vendredi 4 mars 2016

Moya Brennan - An Irish Christmas (2005)

Moya Brennan An Irish Christmas
Moya Brennan - An Irish Christmas
 (2005)
Trois ans avant And Winter Came... d'Enya, Moya Brennan, sa grande sœur, avait déjà sorti son propre album de Noël, An Irish Christmas (2005). Dans la discographie de la chanteuse irlandaise, ce sixième disque solo se situe entre Two Horizons (2003) et Signature (2006). 

Si Enya a privilégié dans son opus les compositions originales et n'a réalisé que deux reprises de chants traditionnels (O Come, O Come, Emmanuel, Silent Night), il n'en va pas de même chez son aînée. C'est même plutôt l'inverse puisque là, seuls deux titres sont inédits. I Still Believe est une chanson émouvante abordant l'absence des êtres chers au moment des fêtes de Noël. Construite à partir d'un poème, Love Came Down At Christmas est dédiée à la naissance de Jésus.

Dernière curiosité entre les deux disques, ils se terminent à l'identique, par un Silent Night en gaélique, Oíche Chúin. Chacune des versions méritent l'une autant que l'autre à être découverte. Dans celle de Moya, le refrain est repris en chœur par deux anges, Aisling et Paul, ses enfants.

An Irish Christmas est un véritable voyage dans le temps. Dès l'ouverture, Carol Of The Bells nous mène droit au cœur de l'Ukraine, en 1914, date où cette chanson a été composée, inspirée par les chants populaires de ce pays. Une couleur celtique lui est donnée grâce aux uilleann pipes d'Eamonn Galldubh (Clannad, Riverdance, Celtic Woman). Avec The Wexford Carol, retour aux racines irlandaises et au XIIe siècle. Cette fois, c'est la harpe qui est à l'honneur, portée par le chant si mystérieux et envoûtant de Moya. Plus festif, Deck The Halls repose sur une mélodie datant du XVIe siècle. 

En octobre 1962, alors que le monde était au bord d'une nouvelle guerre mondiale lors de la crise des missiles de Cuba, le Français Noël Regney et son épouse, l'Américaine Gloria Shane Baker, écrivent à quatre mains Do You Hear What I Hear?, hymne pour la paix. Cette version de Moya est somptueuse, sans aucun doute une des meilleures de ce titre maintes fois repris. Son chant intense et solennel survole avec limpidité un tambour martial faisant écho au contexte dramatique dans lequel est née cette chanson. 

Bien plus ancienne (XVIe siècle ?), God Rest Ye Merry Gentlemen est un classique revisité dans une version moderne parfaitement adéquate. Aussi curieux que cela puisse paraître, Gabriel's Message qui annonce la naissance du Christ, provient du Pays basque. Après ce moment cérémonieux, la joie éclate sur le bien nommé Joy To The World (XVIIIe siècle) à l'engouement communicatif. In The Bleak Midwinter (XIXe siècle), accompagné de ses précieux whistles, n'est pas sans rappeler ô combien l'hiver peut être froid dehors, mais chaud à l'intérieur. La harpe réapparaît en toute discrétion sur le chant médiéval In Dulci Jubilo popularisé en 1975 par Mike Oldfield.          

Ainsi, ce Noël irlandais se referme sur l'intemporel Silent Night magnifié par un chant céleste quasiment a cappella. Un moment fort comme l'est l'ensemble de cet excellent album. 

Musiciens


Moya Brennan : chant, harpe, claviers

Paul Byrne : batterie, percussions
Fionnán De Barra : guitare, bouzouki, claviers, chant
Cormac De Barra : harpe, chant
Eamon Galldubh : uilleann pipes, whistles, flûte
Yoshinobi Izumi : basse
Sam Jackson : piano, claviers
Sinéad Madden : fiddle, chant
Frances Mitchell : claviers
Máire Breatnach : alto, fiddle
Anthony Drennan : guitares
Úna Ní Chanainn : violoncelle
Tim Jarvis : claviers
Aisling Jarvis : chant
Paul Jarvis : chant

Titres


01. Carol Of The Bells
02. The Wexford Carol
03. Deck The Halls
04. Do You Hear
05. God Rest Ye Merry Gentleman
06. Gabriel's Message
07. Joy To The World
08. I Still Believe
09.On The Bleak Midwinter
10. Love Came Down At Christmas
11. In Dulci Jubilo
12. Oíche Chúin (Silent Night)

jeudi 3 mars 2016

Enya - And Winter Came... (2008)

Enya And Winter Came
Enya - And Winter Came... (2008)
Enya, de son vrai nom Eithne Patricia Ní Bhraonáin, est la sœur de Moya Brennan. Membre de Clannad durant deux ans, elle débute une carrière solo en 1982 et sort un premier album éponyme en 1987. Vingt ans plus tard et plusieurs millions de disques vendus, elle revient en 2008 avec son septième album studio, And Winter Came.... Toujours entourée de son fidèle producteur Nick Ryan et de son épouse Roma qui signe toutes les paroles, ce nouvel opus offre toute une palette de sentiments propres à la période hivernale et aux fêtes de fin d'année, Noël en particulier. 

