dimanche 31 janvier 2016

Renaissance - Dreams & Omens (2008)

Renaissance Dreams & Omens
Renaissance - Dreams & Omens (2008)
En 2008, le label Repertoire à la bonne idée de remasteriser en lui donnant un son splendide Live At Carnegie Hall de Renaissance. De leur côté, Annie Haslam et Michael Dunford profitent de cette réédition pour sortir de leurs vieux cartons un enregistrement inédit jusqu'alors, vieux de tout juste trente ans. 

Ce concert, donné en 1978 à Philadelphie et publié sous le titre Dreams & Omens, offre un contraste saisissant avec Live At The Carnegie Hall. D'une part, la qualité sonore est nettement moins bonne, elle fait penser de prime abord à celle d'un bootleg. D'autre part, le groupe n'est pas accompagné, cette fois-ci, d'un orchestre classique. Annie Haslam (chant), Michael Dunford (guitare acoustique, chant), John Tout (claviers), Jon Camp (basse, guitare acoustique, chant) et Terence Sullivan (batterie, percussions) sont donc seuls sur scène, comme c'est toujours le cas, à de rares exceptions près. En effet, cette même année, Renaissance a eu l'occasion de jouer au Royal Albert Hall de Londres avec le Royal Philharmonic Orchestra. Un grand souvenir pour eux. Ici, pas de cordes, les parties orchestrales sont interprétées aux synthétiseurs par John, voire par Annie dans certaines lignes de chant. 

Le groupe est alors au summum de sa gloire. Il vient de sortir A Song For All Seasons avec lequel il connaîtra son premier et dernier hit classé dans les charts, Northern Lights. On le retrouve ici avec l'épique de dix minutes Day Of The Dreamer du même album. Le précédent, Novella (1977), est également bien représenté avec deux titres : l'étrange histoire de celui qui transformait le métal en or, Midas Man, et Can You Hear Me d'une durée de quatorze minutes sur lequel Annie exécute avec grâce ses fameuses envolées célestes atteignant le sublime. L'inévitable Carpet Of The Sun d'Ashes Are Burning (1973) est toujours aussi intense. Le disque se termine avec Things I Don't Understand, seul extrait du très grand Turn Of The Cards, mélange savamment dosé de jazz et de musique progressive typique des seventies.  

Dreams & Omens, malgré ses faiblesses sonores, est un véritable délice. Ce voyage dans le temps rappelle combien la musique de ce groupe était riche, originale et, avant tout, unique. Annie, dotée d'une voix tout aussi unique couvrant cinq octaves était, et demeure, l'âme de Renaissance. Délaissant par la suite progressivement la musique, avant un retour en force dans les années 2000, elle a aiguisé une autre facette de son art en se tournant vers la peinture. C'est d'ailleurs une de ses œuvres qui a été choisie pour illustrer la pochette de ce retour aux sources des plus plaisants.

Musiciens


Annie Haslam : chant
Michael Dunford : guitare acoustique, chant
John Tout : claviers
Jon Camp : basse, guitare acoustique, chant
Terry Sullivan : batterie, percussions

Titres


01. Can You Hear Me
02. Carpet Of The Sun
03. Day Of The Dreamer
04. Midas Man
05. Northern Light
06. Things I Don't Understand  

jeudi 28 janvier 2016

Renaissance - Live At The Carnegie Hall (1976)

Renaissance Live At The  Carnegie Hall
Renaissance - Live At The
Carnegie Hall (1976)
En 1975, après une tournée triomphale sur la côte Est des États-Unis, Renaissance est au sommet de sa gloire. Cette tournée s'achève au mois de juin à New York, et le groupe décide alors d'enregistrer ses trois derniers concerts donnés au Carnegie Hall.

Cette salle, plutôt réputée pour accueillir de la musique classique ou du jazz, sied parfaitement à l'univers de cette formation hors norme. Pour l'occasion, elle est accompagnée par l'Orchestre philharmonique de New York, dirigé par Tony Cox. Ce même Tony Cox qui participera ensuite à la conception du futur chef d'œuvre Scheherazade And Other Stories.

En effet, d'un point de vue chronologique, si Live At The Carnegie Hall est sorti en 1976, son enregistrement précède de quelques mois la parution du célèbre album mythique du groupe. Ce qui peut sembler fou car Renaissance va en proposer en avant-première deux extraits, et pas n'importe lesquels. Il s'agit du splendide Ocean Gypsy porté par la voix divine d'Annie Haslam, puis de l'intégralité de Scheherazade qui dure quasiment... trente minutes ! 

