lundi 3 août 2020

Stone The Crows - Teenage Licks (1971)

Stone The Crows Teenage Licks
Stone The Crows - Teenage Licks (1971)

Pourquoi écouter ce disque ?

En 1971, Stone The Crows en est à son troisième album, Teenage Licks. Produit par Peter Grant, celui-là même qui a lancé Led Zeppelin, le quintet écossais au blues explosif teinté de folk et de prog, n'a pas encore rencontré le succès attendu. Composé à Londres, dans une vaste maison où séjournaient également David Bowie et Elaine Paige, Teenage Licks suscite de grandes espérances, d'autant plus que le groupe bénéficie de la présence de deux nouveaux membres, parfaits pour se réinventer. Frustré de ne pas poser sa voix sur plus de titres, le bassiste-chanteur Jimmy Dewar jette l'éponge, laissant ainsi à l'incroyable Maggie Bell, sorte de Joe Cocker au féminin et cousine éloignée de Janis Joplin, le premier rôle sur le plan vocal. Il est remplacé par Steve Thompson, fidèle de John Mayall que le batteur Colin Allen connaît bien. Plus pragmatique, le claviériste John McGinnis quitte le navire pour embrasser une carrière d'enseignant. Ronnie Leah prend alors sa place. On le retrouvera plus tard aux côtés de Steve Howe, Jon Anderson, Donovan, Scott Walker, Claire Hamill ou encore Mae McKenna. Avant de partir, McGinnis a laissé au groupe One Five Eight, morceau complexe, aux couleurs psychédéliques, sans doute le meilleur du disque avec la reprise improbable du Don't Think Twice de Dylan. Bizarrerie parmi les bizarreries, Ailen Mochree, air traditionnel écossais chanté en gaélique et à cappella, d'une durée de... 24 secondes. Si la voix de Maggie brille de mille feux sur tout l'album, impossible de passer sous silence le jeu de guitare à la fois incisif et inventif du regretté Leslie Harvey, petit frère d'Alex. Stone The Crows avait tous les atouts en main pour devenir un des groupes phares du blues-rock durant les seventies. Le destin en a décidé autrement.  

Musiciens

Maggie Bell : chant
Leslie Harvey : guitares, flûte
Ronnie Leah : claviers
Steve Thompson : basse
Colin Allen : batterie, percussions

Titres

01. Big Jim Salter
02. Faces
03. Mr Wizard
04. Don't Think Twice
05. 'Keep On Rollin'
06. Ailen Mochree
07. I May Be Right I May Be Wrong
08. Seven Lakes


dimanche 2 août 2020

Tarja Turunen - Ave Maria En Plein Air (2015)

Tarja Turunen Ave Maria
Tarja Turunen - Ave Maria En Plein Air (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

Le talent de l'ancienne chanteuse de Nightwish est tel, qu'elle peut se produire sans difficultés dans un festival de metal un soir et interpréter dès le lendemain un tout autre répertoire dans une cathédrale. A l'instar de la divinité romaine Janus, elle a deux visages, Tarja pour la face rock, Tarja Turunen pour le classique. Sous ce nom, elle a déjà publié Beauty & The Beat avec le batteur Mike Terrana, Live At Sibelius Hall avec la formation Harus, et de manière plus confidentielle, Noche Escandinava II en 2005. Ave Maria En Plein Air a été conçu autour d'une même thématique, l'adaptation de douze Ave Maria, prière dédiée à la Vierge Marie dont plus de 4000 versions existent à travers le monde. L'enregistrement s'est déroulé en direct les 21 et 22 novembre 2011, sans public, dans la somptueuse église contemporaine Lakeuden Risti située à Seinäjoki, dans l'ouest de la Finlande, à l'acoustique exceptionnelle, inspirée des cathédrales médiévales. Entourée de l'organiste Kalevi Kiviniemi d'Harus, de la harpiste Kirsi Kiviharju et du violoncelliste Marius Järvi, Tarja interprète en toute liberté ces douze airs sacrés en provenance d'Italie, d'Angleterre, d'Allemagne, de France, de Hongrie, de Tchéquie, d'Argentine, de Russie et bien évidemment de Finlande. Tous sont aussi majestueux les uns que les autres, que ce soit le plus connu, le Bach/Gounod, ou le plus personnel, le douzième, composé par Tarja elle-même en 2009 pour sa tournée de Noël. Encore une fois, Tarja qui voit en ce disque l'aboutissement de son parcours musical entrepris depuis sa plus tendre enfance, surprend là où on ne l'attend pas, ce qui la rend résolument unique. 

