vendredi 17 janvier 2020

Jennifer Cutting's Ocean Orchestra - Waves (2017)

Jennifer Cutting Waves
Jennifer Cutting's Ocean Orchestra - Waves (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Passionnée des cultures et musiques celtiques, des chansons folkloriques des îles britannique ainsi que du mouvement folk-rock né à la fin des années 60, Fairport Convention et Steeleye Span en tête, Jennifer Cutting est, sans aucun doute, la plus British des Américaines. Ethnomusicologue de profession, elle publie Waves, un disque à son image, ouvert sur le monde. Les vagues sont ici perçues comme une métaphore de la vie, avec ses hauts et ses bas, ses changements de saisons. Comme pour ses deux précédents opus, Ocean (2004) et Song Of Solstice (2010), elle s'est entourée de musiciens remarquables parmi lesquels Polly Bolton (Dando Shaft, Albion Band), Troy Donockley (Iona, Nightwish), la harpiste Sue Richards,  le jazzman Ben Bokor ou encore John Wubbenhorst plus connu dans l'univers des musiques du monde. Elle s'est aussi associée à la chanteuse Lisa Moscatiello et au bassiste Rico Petruccelli avec qui elle officiait dans les années 90 au sein du groupe The New St. George, au nom tiré d'une chanson de Richard Thompson. Ensemble, ils avaient sorti en 1994 High Tea. Un deuxième album, Johnny Has Gone Electric devait voir le jour, mais les musiciens se sont séparés avant. En mémoire de leur batteur Juan Dudley disparu en 2011, ils ont enregistré certaines chansons prévues pour ce disque : la chanson titre évoquant sous un angle humoristique comment les intégristes du folk ont vu d'un très mauvais œil l'emploi d'instruments électriques par la nouvelle génération, Bob Dylan en tête, One April Morning, chanson traditionnelle anglaise mettant en garde les femmes contre les hommes volages, Lark In The Clear, sublime chanson d'amour interprétée ici par Polly Bolton accompagnée de Troy Donocley à la flûte irlandaise et de Jennifer à l'orgue, et Crane And Tower à la fibre écolo, sur laquelle a été samplée la voix de Juan. Signalons aussi l'émouvante interprétation de Lisa Moscatiello, secondée à la harpe par Sue Richards, sur Leaves Of Autumn où, sous couvert d'un changement de saison poétique, il est question de la maladie de Parkinson. Tout aussi profond, le dernier titre Steady As You Go est une chanson pour dire au revoir à ceux emportés par la mort. Plus lumineuse, Song To The Sun à la mélodie "flower power" honore la Nature, tandis que She célèbre la liberté. Mais le morceau le plus fou du disque est incontestablement Everything Glows, sorte de Bollywood celtique psychédélique. Avec Waves, Jennifer Cutting et sa troupe réalisent un sans-faute, subtil équilibre entre passé, présent et futur.

Musiciens

Jennifer Cutting : claviers, accordéon

Lisa Moscatiello : chant, whistle
John Roberts : chant
Steve Winick : chant
Sara Curtin : chant
Todd Watts : chant
Jenny Nichols : chant
Tom Prasada-Rao : chant
William Pint : chant, guitare
Stephen Winick : chant
Pete Kennedy : guitare électrique
Chris Parker : guitare électrique
Marco Delmar : guitare électrique
Zan McLeod : guitare éléctrique, bouzouki, mandoline
Clive Gregson : guitare, chant
Rico Petruccelli : basse
Robie Magruder : batterie
Steve Loecher : batterie
Andy Hamburger : batterie
Matt Bell : percussions
Juan Dudley : voix, percussions
Ben Bokor : flûte, piccolo
Troy Donockley : whistle
Robert Mitchell : cornemuse
Felicia Dale : vielle à roue, whistle
Rosie Shipley : violon
Andrew Dodds : violon
Robert Spates : violon
Sue Richards : harpe celtique
John Wubbenhorst : bansuri, flûte
Samrat Kakkeri : tabla, percussions indiennes

