dimanche 31 octobre 2021

Faraway - Far From The Madding Crowd (2001)

Faraway Far From The Madding Crowd
Faraway - Far From The Madding Crowd (2001)

Pourquoi écouter ce disque ?

Faraway est un duo australien réunissant deux artistes gravitant dans la galaxie de Louisa John-Krol. Leur seul et unique album Far From The Madding Crowd, au titre inspiré du quatrième roman de Thomas Hardy, est d'abord sorti en 1998 chez Resurgence, subdivision de la maison de disque Voiceprint, puis a été réédité en 2001 par le label nantais Prikosnovénie, celui-là même qui abritait à la même époque une certaine… Louisa John-Krol. Moins féérique que celle de Louisa, leur musique vaporeuse évoque Dead Can Dance et Rajna par ses côtés ethniques et tribaux, mais aussi les japonais de Jack Or Jive pour l'aspect ambient et orientalisant. Liz Van Dort, la chanteuse, a une voix incroyable, idéale pour entrer en transe. D'origine britannique, Harry Williamson joue de la plupart des instruments. Fils de l'auteur controversé Henry Williamson, il a collaboré avec l'ex-Genesis Anthony Phillips, Daevid Allen et Gilli Smyth de Gong (leur fils Taliesin joue ici des congas), Nick Turner d'Hawkwind, mais aussi Sting au tout début de sa carrière. En 1982, il quitte l'Angleterre thatchérienne pour se réfugier en Australie où il participe à des musiques de film et à d'autres projets musicaux. Si Far From The Madding Crowd n'est pas un album indispensable à toute bonne discothèque qui se respecte, il remplit sa mission principale qui consiste à élever l'âme l'espace d'un instant, loin, bien loin de ce monde de fous. 

Musiciens

Liz Van Dort : chant
Harry Williamson : instruments, chant

Miles Alexander McNicholl : batterie
Robert Calvert : saxophone
Temis Aranibar : siku
Deidre Dowling : violon, alto
Taliesin Allen : congas
Marque-O Biasion : basse

Titres

01. The Boatman
02. Oo Sa Gi
03. Apple
04. The Morning Glory
05. The Morning Glory (Dawn Dub)
06. Decadence 
07. Stars
08. Shall I Come
09. Espirutu Andina
10. Jaminji
11. Farther

Vidéos

Boatman : lien vidéo ici

Shall I Come : lien vidéo ici

Espirutu Andina : lien vidéo ici

vendredi 29 octobre 2021

Kyriakos Kalaitzidis - Exil (2019)

Kyriakos Kalaitzidis Exile
Kyriakos Kalaitzidis - Exil (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

L'histoire de l'humanité est celle de l'exile. De tous temps, les hommes ont quitté ce qu'ils avaient de plus cher pour partir vers un ailleurs, souvent idéalisé. La Grèce, carrefour géographique, a toujours été une terre de départ, mais aussi d'accueil, de l'Antiquité à nos jours. Le compositeur Kyriakos Kalaitzidis, joueur d'oud, sorte de luth à manche court très répandu en Méditerranée orientale, est issu d'une famille d'exilés. Au début du XXe siècle, ses ancêtres ont fui l'empire Ottoman où les Grecs pontiques, aux côtés des Arméniens, étaient massacrés. Son histoire personnelle mêlée à la grande histoire l'ont conduit vers ce voyage à la fois introspectif et initiatique qu'est devenu Exil. Prévue à l'origine pour illustrer un film, la musique d'Exil est devenue un projet à part entière, d'abord sur disque, puis sur scène où il prend toute sa dimension tragique*. Une trentaine de musiciens accompagnent Kyriakos dans ce périple, parmi lesquels ses camarades de l'ensemble En Chordais qui, depuis sa fondation en 1993, explore la richesse musicale multiculturelle des rives de la Méditerranée orientale, un trio de musique persane (Hossein Omouni, Kiya Tabassian, Ziya Tabassian) et la chanteuse Sophia Papazoglou. Cette dernière prête sa voix à deux passages, The Song Of The Swallow, émouvante chanson empreinte de nostalgie, et Zeïmbekiko Of Exile faisant référence à cette danse folklorique grecque connue aussi sous le nom de "danse de l'aigle", uniquement réservée aux hommes. Kyriakos se plaît à évoquer ces danses populaires, nées de ces populations en mouvement, comme la valse (Oriental Waltz), le tango (Tango Of Fire) ou le syrto (New York Syrto). D'une beauté saisissante, cet album, véritable mosaïque d'émotions, se classera aisément dans la discothèque idéale entre le poignant Genocide de l'artiste grecque Lia Hide paru la même année, et le divin Nights From The Alhambra de Loreena McKennitt, tous situés à la croisée de l'Orient et l'Occident. 

