dimanche 12 décembre 2021

Hagalaz' Runedance - The Winds That Sang Of Midgard's Tale (1998)

Andrea Haugen The Winds That Sang Of Midgard's Tale
Hagalaz' Runedance - The Winds That Sang Of Midgard's Tale
(1998)

Pourquoi écouter ce disque ?

Le 13 octobre 2021, dans la petite ville de Kongsberg, en Norvège, cinq personnes sont sauvagement assassinées et trois autres blessées par un cinglé armé d'un arc et de flèches. Andrea Haugen, chanteuse d'origine allemande très respectée de la scène néofolk, digne héritière de Nico, était l'une d'elles. Elle s'en est aller ainsi rejoindre les valeureux guerriers de la mythologie nordique au Walhalla. Ses premiers pas artistiques, elle les fait dans le Londres underground et gothique du début des années 90, aux côtés de formations comme Cradle Of Filth. Par la suite, ses projets musicaux prennent successivement les noms de Aghast, Hagalaz' Runedance et Nebelhexë. Avec Hagalaz' Runedance, dont le premier album The Winds That Sang Of Midgard's Tale sort en 1998, elle explore la spiritualité païenne préchrétienne des peuples nordiques qui, selon elle, vivaient en totale harmonie avec la Nature. Sa musique, à la fois brute et organique, se nourrit de cette philosophie, mais aussi des grands espaces sauvages, des immenses forêts scandinaves, ainsi que de sa faune d'une richesse inouïe symbolisée ici à travers le faucon ou le loup. Serenade Of The Last Wolf, mon titre préféré, décrit avec une tristesse infinie les derniers instants d'un loup abattu par l'homme. Chants chamaniques, musique tribale, instruments typiques norvégiens comme le hardingfele, sorte de violon, ou le langeleik, sorte de cithare, sont au cœur de ce projet enivrant conçu comme une cérémonie d'un autre temps menée par une grande prêtresse, en totale immersion aux côtés des Esprits du Nord.

Musiciens

Andrea Nebel Augen : chant, percussions, flûte

Harald Ulvestad : cordes
Svein-Tore Dammen : chant
Herr. Thormodsæter Haugen : cordes, contrebasse, batterie
Jens Olav Haugen : contrebasse
Galdrmann : hardingfele
Bjørn Harald Jensen : langeleik
Thorbjørn Akkerhaugen : claviers, guitares

Titres

01. When The Trees Were Silenced
02. Behold The Passionate Ways Of Nature
03. The Home That I Will Nerver See
04. The Oath He Swore One Wintersday
05. Seidr
06. Das Fest Der Wintersonne (Ein Weihnachtslied)
07. A Tale Of Fate (Folksvang Awaits)
08. When The Falcon Flies
09. Serenade Of The Last Wolf
10. Mother Of Times

Vidéos

When The Trees Were Silenced : lien vidéo ici


Serenade Of The Last Wolf : lien vidéo ici

mercredi 8 décembre 2021

Cyan - For King And Country (2021)

