dimanche 1 janvier 2017

Daemonia Nymphe - Daemonia Nymphe (2002)

Daemonia Nymphe 2002
Daemonia Nymphe - Daemonia
Nymphe (2002)
Difficile de classer la musique du duo grec Daemonia Nymphe. Fondé en 1994 par Spyros Giasafakis et Evi Stergiou, deux anciens étudiants à l'École des beaux-arts de Thessalonique, le groupe sort un premier album éponyme sur le label français Prikosnovénie en 2002. C'est le troisième de leur discographie. 

Pour faire simple, on peut les situer dans la même famille que Dead Can Dance, Loreena McKennitt ou Louisa John-Krol avec laquelle ils collaboreront. Tous ces artistes ont en commun d'explorer les musiques ancestrales en leur donnant ensuite une certaine modernité. Fidèles à leurs origines, Spyros et Evi ont naturellement choisi de se tourner vers le riche passé de leur pays. 

Ainsi, ils font revivre les mythes et mystères de la Grèce antique à travers leurs louanges méditatives en l'honneur de divinités et créatures fantastiques aujourd'hui disparues. Hadès (Hades), Dionysos (Hymn To Bacchus), Pan (Invoking Pan), satyres (Dance Of The Satyrs) et autres nymphes (Nymphs Of The Seagod Nereus) reviennent parmi nous, l'espace d'un instant, nous offrir une dernière communion. 

Cette magie ne serait possible sans Nicholas Brass spécialisé dans la fabrication d'instruments grecs antiques, qu'ils soient à cordes (lyres, harpes, guitares...), à vent (flûtes, ydraulis, l'ancêtre de l'orgue, clairons...) ou à percussions (tambourins, cymbales, sistres...). Daemonia Nymphe et lui travaillent en étroite collaboration depuis 1999, l'utilisation de ces instruments exclusivement acoustiques donne à la musique toute son authenticité. 

Daemonia Nymphe, l'album, assure un dépaysement garanti baigné de chants féminins célestes. Daemonia Nymphe, le groupe, demeure une des plus belles révélations de Prikosnovénie. 


Musiciens


Spyros Giasafakis : chant, instruments
Evi Stergiou : chant, instruments

Titres


01. Message Horn's Enchanting Echo
02. Ida's Dactyls
03. Summoning Divine Selene
04. Hades
05. Dance Of The Satyrs
06. Korai Rejoicing In Antron
07. Nymphs Of The Seagod Nereus
08. Hymn To Bacchus
09. Invoking Pan

samedi 31 décembre 2016

Divanhana - Zukva (2016)

Divanhana Sevdah Zukva
Divanhana - Zukva (2016)
Le Portugal a son fado, la Roumanie sa doïna, la Grèce son rébetiko, la Bosnie-Herzégovine sa sevdah, autrement dénommée "blues des Balkans". C'est cette musique urbaine mélancolique remontant à l'époque de l'Empire ottoman, que huit jeunes musiciens, tout juste sortis  du Conservatoire de Sarajevo, ont choisi de revisiter, à partir de 2009, sous le nom de Divanhana.

Dans la culture bosnienne, le "divanhana" désigne une pièce spécifique du foyer où l'on se retrouve après le travail pour discuter, boire ensemble ou jouer de la musique. L'ambition de Divanhana est de réenchanter la sevdah en s'inspirant aussi bien des mélodies anciennes que du jazz, de la pop ou de la musique classique contemporaine. Aux côtés des instruments traditionnels que sont le violon, l'accordéon ou la guitare, nos jeunes musiciens n'hésitent pas à utiliser une basse électrique, un violoncelle, toutes sortes de percussions ainsi qu'un piano. Autre signe du changement, le chant, habituellement attribué à un homme, est ici tenu par la délicieuse Leila Ćatić à la voix des plus sensuelles.