* Rendez-vous le samedi 11 décembre à 20h30 sur la scène de la Grande salle Pierre Boulez de La Philarmonie de Paris.

Musiciens

Kyriakos Kalaitzidis : oud, chant

Sophia Papazoglou : chant
Yiorgos Kokkinakis : piano
Kyriako Petras : violon
Alkis Zopoglou : kanoun
Vasilis Tzortzinis : contrebasse, luth
Vangelis Karipis : bendir, darabuka, dawli
Nikos Terpsiadis : bendir, idiophone
Hossein Omouni : nay, chant
Kiya Tabassian : sitar
Ziya Tabassian : dumbek
Antonis Ververis : santour
Charis Lamprakis : ney
Lefteris Pavlou : bendir
Vasilis Vetsos : guitare
Dimitris Koukoulitakis : guitare
Antonis Koumandrakis : guitare acoustique
Dimitris Mistakidis : guitare
Kostas Sideris : luth
Elin Söderström : viole de gambe
Christos Sikiotis : violoncelle
Vasilis Saïtis : violoncelle
Iraklis Vavatsikas : accordéon
Stavros Pazaretzis : clarinette
Yiannis Papayiannis : cor
Grigoris Asonitis : cor
Matthew Jennejohn : cornet
Nikos Siderokastritis : batterie

Titres

01. Exile (Exil)
02. Entreaty (Supplication)
03. Oriental Waltz (Valse Orientale)
04. Zeïmbekiko of Exile (Zembekiko De L'exil)
05. Earthen Strains (Voix De La Poussière De Terre)
06. Clear Rain (Pluie Transparente)
07. Desolate Sound (Son Solitaire)
08. Misty Weather A (Temps De Brouillard 1)
09. Misty Weather B (Temps De Brouillard 2)
10. The Song Of The Swallow (Voix De L'hirondelle)
11. Hidden Views (Faces Cachées)
12. Separation (Séparation)
13. The Return (Le Retour)
14. The Tango Of Fire (Le Tango Du Feu)
15. Oud: Rast Taqsim
16. New York Syrto (Le Syrto De New York)

Vidéos


The Song Of Swallow : lien vidéo ici

Clear Rain : lien vidéo ici

lundi 25 octobre 2021

Mostly Autumn - Graveyard Star (2021)

Mostly Autumn Graveyard Star
Mostly Autumn - Graveyard Star (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Connaissez-vous le point commun entre ces albums de Mostly Autumn : Passengers, The Ghost Moon Orchestra et leur toute dernière production Graveyard Star ? La réponse est simple, chacun d'entre eux comporte le même personnel que son prédécesseur. En vingt-cinq ans de carrière, le groupe originaire de York a connu une sacrée valse de musiciens. Aujourd'hui, il est stabilisé autour de Bryan Josh (chant, guitares), son épouse Olivia Sparnenn-Josh (chant), Iain Jennings (claviers), Chris Johnson (guitares, chant), Angela Gordon (flûte, chant), Andy Smith (basse) et du dernier arrivé, Henry Rogers (batterie). Ils sont soudés comme une famille, tous donnant le meilleur d'eux-mêmes, et cela s'entend. De toute façon, leur musique ne peut pas mentir, elle est faite de passion et d'émotion. Il semblait pourtant difficile de donner un successeur à White Rainbow (2019) tant l'ombre de Liam Davison, l'ami disparu, planait dessus. Mais, depuis, une chape de plomb s'est abattue sur la planète. Bryan Josh s'est inspiré de cette période à la fois trouble et étrange qui a bouleversé nos vies pour concevoir ce nouveau disque comme un journal chronologique suivant l'évolution de cette pandémie mortifère entre janvier 2020 et janvier 2021. Si la première partie de l'album semble plongée dans l'obscurité, l'espoir renaît à partir la neuvième piste, Back In These Arms. Durant les moments sombres, des amis ont disparu. Val et Tracey sont de ceux-là, Razor Blade leur est dédié. A ceux qui en douteraient encore, Olivia est une déesse, chacune de ses interventions provoque de l'extase, tout comme les guitares toujours aussi "floydiennes" de son mari. L'impérial Graveyard Star en ouverture, le country-rock Skin Of Mankind sur lequel apparaissent Troy Donockley (Iona, Nightwish) et Chris Leslie de Fairport Convention déjà invité à l'époque de l'incontournable Passengers en 2003, la bulle d'oxygène The Diamond où Chris et Angela se partagent le chant, ainsi que le fabuleux final Turn Around Slowly rendant hommage à la vaccinologue Sarah Gilbert dont les travaux ont été déterminants dans la lutte contre l'épidémie, sont quelques-uns des joyaux de cette pièce flamboyante, d'une grande intensité, qui n'a pas fini de tourner sur nos platines. 

