dimanche 31 janvier 2021

The Woods Band - The Woods Band (1971)

The Woods Band Terry & Gay Woods
The Woods Band - The Woods Band (1971)

Pourquoi écouter ce disque ?

La rupture était inévitable. A peine leur premier album sorti, Hark! The Village Wait, Steeleye Span est au bord de l'implosion. Les divergences artistiques et personnelles sont devenues insurmontables entre les couples Gay & Terry Woods et Maddy Prior/Tim Hart. Ashley Hutchings, lui, se trouve au milieu de la tempête. Les Woods décident finalement de s'en aller avec la promesse que les membres restants n'utiliseront pas le nom de Steeleye Span. En vain… A peine sont-ils partis que le guitariste Martin Carthy intègre le groupe. On connaît la suite, ce sera une superbe odyssée musicale qui perdure encore aujourd'hui. The Woods Band aura quant à lui une existence bien plus brève. Gay et Terry sont rejoints par le guitariste Ed Deane et le batteur Pat Nash pour un seul et unique album au titre éponyme, synonyme d'un retour aux racines irlandaises. Sur les huit titres, trois sont des airs traditionnels réarrangés, tandis que les autres sont des compositions originales, la plupart signées par Terry. Il reprend ainsi Dreams de son ancien groupe The Sweeney's Men imaginé en 1967, fondateur du folk-rock irlandais. Gay s'illustre sur un January's Snows lunaire, accompagnée au clavecin par Ed, ainsi que sur le solaire Promises aux couleurs californiennes (Jefferson Airplane, The Mamas And The Papas) sur lequel son frère Austin Corcoran la rejoint à la basse. Et impossible de passer à côté du fameux As I Roved Out, classique populaire où une jeune femme naïve se laisse abusée par un homme qu'elle croit être son grand amour. Une fois le disque sorti, le couple s'en va rejoindre Dr Strangely Strange, pendant irlandais de l'Incredible String Band, pour une tournée de six mois. Ils abandonneront ensuite The Woods Band pour se produire sous le nom de Gay and Terry Woods, jusqu'à leur séparation en 1980. 

Musiciens

Gay Woods : chant, concertina, autoharpe, dulcimer, bodhran
Terry Woods : chant, guitares, basse, mandola, concertina
Ed Deane : guitares, basse, clavecin
Pat Nash : batterie, chant

Austin Corcoran : basse, guitare acoustique
John Ryan : orgue, piano
Tony Reeves : basse

Titres

01. Everytime
02. Noisey Johnny
03. January's Snows
04. Lament & Jig (Inc. "Valencia Lament" & "Apples In Winter") 
05. Dreams
06. As I Roved Out
07. Promises
08. Over The Bar

Vidéos

January's Snows : lien vidéo ici

Promises : lien vidéo ici

As I Roved Out : lien vidéo ici

vendredi 29 janvier 2021

Fish - Raingods With Zippos (1999)

Fish Raingods With Zippos
Fish - Raingods With Zippos (1999)

Pourquoi écouter ce disque ?

L'heure du bilan a sonné. Ancien chanteur de Marillion, Fish mène une carrière solo passionnante mais inégale depuis 1990. Sorti en 2020, Weltschmerz sera son dernier album, ainsi l'a-t-il annoncé. Sur les onze qu'il a enregistré au cours de ces trente dernières années, s'il me fallait en garder trois, ce serait sans hésiter le premier, Vigil In A Wilderness Of Mirrors, Sunsets On Empire produit par Steven Wilson en 1997, et ce Raingods With Zippos paru à la toute fin du dernier millénaire. Notre Poisson préféré revient ici à un rock progressif accessible par ses aspects mélodieux et émotionnels. Car Fish au sommet, c'est de l'émotion à l'état pur comme en témoigne la délicate ballade Incomplete en duo avec Elisabeth Antwi qui semble tenir sur un fil, Rites Of Passage, sublimé par les claviers de Mickey Simmonds, ou encore l'enchaînement Raingods Dancing/Wake-up Call (Make It Happen) de la suite Plague Of Ghost longue de vingt-cinq minutes. Cette dernière aux ambiances torturées évoque le Fish de la grande époque, celui de l'ère Marillion et en particulier de Clutchings At Straws. Tourmentés, ses textes sont le reflet de son âme, dessinant des personnages à son image, en situation d'échec (Incomplete encore une fois, Tumbledown et son intro au piano tout simplement géniale) ou en quête de spiritualité (Feath Healer repris du Sensational Alex Harvey Band dans une version qui déchire, Titled Cross, autre ballade somptueuse). Épaulé par ses fidèles à la rythmique, Steve Vantsis (basse) et Dave Stewart (batterie), Fish à une nouvelle fois fait appel aux déjà cités Mickey Simmonds et Steven Wilson (guitares), qui reprendront chacun leur route après l'enregistrement de ce disque, ainsi qu'à Tony Turrell pour les claviers (véritable révélation et futur The Reasoning aux côtés de Rachel Cohen), Bruce Watson de Big Country et Robin Boult, l'ami de longue date, pour les guitares. Raingods With Zippos n'est certes ni parfait, ni un chef d'œuvre, c'est le témoignage poignant d'un artiste, grand par la taille comme par le talent, à fleur de peau, qui a mené un parcours singulier, sans jamais se renier. 