Washington Revels : chœurs

Titres

01. Waves
02. One April Morning
03. Rocking The Baby / The Curlew
04. Johnny Has Gone Electric
05. Lark In The Clear Air
06. Wheel Of Fortune
07. Crane And Tower
08. Leaves Of Autumn
09. Song To The Sun
10. Everything Glows
11. She
12. Steady As You Go

mardi 14 janvier 2020

Frequency Drift - Last (2016)

Frequency Drift Last
Frequency Drift - Last (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

Malgré son titre, Last ne sera pas le dernier album de Frequency Drift... mais son avant-dernier. La nouvelle est tombée le 21 décembre 2019, Frequency Drift, c'est fini. Pour cet album, le combo allemand frappe une nouvelle fois très fort. Encore plus obscur que son prédécesseur Over, Last a été pensé dans sa globalité artistique. A chaque composition correspond une photo ancienne présentée dans le livret du disque, mettant mal à l'aise comme celle de la pochette. Si vous avez aimé le film Les Autres avec Nicole Kidman, vous retrouverez cette même ambiance glaciale, spectrale et sombre. Le chant de la nouvelle chanteuse Melanie Mau lui-même hanté, n'est pas sans évoquer la sublime Anneke van Giesbergen. Autres nouveaux venus, le bassiste Rainer Wolf et Martin Schnella, invité sur Over, désormais titularisé au poste de guitariste principal. Un revenant, le solide batteur Wolfgang Ostermann qui avait officié auparavant sur la saga Personal Effects I & II. Andreas Hack, le fondateur, est toujours aux manettes (compositions, arrangements, productions, mixage, claviers, guitares, thérémine), mais il a laissé plus de place à Nerissa Schwarz qui apparaît comme le numéro deux de la formation. Elle signe seule toutes les paroles, a collaboré avec lui au concept visuel, et a composé, arrangé et produit deux titres, Shade et Hidden. Harpe électrique et mellotron, ses deux instruments atypiques, contribuent à développer cette atmosphère étrange, aux arômes métalliques, guère éloignée de The Gathering, White Willow, voire du The Wall de Pink Floyd. 

Musiciens

Melanie Mau : chant
Andreas Hack : claviers, guitare, thérémine
Nerissa Schwarz : harpe électrique, mellotron
Martin Schnella : guitares
Rainer Wolf : basse
Wolfgang Ostermann : batterie

Titres

01. Traces 
02. Diary 
03. Merry 
04. Shade 
05. Treasured 
06. Last Photo 
07. Hidden 
08. Asleep 

dimanche 12 janvier 2020

Linda Thompson Presents - My Mother Doesn't Know I'm On Stage (2018)

Linda Thompson My Mother Doesn't Know I'm On Stage
Linda Thompson Presents -
My Mother Doesn't Know I'm On Stage (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Figure historique du folk britannique des années 70 grâce au fameux duo formé avec son mari le guitariste Richard Thompson, Linda Thompson revient là où on ne l'attendait pas. Enregistré en mai 2005 dans un théâtre underground londonien (à l'exception de trois titres), le spectacle My Mother Doesn't Know I'm On Stage est un bel hommage au music-hall britannique des XIXe et XXe siècles. Disponible sur CD depuis 2018 grâce au label Omnivore Recordings, ce disque réunit une collection de standards humoristiques, théâtrales et populaires interprétées par un casting prestigieux. Si Linda n'apparaît que sur quatre titres, elle a réuni autour de son projet quelques belles têtes d'affiches parmi lesquelles l'acteur Colin Firth, le showman Roy Hudd, les présentateurs télé Jools Holland et John Foreman, son fils Teddy Thompson, son beau-fils James Walbourne des Pretenders, le pianiste Steven Large de Weezer, les chanteuses folks Martha Wainwright et Cara Dillon accompagnée de son mari Sam Lakeman, ainsi que Bob Davenport, légende du folk, et Justin Vivian Bond, chanteuse de cabaret. Fermez les yeux et laissez-vous entraîner dans ces lieux magiques d'un autre temps où l'on venait rire, chanter, fumer, boire, et, surtout, oublier les soucis du quotidien...