Zukva, leur troisième album disponible en 2016, fait suite à Dert (2011) et Bilješke Iz Šestice (2013). Son nom provient d'une variété de pommes cultivée uniquement dans le sud-est de la Bosnie-Hérzegovine, à la frontière avec le Monténégro. L'arbre à la particularité de posséder de solides racines. Il symbolise l'attachement du groupe à ses propres racines nourries d'un riche passé, tant sur le plan historique que culturel. A l'image de ces pommes, Divanhana redistribue aujourd'hui le fruit de cet héritage sous forme de musique aux nouvelles générations.

Et le succès fortement mérité est bien là. En mai 2014, Zvijezda Majka Budaše, veille sevdah remise au goût du jour, est choisie comme hymne officiel de l'équipe nationale de Bosnie-Herzégovine à la Coupe du monde de football au Brésil. Très vite, ce single est devenu un tube dans toute la région. Les musiciens ont même l'honneur d'avoir à leurs côtés dans cette aventure le célèbre trompettiste macédonien Džambo Agušev, véritable légende dans les Balkans, et le guitariste virtuose Emir Hot, auteur de l'ambitieux Sevdah Metal (2008). Rayonnant dans toute l'ancienne Yougoslavie, Divanhana  se risque à intégrer à son répertoire des chansons traditionnelles macédoniennes (Zašto Si Me Majko Rodila) ou croates (Pijanica, Bekrija).

Comme Fairport Convention ou Loreena McKennitt en d'autres temps et autres lieux, Divanhana réinvente de manière intelligente son passé culturel à l'adaptant au monde moderne, sans lui faire perdre pour autant son âme. Ciganka Sam Mala, Emina, Zapjevala Sojka Ptica sont autant de petites perles finement arrangées qui font de Zukva un album surprenant d'un bout à l'autre, au charme balkanique inaltérable.


Musiciens


Leila Ćatić : chant
Neven Tunjić : piano
Nedžad Mušović : accordéon
Azur Imamović basse
Rifet Čamdžić : batterie, percussions
Irfan Tahirović : percussions, cajón

Filip Krumes : violon
Lana Kostić : violoncelle
Meho Radoović : clarinette
Emir Hot : guitare
Daniel Čondrić : guitare
Bojan Dizdarević : guitare
Boško Jović : guitare
Siniša Djurkovic : kontra, prim, chœurs
Ivan Bobinac : bass prim, chœurs
Kenan Glavinić : accordéon
Džambo Agušev : trompette
Koco Agušev : trompette
Sukri Dzevatov : hélicon
Elvijan Demirovski : tenor horn
Duško Topić : chœurs

Titres


01. Oj Safete, Sajo, Sarajlijo
02. Da Sam Ptica
03. Ciganska Sam Mala
04. Zašto Si Me Majko Rodila
05. Otkako Je Banja Luka Postala
06. Emina
07. Sejdefu Majka Budaše
08. Zvijezda Tjera Mjeseca
09. Pijanica, Bekrija
10. Zapjevala Sojka Ptica

vendredi 30 décembre 2016

Loreena McKennitt - Elemental (1985)

Loreena McKennitt Elemental
Loreena McKennitt - Elemental
(1985)
Aussi surprenant que cela puisse paraître, Loreena McKennitt est Canadienne. Certes, elle est issue d'une famille d'origines irlandaise et écossaise, mais c'est bien au pays à la feuille d'érable qu'elle est née et a grandi. Au cours des années 70, elle découvre la musique celtique, notamment à travers le Breton Alan Stivell, et cela devient une passion. En 1985, elle crée Quinlan Road, son propre label basé à Stratford, dans l'Ontario. Elemental est sa toute première production. Fabriqué de manière artisanale, il s'en vendra plus de 100 000 exemplaires.

Sur ce disque, Loreena chante et joue quasiment de tous les instruments : harpe, accordéon et guitare, le tout accompagné de discrètes nappes synthétiques. Pour certains titres, elle a fait appel à de invités. Pat Mullin joue du violoncelle sur Stolen Child, l'instrumental The Lark In The Clear Air et Lullaby. Toujours sur Stolen Child, George Greer le rejoint à la basse. A la guitare et au chant, on retrouve le comédien Cedric Smith sur Carrighfergus et Kellwater. Lullaby voit un autre acteur, le vénérable Douglas Campbell, lire un texte du célèbre poète anglais William Blake. 

