
1.03. Evangelina
1.04. Alone
1.05. It's All We Really Need
1.06. Nobody Loves You
1.07. Town Beyond The Trees
1.08. Heaven Holds You Now
1.09. Feeling Something
1.10 Trouble Deep

Live
2.01. Believe In Love
2.02. Heaven Holds You Now
2.03. So Long
2.04. Be By Your Side
2.05. Town Beyond The Trees
2.06. Hollywood
2.07. Evangelina
2.08. King Of Broken Dreams

samedi 11 juin 2016

IO Earth - IO Earth (2009)

IO Earth
IO Earth - IO Earth (2009)
IO Earth est une nouvelle formation britannique prometteuse bourrée de talent. Leur premier album, simplement dénommé IO Earth, est sorti en 2009. Proposant près de cent minutes de musiques, il affiche d'emblée l'ambition du groupe. 

IO Earth c'est l'histoire de deux amis d'enfance, Dave Cureton et Adam Gough. Ils ont commencé à jouer ensemble dès l'âge de douze ans, au début des année 90. IO Earth, l'album, est le résultat de toutes ces années de travail. 

Tous deux multi-instrumentistes, ils ont néanmoins fait appel à quelques amis venus les appuyer. Christian Nokes est à la basse, Richard Cureton à la batterie, Steve Trigg à la trompette et Jason Reynolds au saxophone. 

Bien qu'essentiellement instrumental, des voix se laissent entendre et pas des moindres. Steve Balsamo (Chimpan A, The Storys) est éblouissant sur un Take Me tout en démesure et l’émotionnel Come With Me. Claire Malin et Louise Brabbins sont les révélations féminines du disque. Quand l'une fait preuve de puissance (Claire), l'autre s'inscrit dans la douceur (Louise). Tous trois donnent ainsi un parfait équilibre harmonieux à l'ensemble. 

L'œuvre se découpe en trois mouvements : "Water" (Eau) et "Earth" (Terre) réunis sur le premier CD. "Air" occupe l'intégralité du second. A l'origine, il s'agissait d'une seule et même pièce. Mais, devant son ampleur, et aussi pour des raisons commerciales, Dave et Adam ont préféré la découper en plusieurs morceaux. De même, le nom initial du groupe était Infinite Ocean et l'album devait s'intituler Earth. Finalement, seules les initiales ont été conservées pour être accolées à Earth. 

Pour ce qui est des influences musicales, les deux musiciens ont pris le meilleur de ce qui a été réalisé avant eux. Par leur perfectionnisme, ils s’inscrivent dans la droite lignée des Pink Floyd et autres Yes. De Magenta, ils ont conservé l'aspect ambitieux en publiant comme eux un premier album double basé sur un concept aux multiples influences affichées (cf. Revolutions). Pour l'aspect expérimental et les emprunts multiples à différents courants musicaux, ils se situent dans la même logique que le projet Chimpan A initié par Rob Reed avec Steve Balsamo. On retrouve à certains endroits la même touche fougueuse que leurs contemporains de Touchstone. Et la féerie des voix féminines évoque celle de Mermaid Kiss (Louise) ou de Landmarq (Claire). 

Au final, IO Earth est un album qui séduira les fans d'un rock progressif exigeant, mais aussi ceux à la recherche de mélodies accessibles ouverts à d'autres formes de musiques (jazz, electro, dance, classique, opéra, musiques de films etc.). 

Musiciens


Dave Cureton : claviers, guitares, chant, autres instruments
Adam Gough : claviers, guitares, chant, autres instruments

Claire Malin : chant
Louise Brabbins : chant
Steve Balsamo : chant

Christian Nokes : basse
Richard Cureton : batterie, percussions
Steve Trigg : trompette
Jason Reynolds : saxophone

Titres


First Movement (Water)
1.01. Introduction
1.02. Storyteller
1.03. EEE
1.04. Interlude 1
1.05. Smocky Wood
1.06. Come With Me
1.07. Opus II

Second Movement (Earth)
1.08. Mountains Start To Fall
1.09. Loops
1.10. Symphony 1
1.11. Light And Shade
1.12. Intro Reprise
1.13. Home
1.14. The Creation

Third Movement (Air)
2.01. Sun Is Going Down
2.02. Interlude 2
2.03. Harmonix
2.04. Take Me
2.05. Come With Me (Reprise)
2.06. Outro

vendredi 10 juin 2016

Touchstone - Wintercoast (2009)

Touchstone Wintercoast
Touchstone - Wintercoast (2009)
A l'écoute de Wintercoast, album de Touchstone paru en 2009, deux constats s'imposent. 

