vendredi 2 juillet 2021

Syrinx Call - Mirrorneuron (2021)

Syrinx Call Mirror Neuron
Syrinx Call - Mirrorneuron (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Et si les robots développaient un jour une forme d'empathie ? Cette hypothèse est le point de départ du nouvel album de Syrinx Call. Projet conçu autour du joueur de flûte Volker Kuinke, ancien collaborateur d'Eloy, Syrinx Call compte désormais quatre membres permanents, Volker lui-même, son épouse Doris Packbiers qui a imaginé cette histoire futuriste, le producteur Jens Lueck, et sa compagne, la divine Isgaard. Après Wind In The Woods en 2015, puis The Moon On A Stick en 2018, Mirrorneuron est leur premier album concept. D'après les chercheurs en neurosciences cognitives, les neurones miroirs jouent un rôle primordial dans l'apprentissage par imitation, mais aussi dans les processus affectifs, tels que l'empathie. D'emblée, le contraste est saisissant entre cette thématique construite autour de l'intelligence artificielle, dont l'héroïne principale se trouve être un robot appelé Kai, et l'utilisation centrale des flûtes de Volker, instrument millénaire inventé, selon la légende, au temps de la mythologie grecque, par la nymphe Syrinx. Entre prog-folk et prog symphonique, Syrinx Call donne vie à une musique riche et dense, empreinte d'émotion. Déjà remarqué sur son projet solo Single Celled Organism, le chant de Jens Lueck a gagné en profondeur, donnant les mêmes frissons que Roger Waters au sommet de sa forme, comme en témoigne One Step Beyond, pont direct avec The Wall. Si l'ombre d'Edda dell'Orso plane sur Big Data, Isgaard et Doris subliment à elles deux le poignant The Arctic Will Die pleuré par Jens. Soutenu par la présence bienveillante du musicien grec Babis Nikou du projet gothique Angel's Arcana, de membres d'Eloy (Frank Bornemann, Klaus-Peter Matziol, Hannes Arkona), ou d'anciens compagnons de route de Sylvan (Jan Petersen, Katja Flintsch, Annika Stolze), on ne peut qu'être subjugué par ce magnifique opus, se savourant comme on lit un bon roman. 

Musiciens

Volker Kuinke: flûtes, chant
Jens Lueck : claviers, batterie, percussions, chant
Isgaard : chant
Doris Packbiers : chant

Frank Bornemann : guitares
Jürgen Osuchowski : guitares
Jan Petersen : guitares
Hannes Arkona : guitares, claviers
Babis Nikou : guitares, luth 
Klaus-Peter Matziol : basse
Georg Kresimon : basse
Katja Flintsch : violon, alto
Annika Stolze : violoncelle

Titres

01. Bit by Bit
02. Deceptive Illusion
03. The Arctic Will Die
04. Breakdown
05. Perfect Shine
06. Merging Influences
07. Big Data 
08. Weird Resonance
09. One Step Beyond
10. Mirror Neuron
11. I’m Gonna Buy Some Flowers
12. Sweetness
13. The Silence
14. Silence Echoes 

Vidéos

Mirrorneuron : lien vidéo ici

jeudi 1 juillet 2021

Joan Baez - Recently (1987)

Joan Baez Recently
Joan Baez - Recently (1987)

Pourquoi écouter ce disque ?