Les autres titres proposés constituent une sorte de best of de la période Haslam/Dunford/Tout/Camp/Sullivan. Le concert s'ouvre en grande pompe par un Prologue explosif de l'album du même nom paru en 1972. Trois titres sont issus du disque suivant, Ashes Are Burning de 1973 : Can You Understand, le single Carpet Of The Sun et la monumentale chanson titre Ashes Are Burning d'une durée de vingt-trois minutes, sur laquelle Jon Camp, en vrai disciple de Chris Squire, livre un stupéfiant solo de basse. Avis aux amateurs ! Pour Turn Of The Cards, on aurait pu espérer Black Flame ou Cold Is Being. Finalement, ont été retenu Running Hard et Mother Russia, ténébreux hommage à Alexandre Soljenitsyne et aux victimes oubliées du Goulag soviétique.

Si, dans l'ensemble, les versions jouées sur scène semblent proches des versions studios, l'accompagnement orchestral donne une dimension grandiose aux chansons. De ce fait, Renaissance demeure, encore aujourd'hui, une des meilleures synthèses entre musique classique et rock, qu'il soit progressif ou pas. Merci au label Repertoire pour la rééditon en 2008 et la remasterisation d'une qualité exceptionnelle de cet album en concert qui demeure un des plus intéressants des années 70.  

Musiciens


Annie Haslam : chant
John Tout : claviers, chant
Michael Dunford : guitare acoustique, chant
Jon Camp : basse, chant
Terence Sullivan : batterie, percussions, chant

New York Philharmonic Orchestra dirigé par Tony Cox

Titres


1.01. Prologue
1.02. Ocean Gypsy
1.03. Can You Understand
1.04. Carpet Of The Sun
1.05. Running Hard
1.06. Mother Russia

2.01. Scheherazade
2.02. Ashes Are Burning

lundi 25 janvier 2016

Landmarq - Aftershock (2002)

Landmarq Aftershock
Landmarq - Aftershock (2002)
Tout comme Iona qui avait sorti deux albums live consécutifs (Heaven's Bright Sun et Woven Cord), Landmarq fait de même. Après le détonnant Thunderstruck, voici le tout aussi intéressant Aftershock

Si trois des six titres proviennent de Science Of Coincidence (The Vision Pit, Heritage, Lighthouse), il n'y a toutefois pas de doublon avec son prédécesseur. Au final, seul More Flame For The Dancers n'a pas donné lieu à une version live gravée sur CD. 

L'extraordinaire After I Died Somewhere mérite à lui seul l'achat de ce disque malheureusement très rare aujourd'hui. Cette douce ballade, composée par Steve Leigh, se trouve à l'origine sur le premier album du groupe, Solitary Witness. Elle débute par un duo piano/voix pour finir en apothéose avec les trois autres musiciens dont un splendide solo d'Uwe D'Rose. 

La plage 4 offre un medley de deux instrumentaux : Ta Jiang (Infinity Parade) et Narovlya (The Vision Pit). Curieusement, l'absence de la chanteuse n'a pas de conséquences tellement la musique est captivante. Grâce à l'excellent mixage, chaque instrument occupe assez d'espace pour s'exprimer clairement. 

Embrace clôture Aftershock, tout comme elle fermait Infinity Parade en 1993. Coécrite à l'époque par leur chanteur Damian Wilson, Tracy Hitchings, l'a, comme à son habitude, entièrement revisitée, se l'est appropriée, et réussit l'exploit de rendre sa version encore bien plus vivante. Sans remettre en cause le talent de Damian, certainement un de meilleurs chanteurs de cette nouvelle génération, avec Tracy, Landmarq est passé à un cap bien supérieur. 

Tous ces enregistrements sont issus de la tournée 2000/01 qui a mené le groupe aux États-Unis (Progday 2000), en Italie, au Mexique (Baja Prog 2000), en France (Prog Sud 2001), aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Seul regret, il n'est nulle part indiqué de quel concert est extrait chaque morceau. Cependant, cela ne gêne en rien l'écoute et on a même l'impression d'avoir à faire à un même et unique concert.

Aftershock marque la fin d'une époque. En effet, il s'agit du dernier disque avec le claviériste Steve Leigh, membre fondateur du groupe.  Pour des raisons à la fois familiales et professionnelles, il a préféré tirer sa révérence et céder sa place. Une page se tourne, une autre s'ouvre. Ainsi s'écrit l'histoire de la musique...

Musiciens


Tracy Hitchings : chant
Uwe D'Rose : guitare
Steve Leigh : claviers
Dave Wagstaffe : batterie
Steve Gee : basse

Titres


01. The Vision Pit
02. Heritage
03. After I Died Somewhere
04. Medley: Ta Jiang / Narovlya
05. Lighthouse
06. Embrace

dimanche 24 janvier 2016

Landmarq - Thunderstruck (1999)

Landmarq Thunderstruck
Landmarq - Thunderstruck (1999)
Thunderstruck est le premier album live de Landmarq, toutes périodes confondues. Il constitue le témoignage de la tournée promotionnelle organisée à travers l'Europe en 1998/99, suite à la parution de Science Of Coincidence.

