dimanche 26 septembre 2021

Yesterdays - Colours Caffé (2010)

Yesterdays Colours Caffé
Yesterdays - Colours Caffé (2010)

Pourquoi écouter ce disque ?

S'il me fallait comparer Yesterdays à une formation progressive contemporaine, ce serait Magenta. A l'instar de Rob Reed, on peut dire que Bogáti-Bokor Ákos est le mentor du collectif, les voix féminines dominent, l'influence revendiquée est le prog des 70's, Yes en particulier, avec une musique néanmoins moderne. Leur premier album Holdfénykert sorti en 2006 avait suscité de très bonnes critiques et s'annonçait prometteur. Leur deuxième, Colours Caffé, marque une certaine rupture. Les compositions se veulent moins complexes, plus accessibles, parfois presque pop. Mais cela n'est que façade. L'emploi de multiples instruments, la flûte en particulier, apportent une richesse sonore bienvenue, rapprochant en cela Yesterdays des Polonais de Quidam, voire de Jethro Tull. Les musiciens réalisent quelques incursions dans le folk et le jazz, tandis que la suite Némafilm Szvit, divisée en trois partie et longue de vingt minutes, inscrit définitivement le combo dans ses racines prog. Autre difficulté assumée, l'abandon du chant en anglais pour un chant en langue hongroise. Si les musiciens habitent la Roumanie, ils font partie de la minorité hongroise de ce pays. Ce choix leur donne une identité forte que, particulièrement, j'apprécie car ils s'ancrent dans une confluence à la fois centre-européenne et balkanique, qui s'entend dans leur musique mais aussi dans leur manière d'être, loufoque et malicieuse, comme en témoignent la pochette et les photos du livret. Avec Colours Caffé, Yesterdays sort des sentiers battus, affirme son originalité et annonce des lendemains encore plus prometteurs, ce que sera Senki Madara huit ans plus tard. 

Musiciens

Horváth Linda : chant
Bogáti-Bokor Ákos : guitares, claviers, chant
Enyedi Zsolt : claviers
Kecskeméti Gábor : flûte
Kolumbán Zoltán : basse
Csergő Domokos : batterie

Antal Karola : chant
Ercsey Andrea Emese : chant
Stutz Timea : chant
Horváth Hanna : chœurs
Mohai Tamás : guitares
Mihai Sorohan : trompette
Borlai Gergő : batterie
Kósa Dávid : percussions

Titres

01. Játék 
02. Forog A Tánc
03. Námafilm Szvit I. Éjszaka
04. Némafilm Szvit II. Némafilm
05. Némafilm Szvit III. Mélyrepülés
06. Tükör 
07. Bábu
08. Flautoccata 
09. Megpihensz
10. Prelúdium Egy Esőhöz
11. Zápor

Vidéos

Megpihensz : lien vidéo ici


Némafilm Szvit II. Némafilm : lien vidéo ici

vendredi 24 septembre 2021

Adaya - The Other Side (2017)

Adaya The Other Side
Adaya - The Other Side (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

C'est sur la route qu'Adaya nourrit son inspiration. D'ailleurs, sa musique est une invitation au voyage. Devenue membre du combo allemand Faun en remplacement de Fiona Frewert partie en 2020, Adaya avait déjà deux albums solos à son actif. The Other Side est le premier d'entre eux. Si l'harmonium était l'instrument de prédilection de Nico, l'hammered dulcimer celui de Joni Mitchell, Adaya a opté pour un banjo tout droit venu des Appalaches, présent dès les premières mesures du captivant I Am Born. Son folk audacieux teinté de psychédélisme ne cesse de séduire écoute après écoute, tout comme sa voix envoutant, très expressive. Adaya se plaît à raconter des histoires poétiques, sombres ou lumineuses, c'est selon sont ressenti. D'origine suisse, elle a d'abord appris à jouer de la flûte, puis s'est initiée en autodidacte à la cornemuse, à la harpe et à la lyre. Pour ce disque, le banjo, la guitare, le bouzouki, le piano et la shruti box sont ses instruments. Laissez-vous entraîner dans les ténèbres de Ghost, dans les ondées celtiques d'Irish Sea, ou encore dans l'intrigante ballade Werewolf, tout un paysage musical fait de mystères et de magie s'ouvrira à vous. 