Premier album de Joan Baez à sortir dans les années 80, le précédent, Honest Lullaby remontant à 1979, Recently démontre que la Pasionaria des causes justes a encore des choses à dire, de nouvelles causes à défendre. Comme elle l'avait fait dans les années 60, elle s'est emparée de récentes chansons engagées pour en livrer des versions toutes personnelles, ne perdant en rien de leur intensité, ni de leur message. Trois personnages sont ainsi mis en lumière. Steve Biko militant anti-apartheid sud-africain, éliminé en 1977, célébré à travers l'hymne de Peter Gabriel, Biko. Nelson Mandela, alors emprisonné, pour lequel Johnny Clegg et son groupe Savuka chantent Asimbonanga ("nous ne l'avons pas vu" en zoulou). Martin Luther King à qui U2 a rendu hommage avec MLK, sur leur album The Unforgettable Fire. Militante antimilitariste depuis toujours, Joan ne pouvait pas passer à côté du sublime Brothers In Arms de Dire Straits. Sa voix, d'une pureté incroyable, transcende littéralement ce titre. Ne cherchant surtout pas à remplacer la guitare inimitable de Knopfler, elle en fait une des meilleures, si ce n'est la meilleure, reprise de ce morceau emblématique. A côté, les autres titres paraissent plus anecdotiques. Deux sont des compositions personnelles, dont la chanson-titre sur laquelle elle règle ses comptes avec son ancien mari. James & The Gang se laisse savourer rien que pour sa voix. Deux autres sont des reprises de standards américains. Popularisé dans les années 60, The Moon Is A Harsh Mistress de Jimmy Webb a été interprété par Glen Campbell, Judy Collins, Linda Ronstadt et Joe Cocker. De son côté, Do Right Woman, Do Right Man est un classique du répertoire de la grande Aretha Franklin, la Reine de la soul. Pour finir, Let Us Break Bread Together/Freedom sont deux airs traditionnels, également engagés. Mais c'est avant tout sur scène que Joan s'est battue pour des causes humanitaires dans les années 80. En 1985, elle a participé au Live Aid, puis, l'année suivante, entourée de Sting, Peter Gabriel, U2 ou encore Lou Reed, elle a rejoint la tournée A Conspiracy Of Hope au profit d'Amnesty International. En studio ou loin des studios, l'infatigable Joan Baez n'oublie jamais sa raison d'être.   

Musiciens

Joan Baez : chant, guitare

Fred Tackett : guitare
Paul Jackson Jr. : guitare
Caleb Quaye : guitare
Laythan Armor : claviers
John Hobbs : claviers
Cesar Cancino : claviers
Tony Wilkins : orgue
Abraham Laboriel : basse, guitarrón
John Robinson : batterie, percussions
Alex Acuña: batterie, percussions
Beau Williams : chœurs
The Cabar Feidh Pipe : cornemuses

Titres

01. Brothers In Arms
02. Recently
03. Asimbonanga
04. The Moon Is A Harsh Mistress
05. James And The Gang
06. Let Us Break Bread Together / Freedom
07. MLK
08. Do Right Woman, Do Right Man
09. Biko

Vidéos

Brothers In Arms : lien vidéo ici

dimanche 27 juin 2021

Bridget St. John - Thank You For… (1972)

Bridget St John Thank You For
Bridget St. John - Thank You For… (1972)

Pourquoi écouter ce disque ?

Thank You For…, troisième et dernier album de la chanteuse folk britannique Bridget St. John à paraître sur le label Dandelion de l'animateur radio John Peel. Faute de succès commercial, il fermera définitivement ses portes à la fin de l'année 1972, après trois ans d'existence. Il n'empêche, John Peel demeurera à tout jamais un des plus grands découvreurs de talents de la scène pop-rock britannique. A mi-chemin entre Nico et Sandy Denny, et souvent comparée à Nick Drake, Bridget propose une collection de onze chansons mélancoliques centrée sur l'amour. Elle alterne compositions personnelles (dont le single Nice), chanson folk (Lazarus, dans une très belle version), reprises de standards américains (Love Minus Zero, No Limit de Dylan, et Every Day de Buddy Holly), et chante une composition de son mari d'alors, Nigel Beresford, le poignant Goodbaby Goodbye sur lequel elle est simplement accompagnée au piano par Ian Whiteman. John Martyn, Rick Sanders (futur Fairport Convention), Rick Kemp (Steeleye Span), Dave Mattacks (Fairport Convention), Gordon Huntley (Shelagh McDonald, Elton John, Matthews Southern Comfort), Pip Pyle (Gong) ou encore Tim Renwick (futur accompagnateur de Pink Floyd) sont quelques-uns des musiciens invités à jouer lors des sessions d'enregistrements, souvent spontanées. En partie oubliée du grand public aujourd'hui, Bridget suscite toujours un vif intérêt chez les amateurs de ces trésors du passé avec lesquels il n'est jamais trop tard de faire connaissance. Fly high, it's just a nice happy day every day. So, thank you for… your music Bridget. 