Déjà, sa pochette est remarquable. Illustrant des chasseurs de foudre, elle figure indéniablement parmi les plus réussies du courant progressif. D'ailleurs, elle sera à plusieurs reprises copiée pour des bootlegs, de Pink Floyd notamment.

Le contenu est encore plus intéressant. Ce disque démontre, à qui en douterait, que Landmarq est bel et bien un groupe de scène. Au total, huit titres ont été retenus, dont quatre de Science Of Coincidence, premier album avec la nouvelle chanteuse Tracy Hitchings.

Que se soit en studio ou sur scène, Science Of Coincidence est toujours aussi punchy. The Overlook se trouve magnifié, bien meilleur qu'en studio. Tous les musiciens font preuves d'une virtuosité incroyable avec une Tracy époustouflante par tant de maîtrise vocale. Pour le plus grand plaisir de nos oreilles, Between Sleeping And Dreaming voit sa durée doublée par rapport à sa version initiale. Summer Madness clôt l'album dans la bonne humeur et offre un court solo, non teinté d'humour, de chaque musicien lors de leur présentation.

Le groupe a retenu également quatre titres de l'ère Damian Wilson. Tracy réinterprète chacun d'entre eux à sa façon. Pinewood Avenue, une des ses chansons favorites, se trouve initialement sur The Vision Pit, Borders sur Solitary Witness, Solitary Witness ainsi que Tailspin sur Infinity Parade. A noter que Landmarq à pour curieuse habitude, sur chaque nouvel album, d'intituler une chanson du même titre que l'album précédent (ex : "Solitary Witness"). Ce n'est donc pas toujours facile de s'y retrouver.

Fin 1999, seules trois femmes dominent la scène progressive. Annie Haslam qui prépare un nouvel album avec un Renaissance reformé, représente le courant symphonique classique. Joanne Hogg et Iona, dont le dernier album live Woven Cord est paru cette même année 1999, symbolise la tendance folk-celtique. A cette époque, Mostly Autumn et Karnataka en sont les toutes jeunes pousses. Enfin, Tracy Hitchings qui a su trouver un nouvel élan avec Landmarq, se trouve à la pointe du  néo-progressif. Toutes trois deviendront des références incontournables, dans le siècle suivant, pour toutes les formations de progressif avec chanteuses qui ne vont cesser de se multiplier.    

Musiciens


Tracy Hitchings : chant
Steve Leigh : claviers
Uwe D'Rose : guitare
Steve Gee : basse
Dave Wagstaffe : batterie

Titres


01. Pinewood Avenue
02. Solitary Witness
03. Science Of Coincidence
04. Tailspin
05. The Overlook
06. Between Sleeping And Dreaming
07. Borders
08. Summer Madness

vendredi 22 janvier 2016

Landmarq - Science Of Coincidence (1998)

Landmarq Science Of Coincidence
Landmarq - Science Of Coincidence
(1998)
Landmarq est un groupe fondé en 1990 par Steve Leigh (claviers), Uwe D'Rose (guitare) et Bob Daisley (chant), tous trois anciens membres de Quasar. Ils sont rapidement rejoints par Steve Gee, autrefois bassiste d'Artemis, formation des années 70 proche de Camel, et Dave Wagstaffe (batterie) lui aussi ex-Quasar.

Après les départs successifs de Bob Daisley puis de son successeur, Rob Lewis-Jones, les musiciens proposent la place vacante à Tracy Hitichings, ancienne chanteuse de... Quasar. Malheureusement, elle vient de sortir son album From Ignorance To Ecstasy et SI Music, son label, lui demande de refuser par crainte de pénaliser les ventes du disque.

Damian Wilson est alors recruté sur proposition de Karl Groom. Ensemble, ils sortiront trois albums : Solitary Witness (1992), Infinity Parade (1993), puis The Vision Pit (1995). Avant la parution de ce dernier, Damian fut brièvement remplacer par Ian 'Moon' Gould que l'on retrouvera plus tard dans le rôle de l'inquiétant Selton dans The Hound Of The Baskervilles de Nolan & Wakeman et, plus discrètement, sur les chœurs de Jabberwocky.  

Lorsque Damian décide de quitter définitivement Landmarq, la réflexion du groupe sur son remplacement le mène à préférer une femme afin d'éviter toute comparaison. Tout naturellement, le choix se porte sur Tracy Hitchings désormais libérée de ses obligations contractuelles.

Durant trois longues années, le nouvel album Science Of Coincidence est peaufiné. La production est confiée à Mike Stobbie qui a travaillé auparavant avec Natalie Imbruglia, John Wetton et Pallas. Aux regards du résultat, l'attente valait le coup. 