Cyan For King And Country
Cyan - For King And Country (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Tout est histoire de couleur. Avant Magenta, il y avait Cyan. Cyan est le tout premier projet musical de l'incroyable Rob Reed. C'est sous ce nom qu'il sort un premier album en 1993 intitulé For King And Country. Ce disque réunit une collection de huit chansons écrites durant sa jeunesse dans les années 80, à une époque où il rêvait d'être à la fois Yes et Genesis. Sur ce premier jet, il jouait de tous les instruments et tenait le chant. Par la suite, deux autres albums sortiront sous ce nom, Cyan se constituant en véritable groupe suite à l'arrivée de Nigel Voyle au chant et d'une certaine Christina Murphy (future Booth) aux chœurs. Revolutions qui devait être leur quatrième œuvre verra Christina prendre le lead, Magenta était né. Riche de toutes ses années d'expérience au cours desquelles il est passé de l'amateurisme à un réel professionnalisme, que ce soit avec Magenta, Kompendium, Chimpan A, Kiama ou en solo, Rob a eu la bonne idée de revisiter de fond en comble ce tout premier disque secondé par quelques musiciens de premier plan. Il a fait appel à Peter Jones (Tiger Mothe Tales, Camel) au chant et aux instruments à vent, à Luke Machin (Kiama, Karnataka) aux guitares et à Dan Nelson (Magenta, Godsticks) à la basse, tous les quatre formant le nouveau Cyan. En invités, ont été conviés Tim Robinson, batteur des premiers albums de Magenta, mais aussi du dernier album de Cyan sorti en 1999, The Creeping Vine, et de quelques autres projets parallèles du même Reed, Fyreworks et The Othello Syndrome, ainsi que les sublimes Angharad Brinn et Tesni Jones aux chœurs, toutes deux révélées sur le monumental Beneath The Waves de Kompendium. Cette nouvelle version de For King And Country est absolument gigantesque, on se retrouve littéralement transporter durant plus d'une heure. Seul bémol, je n'arrive pas à me détacher de la version livrée par Magenta et Christina de Call Me parue sur leur EP Broken en 2004. Pour le reste, c'est du même niveau que ce groupe fabuleux héritier des Renaissance, Yes et Genesis, à la différence près que la voix de Peter Jones apporte une toute nouvelle coloration. Et oui, tout est histoire de couleur... 

Musiciens

Peter Jones : chant, saxophone, flûte
Rob Reed : claviers, guitares, chœurs
Luke Machin : guitares
Dan Nelson : basse

Tim Robinson : batterie
Angharad Brinn : chant
Tesni Jones : chant

Titres

01. The Sorceror
02. Call Me 
03. I Defy The Sun 
04. Don't Turn Away
05. Snowbound
06. Man Amongst Men 
07. Nightflight 
08. For King And Country

Vidéos

The Sorceror : lien vidéo ici

I Defy The Sun : lien vidéo ici

lundi 6 décembre 2021

Mandy Morton And Spriguns - Magic Lady (1978)

Mandy Morton Spriguns Magic Lady
Mandy Morton And Spriguns - Magic Lady (1978)

Pourquoi écouter ce disque ?

Pour certains albums, la pochette parle d'elle-même. Celle du Magic Lady de Mandy Morton And Spriguns, inspirée du sceau de Salomon, est aussi énigmatique que son contenu. Après deux albums publiés chez Decca (Revel Weird And Wild et Time Will Pass), Spriguns, anciennement Spriguns Of Tolgus, s'autodissout, pour mieux renaître sous le nom de Mandy Morton And Spriguns. Souhaitant devenir indépendants, Mandy et son époux Mike, bassiste de la formation, fondent leur propre label, Banshee Records. Pour l'anecdote, Banshee Records est aussi le nom du label allemand fondé dans les années 2000 réunissant des artistes de la scène pagan-folk, pas si éloignée que ça de Spriguns par leurs références communes au folk et à l'ésotérisme, comme Faun, Omnia ou Sava. Outre Mike, la nouvelle mouture de Spriguns réintègre le violoniste Tom Ling qui joue également du clavecin, notamment sur le ténébreux Witchfinder, un de mes titres préférés, et accueille Byron Giles aux guitares ainsi qu'Alex Cooper à la batterie. Le fidèle Tim Hart de Steeleye Span qui leur avait mis le pied à l'étrier est venu prêter sa voix et jouer du dulcimer, Graeme Taylor (Albion Band, Gryphon) seconde Giles à la guitare électrique, Gordon Folkard est au concertina et au violoncelle, son épouse Sarah à l'alto, tandis que Gaynor Roberts, la sœur de Mandy, participe aux chœurs sur Music Prince. Cette chanson, la toute première composée pour le disque, devait donner son nom à l'album. Mais, le 21 avril 1978, Sandy Denny décède tragiquement. Bouleversée, Mandy compose en sa mémoire l'émouvant Magic Lady, un très bel hommage. Généralement considéré comme le meilleur album des Spriguns, Magic Lady surprend encore aujourd'hui, plus de quarante ans après sa publication. Difficile à trouver en version CD, je vous recommande de vous procurer l'intégrale de Mandy Morton & Spriguns, à paraître en coffret sous le titre After The Storm: Complete Recordings au début de l'année 2022 chez Cherry Red Records. Un must tant cette artiste mérite d'être (re)découverte. 