Musiciens

Bridget St. John : chant, guitares

John Martyn : guitares
Rick Sanders : guitares
Tim Renwick : guitares
Gordon Huntley : pedal steel guitar
Ian Whiteman : piano
Andy Roberts : claviers
Rick Kemp : basse
Bruce Thomas : basse
Dave Mattacks : batterie
Pip Pyle : batterie
Willie John Wilson : batterie

Titres

01. Nice
02. Thank You For…
03. Lazarus
04. Goodbaby Goodbye
05. Love Minus Zero, No Limit
06. Silver Coin
07. Happy Day
08. Fly High
09. To Leave Your Cover
10. Every Day
11. A Song Is As Long As It Wants To Go On

Vidéos

Fly High : lien vidéo ici

Goodbaby Goodbye : lien vidéo ici

Happy Day : lien vidéo ici

vendredi 25 juin 2021

La Tulipe Noire - Matricide (2013)

La Tulipe Noire Matricide
La Tulipe Noire - Matricide (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Matricide, c'est le meurtre programmé de notre planète Terre, considérée comme une être vivant à part entière par les Grecs anciens. Si, lors de leur dernier album, Nostimon Hemar en 2006, La Tulipe Noire s'inspirait du riche passé de la civilisation grecque antique, nos amis hellènes reviennent avec ce Matricide futuriste, plein de désespoir. Six années interminables ont été nécessaire pour le concevoir, au cours desquelles, on s'en souvient, leur pays a été laminé par la crise économique. Première conséquence de celle-ci, le groupe a explosé, laissant seuls les deux membres fondateurs, la claviériste Alix et Hyde, passé lui aussi aux claviers. Il a cédé son poste de bassiste à une nouvelle recrue Gavin Scott. Le batteur Michael Osborne, la guitariste Marios Mourmouras et la chanteuse Julie Massie ont également été engagés. Véritable révélation, le chant expressif de Julie, professeure de chant et coach vocal, nous rappelle celui de Tracy Hitchings (Landmarq) ou d'Agnieszka Swita (Caamora, Illuminae). Conçu comme un concept album (mais aussi comme un cri d'alarme), Matricide relate l'exploration de notre planète dans un futur proche, où toute vie a disparue, par une équipe expéditionnaire extra-terrestre menée par un certain Mnemon. Lors de ses recherches, il découvre l'incroyable, l'humanité a provoqué sa propre perte à travers la pollution, les guerres et toutes ses actions néfastes. Album sombre, pessimiste mais aussi fataliste avec une pointe de réalisme, Matricide pose les bases d'une réflexion sur l'avenir de tous. Il sera le dernier de La Tulipe Noire, le groupe annonçant sa séparation définitive en octobre 2017. 

Musiciens

Julie Massino : chant
Alix : claviers
Hyde : claviers
Marios Mourmouras : guitares
Gavin Scott : basse
Michael Osborn : batterie

Titres

01. A Letter From Patmos 
02. The Death Chamber
03. In God We Trust?
04. Midas Touch
05. Post Scriptum I
06. Sinking Sun
07. Radio Days
08. Nemesis
09. Poseidon's Wrath 
10. Post Scriptum II
11. No Ark 
12. Funeral Pyre
13. Epimythion

Vidéos

The Death Chamber : lien vidéo ici

Funeral Pyre : lien vidéo ici

dimanche 20 juin 2021

Lia Hide - Home (2013)

Lia Hide Home
Lia Hide - Home (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Jeune artiste grecque et espoir d'une nouvelle génération, Lia Hide s'est d'abord illustrée sur la scène electro, notamment avec A Dog Named Rodriguez (Everyday Is A Brand New Day, 2007). En 2013, elle présente son premier projet solo, Home. Elle y dévoile son univers, sombre, lugubre et poétique, où la plume d'Amélie Nothomb aurait rencontré une voix pleine de passion, dans le sillage de Björk, Eivør ou Beth Gibbons. Construit comme un concept-album, Home raconte à travers ses douze titres les meurtres d'une certaine Sue, sorte d'alter ego de la chanteuse, assassinant tous ceux qui lui ont fait du tort. C'est donc avec un malin plaisir que Lia nous entraîne avec elle dans son monde torturé, parfois naïf, mais vibrant, évoquant une certaine Kate Bush. A l'exception de Sunday Mornings, elle a signé seule chaque morceau, succession de mini-histoires dont les points culminants sont Burn The Witch!, Sue et Dad. Dès l'ouverture, A Song For A Funeral et son orgue d'église, le décor est planté. Il va y avoir du sang et des larmes. Mais c'est avant tout sur scène où elle a croisé Tricky et Anneke van Giersbergen, que Lia prend son entière dimension de performeuse. Bien qu'excellent, Home n'est qu'un aperçu de ce dont elle est capable. A bon entendeur… 