Musiciens

Fish : chant

Bruce Watson : guitares, mandoline
Steven Wilson : guitares
Robin Boult : guitares
Til Paulman : guitares
Phil Grieve : guitare acoustique
Mickey Simmonds: claviers, programmation
Tony Turrell : claviers, programmation
Mark Daghorn : programmation
Steve Vantsis : basse, contrebasse
Dave Stewart : batterie
Dave Haswell : percussions, violon
Davey Crichton : violon
Elisabeth Troy Antwi : chant
Nicola King : chant
Tony King : chant
Merlin : chant
Pierre Michel Meier : mots en français
Mo Warden : mots parlés

Titres

01. Tumbledown
02. Mission Statement
03. Incomplete
04. Tilted Cross
05. Faith Healer
06. Rites of Passage

Plague of Ghosts

07. Old Haunts 
08. Digging Deep 
09. Chocolate Frogs 
10. Waving at Stars 
11. Raingod's Dancing 
12. Wake-up Call (Make It Happen) 

Vidéos

Incomplete : lien vidéo ici

Faith Healer : lien vidéo ici

jeudi 28 janvier 2021

Lůn - Prāṇa (2021)

En cette période compliquée, continuons à soutenir nos artistes passionnants, ceux ne bénéficiant pas forcément d'une grande couverture médiatique. Mayline Gautié et son projet Lůn sont de ceux-là. Voici se première vidéo qui, j'en suis sûr, saura vous séduire.


lundi 25 janvier 2021

Principal Edwards Magic Theatre - Soundtrack (1969)

Principal Edwards Magic Theatre Soundtrack
Principal Edwards Magic Theatre - Soundtrack
(1969)

Pourquoi écouter ce disque ?

Fondé en 1968 par un collectif d'étudiants vivant dans une ferme communautaire, Principal Edwards Magic Theatre réunissait des poètes, des musiciens, des danseurs et des techniciens. Leur nom fait à la fois référence à un illustre évangéliste gallois du XIX siècle, aïeul du percussionniste Lyn Edwards (Principal Edwards) et au roman Le Loup des Steppes d'Hemann Hesse (Magic Theatre). Préférant la performance au perfectionnisme, la musique du groupe, reflet d'une époque un peu naïve mais aimant l'expérimentation, propose un patchwork de folk, prog et psychédélisme à la fois inventif et délicieux. C'est John Peel, le célèbre animateur de radio, qui les repère et les signe sur son label Dandelion aux côtés d'artistes non commerciaux comme Bridget St. John ou David Bedford. En 1969, parait le single Ballad (Of The Big Girl Now And The Mere Boy), splendide ballade folk, suivi de l'album Soundtrack. Le disque comporte six titres reproduisant l'ambiance théâtrale développée sur scène comme les effets sonores élaborés ou les passages parlés. Si Shakespeare prête un de ses poèmes à un Third Sonnet To Sundry Notes Of Music électrique, le point d'orgue de l'album n'en demeure pas moins The Death Of Don Quixote, mini-épopée déjantée de treize minutes s'inspirant du roman de Cervantès à laquelle ont été ajoutés quelques éléments contemporains. Principal compositeur, le guitariste Root Cartwright s'illustre vaillamment par ses interventions incisives, tout comme la multi-instrumentiste Belinda Bourquin (flûte, violon, claviers) et la chanteuse Vivienne McAuliffe que l'on retrouvera plus tard aux côtés d'Affinity, Gerry Rafferty, Patrick Moraz (Yes), Anthony Phillips (Genesis) ou Camel. Complètement oublié aujourd'hui, Principal Edwards, malgré sa courte durée de vie (1968-1971), a partagé la scène en son temps avec d'autres petits jeunes qui deviendront de véritables monuments : Fairport Convention, Free, T. Rex, King Crimson, Yes, Deep Purple, David Bowie, Elton John, Fleetwood Mac, Supertramp, et Pink Floyd. D'ailleurs, Nick Mason lui-même produira leur album suivant.

Musiciens

Martin Stellman : chant
Vivienne McAuliffe : chant
Root Cartwright : guitares
Belinda Bourquin : violon, flûte, orgue, piano
Jeremy Ensor : basse
Lyn Edwards : batterie, percussions
David Jones : percussions

Titres

01. Enigmatic Insomniac Machine
02. Sacrifice
03. Death of Don Quixote 
04. Third Sonnet to Sundry Notes of Music 
05. To a Broken Guitar 
06. Pinky: A Mystery Cycle 

Vidéos

Documentaire de la télévision française en 1969

Ballad (Of The Big Girl Now And The Mere Boy) :

Enigmatic Insomniac Machine : lien vidéo ici

dimanche 24 janvier 2021

Richard & Linda Thompson - Pour Down Like Silver (1975)

Richard & Linda Thompson Pour Down Like Silver
Richard & Linda Thompson - Pour Down Like Silver
(1975)

Pourquoi écouter ce disque ?

Considéré par beaucoup comme le meilleur disque du couple Thompson et un des meilleurs albums de folk-rock britannique, Pour Down Like Silver a été conçu dans un contexte bien particulier. Depuis peu, Richard et Linda se sont convertis au soufisme, branche ésotérique et mystique de l'islam. Cat Stevens qui deviendra Yusuf Islam Ian Whiteman ainsi que Danny Thompson, bassiste de Pentangle, les suivront sur cette voie. Malgré l'interdiction de jouer de la musique ordonnée par leur guide religieux, les Thompson sont bloqués car ils doivent par contrat un troisième album à leur compagnie de disque, Island Records. Un compromis est finalement trouvé, Pour Down Like Silver se devra d'avoir un fort aspect spirituel. Ainsi, sur la pochette, Richard apparaît barbu avec un turban sur la tête (lui donnant paradoxalement une certaine allure christique), tandis qu'au verso, Linda porte le voile. A travers les textes de Streets Of Paradise, Dimming Of The Day, plus tard repris par un certain David Gilmour, Beat The Retreat ou encore Night Comes In considérée aujourd'hui par Linda comme leur meilleure chanson, toutes périodes confondues, ils expriment leur amour pour leur Dieu, Allah. Sombre et hypnotique, la musique n'en demeure pas moins tranchante. Tout a été joué live avec une utilisation a minima des overdubs. D'où ce son brut, synonyme d'un retour à l'essentiel, plus austère que leurs précédentes productions, Hokey Pokey et I Want To See The Bright Lights Tonight. Toujours aussi flamboyant dans son jeu de guitare, Richard, considéré non sans raison en cette année 1975 comme le plus grand guitariste de la scène rock aux côtés d'Eric Clapton et de Jimmy Page, laisse une part prédominante sur quatre des huit titres à l'accordéon de son ami John Kirkpattick, futur Steeleye Span. Une partie de la rythmique est assurée par les deux Dave de Fairport Convation, Dave Pegg (basse) et Dave Mattacks (batterie). Le chant envouté de Linda illumine à lui seul l'intense The Poor Boy Is Taken Away, ainsi qu'un For Shame Of Doing Wrong vibrant que reprendra son amie Sandy Denny sur son ultime Rendezvous sous le titre I Wish I Was A Fool For You. Dans un esprit contemplatif, l'album se referme sur l'instrumental Dargai du compositeur écossais James Scott Skinner, se référant à la ville du même nom située dans le nord du Pakistan. Après la parution de Pour Down Like Silver, Richard et Linda se retireront dans leur communauté, laissant de côté toute velléité musicale. Mais le démon de la musique reprendra possession d'eux trois ans plus tard. Sorti en 1978, l'album First Light marquera leur retour et le début d'une nouvelle trilogie décisive. 

