vendredi 31 janvier 2020

Celestial Fire - Live In The UK (2017)

Celestial Fire Live In The UK
Celestial Fire - Live In The UK (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Lorsque Dave Bainbridge, leader de Iona, sort en 2014 son deuxième album solo Celestial Fire, il n'a qu'une idée en tête, le porter sur scène. Pour cela, il lui fallait constituer un groupe capable de jouer cette musique complexe et exigeante, combinant technicité, émotion et passion. Lui qui joue à la fois de la guitare et des claviers, a fait appel à quatre comparses réunissant tous ces critères. Son fidèle compagnon de chez Iona, le batteur-violoniste aux sons enchanteurs Frank van Essen est le premier d'entre eux. Dave Brons avec qui il joue au sein de GB3, trio de guitaristes comprenant également Paul Bielatowicz, se joint très vite à l'aventure, tout comme l'impressionnant bassiste Simon Fitzpatrick du Carl Palmer's ELP Legacy, véritable révélation de cette formation répondant au nom de Celestial Fire. Autre savoureuse découverte, Sally Minnear, fille de Kerry Minnear de Gentle Giant, ancienne tête d'affiche du célèbre spectacle Lord of the Dance, tout comme Hayley Griffiths de Karnataka. Si sa voix douce et pénétrante a du mal au début à faire oublier celle de l'inégalable Joanne Hogg, très vite, le charme opère. La setlist majestueuse de ce concert, donné le 1er octobre 2015 à York, reprend en effet non seulement des morceaux des deux albums solos de Bainbridge, mais aussi des titres de Iona, ainsi que deux reprises de Yes, Roundabout sur lequel excelle Fitzpatrick et Soon, ainsi que The Storm du groupe de musique celtique Moving Hearts. Quel réel plaisir de découvrir ces perles en live que sont Until The Tide Turns, Over The Waters (Veil Of Gossamer), Brendan's Voyage, et Brendan's Return (Beyond These Shores), jusque là jamais jouées sur scène. Tout comme les trois extraits de Celestial Fire, la chanson titre en ouverture, Love Remains et In The Moment qui n'ont en rien perdu de leur puissance, bien au contraire. Sally et les siens transcendent aussi ces classiques de Iona que sont Today, Revelation, Chi-Rho ou Beyond These Shores. 2 CD, 1 DVD, plus de deux heures de magies où se croisent soli de guitares incroyables, claviers virtuoses, basse explosive, batterie énervée, violon en larme et voix angélique.      

Musiciens

Dave Bainbridge : guitares, claviers, bouzouki, percussions, chant
Sally Minnear : chant, guitare acoustique, percussions
Dave Brons : guitares, mandoline, percussions, chant
Simon Fitzpatrick : basse, Chapman stick, basse Moog, darbuka 
Frank van Essen : batterie, percussions, violon, chant

Titres

1.01. Celestial Fire
1.02. Today
1.03. Kells Opening Theme
1.04. Revelation
1.05. The Storm
1.06. Until The Tide Turns
1.07. Love Remains

2.01. Over The Waters
2.02. Chi-Rho
2.03. Roundabout
2.04. Songs Of Ascent - Part 2
2.05 .Beyond These Shores
2.06. Brendan's Voyage
2.07 .Brendan's Return
2.08. In The Moment
2.09. Soon

lundi 27 janvier 2020

Fotheringay - Fotheringay (1970)

Fotheringay Sandy Denny
Fotheringay - Fotheringay (1970)

Pourquoi écouter ce disque ?