Musiciens

Adaya Lancha Bairacli : chant, guitar, banjo, bouzouki, shruti box, piano

Aaron Goldsmith : Guitarron, contrabasse, bass harmonica, sitar bass, chœurs
Buck Curran : ambient electric guitar
Frederik Rechsteiner : batterie
Moniek de Leeuw : violon
Benny Langfur : sitar électrique
Fernando Noriega : guitare électrique, alto
Bran Mugshot : singing saw
Amanda Blackshaw : trompette
Katy Crewdson : chœurs

Titres

01. Am Born
02. Human Race 
03. Train to Nowhere 
04. Time Not Long Ago 
05. Ghost 
06. Irish Sea 
07. Galway River 
08. Werewolf 
09. Story of a Dream
10. Moon and the Sun
11. The Eclipse 
12. Follow Me 
13. Avalon

Vidéos

Werewolf : lien vidéo ici

I'am Born : lien vidéo ici

Train To Nowhere : lien vidéo ici

jeudi 23 septembre 2021

Nico - The Marble Index (1968)

Nico The Marble Index
Nico - The Marble Index (1968)

Pourquoi écouter ce disque ?

Aux origines du rock gothique… Plus de dix ans avant la déferlante goth des Bauhaus, Siouxsie And The Banshees et Sisters Of Mercy, Nico ouvre la voie avec The Marble Index. D'une froideur incommensurable, ce disque inclassable n'a pas d'équivalent à sa sortie en 1968. Ni pop, ni rock, ni folk, ni prog, juste avant-gardiste. Il symbolise la rupture de Nico avec son passé de mannequin. Elle veut désormais être perçue comme une artiste à part entière. Encouragée par Jim Morrison, elle écrit ses propres textes, souvent hallucinés, compose sa musique minimaliste accompagnée d'un simple harmonium. The Marble Index a été conçu dans l'obscurité la plus totale. Lors des séances d'enregistrement, la chanteuse, aux cheveux teintés en rouge et vêtue de noir, s'éclairait à la simple bougie. Son ancien acolyte du Velvet Underground, John Cale, était chargé des arrangements. Des larmes de joie jailliront à la découverte du résultat final. Elles contrasteront avec ses pleurs de rage lors de la première écoute de Chelsea Girl en 1967. Horrifiée par les arrangements de Larry Fallon et du producteur Tom Wilson, elle ira jusqu'à le renier et considèrera alors The Marble Index comme son premier véritable album. Il est le premier d'une trilogie. Desertshore en 1970, puis The End… en 1974 suivront. 

Musiciens

Nico : chant, harmonium

John Cale : arrangements

Titres
01. Prelude
02. Lawns Of Dawns
03. No One Is There
04. Ari's Song
05. Facing The Wind
06. Julius Caesar (Memento Hodie)
07. Frozen Warnings
08. Evening Of Light

Vidéos

Evening Of Light : lien vidéo ici

Frozen Warnings : lien vidéo ici

lundi 20 septembre 2021

Three Colours Dark - Love's Lost Property (2021)

