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dimanche 14 avril 2019

#SheRocks - The Prog Panel Pt.1

Intéressante vidéo sur l'évolution de la place des femmes dans le rock progressif. Participantes à la discussion : Jacqui McShee (Pentangle), Marjana Semkina (Iamthemorning), Heather Findlay (ex-Mostly Autumn), Christina Booth (Magenta), Anna Murphy (Cellar Darling), Sharon Chevin et Catherine Jackson. 

samedi 29 septembre 2018

Magenta - The Singles: Complete (2015)

Magenta Singles
Magenta - The Singles: Complete (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

Vous ne connaissez pas Magenta ? Cette compilation est faite pour vous ! Vous connaissez Magenta ? Cette compilation est aussi faite pour vous... Oubliez la première version de The Singles datant de 2007. Cette nouvelle édition propose non seulement l'intégralité de la précédente (à l'exception du dispensable Essence Of Love) à laquelle ont été ajoutés tous les singles parus après 2007 (dont les covers de Yes Wonderous Stories et d'ELP Lucky Man) plus toute une série de remixes apportant du relief à des titres devenus, au fil des années, des classiques comme Speechless, Sloth ou I'm Alive. Comment ne pas succomber aux fines compositions de Rob Reed, au chant gorgé d'émotions de Christina Booth ainsi qu'aux guitares magiques de Chris Fry ? Anger, Call Me ou encore Lemminkainen's Lament me font encore vibrer après toutes ces années... Et puis le remixe dantesque de RAW est à tomber. Bien supérieur à sa version d'origine sur Chameleon, il possède une intensité égale au Carmina Burana de Carl Orff. Divin. 

Titres

1.01. Wonderous Stories
1.02. Speechless
1.03. When We Were Young
1.04. I'm Alive
1.05. Call Me
1.06. King Of The Skies
1.07. Lucky Man
1.08. Lemminkainen's Lament
1.09. The Lizard King (Single Mix)
1.10. Night And Day
1.11. Cold
1.12. Broken

2.01. The Visionary (2015 Mix)
2.02. Wonderous Stories (Acoustic Mix)
2.03. Speechless (Extended Mix)
2.04. Anger
2.05. Lucky Man (Extended Mix)
2.06. Sloth (String Mix)
2.07. The Lizard King (Acoustic Mix)
2.08. I'm Alive (Chimpan A Mix)
2.09. Demons (2015 Mix)
2.10. RAW (Classical Mix)
2.11. Sunshine Saviour
2.12. Opus 3 (Instrumental)

lundi 21 mai 2018

Magenta - The Twenty Seven Club (2013)

Magenta The Twenty Seven Club
Magenta - The Twenty Seven Club (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Prog is not dead! Le prog n'est pas mort ! Après un Chameleon moyennement convainquant, les Gallois de Magenta font leur grand retour en 2013, avec ce nouvel album percutant, The Twenty Seven Club. Steve Reed, frère du leader et multi-instrumentiste Rob Reed, est à l'origine des paroles et du concept. Le fameux Club des 27 réunit des célébrités du rock et du blues qui ont, comme point commun, d'être toutes décédées à l'âge de vingt-sept ans. Ainsi, chacune a droit à son morceau reflétant une partie de sa personnalité : Jim Morrison (The Lizard King), Jimi Hendrix (Ladyland Blues), Janis Joplin (Pearl), Brian Jones (Stoned), Kurt Cobain (The Gift) et, enfin, Robert Johnson (The Devil At The Crossroads). Avec quatre épiques dépassant les dix minutes, Magenta embrasse le prog, de Yes à Big Big Train, en passant par Mike Oldfield, Renaissance ou encore Marillion (avec un clin d'œil appuyé à leur Incubus sur le solo de guitare de The Devil At The Crossroads). Si la guitare de Chris Fry est tout simplement sensationnelle, que dire du chant de Christina, véhiculant tout au long des chansons une puissante dose d'émotion ? Quant à la rythmique assurée par Rob et Andy Edwards (IQ, Frost*, Paul Cusick) elle est d'une précision chirurgicale hallucinante. Grâce à The Twenty Seven Club, Magenta redonne ses lettres de noblesse au rock progressif, genre musical souvent décrié mais ô combien passionnant. 

Musiciens

Christina Booth : chant
Rob Reed : basse, claviers, guitares, mandoline, flûte, chœurs
Chris Fry : guitares

Andy Edwards : batterie

Titres

01. The Lizard King
02. Ladyland Blues
03. Pearl
04. Stoned
05. The Gift
06. The Devil At The Crossroads

jeudi 26 avril 2018

Alan Reed - First In A Field Of One (2012)

Alan Reed First In A Field Of One
Alan Reed - First In A Field Of One (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

En 2011, après vingt-cinq ans de bons et loyaux services, Alan Reed s'est fait éjecter sans courtoisie de Pallas. Fondé au début des années 80, Pallas était un des piliers du mouvement néo-progressif aux côtés de Marillion, Pendragon et IQ. Plein de ressources, le chanteur a actualisé tout un matériel ne convenant pas à sa formation d'alors, accumulé au fil des années, pour réaliser sa première œuvre en solo, First In A Field Of One publiée chez White Knight. Ce label indépendant a été fondé par Rob Reed de Magenta (l'un Écossais, l'autre Gallois, ils n'ont aucun lien de parenté). S'il joue lui-même de la guitare, de la basse, des claviers et de quelques percussions, Alan a toutefois fait appel à quelques pointures afin de l'épauler. Christina Booth (Magenta), avec laquelle il a chanté sur l'opéra rock She signé Clive Nolan, intervient aux chœurs. Scott Higham de Pendragon, rencontré à ce même moment, s'est occupé de la batterie. Qui mieux que l'ancien claviériste de Pallas, Mike Stobbie pour l'épauler aux synthés et à la production ? Enfin, les guitaristes Jeff Green et Kalle Wallner (RPWL) illuminent respectivement par leur jeu Kingdom Of The Blind ainsi que Never Too Late en leur apportant une certaine couleur progressive. Toutefois, Alan n'a pas souhaité se limiter à ce seul style musical. Il s'est amusé à emprunter aussi bien au folk qu'aux musiques du monde, au blues (Darkness Has Spoken) ou au jazz (The Usual Suspect), avec quelques réminiscences celtiques de son Écosse natale (Begin Again, titre ô combien symbolique !). Mais ce qui séduit avant tout sur ce disque, c'est la voix du chanteur, douce et séduisante, proche d'un Damian Wilson, voire du jeune Fish. Avec Ce First In A Field Of One, Alan Reed livre un album très personnel, souvent émouvant, mais toujours optimiste.   

Musiciens

Alan Reed : chant, guitare, basse, claviers, percussions

Mike Strobbie : claviers
Scott Higham : batterie
Jeff Green : guitare
Kalle Wallner : guitare
Chrisitina Booth : chant

Titres

01. Begin Again
02. Kingdom Of The Blind
03. Never Too Late
04. The Bottom Of The Bottle
05. Darkness Has Spoken
06. The Real Me
07. Teardrops In The Rain
08. The Usual Suspects

mardi 20 mars 2018

Kompendium - Elements (2013)

Kompendium Elements
Kompendium - Elements (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Beneath The Waves de Kompendium a été l'album événement de l'année 2012. Sous la direction de Rob Reed, les plus talentueux musiciens de la scène progressive contemporaine ont collaboré à cette œuvre majeure imaginée par Steve Reed, son frère. Parmi eux : Steve Hackett, Gavin Harrison, Nick Beggs, Nick Barrett, Mel Collins, Francis Dunnery, John Mitchell, ou encore Troy Donockley. Elements, sorti l'année suivante, se présente comme un bonus de ce récit fantastique relatant la triste histoire d'un marin ayant perdu sa femme suite au décès de leur petite fille, et qui, lors d'une tempête, pensant l'apercevoir, se laisse entraîner dans les fonds marins. Composé de deux disques, ont été réunis dans le premier des versions longues, alternatives ou non retenues comme Stars. Le second reprend l'intégralité de Beneath The Waves (à l'exception du morceau titre remplacé par Stars) sous forme uniquement instrumentale. Si pas moins de quatre versions de Reunion sont proposées, ce qui peut sembler excessif, Elements aborde Beneath The Waves sous un angle original non dénué d'intérêt. Et que dire des deux principaux protagonistes que sont Steve Balsamo et Angharad Brinn ! La voix cristalline, si fragile de cette dernière se révèle pleinement sur un Lilly accompagnée de la seule guitare classique du grand Steve Hackett. Véritable florilège, Elements n'a d'autre prétention que de prolonger de quelques heures encore cette douce épopée intemporelle trouvant sa source dans les légendes celtiques. 

