dimanche 3 mai 2020

Pink Floyd - The Later Years 1987-2019 (2019)

Pink Floyd The Later Years
Pink Floyd - The Later Years 1987-2019 (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

En 2019, Pink Floyd a présenté un somptueux coffret comprenant pas moins de seize disques (5 CD, 6 Blu-Rays, 5 DVD) retraçant les dernières années du groupe, celles de l'ère Gilmour. Pour les bourses plus modestes, une compilation de l'ensemble est proposée en parallèle. Elle compte douze titres parmi lesquels les meilleurs de sa longue carrière : Us And Them, Wish You Were Here, Comfortably Numb, Sorrow ou encore High Hopes. Afin de mettre en valeur cette période cruciale, plusieurs options ont été choisies. A Momentary Lapse Of Reason a été remixé et revisité, laissant une plus grande place à Nick Mason, à l'époque plutôt effacé, voire absent. Les sessions d'enregistrement de The Division Bell mettent, quant à elles, plus en avant l'apport de Richard Wright. On a droit aussi aux répétitions de la tournée Pulse (le trop rare Lost For Words), à deux remix du live Delicate Sound Of Thunder, ainsi qu'à trois extraits du fameux concert caritatif à Knebworth en 1990. Il avait réuni quelques unes des plus grandes stars du rock de l'époque : Paul McCartney, Eric Clapton, Elton John, Robert Plant, Phil Collins, Genesis, Status Quo ou encore Dire Straits. Le show du Floyd avait été exceptionnel sur deux points. La saxophoniste Candy Dulfer les avait rejoints sur scène pour un Shine On Your Crazy Diamonds divin. Pour la première fois depuis l'enregistrement de Dark Side Of The Moon, Clare Torry, à qui on doit l'envolée céleste de The Great Gig In The Sky, participait aux chœurs, aux côtés de Sam Brown et Durga McBroom, elles aussi figures emblématiques du Floyd au féminin. Si cette simple compilation suscite quelques frustrations, elle a le mérite d'exister. J'espère avant tout que les CD du coffret seront prochainement vendus séparément, ce qui, d'après certaines sources, serait prévu. A suivre...

Titres

01. Shine On You Crazy Diamond, Parts 1-5 (Live At Knebworth 1990)
02. Marooned Jam (The Division Bell Sessions)
03. One Slip (2019 Remix)
04. Lost For Words (Pulse Tour Rehearsal) 
05. Us And Them (Delicate Sound Of Thunder 2019 Remix)
06. Comfortably Numb (Live At Knebworth 1990)
07. Sorrow (2019 Remix)
08. Learning to Fly (Delicate Sound Of Thunder 2019 Remix)
09. High Hopes (Early Version) (The Division Bell Sessions)
10. On The Turning Away (2019 Remix)
11. Wish You Were Here (Live At Knebworth 1990)
12. Run Like Hell (Delicate Sound Of Thunder 2019 Remix)

samedi 2 mai 2020

Karen Dalton - It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best (1969)

Karen Dalton It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best
Karen Dalton - It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best
(1969)

Pourquoi écouter ce disque ?

Karen Dalton, le chaînon manquant entre Billie Holiday et Amy Winehouse. A moitié cherokee, à moitié irlandaise, cette personnalité complexe n'a cessé de fasciner les plus grands : Fred Neil, Nick Drake, Nick Cave ou encore Bob Dylan. Ce dernier l'a non seulement mentionnée lors de son discours de réception du Prix Nobel en 2016, mais il disait d'elle qu'elle était sa chanteuse préférée et que "sa voix était si unique. Pour la décrire, il faudrait être un poète". Sa carrière débute au début des années 60, au Greenwich Village. Elle chante le blues, la folk, la country comme personne, accompagnée de sa douze cordes ou de son banjo. Il faut attendre 1969 pour voir paraître son premier album au titre à rallonge : It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best. Il est tout à son image, étrange et envoûtant, aux saveurs insaisissables. D'ailleurs, il a failli ne jamais voir le jour. Karen refusait non seulement le système commercial, mais elle avait une peur bleue des studios pour cause de claustrophobie. C'est pourquoi la majorité des dix pistes ont été enregistrées en une seule prise, captant l'essence même de sa magie. Karen ne compose pas, elle réenchante littéralement les standards folks ou des airs traditionnels, pour en extraire toute la tristesse et le désespoir. A sa sortie, le disque ne se vendra pas, ni le suivant d'ailleurs. Artiste maudite à l'instar d'un Nick Drake, elle sombrera dans la déchéance, rongée par l'alcool et les drogues, jusqu'à sa disparition tragique en 1993, des suites d'un cancer provoqué par le SIDA contracté huit ans auparavant. Elle avait 55 ans. 