Musiciens

Mandy Morton : chant, guitare acoustique
Tom Ling : violon, clavecin
Byron Giles : guitares, chant
Mike Morton : basse
Alex Cooper : batterie, percussions

Tim Hart : dulcimer, chant
Graeme Taylor : guitare électrique
Gordon Folkard : concertina, violoncelle
Sarah Folkard : alto
Gaynor Roberts : chœurs

Titres

01. Magic Lady
02. Music Prince
03. According To Mathew
04. Little In Between
05. Goodbye The Day
06. Silence Do The Rest
07. The Lady
08. White Ship
09. Witchfinder
10. Gypsy Glass
11. Ghost Of A Song
12. Winter Storms
13. Magic Lady (Reprise)

Vidéos

The Lady : lien vidéo ici

Witchfinder : lien vidéo ici

Magic Lady : lien vidéo ici

dimanche 5 décembre 2021

The Moon And The Nightspirit - Metanoia (2017)

The Moon And The Nightspirit Metanoia
The Moon And The Nightspirit - Metanoia (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Depuis 2003, date de sa fondation, le duo de pagan-folk The Moon And The Nightspirit s'est forgé, au fil de ses albums, une solide identité artistique tant sur le plan musical que visuel. Si leurs chansons sont toutes signées Mihály Szabó / Ágnes Tóth, cette dernière, chanteuse du groupe, façonne chacune des pochettes de leurs disques ainsi que tout l'artwork intérieur. Metanoia est leur sixième offrande, la deuxième depuis qu'ils ont rejoint le label allemand Prophecy en 2014. Toujours ancrés dans la mythologie fantastique hongroise, Mihály et Ágnes abandonnent cette fois-ci les lointaines steppes mongoles d'où ils puisaient une partie de leur inspiration, pour s'aventurer du côté de la Grèce antique, plus précisément de sa philosophie. Chez les Anciens, la notion de métanoïa signifiait "se donner une norme de conduite différente, supposée meilleure", qui peut se traduire aussi par "conversion". Si, toutefois, Metanoia ne constitue pas un tournant dans la carrière du duo, il pousse encore plus loin leur quête spirituelle faite de mysticisme païen, passage des ténèbres à la lumière. Ainsi, le premier titre A Hajnal Köszöntése se présente comme une célébration de l'aube naissant, tandis que Az Elsö Tündér Megidézése n'est autre qu'une invocation de la toute première fée. Les ambiances sombres et éthérées de ce Metanoia enchanteur rapprochent encore plus nos amis hongrois de leurs homologues allemands Faun, ou des Espagnols Trobar de Morte, ainsi que des Grecs Daemonia Nymphe. Vivement recommandé à celles et ceux qui souhaitent donner du sens à ce qu'ils écoutent.

Musiciens

Ágnes Tóth : chant, violon, piano, harpe, flûte, percussions
Mihály Szabó : chant, guitare acoustique basse, claviers, percussions

Titres

01. A Hajnal Köszöntése
02. Az Elsö Tündér Megidézése
03. Mystérion Mega
04. Kilenc Hid
05. A Fény Diadala
06. Metanoia
07. Kristálymezök
08. Hen Panta Einai (Minden Egy)

Vidéo

Az Elsö Tündér Megidézése : lien vidéo ici

jeudi 2 décembre 2021

Mary Fahl - Winter Songs And Carols (2019)