Adapter en musique des textes d'auteurs classiques deviendra une marque de fabrique de Loreena. Le poignant Stolen Child en est un autre exemple avec ses paroles signées du grand poète irlandais William Butler Yeats. Autre singularité, son art, comme nul autre, de revisiter des chansons traditionnelles du folklore britannique. Blacksmith en ouverture, le splendide She Moved Through The Fair dans un version a cappella féerique, et Carrighfergus du nom d'une ville d'Irlande du Nord, en sont l'illustration. 

Loreena McKennitt c'est avant tout une Voix, voix authentique au service de sa musique puisant son inspiration dans l'histoire, les mondes celtiques et la nature environnante. Cette nature, on l'entend à travers cet Elemental où gazouillis d'oiseaux, ondoiements de vagues, tintements de cloches et bien d'autres sons ont été échantillonnés et distillés tout au long de ce disque respirant la bonté ainsi qu'une certaine bienveillance accompagnée d'une pointe de mélancolie. 



Musiciens


Loreena McKennitt : chant, harpe, accordéon, claviers

Pat Mullin : violoncele
George Greer : basse
Douglas Campbell : narration
Cedric Smith : chant, guitare

Titres


01. Blacksmith
02. She Moved Through The Fair
03. Stolen Child
04. The Lark In The Clear Air
05. Carrighfergus
06. Kellswater
07. Banks Of Claudy
08. Come By The Hills
09. Lullaby

jeudi 29 décembre 2016

Björk - Homogenic (1997)

Björk Homogenic
Björk - Homogenic (1997)
Homogenic demeure le plus bel album de Björk. Très impliquée dans sa conception, elle a souhaité mettre en avant son identité islandaise, peu présente sur Debut et Post

Bien que chantant en anglais, c'est par la musique qu'elle a cherché à illustrer les particularités de son pays, notamment en traduisant la puissance de la nature, que ce soit volcans ou geysers. Toutes une série d’échantillons sonores les évoquant sont habilement éparpillés le long du disque alternant moments calmes et explosions symphoniques.

Cette recherche de sons inédits l'a conduite à combiner musique électronique aux multiples possibilités et instruments à cordes symbolisant la formation classique reçue durant son enfance. En équilibre constant, Homogenic est construit sur une dualité révélant l'état d'esprit de la chanteuse. Douleur et fureur dominent, tout comme une immense tristesse exprimée à travers le sublime Bachelorette ou un Hunter glacé, à peine réchauffé par quelques cordes égrenant leur boléro. Une fenêtre de lumière porteuse d'espoir éclaire furtivement All Is Full Of Love qui clôt l'album sur une note positive, et le merveilleux Jóga du nom de sa meilleure amie. 

Rarement un album n'avait révélé autant la double facette d'une même personnalité à la fois fragile et si forte, comme l'est la terre de ses ancêtres. Homogenic est bien plus qu'un simple album, c'est une œuvre d'art à part entière. 


Musiciens


Björk : chant, claviers

Marc Bell : claviers, programmation
Guy Sigsworth : claviers
Coba : accordéon
Alasdair Malloy : harmonica de verre
Trevor Morais : batterie

Icelandic String Octect
Orchestre de chambre

Titres


01. Hunter
02. Jóga
03. Unravel
04. Bachelorette
05. All Neon Like
06. 5 Years
07. Immature
08. Alarm Call
09. Pluto
10. All Is Full Of Love

mercredi 28 décembre 2016

Elvya - Untold Stories (2015)

Elvya Dulcimer Untold Stories
Elvya - Untold Stories (2015)
Bienvenue dans le monde enchanté d'Elvya. La légende raconte que cette jeune Belge a grandi dans une petite maison entourée non pas d'une prairie, mais de forêts, d'animaux et de créatures magiques. Enfant, elle avait l'habitude de les rejoindre en cachette où elle chantait, dansait et jouait parmi eux. Untold Stories nous conte ses histoires jamais dévoilées...  