Musiciens

Richard Thompson : chant, guitares, mandoline, dulcimer, piano
Linda Thompson : chant

Pat Donaldson : basse
Dave Pegg : basse
Dave Mattacks : batterie
Timi Donald : batterie
John Kirkpatrick : accordéon, concertina 
Nick Jones : violon
Aly Bain : violon
Henry Lowther : trompette
Ian Whiteman : flûte, shakuhachi

Titres

01. Streets Of Paradise
02. For Shame Of Doing Wrong
03. The Poor Boy Is Taken Away
04. Night Comes In
05. Jet Plane In A Rocking Chair
08. Beat The Retreat
09. Hard Luck Stories
10. Dimming Of The Day/Dargal

Vidéos

Night Comes In : lien vidéo ici

Dimming Of The Day/Dargal : lien vidéo ici

vendredi 22 janvier 2021

Mari Boine & … - Leahkastin (1994)

Mari Boine Unfolding
Mari Boine & … - Leahkastin (1994)

Pourquoi écouter ce disque ?

Découverte en 1989 à travers son album Gula, Gula diffusé par le label de Peter Gabriel, Real World, Mari Boine poursuit depuis une carrière internationale. Née en Laponie, au nord de la Norvège, cette jeune chanteuse au talent exceptionnel se prédestinait à une carrière d'enseignante. Mais la découverte tardive de la culture ancestrale de son peuple longtemps réprimé l'a conduite vers la musique, faisant d'elle la principale ambassadrice culturelle des Samis. Connus aussi sous le nom de Lapons, ils étaient à l'origine un peuple nomade. Aujourd'hui, leur nombre s'élève à environ 85 000 âmes réparties entre la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie. Sorti en 1994, Leakhasin qui signifie "déploiement", s'inscrit dans la continuité de son prédécesseur, Goaskinviellja. Mari a réuni les mêmes musiciens, parmi lesquels le guitariste Roger Ludvigsen et le batteur Helge Andreas Norbakken qui ont participé à l'écriture de l'album. La musique, toujours aussi exigeante, allie à une étrange modernité un esprit chamanique ouvert sur les grands espaces. Sans passéisme aucun, Mari Boine connecte avec bienveillance la culture de ses ancêtres au monde d'aujourd'hui. Sa voix lui sert de vecteur, s'inspirant du joik, chant traditionnel sami à vocation spirituelle, capable de mener à un état de transe. Difficile d'accès à la première écoute, ce disque très riche sur le plan sonore, nécessite un temps d'adaptation avant d'accéder pleinement au plaines infinies du Grand Nord.

Musiciens

Mari Boine : chant, djembé

Roger Ludvigsen : guitares, kalimba, percussions, orgue
Gjermund Silset : basse, kalimba, percussions, 
Helge Andreas Norbakken : batterie, percussions, piano
Hege Rimestad : violon
Carlos Z. Quispe : flûte, harpe, charango, chant

Titres

01. Gumppet Holvot (The Wolves Howl)
02. Ále Šat (No More)
03. Čuovgi Liekkas (Radiant Warmth)
04. Áhččai (To My Father)
05. Maid Áiggot Muinna Eallin (What Do You Want Life?)
06. Mielahisvuohta (Lunacy Lunacy)
07. Gilvve Gollát (Sow Your Gold)
08. Gulan Du (Hearing You)
09. Vuolgge Mu Mielde Bassivárrái (Come With Me To The Sacred Mountain)
10. Mun Da'han Lean Oaivámuš (Just When I Had ...)
11. Dá Lean Mun (Here I Am)

Vidéos

Áhččai (To My Father) : lien vidéo ici

Gilvve Gollát (Sow Your Gold) : lien vidéo ici

mardi 19 janvier 2021

Yvonne Lyon - Held (2015)

Yvonne Lyon Held
Yvonne Lyon - Held (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sorti en 2015, Held est le plus abouti des albums de la chanteuse écossaise Yvonne Lyon. Concept-album ? Album thérapeutique ? Peu importe le sens qui lui est donné tellement le sujet abordé est fort. En novembre 2012, le jeune Caden Riley Beggan est emporté par une septicémie à méningocoque. Il n'avait que six ans. Lors de ses funérailles, Yvonne prend conscience de la puissance de la musique dans ces événements tragiques. Elle entreprend de rencontrer des personnes qui ont vécu un deuil, de collaborer avec elles à l'élaboration d'un texte libérateur et de le mettre en musique, dans l'espoir de transformer le chagrin en une redécouverte de la vie, en une nouvelle envie de vivre. Angela, la maman de Caden, a écrit les magnifiques mots de Till We Meet Again. Les autres protagonistes sont Graeme Duffy, guitariste de Wet Wet Wet, dont le frère est décédé dans un accident de moto, une amie de la mère d'Yvonne qui a perdu son mari des suites d'une longue maladie après qu'elle s'en soit occupé durant des années, une jeune de vingt ans dont le meilleur ami s'est suicidé, une femme qui a perdu huit personnes en huit mois, un cinéaste réfléchissant à la disparition de son parrain, ainsi que la chanteuse Fiona J Mackenzie qui a rédiger en mémoire de son père The Warp And The Weft, texte poignant en gaélique et en anglais. Si chacunes des chansons expriment l'insoutenable, elles n'en demeurent pas moins enveloppées d'une extrême pudeur et délicatesse. On ne sort pas indemne de l'écoute de ce disque irradiant à la beauté transcendée. 