Avec Science Of Coincidence, non seulement Landmarq offre un album de néo-progressif pur jus soutenu par la guitare flamboyante d'Uwe et les claviers "marillionesques" de Leigh, mais il dévoile, avant tout, au grand jour, la voix toute en nuances de Tracy qui n'a jamais aussi bien chanté. D'ailleurs, le Classic Rock Society ne s'y trompera pas en lui décernant le prix de la meilleure chanteuse de l'année 1998. Ironie de l'histoire, le lauréat masculin de cette même année ne sera autre que... Damian Wilson. 

D'une durée totale de 63'21'', Science Of Coincidence est composé de huit chansons dont trois dépassent les dix minutes : The Vision Pit, titre de l'album précédent aux faux airs de Pink Floyd, l'étonnant Lightouse sur lequel la voix de Tracy est à la limite de la rupture, et The Overlook qui démarre naïvement par un chœur d'enfants anglophones interprétant maladroitement Frère Jacques, puis bascule brusquement dans les méandres d'un esprit torturé.

Jamais l'ennui ne guette. La magie opère en permanence, que ce soit sur le très percutant morceau titre Science Of Coincidence ou le délicat Between Sleeping And Dreaming à la mélodie soignée. Avec cet album, Landmarq franchit une nouvelle étape qualitative. L'aventure ne fait donc que commencer. 

Musiciens


Tracy Hitchings : chant
Uwe D'Rose : guitares
Steve Leigh : claviers, chœurs
Steve Gee : basse, chœurs
Dave Wagstaffe : batterie, chœurs

The Landmarquettes : chœurs
Delia Smith : chœurs

Titres


01. Science Of Coincidence
02. The Vision Pit
03. Heritage
04. Summer Madness
05. Lighthouse
06. Between Sleeping And Dreaming
07. More Flames For The Dancer
08. The Overlook

mercredi 20 janvier 2016

Tracy Hitchings - From Ignorance To Ecstasy (1991)

Tracy Hitchings From Ignorance  To Ecstasy
Tracy Hitchings - From Ignorance
To Ecstasy (1991)
Après son passage au sein de Quasar et la sortie de leur album The Loreli (1989), Tracy Hitchings croise la route du claviériste Clive Nolan. Durant une dizaine d'années, ils vont tous les deux faire un bout de chemin ensemble, Clive lui proposant régulièrement de participer à plusieurs de ses projets.

En effet, pour Strangers On A Train, c'est elle qui tient le chant principal sur les deux albums The Key Part 1 & 2. Elle effectue également quelques chœurs sur le désormais classique The Masquerade Overture de Pendragon (1996) et sur le moins renommé, mais tout aussi intéressant Mad As A Hatter de Shadowland paru l'année suivante. Clive lui propose ensuite successivement les rôles de The Girl puis de Miss Beryl Stapleton dans ses productions avec Oliver Wakeman, Jabberwocky (1999) et The Hound Of The Baskervilles (2002).

Toutefois, le sommet de leur collaboration est atteint avec l'album que lui a écrit, composé et produit Clive, From Ignorance To Ecstasy. Ce disque est, encore à ce jour, le seul sorti sous le nom de Tracy Hitchings. Paru en 1991 sur le label confidentiel néerlandais SI Music, éditeur également à cette époque de Cyan, Landmarq ou For Absent Friends, il bénéficiera d'une réédition doté d'une nouvelle pochette en 1999, grâce à la maison de disque Verglas Music. Elle possède, dans son catalogue, quelques grosses pointures telles qu'Arena, Shadowland ou encore Damian Wilson.

Dans le but de valoriser cet album et sa musique, Clive et Tracy ont fait appel à des musiciens professionnels qu'ils connaissent bien. Le bassiste Ian Salmon et le guitariste Karl Groom, également coproducteur et ingénieur du son, sont des proches de Nolan. Quant au batteur, Dave Wagstaffe, il a joué auparavant aux côtés de Tracy au sein de Quasar. Il est désormais membre de Landmarq. 

Démarrant sur les chapeaux de roue par un Beauty And The Beast très rock sur lequel Tracy se prend pour Tina Turner, From Ignorance To Ecstasy recèle quelques pépites, notamment la chanson titre. Il s'agit d'une magnifique ballade portée par la voix langoureuse et profonde de la chanteuse. Cette voix fait à nouveau merveille sur le tout aussi splendide Horizons In Your Eyes, soutenu délicatement par la guitare de Karl Groom. Agnieszka Swita ne s'y trompera pas en la reprenant quelques années plus tard avec la même magnificence au sein de la formation Caamora (Journey's End). Caamora, c'est également la chanson épique de l'album. Dépassant largement les dix minutes, elle dégage une intensité tragique identique au Forgotten Sons du Marillion ère Fish duquel elle se rapproche. Enfin, le disque se referme tranquillement sur un Behind The Scenes brillamment orchestré par Clive et ses claviers magiques. 