Musiciens

Tarja Turunen : chant

Kalevi Kiviniemi : orgue
Kirsi Kiviharju : harpe
Marius Järvi : violoncelle

Titres

01. Paolo Tosti
02. Axel von Kothen
03. David Popper
04. Camille Saint-Saëns
05. Astor Piazzolla
06. J.S. Bach / Charles Gounod
07. Pietro Mascagni
08. Ferenc Farkas
09. Giulio Caccini
10. Michael Hoppé
11. Charles-Marie Widor
12. Tarja Turunen


samedi 1 août 2020

Parzivals Eye - Defragments (2015)

Parzivals Eye Defragments
Parzivals Eye - Defragments (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sous le nom de Parzivals Eye, se dissimule Chris Postl, le "P" de la formation allemande RPWL. Fragments, le premier album de son projet parallèle avait créé la surprise en 2009, notamment avec la reprise du Chicago de Crosby, Stills and Nash, interprétée divinement par la géniale Christina Booth de Magenta. Avec le guitariste Ian Bairnson (Alan Parsons Project, Kate Bush, Paul McCartney, Jon Anderson), elle est de retour pour ce volume deux, Defragments. Cette fois-ci, elle s'attaque à deux sommets, le Long Distance de Yes (Fragile, 1971) amputé de son Runaround, ainsi qu'au Two Of Us de Supertramp (Crisis? What Crisis?, 1975), dans une version inspirée et sobre. Le reste de l'album oscille entre pop à la Beatles et prog façon Pink Floyd et Yes (c'est en voyant Chris Squire en concert que Postl a décidé d'apprendre la basse), évoquant les derniers Mr So & So. Reach The Sky, épique dépassant les douze minutes, en ouverture du disque, a pour thème central les rêves inaboutis et autres souhaits non réalisés, tandis que le dernier morceau, Hiding Out, fait allusion aux nouveaux départs, en référence à son passé avec RPWL qu'il a quitté en 2010. Légèrement en deçà de Fragments, Defragments propose néanmoins une musique raffinée, propice à l'évasion et à la rêverie. 

Musiciens

Christian Postl : chant, claviers, guitares, basse, mandoline
Christina Booth : chant
Vipo Maat : guitares
Ian Bairnson : guitares
Stephan Treutter : batterie

Tom Appel : chant
Evi Melzer : chœurs
Ossi Schaller : guitares
Martin Keeser : piano
Pablo Rissettio : batterie

Titres

01. Reach The Sky 
02. Liar
03. Out on the Street 
04. Long Distance 
05. Lift Me Up 
06. Journeys 
07. Walls In My Mind
08. Two of Us
09. No Belief 
10. Hiding Out


vendredi 31 juillet 2020

Anette Olzon - Shine (2014)

Anette Olzon Shine Nightwish
Anette Olzon - Shine (2014)

Pourquoi écouter ce disque ?