Musiciens

Yvonne Lyon : chant, piano, guitares, percussions

Sandy Jones : programmation, percussions, guitares, basse
Graeme Duffin : guitares, programmation, basse, chœurs
Seonaid Aitken : violon
Pete Harvey : violoncelle
Fiona J Mackenzie : chant
Stephen Fischbacher : chant, guitares
David Lyon : accordéon, guitares

Titres

01. Signifiance
02. Held
03. Learning To Live Again
04. Already Made
05. See It Through
06. Till We Meet Again
07. The Warp And The Weft
08. The Thing Unsaid
09. Right There
10. Speke Road Gardens

Vidéos


The Warp And The Weft : lien vidéo ici

Learning To Live Again : lien vidéo ici

dimanche 17 janvier 2021

Affinity - Affinity (1970)

Affinity Linda Hoyle
Affinity - Affinity (1970)

Pourquoi écouter ce disque ?

Affinity, un album et puis s'en va. Mais quel album !!! Tout commence au milieu des années 60 lorsque trois étudiants de l'Université du Sussex forment le US Jazz Trio. Lynton Neff est au piano, Nick Nicholas (futur mari de la chanteuse Lynda Hoyle) à la contrebasse, et Grant Serpell à la batterie. Ce dernier sera par la suite remplacé par un certain Mo Foster, bassiste de formation. Le trio se sépare pour donner place à Ice, formation éphémère menée par Neff et Serpell qui connaîtra un certain succès commercial. En 1968, les choses se précisent. Lynton, Grant et Mo cette fois-ci confirmé au poste de bassiste, ambitionnent de former un groupe de jazz aux influences pop. Ils recrutent le guitariste Mike Jopp, puis Lynda Hoyle après avoir cherché en vain un chanteur. Professeure d'anglais, Linda a été initiés très jeune par ses parents au jazz des années 20 et 30, ainsi qu'à la musique classique (Vaughan Williams, Tchaïkovsky). A l'âge de seize ans, sa découverte de Billie Holiday est une révélation. Ella Fitzgerald, Karen Dalton ou encore Laura Nyro deviendront ses autres références. Affinity, titre d'un album sorti en 1962 du célèbre pianiste de jazz canadien Oscar Peterson, modèle de Neff, joue son premier concert le 5 octobre 1968. Le dernier aura lieu sous cette formation le 10 février 1971. Entre ces deux dates, paraît un seul et unique album au titre éponyme, condensé d'un blues-rock teinté de jazz, prog, pop, folk et psychédélisme. Propulsé par Brian Auger, Keith Emerson et Steve Winwood de Traffic, l'orgue Hammond symbole d'un son nouveau à cette époque, occupe ici une place de choix, que ce soit sur l'inquiétant Night Flight aux couleurs prog, signé Jopp/Hoyle, un Mr Joy dément sur lequel Linda démontre la toute-puissance de sa voix, ou bien la reprise dantesque du All Along The Watchtower de Dylan, une des meilleures jamais enregistrées, s'étendant sur plus de onze minutes. Si la pochette du disque rappelle étrangement celle du premier album de Black Sabbath lui aussi sorti en 1970, ce n'est pas pour rien. Toutes deux sont signées du photographe Keef, qui travaillera également pour Colosseum (Valentyne Suite, 1970), Bowie (The Man Who Sold The World, 1971), Sandy Denny (The North Star Grassman And The Ravens, 1971), Dando Shaft (Dando Shaft, 1971), et réalisera le clip de la jeune et encore inconnue Kate Bush, Wuthering Heights, en 1978. 

Musiciens

Linda Hoyle : chant
Lynton Naiff : claviers, vibraphone, percussions
Mike Jopp : guitares, percussions
Mo Foster : basse, contrebasse, percussions
Grant Serpell : batterie, percussions

Titres

01. I Am And So Are You
02. Night Flight
03. I Wonder If I'll Care As Much
04. Mr. Joy 
05. Three Sisters 
06. Coconut Grove
07. All Along The Watchtower 

Vidéos


Night Flight : lien vidéo ici

All Along The Watchtower : lien vidéo ici

vendredi 15 janvier 2021

Renaissance - Tuscany (2000)

Renaissance - Tuscany
Renaissance - Tuscany (2000)

Pourquoi écouter ce disque ?

En ce début de millénaire, Renaissance n'a jamais aussi bien porté son nom. Annie Haslam, Michael Dunford et Terence Sullivan effectuent un retour inespéré, secondés par le claviériste John Tout. Avec le bassiste Jon Camp, cette formation a connu un âge d'or dans les années 70, alignant des albums splendides, parmi lesquels de véritables chefs-d'œuvre (Turn Of The CardsScheherazade and Other Stories, Novella). Séparé de Tout et Sullivan, les trois musiciens restants se sont heurtés aux années 80, recherchant en vain un succès commercial qui n'est jamais venu. Après un Time-Line décevant en 1983, suivi du départ de Camp, ils se sont séparés en 1987 dans l'indifférence générale. L'ombre de Renaissance n'a jamais cessé de planer au-dessus d'Annie Haslam qui a poursuivi une intéressante carrière solo. En 1994, elle publie même l'album Blessing In Disguise sous le nom d'Annie Haslam's Renaissance. Il en est de même pour Michael Dunford qui, en 1995, réactive Renaissance accompagné de la chanteuse Stephanie Adlington avec The Other Woman, puis, deux ans plus tard, Ocean Gypsy sorti cette fois sous le nom de Michael Dunford's Renaissance. En 1998, alors qu'il travaille sur le projet d'une comédie musicale intitulée Scheherazade, inspiré de l'album du même nom, il contacte Annie pour enregistrer de nouvelles chansons en bonus. Celle-ci est emballée, se joignent alors à eux Tout et Sullivan. Ce dernier tente de faire revenir Camp, mais Haslam et Dunford s'y opposent fermement. C'est Roy Wood, fondateur de The Move, Electric Light Orchestra et Wizzard, qui occupe le poste de bassiste. Il a été le compagnon d'Annie dans les années 70 et a produit son tout premier album solo en 1977, l'exotique Annie In Wonderland. Devant cet engouement, l'idée d'un nouvel album de Renaissance fait son chemin. Mais la route est longue, car, pris par d'autres engagements, Tout suivi de Wood se retirent. Le claviériste Mickey Simmonds (Mike Oldfield, Fish, Camel, XII Alfonso) fait son entrée, ainsi que le bassiste Alex Caird que l'on retrouvera au sein de Renaissant, la formation de Sullivan (South Of Winter, 2004). Enregistré dans la campagne anglaise, Tuscany (Toscane), au nom choisi par Annie, paraît en 2000... au Japon. Il faut attendre l'année suivante pour qu'il sorte en Europe. Difficile d'être objectif pour un album tant attendu. Si des titres comme Lady From Tuscany, One Thousand Roses, Pearls Of Wisdom, In My Life ou Dolphins Prayer évoquent le Renaissance de la grande époque, d'autres sont plus anecdotiques. L'accent est mis avant tout sur la voix en or d'Annie qui ne semble pas avoir souffert malgré les années. Elle est impressionnante. Inférieur à leurs productions des années 70, mais bien supérieur à celles des années 80, Tuscany peut être qualifié d'album honorable, marquant le retour d'un groupe légendaire, trop souvent oublié, et à l'histoire pas encore finie, réservant encore bien des surprises.