Étonnamment, From Ignorance To Ecstasy sera un frein à la carrière de Tracy. En 1991, Landmarq lui propose d'intégrer le groupe en lui offrant la place de chanteuse devenue vacante. Tracy est sur le point d'accepter lorsque son label SI Music émet un droit de veto. En effet, la maison de disque craint que ce changement nuise à la vente de l'album. Finalement, sur proposition de Karl Groom, la toute jeune formation recrute Damian Wilson. Ce même Damian Wilson que Tracy remplacera définitivement, en 1995, suite à son départ du groupe. 

Tracy Hitchings From Ignorance To Ecstasy
Tracy Hitchings - From Ignorance
To Ecstasy (1999)


Musiciens


Tracy Hitchings : chant

Clive Nolan : claviers, chœurs
Karl Groom : guitares
Ian Salmon : basse
Dave Wagstaffe : batterie

Titres


01. Beauty And The Beast
02. From Ignorance To Ecstasy
03. Escape
04. Horizons In Your Eyes
05. Caamora
06. Everything I Am
07. Hide And Seek
08. Behind The Scenes

dimanche 17 janvier 2016

Quasar - The Loreli (1989)

Quasar The Loreli
Quasar - The Loreli (1989)
Quasar est un groupe britannique fondé en 1979. Aux côtés des Marillion, IQ, Pallas et autres Pendragon, il participe au renouveau du rock progressif de la première moitié des années 80. 

Son histoire est avant tout marquée par un changement incessant de personnel, à l'exception de son inamovible leader et bassiste, Keith Turner. En 1982, avec Paul Vigrass au chant, Quasar sort son premier album, Fire In The Sky. Mais, à peine le disque sorti, ce dernier claque la porte. 

Pour le remplacer, Turner a une idée de génie. Il fait appel à une femme, Susan Robinson auparavant membre de Solstice. En effet, une des (tristes) caractéristiques du rock progressif de cette époque est la faible représentativité des femmes, notamment au chant principal. Renaissance avec Annie Haslam et Curved Air de Sonja Kristina demeurent alors de (trop) rares exceptions. De même, lorsque Susan quitte à son tour le navire en 1985, Tracy Hitchings lui succède avec brio. 

Ainsi, en 1989, The Loreli, deuxième album de Quasar, marque le commencement d'un renouvellement de fond de la scène musicale progressive qui verra arriver, dans la décennie suivante, une nombre croissant de formations avec chanteuses (Iona, Tale Cue, Magenta, Karnataka etc.) ou de groupes déjà existants remplacer leurs chanteurs par des femmes. Flamborough Head ou Landmarq (avec une certaine... Tracy Hitchings) en seront les meilleurs exemples. 

D'ailleurs, l'histoire de ces deux combos, Quasar et Landmarq, est fondamentalement indissociable. Avant de former leur propre groupe Landmarq, Steve Leigh et Uwe D'Rose ont fait partie de Quasar, tout comme le batteur Dave Wagstaffe, et même leur tout premier chanteur éphémère, Bob Daisley. 

Avec The Loreli, Tracy va donc, sans le savoir, ouvrir la voie (voix ?) aux futures Joanne Hogg, Christina Booth ou Heather Findlay. Sur un plan purement symbolique, il est intéressant de noter que la première chanson, The Loreli qui a donné son titre à l'album, fait explicitement référence à la nymphe Lorelei de la mythologie germanique. Grâce à son chant si mélodieux, elle envoûtait les navigateurs du Rhin et provoquait leur perte, comme le faisaient les sirènes de la mythologie grecque. Mieux encore, cette légende a donné son nom à un rocher surplombant le fleuve où se déroule chaque année un des meilleurs festivals de rock progressif du monde, 

Côté musique, si claviers et batterie ont mal vieilli, nous avons toutefois à faire à un prog de bonne facture, bien ancré dans son temps. D'une durée à peine supérieure à 38 minutes, cinq titres le composent, dont deux dépassent les 10 minutes : le très prenant As You Fall Asleep et Logic?. Seeing Stars Part 2 fait le lien avec Fire In The Sky, sorti sept ans plus tôt, sur lequel se trouve la première partie. Il se termine ensuite par un hymne contre la guerre, Power In Your Hands où la voix de Tracy se révèle une nouvelle fois formidable. En effet, la principale originalité de l'album provient du chant si caractéristique de la jeune chanteuse. On peut dire qu'il ne laisse pas insensible. Ce chant de caractère se rapproche étrangement de celui de Fish, son pendant masculin, dans toute cette accumulation commune d'énergie, d'empathie et d'intensité. Tous deux vivent entièrement chacune de leurs chansons et resituent à la perfection toute la charge émotionnelle qu'elles contiennent en leur cœur. 