C'est une version revisitée de Midnight Blue, extrait du single Wild Child (2001) qui ouvre avec distinction And Winter Came... dont elle a donné le nom. La lente chute des flocons sur un manteau de neige immaculé au crépuscule est délicatement dépeinte par le jeu céleste d'un piano harmonieux. A sa suite, Journey Of The Angels provoque une sensation de liberté, de plénitude absolue. Lisa Gerrard n'est pas loin dans ce voyage divin avec les anges. Avec White In The Winter Night et son rythme soutenu, finit de rêvasser. Ce titre qui a tout pour devenir un futur classique repris en chœurs lors des longues et froides veillées de Noël, sera choisit comme second single. Retour au sacré grâce à l'interprétation toute mystique de O Come, O Come, Emmanuel. Trains And Winter Rains, sous ses faux airs de vieux tube d'Eurythmics, sera destiné à devenir le premier single de l'album. 

Les titres suivants évoquent tour à tour la rêverie (Dreams Are More Precious), la tristesse (Last Time By Moonlight), la nostalgie enfantine (One Toy Soldier) ou encore la déception amoureuse (Stars And Midnight Blue). Bien différent, The Spirit Of Christmas Past qui n'est pas sans rappeler à tout fan de Mostly Autumn leur Spirits Of Christmas Past sorti trois ans plus tôt, suscite l'espoir pour des lendemains meilleurs. My! My! Time Flies! est un hommage rendu au célèbre guitariste irlandais Jimmy Faulkner décédé en mars 2008 des suites d'un cancer. Pour la première fois depuis I Want Tomorrow en 1986, on peut entendre une guitare électrique sur un titre d'Enya. Ce solo ensorcelant est savamment exécuté par Pat Farrell, musiciens dublinois rencontré à l'époque de Clannad.

Enfin, avec Silent Night ou, plus exactement, sa version en gaélique Oíche Chiúin, Noël est là ! Alléluia !  

Musiciens


Enya : chant, instruments

Pat Farrell : guitare

Titres


01. And Winter Came...
02. Journey Of The Angels
03. White Is In The Winter Night
04. O Come, O Come, Emmanuel
05. Trains And Winter Rains
06. Dreams Are More Precious
07. Last Time By Moonlight
08. One Toy Soldier
09. Stars And Midnight Blue
10. The Spirit Of Christmas Past
11. My! My! Time Flies!
12. Oíche Chiúin 

dimanche 28 février 2016

Eimear Quinn - O Holy Night (2007)

Eimear Quinn O Holy Night The Voice
Eimear Quinn - O Holy Night (2007)
Irlandaise née à Dublin, Eimear Quinn est internationalement connue pour avoir remporté le concours de l'Eurovision en 1996, avec The Voice, véritable hymne celtique. Suite à sa victoire, elle a continué sa carrière de chanteuse et travaillé avec quelques grands noms. 

En 1998, elle enregistre Creid composée par Yasunori Mitsuda pour la bande-son du jeu vidéo Xenogears. Elle renouvelle cette expérience originale en 2002, cette fois-ci aux côtés de Joanne Hogg de Iona, pour le nouveau jeu Xenosaga

L'année précédente, elle avait publié Through The Lens Of A Tear, concept-album basé sur l'histoire de Tristan et Iseult. Pól Brennan, alors ancien membre de Clannad et frère de Moya Brennan, a coécrit et produit ce disque. John Giblin (Simple Minds, Kate Bush) et David Rhodes (Peter Gabriel) y jouent respectivement de la basse et de la guitare.

En 2003, elle participe à Un Galicien en Bretagne de Carlos Nuñez. Ce musicien espagnol de Galicie aime réunir sur ses disques une multitude d'artistes en provenance des mondes celtes. 

Les années suivantes, elle donne une série de concerts dans des cathédrales irlandaises. Cette tournée l'inspire et l'amène à réaliser O Holy Night, album de chants de Noël disponible en 2007. D'une durée approximative de quarante minutes, il se compose de douze hymnes et d'un titre bonus, Carol 1949. Cette chanson a été mise en musique par Eimear à partir d'un texte de l'un des poètes irlandais les plus important du XXe siècle, Patrick  Kavanagh. 

Elle a également composée seule le nostalgique Winter Apples, In Paradisium qui, sans être directement lié à Noël, glorifie l'entrée des âmes au Paradis, et The Season Has Come brillamment inspiré par le Hamlet de Shakespeare.