Musiciens

Olivia Sparnenn-Josh : chant, claviers
Bryan Josh : chant, guitares, claviers, tambourin
Iain Jennings : claviers
Chris Johnson : guitares, claviers, chant
Angela Gordon : flûte, chant
Andy Smith : basse
Henry Rogers : batterie

Troy Donockley : cornemuse, flûte
Chris Leslie : violon

Titres

1.01. Graveyard Star
1.02. The Plague Bell
1.03. Skin Of Mankind
1.04. Shadows
1.05. The Harder That You Hurt 
1.06. Razor Blade 
1.07. This Endless War 
1.08. Spirit Of Mankind
1.09. Back In These Arms 
1.10. Free To Fly
1.11. The Diamond 
1.12. Turn Around Slowly

CD Bonus
2.01. The Show Is On
2.02. Into The Valley Of Death Rode The Six Hundred
2.03. Check In Your Eyes
2.04. Side Effect
2.05. Swallows 
2.06. Heading For The Mountains 
2.07. Mountain Highway
2.08. This House

Vidéos

Skin Of Mankind : lien vidéo ici

Razor Blade : lien vidéo ici

Graveyard Star : lien vidéo ici

vendredi 22 octobre 2021

Sophya Baccini's Aradia - Big Red Dragon (2013)

Sophya Baccini Big Red Dragon
Sophya Baccini's Aradia - Big Red Dragon (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

William Blake (1757-1827) est davantage connu pour sa poésie que pour sa peinture. Pourtant, il a légué à l'humanité une série d'œuvres picturales d'une modernité déconcertante. Ce sont elles qui ont inspiré la chanteuse italienne Sophya Baccini fascinée par cet artiste hors-normes. L'idée de ce concept-album lui a été soufflée par le fondateur du label génois Black Widows Records, Massimo Gasperini, alors qu'ils évoquaient ensemble la suite à donner au premier album solo de Sophya. Sorti en 2009, Aradia a été récompensé par un Prog Awards, une première pour une artiste féminine. De là est partie l'idée du projet intitulé Sophya Baccini's Aradia réunissant essentiellement des musiciennes, Francesca Colapse (batterie), Stella Manfredi (violon), Marilena Striano (piano), ainsi que le guitariste Chico Accetta. Chacun des titres de l'album a donc été inspiré d'une œuvre du Maître. Celle intitulée Big Red Dragon And The Woman Clothed With Sun sert de pochette au disque et lui a donné son nom. Sophya fait preuve d'une inventivité folle, tant sur le plan vocal que sur les parties musicales. On frôle le chef-d'œuvre. Construit comme un opéra-rock, Big Red Dragon trouve ses origines tant dans les opéras classiques italiens que le Bohemian Rhapsody de Queen. Se combinent le perfectionnisme d'une Kate Bush, la folie d'une Diamanda Galas, le Renaissance symphonique, des guitares à la Camel, le lyrisme de Magenta, l'éclectisme d'Ayreon et le majestueux de Nightwish. Plusieurs musiciens extérieurs ont été conviés, parmi lesquels Elisa Montaldo (Il Tempio Delle Clessidre), Sonja Kristina de Curved Air et notre Christian Décamps national, céleste sur Au Premier Matin Du Jour aux couleurs toutes angéliques. 