Avec son hammered dulcimer, instrument qui a la particularité d'être à cordes frappées, similaire au santour perse, Elvya célèbre la Nature, inépuisable source d'inspiration. Elle la loue en anglais, mais aussi dans son langage imaginaire sur Lavor Mi Gente, Gover Si Vena et Ann'Vatu qui signifie "Célébration". Si c'est bien elle l'auteure des paroles, elle signe seule certaines musiques et en cosigne cinq avec Fieke van den Hurk. Producteur, arrangeur, il joue également de la vielle, de l'accordéon et du piano. Dans son soucis d'authenticité, Elvya n'a pas utilisé de machines (sans âmes), elle a préféré faire appel à des musiciens jouant avec de vrais instruments.

Dommage que le label français spécialiste de l'heavenly Prikosnovénie ne soit plus en activité, Elvya y aurait eu toute sa place. Son univers féerique est proche d'artiste à leur catalogue comme Artesia ou Louisa John-Krol. Curieusement, c'est auprès de musiciens plus "metalleux" qu'elle s'est faite un nom. Arjen Lucassen (Ayreon) est le premier à lui avoir fait une place à ses côtés sur Lost In The New Real pour sa cover de The Battle Of Evermore de Led Zeppelin sur laquelle figurait Sandy Denny. A son tour elle l'invitera sur Untold Stories et lui confiera le rôle du narrateur introduisant et concluant l'album. Puis, ceux seront les Leaves Eyes menés alors par Liv Kristine qui l'inviteront sur King Of Kings en 2015. 

Amoureux de Tolkien et d'Alice Au Pays Des Merveilles, Elvya est une artiste faite pour vous. Et puis, surtout, ne passez pas à côté de la magnifique ballade Try To Listen qui mérite à elle seule l'achat de l'album. Mélancolique à souhait, il s'agit d'une des plus belles chansons qu'il m'ait été donné d'écouter. J'adore. 


Musiciens


Elvya Dulcimer : chant, hammered dulcimer

Arjen Lucassen : narration
Ward De Coninck : chant, percussions
Ben Auwerx : chant
Ivar de Graaf : batterie, guitare acoustique
Dominique Bentvelsen : contrebasse
Douwe de Wilde : basse
Emilien Delcour : guitare acoustique
Baz Laarakkers : guitare acoustique
Sjoerd van Ravenzwaaij : tin whistle
Coca Roman van Dongen : harpe celtique
Fieke van den Hurke : vielle, accordéon, piano
Jan De Weer : flûte
Sophie Zaaijer : violon, alto, violoncelle

Titres


01. Intro
02. Nature
03. Lavor Mi Gente
04. Gover Si Vena
05. Socopelli
06. Remember
07. Try To Listen
08. Kardizam
09. Leave Me
10. Daddy
11. Spring Dance
12. Ann'Vatu
13. Outro

mardi 27 décembre 2016

Kate Bush - The Whole Story (1986)

Kate Bush The Whole Story
Kate Bush - The Whole Story
(1986)
Kate Bush, un nom qui relève de la légende. De 1978 à 1985, cette jeune britannique a publié pas moins de cinq albums, tous aussi passionnants les uns que les autres, et a aligné tubes sur tubes. En 1986, elle les rassemble dans la compilation The Whole Story.

Aidée à ses débuts par un certain David Gilmour, elle sort son premier disque The Kick Inside à l'âge de dix-huit ans. Dès Wuthering Heights, son premier single (et succès), elle surprend par sa voix soprano enfantine, capable de gravir quatre octaves. Inspirée par Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë, elle réenregistrera cette chanson en 1986 avec comme face B l'inédit Experiment IV, sombre histoire de plans secrets militaires ayant comme but de détruire un maximum de personnes avec un simple son horrible. Elle est accompagnée du violoniste Nigel Kennedy qui a l'audace de reproduire les angoissants "grincements" de la fameuse scène de la douche du film culte Psychose.