Fin 1969, la nouvelle fait l'effet d'une bombe, Sandy Denny quitte Fairport Convention alors en pleine ascension. La raison invoquée est qu'elle souhaite interpréter ses propres compositions, sans s'encombrer de reprises de morceaux traditionnels. L'autre motivation officieuse est qu'elle est tombée amoureuse du guitariste australien Trevor Lucas avec qui elle souhaite partager la scène. Si son producteur Joe Boyd souhaite la voir se lancer dans une carrière solo, elle veut son propre groupe. Lucas emmène avec lui son ancien complice d'Eclection, le batteur Gerry Conway, tandis que le guitariste Jerry Donahue et le bassiste Pat Donaldson font défection à Poet and the One Man Band pour rejoindre ce qui deviendra Fotheringay. A travers ce nom, Sandy souhaite rendre hommage à la reine d'Écosse Mary Stuart retenue prisonnière dans cette forteresse. La jeune chanteuse en avait déjà fait une chanson pour l'album What We Did On Our Holidays (1969). Cette fascination pour l'époque des Tudor inspirera l'artiste Marion Appleton, sœur de Trevor, dans la réalisation de la pochette du premier album où elle attribuera aux membres du groupe des costumes de troubadour. Quatre des neufs titres ont été composés par Sandy qui privilégie désormais le piano. Il s'agit là certainement de ses plus belles pièces.  Elle combine à sa voix bénie des dieux expressivité et profondeur. Nothing More, Winter Winds que reprendra Heather Findlay sur son album hivernal I Am Snow, l'impressionnant The Sea et The Pond And The Stream, inspiré de sa contemporaine Anne Briggs, sont devenus aujourd'hui des classiques. Côté reprises, impossible de ne pas citer le titre final Banks Of The Nile, ballade écossaise à l'intensité jamais égalée depuis, The Way I Feel du Canadien Gordon Lightfoot, tout premier morceau joué par les cinq musiciens, et Too Much Of Nothing de Dylan chanté par Trevor. On retrouve sa voix en lead sur sa composition The Ballad Of Ned Kelly et en duo avec Sandy sur un Peace In The End enjoué aux couleurs country. A noter la présence aux chœurs d'une certaine Linda Peters, future Linda Thompson et grande amie de Sandy. Tiraillée par Boyd, cette dernière mettra un terme à Fotheringay avant qu'un second album, tout aussi prometteur, ne voit le jour. On connait la suite : The North Star Grassman And The Raven (1971), Sandy (1972), Like An Old Fashioned Waltz (1974), puis un dernier Rendezvous en 1977, juste avant sa disparition tragique.

Musiciens

Sandy Denny : chant, piano, guitare
Trevor Lucas : guitares, chant
Jerry Donahue : guitares, chœurs
Pat Donaldson : basse, chœurs
Gerry Conway : batterie, chœurs

Linda Peters : chœurs
Tod Lloyd : chœurs

Titres

01. Nothing More
02. The Sea
03. The Ballad Of Ned Kelly
04. Winter Winds
05. Peace In The End
06. The Way I Feel
07. The Pond And The Stream 
08. Too Much Of Nothing
09. Banks Of The Nile 

dimanche 26 janvier 2020

Panic Room - Screens: Live In London (2017)

Panic Room Screens
Panic Room - Screens: Live In London (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Le 11 octobre 2016, Panic Room donne un concert exceptionnel à Islington Assembly Hall, salle londonienne en activité depuis 1930. Pourquoi exceptionnel ? Parce que le groupe décide d'enregistrer et de filmer l’événement pour en faire son premier album live. Screens: Live In London sort l'année suivante grâce au financement de ses fans. Autant le dire de suite, les cinq musiciens sont au sommet de leur forme. Ce soir-là, ils ont tout donné. Jonathan Edwards et son toucher fantastique, Gavin John Griffiths sûr de lui comme jamais derrière ses fûts, Yatim Halim au jeu de basse toujours aussi subtil, le dernier arrivé Dave Foster (Mr So & So, Steve Rothery Band) maître de ses cordes, et, surtout, Anne-Marie Helder, brillante comme mille feux. Performeuse remarquable, elle est de la même trempe qu'une Laura Nyro, Sandy Denny ou Kate Bush. En vingt-deux titres et plus de deux heures vingt de musique, Panic Room revisite ses quatre premiers albums, dont le fameux Skin, le mieux représenté avec pas moins de huit morceaux. Si Song For Tomorrow donne un coup de fouet électrique, le triptyque Skin/Hiding The World/Nocturnal déploie tout un panel d'émotion donnant le frisson. Frissons garantis aussi pour l'interprétation si émouvante de Dust, appel au secours des victimes de la guerre en Syrie. Apocalypstick, Sandstorms ou Satellite qui clôt le set tel un feu d'artifice sont d'autres moments grandioses démontrant tout le potentiel de cette formation des plus originales, aujourd'hui bien éloignée de ses racines "karnatakiennes" ou de ses accointances "mostly autumniennes". Au fil du temps, elle s'est construit un univers musical qui lui est propre où il est si bon de s'égarer. La question que l'on se pose maintenant, est de savoir si, après les départs de Yatim et Dave, Screens sera le testament du groupe ou bien la fin d'une étape seulement ? Espérons juste que ce soit la seconde solution...