Musiciens

Karen Dalton : chant, guitare, banjo
Dan Hankin : guitare acoustique
Kim King : guitare électrique
Harvey Brooks : basse
Gary Chester : percussions

Titres

01. Little Bit Of Rain
02. Sweet Substitute
03. Ribbon Bow
04. I Love You More Than Words Can Say
05. In The Evening (It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best)
06. Blues On The Ceiling
07. It Hurts Me Too
08. How Did The Feeling Feel To You
09. Right, Wrong Or Ready
10. Down On The Street (Don't You Follow Me Down)


vendredi 1 mai 2020

Mr. So & So - Truths, Lies & Half Lies (2013)

Mr So & So Truths, Lies & Half Lies
Mr. So & So - Truths, Lies & Half Lies (2013)

Pourquoi écouter ce disque ? 

Que ce soit pour Anathema ou Mr. So & So, on ne peut que se réjouir de la place croissante occupée par leurs chanteuses respectives au fil du temps. Certes, Charlotte Evans n'est pas Lee Douglas, mais chacune de ses intervention rehausse le niveau déjà élevé de ce combo britannique trop rare. Fondé en 1989 par Dave Foster (guitares) et Shaun McGowan (chant, basse) qui partageaient leurs goûts communs pour Yes, Genesis, The Who et les Beatles, Mr. So & So a connu une histoire des plus mouvementée. Malgré un succès croissant durant les années 90, doublé d'un soutien marqué par Marillion, et en particulier Steve Rothery, le groupe s'est séparé à l'aube du XXIe siècle, confronté aux réalités économiques. Charlotte Evans, invitée aux chœurs sur leur premier album Compendium en 1994, était devenue un membre à part entière juste après sa sortie. Comme chacun le sait, rien n'est jamais définitif, en particulier dans le rock. Mr. So & So s'est donc reformé pour livrer le prometteur Sugarstealer en 2009, suivi par ce tout aussi intéressant Truths, Lies & Half Lies quatre ans après. Toujours accompagnés du batteur Stuart Browne et d'un nouveau claviériste, Andy Rigler, ils se sont amusés à explorer de nouveaux territoires musicaux comme le metal prog (Paperchase, Apophis) ou le Pink Floyd de l'ère Waters (Jingo). Charlotte chante seule en lead sur les enivrants Looking Glass, délicate ballade évoquant le Oldman de Janison Edge interprété par Sam Collins (Sue Element), et Breathe aux couleurs Mostly Autumn, époque Heather Findlay. Ailleurs, elle partage le chant avec Shaun, notamment sur les deux sommets du disque, You're Coming Home où ce dernier évoque avec une nostalgie touchante ses grands-parents, ainsi que le flamboyant Please, titre final avec sa montée toute progressive digne du meilleur des Beatles. Depuis la parution de Truths, Lies & Half Lies, Dave Foster s'en est allé rejoindre le Steve Rothery Band et Panic Room qu'il a quitté en 2018. Alors ? A quand un retour de Mr. So & So ?

Musiciens

Shaun McGowan : chant, basse, bouzouki, didgeridoo, cornemuse, banjo
Charlotte Evans : chant, percussions
Dave Foster : guitares, percussions
Andy Rigler : claviers
Stuart Browne : batterie

Titres

01. Paperchase
02. Apophis
03. Truths, Lies & Half Lies
04. House Of Dreams
05. Looking Glass
06. Jingo
07. You're Coming Home
08. Breathe
09. Time For Change
10. Compliance
11. Please



lundi 27 avril 2020

Beatrix Players - Magnified (2017)