Les autres titres sont des chants traditionnels revisités avec ingéniosité. Si la simplicité des arrangements prime, une certaine profondeur appuyée par le quatuor à cordes Mamisa String Quartet se dégage de l'ensemble. Au-dessus de cette musique épurée, règne sans partage la voix angélique quasi-irréelle d'Eimear. 

Ainsi, elle fait vibrer les âmes sur Hodie Christus Natus, chant religieux du Moyen Âge interprété a cappella. Elle convoque les anges dans sa splendide version orientalisante de O Come O Come Emmanuel. La magie de Noël opère mystérieusement sur son Silent Night chanté à la fois en anglais et en allemand, langue originale du texte écrit par le compositeur et prêtre autrichien Joseph Mohr. Une lumière mystique illumine l'ancestrale berceuse irlandaise Codail A Linbh en hommage à l'enfant Jésus. In The Bleak Midwinter, sous sa forme dépouillée voix/glockenspiel, est une petite merveille dont il serait dommage de passer à côté. 

Touché par la grâce, O Holy Night est un album tendre, émouvant et très bien réalisé. Eimear n'hésite pas à sortir des sentiers battus pour emprunter des voies originales qui glorifient chacune de ses réadaptations. Ce sont dans ces moments-là où toute l'influence bénéfique de ses deux modèles que sont Kate Bush et Björk apparaît au grand jour.



Musiciens


Eimear Quinn : chant, piano, claviers, glockenspiel

Martin Quinn : guitares, basse, percussions, claviers
Dick Glasgow : hammered dulcimer
Simon Fagan : bugle
Gavin Ralston : guitare
Aoife Miskelly : violoncelle, violon, chœurs
Andrew Quinn : percussions

Mamisa String Quartet
Maria Mason : violon
Siúbhán Ní Ghríofa : violon
Marie-Louise Bowe : alto
Michelle Mason : violoncelle

Titres


01. Winter Apples
02. O Holy Night
03. In Paradisium
04. Silent Night
05. O Emmanuel
06. O Come O Come Emmanuel
07. In The Bleak Midwinter
08. Codail A Linbh
09. The Season Has Come
10. Coventry Carol
11. Hodie Christus Natus Est
12. O Little Town Of Bethlehem
13. Carol 1942 (bonus track)  

samedi 27 février 2016

Phideaux - Doomsday Afternoon (2007)

Phideaux Doomsday Afternoon
Phideaux - Doomsday Afternoon
(2007)
Doomsday Afternoon demeure encore aujourd'hui un album fondamental de la décennie des années 2000 en matière de rock progressif, au même titre que Posthumous Silence de Sylvan, Home de Magenta, Empires Never Last de Galahad ou encore The Human Equation d'Ayreon. 

Ayreon, il en est vaguement question ici puisque son fondateur, Arjen Lucasssen, fait une brève apparition en lisant quelques mots sur la longue fresque finale atteignant quasiment les quinze minutes, Microdeath Softstar. Phideaux Xavier et son homologue multi-instrumentiste néerlandais se retrouveront l'année suivante, en 2008, sur l'album de ce dernier, 01011001. L'Américain viendra poser sa voix sur Web Of Lies, duo avec Simone Simons, chanteuse du groupe de metal symphonique Epica.  

Pour l'heure, Doomsday Afternoon compte d'autres invités tout aussi prestigieux. Martin Oford d'IQ exécute un splendide solo de synthés sur un Formaldehyde aux ambiances champêtres. Matthew Parmenter de Discipline apparaît sur cinq titres au violon et aux chœurs. Les quinze musiciens de l'Orchestre philharmonique de Los Angeles sont dirigés par Paul Rudolph, un proche de Brian Eno. Dernière curiosité, à l'issue des sessions d'enregistrements, le claviériste Johnny Unicorn qui a sorti en 2006 son premier disque Dates Or Non-Dates, intégrera la formation.

Effectivement, Doomsday Afternoon marque une rupture avec les précédents albums. Pour la première fois, membres permanents et invités sont séparés dans les crédits. Si, auparavant, Phideaux donnait l'impression d'être un conglomérat de musiciens gravitant autour de son leader, désormais c'est un groupe qui s'affirme. Certes, ils sont nombreux. Neuf en tout, dont quatre femmes au chant et aux chœurs : Valerie Gracious, Ariel Farber, Linda Ruttan-Moldawsky et sa sœur jumelle Molly Ruttan qui a, une nouvelle fois, réalisé tout l'artwork du livret et la pochette. Phideaux Xavier, quant à lui, compose, chante, joue des claviers et de la guitare. Il a délaissé la basse au profit du dernier arrivé, Matthew Kennedy de Discipline et ex-Eyestrings. La batterie est toujours tenue par le fidèle Rich Hutchins. Mark Sherkus s'occupe des claviers (hammond, minimoog...) et Gabriel Moffat de la guitare. 