Musiciens

Sophya Baccini : chant, claviers
Chicco Accetta : guitares
Francesca Colaps : batterie
Stella Manfredi : violon, alto
Marilena Striano : piano

Sonja Kristina : chant
Christian Decamps : chant
Aurelio Fierro Jr : chant
Steve Sylvester : chant
Roberto Tiranti : chant
Lino Vairetti : chant
Irwin Vairetti : chant
Enrico Iglio : claviers, percussions
Elisa Montaldo : claviers
Pino Falgiano : claviers

Titres

01. William 
02. Angel Of The Revelation
03. Satan
04. Love Of Hecate
05. The Number
06. La Porta Dell'Inferno
07. Just
08. Cerberus
09. While He's Sleeping
10.- Au Matin Du Premier Jour
11. Beatrice
12. Big Red Dragon
13. Jerusalem 

Vidéos

Jerusalem : lien vidéo ici

Satan (live) : lien vidéo ici

Au Premier Matin Du Jour (live) : lien vidéo ici

Beatrice : lien vidéo ici

lundi 18 octobre 2021

The John Renbourn Group - A Maid In Bedlam (1977)

The John Renbourn Group A Maid In Bedlam
The John Renbourn Group - A Maid In Bedlam (1977)

Pourquoi écouter ce disque ?

The John Renbourn Group est né des cendres de Pentangle. Lorsque ces derniers se séparent, Renbourn se réfugie à la campagne, dans le Devon. De là, germe l'idée de monter une nouvelle entité en parallèle de sa carrière solo, moins contraignante que ne l'était Pentangle sur le plan commercial, mais aussi humain. Il fait alors appel à son voisin, le flûtiste Tony Roberts qui avait joué sur son disque The Lady And The Unicorn en 1970. C'est par l'intermédiaire de Danny Thompson qu'il avait fait sa connaissance. Sue Draheim est une autre de ses connaissances. Cette jeune Américaine spécialisée dans le fiddle (violon populaire) a joué auparavant aux côtés de Frank Zappa puis de John Martyn, et avait collaboré à l'album Faro Annie de John en 1971. A cet ensemble en formation, il manquait une grande voix enchanteresse. C'est tout naturellement vers Jacqui McShee, son ancienne acolyte de Pentangle, que John se tourne. En provenance d'Inde, Keshave Sathe est le dernier à rallier la troupe. Son jeu de tabla avait auparavant conquis John Mayer, John Martyn ou encore Magic Carpet. Les cinq musiciens commencent à se produire sur scène, notamment au prestigieux Royal Albert Hall, dès 1974. Suivant les desiderata de Renbourn, leur feuille de route est des plus précises, revisiter les chansons folkloriques traditionnelles britanniques de l'époque médiévale, de la Renaissance et du baroque. Sorti en pleine déferlante punk et disco, A Maid In Bedlam surprend par sa qualité et son originalité. Alors que Black Waterside, Reynardine, Death And The Lady ainsi que John Barleycorn ont chacun été entendus une multitude de fois ces dix dernières années grâce aux interprétations des plus grands comme Shirley Collins, June Tabor, Sandy Denny, Fairport Convention, Traffic ou même Bert Jansch, les versions livrées ici sont d'une incroyable fraîcheur. Le juste équilibre entre guitare, instruments à vent, violon et tabla fait toute la différence. Les arrangements vocaux sont eux aussi somptueux, telle la magnifique version a cappella de Talk About Suffering évoquant les années Hark! The Village Wait de Steeleye Span. Complètement à contre-courant à sa parution, A Maid In Bedlam se classe aujourd'hui parmi les meilleurs albums de folk. 

Musiciens

Jacqui McShee : chant
John Renbourn : guitare, chant
Tony Roberts : chant, flûtes, piccolo, hautbois
Sue Draheim : violon, chant
Keshav Sathe : tabla, cymbalettes à doigt

Titres

01. Black Waterside
02. Nacht Tanz, Shaeffertanz
03. A Maid In Bedlam
04. Gypsy Dance, Jews Dance
05. John Barleycorn
06. Reynardine
07. My Johnny Was Shoemaker
08. Death And The Lady
09. The Battle Of Augrham / 5 In A Line
10. Talk About Suffering 

Vidéos

Death And The Lady : lien vidéo ici

A Maid In Bedlam : lien vidéo ici

Reynardine : lien vidéo ici

dimanche 17 octobre 2021

Octantrion - II (2021)

