dimanche 2 septembre 2018

Judy Dyble - Earth Is Sleeping (2018)

Judy Dyble - Earth Is Sleeping
Judy Dyble - Earth Is Sleeping (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Judy Dyble est une énigme. A l'âge d'or du folk britannique et du rock progressif, elle a participé à la fondation de Fairport Convention, s'est trouvée aux origines de King Crimson, puis a collaboré avec Jackie McAuley au sein de Trader Horne. Elle a ensuite disparu du monde de la musique durant plus d'un quart de siècle, à l'exception de quelques réapparitions ponctuelles sur scène aux côtés de son premier groupe. Son grand retour date de 2009 avec ce petit chef d'œuvre qu'est Talking With Strangers. A suivi le tout aussi intéressant Flow And Change en 2013. Et nous voilà en 2018 avec ce Earth Is Sleeping. Est-ce sa collaboration avec Andy Lewis (Summer Dancing, 2017) ou avec Big Big Train (Grimspound, 2017) qui lui a donné des ailes ? En tous les cas, la qualité de ce troisième opus n'a rien à envier à ses prédécesseurs. Véritable merveille produite par le fidèle Alistair Murphy, cette collection de chansons, composées entre 2009 et 2016, dresse un paysage musical fait de délicatesse et de volupté. La voix de Judy, si douce et si fragile, semblable à celle de Françoise Hardy, évoque à travers ces treize chansons l'amour, la famille, nos proches disparus, et, en observatrice avisée, pose un regard dubitatif sur ce monde en quête de sens. Marianna, Velvet To Alone, la chanson titre Earth Is Sleeping, ou encore mon gros coup de cœur, l'intense She Now Owns A Heart Of Stone sont autant de pièces envoûtantes qui ne vous lâchent plus après les avoir écoutées. Les cordes, le piano, mais aussi la guitare électrique de Jeremy Salmon, au jeu limpide situé quelque part entre David Gilmour et Richard Thompson, apportent le relief nécessaire à l'ensemble. Au final, Earth Is Sleeping et toutes ces belles émotions qu'il procure, suscite un véritable respect envers cette chanteuse emblématique d'une époque aujourd’hui révolue, mais qui continue à nous faire rêver. 

Musiciens

Judy Dyble : chant

Alistair Murphy : claviers, guitares
Phil Tomes : claviers
Dean Frances Hawksley : programmation
Neal Hoffmann : guitares, claviers, basse, glockenspiel, flûte, chœurs
Jeremy Salmon : guitares
Matt Stevens : guitares
Mark Fletcher : basse
Paul Love : batterie
Pat Mastelotto : batterie
Rich Nolan : batterie
Ian Burrage : batterie, percussions
Steve Bingham : violon
Brenda Stewart : alto
Daniel Grace : violoncelle
Lucy Mitchell : violoncelle
Laurie A'Court : saxophones
Brian Gulland : basson
Brendan McAuley : low whistle

Titres

01. Marianna
02. Promises
03. Answerphone
04. Take Me Dancing
05. Velvet To Atone
06. Faded Elvis
07. See What Your Words
08. She Now Owns A Heart Of Stone
09. Lullaby For Ellie
10. I Found A Rainbow
11. Broken Day
12. Earth Is Sleeping
13. Newborn Creatures

jeudi 30 août 2018

Vas - Offerings (1998)

Vas Azam Ali Offerings
Vas - Offerings (1998)

Pourquoi écouter ce disque ?

Entre Orient et Occident, Vas offre une musique inédite empreinte de mysticisme et de spiritualité. La chanteuse Azam Ali ainsi que son acolyte, le percussionniste Greg Ellis, présentent avec ce deuxième opus Offerings un voyage en eaux calmes traversant l'Inde mystérieuse, la Perse impériale et l'Occident médiéval. La petite merveille qu'est The Promise évoque particulièrement la grande Hildegarde de Bilgen dont l'œuvre a été étudiée par Azam. Accompagnée à la guitare acoustique par Steve Stevens, guitariste de Billy Idol et co-auteur de ce titre, la chanteuse transcende cette complainte mélancolique en un moment de grâce unique. A contrario, Wajad, la neuvième piste, nous transporte au cœur du Levant romantique. L'artiste turc Omar Faruk Tekbilek y apporte une touche de sagesse soufie à l'aide du zurna et du ney, ainsi qu'à travers son chant hypnotique. Mais Vas c'est avant tout une voix soprano sublime et toute une panoplie de percussions à l'aspect tribal, portées par une ferveur quasi-religieuse. De Svarga à Mist Weaving, en passant par A Garland Of Breath, chant mortuaire simplement divin, ce disque propose, tout au long de ses soixante-dix minutes, une fusion musicale intense. L'apport conséquent de quatre invités prestigieux a élargi de manière significative son spectre musical, propulsant ainsi ces onze "offrandes" aux côtés du meilleur de Dead Can Dance/Lisa Gerrard ou Loreena McKennitt. Un must !