Musiciens

Lia Hide : chant, claviers, basse

Fotis Karaoglanis : guitare
Dimitris Rouhitsas : guitare
Michalis Kavadias : guitare
Rasos Rossopoulos : guitare
Yotis Kiourtzoglou : basse
Pantelis Skepasthianos : basse
Ellie Dadira : basse
George Rados : batterie, percussions
Socrates Gianniaris : percussions
Marinos Galatsinos : clarinette, saxophone, flûte

Titres

01. A Song For A Funeral 
02. Sunday Mornings
03. Like A Lie
04. Walk Away
05. About Last Night 
06. Burn The Witch
07. Northern Lights 
08. Blue Boy 
09. Sue 
10. Grow Older
11. Sunburns 
12. Dad
13. Outro

Vidéos


Northern Lights : lien vidéo ici

Burn The Witch : lien vidéo ici

vendredi 18 juin 2021

Ciccada - Harvest (2021)

Ciccada Harvest
Ciccada - Harvest (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Un nouvel album de Ciccada, c'est aussi plaisant que retrouver une bande de vieux copains que l'on n'a pas vu depuis des lustres. Formé en 2005 à Athènes, ce groupe atypique dans le paysage musical grec, se manifeste par intervalles réguliers tous les cinq ans. A Child In The Mirror, leur premier album, est paru en 2010, suivi de The Finest Of Miracles en 2015, et ce Harvest passionnant, que dis-je, somptueux, en 2021. Le quatuor Evangelia Kozoni (chant) / Yorgos Mouhos (guitares, chant) / Nicolas Nikolopoulos (instruments à vent, claviers, percussions, chœurs) / Yiannis Iliakis (batterie, percussions, chœurs) s'est étoffé suite à l'arrivée de Dimi Spela au chant (membre de Λunatics, tribute band grec de Pink Floyd), de Marietta Tsakmakli, joueuse de saxophones, et d'Aggelos Malisovas à la basse. Toujours bercée par les géants des années 70, tant du côté prog (Renaissance, Gentle Giant, Gryphon, Jethro Tull, Pink Floyd) que folk (Pentangle, Fairport Convention, Steeleye Span, Trees), leur musique pastorale aux saveurs méditerranéennes mêle adroitement influences rock, folk, jazz et classique. L'instrumental d'ouverture, Eniania, du nom de cette région de la Grèce antique située au centre de la Grèce actuelle, célèbre la terre de leurs illustres ancêtres et ses légendes. The Old Man And The Butterfly nous tient en haleine tout au long, jusqu'à son final explosif complètement inattendu. Si la flûte omniprésente évoque Jethro Tull, la guitare en introduction de No Man's Land laisse penser à Pink Floyd, tandis que le chant féminin rappelle la regrettée Judy Dyble. Impossible de ne pas évoquer le titre final, Queen Of Wishes, empreint de fantastique du haut de ses douze minutes. Ciccada signe avec ce Harvest un album remarquable, dont il serait dommage de passer à côté. A dans cinq ans pour suite toute aussi mémorable !

Musiciens

Dimi Spela : chant
Evangelia Kozoni : chant
Yorgos Mouhos : guitares, chant
Marietta Tsakmakli : saxophones, chœurs
Nicolas Nikolopoulos : flûtes, clarinette, saxophones, claviers, glockenspiel, chœurs 
Aggelos Malisovas : basse
Yiannis Iliakis : batterie, percussions, chœurs

Titres

01. Eniania (Keepers Of The Midnight Harvest)
02. Open Wings
03. The Old Man And The Butterfly
04. No Man's Land
05. Who's To Decide?
06. Queen Of Wishes 

Vidéos

Trailer : lien vidéo ici

dimanche 13 juin 2021

The Chieftains - Tears Of Stone (1999)

The Chieftains Tears Of Stone
The Chieftains - Tears Of Stone (1999)

Pourquoi écouter ce disque ?