D'abord, la mise en avant de la guitare d'Adam Hodgson qui détrône les claviers de Rob Cottingham. Elle rugit sur un Strange Days aux sonorités heavy, se fait lyrique sur le doux Original Sins et s'envole dans le proggeux Wintercoast. Adam n'a pas une seule corde à sa guitare, c'est également lui qui a réalisé le fabuleux artwok de l'album. 

Ensuite, Kim Seviour occupe désormais la place centrale au chant. Là aussi, elle supplante un Rob Cottingham bien plus en retrait. Outre ce bon quantitatif, Kim a également progressé d'un point de vue qualitatif. Si elle n'a pas perdu son côté juvénile qui fait tout son charme, elle fait preuve de beaucoup plus de nuances dans cette voix qu'elle maîtrise de mieux en mieux. Passionnée tout au long de Wintercoast, elle brille sur Solace où elle aborde la délicate et triste question de l'inceste. "Look after me, I'm your little girl", supplie-t-elle avec effroi. 

Troisième marche après Mad Hatters puis Discordant Dreams, Wintercoast, bien meilleur que ses prédécesseurs, atteint le haut du podium. Il bénéficie d'une production sans faille qui n'oublie pas de valoriser la rythmique (Paul Moorghen, basse, et Al Melville, batterie). Jeremy Irons, célèbre acteur britannique aux multiples récompenses (Oscar, César, Golden Globes, Emmy Awards...), introduit et conclut ce concept-album qui nous mène tout droit dans un lieu inconnu à la limite du fantastique, le Wintercoast, dont le nom est inspiré d'une zone côtière russe de la mer Blanche, située près de la ville d'Arkhangelsk. 

La réédition de 2012 propose trois titres supplémentaires, Zinomorph dans une version single raccourcie, et deux extraits live du High Voltage Festival de 2010, Shadow de Discordant Dreams suivi du survitaminé Joker In The Pack

Bref, mixé par John Mitchell, le parrain du groupe, Wintercoast est indispensable à toute bonne discothèque qui se respecte et se classe à proximité des oeuvre de Magenta, IO Earth et Arena. 

Musiciens


Kim Seviour : chant
Rob Cottingham : claviers, chant
Adam Hodgson : guitares
Paul Moorghen : basse, chœurs
Al Melville : batterie

Jeremy Irons : narration

Titres


01. Prelude
02. Wintercoast
03. Strange Days
04. Joker In The Pack
05. Original Sin
06. Voices
07. Zinomorph
08. Solace
09. Line In The Sand
10. The Witness Pt 1
11. The Witness Pt 2

12. Zinomorph (radio edit)
13. Shadow (live)
14. Joker In The Pack (live)

mercredi 8 juin 2016

Parzivals Eye - Fragments (2009)

Parzivals Eye Fragments
Parzivals Eye - Fragments (2009)
Bassiste de RPWL, groupe allemand spécialisé à ses débuts dans les reprises de Pink Floyd, Chris Postl se lance en 2009 dans une carrière solo sous le nom d'emprunt de Parzivals Eye. Fragments est sa première livraison.

Afin de parfaire sa musique, il s'est entouré de quelques pointures. Yogi Lang, son complice au sein de RPWL, est venu lui prêter main forte aux claviers mais a également participé à la production et au mixage. Aux guitares, on retrouve Ossi Schaller (Ian Anderson) et Ian Bairnson connu pour avoir été un des piliers d'Alan Parsons Project et joué sur les quatre premiers albums de Kate Bush.

Côté chant, outre Chris lui-même, nous avons le plaisir d'entendre la grande Christina Booth de Magenta, libérée provisoirement des griffes de Rob Reed. Un autre Reed a été invité, il s'agit d'Alan Reed encore chanteur de Pallas à cette époque. Hasard ou pas, lui et Christina se sont donnés la réplique l'année précédente sur l'opéra rock de Clive Nolan, She.

Meanings et Chicago sont les deux titres sur lesquels Christina chante seule en lead. Le premier dégage une ambiance oppressante. Sa voix, légèrement en retrait et aérienne, tente avec difficultés de se faufiler à travers une avalanche synthétique digne de Clive Nolan. D'ailleurs, Meanings n'est pas sans rappeler The Bonding de She interprété par cette même Christina. Chicago est une véritable perle. Cette chanson contestataire des années 70 a été composée par Graham Nash du fameux Crosby, Stills, Nash & Young. Elle est si bien revisitée ici qu'elle semble extraite des sessions de Home, un des chefs-d'œuvre de Magenta. On y entend le même piano et les soli de guitares ont été exécutés avec autant de dextérité que ceux de Chris Fry. Débordante d'émotions, Christina est tout simplement fantastique. 

Sur Through Your Mind en duo avec Postl, elle est cantonnée à un refrain aux airs d'Abba. Le long morceau d'ouverture Longings End qui s'étend sur près d'un quart d'heure, et le très "génésien" Skylights ont, eux, la chance de l'avoir aux chœurs. 