Lionheart fait suite quelques mois après. Il contient deux autres hits de moindre envergure, The Man With The Child In His Eyes et Wow. Never For Ever (1980) la propulse au rang de star, ce qui lui conférera un entière liberté de création. Breathing, Army Dreamers et surtout l'imparable Babooshka trouvant sa source dans le folklore slave, sont autant de succès qui marqueront définitivement les esprits.

Deux ans lui sont ensuite nécessaire pour écrire, arranger et produire seule The Dreaming. Plus expérimental, il bénéficie de la présence discrète de son mentor David Gilmour. Deux singles en sont extraits, la chanson titre et Sat In Your Lap.

1985 voit paraître son chef d'œuvre, Hounds Of Love sur lequel figure un grand orchestre. La face B du disque intitulée The Ninth Wave est une suite d'une vingtaine de minutes inspirée par la mythologie celtique. La face A comporte trois nouveaux hits à l’échelle mondiale : Cloudbusting, Hounds Of Love et Running Up That Hill.

Perfectionniste à l'extrême, Kate n'a jamais cédé à la facilité, ni aux exigences commerciales. Sa démarche artistique a toujours primé sur tout le reste. Ce qui en fait une des chanteuses les plus respectées et influentes de la scène musicale internationale, tous courants musicaux confondus.


Titres


01. Wuthering Heights
02. Cloudbusting
03. The Man With The Child In His Eyes
04. Breathing
05. Wow
06. Hounds Of Love
07. Running Up That Hill
08. Army Dreamers
09. Sat In Your Lap
10. Experiment IV
11. The Dreaming
12. Babooshka

lundi 26 décembre 2016

Cocteau Twins - Garlands (1982)

Cocteau Twins Garlands
Cocteau Twins - Garlands (1982)
1982. Alors que The Cure poursuit sa descente aux enfers avec le cultisme Pornography, et que Siouxsie, en compagnie de ses obscurs Banshees, s’essaie à de nouvelles expériences sur le non moins inquiétant A Kiss In The Dreamhouse, voilà que surgissent de cette vague de froid en provenance de Grande-Bretagne les Cocteau Twins. Enregistré en sept jours, Garlands est leur premier album. 

Originaires de Grangemouth, petite ville portuaire écossaise, Elizabeth Fraser (chant), Robin Guthrie (guitares) et Will Heggie (basse) ont choisi ce nom en référence à une ancienne chanson des Simple Minds parue en 1979 sur l'album Life In A Day, sous le nouveau titre de No Cure. Donc, rien à voir avec le célèbre poète français... 

Ils ne le savent pas encore, mais les Cocteau Twins vont rapidement entrer dans la légende en devenant les précurseurs d'un nouveau genre musical plus tard dénommé "heavenly voices". Sa principale caractéristique est de mêler musique atmosphérique et voix féminines éthérées. Le chant si particulier de Liz, véritable instrument à part entière, est bien au cœur de leur création artistique. La basse lourde de Will, le jeu de guitare sombre et minimaliste de Robin ont pour seule vocation d'accompagner ses mélopées souvent incompréhensibles, telles un chant de sirène, et de maintenir cette ambiance hypnotique.

Bientôt rejoints par Dead Can Dance et Lisa Gerrard, les Cocteau Twins domineront durant une vingtaine d'années cette nouvelle scène. Leur influence s'étendra à d'autres courants musicaux comme le rock progressif. Sans eux, pas de Karnataka, ni de Mermaid Kiss ou de Travellers. Pas plus de Strawberry Fields, de The Gathering ou de Phideaux. C'est dire leur importance. 



Musiciens


Elizabeth Fraser : chant
Robin Guthrie : guitares
Will Heggie : basse

Titres


01. Blood Bath
02. Wax And Wane
03. But I'm Not
04. Blind Dumb Deaf
05. Shallow Then Halo
06. The Hollow Men
07. Garlands
08. Grail Overfloweth

jeudi 22 décembre 2016

Travellers - A Journey Into The Sun Within (2011)

Travellers A Journey Into The Sun Within
Travellers - A Journey Into The Sun
Within (2011)
Imaginez la rencontre insolite entre le Renaissance d'Annie Haslam et les Cocteau Twins. C'est ce que propose Wojtek Szadkowski à travers Travellers, son nouveau projet, et l'album A Journey Into The Sun Within.