Three Colours Dark Love's Lost Property
Three Colours Dark - Love's Lost Property (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Ainsi, Three Colours Dark n'aura pas été le projet d'un seul album. Le duo composé de Rachel Cohen (chant) et Jonathan Edwards (claviers) revient avec ce splendide Love's Lost Property axé sur l'Amour dans toute sa complexité. Faisant suite à The Science Of Goodbye, ce nouvel album pousse plus loin la voie empruntée vers un prog mélodique teinté de mélancolie. Les deux musiciens s'éloignent de ce qu'ils avaient fait ensemble au sein de Karnataka ou de ce qu'ils ont proposé par la suite avec leurs groupes respectifs, The Reasoning pour Rachel, Panic Room et Luna Rossa pour Jonathan. Ils sont sur un sentier inédit et semblent tous deux prendre un énorme plaisir à cette collaboration. Jamais la voix stellaire de Rachel n'avait été mise autant en valeur. C'est un véritable plaisir d'en découvrir toutes les nuances, son spectre se situant quelque part entre Annie Lennox et Mary Fahl. Avec ses claviers, Jonathan contribue à façonner les ambiances si particulières de chacune des compositions, toutes originales à l'exception de la reprise de Ordinary World de Duran Duran, un de leurs meilleurs titres composé en hommage à un ami disparu. La version livrée ici ne laissera en aucun cas indifférent. Du précédent opus, ont été à nouveau conviés Tim Hamill, en fait le troisième membre du combo, Steve Balsamo au chant, Dave Gregory (XTC, Big Big Train) aux guitares ainsi que la violoniste Kate Ronconi qui illumine autant la chanson-titre que The Circus ou un Wish I Wished You Well particulièrement romantique. Andrew 'Wal' Coughlan (Luna Rossa) joue de la contrebasse, Steve Simmons du saxophone et Catherine Tanner-Williams du hautbois, apportant à la ballade Requiem une couleur très "Magenta". Si The Science Of Goodbye m'avait séduit, ce nouvel opus m'a littéralement enchanté, plaçant Three Colours Red dans le panthéon de mes groupes préférés aux côtés de leurs cousins Mostly Autumn, Magenta et Iona. 

Musiciens

Rachel Cohen : chant
Jonathan Edwards : claviers

Tim Hamill : guitares, basse, programmation batterie
Dave Gregory : guitares
Steve Balsamo : chant
Andrew 'Wal' Coughlan : contrebasse
Kate Ronconi : violon
Steve Simmons : saxophone
Catherine Tanner-Williams : hautbois

Titres
01. Love's Lost Property
02. Dark Before Dawn
03. Requiem
04. Last Day On Earth
05. Wish I Wished You Well 
06. The Circus
07. Ordinary World 
08. Eye for An Eye
09. Love's Lost Property (Reprise) 

Vidéos

sampler : lien vidéo ici

Ordinary World : lien vidéo ici

vendredi 17 septembre 2021

Séverine Pellerin & Didier Conchon - Les Amours De Marceline (2020)

Séverine Pellerin Didier Conchon Les Amours de Marceline
Séverine Pellerin & Didier Conchon -
Les Amours De Marceline (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Amour, divin rôdeur, glissant entre les âmes,
Sans te voir de mes yeux, je reconnais tes flammes.
Inquiets des lueurs qui brûlent dans les airs,
Tous les regards errants sont pleins de tes éclairs…

C'est lui ! Sauve qui peut ! Voici venir les larmes !...
Ce n'est pas tout d'aimer, l'amour porte des armes.
C'est le roi, c'est le maître, et, pour le désarmer,
Il faut plaire à l'Amour : ce n'est pas tout d'aimer !