Cette cohérence se retrouve également sur le plan musical. Jusqu'à présent, à chaque nouvel album, le jeu consistait à rechercher les innombrables influences qui nourrissaient la musique. Ainsi, l'investigation traversait les décennies, des années 70 aux années 2000, et les genres musicaux (rock progressif, glam rock, new wave etc.). Avec Doomsday Afternoon, Phideaux est arrivé à maturité. Désormais, il a son style propre, combinaison de rock progressif accessible (déjà esquissé avec Chupacabras) et de musique symphonique ambitieuse, doublée de chœurs féminins ensorceleurs.

A ce propos, la présence de Valerie Gracious, amie d'enfance de Xavier, est un véritable atout. Sa voix cristalline n'est pas sans rappeler celle toute aussi limpide d'Heather Findlay de Mostly Autumn. Elle se révèle amplement sur le court Crumble de la plage huit, magnifique chanson portée par un piano mélancolique où se mêlent étrangement espoir et désespoir.

Sixième album en quatre ans, Doomsday Afternoon, fable écologiste catastrophiste, se présente comme la suite inspirée de son prédécesseur, The Great Leap. Malgré son pessimisme, il demeure paradoxalement l'album de la consécration d'un groupe alors au sommet de son art et devenant, dorénavant, une source d'inspiration inépuisable pour les générations futures.

Musiciens     


Phideaux Xavier : chant, claviers, guitare
Rich Hutchins : batterie
Ariel Farber : chant, percussions
Valerie Gracious : chant, piano
Matthew Kennedy : basse
Gabriel Moffat : guitares
Linda Rutten-Moldawsky : chant
Molley Ruttant : chant
Mark Sherkus : claviers

Patti Amelotte : dulcimer
Stephen Dundon : flûte
Rob Martino : flûte
Martin Orford : claviers
Matthew Parmenter : violon, chant
Johnny Unicorn : ckaviers, chant, percussions
Joel Weinstein : guitare

The Los Angeles Philharmonic Orchestra
direction : Paul Rudolph

Titres


01. Micro Softdeathstar
02. The Doctrine Of Eternal Ice (part one)
03. Candybrain
04. Crumble
05. The Doctrine Of Eternal Ice (part two)
06. Thank You For The Evil
07. A Wasterland Of Memories
08. Crumble
09. Formaldehyde
10. Microdeath Sofstar

jeudi 25 février 2016

Phideaux - The Great Leap (2006)

Phideaux The Great Leap
Phideaux - The Great Leap (2006)
Après un Chupacabras qui empruntait les sentiers du progressif en 2005, Phideaux s'en éloigne l'année suivante en publiant coup sur coup deux albums aux allures pop-rock. En mars 2006 sort 313, suivi six mois plus tard par le bien meilleur The Great Leap à la pochette si terrifiante.

Celle-ci reflète à merveille l'ambiance générale qui se dégage de cet ensemble où folie et peur ne font plus qu'un. Elle est l'œuvre de Molly Ruttan, vieille connaissance de Phideaux Xavier. En effet, elle était le batteur de Mirkwood, son tout premier groupe fondé au début des années 80. Désormais, elle participe également aux chœurs aux côtés d'Ariel Farber, Valerie Gracious et Linda Ruttan-Moldowsky.

The Great Leap est le premier volet d'une trilogie qui a pour thème le totalitarisme analysé au travers d'une société imaginaire. Les bases de ce régime dictatorial sont ici posées. Chaque chanson en dépeint les rouages sous un angle original, ainsi que les conséquences de ses absurdités sur la vie de ses ressortissants. Sujet qui fait froid dans le dos et qui n'est pas sans rappeler les pires régimes que notre monde a connu ou connaît encore. Et connaîtra peut-être à nouveau...

En bon écologiste, Xavier n'hésite pas à recycler ses anciennes chansons non utilisées. Par exemple, Abducted à l'ambiance angoissante accentuée par cette basse très "Peter Hook", l'excellent Rainboy qui n'est pas sans rappeler REM période Automatic For The People, ou le titre final, le déchirant Last, étaient à l'origine prévus pour Fiendish

Comme à son habitude, avec Phideaux, l'ombre des plus grands plane. Le génie de Bowie n'est pas loin, la rage d'Iggy Pop est palpable et la folie de Julian Cope règne. En se réconciliant avec le rock progressif symphonique pour le deuxième chapitre intitulé Doomsday Afternoon, le groupe va frapper encore plus fort. 