Musiciens

Anne-Marie Helder : chant, guitares, flûte, percussions
Jonathan Edwards : claviers
Dave Foster : guitares
Yatim Halimi : basse, chant
Gavin John Griffiths : batterie, percussions

Titres

1.01. Into Temptation 
1.02. Freedom to Breathe
1.03. Screens
1.04. Yasuni
1.05. Start the Sound)
1.06. Sunshine
1.07. Chameleon
1.08. Promises
1.09. Dust
1.10. Firefly
1.11. Song for Tomorrow
1.12. Velocity

2.01. Tightrope Walking
2.02. The Fall
2.03. Apocalypstick
2.04. Denial
2.05. Incarnate
2.06. Skin
2.07. Hiding the World
2.08. Nocturnal
2.09. Sandstorms
2.10. Satellite

vendredi 24 janvier 2020

Byrta - Byrta (2013)

Byrta
Byrta - Byrta (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

En 2011, la chanteuse Guðrið Hansdóttir quitte ses îles Féroé natales pour s'installer à Reykjavik, en Islande. Elle y fait la connaissance de son compatriote le multi-instrumentiste Janus Rasmussen qui officie alors au sein de la formation électro Bloodgroup. L'envie de collaborer ensemble voit très vite le jour. Prise de nostalgie, Guðrið a écrit pour la première fois des textes en langue féroïenne et elle aimerait bien les adapter en musique. Byrta est ainsi né. D'après la légende, ce nom était inscrit sur un bateau qui passait devant nos deux protagonistes alors qu'ils cherchaient comment nommer leur nouveau projet. A l'origine, Byrta est un prénom féminin qui signifie à la fois faisceau de lumière et commencement de quelque chose de nouveau. Sorti en 2013 sur le label féroïen Tutl, ce premier album s'oriente vers une musique électro hypnotique et minimaliste, aux mélodies bien acérées. Venant des univers du rock et de la folk, Guðrið sort littéralement de son champ de confort, mais n'a rien perdu de la douceur de sa voix. A l'exception de Eydnan écrite par la chanteuse féroïenne Elin B. Heinesen, elle signe tous les autres textes ainsi que les musiques, aidée de Janus pour la chanson titre Byrta. En plus, elle joue de la guitare et de l'omnichord, sorte d'autoharpe éléctronique. Janus, lui, s'est occupé de la programmation, de l'enregistrement, du mixage et de la production. Côté instruments, il joue des claviers, guitare, ukulélé, basse et percussions. Il a aussi réalisé quelques chœurs. Sur l'ensorcelant Hjartasorg qui m'évoque les dernières créations d'Eivør, un violon se laisse entendre. Seule invitée du disque, on retrouvera la violoniste islandaise Magrét Soffia Frímannsdóttir quelques années plus tard aux côtés de la délicieuse Anneke van Giersbergen et d'Árstíðir pour leur album commun Verloren Verleden en 2016. Au charme certain, Byrta évoque à travers ses chansons ces thèmes universels que sont la solitude, le désir ou la séparation, mais d'un point de vue original, d'un bout de rocher perdu quelque part au milieu de l'Atlantique nord.  

Musiciens

Guðrið Hansdóttir : chant, guitare, omnichord
Janus Rasmussen : claviers, guitares, ukulélé, basse, percussions

Magrét Soffia Frímannsdóttir : violon

Titres

01. Eydnan
02. Andvekur
03. Byrta
04. Loyndarmál
05. Tin Doyvandi Tøgn
06. Norðlýsið
07. Vit Falla
08. Hjartasorg
09. Næstan
10. Frosin

jeudi 23 janvier 2020

Ayreon Universe - Best Of Ayreon Live (2018)