Musiciens

Rob Reed : basse, claviers, guitare, mandoline, flûte
Steve Balsamo : chant
Angharad Brinn : chant
Shan Cothi : chant
Rhys Meirion : chant
Tesni Jones : chant
Barry Kerr : chant, flûte
Guy Harris : narration
Steve Hackett : guitare
Francis Dunnery : guitare
Nick Barrett : guitare
Jakko Jakzyk : guitare
John Mitchell : guitare
Chris Fry : guitare
Hywel Maggs : guitare
Neil Taylor : guitare
B.J. Cole : pedal steel guitar
Nick Beggs : chapman stick
Gavin Harrison : batterie
Troy Donockley : uilleann pipes
Mel Collins : saxophone
Karla Powell : hautbois
Craig MacDonald : cor
Tim Thorpe : cor
Neil Shewan : cor
Helina Rees : violon
Emily Travis : violon
Magda Pietraskewska : violoncelle
Steff Rhys Williams : chœurs
Christina Booth : chœurs

Synergy Vocals
The London Session Orchestra
English Chamber Choir

Titres

1.01. Opening Narration
1.02. Exordium Part 1
1.03. Exordium Coda
1.04. Exordium Part 2
1.05. Stars
1.06. Lost
1.07. Mercy Of The Sea
1.08. The Storm Part 1
1.09. The Storm/Reprise
1.10. The Storm Part 2
1.11. Beneath The Waves
1.12. Sole Survivor
1.13. Alone
1.14. Il Tempo E Giunto
1.15. A Moment Of Clarity
1.16. One Small Step
1.17. Reunion V1
1.18. Stars V2
1.19. Alone End V1
1.20. Lilly
1.21. Reunion V2
1.22. Alone End V2
1.23. Reunion V3
1.24. Reunion V4

2.01. Exordium (Instrumental)
2.02. Lost (Instrumental)
2.03. Lilly (Instrumental)
2.04. Mercy Of The Sea (Instrumental)
2.05. The Storm (Instrumental)
2.06. Beneath The Waves (Instrumental)
2.07. Sole Survivor (Instrumental)
2.08. Alone (Instrumental)
2.09. Il Tempo E Giunto (Instrumental)
2.10. A Moment Of Clarity (Instrumental)
2.11. One Small Step (Instrumental)
2.12 Reunion (Instrumental)

mardi 21 novembre 2017

Kompendium - Beneath The Waves (2012)

Kompendium Beneath The Waves
Kompendium - Beneath The Waves (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

Épique, grandiose, fantastique... les superlatifs ne manquent pas pour qualifier cette fresque musicale incontournable. Rob Reed, leader de Magenta, en est l'auteur. Avec son frère, le parolier Steve Reed, ils ont imaginé une histoire, sous forme de légende, relatant le désespoir d'un marin dont la femme a disparu en mer après le décès de leur petite fille âgée d'à peine six mois. Son seul souhait étant désormais de les rejoindre au plus vite. Afin de mener à bien ce projet titanesque, Rob Reed s'est entouré d'une pléiade de musiciens de haut niveau : Steve Hackett (Genesis), Francis Dunnery (It Bites), Gavin Harrison (Renaissance, King Crimson), B.J. Cole, Nick Beggs (Iona), Mel Collins (King Crimson, Camel), Troy Donockley (Iona, Nightwish), Nick Barrett (Pendragon), John Mitchell (Arena, It Bites), et beaucoup d'autres encore. Bien entendu, ses complices de Magenta, Christina Booth et Chris Fry sont de la partie en faisant une brève apparition. Toutefois, c'est Steve Balsamo de The Storys qui tient le chant principal dans cette odyssée aux confluences des musiques celtiques, progressives et classiques. Il incarne avec brio le rôle de ce pauvre pêcheur, traversé par toute une palette de sentiments. Son épouse est interprétée par une Angharad Brinn au chant pur et fragile. Dans la vraie vie, cette jeune femme n'est pas une chanteuse professionnelle, elle n'est qu'une simple institutrice, ce qui donne encore plus de valeur à sa prestation sans faille. S'il fallait résumer Beneath The Waves en quelques mots, sous le prisme de l'impressionnante carrière de Rob Reed, on pourrait dire que cette œuvre possède l'ambition du ProgAID associée à l'aventurisme de Chimpan A et au perfectionnisme de Magenta.  

Musiciens

Rob Reed : basse, claviers, guitare, mandoline, flûte
Steve Balsamo : chant
Angharad Brinn : chant
Shan Cothi : chant
Rhys Meirion : chant
Tesni Jones : chant
Barry Kerr : chant, flûte
Guy Harris : narration
Steve Hackett : guitare
Francis Dunnery : guitare
Nick Barrett : guitare
Jakko Jakzyk : guitare
John Mitchell : guitare
Chris Fry : guitare
Hywel Maggs : guitare
Neil Taylor : guitare
B.J. Cole : pedal steel guitar
Nick Beggs : chapman stick
Gavin Harrison : batterie
Troy Donockley : uilleann pipes
Mel Collins : saxophone
Karla Powell : hautbois
Craig MacDonald : cor
Tim Thorpe : cor
Neil Shewan : cor
Helina Rees : violon
Emily Travis : violon
Magda Pietraskewska : violoncelle
Steff Rhys Williams : chœurs
Christina Booth : chœurs

Synergy Vocals
The London Session Orchestra
English Chamber Choir

Titres

01. Exordium
02. Lost
03. Lilly
04. Mercy Of The Sea
05. The Storm
06. Beneath The Waves
07. Sole Survivor
08. Alone
09. Il Tempo È Giunto
10. A Moment Of Clarity
11. One Small Step
12. Reunion

jeudi 2 novembre 2017

Magenta - Live : On Our Way To Who Knows Where (2012)

Magenta Live On Our Way To Who Knows Where
Magenta - Live : On Our Way To Who Knows Where
(2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

En 2011/2012, Magenta sur scène c'est Christina Booth au chant, Rob Reed aux claviers, Chris Fry à la guitare, Dan Nelson à la basse et Steve Roberts à la batterie. Ces deux derniers musiciens forment aussi la rythmique du groupe gallois Godsticks qui propose une musique faite de metal et de rock progressif. Après la sortie de Chameleon, Magenta est parti sur la route afin de le promouvoir. Son périple le mènera notamment à Vérone, en Italie. Tout laisse à penser que c'est dans cette ville que ce concert a été enregistré. Sur les onze titres retenus, quatre sont extraits du dernier album. Alors que Chameleon m'avait légèrement déçu, ici GlitterballGuernica, Raw et Red prennent toute leur dimension, en particulier les deux derniers cités. Par rapport à ses productions antérieures, le groupe a décidé de mettre en lumière son tout premier album Revolutions en proposant un excellent medley d'une vingtaine de minutes. Autres temps forts, les deux extraits poignants du splendide Home, Towers Of Hope et Demons, ainsi que la tuerie qu'est Metamorphosis où Christina endosse son costume du tueur en série et nous fait revivre ce personnage effroyable. Guitares "gilmouriennes" de Chris et claviers "yessiens" de Rob sont aussi au rendez-vous sur les petites perles de Seven, Gluttony et Pride, tout comme sur le single I'm Alive une nouvelle fois magnifié par la prestation de Christina. Le deuxième disque se referme sur l'inédit en studio When We Were Young empreint de nostalgie qui s'inscrit dans la droite lignée des précédents singles (cf. The Singles). Magenta sur scène, c'est toujours un événement et ce Live : On Our Way To Who Knows Where en est l’illustre témoignage. 