Octantrion II
Octantrion - II (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Une petite virée en drakkar, ça vous dit ? Octantrion est un duo formé il y a une dizaine d'années par deux passionnés de culture scandinave, Gaëdic Chambrier et Éléonore Billy. Tous deux font aussi partie du groupe Boann que nous chérissons particulièrement ici. Simplement intitulé II, ce deuxième album réalise un bond en avant par rapport à leur précédente production sortie en 2014. Plus ambitieux, plus aventureux et plus cohérent dans sa conception, ce disque revisite la mythologie nordique sous l'angle de ce totem intermédiaire entre l'homme et le monde des dieux, le corbeau. Deux passages célèbrent Hugin et Munin, les deux corbeaux d'Odin, symboles de la sagesse. Les quinze morceaux de l'album se partagent entre compositions originales et airs traditionnels suédois ou islandais réinventés. Gaëdic et Éléonore jouent tous deux d'étranges instruments (nyckelharpa suédois, hardingfele norvégien, cistre, guitare-harpe, mandoloncelle) redonnant vie, l'espace d'un instant, à cette civilisation païenne aujourd'hui engloutie, mais toujours bien présente dans la culture populaire à travers la musique, la littérature et la télévision. Si, lors de leur premier album, seul le contrebassiste Jean-Philippe Viret les avait accompagné, ici, ceux sont cinq musiciens qui ont été conviés, dont la harpiste Cécile Corbel, sublimant avec son jeu si délicat l'instrumental Element, et le percussionniste Julien Lahaye qui, avec son tombak d'origine persane, apporte à Munin une légère touche orientalisante bienvenue. Mais la principale nouveauté par rapport à l'opus précédent tient en la présence de voix sur quatre titres parmi lesquelles celle du ténor classique Eric Pariche, aussi chanteur du groupe de metal français Superscream. Entièrement chanté, The Dead King, morceau phare de l'album, pleure la fin d'une civilisation à travers la mort symbolique du corbeau, devenu synonyme de ténèbres suite à l'arrivée du christianisme. Avec II, Octantrion propose un album dense à la fois sombre et lumineux, qui deviendra, j'en suis persuadé, un classique.   

Musiciens

Éléonore Billy : chant, nyckelharpa, hardingfele
Gaëdic Chambrier : chant, guitares, harpe-guitare, mandoline, mandole, mandoloncelle, cistre, basse, batterie, percussions, claviers, programmation

Blandine Champion : basse
Xavier Milhou : contrebasse
Cécile Corbel : harpe celtique
Julien Lahaye : tombak
Christophe Piot : batterie
Éric Pariche : chant

Titres

01. Bältares Långdans
02. Hugin
03. Ragnarök
04. The Dead King
05. Element [Vilya]
06. Strömkarlen Spelar
07. En Gång När Jag Ska Dö
08. Dans [När]
09. Element [Nén]
10. Munin
11. Against The Wind
12. Father
13. Element [Cén]
14. Chaman
15. The Dead King [Radio Edit]

Vidéos


The Dead King : lien vidéo ici

En Gång När Jag Ska Dö : lien vidéo ici

dimanche 10 octobre 2021

Maggie Bell - Queen Of The Night (1974)

Maggie Bell Queen Of The Night
Maggie Bell - Queen Of The Night (1974)

Pourquoi écouter ce disque ?

Maggie Bell n'a jamais obtenu le succès qu'elle méritait. Il lui a juste manqué ce petit "plus" pour entrer dans la légende. Pourtant, que ce soit avec son groupe Stone The Crows ou bien en solo, ses albums méritent amplement d'être redécouverts aujourd'hui. Le 3 mai 1972, Leslie Harvey, guitariste de Stone The Crows, meurt électrocuté. Sans lui, le groupe se retrouve vidé de sa substance et se désintègre. Encouragée par son manager Peter Grant, Maggie s'envole pour les États-Unis enregistrer Queen Of The Night, produit par Jerry Wexler (Aretha Franklin, Ray Charles, Dusty Springfield). Ensemble, ils ont écouté plus de deux cents chansons pour n'en retenir que onze. Préférant se concentrer sur son chant, Maggie n'a pas proposé ses compositions. Toutefois, la chanson-titre a été écrite par Ronnie Leah, son ancien claviériste au sein de Stone The Crows. Eclectique, elle démontre à qui en douterait qu'elle est capable de passer du rock à la soul, du jazz au blues. Souvent comparée à Janis Joplin, elle reprend ici A Woman Left Lonely de son album Pearl en apposant son propre style, plus sensuel. Maggie ne fait pas du Janis, elle fait du Maggie, tout comme sur le After Midnight de JJ Cale popularisé par Eric Clapton. Le point d'orgue de l'album demeure As The Years Go Passing By, beau et intense, devenant un de ses incontournables sur scène. Impossible non plus de ne pas évoquer cette sucrerie qu'est Trade Winds, refermant délicatement cet album aux mille saveurs, blindé d'énergie.