Grâce à Fragments, les fans de Christina ont le plaisir de découvrir une nouvelle facette de leur chanteuse favorite en dehors de son groupe d'attache. Christina brille littéralement sur Chicago. Ce titre qui aurait toute sa place dans le répertoire scénique de Magenta, mérite à lui seul l'écoute d'un disque justement salué par la critique.


Musiciens


Chris Postl : chant, basse, claviers, guitares
Christina Booth : chant
Alan Reed : chant
Ossi Schaller : guitares
Ian Bairnson : guitares
Yogi Lang : claviers
Martin Kesser : piano
Hannes Weigend : batterie

Titres


01. Longings End
02. Signs
03. Fragments
04. Face My Fear
05. Meanings
06. Skylights
07. Disguise
08. Chicago
09. Where Have Your Flowers Gone
10. Through Your Mind
11. Wide World
12. Another Day

samedi 4 juin 2016

Mr. So & So - Sugarstealer (2009)

Mr So & So Sugarstealer
Mr. So & So - Sugarstealer (2009)
Mr. So & So est un groupe fondé en 1989 par le guitariste Dave Foster et le chanteur/bassiste Shaun McGowan. A ce noyau initial, se sont ajoutés Kieren Twist (claviers) et Leon Parr (batterie). 

Ensemble, ils sortent un premier EP en 1991, Thoughts Of Fear And Principle, suivi de l'album Paraphernalia. En 1994, changement de line up avec l'intégration de Charlotte Evans au chant après la parution de Compendium. Elle avait fait quelques vocaux auparavant sur cet album considéré comme l'un des plus important de la scène progressive des années 90. 

Leur troisième opus The Overlap est disponible en 1998 sur le label de Steve Rothery, guitariste émérite de Marillion, Dorian Music. Suite à des déconvenues financières et malgré un soutien sans faille de Marillion, Mr. So & So se sépare en 2000. Shaun s'en va créer The Lemurs, Kieren rejoint Carl Palmer, Dave, Leon et Charlotte forment Sleeping Giant et tourneront notamment avec Karnataka. 

L'histoire aurait pu s'arrêter là mais, en 2005, Shaun et Dave se retrouvent et décident de renouer. Ils embarquent avec eux Charlotte pour donner une nouvelle naissance à Mr. So & So. Kieren et Leon n'étant pas disponibles, ils sont remplacés par Anthony Hindley (claviers) et Stuart Browne (batterie). Quatre ans plus tard, sort l'inespéré Sugarstealer en autoproduction. 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce come-back est réussi. Nous avons droit à un groupe en forme débordant d'énergie et de créativité. L'ombre des plus grands, des Beatles à Led Zeppelin en passant par Marillion, plane sur cette œuvre inspirée. Toujours sous la protection de leurs illustres aînés, Steve Rothery va jusqu'à leur offrir un solo de guitare dont lui seul à le secret, sur l'exquis Oh Look! A Rainbow!.  Drôle de coïncidence, le chant habité de Shawn évoque ici celui d'un autre Steve, le grand Steve Hogarth. 

Très présente aux backing vocals, Charlotte tient le lead sur trois titres (trop) courts. Lemon Tree joué à la guitare acoustique, semble tout droit sorti du répertoire des premiers albums de Mostly Autumn. La douce voix de Charlotte ressemble à s'y méprendre à celle d'Heather Findlay. D'une durée n'atteignant même pas les trois minutes, Photograph à la même classe et intensité qu'Unoriginal Sin de l'album quasi-contemporain Glass Shadows. Green Ward 13 est un petit duo en acoustique rappelant cette fois-ci plutôt Odin Dragonfly, projet parallèle d'Heather Findlay et d'Angela Gordon

Avec Sugarstealer, Charlotte Evans s'affirme davantage au sein de la nouvelle mouture de Mr. So & So. Et ce, pour notre plus grand plaisir. Seul regret, ne pas l'entendre au chant principal sur un plus grand nombre de titres. Pour se réconforter, ne dit-on pas que tout ce qui est rare est précieux ?

Musiciens


Shaun McGowan : chant, basse
Dave Foster : guitare
Charlotte Evans : chant
Anthony Hindlay : claviers, chant
Stuart Browne : batterie

Titres


01. Flying Triangles
02. New Year's Day
03. Thursday Are Blue
04. Dandelion Amongst The Violets
05. Honey Jar
06. Lemon Tree
07. Falling Through Rainbows
08. Bleak Hill
09. Oh Look! A Rainbow!
10. Evening Star In  The Indigo Day
11. Bi-Polar
12. Photograph
13. Seeking Poppies In The Dark
14. Falling
15. Broken Crown
16. Green Ward 13
17. White Sun
18. (Return Of) The Gold