Ces magnifiques vers sont extraits d'un poème de Marceline Desbordes-Valmore, "la première voix authentique de la poésie féminine des temps modernes" selon Yves Bonnefoy. Née à Douai, elle a marqué le XIXe siècle par ses textes sombres et mélancoliques. Saluée par Stefan Zweig, Verlaine et Baudelaire, lue par Nietzsche et amie de Balzac qui s'est inspiré de son œuvre pour forger le personnage principal de La Cousine Bette, Marceline est une nouvelle fois source d'inspiration. Séverine Pellerin et Didier Conchon se sont plongés dans ses textes, noyés dans ses mots, pour en retenir onze poèmes et les mettre en musique. Exercice bien plus difficile qu'il n'y paraît car il faut non seulement s'approprier l'univers de l'auteur, mais aussi trouver les bonnes mélodies favorisant la mise en lumière de chaque vers. Avec respect et dévotion, les deux musiciens rendent un bel hommage à l'illustre écrivaine à travers ce disque. Séverine, c'est le côté folk du duo. Très jeune, elle a appris à jouer de la harpe celtique et de la guitare. Puis le chant a suivi. Son style n'est pas sans m'évoquer celui de Cécile Corbel. Didier, c'est la face jazzy. D'abord initié au flamenco, il se consacre au jazz suite à sa découverte de Django Reinhardt et Wes Montgomery qui deviendront ses modèles. Les Amours De Marceline trouve ainsi un juste équilibre, sans fioritures, les textes romantiques étant baignés de délicats arrangements. Amour, Divin Rôdeur, J'avais Froid bercé d'une flûte pastorale, Le Serment ainsi que Les Roses De Saadi aux paroles slamées m'ont littéralement séduit. Je vous invite à vous laisser tenter à votre tour par cette douce parenthèse poétique et musicale. 

Musiciens

Séverine Pellerin : chant, guitare folk, harpe celtique
Didier Conchon : guitare classique

Chris Dawson : flûte, basse fretless

Titres

01. Amour, Divin Rôdeur
02. La Jeune Fille Et Le Ramier
03. Suite Instrumentale
04. J'avais Froid
05. Le Serment
06. Ma Chambre
07. C'est Moi
08. On Me L'a Dit
09. Les Roses De Saadi
10. Trop Tard
11. Le Billet
12. Un Cri

Vidéos

On Me L'a Dit : lien vidéo ici

Le Serment : lien vidéo ici

Suite Instrumentale : lien vidéo ici

jeudi 16 septembre 2021

Kari Rueslåtten - To The North (2015)

Kari Rueslatten To The North
Kari Rueslåtten - To The North (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

Les plus metalleux d'entre nous se souviennent de Kari Rueslåtten comme de la ténébreuse chanteuse du combo norvégien The 3rd And The Mortal. Après les avoir quitté, elle a entamé une carrière solo hasardeuse, non dénuée d'intérêt, entre pop et folk. Mais, lassée par l'univers souvent impitoyable du monde de la musique, elle s'est retirée de la scène durant une petite dizaine d'années, avant de revenir en 2014 avec le très remarqué Time To Tell sur lequel a participé Tuomas Holopainen de Nightwish. Cette même année, elle a aussi tournée avec Anneke van Giersbergen (ex-The Gathering) et Liv Kristine (ex-Theatre Of Tragedy) sous le nom de The Sirens. Elles reprenaient des titres de leurs répertoires solos respectifs ainsi que de leurs anciennes formations. Dans la continuité directe de Time To Tell, To The North poursuit ce chemin vers un folk atmosphérique sombre et mélancolique. Comme son titre le laisse entendre, cet album est directement inspiré du Grand Nord, de ses paysages insaisissables et de sa beauté incandescente. Chanteuse soprano, Kari a une voix merveilleuse, qui sait ensorceler notre âme, à l'instar d'une Loreena McKennitt ou d'une Mari Boine. Battle Forevermore aux illuminations floydiennes, What We Have Lost faisant écho au Sunday Bloody Sunday de U2, sa reprise très personnelle du Turn, Turn, Turn de Peter Seeger popularisée par The Byrds en 1965, ou encore Letting Go et son riff destructeur sont quelques-unes des perles de cette bande-son illustrant si bien une part mystérieuse de la magie scandinave.  