Anette Olzon, un nom qui aura fait couler beaucoup d'encre dans l'histoire de Nightwish. Cette chanteuse suédoise a assuré (et assumé) avec brio la délicate mission de remplacer Tarja, celle-là même que l'on pensait irremplaçable. Après un Dark Passion Play de transition en 2007, suivi du monumental Imaginaerum (2011), Anette s'est faite éjectée sans ménagement du combo finlandais en pleine tournée mondiale. Forte de sa notoriété nouvelle, elle propose en 2014 Shine, premier album en solo, sorti chez Ear Music, même maison de disque qu'une certaine... Tarja. Si des titres comme Lies ou Falling peuvent éventuellement faire penser à du Nightwish par leur aspect énergique et symphonique, Shine est avant tout un album de pop-rock assumé. Influencée par ce genre musical ainsi que par le folk, Anette a évolué bien loin des terres métalliques dans sa jeunesse en chantant au sein d'Alyson Avenue, formation rock, de Take Cover spécialisé dans les reprises de Clapton, Roxette ou AC/DC, d'un opéra-rock et d'un tribute band dédié à ABBA. Ce parcours explique la coloration particulière de Shine, disque immédiatement accessible avec ses mélodies accrocheuses portées par une voix magnifique, bien mise en valeur. Anette livre sans filtre sa vision du monde, aussi bien son aspect lumineux que sombre. One Million Faces, la ballade finale Watching Me From Afar, l'aérien Floating ou encore l'émouvant Moving Away écrit après que sa mère ait été diagnostiquée d'un cancer sont quelques-unes des très belles pièces de ce disque à classer pas très loin des parcours solos d'Anneke van Giersbergen ou de Liv Kristine.

Musiciens

Anette Olzon : chan

Johan Glössner : guitares, claviers, basse, batterie
Stefan Örn : claviers
Joakim Söderström : piano
Stefan Bergman : batterie

Titres

01. Like A Show Inside My Head
02. Shine
03. Floating 
04. Lies
05. Invincible
06. Hear Me
07. Falling
08. Moving Away
09. One Million Faces
10. Watching Me from Afar


jeudi 30 juillet 2020

Siouxsie And The Banshees - The Scream (1978)

Siouxsie & The Banshees The Scream
Siouxsie And The Banshees - The Scream (1978)

Pourquoi écouter ce disque ?

Alors qu'en cette fin des années 70, les dinosaures prog-rock et folk-rock s'éteignent tout doucement, surgissent deux nouvelles espèces musicales balayant tout sur leur passage, le disco et le punk. Fondés en 1976, Siouxsie And The Banshees appartiennent à cette nouvelle ère. Si Sid Vicious  des Sex Pistols occupe le poste de batteur dans la première mouture aux côtés de Siouxsie Sioux et du bassiste Steven Severin, très vite, la formation va se tourner vers un post-punk innovant et expérimental suite à l'arrivée du batteur Kenny Morris ainsi que du guitariste-saxophoniste John McKay. Héritiers en ce sens du Velvet Underground dans leur recherche d'un son inédit, les Banshees influenceront à leur tour toute une génération, de Joy Division à The Cure avec lesquels ils deviendront très proche, du moins durant un temps. Malgré une certaine renommée à la fin de l'année 1977, le groupe n'est toujours pas signé chez un label. Il le sera courant 78 par Polydor suite à une campagne de fans inscrivant sur les murs de Londres "Sign the Banshees: do it now!". Produit par Steve Lillywhite, The Scream surprend son monde à sa sortie par son aspect innovant. Considéré aujourd'hui comme un incontournable de toute bonne discothèque qui se respecte, il comporte quelques classiques inégalés tels que Jigsaw Feeling et sa basse froide, un Mirage incisif, le martial Metal Postcard, ou encore un Switch hanté comme jamais. Impossible non plus de passer à côté de la reprise des Beatles Helter Skelter liée à l'inquiétant criminel Charles Manson. Seul faux pas, l'absence du lumineux Hong Kong Garden sorti en single, inoubliable avec son introduction au xylophone. Erreur réparée avec les rééditions en CD. 