Robin, de son vrai nom Marta Kniewska, avait déjà œuvré au sein de Strawberry Fields, autre formation éphémère de Wojtek. Elle reprend donc ici son rôle de chanteuse à l'aura aussi mystérieuse que celle de Liz Fraser. Son chant aigu, à la limite de ses capacités, n'est pas non plus sans évoquer Annie Haslam, la Reine du Prog, ni Julee Cruise qui interpréta la bande originale de la série culte Twin Peaks, dont l'énigmatique Dreaming semble extrait.

C'était d'ailleurs l'ambition affichée de Woktek que de créer une musique expérimentale puisant son influence dans le progressif symphonique des années 70, la dream pop des années 80-90 et les sons ethniques de la world music du nouveau millénaire.

Si Robin a cosigné certaines paroles, il n'en reste pas moins que c'est bien lui qui est au cœur du projet. Les musiques sont de lui, de même que les arrangements. Il a produit seul l'album et a conçu pochette et livret. Côté instruments, il joue de la batterie, des percussions et de la plupart des claviers. Pour la guitare, il a fait appel à un vieil ami, Grzegorz Leczkowski, dont le jeu distordant correspondait parfaitement aux sonorités recherchées. Quant à la basse, elle est tenue par Krzysiek Palczewski, claviériste honoraire à l'époque de Rivers Dry Gone de Strawberry Fields. Il se fend quand même d'un petit solo de synthé sur l'épique The Sun, dernier titre de l'album long de douze minutes et demi. Seul Dreaming dure moins de cinq minutes, les cinq autres titres ont un durée comprise entre sept et et treize minutes, ce qui permet de longs développements musicaux souvent intéressants.

Loin des sentiers banalisés, A Journey Into The Sun Within surprend par son offre musicale originale. On ne peut que regretter le choix de Wojtek de ne  pas avoir donné une suite à cet opus qui aurait pu placer nos Polonais en sérieux concurrents des Allemands de Frequency Drift ou des Norvégiens de White Willow. 


Musiciens


Robin : chant
Wojtek Szadkowski : claviers, batterie, loops
Grzegorz Leczkowski : guitares
Krzysiek Palczewski : basse, claviers

Titres


01. Magic
02. Letters To God
03. Dreaming
04. I Dream Softly
05. I See The Light
06. The Sun

mercredi 21 décembre 2016

Eivør - Larva (2010)

Eivør Larva
Eivør - Larva (2010)
Avec Larva, sorti en 2010, Eivør, déesse des îles Féroé, opère une véritable métamorphose. Sans prévenir, elle passe subitement d'un style musical plutôt orienté folk-jazz à un mélange de genres combinant musique electro, ambient, rock, pop, trip-hop et même classique. Cet éclectisme, combiné à sa voix aux capacités inouïes, fait d'elle une artiste protéiforme aux même titre que deux grandes figures de la scène alternative internationale, à savoir son homologue islandaise Björk et la talentueuse Kate Bush.

D'ailleurs, Eivør reprend à cette dernière son célèbre Hounds Of Love dans une version qui n'a rien à envier à l'originale et que n'aurait sûrement pas reniée son illustre aînée. Son influence s'étend également sur le premier titre de l'album, Undo Your Mind à l'esprit tribal. L'aura de Björk rayonne quant à elle sur des titres comme All Blue ou le psychédélique Vøka, seule chanson interprétée dans sa langue maternelle, le féroïen, sur laquelle intervient l'ensemble vocal Mpiri présent également sur trois autres morceaux. Pour l'attendrissant Fill The Air, Eivør a fait plutôt appel à la chorale d'enfants de Gøta, sa ville natale. Waves And The Wind évoque de son côté le meilleur de Portishead. Et Wall Of Silence représente sa face rock. Elle a été composée par son ancien groupe Clickhaze avec lequel Eivør publia un EP en 2002.