Musiciens


Phideaux Xavier : chant, sitar, guitares, autoharpe, claviers, basse
Gabriel Moffat : guitare électrique
Ritch Hutchins : batterie, percussions
Linda Rutan-Moldawsky : chœurs
Ariel Farber : chœurs
Valerie Gracious : chœurs
Molly Ruttan : chœurs
Stefanie Fife : violoncelle
Jo Pusateri : percussions
Scott Brannon : dulcimer
Hiker Frostbelt : flûtes, zurna
Probyn Gregory : cuivres, thérémine
Arlan Shierbaum : claviers

Titres


01. Wake Up
02. You And Me Against A World Of Pain
03. The Waiting
04. Abducted
05. Rainboy
06. I Was Thinking
07. Long And Lonely Way
08. They Hunt You Down
09. Tannisroot
10. One Star
11. Last

dimanche 21 février 2016

Phideaux - Chupacabras (2005)

Phideaux Chupacabras
Phideaux - Chupacabras (2005)
Phideaux ? Qu'est-ce ?
Il s'agit d'un groupe américain constitué autour d'un certain... Phideaux Xavier (et non pas Xavier Phideaux...). Ce talentueux chanteur et multi-instrumentiste hors pair est également réalisateur de télévision à Los Angeles. Il a cependant grandi dans une ville proche de New York et crée son premier groupe dans les années 80. Ensuite, il n'a cessé de faire de la musique au sein de diverses formations. Mais ce n'est que dans les années 2000 que son projet "Phideaux" prend corps. Il publie alors coup sur coup Fiendish (2003), Ghost Story (2004) puis Chupacabras (2005) qui marque sa première incursion dans le rock progressif. Les musiciens qui l'entourent sont, pour la plupart, des amis de longue date avec lesquels il a joué dans les années 80, comme par exemple les chanteuses Ariel Farber et Valerie Gracious, ou 90 tel le batteur Rich Hutchins.

Son univers musical ?
La meilleure personne qui puisse l'évoquer est Phideaux lui-même. Le plus sage est donc de lui laisser la parole : « Une grande partie de mon inspiration vient des années 60 et 70 [...]. J'ai grandi en adorant Jefferson Airplane, les Beatles et Jethro Tull. De plus, j'aimais bien le côté théâtral de la "glam music" - Bowie, Alice Cooper, T Rex et Roxy Music. Plus tard, la pop plus "intelligente" de Eno, Talking Heads, XTC, Split Enz m'a intéressé. Pendant les années 80, naturellement, j'écoutais Duran Duran, Siouxsie And The Banshees, Joy Division, Cure, Cocteau Twins, Dead Can Dance. J'aimais énormément la noirceur et la simplicité de cet "art work" post punk. J'adore les sons de guitare de Joy Division, la basse dans Siouxsie et le côté éthéré des premiers Cure. Mais par dessus tout, ce qui m'a le plus influencé fut la façon de chanter de Peter Gabriel, l'aspect folk de Ian Anderson, les arrangements grandioses de Renaissance, Camel, Genesis, la production et la simplicité de Pink Floyd, ainsi que la noirceur de Van der Graaf Generator [...]. J'écoute beaucoup de groupes progressifs récents. Depuis 2000, date à laquelle j'ai "découvert" que le rock progressif existait toujours, j'ai déniché Marillion, Arena, Ayreon, Dream Theater, Discipline, IQ...». 
(interview intégrale disponible dans le numéro 64 - Hiver 2006/200 - de la revue spécialisée Big Bang). 

Chupacabras ?
Cet album est une curiosité puisqu'il réunit un ensemble de chansons hétéroclites prévues pour les précédents disques mais qui, alors, n'avaient pas trouvées leur place, et d'autres bien plus anciennes. Titan qui  le referme tout en délicatesse, est de celles-là. Elle a été écrite à l'époque de Satyricon, groupe de Phideaux Xavier des années 90. Party est également une très vieille composition. Elle ressemble à s'y méprendre à un hit new wave des années 80 avec son son froid synthétique à la Eurythmics coloré par une basse ronflante digne des Banshees, et son refrain accrocheur type Soft Cell. Si la surprenante suite Ruffian On The Stairs/Sunburnt/Return Of The Ruffian a été enregistrée pour Ghost Story avant d'être écartée, la pièce magistrale Chupacabras qui a donné son nom à l'album date de Fiendish. Avoisinant les vingt minutes, elle s'inscrit dans la droite lignée des longs morceaux si caractéristiques du courant progressif. Plusieurs clins d’œil appuyés font référence à cet héritage assumé, notamment sa première partie intitulée Supper's Calling, écho manifeste au légendaire Supper's Ready de Genesis (album Foxtrot).  

La suite ?
Chupacabras est une étape importante dans la carrière de Phideaux. Fort de cette réussite, il va poursuivre dans cette voie avec assurance, développer sa créativité et sortir une série d'albums tous aussi captivant les uns que les autres dont Doomsday Afternoon sera le sommet en 2007.