Musiciens

Linda Thompson : chant
Marta Wainwright : chant
Colin Firth : chant
Bob Davenport : chant
Justin Vivian Bon : chant
Teddy Thompson : chant, guitare acoustique
John Foreman : chant
Cara Dillon : chant
Roy Hudd : chant
Kamila Thompson : chant
Maimuna Thompson : chant

Michael Haslam : piano, chant
Jools Holland : piano, chant
Sam Lakeman : piano, chant
Steven Large : piano
Jame Walbourne : guitare, sifflements, chant
George Hinchliffe : ukulele, basse
Roger Digby : concertina, chant

Titres

01. I Might Learn To Love Him Later On (Tra-La-La-La)
02. Beautiful Dreamer
03. My Mother Doesn’t Know I’m On The Stage
04. London Heart
05. Good-Bye Dolly Gray
06. I Wish You Were Here Again
07. A Good Man Is Hard To Find
08. Here Am I Broken Hearted
09. If It Wasn’t For The ‘ouses In Between (Or The Cockney’s Garden)
10. Burlington Bertie From Bow
11. The Lark In The Clear Air
12. Wotcher! (Knoced ‘Em In The Old Kent Road)
13. Brother, Can You Spare A Dime?
14. Show Me The Way To Go Home

vendredi 10 janvier 2020

Stone The Crows - Ode To John Law (1970)

 Stone The Crows Ode To John Law
Stone The Crows - Ode To John Law (1970)

Pourquoi écouter ce disque ?

A peine leur premier album sorti, les producteurs Mark London et Peter Grant renvoient Stone The Crows en studio. Confiants dans ce groupe, ils sont néanmoins déçus par les ventes et mises donc sur ce second opus, Ode To John Law. Si nos cinq Écossais se plaisent à jouer un blues rock toujours aussi énergique, l'omniprésence de l'orgue Hammond ainsi que les envolées psychédéliques à la guitare de Leslie Harvey apportent une touche plus expérimentale, voire progressive. Maggie Bell au magnétisme fulgurant, brille dans son hommage à Joe Cocker (Mad Dog And Englishmen). Elle aborde dans les autres chansons des thèmes universels comme l'amitié (Friend), l'amour (Love) ou la liberté dans Things Are Getting Better, une des plus belles pièces du disque. Trois morceaux surprennent, la chanson titre composée en réaction au massacre d'étudiants de l'université de Kent, dans l'Ohio, le 4 mai 1970, par la garde nationale suite à une manifestation pacifiste contre la guerre au Vietnam et au Cambodge. Sad Mary, placé en ouverture, évoque les tous derniers moments de la reine d'Écosse (et de France) Marie Stuart, avant sa décapitation. Enfin, septième et dernière plage, Danger Zone de Percy Mayfield, composée pour Ray Charles en 1961. Elle fait écho au splendide cover des Beatles A Fool On The Hill du précédent album. Les membres du groupe justifiaient ces choix de reprises par leur volonté de montrer qu'ils étaient capables de le faire. Et ils avaient bien raison. Ode To John Law n’obtiendra pas non plus le succès espéré, Stone The Crows demeurera un groupe de seconde catégorie, bien loin des projecteurs de la gloire... et pourtant... et pourtant... 

Musiciens

Maggie Bell : chant
Leslie Harvey : guitares
John McGinnis : claviers
James Dewar : basse, chant
Colin Allen : batterie, percussions

Titres

01. Sad Mary
02. Friend
03. Love
04. Mad Dogs And Englishmen 
05. Things Are Getting Better
06. Ode To John Law
07. Danger Zone

jeudi 9 janvier 2020

Organic Noises - Organic Noises (2019)