Musiciens

Annie Haslam : chant
Michael Dunford : guitare
Terence Sullivan : batterie, percussions
Mickey Simmonds : claviers

John Tout : claviers, piano, clavecin
Roy Wood : basse, claviers, percussions, chœurs
Alex Caird : basse

Titres

01. Lady From Tuscany
02. Pearls Of Wisdom
03. Eva’s Pond
04. Dear Landseer
05. In The Sunshine
06. In My Life
07. The Race
08. Dolphin’s Prayer
09. Life In Brazil
10. One Thousand Roses

Vidéos

Lady From Tuscany : lien vidéo ici

Pearls Of Wisdom : lien vidéo ici

Dolphins Prayer : lien vidéo ici

lundi 11 janvier 2021

Caprice - Elvenmusic (2001)

Caprice Elvenmusic Tolkien
Caprice - Elvenmusic (2001)

Pourquoi écouter ce disque ?

Au début du XXIe siècle, Peter Jackson crée l'événement en adaptant au cinéma la trilogie du Seigneur des Anneaux de Tolkien. Les films connaissent un succès fulgurant bien mérité, entrainant dans leur sillage un intérêt accru pour tout ce qui se trouve en lien avec la mystérieuse Terre du Milieu et l'œuvre de son créateur. En 2001, du côté de la Grande-Bretagne, Mostly Autumn propose un épique Music Inspired By The Lord Of The Rings, tandis que les Russes de Caprice présentent le premier volet de leur Elvenmusic qui en comptera trois. Fondé en 1996 par le compositeur Anton Brejestovski, Caprice réunit des musiciens académiques jouant pour l'Orchestre national symphonique russe, le théâtre Bolchoï ou l'Ensemble Alexandrov. Le noyau dur du groupe comprend la chanteuse Inna Brejestovskaya, quatre instrumentistes à vent (flûte, basson, cor anglais, clarinette), deux instrumentistes à cordes (violon, violoncelle), une harpiste et Anton Brejestovski aux claviers. Après un premier album confidentiel édité en Russie, Mirror (réédité puis distribué à l'international par le label français Prikosnovénie en 2006), l'ensemble néo-classique joue essentiellement dans des clubs et quelques salles. Grâce à leur chanson Princess Mee retenue sur une compilation de musique gothique russe, le label Prikosnovénie les repère et les signe pour sortir l'album Elvenmusic, la musique des elfes. Légère et aérienne, cette musique à la fois festive et mélancolique invite à découvrir la Terre du Milieu à travers les poèmes de Tolkien, à l'exception de Merrymaking Of The Forest Elves au texte de Francis James Child. Inna et sa voix enchanteresse nous accompagne tout au long de ces récits fabuleux où il est question de fées, princesses, donjons, dragons et nains. Si Caprice atteint avec ce disque une telle esthétique musicale, il le doit sans aucun doute aux influences d'Anton qui vont de Tchaikovsky, Chostakovitch, et Purcell à Pink Floyd, Yes, Genesis, King Crimson et Jean-Michel Jarre, en passant par Depeche Mode et Duran Duran (si, si). 

Musiciens

Inna Brejestovskaya : chant
Anton Brejestovski : claviers, chant
Vladimir Bobovnikov : flûte
Denis Golubev : hautbois
Vlad Komissarchuk : hautbois, cor anglais
Valeri Vasiliev : clarinette, chant
Alexei Bazalkin : basson
Tatiana Strunina : harpe
Alexandra Korzina : violon
Alexei Tolstov : violoncelle
Yuri Akimov : bodhran, congas
Maria Voronina : claviers
Andrei Abakumov : claviers, programmation
Natasha Sharai : chant
Ostlupusmmeon : chant

Titres

01. The Realm Of Faerie
02. Princess Mee
03. Song Of The Wind
04. Far Over Misty Mountains
05. The Last Dance
06. Lullaby
07. The Mewlips
08. Of Amroth And Nimrodel
09. The Road Goes Ever On And On
10. Merrymaking Of The Forest Elves
11. Of True Thomas And Fairy Queen
12. Farewell

Vidéos

Princess Mee : lien vidéo ici

 Merrymaking Of The Forest Elves : lien vidéo ici

dimanche 10 janvier 2021

Mike Oldfield - Two Sides: The Very Best Of Mike Oldfield (2012)

Mike Oldfield Two Sides
Mike Oldfield - Two Sides:
The Very Best Of Mike Oldfield (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

Avec l'inégalable Tubular Bells en 1973, le jeune Mike Oldfield, âgé d'à peine vingt ans, ouvre de nouvelles frontières. Sorti en 2012, la compilation Two Sides survole l'ensemble de sa carrière en 29 titres exclusivement choisis par lui. Trois chanteuses sont créditées ici, Bonnie Tyler (Islands), Hayley Westenra (On My Heart), et, surtout, l'inoubliable Maggie Reilly qui a immortalisé Moonlight Shadow, ballade romantique par excellence (d'abord proposée à Enya) sur laquelle une jeune fille pleure l'assassinat de son bien-aimé au clair de lune. Dans cette optique, un petit retour sur ces voix féminines croisées tout au long de ce trépidant périple musical s'impose.