Musiciens

Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers
Chris Fry : guitare
Dan Nelson : basse
Steve Roberts : batterie

Titres

1.01. Glitterball
1.02. Gluttony
1.03. I'm Alive
1.04. Guernica
1.05. Revolutions Medley
1.06. Raw

2.01. Red
2.02. Towers Of Hope
2.03. Demons
2.04. Metamorphosis
2.05. Pride
2.06. When We Were Young

mardi 19 septembre 2017

Magenta - Chameleon (2011)

Magenta Chameleon
Magenta - Chameleon (2011)

Pourquoi écouter ce disque ?

Chameleon est le cinquième album de Magenta. Il fait suite au grandiose Metamorphosis à l'atmosphère étouffante paru trois ans auparavant. Plus lumineux et moins morose, Chameleon a la particularité d'avoir ses paroles écrites par la chanteuse Christina. Jusque là, elle était l'auteure de quelques singles (Broken, I'm Alive), tandis que Steve Reed, le frère du leader Rob Reed, se chargeait des albums. Ce changement intervient après la parution de son premier album solo Broken Lives & Bleeding Hearts (2010) qui lui a donné une plus grande confiance en elle. Ainsi, Chameleon est davantage à rapprocher de The Singles que des autres albums du groupe. Il n'empêche, ce disque est habité de beaux moments de grâce tels que Turn The Tide, Raw sur lequel on retrouve l'ancien guitariste Martin Rosser (C-Sides) ou Red. A noter la très belle pochette sur laquelle on découvre une Christina au corps recouvert de peinture. On doit cette magnifique photo à l'artiste Dave Daggers.

Musiciens

Christina Booth : chant
Chris Fry : guitares
Rob Reed : claviers, basse, guitares

Kieran Bailey : batterie, percussions
Martin Rosser : guitares

Titres

01. Glitterball
02. Guernica
03. Breathe
04. Turn The Tide
05. Book Of Dreams
06. Reflections
07. Raw
08. The Beginnning Of The End
09. Red

samedi 3 décembre 2016

Magenta - Live At Real World (2010)

Magenta Live At Real World
Magenta - Live At Real World (2010)
Le 21 novembre 2009, devant un parterre de soixante privilégiés, Magenta donne un concert acoustique unique dans les mythiques studios Real World de Peter Gabriel, situés à Bath, dans le sud-ouest de l'Angleterre. Live At Real World est disponible l'année suivante sous forme de coffret comprenant deux CD et un DVD. Disons-le tout de suite, il s'agit-là d'une représentation absolument fabuleuse avec une Christina au meilleur de sa forme.

Le set s'ouvre par le Children Of The Sun aux résonances "yessiennes" de Revolutions. Seules onze minutes des vingt initiales ont été conservées, mais il ne perd nullement de sa splendeur. Christina, d'abord hésitante, prend très vite confiance. Elle est entourée de Chris Fry, digne héritier de Steve Hackett et de Steve Howe, à la guitare, et de Rob Reed au piano. Tous trois représentent l'âme de Magenta. A leurs côtés, se tiennent un quatuor à cordes et une joueuse de hautbois. Il faut ensuite attendre le sixième titre, Blind Faith, pour que le reste du groupe vienne les rejoindre : Martin Rosser (guitare), Dan Fry (basse), et le petit dernier Kieran Bailey (batterie).

On s'en doutait déjà, mais les arrangements classiques fonctionnent à merveille. Ainsi, des titres comme Lemminkainen's Lament, Anger, Blind Faith ou Moving On dévoilent toute leur profondeur. Les deux derniers albums sont à l'honneur. La suite Home est constituée de cinq titres et Metamorphosis est joué en intégralité. Certes, ses chansons ont été raccourcies et seule leur essence a été conservée dans les versions présentées. Par exemple, la partie interprétée de The Ballad Of Samuel Layne est celle que l'on connaîtra plus tard sous la dénomination The War Bride's Prayer. Devenue un classique sur scène, cette émouvante chanson incarne les pleurs d'une jeune mariée espérant le retour de son Sam parti combattre au front, lors de la Première Guerre mondiale, et qui n'en reviendra jamais.

Magenta surprend également en se risquant dans l'interprétation de morceaux rarement, voire jamais, joués en concert. Greed de Seven, Cold ou Lemminkainen's Lament sont de ceux-là. Hate You est une exclusivité du futur album solo de Christina encore à paraître à ce moment-là. Elle deviendra Hanging By A Thread sur Broken Lives & Bleeding Hearts. Cerise sur le gâteau, trois autres titres ont été enregistrés le lendemain, sans public, et ajoutés au second CD. Il s'agit de Night And Day, inévitable clin d'œil à Annie Haslam, I'm Alive et All Around The World, vieille chanson de Cyan reprise en 2005 pour le ProgAID.

Avec Live At Real World, Magenta démontre qu'il est la synthèse parfaite entre le Renaissance des années 70 et le Marillion de la décennie suivante. Tout comme Fish, Christina, dont le charisme n'a rien à lui envier, dispose du même don précieux permettant de transmettre le plus naturellement du monde toute une palette d'émotions à la beauté innommable.


Musiciens


Christina Booth : chant
Rob Reed : piano, guitare acoustique
Chris Fry : guitares
Dan Fry : basse
Martin Rosser : guitare acoustique
Kieran Bailey : batterie

Karla Powell : hautbois
Jo Buckland : violon
Tina Jacobs-Lim : violon
Aimee Bryett : alto
Emma Bryden : violoncelle

Titres


1.01. Children Of The Sun
1.02. Cold
1.03. Lemminkainen's Lament
1.04. Hate You
1.05. Anger
1.06. Blind Faith
1.07. King Of The Skies
1.08. Speechless

2.01. This Life
2.02. Moving On
2.03. Demons
2.04. Morning Sunlight
2.05. Journey's End
2.06. Greed
2.07. The Ballad Of Samuel Layne
2.08. Prekestolen
2.09. Metamorphosis

Bonus
2.10. Night And Day
2.11. I'm Alive
2.12. All Around The World

vendredi 2 décembre 2016

Spectral Mornings (2015)

Spectral Mornings 2015 Magenta Steve Hackett Christina Booth
Spectral Mornings (2015)
A l'origine, Spectral Mornings est un instrumental qui a donné son nom au troisième album solo de Steve Hackett en 1979. En 2015, c'est devenu un symbole de lutte contre la maladie de Parkinson. 

Rob Reed, leader de Magenta, a eu l'idée de reprendre ce titre et d'y apposer des paroles en lien avec le combat mené contre ce fléau. Il confie alors ce projet à David Longdon, chanteur de Big Big Train. Une fois ce premier travail accompli, tous deux sont allés voir Steve Hackett pour obtenir l'autorisation de reprendre son morceau. Ce dernier leur a donné non seulement son accord, mais exprime également le vœux de participer pleinement à l'enregistrement. Le premier noyau se forme alors.

Christina Booth, chanteuse de Magenta, est ensuite conviée à partager le chant avec Longdon. La rythmique est, elle, confiée à l'ex-Iona Nick Beggs pour la basse et à l'ex-Spock's Beard Nick D'Virgilio pour la batterie. Enfin, Peter Jones de Tiger Moth Tales jouera de la flûte sur la version instrumentale et Adam Hodgson de Touchstone s'occupera de la pochette du disque. Le point commun entre tous ces protagonistes, outre leur lien avec le rock progressif, c'est qu'ils ont tous connus un proche touché par cette terrible maladie. Dans son dernier opus solo, The Light, Christina fait explicitement référence à ce mal qui a emporté son père. 