The Chieftains sont une véritable institution en Irlande. Fondé en 1962 par l'infatigable Paddy Moloney, ils sont devenus, au fil du temps, les meilleurs ambassadeurs de la musique folk irlandaise. Après trois ans de travail, ils proposent en 1999 ce Tears Of Stone, un des albums les plus originaux de leur longue carrière. Ce disque a été pensé et enregistré uniquement avec des voix féminines. Paddy et ses musiciens ont convié non seulement des artistes de leur île (The Corrs, Sinéad O'Connor, Brenda Fricker, Anúna, Máire Breatnach), mais aussi d'autres cultures, en provenance des États-Unis (Bonnie Raitt, Joni Mitchell, Natalie Merchant, Mary Chapin Carpenter, Joan Osborne, Eileen Ivers), du Canada (The Rankins, Loreena McKennitt, Diana Krall, Natalie MacMaster), de la Norvège (Sissel, Annbjørg Lien) et du Japon (Akiko Yano). Le risque d'une telle présence de personnalités d'horizons divers était de partir dans tous les sens, que l'ensemble manque de cohésion. En fait, il n'en est rien, bien au contraire. Il ressort de ce disque une unité profonde, chacune des artistes livrant une version mémorable d'airs traditionnels celtiques. Seules Joni Mitchell et Akiko Yano sont venues avec leur propre composition. Joni revisite le poignant The Magdalene Laundries extrait de son album Turbulent Indigo. Cette chanson évoque le sort tragique de ces jeunes filles abandonnées dans les couvents irlandais, exploitées et souvent maltraitées par les religieuses (voir à ce propos l'excellent film Philomena de Stephen Frears avec Judi Dench). Akiko apporte avec son Sake In The Jar une touche d'orientalisme bienvenue. Mention particulière à Bonnie Raitt et Sissel qui ont dû apprendre quelques notions de gaélique, à Loreena McKennit pour sa magnifique prestation a cappella, et à Sinéad O'Connor au chant profond toujours aussi habité. Petit bijou des temps celtes, Tears Of Stone trouvera sa place sans difficulté auprès d'un autre joyau, le tout aussi envoutant Excalibur: The Ladies Of The Lake d'Alan Simon.

Musiciens

Paddy Moloney : uilleann pipes, tin whistle
Derek Bell : harpe, tiompan, claviers
Martin Fay : violon
Sean Keane : violon
Kevin Conneff : bodhran
Matt Molloy : flûte

Natalie Merchant : chant
Cookie Rankin : chant
Raylene Rankin : chant
Heather Rankin : chant
Sinéad O'Connor : chant
Joan Osborne : chant
Mary Chapin Carpenter : chant
Diana Krall : chant
Sissel : chant
Joni Mitchell : chant, guitare
Bonnie Raitt : chant, dobro
Andrea Corr : chant, tin whistle
Caroline Corr : chant, bodhran
Sharon Corr : chant, violon
Loreena McKennitt : chant, harpe
Akiko Yano : chant, piano
Erik Della Penna : guitare
Jimmy Rankin : guitare
Arty McGlynn : guitare
Russell Malone : guitare
William Wittman : guitare
Zan McLeod : guitare
Patrick Fitzpatrick : claviers
Rob Hyman : claviers
Tracy Dares : piano
John Morris Rankin : piano
Matt Rollings : piano
Hutel Hutchinson : basse
James Blenner-Hassett : contrebasse
Malachy Robinson : contrebasse
Mairtin O'Connor : accordéon
Noel Bridgeman : percussions
Chito Kawachi : percussions
Cuco Castellanos : hand claps
Kwe Yao Agyapon : djembé
Una Ni Chanainn : violoncelle
Natalie MacMaster : violon
Eileen Ivers : violon
Máire Breatnach : violon
Annbjørg Lien : violon
Brenda Fricker : voix
Anúna : chœur
The Streaming Orphan : chœur
Bishop Nathaniel Townsley Jr. & Gospel Jubilee Choir : chœur

Titres

01. Never Give All The Heart
02. A Stór Mo Chroí
03. The Lowlands Of Holland
04. The Magdalene Laundries
05. Jimmy Mó Mhíle Stór
06. I Know My Love
07. Factory Girl
08. Deserted Soldier
09. Ye Rambling Boys Of Pleasure
10. Sake In The Jar
11. Raglan Road
12. Siúil A Rún
13. The Fiddling Ladies
14. Danny Boy

Vidéos

The Magdalene Laundries : lien vidéo ici

Factory Girl : lien vidéo ici

Sake In The Jar : lien vidéo ici

vendredi 11 juin 2021

Cocteau Twins - Victorialand (1986)

Cocteau Twins Victorialand
Cocteau Twins - Victorialand (1986)

Pourquoi écouter ce disque ?