Musiciens

Kari Rueslåtten : chant

Jostein Ansnes : guitares
Richard Turvey : claviers
Frode Flemsæter : claviers
Martyn Campbell : basse
Steve Pilgrim : batterie, chant
Mat Walklate : flûtes

Titres

01. Battle Forevermore
02. Mary's Song
03. What We Have Lost 
04. Three Roses In My Hands
05. Dance With The King
06. Letting Go
07. Arrow In My Heart
08. Turn, Turn, Turn
09. To The North

Vidéos

Battle Forevermore : lien vidéo ici

Turn, Turn, Turn : lien vidéo ici

lundi 13 septembre 2021

Nine Skies - 5.20 (2021)

9 Skies 5.20
Nine Skies - 5.20 (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Avec Nine Skies, les albums se suivent mais ne se ressemblent pas, chacun ouvrant une porte sur une nouvelle dimension sensorielle. Faisant suite à l'ambitieux Sweetheart Grips, 5.20 se tourne vers une musique entièrement acoustique, ou presque, la seule exception étant le sublime solo de guitare exécuté par un Steve Hackett inspiré sur Wilderness. Finesse et poésie sont les maîtres-mots de ce petit bijou bénéficiant de la présence de deux autres invités, John Hackett au jeu de flûte virevoltant, accentuant l'aspect folk de The Old Man In The Snow, et le grand Damian Wilson, toujours aussi impérial, explosant un Porcelain Hill que l'on jurerait extrait d'une bande originale de film tant ce titre est prenant. Nouveau venu au chant et à la guitare, Achraf El Asraoui, n'a rien à envier à Damian. Vivant au Maroc, alors que les autres membres du groupe sont partagés entre l'Angleterre et le sud de la France, il apporte avec lui une couleur orientale bienvenue et, surtout, un timbre de voix unique, d'une très grande profondeur. Il se partage désormais le chant avec Aliénor Favier, plus en retrait ici, mais qui sait toujours envoyer, comme en témoigne Above The Tide. Que ce soit sur Wilderness ou Smiling Stars et son poignant final au saxophone "supertrampien", les deux voix se marient à merveille. Par ses lignes de chant complexes, Achraf apporte à Golden Drops et Godless Land leurs lettres de noblesses, inscrivant ces deux chansons dans la même lignée émotionnelle que les dernières œuvres d'Anathema ou encore celles des Italiens de Corde Oblique. Impossible aussi de ne pas mentionner l'emploi d'une multitude d'instruments acoustiques comme les cordes, le piano, les guitares, le saxophone, la mandoline, la basse fretless ainsi que toute une variété de percussions contribuant ainsi à faire de ce 5.20 un album de toute beauté, se dévoilant sans cesse, écoute après écoute, jusqu'à atteindre les profondeurs de l'âme, à l'instar du Communion de Fish.

Musiciens

Eric Bouillette : guitares, mandoline, violon, piano, arrangements
Alexandre Lamia : guitares, piano, arrangements
Anne-Claire Rallo : piano
David Darnaud : guitares
Achraf El Asraoui : chant, guitares
Aliénor Favier : chant
Bernard Hery : basse, fretless bass
Fabien Galia : percussions
Laurent Benhamou : saxophones

Steve Hackett : guitare 
Damian Wilson : chant
John Hackett : flûte 
Cath Lubatti : violon, alto
Lilian Jaumotte : violoncelle

Titres

01. Colourblind 
02. Wilderness 
03. Beauty Of Decay 
04. Golden Drops
05. Above The Tide 
06. Dear Mind 
07. The Old Man In The Snow 
08. Godless Land
09. Porcelain Hill
10. Achristas
11. Smiling Stars 

jeudi 9 septembre 2021

Lossingarmenn - Lossingarmenn (2002)

Lossingarmenn Eivør
Lossingarmenn - Lossingarmenn (2002)

Pourquoi écouter ce disque ?