Spectral Mornings se présente sous la forme d'un EP quatre titres. Après la version 2015, suivent une version acoustique, une autre instrumentale et une dernière dite "classique". L'ajout d'un texte enrichit le morceau initial et lui donne un côté plus "Genesis", notamment grâce à la voix de Longdon qui ressemble à s'y méprendre à celle de Peter Gabriel. Son duo avec la grande Christina fonctionne à merveille. Et le solo final d'Hackett est renversant. Bref, tout est bon dans ce disque dont les bénéfices des ventes iront à des associations officielles de lutte contre la maladie de Parkinson.

Dix ans auparavant, Rob Reed avait déjà été à l'initiative d'une noble cause réunissant une pléiade d'artistes de la scène prog. C'était le fameux ProgAID venant en aide aux victimes du terrible tsunami qui avait dévasté l'Asie du Sud-Est. A une plus petite échelle, il renouvelle ici son engagement citoyen et on ne peut que saluer son action. 

 

Musiciens


David Longdon : chant, flûte
Christina Booth : chant
Steve Hackett : guitare
Rob Reed : claviers, chant
Nick Beggs : basse
Nick D'Virgilio : batterie
Peter Jones : flûte

Titres


01. Spectral Mornings 2015
02. Spectral Mornings 2015 (Acoustic Mix)
03. Spectral Mornings 2015 (Instrumental)
04. Spectral Mornings 2015 (Classic Mix)

mercredi 30 novembre 2016

Christina - The Light (2015)

Christina The Light
Christina - The Light (2015)
The Light est l'œuvre la plus aboutie de Christina, que ce soit en solo, au sein de Magenta ou dans ses autres projets parallèles. Jamais elle n'avait montré autant d'authenticité et de profondeur. Cet album est brillant, un des plus beaux qu'il m'ait été donné d'écouter. 

Il faut dire qu'il a été engendré dans la souffrance. A quelques mois d'intervalle, Christina a eu le malheur de perdre ses parents. Son père souffrait depuis de nombreuses années de la maladie de Parkinson qui a fini par l'emporter. Durant cette triste période, un cancer du sein lui a été diagnostiqué. Christina s'est battue, rudement, et a vaincu. Puis, une maladie rare auto-imune s'est manifestée. De nouveau, il a fallu qu'elle fasse face.

The Light est le résultat de la traversée de toutes ces épreuves. Impossible pour elle de garder le silence. C'est pourquoi elle n'hésite pas a évoquer la disparition de ses parents ainsi que la fragilité de la vie dans Stay. Disappeared, sa plus belle chanson, aborde avec pudeur la mort de sa mère ("I want you back, I want you back, But you disappeared") alors que Last Breath a été écrite en mémoire de son père. Il faut attendre le dernier titre, The Light, pour qu'une lueur d'espoir apparaisse. Elle se situe au bout d'un long tunnel, et ce n'est autre que sa mère qui l'attend. Grâce à cette lumière, Christina a eu le courage d'affronter une douleur sans fin.

Une nouvelle fois, c'est Rob Reed qui s'est chargé de la production et du mixage. Plus que jamais, il a réussi à mettre en valeur la voix de Christina, transformée en un fragile voile de soie délicatement posé sur la musique. Claviers, basse et guitares sont également de son domaine. Bien évidemment, Chris Fry l'a rejoint à la guitare, de même que la section rythmique live de Magenta, à savoir Dan Nelson et Andy Edwards. Comme sur Broken Lives & Bleeding Hearts, la sœur de Christina, Fran, qui a repris depuis son nom de Murphy, a participé aux chœurs. John Mitchell (Arena, Lonely Robot), Andy Tillison (The Tangent) et Theo Travis (The Tangent, Steven Wilson) font chacun de courtes mais remarquables apparitions. 

Côté influences, on croise la route de Tori Amos (Full Stop), Kate Bush (The Same Old Road), Annie Haslam (The Light), Sting (le saxophone de Travis sur Stay rappelle celui d'English Man In New-York), des Beatles (The Anger In Your Words), et même celle d'un certain Bond, James Bond (When The Darkness Falls ferait un excellent générique d'ouverture au prochain film du plus célèbre des agents secrets britanniques).  

A la fois mélancolique et tout en retenue, The Light est le témoignage émouvant d'une femme qui a connu la souffrance. Cette œuvre lui était nécessaire afin d'aller de l'avant. Christina qui a trouvé foi en la vie, nous transmet à travers ce disque sa force et nous conduit, à son tour, vers le chemin duquel émane cette lointaine lumière porteuse d'espoir.  



 

Musiciens


Christina : chant

Rob Reed : claviers, basse, guitare
Andy Edwards : batterie
Fran Murphy : chœurs
Chris Fry : guitare
Dan Nelson : basse
John Mitchell : guitare, chœurs
Andy Tillison : orgue Hammond
Theo Travis : saxophone, flûte

Titres


01. Full Stop
02. Stay
03. Legend In The Making
04. Disappeared
05. When The Darkness Falls
06. The Anger In Your Words
07. The Same Old Road
08. Last Breath
09. The Light

samedi 26 novembre 2016

Christina - Broken Lives & Bleeding Hearts (2010)

Christina Booth Magenta Broken Lives & Bleeding Hearts
Christina - Broken Lives
& Bleeding Hearts (2010)
Broken Lives & Bleeding Hearts est le premier album solo de Christina, la charismatique chanteuse du combo gallois de rock progressif Magenta. Sorti en 2010, il se compose d'une succession de chansons courtes, tantôt enjouées, tantôt introspectives, révélant la facette romantique de Miss Booth. 

Ce disque est né avant tout d'un profond désir de créer et chanter ses propres textes. En effet, au sein de Magenta, c'est le frère de Rob Reed, Steve, qui signe l'essentiel des paroles. La participation de Christina est limitée à quelques singles comme Broken, I'm Alive ou Night And Day. Réduite à un simple rôle d’interprète, certes exceptionnelle, elle a néanmoins éprouvé le besoin de s'affirmer à travers Broken Lives & Bleeding Hearts. Sa participation à d'autres projets parallèles (Caamora, Parzivals Eye,  et dans une moindre mesure Galahad), n'a visiblement pas suffit à satisfaire ce besoin d'émancipation. 

Pour autant, Christina ne s'est pas éloignée complètement de sa famille musicale. L'indispensable Rob Reed se retrouve aux manettes (composition, production, mixage) ainsi qu'aux claviers, basse et guitares. Le talentueux guitariste Chris Fry intervient à la guitare acoustique, tout comme le nouveau batteur du groupe, le jeune Kieran Bailey. Les chœurs sont assurés en partie par sa propre sœur Fran Brimble. 

Afin de parfaire sa musique, Christina a également fait appel à quelques invités prestigieux. Steve Balsamo (The Storys, Chimpan A, IO Earth) est venu poser sa voix sur un Immorality magnifié par les cornemuses celtique de l'ex-Iona Troy Donockley. John Mitchell d'Arena électrise avec sa guitare Deep Oceans et Do Or Die. Son ancien complice de Trippa, Ryan Aston, apparaît à la batterie sur quelques titres, ainsi que le bassiste Andy Coughlan qui joue désormais avec Luna Rossa. 

Les magnifiques illustrations du livret et la pochette réalisées par l'artiste Rosella Buemi aident l'auditeur à se plonger dans cet univers romanesque. Si certains titres évoquent bien Magenta (Tales Of Broken Hearts, Dawn To The River et sa basse heavy), Christina emprunte des sentiers sinueux qui la mènent vers une musique pop rock mélodique aux accents jazzy teintés de gospel (Free, single par excellence). A noter que le fulminant Hanging By A Thread a été interprété en avant-première lors du Live At Real World, concert acoustique donné devant un public restreint dans les fameux studios de Peter Gabriel, le 21 novembre 2009. Son titre provisoire était alors Hate You.