Musiciens

Azam Ali : chant, hammered dulcimer, percussions
Greg Ellis : percussions

Omar Faruk Tekbilek : ney, zurna, chant
Nabil Azzam : violon oriental
Steve Stevens : guitare
Hans Christian : violoncelle, sarangi, nyckelharpa

Titres


01. Svarga
02. Roya
03. Varuna
04. The Promise
05. Ellora
06. Temple Of The Maiden
07. Leyli
08. Veiled
09. Wajad
10. A Garland Of Breath
11. Mist Weaving

dimanche 26 août 2018

Karnataka - New Light: Live In Concert (2012)

Karnataka New Light
Karnataka - New Light: Live In Concert (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

Rachel, Alquimia, Lisa, et maintenant Hayley... C'est avec ce New Light: Live In Concert que Ian Jones, leader historique de Karnataka, a choisi d'introduire sa nouvelle chanteuse, Hayley Griffiths. Petite précision, cette dernière n'a aucun lien de parenté avec Gavin Griffiths, premier batteur du groupe. Après avoir participé aux spectacles Riverdance puis Lord Of The Dance, Hayley a sorti deux albums en solo avant d'être recrutée par Ian pour succéder à Lisa Fury. Des musiciens du précédent album The Gathering Light (2010), il ne subsiste que Ian (basse) et le remarquable guitariste Enrico Pinna, au jeu aussi sensible qu'Andy Latimer de Camel. Ils sont entourés de Çağri Tozluoğlu aux claviers, Matt McDonough à la batterie et Colin Mold aux guitares et au violon. La présence de cet instrument accentue le caractère celtique des classiques que sont Delicate Flame Of Desire et Heaven Can Wait ainsi que de l'instrumental The Calling. Le répertoire du concert, enregistré le 23 février 2012 à Bury, mêle avec les mêmes passion, énergie et émotion des titres de la première époque de Karnataka (1997-2004), en particulier des albums The Storm (Heaven Can Wait, The Journey) et Delicate Flame Of Desire (Karnataka, Delicate Flame Of Desire, After The Rain, Heart Of Stone), la quasi intégralité du magnifique The Gathering Light (à l'exception de Moment In Time), et deux chansons extraites des albums d'Hayley : Our Love (Silver Screen, 2010) et Lagan Love (Celtic Rose, 2011). Exercice difficile donc pour la jeune chanteuse de s'approprier et d'adapter ces nouvelles chansons à ses propres capacités vocales tout en respectant leur esprit d'origine. Talentueuse, elle y parvient haut la main, faisant revivre le temps d'une soirée ces hymnes que sont Tide To Fall, Forsaken ou encore The Gathering Light. Une nouvelle aventure commence...

Musiciens

Hayley Griffiths : chant
Ian Jones : basse
Enrico Pinna : guitares, chant
Çağri Tozluoğlu : claviers
Matt McDonough : batterie
Colin Mold : guitares, violon, chant

Titres

1.01. Karnataka
1.02. Serpent and the Sea
1.03. Delicate Flame of Desire
1.04. Heaven Can Wait
1.05. Tide To Fall
1.06. Forsaken
1.07. After the Rain
2.01. The Calling
2.02. Lagan Love
2.03. Our Love
2.04. State of Grace
2.05. The Journey
2.06. Your World
2.07. Heart of Stone
2.08. The Gathering Light

vendredi 24 août 2018

Irfan - Seraphim (2007)

Irfan Seraphim
Irfan - Seraphim (2007)

Pourquoi écouter ce disque ?