Mary Fahl Winter Songs And Carols
Mary Fahl - Winter Songs And Carols (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

De Mary Fahl, on se souvient de sa collaboration avec October Project de 1990 à 1996, ainsi que de sa reprise très personnelle du mythique Dark Side Of The Moon de Pink Floyd. Il serait néanmoins dommage de passer à côté de ce Winter Songs And Carols aux saveurs toutes hivernales. Comme son titre l'indique, ce quatrième album studio propose une collection de chants de Noël traditionnels, mais aussi de chansons célébrant l'hiver, certaines anciennes, d'autres plus contemporaines. Ainsi, Mary réenchante le Urge For Going de son idole Joni Mitchell en l'enrobant de cordes, s'approprie le No End de Sandy Denny dans une version aussi intense que l'originale, et rend un ultime hommage au grand Leonard Cohen à travers son Winter Lady. La force de cette chanteuse atypique réside dans sa voix unique, chaleureuse et élégante, qui donne l'impression qu'elle ne chante rien que pour nous, comme si on était seul au monde, autour d'un feu de cheminée. Des morceaux entendus mille fois prennent une toute autre dimension, que ce soit l'émouvant What Child Is This à faire pleurer, le solennel Ave Maria de Schubert, ou encore cette comptine enfantine popularisée par Nightwish, Walking In The Air. L'album se referme majestueusement sur l'incontournable O Holy Night/Silent Night interprété sur sa fin a cappella par une Mary lumineuse, donnant le frisson. Winter is comingWinter Songs And Carols est là pour nous réchauffer. 

Musiciens

Mary Fahl : chant

Mark Doyle : guitares, claviers, basse, batterie, programmation
Ally Brown : violon
Shelby Dems : violon
Edgar Tumajyan : violon
Joe Davoli : violon
Kate Laverne : violoncelle
Josh Dekaney : percussions

Titres

01. Wexford Carol
02. Urge For Going
03. In The Bleak Midwinter
04. What Child Is This
05. Christmas Time Is Here
06. Ave Maria
07. Walking In The Air
08. No End
09. Have Yourself A Merry Little Christmas
10. Winter Lady
11. O Holy Night/Silent Night

Vidéos

Ave Maria : lien vidéo ici

Urge For Going : lien vidéo ici

What Child Is This : lien vidéo ici

lundi 29 novembre 2021

Moya Brennan - Canvas (2017)

Moya Brennan Canvas
Moya Brennan - Canvas (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

En plus de la musique, Moya Brennan s'est découverte une nouvelle passion, la peinture. Conjuguant les deux, elle a illustré la pochette et le livret de son album Canvas, le premier depuis plus d'une décennie, par ses toiles, comme, avant elle, Joni Mitchell et Annie Haslam. Ce disque survient après la triste disparition de son père Léo en 2016, celui qui, avec sa mère, l'avait initié à la musique dès sa plus tendre enfance. Ce départ soudain a suscité en elle ce besoin de se retrouver en famille. C'est pourquoi ses deux enfants, Aisling et Paul Jarvis, ainsi que son mari Tim Jarvis ont pris part à la réalisation de ce nouvel opus. Tim joue du violoncelle, Aisling des claviers, du bouzouki, de la guitare, de la flûte et de la cornemuse, Paul des claviers, des percussions et du violon. Tous deux âgés d'une vingtaine d'années, Aisling et Paul ont apporté avec eux leurs influences musicales contemporaines plus orientées vers l'electro ou les ambiances cinématiques. Ils ont aussi coproduit et co-écrit Canvas avec Moya. Cet apport a fait évoluer l'univers musical de Moya, sans le chambouler pour autant. Que ce soit dans sa musique ou sa voix, on se délecte de cette douceur, de ces atmosphères éthérées qui la caractérisent tant. Si certains titres comme Where We Once Met ou Nuair A Bhí Óg chanté en gaélique auraient pu figurer sur un album de Clannad, la chanson la plus poignante de l'album demeure Children Of War, réponse plaintive au sort tragique des jeunes pris dans des conflits insensés, contraints souvent de migrer. Si Moya a aussi retrouvé ici certains des musiciens qui la suivent depuis plusieurs années, parmi lesquels le célèbre joueur de harpe irlandais Cormac De Barra ainsi que le guitariste Anthony Drennan connu pour ses collaborations avec Clannad, The Corrs, Genesis, Mike + The Mechanics ou Eivør sur son album aux couleurs celtiques Human Child, elle gardera avant tout comme souvenirs les moments de bonheurs passés en studio avec ces deux enfants, elle qui n'a cessé de se reprocher ses absences à cause de sa carrière internationale. 