Beatrix Players Magnified
Beatrix Players - Magnified (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Beatrix Players est un ovni musical comme l'ont été en leur temps Kate Bush, Shelleyan Orphan, ou, plus récemment, Iamthemorning. Avec Magnified, leur premier album, les trois musiciennes proposent un "prog de chambre acoustique" puisant sa source tant dans le folk que la musique baroque. La recette de cet ensemble audacieux ? Deux voix, un piano, un violoncelle auxquels ont été ajoutés un soupçon de flûte, de contrebasse et de violon... c'est tout. Tout commence au début des années 2010 lorsque Amanda Alvarez, Jess Kennedy et Amy Birks débarquent chacune de leur côté à Londres. La première vient d'Espagne, elle développe sa passion pour le violoncelle en écoutant Bach, puis vibre à l'adolescence pour le rock au féminin (Garbage, No Doubt). La deuxième est australienne. C'est là qu'elle a appris à jouer du piano, à apprécier Chopin, Beethoven et Rachmaninov. Amy, la troisième, est originaire du Staffordshire, comté du centre de l'Angleterre. Ses goûts musicaux s'étendent de Joni Mitchell à Mazzy Star. Elles fondent Beatrix Players en 2013 après s'être rencontrées via la plateforme find-a-musician.com. alors qu'elles étaient un peu perdues dans cette immense ville. Ensemble, elles développent cette musique originale, audacieuse et dramatique empreinte d'émotions, où chaque chanson explore une facette de la condition humaine. Magnified, le fruit de cette collaboration, est juste une petite merveille d'élégance. 

Musiciens

Amy Birks : chant
Jess kennedy : piano, flûte, chant
Amanda Alvarez : violoncelle

Robyn Hemmings : contrebasse
Anna Jenkins : violon, alto

Titres

01. Rushlight
02. Lady Of The Lake
03. Never Again
04. Not For The First Time
05. Molehill
06. What Do You Say 
07. Ophelia 
08. Walk Away
09. Obey Me
10. Unpolished Pearl 
11. High Heel Shoes 
12. All That Thinking
13. Roses

dimanche 26 avril 2020

Richard And Linda Thompson - Hokey Pokey (1975)

Richard & Linda Thompson Hokey Pokey
Richard And Linda Thompson - Hokey Pokey (1975)

Pourquoi écouter ce disque ?

Hokey Pokey est le deuxième volet de la trilogie flamboyante du couple Thompson. Mariés en 1972, Richard et Linda ont d'abord sorti le sombre I Want To See The Bright Lights Tonight salué par la critique, avant de prendre la route avec leur ami du Fairport Convention, Simon Nicol . A leur retour, germe l'idée dans la tête de Richard cette suite. Son ambition est de proposer un album aux saveurs toutes britanniques. Ainsi, de la pochette représentant une illustration du Londres à l'aube du XXe siècle aux musiciens invités comme le joueur de fiddle, l'Écossais Aly Bain ou la harpiste Sidonie Goossens, musicienne professionnelle depuis 1921, le duo embrasse la culture profonde de son pays dans toute sa complexité. Côté musique, il puise son inspiration tant dans le rock, le folk que le music-hall, la fanfare, la musique typique des pubs anglais ou les danses écossaises. D'ailleurs, le terme hokey pokey désigne une danse britannique populaire datant alors du siècle passé. Toujours aussi incisives, les chansons donnent la parole aux exclus de nos sociétés, ceux que l'on ne voit pas comme les paumés (Never Again), les femmes délaissées (Georgie On A Spree), ou, au contraire, ceux que l'on voit trop bien tels que les pauvres (The Sun Never Shines On The Poor), les souffre-douleur (Smiffy's Glass Eye). Humour noir, musicalité exceptionnelle, guitare éloquente et voix profondes sont les combinaisons gagnantes de chaque composition. Impossible d'entrer dans le détail de chacune d'entre elle, mais s'il ne fallait en retenir qu'une seule, ce serait sans hésiter A Heart Needs A Home, poignante déclaration d'amour chantée par Linda, écrite par Richard. 

Musiciens

Richard Thompson : chant, guitares, mandoline, dulcimer, piano
Linda Thompson : chant

Simon Nicol : guitares, claviers, autoharpe, chant
Pat Donaldson : basse
Timi Donald : batterie, percussions
John Kirkpatrick : accordéon
Aly Bain : violon
Sidonie Goossens : harpe
Ian Whiteman : piano, calliope
C.W.S. (Manchester) Silver Band

Titres

01. Hokey Pokey (The Ice Cream Song) 
02. I'll Regret It All In The Morning 
03. Smiffy's Glass Eye 
04. The Egypt Room
05. Never Again 
06. Georgie On A Spree
07. Old Man Inside A Young Man 
08. The Sun Never Shines On The Poor 
09. A Heart Needs A Home 
10. Mole in A Hole


samedi 25 avril 2020

Kate Bush - The Red Shoes (1993)

Kate Bush The Red Shoes
Kate Bush - The Red Shoes (1993)

Pourquoi écouter ce disque ?