Pour être honnête, malgré ses qualités, Broken Lives & Bleeding Hearts n'est pas un album indispensable. Néanmoins, il permettra à tous les curieux, à tous ceux qui souhaitent se familiariser davantage avec l'univers musical de ce formidable groupe qu'est Magenta, de mieux appréhender Christina, figure emblématique d'un rock progressif au féminin renaissant en phase de confirmation.


Musiciens


Christina : chant

Rob Reed : claviers, basse, guitares
Chris Fry : guitares
John Mitchell : guitares, chœurs
Steve Balsamo : chant
Fran Brimble : chœurs
Troy Donockley : uilleann pipes
Andy Coughlan : basse
Ryan Aston : batterie
Kieran Bailey : batterie

Titres


01. Free
02. Way Back To My Heart
03. Deep Oceans
04. Hanging By A Thread
05. Tales Of Broken Hearts
06. Helen's Song
07. Down By The River
08. Do Or Die
09. Reel Life
10. Immorality
11. Deep Oceans ( Oceans Deep Jem Godfreys Remix)

mercredi 8 juin 2016

Parzivals Eye - Fragments (2009)

Parzivals Eye Fragments
Parzivals Eye - Fragments (2009)
Bassiste de RPWL, groupe allemand spécialisé à ses débuts dans les reprises de Pink Floyd, Chris Postl se lance en 2009 dans une carrière solo sous le nom d'emprunt de Parzivals Eye. Fragments est sa première livraison.

Afin de parfaire sa musique, il s'est entouré de quelques pointures. Yogi Lang, son complice au sein de RPWL, est venu lui prêter main forte aux claviers mais a également participé à la production et au mixage. Aux guitares, on retrouve Ossi Schaller (Ian Anderson) et Ian Bairnson connu pour avoir été un des piliers d'Alan Parsons Project et joué sur les quatre premiers albums de Kate Bush.

Côté chant, outre Chris lui-même, nous avons le plaisir d'entendre la grande Christina Booth de Magenta, libérée provisoirement des griffes de Rob Reed. Un autre Reed a été invité, il s'agit d'Alan Reed encore chanteur de Pallas à cette époque. Hasard ou pas, lui et Christina se sont donnés la réplique l'année précédente sur l'opéra rock de Clive Nolan, She.

Meanings et Chicago sont les deux titres sur lesquels Christina chante seule en lead. Le premier dégage une ambiance oppressante. Sa voix, légèrement en retrait et aérienne, tente avec difficultés de se faufiler à travers une avalanche synthétique digne de Clive Nolan. D'ailleurs, Meanings n'est pas sans rappeler The Bonding de She interprété par cette même Christina. Chicago est une véritable perle. Cette chanson contestataire des années 70 a été composée par Graham Nash du fameux Crosby, Stills, Nash & Young. Elle est si bien revisitée ici qu'elle semble extraite des sessions de Home, un des chefs-d'œuvre de Magenta. On y entend le même piano et les soli de guitares ont été exécutés avec autant de dextérité que ceux de Chris Fry. Débordante d'émotions, Christina est tout simplement fantastique. 

Sur Through Your Mind en duo avec Postl, elle est cantonnée à un refrain aux airs d'Abba. Le long morceau d'ouverture Longings End qui s'étend sur près d'un quart d'heure, et le très "génésien" Skylights ont, eux, la chance de l'avoir aux chœurs. 

Grâce à Fragments, les fans de Christina ont le plaisir de découvrir une nouvelle facette de leur chanteuse favorite en dehors de son groupe d'attache. Christina brille littéralement sur Chicago. Ce titre qui aurait toute sa place dans le répertoire scénique de Magenta, mérite à lui seul l'écoute d'un disque justement salué par la critique.


Musiciens


Chris Postl : chant, basse, claviers, guitares
Christina Booth : chant
Alan Reed : chant
Ossi Schaller : guitares
Ian Bairnson : guitares
Yogi Lang : claviers
Martin Kesser : piano
Hannes Weigend : batterie

Titres


01. Longings End
02. Signs
03. Fragments
04. Face My Fear
05. Meanings
06. Skylights
07. Disguise
08. Chicago
09. Where Have Your Flowers Gone
10. Through Your Mind
11. Wide World
12. Another Day

mercredi 6 janvier 2016

Caamora - Journey's End... An Acoustic Anthology (2008)

Caamora Journey's End
Caamora - Journey's End...
An Acoustic Anthology (2008)
2008 est une année faste pour la Diva Swita et le Maestro Nolan, tous deux membres éminents de Caamora. Après la parution de l'EP Embrace et de l'ambitieux She, ils livrent le dernier volet de leur incroyable épopée, Journey's End... An Acoustic Anthology

Ce double album de 2h20 est un véritable festin visant à satisfaire l’appétit des fans les plus insatiables. Il se compose d'inédits, d'extraits de concerts, de reprises variées et se termine par une interview du duo suivie d'un dernier titre caché. Le tout a été enregistré entre 2006 et 2008.

Avec Journey's End, Caamora propose à la fois un voyage dans le temps ("anthology") et dans l'espace ("journey").  

Non seulement de multiples morceaux de She sont repris comme The Veil, Closer ou The Bonding sur lequel Christina Booth a été invitée au chant principal, mais un retour vers le passé est proposé par une relecture du (très) riche répertoire de Clive Nolan. Ainsi, Agnieszka pose sa voix toute puissante sur un Sacrifice initialement chanté par Tracy Hitchings au sein du projet Strangers On A Train en 1990. Le splendide Horizons In Your Eyes, composé par Clive pour le premier album solo de cette même Tracy, From Ignorance To Ecstasy (1991), est repris avec la même intensité que la version originale, toujours par Agnieszka. Le tout aussi émouvant Father que chante Clive figure à l'origine sur l'album Mad As A Hatter (1997) de son ancien groupe Shadowland. Il est accompagné en toute simplicité à la guitare sèche par son guitariste, Ian Salmon. Arena qu'il a fondé avec l'ancien batteur de Marillion, Mike Pointer, est bien représenté avec State Of Grace du désormais classique The Visitor sorti en 1998, et Mea Culpa et Salamender, tous deux extraits de Contagion (2003).  Ses deux précédents opéras rock coécrits alors avec Oliver Wakeman ne sont pas en reste. Glimmer Of Light apparaît sur Jabberwocky (1999), et Shadow Of Fate sur son successeur, le encore meilleur The Hound Of The Baskervilles (2002). 

Ce voyage se poursuit dans des époques encore plus lointaines avec deux titres inédits jusque là. Le magnifique et très étrange In Aeternum, écrit et chanté en latin, évoque autant la Rome antique que l'époque médiévale. Cette incantation sur laquelle voix masculines et voix féminines se mêlent, rythmées par des percussions tribales, n'est pas sans rappeler le Dead Can Dance de l'album Aion. La plage suivante, Grunwald, chantée en polonais, est l'œuvre d'Agnieszka. Elle est sobrement accompagnée de Clive au piano et d'Hugh McDowell au violoncelle. Ce chant patriotique commémore la bataille du même nom qui s'est déroulée le 15 juillet 1410, entraînant la déroute de l'Ordre Teutonique face au royaume de Pologne-Lituanie. Cette victoire demeure encore aujourd'hui très présente dans la mémoire historique du peuple polonais. 

