Karnataka - Karnataka (1998) |
Le Karnataka est un État indien dont la capitale est Bangalore. Mais c'est également un groupe gallois de rock progressif originaire de Swansea et formé de Ian Jones à la basse, Jonathan Edwards aux claviers, Paul Davies à la guitare, Gavin Griffiths à la batterie et Rachel Jones au chant.
Rachel, Ian et Jonathan ont tout d'abord joué ensemble dans diverses formations et avec d'autres musiciens. A la recherche d'une certaine stabilité, et suite à un voyage de Ian en Inde, ils adoptent le nom de Karnataka pour leur nouveau projet. Rapidement, Gavin, suivi de Paul, va se greffer au groupe et l'alchimie va alors fonctionner.
Entre l'hiver 1997 et le printemps 1998, ils enregistrent leur premier album simplement intitulé Karnataka dans le home studio de Ian Jones. Peu d'exemplaires ont été pressés à l'époque, ce qui fait que cet album est malheureusement épuisé aujourd’hui. Sa rareté le rend donc encore bien plus précieux. Pourtant, il faut bien l'avouer, le son n'est pas fameux et on a surtout l'impression d'écouter une (bonne) maquette. Il comporte d'anciennes compositions du premier trio déjà rodées sur scène et des nouveaux morceaux. Sur les huit titres enregistrés, quatre dépassent les 7 mn : Must Be The Devil (7'05''), Until Next Time (7'50''), There Must Be A Way (7'18'') et Run To You (7'49'').
Notre première surprise à son écoute est la voix ensorcelante de Rachel Jones. Légère, elle se pose délicatement sur chaque morceau. Elle est la synthèse d'un délicieux mélange entre les voix d'Annie Lennox d'Eurythmics et d'Elizabeth Fraser des Cocteau Twins auquel on a ajouté une pincée vocale de Kate Bush. Dès le morceau d'ouverture, Must Be The Devil, le charme opère et nous voilà envoûté par ses magnifiques mélopées.
La seconde surprise provient de l'omniprésence du saxophone. En effet, Steve Simmonds et son instrument sont présents sur la grande majorité des titres. L'utilisation est faite à bon escient, aucune fausse note. Mais cela donne l'impression qu'il s'agit plutôt d'un membre du groupe à part entière et non pas d'un simple invité. En tous les cas, c'est un véritable plaisir de l'entendre jouer, notamment sur There Must Be A Way. Avec son refrain entêtant, ce morceau expérimental aux accents jazz par le saxophone et progressifs par la guitare électrique de Paul Davies est parfaitement bien maîtrisé.
Le reste de l'album est évidemment très agréable à écouter. Par-ci, par-là on perçoit les influences des seventies comme Pink Floyd, Camel, Led Zeppelin ou ELP. Clannad et Iona ne sont pas loin non plus car il souffle un petit vent celte sur leur musique. Dans ce tableau, impossible de faire l'impasse sur All About Ave qui a également beaucoup inspiré nos Gallois.
Nous avons donc ici le premier témoignage d'un groupe très prometteur au destin hors norme. Au final, notre principal regret ne vient pas de la faible qualité sonore de l'album, bien au contraire car cela lui donne une réelle touche authentique, mais plutôt de la quasi-impossibilité de se le procurer de nos jours.
Musiciens
Rachel Jones : chant
Ian Jone : basse, guitare synthé
Jonathan Edwards : claviers
Paul Davies : guitares
Gavin John Griffiths : batterie, percussions
Steve Simmonds : saxophone
Titres
01. Must Be The Devil
02. Tell Me Why
03. Crazy
04. Until Next Time
05. The Woman In Me
06. There Must Be A Way
07. Closer
08. Run To You