Dans les années 70, les voix sont avant tout utilisées comme harmonies et accompagnements sonores dans les longues pièces musicales et ambitieuses de l'artiste. Les chanteuses invitées partagent un même point commun, elles viennent toutes de la scène folk : sa sœur Sally avec laquelle il avait formé le duo Sallyangie à la fin des années 60, Mundy Ellis, l'irlandaise Clodagh Simonds de Mellow Candle, Bridget St. John et Maddy Prior de Steeleye Span. 

Les années 80 marquent un tournant. Mike se met à composer des chansons courtes, taillées pour la radio FM. De nouvelles voix apparaissent, se classant dans un registre plus pop-rock. Avec Maggie Reilly, il aligne les hits : Moonlight Shadow déjà cité, mais aussi Family Man ou To France. Bonnie Tyler s'illustre sur Islands, tandis que sa compagne, la norvégienne Anita Hegerland, Carol Kenyon ou encore Nikki Lamborn (alias Nikki Bentley) apparaissent ponctuellement au fil des albums marquants cette décennie. 

Riche de ces expériences, Mike retrouve dans les années 90 ses racines celtiques. Il fait de nouveau appel à Bridget St. John et Clodagh Simonds sur Amarok (1990), puis, seulement à cette dernière pour Tubular Bells III en 1998. Il s'ouvre également à un registre plus "world", plus diversifié sur le plan vocal, et convoque les chanteuses Amar, Rosa Cedrón (ex-Luar Na Lubre), Nicola Emmanuelle, Helen "Pepsi" DeMacque du duo Pepsi & Shirlie, Miriam Stockley, Cara Dillon, ou encore Susannah Melvoin, ancienne collaboratrice de Prince ainsi que la mezzo-soprano Sally Bradshaw.

Il est à nouveau question de voix opératiques dans les années 2000/2010 avec la participation d'Hayley Westenra à l'honorable Music Of The Spheres en 2008 (sur lequel apparaît aussi Mae McKenna), et de l'ancienne chanteuse du combo finlandais de metal symphonique Nightwish, Tarja Turunen, à la chanson Never Too Far (album Tubular Beats, 2013). Mais l'évènement le plus marquant de cette période réside dans le retour de sa sœur Sally sur deux albums, Tr3s Lunas en 2002, suivi du Tubular Bells 2003. Elle n'avait plus collaboré avec son petit frère depuis Incantations en 1978, une éternité en somme. Ainsi, la boucle est bouclée. 

Ce (court) panorama montre que Mike Oldfield a non seulement été un précurseur sur le plan musical, mais aussi sur l'emploi de voix féminines dans un courant musical, le rock progressif, plutôt frileux dans ce domaine à sa naissance, à quelques exceptions près comme Renaissance, Curved Air ou Earth & Fire. Aujourd'hui généralisées, on ne compte plus les formations contemporaines avec chanteuses, il faudra néanmoins attendre la fin des années 80 et les années 90 pour assister à leur retour, d'abord timide avec, d'un côté, les formations néo-progressives comme Quasar, Landmarq (toutes deux avec Tracy Hitchings), Tale Cue en Italie, Quidam en Pologne, Janison Edge ou Magenta, et celles plus marquées prog-folk celtiques telles que Iona, Mostly Autumn, Karnataka et les espagnols d'Amarok.

Titres

1.01. Tubular Bells (Part One) (Two Sides Excerpt) 
1.02. Ommadawn (Part One) (Two Sides Excerpt) 
1.03. Crises (Two Sides Excerpt)
1.04. The Lake (Two Sides Excerpt) 
1.05. Amarok (Part One) (Two Sides Excerpt) 
1.06. Amarok (Part Two) (Two Sides Excerpt) 
1.07. Sentinel
1.08. Supernova 
1.09. Ascension 
1.10. The Tempest 

2.01. Guilty 
2.02. Family Man
2.03. Five Miles Out 
2.04. Moonlight Shadow
2.05. Shadow On The Wall
2.06. To France
2.07. Etude 
2.08. Magic Touch
2.09. Islands
2.10. Heaven's Open
2.11. Tattoo
2.12. The Song Of The Sun 
2.13. Summit Day
2.14. Lake Constance
2.15. Broad Sunlit Uplands 
2.16. The Doge's Palace 
2.17. Amber Light 
2.18. Angelique 
2.19. On My Heart

Vidéos

Moonlight Shadow : lien vidéo ici

Islands : lien vidéo ici

On My Heart : lien vidéo ici

jeudi 7 janvier 2021

Pinknruby - Queen Kale (2008)

Pinknruby Queen Kale
Pinknruby - Queen Kale (2008)

Pourquoi écouter ce disque ?

Pinknruby, une fenêtre grande ouverte vers un ailleurs onirique. Queen Kale, le troisième et dernier album de ce duo acoustique atypique, s'inscrit dans la continuité des deux précédents, The Vast Astonishment (2003) et Garden (2005). Fondé en 1998, suite à la rencontre entre le musiciens anglais Paul Bradbury et la chanteuse d'origine slovène Mihaela Repina, le groupe s'est d'abord appelé Pink Beauty and Red Ruby avant de devenir, sous une forme contractée, Pinknruby. Trouvant leur inspiration dans la consommation d'ayahuasca, préparation amazonienne à base de lianes provoquant des hallucinations, ils diffusent une musique éthérée, ayant pour ambition de guérir les âmes et les plaies de la vie. Découverts par le label rennais Prikosnovénie, spécialisé dans les heavenly voices, ils choisissent de voler de leurs propres ailes pour ce troisième opus sorti chez Proserpina Records. Mihaela, telle une pythie, souffle ses incantations magiques où mots anglais, slovènes et ceux issus de son imagination se caressent les uns aux autres. Cocteau Twins, Shelleyan Orphan ou encore Kate Bush son quelques-unes des références venant à l'esprit, renforçant ainsi cette sensation de bien-être dans une ambiance à la fois féérique et poétique. 