Musiciens

Moya Brennan : chant, harpe, claviers

Aisling Jarvis : claviers, bouzouki, guitare, flûte irlandaise, cornemuse, chant
Paul Jarvis : claviers, percussions, violon, chant
Anthony Drennan : guitares, bouzouki, mandoline
Cormac De Barra : harpe, chant
Lia Wright : violon, chant
Tim Jarvis : violoncelle
Andrew Carroll : basse, chant
Lauren Ní Chasaide : chant
Megan Nic Ruairi : chant
Sorcha Ní Fhlionn : chant
Koushik Chandrashekar : mridangam
Shayan Coohe : tombak

Titres

01. River Of Songs
02. A Portrait Of My Life
03. Nuair A Bhí Óg
04. Going Home
05. Children Of War
06. Where We Once Met
07. Do'n Pháist Óg
08. You Never Know
09. The Duel
10. Where You Belong
11. Banríon

Vidéos

Rivers Of Songs (studio footage) : lien vidéo ici

Children Of War : lien vidéo ici

Nuai A Bhí Óg : lien vidéo ici

vendredi 26 novembre 2021

Barbara Dickson - Time Is Going Faster (2020)

Barbara Dickson Time Is Going Faster
Barbara Dickson - Time Is Going Faster (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

A plus de 70 ans, Barbara Dickson garde le moral. Du haut de ses cinquante ans de carrière, cumulant pas moins de vingt-cinq albums au compteur, cette grande dame de la scène folk britannique revient  avec un Time Is Going Faster fort intéressant. Cette fois-ci, ce n'est pas Troy Donockley qui est aux manettes mais leur complice commun Nick Holland qui assure la production, le mixage, les arrangements ainsi que les claviers. Troy, qui est pour moi le David Gilmour des uillean pipes tellement son jeu dégage le même feeling, la même émotion que le grand maître, fait partie de l'équipe de musiciens, tout comme le bassiste Brad Lang et le batteur Russell Field, tous déjà présent lors de la tournée de 2017 (voir In Good Company: Live 2017). Barbara n'a pas peur du temps qui passe, au contraire, elle l'assume avec humour et simplicité. Elle a semé à travers cette collection de dix chansons des indices sur son long parcours musical. Ainsi, elle fait sienne cette reprise de l'Incredible String Band, Good As Gone qui l'avait tant marquée dans sa jeunesse, au tout début de sa carrière. Gerry Rafferty, l'inoubliable auteur de Backer Street pour lequel elle avait fait les chœurs sur son album City To City, est un incontournable pour elle. En 2013, elle lui avait rendu un chaleureux hommage à travers son disque de reprises, To Each & Everyone: The Songs Of Gerry Rafferty, ici, elle réenchante son Look Over The Hill. Tell Me It's Not True date à l'origine de 1983. Barbara avait interprété ce titre pour la comédie musicale à succès Blood Brother où elle jouait le rôle de Mme Johnstone qui lui avait valu de remporter le prix de la meilleure actrice. Goodnight, I'm Going Home est une des trois chansons écrites par Barbara pour cet album. Ces dernières années, elle avait un peu perdu confiance en elle et préférait se contenter de reprises. La muse de l'inspiration est revenue. Ce morceau se remémore avec nostalgie le Edinbourg de sa jeunesse. Where Shadows Meet The Light est une autre de ses compositions fortes. Elle y évoque ceux qui ne sont plus là, mais dont la flamme continue à briller en nous. La chanson-titre est un regard ironique sur ce temps qui ne cesse de défiler de plus en plus vite. C'est aussi dans ses réinterprétations d'airs traditionnels qu'elle excelle comme en témoigne Barbara Allan, célèbre chant écossais repris aussi bien dans le passé par Joan Baez que Blackmore's Night, sur lequel elle apporte sa touche toute personnelle, ainsi que la sublime ballade irlandaise suggérant la mort du Christ, Lament Of The Three Marys. Autre curiosité, la cinquième piste Heyr, Himma Smiður, pièce islandaise datant du XIIIe siècle qu'elle a découverte grâce au groupe Árstíðir, connu pour sa collaboration avec Anneke van Giersbergen (Verloren Verleden). Time Is Going Faster entre dans cette catégorie des disques qui font du bien, où il est bon de retrouver une Barbara épanouie. 