Difficile de défendre ce disque tant il est décrié par la critique et les fans. Sorti en 1993, The Red Shoes fait figure de mal-aimé dans la discographie jusqu'alors sans faute de Kate Bush. Plusieurs raisons reviennent fréquemment : l'inconsistance des compositions, son côté trop accessible, sa face "danse", ou encore une production trop plate. A l'instar du Superstition de Siouxsie & The Banshees, l'analogique a cédé sa place au numérique, donnant une certaine froideur au son. Pourtant, les thèmes abordaient par Kate n'ont jamais été aussi personnels. Sur You're The One qui clôture l'album, elle évoque avec pudeur sa rupture amoureuse avec Del Palmer, son bassiste et ingénieur du son. Moments Of Pleasure, émouvante ballade voix-piano-cordes rend hommage à ses proches disparus ; sa mère atteinte d'un cancer, s'en ira durant l'enregistrement du disque. Pour la première fois, il est aussi possible de l'entendre jouer de la guitare et de la basse avec un certain talent (Big Stripey Lie), instruments dont elle a tout juste appris le maniement. Kate n'a rien perdu de son talent de conteuse. La chanson titre The Red Shoes, directement inspirée d'un conte d'Andersen, raconte l'histoire d'une jeune danseuse aux chaussons ensorcelés, l'obligeant à danser jusqu'à ce que mort s'en suive. Enfin, impossible de ne pas évoquer les grands noms ayant collaboré avec l'artiste : Prince (Why Should I Love You?), Eric Clapton (très beau And So Is Love), Jeff Beck (You're The One), Gary Brooker de Procul Harum, Nigel Kennedy, Trio Bulgarka, John Giblin ou encore Michael Kamen. Album bicéphale, The Red Shoes marque la fin d'une époque dans la carrière de Kate et annonce sa nouvelle vie loin des tumultes... interrompue par un retour artistique inespéré en 2005, Aerial.

Musiciens

Kate Bush : chant, claviers, guitare, basse

Prince : claviers, guitare, basse, chant
Danny Mcintosh : guitare
Eric Clapton : guitare
Jeff Beck : guitare
Gary Brooker : Hammond
Del Palmer : Fairlight, percussions
John Giblin : basse
Gaumont D'Olivera : basse, batterie, percussions
Stuart Elliot : batterie, percussions
Charlie Morgan : percussions
Nigel Hitchcock : saxophones
Neil Sidwell : trombone
Paul Spong : trompette
Steve Sidwell : trompette, bugle
Paddy Bush valiha, fujara, mandole, flûte, percussions, chœurs
Nigel Kennedy : violon, alto
Justin Vali : valiha, kabossy, choeurs
Trio Bulgarka : chœurs
Colin Lloyd-Tucker : choeurs 
Lily : narration

Titres

01. Rubberband Girl
02. And So Is Love 
03. Eat The Music
04. Moments Of Pleasure
05. The Song Of Solomon
06. Lily
07. The Red Shoes
08. Top Of The City
09. Constellation Of The Heart 
10. Big Stripey Lie 
11. Why Should I Love You?
12. You're The One 

vendredi 24 avril 2020

Kim Wilde - Aliens Live (2019)

Kim Wilde Live
Kim Wilde - Aliens Live (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Qui se souvient de Kim Wilde, icône pop des années 80 ? En une décennie, elle a aligné hits sur hits, de Kids In America à You Came. Elle a même assuré la première partie du Bad World Tour de Michael Jackson, c'est dire. Si son succès décroit à partir des années 90, elle n'a jamais pour autant abandonné le monde de la musique. A sa riche discographie, il manquait pourtant un album live. C'est désormais réparé avec cet Aliens Live, témoignage de sa dernière tournée européenne qui l'a conduite en Grande-Bretagne, Belgique, France, Allemagne, Autriche et Suisse. Si neuf des dix-neufs morceaux proposés sont extraits de son dernier album en date Here Come The Aliens (2018), les autres sont tous des tubes, exception faite de l'heureuse surprise Bladerunner (Teases & Dares, 1984). Et quand Kim envoie, ça envoie : Water On Glass, Never Trust A Stranger, Cambodia, Words Fell Down, View From A Bridge, Chequered Love, You Came, You Keep Me Hangin' On (reprise des Supremes), et le final en apothéose Kids In America, hit imparable qui aura fait danser toute une génération. Kim is alive... et nous aussi... 😉🎶😎