Cette formation bulgare atypique nous avait impressionné à la parution de son premier album éponyme sorti en 2003. Seraphim, son deuxième essai disponible depuis 2007, est encore meilleur, et c'est une très belle surprise. La chanteuse Denitza Seraphimova y dévoile toute sa palette vocale, aussi étendue que celle de Lisa Gerrard. D'ailleurs, Irfan peut être présenté comme le digne successeur de Dead Can Dance. Entre chants mystiques orientaux, musique sacrée médiévale et folklore antique balkanique, Seraphim nous conduit sur des routes spirituelles où l'âme ne peut que s'élever. Au travail d'orfèvre des voix s'ajoute l'utilisation d'instruments anciens et traditionnels tels que le daf (tambour persan), l'oud (sorte de luth très en vogue au Moyen-Orient), ou le santour (cithare iranienne). A l'écoute des neuf titres, on pourrait penser que les musiciens reprennent des morceaux anciens. En fait, pas du tout, à l’exception du texte de Vernal Garden signé d'un poète perse du XIIIe siècle, musiques et paroles sont originales, dans tous les sens du terme. Denitza, Kalin Yordanov ainsi que Ivaylo Petrov en sont les auteurs. Si vous aimez Lisa Gerrard, Azam Alim, Loreena McKennitt, je ne peux que vous conseiller l'écoute de ce disque fabuleux, entre ombre et lumière.

Musiciens

Denitza Seraphimova : chant
Kalin Yordanov : chant, daf
Ivaylo Petrov : oud, baglama, cello tambura, guitare
Kiril Bakardjiev : santour
Petar Todorov : percussions

Vladislava Todorova : chant
Valentin Popov : duduk
Ana Ivanova : vielle, violon
Anna Karalasheva : violoncelle, viole de gambe
Emil Mihov : flûte
Yasen Lazarov : banduri

Titres

01. Simurgh
02. Invocatio
03. Hagia Sophia
04. Vernal Garden
05. Fei
06. Los Ojos De La Mora
07. Star Of The Winds (Khaukab Al Hawwa)
08. Invocatio II
09. Return To Outremer

dimanche 19 août 2018

Eyevory - Inphantasia (2016)

Eyevory Inphantasia
Eyevory - Inphantasia (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

Bienvenue, l'espace d'un instant, dans le monde féerique d'Inphantasia, nouvel album d'Eyevory. Oubliez tous vos soucis, et savourez cette saga digne de Tolkien où cohabitent trois mondes imaginaires : Tartarus, Elysium et Mundalis. Dans ce dernier, la pierre est à l'honneur et ses habitants célèbrent la déesse celte Syrona. Elysium est une terre bercée d'eau sur laquelle vivent en harmonie les hommes et les licornes. Freya, déesse nordique de l'amour, veille sur ce territoire. Marqué par le désespoir et le feu, Tartarus vénère Morrigan, divinité de la guerre. Avec Inphantasia, les Allemands d'Eyevory affichent une ambition bien plus démesurée que sur leur album précédent Euphobia. Réduit à un trio, Jana Frank (chant, basse), Kaja Fischer (chant, flûte) et David Merz (guitares, claviers) ont fait appel à des musiciens extérieurs comme Mike Thorne de Saga à la batterie sur The Perfect Empire, ainsi qu'à un chœur d'enfants. Un bon album ne serait rien sans un artwork de haute tenue. Les illustrations, dont la carte d'Inphantasia, sont signées de l'artiste Sonja Krutyholowa-Richter. Et la musique me direz-vous ? Elle se situe à la croisée d'Ayreon et de Touchstone, à savoir un mélange subtil de rock progressif, metal et folk conduit par deux voix féminines enchanteresses. En résumé, Inphantasia, invitation à la rêverie, est vraiment une très belle surprise. A découvrir !

