Pink Floyd - The Endless River (2014) |
Pourquoi écouter ce disque ?
The Endless River ou l'adieu poignant à un ami. Lorsque le 5 juillet 2014, un tweet de Polly Samson, femme de David Gilmour, annonce la sortie prochaine d'un nouvel album de Pink Floyd, la surprise est énorme. Personne ne s'y entendait, rien n'avait fuité dans la presse ou les réseaux sociaux. Et pourtant, les deux Floyd restant, Gilmour et Nick Mason, travaillaient sur ce projet depuis 2012. La perte de leur ami, le claviériste Rick Wright, le 15 septembre 2008 a été un grand choc émotionnel. Dès lors, ils n'ont cessé de chercher à revaloriser sa place dans l'œuvre du groupe, en particulier les dernières années, celles de l'ère Gilmour. Viré en 1979 lors de l'enregistrement de The Wall, il est réintégré en 1985 comme simple musiciens de sessions. Lorsque paraît en 1987 A Momentary Lapse Of Reason, son nom apparaît aux côtés des musiciens invités et il n'a pas droit à sa photo dans le livret. En 2011, lors de la réédition de l'album remasterisé, il est enfin crédité comme membre à part entière du Floyd devenu trio sur les photos. The Endless River s'inscrit dans cette continuité. Conçu comme une symphonie floydienne, ce disque a été construit à partir d'enregistrements datant de l'époque de The Division Bell (1994). Une vingtaine d'heures n'avaient pas été utilisées et ont été retravaillées. Il en est sorti dix-huit morceaux, essentiellement des instrumentaux, regroupés en quatre mouvements décrits de la manière suivante par Phil Manzarena, ex-Roxy Music et coproducteur de l'album : "La porte claque, et vous les entendez marcher sur le gravier, près de la péniche, nos trois héros ; ils montent à bord de l'Astoria [la péniche-studio de Gilmour] et commencent à jammer. C'est le premier mouvement. Dans le deuxième, le bateau décolle. On est dans l'espace. Ils arrivent ensuite sur une planète où tout est acoustique [c'est le troisième mouvement]. Puis il y a cette fin au cours de laquelle ils reviennent [le quatrième et dernier mouvement]". Moments particulièrement émouvants, le tout premier morceau, Things Left Unsaid sur lequel on entend d'abord la voix de Rick, puis celle de David, suivie par celle de Nick, ainsi que Autumn '68. Ici, a été utilisé un vieil enregistrement de Rick datant de juin 1969 alors qu'il jouait sur le grand orgue du Royal Albert Hall équipé d'environ 10 000 tuyaux. Le reste de l'album ruisselle de petits moments magiques évoquant les grandes heures de ce groupe à part, unique dans l'histoire du rock. The Endless River referme solennellement sa discographie mais, pour autant, malgré ses qualités, il ne s'agit pas à proprement parlé d'un "vrai" album. Personnellement, je le considère comme une sorte de hors-série, au même titre que More et Obscured By Clouds sortis respectivement en 1969 et 1972. Au final, c'est la disparition tragique du discret Rick qui aura mis un terme à cette odyssée sensationnelle, et non pas les départs de Syd Barrett ou Roger Waters qui semblaient pourtant irremplaçables.
Musiciens
David Gilmour : chant, guitares, basse, claviers, percussions
Rick Wright : claviers
Nick Mason : batterie, percussions
Bob Ezrin : claviers, basse
Jon Carin : claviers
Damon Iddins : claviers
Anthony Moore : claviers
Guy Pratt : basse
Andy Jackson : basse, effets
Youth : effets
Gilad Atzman : saxophone, clarinette
Durga McBroom : chant
Louise Marshall : chant
Sarah Brown : chant
Stephen Hawking : voix
Helen Nash : cordes
Honor Watson : cordes
Victoria Lyon : cordes
Chantal Leverton : cordes
Titres
01. Things Left Unsaid
02. It's What We Do
03. Ebb And Flow
04. Sum
05. Skins
06. Unsung
07. Anisina
08. The Lost Art Of Conversation
09. On Noodle Street
10. Night Light
11. Allons-y (1)
12. Autumn '68
13. Allons-y (2)
14. Talkin' Hawkin'
15. Calling
16. Eyes To Pearls
17. Surfacing
18. Louder Than Words
Vidéos
Louder Than Words : lien vidéo ici
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