Musiciens

Barbara Dickson : chant, guitare, claviers

Nick Holland : claviers, programmation, chœurs
Troy Donockley : uillean pipes, guitares, bouzouki, flûte, chœurs
Brad Lang : basse, chœurs
Russell Field : batterie, percussions

Titres

01. Good As Gone
02. Barbara Allan
03. Where Shadows Meet The Light
04. Look Over The Hill
05. Heyr Himnur Smiður
06. The Ballad Of The Speaking Heart
07. Tell Me It’s Not True
08. Goodnight, I’m Going Home
09. Lament Of The Three Marys
10. Time Is Going Faster

Vidéos

The Ballad Of The Speakink Heart : lien vidéo ici

Where Shadows Meet The Light : lien vidéo ici

Goodnight, I'm Going Home : lien vidéo ici

lundi 22 novembre 2021

Karen Matheson - Still Time (2021)

Karen Matheson - Still Time
Karen Matheson - Still Time (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sean Connery ne s'était pas trompé en qualifiant la voix de Karen Matheson de bénie des dieux. La chanteuse de Capercaillie, formation folk écossaise, revient avec un cinquième album solo. Une merveille. Enregistré entre 2005 et 2020 à Glasgow, Still Time est d'une incroyable cohérence. Karen s'est entourée de ses proches comme son mari Donald Shaw, le bassiste Ewen Vernal, l'ex-Eden's Bridge Michael McGoldrick, le joueur de banjo Dick Powell, ou encore James Grant de Love and Money dont elle reprend quatre chansons. Dès les premières notes de Cassiopeia Coming Through, la voix de Karen nous transporte. Le bugle joué par Ryan Quigley apporte une savoureuse touche jazzy. Tout comme le saxophone de Fraser Fifield sur la chanson-titre composée par Donald Shaw. Karen ne propose aucune composition originale, tous les titres sont des reprises, anciennes ou plus modernes, sur lesquelles elle apporte sa propre personnalité. Les thèmes abordés sont variés et concernent aussi bien le temps qui passe, la nostalgie, les sentiments, que des faits de société ou historiques, à l'instar d'Orphan Girl qui se remémore ces jeunes orphelines irlandaises envoyées en Australie au XIXe siècle. Cette émouvante chanson, ode à la liberté, a été écrite par Brendan Graham, celui-là même qui a signé l'hymne The Voice chanté par Eimear Quinn lors de l'Eurovision de 1996 et qui lui avait valu la victoire. Si son précédent opus Urram était marqué par la disparition de ses parents, Still Time s'inscrit dans cette continuité. La photo de la pochette et celles du livret intérieur sont extraites des archives personnelles de l'artiste, et évoquent son enfance. Karen, qui ne peut s'empêcher de regarder vers le passé, délivre néanmoins avec ce Still Time d'une intense délicatesse, un message d'espoir. 