Musiciens

Mihaela Repina : chant
Paul Bradbury : chant, guitare, contrebasse, percussions

Jo Quail : violoncelle
Mr. Matthew Kelly : violon
Matt Tweed : percussions

Titres

01. Stardust
02. Summoning Storm Clouds
03. Jakinafield
04. Seasons Passing
05. Agua Fieru
06. Hamerov
07. Alua
08. Wings Of A Dove
09. Janerla
10. Seven Sisters

Vidéos

Summoning Storm Clouds : lien vidéo ici

Agua Fieru : lien vidéo ici

lundi 4 janvier 2021

Celestial Burst - The Maze (2020)

Celestial Burst The Maze
Celestial Burst - The Maze (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Lorsqu'une chanteuse de prog cite Eivør comme référence, on ne peut être qu'interpelé. Et quand son groupe à comme invitée la fabuleuse Anneke van Giersbergen sur son premier (mini)-album, alors là, on est comblé. Celestial Burst est un projet musical né dans la tête du guitariste bordelais Alexis Lustenberger. Ce fan de metal (Metallica, Iron Maiden, AC/DC) a évolué au fil des années vers le metal progressif (Opeth, Dream Theater, Ayreon, Porcupine Tree), puis vers le prog des origines (Pink Floyd, King Crimson, Genesis). Toutes ces riches influences se retrouvent dans sa musique dont The Maze est le premier témoignage gravé sur disque. Courant 2019, il est rejoint par la chanteuse et comédienne Kenza Laala. Tous deux se connaissent depuis 2005 lorsqu'ils jouaient ensemble au lycée, au sein de White Matéria, une éphémère formation. Kenza a apporté avec elle son univers, ainsi que sa voix profonde et précise, modulée en fonction de chaque scène illustrée par chacun des cinq titres. The Maze relate l'histoire d'une jeune femme mélancolique qui subit sa vie plus qu'elle ne la vit (Obedience, The Maze). Son mal-être la pousse au suicide (First Flight), mais elle finit par revenir à la vie, dans un monde qu'elle ne comprend pas, qu'elle ne reconnait plus (The Place Where I'm Supposed To Be, Anna). Si son parcours labyrinthique m'évoque le magnifique Home de Magenta, d'autre références viennent à l'esprit comme Frequency Drift, The Ryszard Kramarski Project ou encore The Gathering, VUUR et l'album Death Is Just A Feeling de l'artiste libanais Amadeus Awad, tous trois ayant bénéficiés de la présence d'Anneke. Celle-ci s'est retrouvée impliquée dans le projet suite à une annonce lancée aux artistes durant les premiers temps du covid. Elle les avait invités à lui envoyer un seul titre et, suite à une sélection, elle poserait sa voix dessus. La chanson-titre The Maze a été retenue parmi des centaines, c'est dire sa qualité à la base, et apparaît en bonus en final de l'album. Dès ce premier opus passionnant d'un bout à l'autre, Celestial Burst se classe au même niveau que les formations prog françaises avec chanteuses telles que Children Of Paradise, AmartiA ou Weend'Ô, pourtant plus anciennes. Alors ? A quand la suite ?

Musiciens

Kenza Laala : chant
Alexis Lustenberger : guitares

Margaux Serret : guitares
Sébastien Tibackx : basse
Xavier Richard : batterie 

Titres

01. Obedience
02. The Maze
03. First Flight
04. The Place Where I'm Supposed To Be
05. Anna
06. The Maze (feat. Anneke Van Giersbergen)

Vidéos

The Maze (feat. Anneke Van Giersbergen) : lien vidéo ici

Obedience : lien vidéo ici

First Flight : lien vidéo ici

dimanche 3 janvier 2021

Trees - Trees: 50th Anniversary Box Set (2020)

Trees 50th Anniversary Edition
Trees - Trees: 50th Anniversary Box Set (2020)

Pourquoi découvrir ce coffret ?

En seulement deux albums au début des années 70, Trees est entré dans la légende. Moins connu que ses contemporains Pentangle, Fairport Convention ou Steeleye Span, sa musique folk aux intonations prog et psyché n'en est pas moins raffinée. Édité chez Earth Recordings, ce coffret de quatre CD célèbre avec brio ses cinquante ans. Fondé en 1969 par les guitaristes David Costa et Barry Clarke, Trees devient un quintet suite à l'arrivée de Bias Boshell (basse, chant), Unwin Brown (batterie, percussions) et Celia Humphris au chant. Séparés en 1972, Costa, Boshell et Brown étant partis dès 1971, ils laissent à la postérité deux incontournables albums studios, The Garden Of Jane Delawney et On The Shore, bénéficiant chacun d'un excellent travail de remasterisation ici. Le troisième disque déjà édité avec la version CD d'On The Shore en 2007, propose des remix de cet album, plus deux démos inédites : Polly On The Shore et Streets Of Derry. Tout aussi intéressant, le quatrième CD présente lui aussi des démos inédites, des enregistrements de la BBC, deux titres enregistrés en 2007 par tout le groupe à l'exception de Brown remplacé par Mark Roberts, et deux enregistrements live de 2018, She Moved Thro' The Fair et Murdoch, du On The Shore Band, tribute band fondé par Costa et Boshell cette même année. Ce dernier, après la séparation du groupe, a joué un temps au sein de Barclay James Harvest puis des Moody Blues. Disparu en 2008, Brown a suivi une carrière d'enseignant, tandis que Clarke est devenu bijoutier et Costa directeur artistique. Celia Humphris s'est retirée dans le sud de la France, elle a prêté sa voix à quelques projets, notamment au merveilleux Talking With Strangers de sa contemporaine Judy Dyble, première chanteuse de Fairport Convention.