Organic Noises
Organic Noises - Organic Noises (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Basés à Cracovie, en Pologne, les six musiciens d'Organic Noises jouent depuis 2017 une musique intelligente combinant éléments folkloriques polonais et arméniens, jazz fusion et rock progressif. Leur premier album, sorti en 2019, surprend par tant de maîtrise, que ce soit dans les compositions, l'interprétation ou la production. On a droit à un véritable festival de sons et saveurs authentiques. Tous diplômés d'écoles de musique, ils manient à la perfection instruments traditionnels arméniens (duduk, zurna, shvi), instruments acoustiques (violon, hautbois, didgeridoo) et instruments modernes rythmiques et harmoniques (violon électriques, guitares, synthétiseurs, moog, basse, batterie). A l'exception de l'Intro et de l'Outro, chaque plage oscille entre six et dix minutes, laissant à chaque thème le temps de se développer. Peu de voix sur ce disque, à l'exception notable de la cinquième plage, Die Yaman, en mémoire au génocide arménien, et de Pozic Mamo Roz, épopée s'inspirant d'un air traditionnel de la région de Kurpie, située dans l'est de la Pologne. Savant brassage culturel, Organic Noises, l'album, est une petite merveille comme on les aime, synonyme d'évasion. 

Musiciens

Zofia Trystuła Hovhannisyan : duduk, hautobis, zurna, shvi, chant
Robert Wiercioch : guitare, saz
Karolina Wiercioch : claviers
Joanna Chudyba : violons
Marcin Chatys : basse, contrebasse, moog
Jan Rusin : batterie, percussions

Susanna Jara : chant
Roksana Sadowska : chant
Iwona Karcz : chant
Jan Koźliński : basse
Pawel Chlastawa : didgeridoo

Titres

01. Intro
02. Yarkhushta
03. Hoondz
04. Posic Mamo Roz
05. Dle Yaman
06. Lorik
07. Outro

mardi 7 janvier 2020

dimanche 5 janvier 2020

Ana Alcaide - La Cantiga Del Fuego (2012)

Ana Alcaide La Cantiga Del Fuego
Ana Alcaide - La Cantiga Del Fuego (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

Digne disciple de Loreena McKennitt, Ana Alcaide est un personnage tout aussi fascinant au parcours des plus singuliers. Née à Madrid en 1976, elle s'initie au violon dès l'âge de sept ans. La musique ne la quittera plus, même si elle poursuit des études en biologie. Au début des années 2000, elle découvre la Suède et cet instrument médiéval étrange, le nyckelharpa, sorte de vielle à roue. A l'instar d'Éléonore Billy en France, elle en deviendra l'ambassadrice dans son pays. En 2001, Tolède devient sa ville de cœur. Avec La Cantiga Del Fuego, son troisième album solo entièrement autoproduit, elle rend un hommage vibrant à l'ancienne capitale espagnole, au passé et aux traditions si riches. Lieu de rencontre des trois grandes religions monothéistes au XIIe siècle, elle a été considérée par la suite comme la "Jérusalem" des Juifs séfarades tant ce peuple s'est épanoui en son sein. C'est cet aspect historique qu'Ana a décidé de mettre en lumière. Ses chansons, reprises d'airs traditionnels ou compositions originales, racontent en espagnol ou ladino (langue judéo-espagnole) d'anciennes légendes oubliées, des contes faisant revivre l'espace d'un instant des personnages aux destins tragiques, ou des lieux chargés d'histoire. Influences méditerranéennes, instruments anciens, moments spirituels apportent une saveur unique à ce disque passionnant, véritable voyage culturel. Il n'est donc pas étonnant que la grande Loreena McKennitt l'ait invitée à jouer sur son album Lost Souls ainsi que sur scène. Une artiste est née.