Musiciens


Phideaux Xavier : chant, claviers, guitares, basse
Valerie Gracious : chant
Ariel Farber : chant, violon
Devon Moffat : chant
Sydney Moffat : chant
Kelci Moffat : chant
Mark Sherkus : claviers, cornemuse
Gabriel Moffat : claviers
Rich Hutchins : batterie, percussions
Chris Bleth : flûtes, hautbois, saxophone
Stefanie Fife : violoncelle

Titres


01. Okay
02. Chupacabras
03. Party
04. Fortress Of Sand
05. Ruffian On The Stairs
06. Sunburnt
07. Return Of The Ruffian
08. Titan

vendredi 19 février 2016

Anathema - Hindsight (2008)

Anathema Hindsight
Anathema - Hindsight (2008)
En 2008, Anathema est devenu une affaire de famille. D'un côté nous avons la famille Cavanagh avec Vincent (chant, guitare), Danny (guitares, claviers, chant) et Jamie (basse), de l'autre la famille Douglas réunissant John (batterie), Lee (chant), sa sœur, et au milieu, d'aucun des deux clans, le claviériste Les Smith.

Afin de marquer son arrivée sur le label Kscope réactivé cette même année sous l'impulsion de Steven Wilson, Anathema publie Hindsight, compilation proposant des versions semi-acoustiques de quelques uns de leurs classiques accompagnés d'un inédit, Unchained (Tales Of The Unexpected)

Le groupe semble alors revenir de loin, et, tel le phénix, il renaît de ses cendres. En 2004, suite à la disparition de leur précédente maison de disques Music For Nations, il se retrouve sans contrat. En parallèle, confrontés à des problèmes personnels, certains de ses membres choisissent de se mettre en retrait. Il faudra donc attendre quelques années pour recoller les morceaux. La signature du contrat avec Kscope doublée du soutien de Steven Wilson vont impulser ce nouvel élan tant attendu.

Hindsight se présente comme un bilan où Anathema semble vouloir dire : "voilà ce que nous avons fait, mais les versions présentées annoncent notre nouveau son et, surtout, notre prochain album". Main tendue vers le passé, Duncan Patterson qui était parti suivre sa propre voie en 1998, est invité à venir jouer de la mandoline irlandaise. La fratrie a également fait appel à une autre connaissance qui les avait accompagné sur scène auparavant, le violoncelliste du Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, Dave Wesling. 

L'apport de cet instrument va renforcer l'aspect à la fois sombre et tragique de ces nouvelles versions. Par rapport aux originales, seule la substance centrale a été conservée. Au final, c'est la période comprise entre Eternity (1996) et A Natural Disaster (2003), riche en rebondissements et expériences originales, qui a été privilégiée. Ainsi, Angelica s'en trouve transformée, Fragile Dreams renforcée, One Last Goodbye magnifiée. Lee Douglas excelle sur un A Natural Disaster recréant cette ambiance si particulière de cabaret enfumé. Autre perle, Flying décolle, malgré sa profonde mélancolie, grâce à un refrain accrocheur.  

Devant s'intituler à l'origine Temporary Peace, Hindsight ouvre une nouvelle ère créatrice dans laquelle Lee occupera une place de plus en plus prépondérante. Désormais, rien ni personne ne semble pouvoir arrêter le phénix Anathema renaissant dans son envol. 

Musiciens


Vincent Cavanagh : chant, guitare
John Douglas : batterie
Danny Cavanagh : guitares, claviers, chant
Lee Douglas : chant
Jamie Cavanagh : basse
Les Smith : claviers

Duncan Patterson : mandoline irlandaise
David Wesling : violoncelle

Titres


01. Fragile Dreams
02. Leave No Trace
03. Inner Silence
04. One Last Goodbye
05. Are You There?
06. Angelica
07. A Natural Disaster
08. Temporary Peace
09. Flying
10. Unchained (Tales Of The Unexpected)

jeudi 18 février 2016

Anathema - A Natural Disaster (2003)

Anathema A Natural Disaster
Sorti en 2003, A Natural Disaster est un album pivot dans la carrière d'Anathema. En une décennie, ce groupe, devenu culte, est passé du doom dont il était un des précurseurs aux côtés de Paradise Lost, à un rock mélodique classieux. 

Ce huitième album studio marque le retour de deux frères Cavanagh. Jamie, le bassiste, avait fait une courte apparition au début des années 90. Danny, l'âme d'Anathema avec son autre frère Vincent, était parti en 2002 rejoindre Antimatter, groupe crée en 1998 par leur ancien bassiste, Duncan Patterson. En 2003, il réintègre sa formation initiale et signe seul la quasi-totalité des chansons du nouveau disque, à l'exception de Balance

Outre les trois frères, le combo réunit également Les Smith aux claviers depuis 2000, et John Douglas à la batterie. C'est d'ailleurs la sœur de ce dernier, Lee Douglas, qui va, rétrospectivement, donner toute son importance à cet album de transition marquant la fin d'une ère et annonçant la suivante. 