Album fondamental de la fin des années 80, The Loreli mérite encore d'être écouté de nos jours, ne serait-ce d'un point de vue historique par son côté précurseur évoqué plus haut, et aussi parce qu'il s'agit du premier album sur lequel Tracy Hitchings tient le chant principal. Une suite à ce disque se laisse attendre encore aujourd'hui. Le groupe va disparaître discrètement dans le courant des années 90 avant de réapparaître en 2005, du côté de San Francisco, toujours sous la houlette de Keith Turner. Prog Rock will never die!

Musiciens


Tracy Hitchings : chant
Keith Turner : basse
Dave Wagstaffe : batterie, percussions
Toshi Tsuchiya : guitare

Titres


01. The Loreli
02. Seeing Stars Part 2
03. As You Fall Asleep
04. Logic?
05. Power In Your Hands

vendredi 15 janvier 2016

Clive Nolan & Oliver Wakeman - The Hound Of The Baskervilles (2002)

Clive Nolan & Oliver Wakeman The Hound Of The Baskervilles
Clive Nolan & Oliver Wakeman -
The Hound Of The Baskervilles (2002)
The Hound Of The Baskervilles, Le Chien des Baskerville en français, est un roman policier d'Arthur Conan Doyle mettant une nouvelle fois en scène ses personnages cultes, Sherlock Holmes et le docteur Watson. 

Publié au tout début du XXe siècle, ce livre a connu un vif succès et a été ensuite adapté à de multiples occasions au cinéma, à la télévision, à la radio, au théâtre, en bande dessinée, voire même en jeux vidéo. En 2002, Clive Nolan, des groupes de rock progressif Arena et Pendragon, et Oliver Wakeman, fils de Rick Wakeman du mythique Yes, proposent leur propre version sous la forme inédite d'une comédie musicale. Ce genre ne leur est pas inconnu puisqu'ils ont déjà collaboré ensemble sur l'album Jabberwocky, un projet fortement similaire paru en 1999. 

L'histoire est racontée d'un point de vue du docteur Watson, joué par Robert Powell. Cet acteur britannique est particulièrement connu pour son interprétation du Christ dans le Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli.  

Dans le Sud-Ouest de l'Angleterre, Sir Charles Baskerville meurt mystérieusement d'une crise cardiaque après une balade dans la lande inhospitalière du Devon. Son médecin, le docteur Mortimer (Ashley Holt), vient trouver Holmes et Watson pour leur demander de l'aide après leur avoir fait part de la terrible menace qui pèse sur cette famille maudite. En effet, d'après la légende, un de leurs ancêtres aurait péri suite à l'attaque d'un chien démoniaque vengeant sa tentative de viol sur une jeune paysanne. Depuis, le chien roderait toujours sur la lande à la recherche des descendants des Baskerville. Le dernier d'entre eux, Sir Henry (Bob Catley de Magnum), doit donc impérativement recevoir une protection avant qu'il ne lui arrive malheur. 

Durant l'enquête, les deux héros vont croiser la route de l'étrange voisin du domaine, le naturaliste Jack Stapleton (Paul Allison, l'"arbre" dans Jabberwocky), et de sa soit-disante sœur, Miss Beryl Stapleton admirablement interprétée par Tracy Hitchings de Landmarq. Seldon, le cruel assassin de Notting Hill, est joué par Ian Gould et la jeune ingénue, Laura Lyons, par une Michelle Young toujours aussi étonnante, comme l'a démontré son splendide album Marked For Madness paru l'année précédente.

Par rapport à Jabberwocky, l'équipe des musiciens s'est étoffée autour des deux claviéristes. Tony Fernandez (Strawbs, Rick Wakeman), Peter Gee (Pendragon), Karl Groom (Threshold) et Peter Banks (Yes) ont à nouveau répondu présents. A leur tour, le guitariste Arjen Lucassen (Ayreon), le bassiste John Jowitt (IQ, Jadis), la violoniste Jo Greenland qui a déjà joué avec Oliver sur son album The 3 Ages Of Magick (2001) avec Steve Howe, et la flûtiste Eva Albering que l'on retrouvera plus tard aux côtés d'Ayreon, Ambeon puis Agua de Annique sur l'album Pure Air (2009), ont été convié à ce joindre à la troupe. 

L'ambiance du roman et son intrigue sont parfaitement restituées sur le plan musical. Les parties instrumentales, sur lesquelles Watson narre l'histoire, alternent avec les morceaux chantés. Certains sont très sombres, comme Shadows Of Fate repris par la suite sur Journey's End de Caamora, d'autres beaucoup plus énergiques tel que At Home In The Mire. Avec sa voix à faire fondre la glace, Tracy Hitchings excelle littéralement sur le fougueux Run For Your Life qui n'est pas sans rappeler une certaine Bonnie Tyler au sommet de sa carrière. Sur The Argument, introduit au violon par Jo, elle fait face à Bob Catley et Paul Allison et, ensemble, ils donnent à ce passage des airs d'opéra classique. 

