Magenta - Seven (2004) |
Digne successeur d'un Revolutions pas du tout révolutionnaire, mais s'inscrivant dans la droite lignée de ses illustres aînés, Yes et Genesis en tête, Seven est l'album de la consécration pour Magenta. Désormais, le groupe, toujours constitué autour du binôme Christina/Rob Reed, s'engage sur sa propre voie. Christina s'installe dans son rôle de chanteuse de rock progressif avec une voix qui gagne en assurance et en profondeur. Rob Reed, l'homme-orchestre, voit grand en faisant appel à l'illustre Orchestre symphonique de Vienne. En plus des musiciens déjà présents sur Revolutions (Tim Robinson, Chris Fry, Martin Shellard), il a également convié Christian Phillips et, surtout, l'ancien guitariste de The Othello Syndrome, Martin Rosser. Si Rob signe une nouvelle fois toutes les musiques, les paroles sont, elles aussi, à nouveau écrites par son frère, Steve Reed. C'est à lui que l'on doit le concept de cet album basé sur une libre interprétation des 7 pêchés capitaux : la gourmandise, l'envie, la luxure, l'avarice, la colère, l’orgueil et la paresse.
Gluttony, la gourmandise, ouvre l'album en beauté et nous met d'entrée en appétit. Magenta nous rappelle sa filiation assumée avec Yes. Lui succède la splendide Envy, l'envie. Cette chanson se place du point de vue d'un homme récemment séparé de se famille suite à une rupture qui, dans un parc, pose son regard sur un jeune couple d'amoureux. Ici, le chant de Christina n'est pas sans rappeler celui d'une autre grande chanteuse galloise, Dame Shirley Bassey. S'ensuit un Lust, la luxure, conçu comme une suite à The White Witch du premier album. Notre sorcière blanche, éternelle amoureuse de la vie, continue à aider son entourage malgré le rejet continuel de celui-ci. Du haut de ses quatorze minutes, Greed, l'avarice, est sans aucun doute la chanson la plus ambitieuse du disque avec son air de comédie musicale. Au thème plutôt sombre, elle relate la vie d'une actrice sur le déclin qui a continuellement besoin d'être aimée, admirée par son public. Anger, la colère, lui succède. Seul titre d'une durée inférieure à dix minutes, il nous livre la plainte tragique d'un mari inconsolable et en colère contre Dieu suite au décès accidentel de son épouse. Condensé d'émotion sur lequel Chris Fry fait des miracles à la guitare, d'abord acoustique, puis électrique. Sur Pride, l’orgueil, Steve Reed s'est fait plaisir en évoquant sa fierté d'être père et d'avoir fondé un foyer. A nouveau, Yes n'est pas bien loin sur ce morceau dynamique. Enfin, le floydesque Sloth, ferme tranquillement Seven. S’étalant sur une dizaine de minutes et marqué par les soli de guitare de Martin Shellard qui n'ont rien à envier à ceux du génial David Gilmour, la paresse laisse plutôt place à la sagesse des Indiens d'Amérique qui, quand ils savaient que leur heure était venue, attendaient patiemment la mort.
Avec Seven, Magenta devient donc, en cette année 2004, la grande révélation musicale de l'univers du progressif. "Altius, Fortius" (plus haut, plus fort), telle pourrait être la devise du groupe gallois. Pour finir, à noter que l'artwork a été réalisé par un jeune graphiste, Adam J. Hodgson, futur guitariste de Touchstone.
Musiciens
Christina : chant
Rob Reed : claviers, basse, flûte, clavecin, piano, guitares, chœurs
Tim Robinson : batterie
Chris Fry : guitares
Martin Rosser : guitare
Martin Shellard : guitare
Christian Philipps : chant (Cha Cha Cha)
The Vienna Symphony Orchestra : cordes
Titres
01. Gluttony
02. Envy
03. Lust
04. Greed
05. Anger
06. Pride
07. Sloth