Musiciens

Kim Wilde : chant

Ricky Wilde : guitares, chant (son frère cadet)
Scarlett Wilde : chœurs (sa nièce, fille de Ricky)
Neil Jones : guitares
Steve Power : claviers
Paul 'Coops' Cooper : basse
Jonathan Atkinson : batterie
Emily Dolan-Davies : batterie, percussions

Titres

1.01. Stereo Shot
1.02. Water On Glass
1.03. Never Trust A Stranger
1.04. Kandy Krush
1.05. Cambodia
1.06. Birthday
1.07. Yours Til The End
1.08. Solstice
1.09. Words Fell Down
1.10. Bladerunner

2.01. Rosetta
2.02. CYBER.NATION.WAR
2.03. View From A Bridge
2.04. Chequered Love
2.05. You Came
2.06. You Keep Me Hangin' On
2.07. 1969
2.08. Pop Don't Stop
2.09. Kids In America

jeudi 23 avril 2020

Collection D'Arnell-Andréa - The Bower Of Despair (2004)

Collection D'Arnell-Andréa The Bower Of Despair
Collection D'Arnell-Andréa - The Bower Of Despair (2004)

Pourquoi écouter ce disque ?

Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir... Après un Tristesse Des Mânes en 2002 aux sonorités acoustiques et romantiques, Collection D'Arnell-Andréa opère un revirement à 180 degrès avec The Bower Of Despair aux guitares saturées et atmosphères funestes. Jamais le label Prikosnovénie n'avait publié un tel disque, entre cold wave et gothique, digne successeur des cultissimes Unknown Pleasures (Joy Division), Juju (Siouxsie & The Banshees), Garlands (Cocteau Twins), Pornography (The Cure), Burning From The Inside (Bauhaus) et First And Last And Always (The Sisters Of Mercy). Telle une pythie en transe, Chloé St Liphard déclame d'obscurs textes poétiques en anglais, secondée par des chœurs sépulcraux, aux rythmes d'une batterie tribale. De six, le groupe est passé à sept membres suite à l'arrivée du guitariste Vincent Magnien. Nombre idéal pour un septième album dont la thématique explore le ressenti d'une personne en fin de vie, confrontée à ses souvenirs passés et à la mort toute proche. Noir c'est noir, il n'y a vraiment plus d'espoir...

Musiciens

Chloé St Liphard : chant
Jean-Christophe d'Arnell : claviers, chant
Carine Grieg : claviers, chant
Vincent Magnien : guitares, chant
Franz Torres-Quevedo : basse, chant
Thibault d'Aboville : alto, chant
Xavier Gaschignard : violoncelle, chant

Titres

01. From Our Dark Side
02. The Spirits Of The Dead
03. Before I Die
04. Wild Trees
05. Dark Is Veiling My Dawn
06. All I Prayed, All I Need
07. Because Your Soul (Leaves You To Your Fate)
08. Time Is Fallen
09. Doomed To Memories
10. Time Always Blows Away
11. Procession

mercredi 22 avril 2020

Millenium - Exist (2008)

Millenium Exist
Millenium - Exist (2008)

Pourquoi écouter ce disque ?

En une décennie d'existence, Millenium s'est fait un nom sur la scène progressive. Les albums successifs de cette formation polonaise originale ont agréablement surpris avec sa musique évoquant tant Pink Floyd que Marillion. Mais, jusqu'alors, il manquait encore un petit quelque chose pour la hisser à un niveau supérieur. C'est chose faite avec Exist. Pour ce nouveau projet, Ryszard Kramarski, son leader et claviériste, a imaginé quatre compositions, toutes comprises entre onze et seize minutes, évoquant les principaux moments de la vie, de la naissance à la vieillesse, en passant par l'enfance, les premiers amours, le mariage, la famille et le travail. Le groupe, désormais stabilisé autour de Ryszard, Łukasz Gall (chant), Piotr Płonka (guitares), Krzysztof Wyrwa (basse) et Tomasz Paśko (batterie), apparaît uni et se diriger dans la même direction. Si les longs soli inspirés de Piotr  évoquent toujours les maîtres Gilmour et Latimer, Wyrwa utilise une warr guitar, instrument diabolique, proche du Chapman Stick, apportant une dimension supplémentaire aux morceaux, comme sur le final de Up & Down. Tony Levin en a également joué sur certains titres de Peter Gabriel. Quant à Gall, il atteint des sommets, en particulier sur un Road To Infinity poignant, où sa voix déploie toute sa palette dramatique aux côtés d'un Paśko déchaîné. Frissons garantis. 