Très proche de l'univers d'Ayreon, cette œuvre de Nolan et Wakeman est donc une adaptation réussie du célèbre roman. Tout a été méticuleusement soigné, y compris l'artwork de Peter Pracownik à qui l'on doit déjà celui de l'album Under A Violet Moon de Blackmore's Night sorti en 1999. Le cerbère de la pochette est particulièrement représentatif du mythe populaire du chien noir porteur de mort, propre aux îles anglo-saxonnes, qui a lui-même inspiré Sir Arthur Conan Doyle dans la rédaction de son ouvrage. 

Musiciens


Robert Catley :  chant
Ashley Holt : chant
Tracy Hitchings : chant
Paul Allison : chant
Michelle Young : chant
Ian Gould : chant
Robert Powell : narration
Paul Wrightson : chœurs

Clive Nolan : claviers; chœurs
Oliver Wakeman : claviers
Karl Groom : guitare
Arjen Lucassen : guitare
Peter Banks : guitare
Jo Greenland : violon
Eva Albering : flûte
Peter Gee : basse
John Jowitt : basse
Tony Fernandez : batterie

Titres


01. Overure
02. The Curse Of The Baskervilles
03. Three Broken Threads
04. Shadows Of Fate
05. At Home In The Mire
06. Run For Your Life
07. Picture Of A Lady
08. The Argument
09. Second Light
10. Seldon
11. Death On The Moor
12. By Your Side
13. Waiting
14. Chasing The Hound

mercredi 13 janvier 2016

Michelle Young - Marked For Madness (2001)

Michelle Young Marked For Madness
Michelle Young - Marked For Madness
(2001)
Digne héritière de Kate Bush, Michelle Young présente en 2001 son second album solo, Marked For Madness, œuvre d'une rare beauté. 

Michelle Young s'est fait un nom dans le milieu du progressif en intégrant la formation américaine Glass Hammer. Elle participe à leurs trois premiers albums : Journey Of The Dunadan (1993), Perelandra (1995) puis Live & Revived (1997). En 1996, en compagnie des deux membres fondateurs du groupe, Steve Babb et Fred Schendel, elle sort un premier album remarqué sous son propre nom, Song Of The Siren. Dès lors, la comparaison avec Kate Bush devient inévitable, que ce soit sur le plan vocal ou musical. 

En 1997, elle fait la connaissance de Clive Nolan, célèbre claviériste des groupes Arena et Pendragon. Deux ans plus tard, il lui propose de participer aux chœurs de son opéra rock Jabberwocky qu'il a coécrit avec Oliver Wakeman. A son tour, elle l'invite à travailler avec elle sur ce fameux Marked For Madness où les claviers symphoniques du Maître font face avec virtuosité à sa voix transgressive.

Quelques musiciens, et pas n'importe lesquels, sont venus apporter leur appui :  les guitaristes Stan Whitaker (Happy The Man), Karl Groom (Threshold), Peter Banks (Yes), Jon Colston (Voodoo Slim), le batteur Doane Perry (Jethro Tull), le bassiste Peter Gee (Pendragon) et le chanteur Bobby Kimball (Toto). 

Ensemble, ils ont conçu un véritable album de rock progressif qui prend littéralement aux tripes. L'artiste nous fait partager sa folie, ses peurs, elle ne cesse de nous bousculer, de nous surprendre à chaque instant tout en nous repoussant, sans ménagement, dans nos retranchements les plus intimes. Les titres se succèdent les uns aux autres pour, finalement, ne former qu'un tout indissociable. Impossible de ressortir indemne de cette expérience musicale aux confins du réel.

Kate Bush ne demeure pas la seule chanteuse de référence. Le chant puissant de Michelle évoque également Tori Amos pour sa texture, Siouxsie Sioux par son aspect sombre et théâtral, ainsi que Janis Joplin dans sa manière de faire ressortir instinctivement toutes les blessures enfouies au plus profond de son être.

Sur le titre final, Michelle chante, en français dans le texte : "Toujours ensemble dans la musique / Et je veux y croire". Pourtant, comme si elle avait tout donné sur ce disque, Michelle se fera de plus en plus discrète au fil des années et ne sortira plus aucun autre album en solo. Espérons que Marked For Madness ne sombrera pas dans l'oubli à son tour, qu'il sera continuellement écouter, quelque part sur la planète, pour que nous restions toujours ensemble dans la musique... 