Musiciens

Siouxsie Sioux : chant
John McKay : guitares, saxophone
Steven Severin : basse
Kenny Morris : batterie, percussions

Titres

01. Pure
02. Jigsaw Feeling
03. Overground
04. Carcass
05. Helter Skelter
06. Mirage
07. Metal Postcard (Mittageisen)
08. Nicotine Stain
09. Suburban Relapse
10. Switch

   

mardi 21 juillet 2020

Joshua Burnell & Frances Sladen - The Snickelway To Horn Fair (2019)

Joshua Burnell Frances Sladen The Snickelway To Horn Fair
Joshua Burnell & Frances Sladen - The Snickelway To Horn Fair
(2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Vous ne connaissez toujours pas Joshua Burnell ? Dommage pour vous. Ceci dit, ce n'est pas avec The Snickelway To Horn Fair que vous allez faire sa connaissance. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce petit EP a été seulement envoyé aux personnes qui avaient pré-commandé son album The Road To Horn Fair. Vous le connaissez lui, non ? Non !? Alors, un conseil, passez vite commande de ce disque, mêlant influences folk et prog. Je vous garantit que vous ne serez pas déçu. Et si par hasard, vous réussissez à vous procurer ce The Snickelway To Horn Fair, vous découvrirez sept titres en versions acoustiques, rendant hommage aux aînés des années 60-70 que sont Fairport Convention (Reynardine), Pentangle (Willie O Winsbury, Bruton Town) et Steeleye Span (The King, The Three Ravens). A côté de ces classiques intemporels, Joshua et sa compagne Frances proposent deux compositions originales déjà présentes sur le premier EP Lend An Ear (2013), un Midnight Wander aux saveurs toutes pastorales, ainsi que l'excellent The Skylark And The Oak interprété en duo. Une fois que vous l'aurez entre vos mains et que vous l'aurez écouté, et seulement à ce moment-là, vous saurez alors le sens réel du mot "privilégié". 

Musiciens

Joshua Burnell : chant, instruments
Frances Sladen : chant

Titres

01. The King
02. Willie O Winsbury
03. Skylark & The Oak
04. Midnight Wander
05. Reynardine
06. Bruton Town
07. The Three Ravens


lundi 20 juillet 2020

Luar Na Lubre - Saudade (2005)

Luar Na Lubre Saudade
Luar Na Lubre - Saudade (2005)

Pourquoi écouter ce disque ?

La mission semblait impossible : succéder à la charismatique Rosa Cedrón partie vers d'autres cieux. En poste depuis l'album Plenilunio (1997), elle a marqué de son empreinte Luar Na Lubre, bien plus qu'Ana Espinosa, la toute première chanteuse du combo galicien. Déjà entendue sur Hai Un Paraiso en 2004 et la chanson O Meu País, Sara Vidal assure la relève avec brio. Originaire de Lisbonne, elle contribue à renforcer le lien culturel indéfectible entre la Galice, région autonome espagnole, et le Portugal voisin. Tous deux ont en commun la "saudade", mot intraduisible qui exprime un sentiment complexe mêlant mélancolie, nostalgie et espoir. Intitulé sobrement Saudade, le huitième album studio de Luar Na Lubre se présente comme une collection de chants de l'exil. Peuple d'émigration depuis des siècles, les Galiciens ont donné leur nom en Amérique latine à tous les habitants venant d'Espagne, quelles que soient leurs origines régionales. Afin de mettre en lumière ces Galiciens de l'exil, Bieito Romero et ses musiciens ont convié des voix en provenance du Brésil (Cida Airam), de Cuba (Pablo Milanés), du Venezuela (Farruco Sesto, ministre de la Culture de l'époque), du Mexique (Lila Downs) et de l'Argentine (Adriana Varela). Avec sa mise en musique d'un poème de Federico Garcia Lorca (Cantiga Do Neno Da Tenda), ses compositions originales (Danza Dos Esqueletes), ses reprises d'airs traditionnels (splendide Miñai Nai sur lequel se révèle Sara), son hommage au Che (Pandeirada Do Che), sa nouvelle version du Tu Gitana, un classique du répertoire, en duo avec le compositeur cubain Pablo Milanès, victime des camps de travail castristes visant à rééduquer les homosexuels, religieux et autres "déviants", et ses adaptations inspirées des compositions du grand Miro Casabella (Desterro, Olla Meu Irmau), Luar Na Lubre propose un folk authentique, lumineux et vivant qui fait vraiment du bien.