Musiciens

Ana Alcaide : chant, nyckelharpa, moraharpa, harpe celtique

Bill Cooley : psaltérion, oud, santour, luth médiéval, tar, pandero, chant
Jaime Muñoz : clarinette, accordéon, ney, kaval, cornemuse, flûte
Josete Ordoñez : guitares
Rafa del Teso : bouzouki, mandole, guoitare
Sergey Sapricheff : percussions
Diego López : percussions
Dimitri Psonis : lira griega
Ido Segal : hansa veena
Renzo Ruggiero : basse, vielle à roue
Reza Shayesteh : chant

Titres

01. El Pozo Amargo
02. Baila Donde El Mar
03. La Cantiga Del Fuego- El Viaje
04. Luna Sefardita
05. Khun Caravan
06. La Reina Ester
07. En El Jardín De La Reina
08. El Agua Del Río
09. La Cantiga Del Fuego- La Canción
10. Ay Que Casas!
11. Mikdash Intro
12. Mikdash

vendredi 3 janvier 2020

Yapunto - Yapunto (2019)

Yapunto
Yapunto - Yapunto (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Nouveau venu sur la scène des musiques traditionnelles colombiennes, Yapunto libère une énergie folle, irradiant tout sur son passage. Tout commence en 2015 lorsque les percussionnistes Adrien Garrido et David Delhomme invitent Boris Pokora (saxophone) et Stéphane Montigny (trombone) à les rejoindre, afin de promouvoir en France la musique colombienne à travers un collectif. Ces quatre gars sont des amis de longue date, ils ont joué ensemble durant six ans au sein de la fanfare La Belle Image spécialisée dans les musiques latino-américaines. Le groupe s'agrandit suite à l'arrivée des guitaristes Sébastien Rideau et Gabriel Bouillon, du batteur Mogan Cornebert, du bassiste Jakub Trzepisur, de la trompettiste Marie Bedat, puis, enfin, de la charismatique Alejandra Charry Caicedo au chant. Ainsi constitué, Yapunto se lance dans la réalisation d'un premier album qui voit le jour en 2019. Les neuf titres retenus, tous composés par les membres du groupe, à l'exception de l'endiablé A Lo Loco, reprise dantesque de Jossie Esteban, se situent à la croisée des cultures amérindiennes, africaines et espagnoles. Sous ces airs festifs invitant à la danse, Yapunto n'hésite pas à aborder des sujets contemporains sensibles dans ses paroles, comme la critique de notre société de consommation, ses conséquences sur l'environnement et les ravages de la déforestation. Ce dernier point est évoqué dans la premier titre Malo Viento, chanté en duo avec Nidia Gongora, célèbre chanteuse afro-colombienne fière de ses racines culturelles. En définitive, Yapunto propose une musique populaire solaire, qui, non seulement aidera à traverser au mieux l'hiver, mais nous accompagnera aussi tout au long de l'été grâce à ses rythmes enlevés. 

Musiciens

Alejandra Charry Caicedo : chant
Sébastien Rideau : guitares
Gabriel Bouillon : guitares
Jakub Trzepisur : basse
Mogan Corneber : batterie
Adrien Garrido : percussions
David Delhomme : percussions
Boris Pokora : saxophone, clarinette, flûte
Stéphane Montigny : trombone
Marie Bedat : trompette

Nidia Gongora : chant

Titres

01. Malo Viento
02. Promesa
03. Mani
04. Tarantula
05. Dulce Sueño
06. El Mar Y Ella
07. Despedida
08. Ultima Moda
09. A Lo Loco

jeudi 2 janvier 2020

Pentangle - Reflection (1971)

Pentangle Reflection (1971)
Pentangle - Reflection (1971)

Pourquoi écouter ce disque ?

Engendrer dans la douleur, Reflection fait figure d'album maudit dans la discographie de Pentangle. Lors des sessions d'enregistrement qui ont duré trois semaines, l'ambiance était délétère entre les musiciens. Conflits de personnes, problèmes d'égo, tous, à l'exception de Jacqui McShee, ont menacé de partir à un moment ou un autre. Ajouté à cela, les problèmes d'alcools de Renbourn et Jansch provoquant un absentéisme à répétition du studio. A sa sortie, ne bénéficiant ni du soutien du groupe, ni de la maison de disque qui n'a prévu aucun plan promotionnel, il est boudé par le public. Pourtant, Reflection est considéré aujourd'hui comme un trésor caché du folk électrique. Toujours aussi aventureux, Pentangle s'est éloigné de ses racines britannique pour se tourner vers les États-Unis d'où il a ramené ces ballades meurtrières que sont Omie Wise et Rain And Snow, ainsi que Will The Circle Be Unbroken, devenu un classique de leur répertoire, narrant la mort puis les funérailles de la mère du narrateur. L'emploi du banjo mais aussi du sitar et de l'harmonica contribue à développer cette atmosphère folk teintée de country, bluegrass, blues, gospel et jazz. Wedding Dress, en ouverture, interprété avec flamboyance par une Jacqui à la voix toujours aussi pure, mêle habilement influences celtiques et folk des Appalaches. De son côté, Reflection qui clôture l'album du même nom sur plus de onze minutes, dresse un tableau sombre, tel un reflet, de l'état d'esprit du groupe à cette période de son histoire. Sa fin est proche, mais il ne le sait pas encore.

