Gabriel Keller - Clair Obscur (2022) |
Pourquoi écouter ce disque ?
Une belle pochette de disque annonce souvent un bel album. C'est le cas ici avec ce Clair Obscur du multi-instrumentiste Gabriel Keller. Originaire de la région lyonnaise, Gabriel a été bercé dans sa jeunesse par les Beatles et Pink Floyd. Il apprend au fil des années le violon, la batterie, la guitare et la basse. Sa passion pour la musique le pousse à explorer sans cesse plus loin le large panel d'émotions qu'elle procure. Après plusieurs expériences au sein de groupes ou de collectifs, il se lance dans son propre projet solo en 2020. Clair Obscur a été conçu à l'ancienne, comme un 33 tours avec ses deux faces. Sa première partie, les cinq premiers titres, fait référence à ses maîtres déjà cités, les Beatles et Pink Floyd, et se veut lumineuse, claire. C'est ma préférée, Open Arms et son solo de guitare "gilmourien" dantesque m'a littéralement conquis. La seconde partie emprunte un chemin sombre, obscur sur lequel plane l'ombre d'Opeth ou de Porcupine Tree, autres formations qui ont influencé Gabriel alors plus âgé. Pour les parties chantées, il a fait appel à quatre voix féminines, toutes aussi envoutantes les unes que les autres : Emi B (trois titres), Maïté Merlin (deux titres), Charlotte Gagnor (du Gabriel Keller Trio) et Marine Poirier sur un titre chacune. Gabriel leur a laissé une totale liberté sur les textes, ainsi que dans la langue employée. Ainsi, Charlotte est la seule à chanter en français (très belles paroles de Melancholia : Sans filet j'ai jeté mes vieux souvenirs comme des étoiles filantes / Sur la toile égarée, tu regardes s'évanouir mes messages en attente, ou encore Nos rires sont des fleurs tombées par terre / Je les récolte par cœur, sans colère), tandis que les trois autres ont privilégié l'anglais. Cette multiplication de voix chantées sur un même album m'évoque d'autres projets tout aussi ambitieux comme Ayreon d'Arjen Lucassen qui, comme Gabriel, ne fige jamais sa musique dans un seul style musical, Corde Oblique du guitariste italien Riccardo Prencipe qui place lui aussi l'émotion au cœur de son folk méditerranéen (Accalmie, sublime instrumental final se rapproche de cet univers), ou bien les Français de XII Alfonso, toujours dans la prise de risque et jamais dans la simplicité, tout en demeurant accessibles. Je vous le dis droit dans les yeux, en France, nous avons encore des musiciens talentueux et passionnés, mais si nous n'allons pas à eux, ils finiront par disparaître. Gabriel Keller est l'un d'entre eux. A nous maintenant de faire vivre sa musique.
Musiciens
Gabriel Keller : guitares, percussions, basse, chœurs
Emi B : chant
Maïté Merlin : chant
Charlotte Gagnor : chant
Marine Poirier : chant
Anne-Marguerite Solt : chœurs
Charlie Henry : guitares
Clément Berthie : guitares
Anthony Barbier : guitares
Marius Marin : guitares
Clément Barou : piano
Julien Mailland : basse
Lucas Biguet-Mermet : batterie
Simon Rebuffat : batterie
Lucie Lacour : violoncelle, chœurs
Jérôme Aubernon : violon
Quatuor MajusculeS : cordes
Sos Section : cuivres
Titres
01. Tumulte
02. Time
03. Train To Resolution
04. Open Arms
05. Melancholia
06. Sonate Au Clair Obscur
07. Nothing Human
08. Out Of My Life
09. Honey
10. Accalmie
Vidéos
Open Arms : lien vidéo ici
Melancholia : lien vidéo ici
Nothing Human : lien vidéo ici
Nothing Human (acoustic live session) : lien vidéo ici
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