Musiciens

Kaja Fischer : chant, flûte
Jana Frank : chant, basse
David Merz : guitares, claviers, chœurs

Frank Alpers : batterie
Mike Thorne : batterie
Wanja Brinkmann : violon, alto
Alexander Schuhmann : violoncelle
Lür Tischer : violoncelle
Martin Breuer : contrebasse
Ulli Torspecken : accordéon
Christoph Riedlberger : flûte
Klaus Kessler : cornemuse
Jens Gatzenmeier : chœurs
Harald Möller : chœurs
Klaus-Dieter Keusgen : chœurs
Inge Merz : chœurs
Kim Merz : chœurs

Chœur d'enfants

Titres

01. Prologue
02. La Cage
03. The Star
04. Inphantasia
05. Tartarus
06. Elysium
07. Mundalis
08. Pictures
09. Human
10. The Perfect Empire
11. Hope

samedi 18 août 2018

Corde Oblique - A Hail Of Bitter Almonds (2011)

Corde Oblique A Hail Of Bitter Almonds
Corde Oblique - A Hail Of Bitter Almonds (2011)

Pourquoi écouter ce disque ?

"NO SAMPLERS, NO SYNTHS, NO KEYBOARDS"... le ton est donné ! A Hail Of Bitter Almonds est le quatrième album du maître du folk méditerranéen, à savoir Riccardo Prencipe mieux connu sous le nom du collectif Corde Oblique. Comme indiqué, l'axe choisi est la musique acoustique, sophistiquée, celle jouée par les hommes et les femmes, sans l'intermédiaire de machines. On ne peut que saluer ce choix tant cette musique nous transporte vers des ailleurs où règnent romantisme et mélancolie. Lui qui joue de la guitare acoustique et classique s'est à nouveau entouré de voix toutes aussi magnifiques les unes que les autres : Caterina Pontrandolfo présente depuis Repiri (2005), Floriana Cangiano, Claudia Sorvillo, Annalisa Madonna, la petite nouvelle, ainsi que Sergio Panarella, chanteur d'Ashram et seule voix masculine du projet. Les autres membres de la formation néo-classique napolitaine sont également de la partie : Alfredo Notarloberti (violon) et Luigi Rubino (piano). Spyros Giasafakis de Daemonia Nymphe est venu prêter sa voix sur un Crypta Neapolitina aux sonorités païennes, tandis que l'ex-Anathema et actuel Ion, Duncan Patterson, a joué de la mandoline irlandaise sur le titre suivant, l'intense Gioia De Vivere. Together Alone, Arpe Di Vento, La Madre Che Non C'è, Su Un Dipinto Di Giovanni Bellini, ou encore la reprise de Radiohead Jigsaw Falling Into Place sont autant de moments de grâce dont on souhaiterait qu'ils ne finissent jamais...

Musiciens

Riccardo Prencipe : guitares

Caterina Pontrandolfo : chant 
Floriana Cangiano : chant
Claudia Sorvillo : chant
Annalisa Madonna : chant
Sergio Panarella : chant, piano
Alfredo Notarloberti : violon
Luigi Rubino : piano
Alessio Sica : batterie
Umberto Lepore : basse, contrebasse
Francesco Manna : percussions
Franco Perreca : clarinette, flûte

Walter Maioli : cithare, flûte de Pan, tympanon
Luce Maioli : cithare, flûte de Pan, tympanon
Duncan Patterson : mandoline irlandaise
Donatello Pisanello : accordéon diatonique
Spyros Giasafakis : voix

Titres

01. A Hail Of Bitter Almonds
02. Together Alone
03. Arpe Di Vento
04. Paestum
05. La Madre Che Non C'è
06. Slide
07. Le Pietre Di Napoli
08. Jigsaw Falling Into Place
09. Crypta Neapolitana
10. Gioia Di Vivere
11. Red Little Wine
12. The Man Of Wood
13. Le Piccole Cose
14. Pietra Bianca
15. Su Un Dipinto Di Giovanni Bellini

vendredi 17 août 2018

Filippa Giordano - Il Rosso Amore (2002)

Filippa Giordano Il Rosso Amore
Filippa Giordano - Il Rosso Amore (2002)

Pourquoi écouter ce disque ?

