samedi 27 février 2016

Phideaux - Doomsday Afternoon (2007)

Phideaux Doomsday Afternoon
Phideaux - Doomsday Afternoon
(2007)
Doomsday Afternoon demeure encore aujourd'hui un album fondamental de la décennie des années 2000 en matière de rock progressif, au même titre que Posthumous Silence de Sylvan, Home de Magenta, Empires Never Last de Galahad ou encore The Human Equation d'Ayreon. 

Ayreon, il en est vaguement question ici puisque son fondateur, Arjen Lucasssen, fait une brève apparition en lisant quelques mots sur la longue fresque finale atteignant quasiment les quinze minutes, Microdeath Softstar. Phideaux Xavier et son homologue multi-instrumentiste néerlandais se retrouveront l'année suivante, en 2008, sur l'album de ce dernier, 01011001. L'Américain viendra poser sa voix sur Web Of Lies, duo avec Simone Simons, chanteuse du groupe de metal symphonique Epica.  

Pour l'heure, Doomsday Afternoon compte d'autres invités tout aussi prestigieux. Martin Oford d'IQ exécute un splendide solo de synthés sur un Formaldehyde aux ambiances champêtres. Matthew Parmenter de Discipline apparaît sur cinq titres au violon et aux chœurs. Les quinze musiciens de l'Orchestre philharmonique de Los Angeles sont dirigés par Paul Rudolph, un proche de Brian Eno. Dernière curiosité, à l'issue des sessions d'enregistrements, le claviériste Johnny Unicorn qui a sorti en 2006 son premier disque Dates Or Non-Dates, intégrera la formation.

Effectivement, Doomsday Afternoon marque une rupture avec les précédents albums. Pour la première fois, membres permanents et invités sont séparés dans les crédits. Si, auparavant, Phideaux donnait l'impression d'être un conglomérat de musiciens gravitant autour de son leader, désormais c'est un groupe qui s'affirme. Certes, ils sont nombreux. Neuf en tout, dont quatre femmes au chant et aux chœurs : Valerie Gracious, Ariel Farber, Linda Ruttan-Moldawsky et sa sœur jumelle Molly Ruttan qui a, une nouvelle fois, réalisé tout l'artwork du livret et la pochette. Phideaux Xavier, quant à lui, compose, chante, joue des claviers et de la guitare. Il a délaissé la basse au profit du dernier arrivé, Matthew Kennedy de Discipline et ex-Eyestrings. La batterie est toujours tenue par le fidèle Rich Hutchins. Mark Sherkus s'occupe des claviers (hammond, minimoog...) et Gabriel Moffat de la guitare. 

Cette cohérence se retrouve également sur le plan musical. Jusqu'à présent, à chaque nouvel album, le jeu consistait à rechercher les innombrables influences qui nourrissaient la musique. Ainsi, l'investigation traversait les décennies, des années 70 aux années 2000, et les genres musicaux (rock progressif, glam rock, new wave etc.). Avec Doomsday Afternoon, Phideaux est arrivé à maturité. Désormais, il a son style propre, combinaison de rock progressif accessible (déjà esquissé avec Chupacabras) et de musique symphonique ambitieuse, doublée de chœurs féminins ensorceleurs.

A ce propos, la présence de Valerie Gracious, amie d'enfance de Xavier, est un véritable atout. Sa voix cristalline n'est pas sans rappeler celle toute aussi limpide d'Heather Findlay de Mostly Autumn. Elle se révèle amplement sur le court Crumble de la plage huit, magnifique chanson portée par un piano mélancolique où se mêlent étrangement espoir et désespoir.

Sixième album en quatre ans, Doomsday Afternoon, fable écologiste catastrophiste, se présente comme la suite inspirée de son prédécesseur, The Great Leap. Malgré son pessimisme, il demeure paradoxalement l'album de la consécration d'un groupe alors au sommet de son art et devenant, dorénavant, une source d'inspiration inépuisable pour les générations futures.

Musiciens     


Phideaux Xavier : chant, claviers, guitare
Rich Hutchins : batterie
Ariel Farber : chant, percussions
Valerie Gracious : chant, piano
Matthew Kennedy : basse
Gabriel Moffat : guitares
Linda Rutten-Moldawsky : chant
Molley Ruttant : chant
Mark Sherkus : claviers

Patti Amelotte : dulcimer
Stephen Dundon : flûte
Rob Martino : flûte
Martin Orford : claviers
Matthew Parmenter : violon, chant
Johnny Unicorn : ckaviers, chant, percussions
Joel Weinstein : guitare

The Los Angeles Philharmonic Orchestra
direction : Paul Rudolph

Titres


01. Micro Softdeathstar
02. The Doctrine Of Eternal Ice (part one)
03. Candybrain
04. Crumble
05. The Doctrine Of Eternal Ice (part two)
06. Thank You For The Evil
07. A Wasterland Of Memories
08. Crumble
09. Formaldehyde
10. Microdeath Sofstar