Plus que ses prédécesseurs, ce quatrième album des Cocteau Twins marque la naissance du courant musical appelé "heavenly voices" où s'entrelacent musique atmosphérique et voix féminine éthérée. Enregistré sous la forme d'un duo, Simon Raymonde s'étant absenté pour cause de collaboration au deuxième opus de This Mortal Coil, Victorialand surprend par son absence de basse et de boîte à rythme. Robin Guthrie a privilégié la guitare acoustique adaptée au son Cocteau, quelques nappes synthétiques, et la voix inimitable, quasi-magique d'Elizabeth Fraser. Seul un saxophone joué par Richard Thomas de Dif Juz fait une courte apparition sur le morceau d'ouverture, le poétique Lazy Calm. Il joue aussi du tabla, percussion indienne, sur Feet-Like Fins, autre moment féérique. Tout est douceur et beauté dans cette invitation au voyage vers un monde inconnu, inspiré de la Terre Victoria, portion du continent Antarctique et voisine de la terre Adélie. Le groupe signe quelques-uns des titres les plus emblématiques de sa carrière, du déjà cité Lazy Calm, au mystérieux Throughout The Dark Months Of April And May, suivi du cotonneux Whales Tails, jusqu'au morceau final, le sublime The Thinner The Air aux accents dramatiques. On ne le dira jamais assez, mais la voix d'Elizabeth Fraser, d'une pureté incroyable, semble s'être échappée du Paradis afin de nous faire toucher du doigt à nous, simples mortels, la somptuosité absolue du Sacré. Sans surprise, Victorialand, du haut de ses trente-deux minutes et cinquante-cinq secondes, se classe dans le top quatre de Robin Guthrie, aux côtés d'Head Over Heels, d'Heaven Or Las Vegas et de Milk & Kisses

Musiciens

Elizabeth Fraser : chant
Robin Guthrie : guitares

Richard Thomas : saxophone, tabla

Titres

01. Lazy Calm
02. Fluffy Tufts
03. Throughout The Dark Months Of April And May
04. Whales Tails
05. Oomingmak
06. Little Spacey
07. Feet-Like Fins
08. How To Bring A Blush To The Snow
09. The Thinner The Air

Vidéos

Lazy Calm : lien vidéo ici

The Thinner The Air : lien vidéo ici

jeudi 10 juin 2021

Illuminae - Dark Horizons (2021)

Illuminae Dark Horizons
Illuminae - Dark Horizons (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Depuis 2010, tout ce que touche Ian Jones se transforme en or, que ce soit la résurrection de Karnataka, la finalisation de Chasing The Monsoon après plus de dix ans d'attente, ou ce nouveau projet Illuminae. Il a aussi contribué à révéler quelques-unes des plus belles voix féminines de la planète prog de ces dernières décennies : Rachel Jones (devenue Cohen), Anne-Marie Helder, Lisa Fury, Hayley Griffiths, et maintenant Agnieszka Swita. En fait, cette dernière n'est pas vraiment une inconnue. Elle a incarné l'inoubliable reine Ayesha dans l'opéra-rock She, signé Clive Nolan. Elle a aussi été Amelia Darvas pour Alchemy (2013) du même Nolan, et a sorti un album sous son seul nom, en 2014, le somptueux Sleepless. Agnieszka et Ian se connaissent depuis longtemps et projetaient de travailler ensemble sans jamais trouver le temps. L'éclatement inopiné de Karnataka en 2017 a rendu ce nouveau projet possible. Lullaby qui raconte comment les rêves peuvent nous transporter d'un endroit à l'autre, a été la toute première chanson enregistrée par le duo. En fait, le duo n'en est pas vraiment un puisque plusieurs invités prestigieux ont été conviés : Steve Hackett (Genesis) sur le titre d'ouverture, le monumental The Lightouse aux réminiscences floydiennes époque The Division Bell avec ses cloches lointaines en introduction, Luke Machin (Maschine, Kiama, Karnataka) aux guitares (très "gilmouriennes" sur le titre final Dark Horizons), Craig Blundell (Pendragon, Steven Wilson) à la batterie, Gonzalo Carrera (Landmarq, Karnataka) aux claviers, le grand Troy Donockley (Iona, Nightwish) et son inimitable touche celtique, ainsi que John Helliwell, l'inoubliable saxophoniste de Supertramp. Grande prêtresse dans cette cathédrale de sons, Agnieszka fait des miracles sur chacun des dix titres, révélant, à qui en douterait encore, ses talents d'immense chanteuse. D'après la rumeur, une suite à ce passionnant Dark Horizons serait en préparation. Longue vie à Illuminae !