Cordes et chœurs ont été savamment arrangés par son compagnon et futur mari, le compositeur Tróndur Bogason. Déjà présent aux claviers sur son tout premier album paru en 2000, sont influence ne cessera de croître sur les disques qui suivront Larva. Grâce à son apport, la musique d'Eivør va atteindre une toute nouvelle dimension. Pour la petite histoire, ce diplômé de l'illustre Académie royale de musique du Danemark a contribué à la formation de MC-Hár, premier collectif de rap des îles Féroé.
    
Avec le recul, Larva demeure une des plus belles œuvres d'Eivør. Elle marque son passage au statut d'artiste accomplie puisant non seulement son inspiration dans la terre de ses ancêtres, mais également aux confluences de ses influences musicales internationales. Dès lors, elle est devenue une des chanteuses les plus en vue et des plus passionnantes de la scène nordique, tous courants musicaux confondus. 


Musiciens


Eivør : chant, guitare, claviers

Mikael Black : claviers, basse
Benjamin Petersen : guitares, basse
Hogni Lisberg : batterie, percussions
Jens L. Thomsen : claviers, percussions

Titres


01. Undo Your Mind
02. Fill The Air
03. Wall Of Silence
04. All Blue
05. Waves And The Wind
06. Is It Cold Outside
07. Even If The Sun Don't Shine
08. Hounds Of Love
09. Vøka
10. So Close To Being Free
11. Stay In The Light

mardi 20 décembre 2016

Annie Haslam - It Snows In Heaven Too (2000)

Annie Haslam It Snows In Heaven Too
Annie Haslam - It Snows In Heaven
Too (2000)
Merveilleuse Annie Haslam ! Entre un album solo (The Dawn Of Ananda, 1999) et une reformation tant espérée de Renaissance (Tuscany, 2001), elle publie en ce début de millénaire un magnifique disque de chants traditionnels de Noël répondant au doux titre féerique de Its Snow In Heaven Too. L'idée lui est venue tout naturellement, après avoir donné durant cinq années des récitals saisonniers dans son église luthérienne de Tinicum, en Pennsylvanie.

Rave Taser qui accompagne Annie depuis une décennie en est le producteur. On lui doit également les arrangements somptueux parfaitement dans l'esprit de Noël. Il a composé la seule chanson inédite qui a donné son nom à l'album, It Snows In Heaven Too. Et c'est lui qui se trouve derrière les claviers, le piano essentiellement. A côté de ce personnage-clé, interviennent ponctuellement Joe Goldber à la batterie et John Arbo à la basse. Le chant d'Annie est parfois secondée par l'intervention bienvenue de la chorale Ars Musica.

En seize titres, Annie revisite tous les grands classiques du Noël chrétien. O Holy Night, Silent Night, Joy To The World, Ave Maria, The Little Drummer Boy et ses fameux "pa, pa, pa, pa" ou O Come, O Come Immanuel, autant de chants sublimés qui ont traversé les âges. Annie s'essaye même avec habileté  au surprenant The Snowman, comptine popularisée par le combo finlandais de metal symphonique Nightwish sous le titre de Walking In The Air. Mention spéciale aussi à Away In A Manger interprété avec grâce a cappella.  

It Snows In Heaven Too se situe dans la continuité de l'œuvre de Renaissance. La voix sublime d'Annie, l'intensité de son chant, le jeu de piano similaire à celui du génial Jon Tout, le répertoire classique modernisé avec des incursions jazzy, tout rappelle les riches heures de ce groupe de légende.


Musiciens


Annie Haslam : chant

Rave Taser : claviers
Joe Goldberger : batterie
John Arbo : basse

Ars Musica Chorale

Titres


01. O Holy Night
02. Silent Night
03. The Snowman
04. It Snows In Heaven Too
05. It Came Upon A Midnight Clear
06. Joy To The Wordl
07. The Christmas Song
08. Ave Maria
09. We Three Kings
10. The Little Drummer Boy
11. Christmas Time Is Here
12. Away In A Manger
13. O Come, O Come, Immanuel
14. Have Yourself A Merry Little Christmas
15. Hark! The Herald Angel Sing
16. White Christmas