Musiciens

Karen Matheson – Lead vocals

Donald Shaw : piano, accordéon, harmonium, samples
James Grant : guitares, dobro, chant
Sorren MacLean : guitares, chant
John Doyle : guitares, bouzouki, chant
Dirk Powell : banjo
Anna Massie : mandoline
Ewen Vernal : basse
Alyn Cosker : batterie
James MacKintosh : batterie
Fraser Fifield : saxophone
Ryan Quigley : bugle
Michael McGoldrick : flûte
Hannah Fisher : violon, chant
Rudi Di Groot : violoncelle
Clockwork Strings : cordes

Titres

01. Cassiopeia Coming Through
02. The Aragon Mill
03. Still Time
04. Little Gun
05. The Diamond Ring
06. Lassie With The Lint White Locks
07. The Glory Demon
08. Recovery
09. Laurel To A Wreath
10. Orphan Girl
11. Ae Fond Kiss

Vidéos

Still Time : lien vidéo ici

Cassiopea Coming Through : lien vidéo ici

dimanche 21 novembre 2021

Valravn - Koder På Snor (2009)

Valravn Koder På Snor
Valravn - Koder På Snor (2009)

Pourquoi écouter ce disque ?

Au début des années 2000, au Danemark, l'ensemble Virelai jouait de la musique médiévale acoustique. Il réunissait la chanteuse féroïenne Anna Katrin Egilstrøð, Martin Seeberg, Søren Hammerlund et Juan Pino, musicien d'origine suisse et équatorienne installé au Danemark. Leur rencontre avec Christopher Juul, faiseur de sons électroniques, les emmène vers un nouveau projet baptisé Valravn. Dans le folklore danois, le valravn était un corbeau qui se nourrissait des cadavres tombés au combat sur les champs de bataille. Il pouvait prendre ensuite l'aspect d'un chevalier ou d'une créature surnaturelle mi-loup et mi-corbeau. Pour la première fois, au Danemark, un groupe s'essaie à intégrer aux instruments traditionnels des sons électroniques modernes. Ce qui ne peut que susciter l'intérêt. En 2007, sort un premier album éponyme où ne sont repris que des airs anciens revisités. Sa suite, Koder På Snor arrive en 2009 et marque une montée en puissance. Désormais, les musiciens se risquent à interpréter leurs propres compositions, tout en conservant ce même esprit, entre tradition et modernité. La comparaison avec Björk est inévitable, tellement le style d'Anna Katrin se rapproche de celui de la chanteuse islandaise. On pense également à sa compatriote des îles Féroé Eivør, ainsi que, plus surprenant, à Chako de la formation japonaise Jack Or Jive. Côté musique, ce sont les Allemands de Faun qui viennent immédiatement à l'esprit. Beaucoup d'espoir était placé en Valravn, malgré les départs de Martin Seeberg et Søren Hammerlund partis ressusciter Virelai après la sortie de Koder På Snor. Réduit à un trio, Valravn s'apprêtait à faire paraître un troisième album en 2013, mais Anna Katrin et Juan Pino ont tiré leur révérence, réduisant le projet à néant. Christopher Juul s'en ira fonder Heilung, groupe de folk expérimental, avec la chanteuse norvégienne Maria Franz qui avait fait une apparition sur Koder På Snor. Il collaborera par la suite avec Faun sur leur album Midgard en 2017, puis avec Myrkur pour le sublime Folkesange en 2020. Valravn demeure aujourd'hui encore une référence tant chez les amateurs de pagan folk que chez les passionnés de folktronica nordique. 