Lee avait déjà fait quelques apparitions discrètes aux chœurs en 1999 sur Judgement (Parisienne Moonlight, Don't Look Too Far), puis, en 2001, sur la chanson Barrier de A Fine Day To Exist. Là, pour la première fois, elle interprète seule en lead toute une chanson, et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de celle qui a donné son nom au disque, A Natural Disaster. Dès les premières mesures, le temps semble se figer. Sa voix chaleureuse, évoquant celle de Beth Gibbons de Portishead, exprime une mélancolie comme seul un chant féminin peut le faire. Ce morceau, tout simplement sublime, annonce la direction musicale à venir d'Anathema. Par ailleurs, il fait suite à un Pulled Under At 2000 Metres A Second vitaminé qui lui, au contraire, lorgne plutôt vers le passé du groupe (époque Eternity).

Si, à cette époque, Lee Douglas n'est pas encore un membre à part entière de la formation de Liverpool, elle le deviendra sur le disque suivant, Hindsight. Conscients de la valeur ajoutée de ses capacités vocales, les frères Cavanagh feront de Lee une alliée de choix dans leurs nouvelles ambitions artistiques. Progressivement, elle deviendra l'un des piliers du nouvel Anathema des années 2010.

Musiciens


Vincent Cavanagh : chant, guitare
Danny Cavanagh : guitares, claviers, chant
Jamie Cavanagh : basse, programmation
Les Smith : programmation, claviers
John Douglas : batterie

Lee Douglas : chant
Anna Livingstone : voix

Titres


01. Harmonium
02. Balance
03. Closer
04. Are You There
05. Childhood Dream
06. Pulled Under At 2000 Metres A Second
07. A Natural Disaster
08. Flying
09. Electricity
10. Violence      

mercredi 17 février 2016

Íon - Madre, Protégenos (2006)

Ion  Madre Protégenos Duncan Patterson
Íon - Madre, Protégenos (2006)
Íon ("pur" en gaélique) est un projet musical de Duncan Patterson dont le premier album intitulé Madre, Protégenos est sorti en 2006, sur le label portugais spécialisé dans le gothique néo-classique, Equilibrium Music

A ne pas confondre donc avec Iona, même si les univers musicaux des deux entités ne sont pas si éloignés. En effet, dans sa recherche de pureté, des voix féminines notamment, alliant sons modernes et retour aux racines ancestrales, Íon se situe à mi-chemin entre Iona, Loreena McKennitt, Dead Can Dance et Lisa Gerrard en solo. 

Originaire de Liverpool, Duncan Patterson est désormais basé en Irlande. Toutefois, il ne puise pas toute son inspiration dans le seul folklore de ce pays pourtant si riche dans ce domaine. Il s'ouvre au monde entier en faisant appel à des musiciens des quatre coins du globe et en impliquant des chanteuses aux voix fascinantes. Emily Saen vit en Russie, Valentina Buroni vient d'Italie, Teresa Christodoulou est grecque et Marcela Bovio de Stream Of Passion habite le Mexique.   

Íon est le prolongement des expériences musicales de Duncan commencées auparavant au sein d'Anathema, entre 1991 et 1998, puis poursuivies avec Antimatter qu'il a fondé avec Mick Moss en 1998 et quitté en 2005. Désormais, le superflu est banni, les instruments acoustiques privilégiés, et l'émotion pure teintée de mélancolie mise au centre de cette œuvre déroutante par tant de beauté. 

Ce voyage vers un Ailleurs fascinant dure une petite quarantaine de minutes. C'est à la fois peu et beaucoup étant donnée son intensité. Il n'est pas sans rappeler celui proposer par Riccardo Prencipe et son Corde Oblique marqué également par l'intervention de magnifiques voix angéliques. D'ailleurs, Duncan participera en 2011 à son album A Hail Of Bitter Almonds aux côtés d'autres artistes internationaux. 