Journey's End est également un périple à travers les continents. Et, comme tout voyage, il est fait de rencontres inoubliables. Sur le Vieux Continent, le duo a donnée des représentations en Pologne, terre natale d'Agnieszka, en Angleterre où il a été rejoint sur scène par Christina Booth et le guitariste Mark Westwood, en Allemagne, en première partie de Galahad, et en Belgique, au fameux Spirit of 66 de Verviers. Dans le Nouveau Monde, il a parcouru la Bolivie où le spectacle She sera monté en 2010 grâce à l'aide d'investisseurs locaux et remportera un vif succès, le Chili où il a partagé la scène avec une grand figure du rock progressif de ce pays, Claudio Momberg, leader des groupes Subterra et SETI, et sa terre voisine, l'Argentine. La chanteuse Celina Berro Madero y a affronté dans un duel sans merci Agnieszka sur un Confrontation mémorable. 

Comme son nom l'indique, cet album est le dernier acte de Caamora dont le cœur demeure l'opéra rock She. Bien plus dépouillé, il vient avant tout éclairer sous un angle nouveau cette œuvre monumentale qui a aussi eu l'audace de faire entrer dans la lumière une jeune artiste talentueuse et prometteuse, encore inconnue il y a peu, Agnieszka Swita.

Musiciens


Agnieszka Swita : chant
Clive Nolan : piano, chant

Christina Booth : chant
Mark Westwood : guitares
Scott Higham : batterie
Claudio Momberg : claviers
José Luis Ramos : basse
Sebastian Medina : guitares, chant
Celina Berro Madero : chant
Gonzalo Paz : guitare électrique
Myung Jung : guitare acoustique
Hugh McDowell : violoncelle
Ian Salmon : guitare acoustique

Titres


1.01. Journey's End
1.02. So The Music Stops
1.03. Sacrifice
1.04. Covenant Of Fait
1.05. Embrace
1.06. Shadows Of Fate
1.07. The BOnding
1.08. Mea Culpa
1.09. Horizons In Your Eyes
1.10. The Eleventh Hour
1.11. Judgement
1.12. Murder
1.13. Resting Place
1.14. Invisible
1.15. Closer

2.01. Shadows
2.02. State Of Grace
2.03. Glimmer Of Light
2.04. The Veil
2.05. (I Can See Your) House From Here
2.06. Salamender
2.07. Confrontation
2.08. The Storm
2.09. Vigil
2.10. The Hermit
2.11. In Aeternum
2.12. Grunwald
2.13. Father
2.14. interview with Darren Redick  

samedi 2 janvier 2016

Caamora - She (2008)

Caamora She
Caamora - She (2008)
Il aura fallu quatre longues années de travail intense à Clive Nolan pour créer et finaliser ce monumental opéra rock. She est son nom. Il dure plus de deux heures et se divise en deux actes comportant chacun cinq scènes. Depuis 2006, trois EP ont annoncé sa parution : Closer, Walk On Water puis Embrace.  

L'histoire a été imaginée à partir du roman du même nom de l'écrivain britannique Henry Rider Haggard à qui l'on doit notamment "Les mines du roi Salomon" et les aventures d'Allan Quatermain. Parue initialement en 1887, la version française est disponible sous le titre "Elle" aux éditions Terre de brume. Ce livre a fortement marqué Clive dans son enfance, et, dans une interview, il a reconnu qu'elle l'avait influencé dans certaines compositions antérieures à son opéra rock.

Difficile de résumer cette adaptation en quelques lignes tellement les rebondissements sont nombreux. Sous le nom de She se cache la reine Ayesha qui attend depuis plus de 2000 ans la réincarnation de son amour perdu Kallikrates. Elle règne d'une main de fer sur une tribu cachée au cœur de l'Afrique. Un jour, deux explorateurs anglais, Leo et Holly, débarquent dans cette tribu. Une de ses membres, Ustane, tombe alors éperdument amoureuse de Leo. Malheureusement pour elle, Ayesha voit en lui son bien aimé Kallikrates. La confrontation entre les deux femmes devient vite inévitable, Ustane finit froidement assassinée. Afin de concrétiser leur union pour l'éternité, Ayesha persuade ensuite Leo de relever l'épreuve du "Feu de la vie" afin qu'il connaisse à son tour l'immortalité et demeure pour toujours à ses côtés. Malgré les appels à la prudence de Holly, Leo accepte. Le jour dit, la souveraine se jette la première dans les flammes. L'horreur est à son comble car le sortilège ne fonctionne plus pour elle et elle perd la vie dans d'épouvantables souffrances. Leo entre à son tour dans le brasier afin de la secourir, mais trop tard. Toutefois, les flammes lui donnent son immortalité. Il décide alors d'attendre la réincarnation de son amour perdu, Ayesha. "She never dies. She changes... that is all" - Henry Rider Haggard. 

Le casting sélectionné est des plus prestigieux. Clive Nolan, maître des claviers, tient le rôle principal de Leo. A noter qu'il a déjà réalisé deux albums dans le même esprit aux côtés d'Oliver Wakeman : Jabberwocky en 1999 suivi de The Hound Of The Baskervilles trois ans plus tard, en 2002. Bien que forts intéressants, ils n'atteignent pas le niveau de l'ambitieux She. Ayesha est jouée par la chanteuse polonaise Agnieszka Swita. Une once de son talent a déjà été entendue sur les trois précédents EP déjà mentionnés, mais là, il resplendit dans son intégralité sur l'ensemble de l'œuvre et semble ne connaître aucune limite. Christina Booth de Magenta crée elle aussi la surprise. Elle est carrément bluffante dans son interprétation d'Ustane. Et quand les deux rivales se retrouvent en duel sur Confrontation, nous assistons à un véritable feu d'artifice vocal, un des meilleurs moments de l'album. Enfin, Alan Reed de Pallas est le sage Holly qui assiste impuissant au funeste sort de son ami Leo. Clive et Alan ont déjà collaboré ensemble dans les années 90 au sein de Strangers On A Train, un des multiples projets de l'hyperactif Nolan. 

Afin d'enrichir sa musique et de lui apporter toutes les nuances nécessaires, Clive s'est entouré de musiciens  tout aussi talentueux que ses interprètes et provenant de différents horizons. Ainsi, le violoncelle de Hugh McDowell (Electric Light Orchestra) se frotte à la guitare de Mark Westwood (Neo) qui côtoie le hautbois d'Alaster Bentley du Birmingham Royal Ballet en compagnie du cor de Mark Kane. Basse et batterie sont respectivement jouées par John Jowitt (IQ, Arena) et Scott Higham (Pendragon). 

Œuvre majeure dans l'univers des musiques progressives de cette année 2008, She possède une particularité peu connue. C'est un des rares albums, avec Empires Never Last de Galahad, sur lequel apparaît Christina Booth sans son mentor Rob Reed. Nous avons déjà écrit combien son interprétation d'Ustane était fabuleuse. Depuis Home, elle a atteint une maturité vocale qu'elle met entièrement à profit ici. Ses lignes de chant, intense sur The Bonding, ingénieuse sur Rescue ou tout en émotion sur Closer demeurent parmi ses meilleures encore aujourd'hui.

Musiciens


Agnieszka Swita : chant
Clive Nolan : chant, claviers, orchestrations
Alan Reed : chant
Christina Booth : chant

Mark Westwood : guitares, chœurs
Alaster Bentley : hautbois
Mark Kane : cor
Hugh McDowell : violoncelle
John Jowitt : basse
Scott Higham : batterie, percussions, chœurs

Chœur

Titres


1.01. Overture  
1.02. The Storm
1.03. The Veil
1.04. Convenant Of Faith
1.05. Rescue
1.06. The Lost City
1.07. The Bonding
1.08. Ambush
1.09. Judgement
1.10. History
1.11. Confrontation
1.12. Vigil
1.13. Shadows

2.01. Fire Dance
2.02. Cursed
2.03. Closer
2.04. Disbelief
2.05. Murder
2.06. The Eleventh Hour
2.07. Resting Place
2.08. The Sands Of Time
2.09. Embrace The Fire
2.10. The Night Before
2.11. The Fire Of Life

jeudi 31 décembre 2015

Magenta - Metamorphosis (2008)

Magenta Metamorphosis
Magenta - Metamorphosis (2008)
Courant musical fortement influencé par la science-fiction, le rock progressif est généralement décrit comme un voyage vers des mondes inconnus, vers un ailleurs merveilleux. Au contraire, avec Metamorphosis, quatrième album studio de Magenta, Rob Reed et les siens nous entraînent droit dans les Ténèbres. 