Musiciens

Łukasz Gall : chant
Ryszard Kramarski : claviers, guitare, chant
Piotr Płonka : guitares
Krzysztof Wyrwa : basse, warr guitar
Tomasz Paśko : batterie  

Titres

01. Embryo
02. Up & Down
03. Rat Race
04. Road To Infinity

mardi 21 avril 2020

Boann - The Twa Sisters - De Två Systrarna: An Old Celtic & Nordic Tale (2020)

Boann The Two Sisters
Boann - The Twa Sisters - De Två Systrarna:
An Old Celtic & Nordic Tale (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Connaissez-vous l'histoire de ces deux sœurs au destin tragique, toutes deux amoureuses d'un même chevalier ? Impossible de déterminer l'origine exacte de cette légende, présente tant dans la culture anglo-écossaise que dans la tradition scandinave et est-européenne (Pologne, Hongrie, Slovénie). Fondé en 2005 avec pour ambition de mêler musiques celtiques et nordiques, Boann, dont le nom fait référence à une divinité féminine celte, propose tout un album consacré à cette longue ballade. Le groupe comprenait à ses origines Jean-Luc Lenoir, Éléonore Billy, Gaëdic Chambrier et Céline Archambeau. Aujourd'hui, cette dernière a cédé sa place à Joanne McIver connue pour son travail avec le harpiste Christophe Saunière que l'on retrouve ici. Un premier album sorti en 2008 nous avait enchanté. Puis, les musiciens ont chacun suivi leur chemin, jamais bien éloigné les uns des autres. Éléonore et Gaëdic ont joué ensemble au sein de Drakkan puis d'Octantrion. Jean-Luc est à l'origine du splendide Old Celtic & Nordic Ballads publié chez Prikosnovénie en 2012, sur lequel on entend Joanne, Céline et Éléonore. Dans ma chronique, j'avais qualifié cette œuvre d'"une des plus belles qu'il m'ait été donné d'écouter". Une suite lui a été donné en 2015, Old Celtic & Nordic Lullabies. The Twa Sisters - De Två Systrarna: An Old Celtic & Nordic Tale s'inscrit dans cette continuité. L'ensemble est d'une précision et beauté sans commune mesure. Toute une "horde" d'instruments anciens, aux noms parfois imprononçables, donne vie à cette histoire contée en anglais par Joanne, avec des passages chantés en suédois par Eskelina Svanstein, lui apportant ainsi toute son originalité. En 2020, loin des circuits commerciaux, il est heureux de constater que les artisans d'une musique authentique poursuivent leur activité malgré les difficultés. Pour les encourager, rien de plus facile. Il suffit juste d'aller à leur rencontre, de pousser la porte de leur atelier et de se perdre dans leur univers enivrant, à la fois magique et pur. 

Musiciens

Joanne McIver : chant, flûte irlandaise, cornemuse écossaise
Éleonore Billy : nyckelharpa suédois
Gaëdic Chambrier : guitares, guiterne, mandoline, basse, bodhran irlandais, percussions
Jean-Luc Lenoir : guitare, luth, crwth gallois, lyre gauloise, kantele finnois, dulcimer, psaltérion

Eskelina Swanstein : chant
Martin Coudroy : accordéon
Christophe Sauniere : harpe
Gabriel Lenoir : violon

Titres

01. The North Sea Shore - Ride Of The Knight
02. Two Sisters And One Knight
03. One Bright And The Other Dark
04. Wind And Rain
05. The Cruel Sister
06. And She Drowned 
07. The Miller's Daughter
08. A Mermaid Or A Swan
09. The Minstrel
10. A Harp So Rare
11. To The King's Court
12. The Magic Harp
13. The Death