Lossingarmenn est un quatuor de jazz originaire des îles Féroé, archipel perdu dans l'Atlantique nord. Il est formé des guitaristes Búi Egason Dam, principal compositeur, et Leivur Thomsen, du bassiste Hallur Johannessen ainsi que du batteur Rógvi á Rógvu. Leur seul et unique album est sorti en 2002 sur le label de référence Tutl Records. Fondé par Kristian Blak dans les années 70, il a fait émergé, et continue à le faire, une multitude d'artistes, tous horizons musicaux confondus, dont Eivør Pálsdóttir, déesse nordique à la voix d'or. En ce début des années 2000, la chanteuse à peine âgée de dix-huit ans est dans sa période jazz. Elle a sorti un premier album éponyme aux couleurs jazz-folk en 2000 avec comme guitariste Búi Egason Dam, puis est partie pour Reykjavík étudier le chant en spécialité jazz et classique, avant de rejoindre Yggdrasil, la formation jazz-rock de Kristian Blak. Sa participation sur trois titres de l'album Lossingarmenn constitue une nouvelle étape dans sa formation. Lossingarmenn joue un jazz expérimental et aventureux, comparé par certains spécialistes au travail de Bill Frisell, qui aurait eu toute sa place sur le label ECM. Chacune des interventions d'Eivør est, on s'en doute, lumineuse. Ses vocalises sur Stevndur Inn Fyri Selatraðting évoquent la grande Edda Dell'Orso. Sólareygað aux paroles signées du philosophe et écrivain Rói Patursson aurait très bien pu figurer sur Krákan, album alors en préparation. D'une tension insoutenable, Selatrað, 8 Juni 1626, est l'adaptation en musique d'un texte du poète du XXe siècle Tummas Napoleon Djurhuus inspiré par un petit village du même nom de la côte ouest. Il n'y aura pas de suite à ce premier disque prometteur, ce que l'on peut regretter. Certains des musiciens se retrouveront cependant à nouveau aux côtés d'Eivør par la suite, comme le batteur Rógvi á Rógvu qui l'accompagnera sur scène et que l'on entendra sur le titre When I Think Of Angels de son Live en 2009. 

Musiciens

Búi Egason Dam : guitares
Leivur Thomsen : guitares
Hallur Johannessen : basse
Rógvi á Rógvu : batterie, percussions

Eivør Pálsdóttir : chant

Titres

01. Lossingargroove
02. Kontri
03. Blíða vár
04. Ellivu
05. Um tú ikki lærir teg at spæla eitt instrument, kemur tú at angra tað restina av lívinum
06. Sólareygað
07. G-punkt
08. Stevndur inn fyri Selatræðting
09. Hjálp oss kristus Guðsson
10. Selatræð, 8. juni 1626

Vidéos

Selatræð, 8. juni 1626 : lien vidéo ici

Sólareygað : lien vidéo ici

lundi 6 septembre 2021

Amarok - El Ojo Del Mundo (2021)

Amarok El Ojo Del Mundo
Amarok - El Ojo Del Mundo (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

L'œil du monde nous observe, et il est terrifié par ce que nous faisons à la planète… Les préoccupations environnementales ont toujours été une thématique centrale de la formation espagnole Amarok. On se souvient que dès le début de sa carrière dans les années 90, le groupe avait fait construire un studio d'enregistrement ne fonctionnant qu'à l'énergie solaire. Six ans après Hayät Yolundă, Robert Santamaría réactive son groupe fétiche pour un neuvième album à la noirceur proche d'un Quentadharkën. La longue suite de près de dix-huit minutes La Sexta Extinción ainsi que la chanson-titre s'interrogent sans détour sur le sort que nous réservons à la terre et tirent la sonnette d'alarme. Placé sous la bienveillance de la déesse hindoue Sarasvati, mère de la connaissance, de l'éloquence, de la sagesse et des arts, El Ojo Del Mundo propose un croisement intelligent entre musique ethnique des Balkans, de Grèce et d'Anatolie, et rock progressif classique. Le kanoun, instrument de la famille des cithares, équivalent du piano dans les cultures turques, arabes, ottomanes et perses, domine tout au long du disque, lui donnant cette couleur orientale, accentuée par le chant solaire de Marta Segura. Le mélange insolite avec d'autres instruments orientaux (saz, tar, santour), mais aussi médiévaux (vielle à roue), aborigènes (didgeridoo), classiques (flûte traversière, violon) et électroniques (thérémine) favorise l'émergence de cette musique si riche, à la croisée des cultures, distillant le meilleur d'elle-même. 