Musiciens

Seuls les musiciens invités sont crédités dans la pochette du disque :

Cida Airam : chant
Pablo Milanés : chant
Lila Downs : chant
Adriana Varela : chant
Emilio Cao : harpe
Grupo de cantareiras "Raigañas" de Cerqueda : chant
Francisco Rosa (Cuba) : tres
Rubén Montes : percussions
Nani Garcia : claviers
Farruco Sesto : voix
Miguel Cabana : percussions
Miguel Queijo : percussions

Titres

01. Desterro
02. Olla Meu Irmao
03. Cantiga Do Neno Da Tenda
04. Danza Dos Esqueletes
05. Domingo Ferreiro
06. Miña Nai
07. Pandeirada Do Che
08. Lonxe Da Terriña
09. Nova Galicia
10. Teu Nome, Amarante
11. Galego Guajiro
12. Saudade
13. Tu Gitana


dimanche 19 juillet 2020

Artesia - Llydaw (2009)

Artesia Llydaw
Artesia - Llydaw (2009)

Pourquoi écouter ce disque ?

Entrez visiteur, entrez dans cette terre de légendes qu'est la Bretagne. Avec son troisième album, Artesia vous ouvre les portes de cet univers mystérieux, où cohabitent fées, elfes et autres créatures fantastiques. Fondé en 2001 par Agathe (chant, claviers, percussions), Artesia s'est construit une solide image depuis son arrivée sur le label nantais Prikosnovénie. Devenu trio suite au départ de la violoniste Gaëlle et à l'arrivée de Coralie (violon) et Loïc (guitares, percussions, chant), vieux compagnon de route, membre du groupe de black metal Belenos, les musiciens explorent les recoins les plus insoupçonnés de cette terre du bout du monde. Llydaw signifie d'ailleurs Bretagne en gallois. Si l'instrumental d'ouverture Irree Seose n'est autre qu'un air traditionnel de l'île du Man, Le Haut Bois évoque à la fois les forêts sacrées de Brocéliande et d'Huelgoat, Sous La Pierre Brisée se trouve le grand menhir de Locmariaquer, Y Ladi Wen n'est autre que l’inquiétante Dame Blanche, fantôme sans tête que l'on croise la nuit sur le bord des routes, et durant les cinq minutes que dure Tempus Est Locundum, la mystique Hildegard de Bingen nous invite à nous asseoir un instant à ses côtés. Par sa musique atmosphérique, sombre et éthérée, composée d'éléments celtiques et médiévaux, Artesia n'est guère éloigné de ses contemporains que sont Arcana, Dark Sanctuary ou encore Les Secrets De Morphée. Ainsi se referme cette parenthèse enchantée.

Musiciens

Agathe : chant, claviers, percussions
Coralie : violon
Loïc : guitares, percussions, chant

Titres

01. Irree Seose
02. Le Haut Bois
03. Y Ladi Wen
04. Lande Sauvage
05. Tempus Est Locundum 
06. Le Voyageur 
07. Sous La Pierre Brisée
08. Vers L'Ouest

vendredi 17 juillet 2020

Lia Hide - Tells No Fairytales (2019)