Centré sur la Mort, Metamorphosis navigue en effet sur les flots sombres du progressif et fait rejaillir une noirceur rarement entendue dans le rock depuis Joy Division et autres The Cure, au tout début des années 80.

The Ballad Of Samuel Layne ouvre cette danse macabre. Durant vingt minutes, Magenta nous narre l'histoire imaginaire de ce soldat au cœur de l'Enfer, dans les tranchées durant la Première Guerre mondiale. Nous sommes dans sa tête lorsqu'il reçoit l'ordre de partir au combat tout en sachant que ce sera le dernier, l'heure inéluctable de la fin étant désormais arrivée. Pendant ce temps, de l'autre côté de la Manche, sa fiancée prie pour son retour à travers le chant mélancolique de Christina. Gardant espoir, elle est encore loin de se douter que la Mort l'emportera comme des millions d'autres. 

Sans temps d'arrêt, arrive le morceau suivant, bien plus court (moins de quatre minutes). Il est marqué par la présence de Troy Donockley dont la cornemuse apporte à la fois une touche celtique et ésotérique. Prekestolen, c'est son nom, est en réalité une haute falaise située en Norvège, au-dessus d'un magnifique fjord. En 2000, un couple d'amoureux s'est jeté de celle-ci après avoir scellé un pacte diabolique pour en finir. La chanson raconte cette histoire vraie. 

Le morceau titre, Metamorphosis, nouvel épique dépassant les vingt-trois minutes, est la pièce maîtresse du disque. Christina, au sommet de son talent, livre une prestation brillante durant laquelle elle interprète un tueur en série schizophrène. Pris dans sa folie, il tatoue sur son corps ses différents crimes afin que l'être encore bon en lui puisse voir de quelles monstruosités il est capable. Au terme d'une lutte intérieure déchirante, il finit par se suicider, ultime voie vers la délivrance lui permettant de mettre un terme à ses propres horreurs.

Enfin, Blind Faith termine cette sombre galerie en s'interrogeant sur la vie après la mort. Ou, plus exactement, sur ce qui se passe lorsque, après une vie de certitude, le doute s'installe concernant l'au-delà promis, juste avant que la Mort n'arrive... 

Comme pour les albums précédents, la musique a été composée par Rob Reed et les paroles signées par son frère Steve. Cependant, par rapport à Live At The Point sorti cette même année, le line-up a été divisé par deux. Dan Fry et Alan Mason Jones ne sont plus là et Martin Rosser n'est crédité qu'en tant qu'invité. Le groupe est désormais resserré autour de Rob (basse, claviers, guitares, mandoline, flûte traversière, chœurs), Christina Booth (chant) et Chris Fry (guitare). Les autres instruments sont joués par des musiciens de session, comme le fidèle Tim Robinson à la batterie, présent sur les trois précédents albums (Revolutions, Seven, Home). Outre la présence exceptionnelle de Troy Donockley déjà indiquée, à signaler aussi la participation d'une ensemble à cordes qui apporte également une dimension supérieure à l'œuvre.

Comme beaucoup d'albums du courant progressif, cette œuvre se trouve intimement liée à son artwork. La pochette a été réalisée par Killustrations, société allemande connue notamment pour son impressionnant travaille sur les albums Storm Season et Signal To Noise de White Willow. Avec ce corps christique démembré et cette couleur rouge évoquant le ténébreux Pornography de The Cure, elle apporte une meilleure compréhension à ce disque étrange, sans en dévoiler pour autant toutes les énigmes.

Metamorphosis n'est pas qu'une simple nouvelle étape dans la carrière déjà riche de Magenta. Il marque la maturité enfin atteinte par ce groupe. Jusqu'alors, les influences passées comme celles de Mike Oldfield, Pink Floyd ou Renaissance étaient sans cesse recherchées dans leur musique. Avec ce nouveau disque, les trois musiciens ont non seulement trouvé leur son mais également un style qui leur est propre. Libérés de leurs liens, ils peuvent prendre leur envol devenant, à leur tour, une référence incontournable de la scène prog avec chanteuses aux côtés de Iona, Moslty Autumn et Landmarq. 



Musiciens


Christina Booth : chant
Rob Reed : guitares, basse, claviers, flûte, mandoline, chœurs
Chris Fry : guitare

Tim Robinson : batterie
Martin Rosser : guitare
Troy Donockley : uilleann pipes
Steff Rhys Williams : chœurs

Matthew Everett : violon
Helina Rees : violon
Claudine Cassidy : violoncelle
Abigail Blackman : violoncelle
Luise Evans : alto

Titres


01. The Ballad Of Samuel Layne
02. Prekestolen
03. Metamorphosis
04. Blind Faith

Bonus réédition 2013

05. A War Bride's Prayer (orchestral edit)
06. Metamorphosis (missing section)
07. Prekestolen (orchestral version)
08. Samuel Layne (orchestral edit)
09. Metamorphosis (single remix)

mercredi 30 décembre 2015

Magenta - Live At The Point 2007 (2008)

Magenta Live At The Point 2007
Magenta - Live At The Point 2007
(2008)
A la suite du concept-album Home (2006) puis de la compilation The Singles (2007), Magenta sort, en 2008, un double album intitulé Live At The Point 2007. Leur précédent disque en concert, Another Time... Another Place... datait de 2004.

Comme son nom l'indique, il a été enregistré le 23 novembre 2007 à The Point, petite salle de Cardiff, capitale du Pays de Galles. C'est cette ancienne église, transformée en théâtre en 2001, puis en salle de concert deux ans plus tard, qui figure en illustration, dans un décor chaotique, sur la pochette du disque. Réputée pour son acoustique excellente, elle devra néanmoins fermer ses portes courant 2009. Cet enregistrement demeure donc un des rares témoignages scéniques de ce lieu devenu mythique. 

La formation musicale de cette soirée exceptionnelle demeure une des meilleures que le groupe ait connu et connaîtra. Au chant, nous retrouvons bien évidemment Christina Booth, toujours aussi époustouflante. Elle est accompagnée aux claviers par Rob Reed, l'âme secrète de Magenta, et aux guitares par les fidèles disciples des maîtres David Gilmour et Steve Hackett, les bien nommés Chris Fry et Martin Rosser. La rythmique est quant à elle assurée avec brio par Dan Fry (basse), petit frère de Chris, et Alan Mason Jones (batterie). 

Côté répertoire, c'est un sans faute. La trame principale du petit dernier, Home, est reprise et les plages 4 à 11 du premier disque lui sont dédiées. Comme pour chacun de leurs concerts, l'instrumental Opus Three ouvre le set, suivi par un Speechless endiablé. On retrouve ces deux titres sur la récente compilation parue un an plus tôt. Les deux premiers albums ne sont pas oubliés. Trois titres de Seven sont interprétés : Envy, le déchirant Anger et un Sloth des plus "caméliens" avec son long solo de guitare final enivrant. Man The Machine, l'enchaînement Genetesis/The Warning et The White Witch, dernier morceau ensorcelant à souhait, représentent fièrement le tout premier album du groupe, Revolutions.

A l'écoute de ces deux disques, aucun doute ne subsiste, Magenta est aussi à l'aise sur scène qu'en studio. En moins d'une décennie, Reed et sa bande sont devenus le fer de lance d'une scène progressive renaissante avec chanteuses. La voix magique de Christina qui n'est pas sans rappeler celle toute aussi fantastique d'Annie Haslam de Renaissance, combinée au talent de Rob et confrontée à sa détermination sans faille, ont largement contribué à ce large succès doublé d'une reconnaissance bien méritée.