Musiciens

Robert Santamaría : kanoun, saz, tar, santour,claviers, guitare, autoharpe, glockenspiel, accordéon, percussions
Marta Segura : chant
Manel Mayol : flûte traversière, didgeridoo
Pau Zañartu : batterie, electronic hang
Marc Egea : vielle à roue
Tarik Smith : trompette
Miguel Arce : basse


Víctor Estrada : thérémine
Coloma Bertran : violon
Núria Martínez : palmas

Titres

01. Sota La Pluja
02. Saraswati :
- i. La Diosa Del Conocimiento
- ii. Khumb Mela
- iii. El Río Subterráneo
03. Cançó d'Amor
04. El Vals De Las Libélulas 
05. Luna Y Sal
06. La Sexta Extinción :
- i. Insectos Y Aves
- ii. Plantas
- iii. Reptiles
- iv. Peces Y Anfibios
- v. Mamíferos
- vi. Primates
- vii. Homo Sapiens
07. Gibra'ara 2021
08. El Ojo Del Mundo 

Vidéo

jeudi 2 septembre 2021

Fairport Convention featuring Sandy Denny - Live 1974: My Father's Place (2015)

Fairport Convention Live 1974
Fairport Convention featuring Sandy Denny -
Live 1974: My Father's Place (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

Retour vers le passé avec cet enregistrement live, témoin d'une époque charnière dans la carrière de Fairport Convention. Si le groupe a survécu aux départs successifs de Sandy Denny, Ashley Hutchings, Richard Thompson et Simon Nicol, les rescapés Dave Swarbrick et Dave Pegg peuvent se féliciter, à la fin de l'année 1972, du retour du batteur Dave Mattacks, ainsi que de l'arrivée de deux anciens de Fotheringay, la formation éphémère de Sandy Denny, Trevor Lucas et Jerry Donahue. Cette période particulière qui s'étale sur trois ans est souvent dénommée la Fotheringay Convention ou bien la Fotheringport Confusion du fait de la "fusion" des deux entités, renforcée par le retour de Sandy Denny courant 1974. Après une tournée au Royaume-Uni puis en Europe, les six musiciens débarquent aux États-Unis pour y donner une série de concerts, dont un au fameux club folk new-yorkais My Father's Place. Si la qualité de l'enregistrement est assez moyenne (on est plus proche du bootleg que de l'enregistrement officiel), il donne une idée plutôt précise de la bonne ambiance régnant sur scène, mais aussi du désordre puisque Sandy s'excuse de leur retard au début du show. La setlist se répartit entre classiques du groupe comme l'imposant Matty Groves en ouverture, morceau de Fotheringay (Ballad Of Ned Kelly interprétée par Lucas), reprise de Dylan (Down In The Flood qui apparaîtra sur l'album Rising For The Moon en 1975), et extraits du répertoire solo de Sandy, dont deux titres de son dernier album en date Like An Old Fashioned Waltz, Solo ainsi que la chanson-titre. Plus conseillé aux aficionados qu'aux novices, il faut prendre ce disque pour ce qu'il est, le témoignage brut d'une époque engloutie depuis longtemps par le temps, dont il ne reste que quelques bribes de souvenirs bienheureux. 

Musiciens

Sandy Denny : chant, claviers
Trevor Lucas : chant, guitare
Jerry Donahue : guitare
David Swarbrick  : violon, mandoline, chant
Dave Pegg : basse, mandoline, chant
Dave Mattacks : batterie

Titres

01. Matty Groves
02. Solo
03. It'll Take A Long Time
04. Dirty Linen
05.Brilliantcy Medley-Cherokee Shuffle
06. like An Old Fashioned Waltz
07.Ballad Of Ned Kelly
08. Hexamshire Lass
09.John The Gun 
10. Down In The Flood
11. Sir B McKenzie 

Vidéos

I'll Take A Long Time : lien vidéo ici

Down In The Flood : lien vidéo ici