Lia Hide Tells No Fairytales
Lia Hide - Tells No Fairytales (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Lia Hide ne raconte pas des contes de fées, il n'y a pas de fin heureuse chez elle. Artiste grecque inclassable, Lia a écrit et composé son troisième album en réaction aux crises sociétales, économiques et environnementales qui se succèdent ces dernières années. On comprend ainsi mieux cette atmosphère sombre, perturbée à certains moments par des magmas de colère, de désespoir à l'image de l'intense Last Night I Dreamt You Died aux couleurs post-punk. Elle-même qualifie sa musique de pop progressive. Pop pour l'aspect accessible avec des airs qui restent dans la tête (Dig Aplel!, St. Bastard The Coward), et prog pour le côté exigeant, audacieux et complexe (Mantis, Johnny And I). Perfectionniste dans l'âme, elle a fait appel à Denis Blackham pour la masterisation, une référence depuis les années 60 en matière de son. A travers ses chansons, il émane d'elle non seulement une créativité singulière, mais aussi une volonté vive que rien ne semble pouvoir arrêter. Sa musique, très imagée, n'est que le reflet de son âme en proie aux forces obscures de ce monde hostile contre lequel elle ne cesse de lutter. Il y a en elle cette même même flamme qui animait jadis Piaf, Laura Nyro, Joni Mitchell, Kate Bush, PJ Harvey, Björk, voire même Madonna. Elle sait ce qu'elle veut, elle sait où elle va, et elle le fait bien. 

Musiciens

Lia Hide : chant, claviers

Aki'Base : basse
George Rados : batterie
Panos Papazoglou : guitares
Irene Ketikidi : guitares

Titres

01. Mantis
02. This New Thing Called Honesty
03. Dig Apple!
04. St. Bastard The Coward
05. The Art Of Falling Is Hard To Master
06. Johnny And I
07. Last Night I Dreamt You Died
08. Keeper Of Psalms



jeudi 16 juillet 2020

The Sallyangie - Children Of The Sun (1968)

Sally Oldfield Mike Oldfield Children Of The Sun
The Sallyangie - Children Of The Sun (1968)

Pourquoi écouter ce disque ?

Cinq ans avant que ne résonnent ses fameuses Tubular Bells, Mike Oldfield formait avec sa sœur Sally le duo folk Sallyangie. Son existence aura été brève (1968-1969), seul un album aux couleurs pastorales, Children Of The Sun, verra le jour sous ce nom. Ce dernier est composé du prénom de "Sally" auquel a été ajouté "Angie", morceau musical favori de Mike interprété par le guitariste Bert Jansch dès 1965, et composé par Davy Graham. L'idée du duo est venue de Sally, alors âgée d'une vingtaine d'années, après qu'elle ait décidé d'interrompre ses études pour devenir chanteuse. Elle convainc son jeune frère de quinze ans seulement, guitariste comme elle, de l'accompagner. Ils se mettent alors à enregistrer des démos sous les conseils d'un certain... Mike Jagger. Mais il ne subsistera rien de cette période. C'est John Renbourn de Pentangle qui va les pousser vers la porte des studios d'enregistrement suite à une rencontre au Troubadour Folk Club de Bristol. Fondateur du label Transatlantic Records, Nathan Joseph devient leur producteur. Composé et enregistré en très peu de temps, Children Of The Sun se remarque par la présence de Terry Cox (Pentangle) aux percussions, de Ray Warleigh (John Mayall, John Renbourn, John Martyn) à la flûte, et du futur responsable des arrangements orchestraux de Jethro Tull, David Palmer. De qualité inégale, il se dégage de cet album une saveur particulière, presque enfantine, faite de naïveté et de petites maladresses, le rendant ainsi particulièrement attachant. 

Musiciens

Sally Oldfield : chant, guitare
Mike Oldfield : chant, guitare

Terry Cox : batterie, percussions
Ray Warleigh : flute
David Palmer : cordes

Titres

01. Strangers
02. Lady Mary
03. Children Of The Sun
04. A Lover For All Seasons
05. River Song
06. Banquet On The Water
07. Balloons 
08. Midsummer Night's Happening
09. Love In Ice Crystals
10. Changing Colours
11. Chameleon
12. Milk Bottle
13. Murder Of The Children Of San Francisco
14. Strangers (Reprise)