Musiciens


Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers, chant
Chris Fry : guitare
Martin Rosser : guitare
Dan Fry : basse
Alan Mason Jones : batterie

Titres


1.01. Opus Three
1.02. Speechless
1.03. Envy
1.04. Hurt
1.05. Moving On
1.06. The Journey
1.07. Towers Of Hope
1.08. Demons
1.09. Morning Sunlight
1.10. The Dream
1.11. The Visionary
1.12. Anger

2.01. Man The Machine
2.02. Genetesis/The Warning
2.03. Sloth
2.04. The White Witch (excerpt)

mercredi 7 octobre 2015

Galahad - Empires Never Last (2007)

Galahad - Empires Never Last
Galahad - Empires Never Last (2007)
2007 est une année faste pour Christina Booth. Non seulement Magenta obtient le prix de "meilleur groupe" de l'année, décerné tous les ans par le prestigieux Classic Rock Society, mais, sommet de sa consécration, elle reçoit également celui de la "meilleure chanteuse". Et comme si cela ne suffisait pas, Empires Never Last, le dernier né de Galahad, auquel elle a participé aux chœurs sur trois titres (De-Fi-Ance, Termination, Memories From An Africa Twin), est récompensé du prix, très convoité, de "meilleur album" de l'année. 

Il faut dire que cette reconnaissance est largement méritée tant cet album est époustouflant d'un bout à l'autre. Coproduit par Karl Groom (Threshold, Shadowland), aussi impliqué dans ce projet que l'était Bob Ezrin sur The Wall de Pink Floyd, Empires Never Last est un subtil mélange de rock progressif parsemé de métal et de musique électronique.

Stuart Nicholson, son chanteur, a su développer un chant caméléon à multiples facettes vivant chaque chanson, chaque passage tel un acteur, comme Fish a pu le faire avant lui. Fugazi ou Sunsets On Empire (encore une histoire d'empire...) ne sont pas loin. Si, à l'époque de ce dernier, notre chanteur écossais se demandait What Colour Is God?, Stu clame, non sans ironie teintée de folie, I Could Be God entrecoupé d'extraits du célèbre discours de Martin Luther King, "I Have A Dream".   

Le titre suivant, Sidewinter, avec ses claviers oppressants, sa guitare acérée sa basse puissante, sa batterie froide et son chant hypnotique, semble tout droit sorti d'un vieil album de Joy Division (époque Closer) ou de The Cure (Pornography, Disintegration). 

Lee Abraham, bassiste du groupe depuis 2005, est phénoménal sur Empires Never Last, chanson taillée pour la scène qui alterne moments calmes, presque jazzy, et fureur qui ne demande qu'à jaillir. Et puis arrive le septième et dernier titre, lui aussi éblouissant et chargé d'émotions, This Life Could Be My Last.... Il débute comme un vieux morceau des années 50 chanté par un crooner désabusé et se termine sur un somptueux solo de guitare effectué haut la main par Roy Keyworth, tout aussi inspiré que le claviériste Dean Backer et le batteur Spencer Luckman. 

Bien qu'existant depuis 1985, Galahad n'avait jamais publié jusqu'alors d'album aussi intense, aussi riche et aussi profond. A l'image de la pochette illustrant la prise du Reichstag par les Soviétiques en 1945 (à noter la substitution des tristement célèbres marteau et faucille du drapeau rouge par la lettre "G" de Galahad), son message, des plus limpides, sonne comme un avertissement : aucun empire, quel qu'il soit, n'est éternel. En revanche, qu'en est-il des œuvres d'art ? 

Musiciens


Roy Keyworth : guitar, mellotron, chœurs
Stuart Nicholson : chant
Spencer Luckman : batterie, percussions
Dean Backer : claviers, chœurs
Lee Abraham : basse, chœurs

Tina (Christina) Booth : chœurs
Tina Groom : chœurs
Sarah Quilter : chœurs
Karl Groom : guitares
Clive Nolan : dulcimer synthétique

Titres


01. De-Fi-Ance
02. Termination
03. I Could Be God
04. Sidewinder
05. Memories From An Africa Twin
06. Empires Never Last
07. This Life Could Be My Last...  

samedi 3 octobre 2015

Trippa - Sorry (2007)

Trippa - Sorry
Trippa - Sorry (2007)
Encouragé par le succès du dernier single de Magenta, Speechless, classé dès sa sortie dans le top 75 anglais, Rob Reed décide, en 2007, de compiler toutes les chansons de son ancien groupe Trippa sur un seul album, Sorry. A-t-il choisit ce titre pour s'excuser de ne pas l'avoir fait plus tôt ? Mystère...

Speechless est, en effet, une chanson écrite à l'époque pour le groupe Trippa. Cette formation a existé entre 1995 et 2000. Elle réunissait Rob Reed aux claviers, programmation, guitares, basse, Christina Booth au chant, Ryan Aston à la batterie et Rhiannon Stundon aux chœurs. Le CD 4 titres The Trippa EP demeurait jusqu'alors le seul témoignage existant de cette entité à vocation commerciale très vite tombée dans l'oubli. Pourtant, il s'agit du premier projet collaboratif pré-Magenta réunissant Rob et Christina. D'où tout son intérêt. Il est vrai que la chanteuse galloise avait fait quelques apparitions remarquées en 1994 sur l'album Pictures From The Other Side de Cyan, un autre groupe de Rob, mais sa participation s'était juste limitée aux chœurs et elle n'avait été nullement impliquée dans la conception des chansons. Avec Trippa, elle cosigne tous les titres. 

Sorry en compte seize composés dans les années 90, dont la version originale de Speechless et les quatre chansons de The Trippa EP, auxquels a été ajouté un bonus datant de 2007, Purify. Contrairement aux autres projets contemporains de Rob Reed comme Cyan, Ezra, The Fyreworks ou The Othello Syndrome, nous sommes très éloignés des terres progressives. Durant l'heure que dure le disque, se succèdent des chansons pop à l'influence cinématographique très marquée par John Barry et ses musiques des James Bond. D'ailleurs, le titre de la seizième plage, The Spy Who Got Away, en est l'exemple le plus évocateur. L'auditeur francophone se régalera particulièrement sur le torride Rendezvous (sic), chanté dans la langue de Molière par une Christina sensuelle aux airs de Françoise Hardy :"Dans un autre temps, nous serions (des) amants / Laisse moi t'emmener là / Ce n'est que (resic) un souspire (reresic) d'ici / En regardant le ciel / Nous tombons".  

Trippa est un véritable paradoxe dans la carrière de nos deux artistes. Se situant dans la filiation de Eurythmics, ils ont tout fait pour rechercher le succès immédiat, mais il n'ont trouvé que des portes closes auprès des maisons de disques. Ni le look éléctro-gothique de Christina (que l'on peut voir dans les photos du livret), ni les chansons pop efficaces bien ancrées dans l'air du temps de cette fin de siècle ne réussiront à leur faire signer un contrat. Bizarrement, ils rencontreront le succès (d'estime mais pas seulement) avec leur groupe suivant, Magenta, en jouant une musique de qualité complexe inscrite dans le courant progressif, style musical absent des médias dominants et souffrant d'une mauvaise presse auprès d'une soi-disante intelligentsia rock aussi ouverte d'esprit que les grandes majors de l'industrie musicale. Comme quoi, le monde n'est pas si mal fait...  

Musiciens


Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers, programmation, guitares, basse
Ryan Aston : batterie
Rhiannon Stundon : chœurs

Titres


01. Where Are You
02. Falling
03. Sunshine
04. Alone
05. Sorry
06. Never Gonna Be The Same
07. Speechless
08. Shattered
09. Crash
10. Rendezvous
11. Dreamtide
12. Strange Sensation
13. Whipping Post
14. Save Me With Your Love
15. Drowning
16. The Spy Who Got Away
17. Purify