Filippa Giordano est une artiste italienne née à Palerme. C'est à Rome qu'elle a grandi, dans le monde de la musique. Son frère est chef d'orchestre et ses parents sont chanteurs d'opéra. Elle-même s'est initiée à ce style musical très jeune, puis elle s'est également intéressée à la pop music. Abba, Madonna, mais aussi Puccini ou Verdi sont devenus ses références. Après un premier album en 1998, elle revient en 2002 avec Il Rosso Amore produit par Robin Smith (Tina Turner, Cher, Lionel Richie). Son ambition étant de réconcilier musique classique et pop, la jeune chanteuse propose sur ce même disque des compositions originales ainsi que des airs célèbres modernisés. Ainsi, Un Bel Dì Vedremo et Coro A Bocca Chiusa sont tous deux extraits du Madame Butterfly de Puccini, Va' Pensiero du Nabucco de Verdi, ou encore La Barcarolle des Contes d'Hoffmann d'Offenbach. Elle s'offre également le luxe d'un duo avec le célèbre chanteur et acteur Peppe Servillo sur L'Alba Verrà, signé Ennio Morricone. Si sa version soignée de Plaisir D'Amour est toute en délicatesse, l'essentiel du disque se résume en une seule chanson, l'inédit Amarti Sì, repris en anglais à la dernière plage sous le titre Heaven Knows. Telle une caresse amoureuse, ce morceau, avec sa montée progressive, m'emporte vers des sommets d'émotions à chaque écoute. Et vous ?

Musiciens

Filippa Giordano : chant

Titres

01. Che Luce Sei
02. Amarti Sì
03. Il Rosso Amore
04. Lonely Heart
05. Io Aspetto Te
06. Dove Andiamo Noi
07. L'Alba Verrà
08. Plaisir D'Amour
09. Un Bel Dì Vedremo
10. Coro A Bocca Chiusa
11. Va' Pensiero
12. La Barcarolle
13. Ballata Per Giulietta
14. Heaven Knows (Amarti Sì)

mercredi 15 août 2018

Annie Haslam - Still Life (1985)

Annie Haslam Still Life
Annie Haslam - Still Life (1985)

Pourquoi écouter ce disque ?

Tandis que le paquebot Renaissance sombre doucement mais sûrement au cours des années 80, Annie Haslam s'offre en cette année 1985 ce disque fabuleux, sorte de retour aux sources. Douze ans après Annie In Wonderland, son premier essai en solo, elle a demandé à Betty Thatcher, parolière attitrée de Renaissance, d'écrire des textes sur de grands airs de musique classique. Accompagnée du prestigieux Royal Philarmonic Orchestra dirigé par Louis Clark et de la Royal Choral Society, Annie a enregistré douze titres, aidée de Dick Plant qui avait travaillé auparavant comme ingénieur du son sur Novella (1977). Louis Clark, découvert sur Eldorado (1974) d'Electric Light Orchestra, n'est pas non plus un inconnu de la galaxie Renaissance puisqu'il s'était occupé des arrangements orchestraux de A Song For All Seasons (1978). Tchaikovsky, Bach, Fauré, Mozart, Satie, Chopin, Albinoni, Delius, Saint-Saëns et Wagner se retrouvent ainsi à l'honneur. Moment solennel, l'Ave Verum de Mozart est le seul passage n'ayant pas bénéficié de la contribution de Betty Thatcher, son texte en latin se suffisant à lui-même. Careless Love porté par un chœur majestueux, Glitter And Dust évoquant le moment le plus émouvant du Lac Des Cygnes, et The Day You Strayed aux paroles teintées de tristesse marquent, pour ma part, le sommet de cet album bienveillant. Save Us All réveillera une pointe de nostalgie chez les fans de Renaissance. Interprété sous forme de prière, ce morceau n'est autre qu'une version retravaillée du Cold Is Being de l'incontournable Turn Of The Cards (1974), lui-même inspiré du fameux Adagio d'Albinoni. Bien que typé eighties d'un point de vue sonore, Still Life n'en demeure pas moins une pièce majeure de la riche discographie de cette chanteuse d'exception. 

Musiciens

Annie Haslam : chant

Skaila Kanga : harpe
Trevor Bastow : piano
Andy Pask : basse
Barry de Souza : batterie

The Royal Philarmonic Orchestra conduit par Louis Clark
The Royal Choral Society

Titres

01. Forever Bound
02. Still Life
03. One Day
04. Ave Verum
05. Shine
06. Careless Love
07. Glitter and Dust
08. The Day You Strayed
09. Save Us All
10. Skaila
11. Bitter Sweet
12. Chains and Threads

dimanche 12 août 2018

Anneke van Giersbergen - Drive (2013)