Musiciens


Michelle Young : chant

Clive Nolan : claviers, chœurs
Bobby Kimball : chant
Doane Perry : batterie
Peter Gee : basse, chœurs
Stan Whitaker : guitare
Karl Groom : guitare
Peter Banks : guitare
Jon Colston : guitare
Sian Roberts : chœurs

Titres


01. Marked For Madness
02. A Lively Toast
03. Spider's Thread
04. Hope: Realization
05. First Light
06. Dancing On The Head Of Pin
07. Demons
08. Hope: The Darkest Hour
09. Melissa's Demise
10. The Right Of Passage
11. Hope: Encouragement
12. Mystery Man Summoned
13. Pull The Wool
14. Walk In The Light
15. Toujours Ensemble

samedi 9 janvier 2016

Clive Nolan & Oliver Wakeman - Jabberwocky (1999)

Clive Nolan & Oliver Wakeman Jabberwocky
Clive Nolan & Oliver Wakeman -
Jabberwocky (1999)
A la fois opéra rock et concept-album progressif, Jabberwocky est l'ancêtre de She qui paraîtra neuf ans plus tard. Clive Nolan, l'homme aux multiples projets (Arena, Pendragon, Shadowland, Strangers On A Train) s'est associé dans cette aventure à un certain Oliver Wakeman, encore peu connu jusqu'alors. Comme son nom l'indique, il s'agit bien du fil du grand Rick Wakeman, célèbre claviériste du groupe Yes.

Le parcours musical du jeune homme peut se résumer en trois grands temps. Dès l'âge de cinq ans, il apprend à jouer du piano. Sa carrière débute réellement en 1984 lorsqu'il participe pour la première fois à l'enregistrement d'un disque. Avec son frère Adam, il réalise les chœurs de la chanson Bedtime Stories sur l'album de leur père, Cost Of Living. En 1997, il sort son premier album solo, Heaven's Isle.

Jabberwocky est une histoire écrite par Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles) relatant les mésaventures du monstre du même nom. Afin de mettre fin à sa cruauté sans limite, The Boy (Bob Catley), encouragé par sa bien-aimée The Girl (Tracy Hitchings) et conseillé par The Tree (Paul Allison), va surmonter sa peur et affronter cette impitoyable créature.

Le rôle de The Jabberwock est tenu par un James Plumridge des plus convainquant avec ses postures mi-terrifiantes, mi-menaçantes. Bob Catley (Magnum), Tracy Hitchings (Landmarq) et Paul Allison sont eux aussi largement à la hauteur, chacun incarnant son personnage avec une grande crédibilité.

Deux voix complémentaires viennent s'ajouter à cet ensemble. Celle de Rick Wakeman himself lisant, par intermittence, des passages du texte de Lewis Carroll, et le chœur qui chante en latin ou en italien des extraits de la Divine Comédie de Dante. Il est composé de quelques invités prestigieux, notamment de Michelle Young (Glass Hammer), John Jowitt (IQ, Arena), Dave Wagstaffe (Landmarq) ou encore John Mitchell (Arena).

Les musiciens qui se tiennent aux côtés des deux claviéristes et compositeurs ne sont pas non plus des inconnus. A la basse, nous retrouvons Peter Gee (Pendragon), aux guitares Ian Salmon (Shadowland, Janison Edge), Peter Banks (Yes), Jon Jeary (Threshold), et, à la batterie, Tony Fernandez (Strawbs, Rick Wakeman).

Si la guitare occupe un espace non négligeable (jazzy sur Coming To Town, progressive sur Enlightenment), les claviers tiennent la première place et livrent un véritable concerto, notamment sur l'instrumental Shadows où ils expriment un mélange de peur et d'angoisse. En effet, toute une palette d'émotions en lien avec l'histoire est explorée. Par exemple, Tracy Hitchings est absolument fabuleuse dans A Glimmer Of Light sur lequel The Girl met à nu son amour pour The Boy afin de lui donner tout le courage nécessaire pour qu'il accomplisse à bien sa mission. Une version toute aussi intense interprétée par Agniezska Swita est disponible sur l'album de Caamora, Journey's End... An Acoustic Anthology

Avec Jabberwocky, Nolan & Wakeman réalisent un sans faute. Cet album est aussi plaisant à écouter tant pour sa richesse musicale que pour la qualité d'interprétation de ses musiciens et chanteurs. Chapeau bas, messieurs !

Musiciens


Bob Catley : chant
Tracy Hitchings : chant
James Plumridge : chant
Paul Allison : chant
Rick Wakeman  lecture

Clive Nolan : claviers, chœurs
Oliver Wakeman : claviers
Peter Gee : basse
Ian Salmon : guitare, basse
Peter Banks : guitares
Jon Jeary : guitare acoustique
Tony Fernandez : batterie

Chœurs : Michelle Young, Michelle Gulrajani, Suzanne Chenery, Sian Roberts, John Jowitt, Dave Wagstaffe, Donald Morrison, Ian Gould, John Michell, Tina Riley

Titres


01. Overture
02. Coming To Town
03. Dangerous World
04. The Forest
05. A Glimmer Of Light
06. Shadows
07. Enlightenment
08. Dancing Water
09. The Burgundy Rose
10. The Mission
11. Call To Arms
12. Finale