Musiciens

Maggie Bell : chant

Cornell Dupree : guitares
Hugh Mccracken : guitares
Reggie Young : guitares
Barry Goldberg : claviers
Arthur Jenkins : claviers
Richard Tee : claviers
Leon Pendarvis : claviers
Chuck Rainey : basse
William Satler : basse
Steve Gadd : batterie
Ralph Mcdonald : percussions
The Sweet Inspirations : chœurs

Titres

01. Caddo Queen
02. A Woman Left Lonely
03. Souvenirs
04. After Midnight
05. Queen Of The Night
06. Oh My My
07. As The Years Go Passing By
08. Yesterday’s Music
09. We Had It All
10. The Other Side
11. Trade Winds

Vidéos

As The Years Go Passing By : lien vidéo ici

A Woman Left Lonely : lien vidéo ici

The Other Side : lien vidéo ici

vendredi 8 octobre 2021

Elisa Montaldo - Fistful Of Planets Part II (2021)

Elisa Montaldo Fistful Of Planets II
Elisa Montaldo - Fistful Of Planets Part II (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Deuxième album solo pour Elisa Montaldo, deuxième ovni. Six longues années séparent le premier volet de Fistful Of Planets de sa suite parue en 2021. Avec ce nouvel opus, Elisa pousse toujours plus loin l'exploration de sa galaxie musicale, à l'instar d'une Kate Bush. Pianiste de formation classique, elle a fondé en 2006 Il Tempio Delle Clessidre, groupe génois de rock progressif. Ses œuvres en solo sont des parenthèses, des moments de liberté totale au cours desquels elle expérimente, développe de nouvelle idées. Ce voyage interplanétaire dont la destination finale demeure inconnue a été pensée comme une invitation à l'évasion, confrontée à la passion des sentiments humains. Rien n'est linéaire, tout se bouscule, sorte de Big Bang donnant cette sensation étrange de pénétrer dans un Ailleurs sensoriel. Ainsi, la Valse Des Sirènes qui semble extraite d'une vieille anthologie de la chanson française des années 20 côtoie un Floating / Wasting Life évoquant le Renaissance flamboyant des années 70, tandis que le fabuleux We Are Magic s'enveloppe d'une atmosphère aérienne à la Cocteau Twins, avant que Washing The Clouds n'entraîne l'album sur des cimes stratosphériques traversées par une guitare chatoyante au feeling "marillionesque". Si Fistful Of Planets Part I était un album avant tout instrumental, réunissant peu d'invités, Fistful Of Planets Part II est son opposé. La majorité des titres sont chantés (en français ou en anglais) et Elisa a fait appel à des musiciens répartis aux quatre coins de la planète. Ses complices Mattias Olsson et Paolo Tixi de Il Tempio Delle Clessidre sont à ses côtés, ainsi que le Suédois Hampus Nordgren Hemlin (ex-Kate Boy), les Américain Steve Unruh (The Samurai Of Prog) et David Keller (Sonus Umbra), l'espagnol Jose Manuel Medina (Last Knight, Mandalaband), la violoncelliste serbe Nina Uzelac (Autumn Tears), la japonaise Yuko Tomiyama ou encore le guitariste de jazz Steffano Guazzo. Audacieux mais aussi déroutant, inventif et singulier, Fistful Of Planets Part II brille tel une étoile qui ne demande qu'à être visitée.