Musiciens


Duncan Patterson : guitares, basse, claviers, autoharpe, percussions, chant

Emily A. Saen : chant
Valentina Buroni : chant
Teresa Christodoulou : chant, percussions
Marcela Bovio : chant

Mark Kelson : chant
Gustavo Roberto Mateo : chant
Emily Bly : flûte, clarinette
Shane Wearen : mandoline, alto
Áine O'Neill : harpe
Antonis Konstantelos : guitare classique
Vangelis Yalamas : percussions
Keith Horan : percussions
Michael Cronin : batterie

Titres


01. Madre, Protégenos
02. O Effeito Do Verão
03. Learpholl
04. Anathema Maranatha
05. Believe
06. Ultreia
07. Goodbye Johnny Dear
08. Fé, Esperanza, Amor
09. Beyond The Morning

mardi 16 février 2016

Stream Of Passion - Live In The Real World (2006)

Stream Of Passion featuring Ayreon Live In The Real World
Stream Of Passion -
 Live In The Real World (2006)
Vous souhaitez découvrir Ayreon en concert ? Écoutez Live On Earth de Star One ou ce Live In The Real World de Stream Of Passion. Ces projets annexes sont les seuls moyens d'y parvenir, Arjen Lucassen n'ayant, pour l'instant, jamais sorti d'album live sous le seul nom d'Ayreon. 

Grandement satisfait de la participation de Marcela Bovio à The Human Equation, Arjen lui propose de poursuivre leur collaboration sur un nouveau projet. Tous deux mettent sur pied Stream Of Passion et travaillent ensemble sur un album malgré la distance qui les sépare. Arjen vit aux Pays-Bas, Marcela au Mexique. Mais, à l'heure d'Internet, l'éloignement n'est plus un obstacle. 

En 2005, ils sortent Embrace The Storm, un album de metal symphonique aux influences gothiques qui donne lieu à une tournée dont est issu, l'année suivante, Live In The Real World. Huit titres de ce premier opus ont été retenus, dont l'unique single Out In The Real World. C'est d'ailleurs lui qui a inspiré le nom donné à ce live. Si, sur la pochette, il est bien précisé Stream Of Passion featuring Ayreon, Lucassen et ses amis se sont amusés à glisser un morceau de Star One, l'entraînant Songs Of The Ocean au refrain imparable, enchaîné à Deceiver, et la reprise When The Levee Breaks rendue célèbre pas Led Zeppelin.

L'intérêt de ce double album réside également dans l'interprétation de pas moins de huit titres du répertoire d'Ayreon. Bien évidemment, The Human Equation est à l'honneur avec Day One: Vigil, Day Three: Pain et Day Eleven: Love sur lequel on pouvait entendre à l'origine Heather Findlay de Mostly Autumn. Ce titre clôt merveilleusement le set et voit Marcela partir dans des envolées vocales impressionnantes qui ne sont pas sans rappeler celles d'Anneke van Giersbergen. Il est vrai que les tessitures des deux chanteuses sont très proches.     

Les premières productions d'Ayreon ne sont pas en reste puisque de The Final Experiment ont été joués Waracle et The Charm Of The Seer, d'Actual Fantasy, Computer Eyes. Valley Of The Queens d'Into The Electric Castle est interprété dans une version bien plus dynamique sur laquelle la guitare électrique remplace intelligemment la flûte. Sur The Castle Hall du même album, Damian Wilson apparaît en guest avec sa voix si chaleureuse que l'on retrouve sur le titre suivant, Into The Flight Hole de Flight Of The Migrator.

Accompagnée de son violon, Marcela chante en anglais, à l'exception de quelques passages et du bien nommé Nostalgia interprété délicatement dans sa langue natale, l'espagnol. Elle est soutenue aux chœurs pas sa sœur Diana et quelques vocaux sont exécutés par Lucassen qui joue également de la guitare. Une seconde guitariste fait partie du groupe, l'Américaine Lori Linstruth qui n'est autres que la compagne d'Arjen. Marcela a amené avec elle du Mexique le claviériste de son groupe Elfonía, Alejandro Millán. La rythmique, composée du bassiste Johan van Stratum et du batteur Davy Mickers, est, quant à elle, 100% néerlandaise. 

Après ce Live In The Real World, Stream Of Passion va poursuivre sa carrière et se faire progressivement une place. Toutefois, Arjen, Lori et Alejandro ne poursuivront pas l'aventure au-delà. Davy quittera à son tour le navire en 2009. Seuls Marcela et Johan maintiendront le cap. 

Musiciens


Marcela Bovio : chant, violon
Alejandro Millán : claviers
Lori Linstruth : guitare
Arjen Lucassen : chant
Johan van Stratum : basse
Davy Mickers : batterie

Diana Bovio : chœurs
Damian Wilson : chant

Titres


1.01. Intro
1.02. Spellbound
1.03. Passion
1.04. Waracle
1.05. Wherever You Are
1.06. Computer Eyes
1.07. Calliopeia
1.08. Valley Of The Queens
1.09. Haunted
1.10. The Charm Of The Seer
1.11. Deceiver / Songs Of The Oceans

2.01. Day One: Vigil
2.02. Day Three: Pain
2.03. Nostalgia
2.04. Out In The Real World
2.05. The Castle Hall
2.06. Into The Black Hole
2.07. When The Levee Breaks
2.08. Day Eleven: Love