Titres

The Garden of Jane Delawney 
01. Nothing Special
02. The Great Silkie
03. The Garden Of Jane Delawney
04. Lady Margaret
05. Glasgerion
06. She Moved Thro' The Fair
07. Road
08. Epitaph
09. Snail's Lament

On The Shore 
01. Soldiers Three
02. Murdoch
03. Streets Of Derry
04. Sally Free And Easy
06. Fool
07. Adam's Toon
08. Geordie
09. While The Iron Is Hot
10. Little Sadie
11. Polly On The Shore

Fore & After (Part 1)
01. Soldiers Three (Remix 2007)
02. Murdoch (Remix 2007)
03. Streets Of Derry (Remix 2007)
04. Geordie (Remix 2007)
05. Polly On The Shore (Remix 2007)
06. Fool (Remix 2007)
07. Polly On The Shore (demo 1970) Previously unreleased
08. Streets of Derry (demo 1970) Previously unreleased

Fore & After (Part 2)
01. She Moved Thro' The Fair (Demo 1969)
02. Pretty Polly (Demo 1969)
03. The Great Silkie (BBC 1970) Previously unreleased
04. Soldier's Three (BBC 1970) Previously unreleased
05. Little Black Cloud (demo 1969)
06. Forest Fire (BBC 1970)
07. She Moved Thro' The Fair (Live at Cafe Oto 2018)
08. Murdoch (Live at Cafe Oto 2018) 
09. Black Widow (2007)
10. Little Black Cloud Suite (2007)

Vidéos

The Garden Of Jane Delawney : lien vidéo ici

Lady Margaret : lien vidéo ici

Polly On The Shore : lien vidéo ici

Murdoch : lien vidéo ici

Sally Free And Easy : lien vidéo ici

samedi 2 janvier 2021

Farpoint - First Light (2002)

Farpoint First Light
Farpoint - First Light (2002)

Pourquoi écouter ce disque ?

Nous sommes à la fin des années 90, en 1997 pour être précis, en Caroline du Sud (USA). Deux musiciens, Kevin Jarvis (guitares, claviers) et Rick Walker (batterie) se rencontrent et se découvrent une passion commune pour Yes, Pink Floyd, Jethro Tull, Moody Blues, Rush, Kansas et bien d'autres encore. Ils décident alors de fonder un groupe qui, dans un premier temps, jouera sur scène ses propres compositions ainsi que des reprises de Yes. La saga Fairpoint peut commencer. Très vite, ils sont rejoints par Dana Oxendine, à la fois chanteuse et flûtiste. Puis, en 1999, le chanteur Clark Boone et le bassiste Frank Tyson font leur entrée. En 2000, le quintet enregistre son premier single, Just Like You. Mais, alors qu'ils préparent leur premier album, Rick Walker quitte l'aventure. Il est aussitôt remplacé par le formidable Jonathan Rodriguez. First Light voit le jour en 2002. Sa pochette, très prog dans son concept, est signée David Frain qui réalisera celles des trois albums suivants. Huit titres composent ce disque, plus en bonus Ex Animo (Shelby's Song), court instrumental datant de 1999. Si la structure du groupe évoque leurs cousins britanniques Mostly Autumn, notamment par la dominance des guitares, l'alternance voix masculine/voix féminine, et la présence d'une flûte, seul Words Of Pain aux couleurs celtiques fait vraiment penser à eux d'un point de vue musical. Circles entièrement chanté par Dana rappelle davantage Fleetwood Mac, tandis que les autres morceaux se situent aux confluences du prog, du hard, du folk et du bluegrass. Malgré quelques faiblesses pardonnables, ce premier essai est encourageant, en témoigne la longue pièce To The River s'étendant sur près de quatorze minutes, devenue un de leurs classiques sur scène. 

Musiciens

Clark Boone : chant, guitare
Dana Oxendine : chant, flûte, claviers
Kevin Jarvis : guitares, claviers, mandoline, basse, percussions
Frank Tyson : basse, guitares, claviers, chant
Jonathan Rodriguez : batterie, percussions

Titres

01. Live For Yourself 
02. Words Of Pain 
03. Long Slow Journey
04. Chinook
05. Tartans
06. Circles
07. Fade Away
08. To The River 
09. Ex Animo (Shelby's Song) 

Vidéos

Words Of Pain : lien vidéo ici

To The River : lien vidéo ici

Fade Away : lien vidéo ici

vendredi 1 janvier 2021

Crista Galli - Matrice D'Eau (2008)

Crista Galli Matrice d'eau (2008)
Crista Galli - Matrice D'Eau (2008)

Pourquoi écouter ce disque ?

Soigner l'âme par la musique, telle est l'ambition de ce duo répondant au joli nom de Crista Galli ("crête de coq" en latin). Multi-instrumentistes, Jean-Paul Trutet et Sarah Trutet (plus tard appelée Sarah Shayna puis Ayunna) sont également musicothérapeutes. Cette discipline, la musicothérapie, vise à apporter un mieux-être à travers les sons et la voix. L'eau, élément le plus précieux pour l'homme, y occupe une place centrale. Elle porte en elle des valeurs profondes et communes à l'humanité toute entière, se plaçant au cœur de nos vies et croyances. Source inépuisable d'inspiration, elle symbolise à la fois la naissance, la régénération, la purification et la protection. Matrice D'Eau, leur premier album, basé sur l'improvisation, s'inscrit dans une démarche contemplative où chaque son éveille les sens. Cette musique méditative, associée au chant harmonique, n'est autre qu'une invitation à un cheminement secret et sacré, au plus profond de notre Être. Point de jonction entre l'Occident et l'Orient, la pochette du disque reproduit à la fois les cercles gravés sur les célèbres cairns de Gavrinis, île bretonne située dans le golfe du Morbihan, et la lettre Mem qui, en hébreu, signifie "les eaux". 

Musiciens

Sarah Trutet : chant, piano, gongs
JeanPaul Trutet : chant, duduk, tampura, citare, gongs, percussions

Daniel Trutet : violoncelle

Titres

01. Fontaine
02. Shin
03. Racines
04. Oriental Garden
05. Gavrinis Part I
06. Gavrinis Part II
07. Gavrinis Part III
08. Gavrinis Part IV

Vidéo

Gavrinis Part IV : lien vidéo ici