Musiciens

Elisa Montaldo : chant, claviers, autoharpe

Hampus Nordgren Hemlin : claviers, basse, guitares, vibraphone, tubular bells, kantele
Mattias Olsson : batterie, percussions, claviers
Rafael Pacha : guitare classique
Ignazio Serventi : guitare classique
Diego Banchero : basse
Paolo Tixi : batterie
Stefano Guazzo : saxophone
Steve Unruh : flûte, violon
Nina Uzelac : violoncelle
David Keller : violoncelle
Tiger Olsson : voix
Yuko Tomiyama : lecture
Maitè Castrillo : lecture
Jose Manuel Medina : arrangements orchestraux
Matteo Nahum : arrangements orchestraux

Titres

01. Valse Des Sirènes (Chanson) - Second Meteor Of Chaos
02. Floating / Wasting Life - The Grey Planet
03. Earth's Call - Exosphere
04. We Are Magic - The Fuchia Planet
05. Haiku - The Orange Planet
06. Feeling / Nothing / Into The Black Hole - The Black Planet
07. Wesak - Satellite
08. Washing The Clouds - The White Planet
09. Valse Des Sirènes (Grand Finale) - Satellite

Vidéo

Floating / Wasting Life : lien vidéo ici

jeudi 7 octobre 2021

Elfonía - Elfonía (2003)

Elfonia Marcela Bovio
Elfonía - Elfonía (2003)

Pourquoi écouter ce disque ?

Elfonía est une formation mexicaine atypique fondée en 2001 et dissoute en 2006. Elle est née des cendres d'Hydra qui réunissait Alejandro Millán (claviers), Roberto Quintanilla (guitares) ainsi que Marcela Bovio au chant et au violon. Avec le bassiste Pablo González et le batteur Javier Garagarza, ils ont sorti un premier album autoproduit en 2003 simplement intitulé Elfonía, sorte de symphonie des elfes. Difficile de définir leur style tant il est protéiforme. L'auditeur navigue du gothique atmosphérique au prog-folk, flirtant parfois avec le jazz, la world music ou le metal. La force de ce disque demeure dans sa montée en puissance, titre après titre, jusqu'au final flamboyant Alma Infinita. Et surtout, il y a cette voix sublime de Marcela qui chante en espagnol. Quel délice de l'entendre simplement accompagnée au piano sur l'introduction de Dentro ou quasiment a cappella sur Nuestro Descanso. Modo Humanos mais aussi Añoranza suivi de De Todas Mis Heridas sont d'autres moments où elle fait merveille. C'est par cet album qu'Arjen Lucassen l'a découverte. Charmé, il lui a proposé le rôle de "The Wife" dans son opéra culte The Human Equation. Elle participera par la suite à d'autres de ses projets, après qu'ils aient fondé ensemble avec Alejandro Millán Stream Of Passion.

Musiciens

Marcela Bovio : chant, violon
Roberto Quintanilla : guitare, sitar
Alejandro Millán : claviers, guitare acoustique
Pablo González : basse, sitar
Javier Garagarza : batterie

Titres

01. Eldalindalë
02. Nuestro Descanso
03. Aura
04. Drama
05. Dentro
06. Modos Humanos
07. Hatshepsut
08. Añoranza
09. La Vida Que Emana
10. De Todas Mis Heridas
11. Alma Infinita
12. [untitled] 

Vidéos


Nuestro Descanso : lien vidéo ici

De Todas Mis Heridas : lien vidéo ici

dimanche 3 octobre 2021

Sedmina - Melita & Veno Dolenc (1980)

Sedmina Melita Veno Dolenc
Sedmina - Melita & Veno Dolenc (1980)

Pourquoi écouter ce disque ?

Dans les années 70, Sedmina était yougoslave. Aujourd'hui, on dirait que ce groupe était slovène. Veno Dolenc (chant, guitare acoustique) et son épouse Melita (chant) fondent Sedmina en 1977, à Ljubljana, capitale de la Slovénie. Au départ, ils n'étaient qu'un duo, puis ils sont rejoints par d'autres musiciens comme Lado Jakša (clarinette, piano, flûte), Edi Stefančič (guitare acoustique, violon, guimbarde) et Božo Ogorevc (violon). Leur premier album sort en 1980. Il réunit douze petites perles folk d'une durée moyenne de trois minutes chacune. Cultivant un certain mysticisme et obscurantisme évoquant Comus ou Spriguns, leurs chansons aux textes ésotériques regardent davantage vers l'Europe centrale et balkanique que vers l'Occident. Autre point fort, l'étrange pochette suggérant tout un univers mystérieux. Elle est signée Veno qui était également peintre. Sa voix et celle de Melita se marient à merveille, les harmonies vocales étant particulièrement soignées. Un deuxième album suivra en 1982, mais le groupe explosera suite à la séparation du duo fondateur. Il renaîtra néanmoins de ses cendres à la fin des années 80 sous la conduite du seul Veno accompagné de sa nouvelle épouse, et trois autres albums verront le jour la décennie suivante. 