Anneke van Giersbergen Drive
Anneke van Giersbergen - Drive (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Drive est le deuxième album d'Anneke van Giersbergen à sortir sous son nom seul, et il fait suite à Everything Is Changing d'un an à peine son aîné. Contrairement à ce dernier, la chanteuse a opté pour le retour à un son brut, direct, voire live. C'est pourquoi on retrouve les musiciens qui l'avaient accompagné sur scène lors de sa dernière tournée, à commencer par le guitariste Arno Krabman qui cosigne sept des dix titres. Chacun oscille entre trois et quatre minutes. Les mélodies sont soignées, pas de digression, ça joue rock et ça reste dans la tête. Bien entendu, l'atout principal de cet opus demeure la voix puissante de la chanteuse néerlandaise, éblouissante comme à son habitude sur Treat Me Like A Lady, Drive, Shooting For The Stars ou encore The Best Is Yet To Come au crescendo saisissant. Mais les deux titres majeurs restent les pistes cinq et huit. My Mother Said, seule ballade de Drive, est une chanson très personnelle dédiée à sa mère. Elle fait référence à une conversation mère-fille qui s'est tenue durant la jeunesse de la chanteuse. Aujourd'hui, maman à son tour, elle en saisit toute le sens. Quant au dynamique Mental Jungle, il s'agit d'un duo avec le chanteur turc Hayko Cepkin aux saveurs toutes orientales. Un vrai délice.

Musiciens

Anneke van Giersbergen : chant

Arno Krabman : guitares, claviers
Ferry Duijsens : guitares, claviers
Gijs Coolen : guitares
Joost van Haaren : basse
Rob Snijders : batterie
Hayko Cepkin : chant
Annelies Kuijsters : chœurs
Niels Geusebroek : chœurs
Susanne Clermonts : chœurs
René Merkelbach : piano
Silvana Jirka : violon

Titres

01. We Live On
02. Treat Me Like a Lady
03. She
04. Drive
05. My Mother Said
06. Forgive Me
07. You Will Never Change
08. Mental Jungle
09. Shooting for the Stars
10. The Best Is Yet to Come

samedi 11 août 2018

Strawbs - The Ferryman's Curse (2017)

Strawbs The Ferryman's Curse
Strawbs - The Ferryman's Curse (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Cinquante ans après leur premier opus, les Strawbs sont de retour avec The Ferryman's Curse, leur vingt-cinquième album. Autant le dire de suite, ce disque renoue avec l'ambition progressive des années 70, la chanson titre se présente même comme la suite de l'épique The Vision Of The Lady Of The Lake, conte fantastique où il est question de revenants, de l'album Dragonfly (1970). Ce groupe méconnu et mésestimé a pourtant accueilli en son sein quelques sommités de la scène prog ou folk : Sandy Denny (Fairport Convention), Sonja Kristina (Curved Air), John Hawken (Renaissance), Rick Wakeman (Yes), ou encore Don Airey (Deep Purple). Aujourd'hui, The Strawbs c'est trois voix, celles de David Cousin (seul membre fondateur restant), Dave Lambert et Chas Cronk, arrivés respectivement en 1972 et 1973, plus Tony Fernandez présent depuis 1977, ainsi que le petit dernier Dave Bainbridge qui a rejoint l'équipe fin 2015 seulement. L'ancien leader de Iona, n'a pas été convié pour faire de la simple figuration. Outre son apport aux claviers et guitares, il a coécrit pas moins de cinq des dix titres du disque dont l'instrumental symphonique In The Begining, pièce magistrale en ouverture servant d'introduction à un The Nails From The Hands Of Christ floydesque, au texte s'interrogeant sur les relations des jeunes avec la religion. Empreint d'un certain mysticisme, The Ferryman's Curse se laisse dévorer du début à la fin, sans temps mort. Vivement recommandé !

Musiciens

David Cousins : chant, guitares, dulcimer, autoharp
Dave Lambert : chant, guitares
Dave Bainbridge : claviers, guitares, bouzouki
Chas Cronk : chant, basse
Tony Fernandez : batterie, percussions

Titres

01. In The Beginning
02. The Nails From The Hands Of Christ
03. The Song Of Infinite Sadness
04. The Familiarity Of Old Lovers
05. When The Spirit Moves
06. The Ten Commandments
07. The Reckoning
08. The Ferryman's Curse
09. Bats And Swallows
10. We Have The Power