Musiciens

Anna Katrin Egilstrøð : chant, sansula, lyre, hammered dulcimer
Martin Seeberg : flûte, alto, lyre, violoncelle
Søren Hammerlund : mandole, vielle à roue, nyckelharpa
Juan Pino : davul, percussions, hammered dulcimer
Christopher Juul : claviers, sons électroniques

Maria Franz : chant
Helen Davis : harpe
Mpin : chœurs

Titres

01. Koder På Snor
02. Kelling
03. Sjón
04. Kraka
05. Seersken
06. Fuglar
07. Kroppar
08. Lysabild
09. Farin Uttan At Verða Vekk

Vidéos

Koder På Snor : lien vidéo ici

vendredi 19 novembre 2021

Judy Collins - Golden Apples Of The Sun (1962)

Judy Collins Golden Apples Of The Sun
Judy Collins - Golden Apples Of The Sun (1962)

Pourquoi écouter ce disque ?

Judy in progress. Moins d'un an après la sortie de son premier album, A Maid Of Constant Sorrow, Judy Collins, alors âgée de 23 ans, revient avec ce deuxième opus au doux titre évocateur, Golden Apples Of The Sun. Dès la première écoute, il est évident que Judy a pris confiance en elle. Sa voix d'une pureté toujours aussi limpide, est mieux posée, plus réfléchie. Secondée sur quelques titres par le guitariste Walter Raim, et le bassiste Bill Lee, père du cinéaste Spike Lee, elle s'accompagne à la guitare acoustique, instrument qu'elle a adopté à ses 16 ans, délaissant alors le piano. Interprétée a cappella, la délicate berceuse Christ Child Lullaby met sa voix entièrement à nu, tout comme Lark  In The Morning qui deviendra par la suite un classique du répertoire de Steeleye Span et Maddy Prior. Les dix autres chansons de Golden Apples Of The Sun assoient Judy dans sa zone de confort, toutes étant des chants traditionnels à quelques exceptions près. Les paroles de la chanson-titres correspondent aux derniers vers d'un célèbre poème de William Butler Yeats inspiré des mythologies grecques et irlandaises, The Song Of Wandering Aengus. 10.000 Maniacs puis les Waterboys en livreront plus tard leurs propres versions. Twelve Gates To The City du révérend Gary Davis est d'abord un air gospel. Tell Me Who I'll Marry se présente comme une autre curiosité. Si, habituellement, Judy reprend des chants traditionnels issus du monde anglo-saxon, États-Unis et îles britanniques avant tout, cette chanson subtilement arrangée par Walter Raim, trouve ses origines en Pologne. Sing Hallelujah de Mike Settle où on retrouve Bill Lee est une réussite, tout comme l'émouvant Crow On The Cradle, ainsi que ce grand classique que deviendra Great Selchie Of Shule Skerry. Originaire des îles Shetland, cette légende s'inspire des selkies, créatures mythologique mi-humaines, mi-phoques. Joan Baez, son éternelle concurrente et amie, l'avait reprise en 1961, suivront Trees sur leur sublime The Garden Of Jane Delawney, Steeleye Span, puis Dave Bainbridge et Troy Donockley, alors membres de Iona, sur When Worlds Collide en 2005. Judy Collins réalise un grand pas en avant avec ce deuxième disque. Animée par la passion, rien ne semble pouvoir l'arrêter, elle qui, du haut de ses 80 ans aujourd'hui, demeure toujours aussi active et continue à surprendre. 

Musiciens

Judy Collins : chant, guitare acoustique, piano

Walter Raim : guitare, banjo
Bill Lee : basse

Titres

01. Golden Apples Of The Sun
02. Bonnie Ship The Diamond
03. Little Brown Dog
04. Twelve Gates To The City
05. Christ Child Lullaby
06. Great Selchie Of Shule Skerry
07. Tell Me Who I'll Marry
08. Fannerio
09. Crow On The Cradle
10. Lark In The Morning
11. Sing Hallelujah
12. Shule Aroon

Vidéos

Great Selchie Of Shule Skerry : lien vidéo ici

Crow On The Cradle : lien vidéo ici

Golden Apples Of The Sun : lien vidéo ici