Musiciens

Melita Dolenc : chant
Veno Dolenc : chant, guitare acoustique
Lado Jakša : clarinette, piano, flûte 
Edi Stefančič : guitare acoustique, violon, guimbarde
Božo Ogorevc : violon
Matija Terlep : flûtes, cornemuse, scie musicale, archet
Boštjan Perovšek : accordéon
Mira Omerzel Terlep : percussions, dulcimer

Titres

01. Pesem O Tanji
02. Jutro
03. Pesem
04. Magdalena 
05. Angel Varuh 
06. Deklica Z Vzigalicarni
07. Veter Beli Koni
08. Etuda
09. Ljubica
10. Svatba
11. Ogledalo
12. Uspavanka

Vidéos


Veter Beli Konj : lien vidéo ici

Ogledalo : lien vidéo ici

vendredi 1 octobre 2021

Guðrið Hansdóttir - Painted Fire (2016)

Gudrid Hansdottir Painted Fire
Guðrið Hansdóttir - Painted Fire (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

Painted Fire allume la flamme de la passion. Enregistré aux îles Féroé, cet album de Guðrið Hansdóttir puise son inspiration dans la ville natale de la chanteuse, Tórshavn, la capitale, ainsi que dans la nature environnante. Comparée à ses premiers disques, Guðrið s'est assagie, a gagné en maturité et transformé son univers bouillonnant en un espace plus calme, plus contemplatif. Mais la créativité est toujours présente. Secondée par Mikael Blak à la production, connu pour son travail avec Eivør, Guðrið  réinvente une electro-pop haut de gamme, teintée d'éléments folks. Les sonorités synthétiques côtoient avec élégance les moments acoustiques, invitant à l'évasion. Album intimiste et introspectif, Painted Fire me fait penser à la dernière production d'Anneke van Giersbergen, The Darkest Skies Are The Brightest, notamment sur le plan vocal. Écoutez bien la cinquième piste Endaloysi, une des trois chansons chantées en féroïen, l'image de la chanteuse néerlandaise apparaîtra instantanément. Sur l'étonnante Pegasus à l'ambiance lumineuse, Guðrið s'octroie un délicieux duo avec Hans Marius Ziska, autre étoile scintillante de cette si riche (et trop méconnue) scène musicale féroïenne. En dehors de sa carrière solo, Guðrið collabore également avec la formation vocale folk Kata dont un premier album est sorti en cette même année 2016. Ses quatre amies chanteuses sont venues prêter leur voix sur deux titres, le solaire Morgun et To Divine, un des plus beaux titres de l'album avec la chanson finale Two Minds de laquelle surgissent de magnifiques cuivres (trombone, trompette, cor). Deux singles ont été extraits de cet album, Animal et Living With You Is A Lot Like Diying, mais c'est tout Painted Fire qu'il faut découvrir, il en vaut vraiment la peine.

Musiciens

Guðrið Hansdóttir : chant, guitare acoustique

Mikael Blak : basse, claviers
Benjamin Petersen : guitares électriques, chœurs
Per I. Højgaard Petersen : batterie, kalimba
Mattias Kapnas : claviers
Hans Marius Ziska : chant
Unn Paturson (Kata) : chant
Eyð Berghamar Jacobsen (Kata) : chant
Arnfrió Lützen (Kata) : chant
Greta Svabo Bech (Kata) : chant
Samúel Jón Samúelsson : trombone
Ari Bragi Kárason : trompette
Stefán Jón Bernharðsson : cor

Titres

01. Nothing About You
02. Animal
03. Pegasus
04. Morgun
05. Endaloysi
06. Living With You Is A Lot Like Dying
07. To Divine
08. Shrthnd To Disaster
09. A Fly In The Window
10. Two Minds

Vidéos

Pegasus : lien vidéo ici

Nothing About You : lien vidéo ici

Two Minds (version acoustique) : lien vidéo ici

Pegasus (live) : lien vidéo ici