Musiciens

Jacqui McShee: chant
Bert Jansch : guitare, banjo, chant
John Renbourn : guitare, chant
Danny Thompson : contrebasse
Terry Cox : batterie, percussions, chant

Titres

01. Wedding Dress
02. Omie Wise
03. Will The Circle Be Unbroken
04. When I Get Home
05. Rain And Snow
06. Helping Hand
07. So Clear
08. Reflection

mercredi 1 janvier 2020

Chasing The Monsoon - No Ordinary World (2019)

Chasing The Monsoon No Ordinary World
Chasing The Monsoon - No Ordinary World (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

"A lovely ethereal track featuring the voice of Lisa Fury. The version is an exclusive pre-release demo version of the song". C'est par ces mots que Dave Bainbridge de Iona présente la chanson Circles Of Stones sur sa compilation Songs For Luca 2. Nous sommes alors en 2007, Karnataka est en sommeil et les fans attendent avec impatience le nouveau projet de son bassiste Ian Jones. Longtemps annoncé, toujours repoussé, le premier album de Chasing The Monsoon voit finalement le jour en cette fin d'année 2019 où l'on découvre enfin la version finale de Circles Of Stones... et neuf autres titres, tous aussi sublimes les uns que les autres. No Ordinary World se veut bien plus qu'une invitation au voyage, c'est une incroyable épopée musicale à travers la planète Terre, qui a pour ambition d'en présenter non seulement la beauté dans toute sa diversité, mais aussi la fragilité. Cette aventure humaine insolite réunit trois musiciens amis d'enfance, Ian Jones, Steve Evans et Ian Simmons, accompagnés de l'éblouissante Lisa Fury, ancienne chanteuse de Karnataka (The Gathering Light) et de Last Knight (Talking To The Moon). Ensemble, ils ont peaufiné ce disque à l'extrême, années après années, mois après mois, secondés par Joe Gibb au mixage. La musique, digne des meilleurs Karnataka, Mostly Autumn, Iona, Magenta ou Panic Room, explore des paysages sonores aux saveurs inédites, entre prog symphonique grandiose, effets cinématiques aux couleurs ambient, et musique du monde aux influences exotiques, orientales et celtiques. Cette dernière touche est apportée avec soin par le génial Troy Donockley (Nightwish), joueur de cornemuse et de flûte irlandaise. Enrico Pinna (ex-Karnataka) et le gallois Gethin Woolcock sont eux aussi des invités spéciaux, mais assignés aux guitares. Si aucune suite n'est annoncée pour l'instant, il est fort à parier que le nouveau projet de Ian, Illuminae en collaboration avec Agnieska Swita, ainsi que le prochain Karnataka soient du même calibre.    

Musiciens

Lisa Fury : chant
Ian Jones : basse, claviers, guitares, programmation
Steve Evans : batterie, percussions, programmation, claviers, chant
Ian Simmons : guitares

Troy Donockley : uilleann pipes, low whistles
Enrico Pinna : guitares
Gethin Woolcock : guitares

Titres

01. Chasing The Monsoon
02. Circles Of Stone
03. Dancing In The Afterglow
04. Dreams
05. Into The Light
06. Innocent Child
07. December Sky
08. Lament 
09. Love Will Find You 
10. No Ordinary World