Musiciens

Agnieszka Swita : chant
Ian Jones : basse, claviers, guitare acoustique, programmation, arrangement des cordes

Luke Machin : guitares
Steve Hackett : guitares
Gonzalo Carrera : piano
Craig Blundell : batterie
John Helliwel : saxophone, clarinette
Troy Donockley : uilleann pipes, low whistle

Titres

01. The Lighthouse 
02. Blood On Your Hands
03. Edge Of Darkness
04. Lullaby
05. Twice
06. Heretics & Prophecy
07. Sanctuary
08. Black Angel
09. Sign Of Infinity
10. Dark Horizons

Vidéo

Blood On Your Hands : lien vidéo ici

dimanche 6 juin 2021

The Hayley Griffiths Band - Live At T'Blok (2021)

Hayley Griffiths Live
The Hayley Griffiths Band - Live At T'Blok (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Depuis son départ (forcé) de Karnataka fin 2017, Hayley Griffiths n'a pas chômé. Elle a sorti deux singles (Aurora et Haunted), collaboré avec Touchstone, participé au projet Zio (album Flower Torania), mis au monde un magnifique bébé et continué la scène jusqu'à 2020, année de tous les dangers. Enregistré le 27 octobre 2019 au T'Block, dans la ville de Nieuwerkerk aux Pays-Bas, Live At T'Blok démontre que la chanteuse n'a rien perdu de sa fulgurance. Entourée de deux anciens membres de Karnataka, son compagnon Jimmy Pallagrosi à la batterie et le claviériste Çağri Tozluoğlu, auxquels s'ajoutent le guitariste Mathieu Spaeter (ex-Franck Carducci Band et Drifting Sun) ainsi que Jordan Brown à la basse et au vocaux, Hayley livre une prestation énergique sans faille. Tenant son public du début à la fin, elle propose quatre titres de ses années Karnataka (album Secrets Of Angels), les flamboyant Because Of You, Fairytale Lies, Poison Ivy et Borderline, trois de son premier album solo Silver Screen sorti en 2010, Separated By Glass, Mechanical Lies à  l'intro puissante évoquant le Don't You (Forget About Me) de Simple Minds, et Vanished, tous revisités dans des versions intenses et électrifiées, ses deux singles post-Karnataka, Aurora et Haunted qui ouvre le set, deux reprises, une de Queen, Only The Good Die Young composée par Bryan May suite à la disparition de Freddy Mercury, et Speechless, interprété à l'origine par Naomi Scott pour le dessin animé de Disney, Aladdin, revue ici en mode Evanescence, ainsi qu'un inédit à tomber, Last Goodbye, qui a tout pour devenir un classique et serait idéal pour terminer ses concerts à l'avenir. Portée par une rythmique d'enfer (le jeu de Pallagrosi est juste époustouflant), un guitariste à la puissance de feu hallucinante et un claviériste solaire, Hayley brille de mille feux. On en redemande !

Musiciens

Hayley Griffiths : chant
Mathieu Spaeter : guitare
Çağri Tozluoğlu : claviers
Jordan Brown : basse, chant
Jimmy Pallagrosi : batterie

Titres

01. Haunted
02. Because of You
03. Aurora
04. Last Goodbye
05. Speechless
06. Separated by Glass
07. Fairytale Lies
08. Mechanical Lives
09. Only The Good Die Young
10. Vanished
11. Poison Ivy
12. Borderline

Vidéos

Last Goodbye : lien vidéo ici

Mechanical Lives : lien vidéo ici