Ayreon Universe Live
Ayreon Universe - Best Of Ayreon Live (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Arjen Lucassen n'a jamais caché son désamour pour la scène. Dans les années 2000, il a donné quelques concerts avec Star One puis Stream Of Passion, mais jamais avec Ayreon, son projet phare. La décennie suivante, il aura une idée de génie : porter ce dernier sur scène, sans qu'il ait besoin d'apparaître, ou très peu. Pour cela, il lui fallait à chaque représentation un casting des plus prestigieux. Cela a été le cas avec The Theater Equation et ça l'est de nouveau avec Ayreon Universe et ses trois concerts donnés en septembre 2017. Si, en 2015, c'était l'intégralité de l'album The Human Equation qui était jouée, cette fois-ci, l'ambition était de présenter entre deux et cinq titres de chaque album d'Ayreon auxquels ont été ajoutés deux extraits de Star One dont The Eye Of Ra en final. De ce projet fou, 0101100, Into The Electric Castle et The Theory Of Everything sont les trois disques les mieux représentés avec cinq titres pour le premier, et quatre chansons pour chacun des deux suivants. Côté interprètes, on peut dire que c'est la grande classe. Seize vocalistes parmi lesquels le grand Damian Wilson et Marco Hietala de Nightwish pour les garçons, et pas moins de six filles : Anneke van Giersbergen, complice depuis quasiment le début de Lucassen, Marcela  Bovio, ex-Stream Of Passion, Floor Jansen de Nightwish, sa sœur Irene, Maggy Luyten de Nightmare ainsi que Lisette van den Berg (Scarlet Stories). Tout ce beau monde est absolument sublime, heureux de participer à cet événement. S'il ne fallait retenir qu'un seul titre, ce serait pour ma part Valley Of The Queens, interlude magique sur lequel les divas Anneke, Marcela et Floor se partagent le chant. Ayreon Universe est un incontournable pour tout fan d'Ayreon mais aussi pour tout novice souhaitant s'initier à ce monument musical. 

Musiciens

Arjen Anthony Lucassen : chant, guitare

Floor Jansen : chant
Anneke van Giersbergen : chant
Marcela Bovio : chant
Irene Jansen : chant
Maggy Luyten : chant
Lisette van den Berg : chant 
Damian Wilson : chant
Hansi Kürsch : chant
Tommy Karevik : chant
Marco Hietala : chant
Jonas Renkse : chant
Mike Mills : chant
Robert Soeterboek : chant
John Jaycee Cuijpers : chant
Edward Reekers : chant
Jay van Feggelen : chant

Marcel Coenen : guitare
Ferry Duijsens : guitare
Joost van den Broek : claviers
Johan van Stratum: basse
Peter Vink : basse
Ed Warby : batterie, chant
Rob Snijders : batterie, percussions
Jeroen Goossens : : flûtes
Ben Mathot : violon
Maaike Peterse : violoncelle

Titres

1.01. Prologue
1.02. Dreamtime
1.03. Abbey Of SYnn
1.04. River Of Time
1.05. The Blackboard
1.06. The Theory Of Everything
1.07. Merlin's Will
1.08. Waking Dreams
1.09. Dawn Of A Million Souls
1.10. Valley Of The Queens
1.11. Ride The Comet
1.12. Star Of Sirrah
1.13. Comatose
1.14. Loser
1.15. And The Druids Turned To Stone

2.01. The Two Gates
2.02. Into The Black Hole
2.03. Actual Fantasy
2.04. Computer Eyes
2.05. Magnetism
2.06. Age Of Shadows
2.07. Intergalatic Space Crusaders
2.08. Collision
2.09. Everybody Dies
2.10. The Castle Hall
2.11. Amazing Flight In Space
2.12. Day Eleven : Love
2.13. The Eye Of Ra

lundi 20 janvier 2020

Collection D'Arnell-Andréa - Tristesse Des Mânes (2002)

Collection d'Arnell-Andréa Tristesse des Mânes
Collection D'Arnell-Andréa - Tristesse Des Mânes (2002)

Pourquoi écouter ce disque ?

De 1996 à 2002, Collection D'Arnell-Andréa traverse une longue période durant laquelle il ne publie pas de nouveau matériel. Certes, le sextet se produit sur scène, comme en témoigne la vidéo Concert - Orléans - Samedi 20 janvier 2001, et n'oublie pas de fêter ses dix ans d'existence avec la compilation CollAGE (1998), sans pour autant livrer d'inédit. Tout change en ce début de XXIe siècle lorsque Jean-Christophe d'Arnell et les siens sont contactés par le label des fées Prikosnovénie, alors en pleine ascension. Le deal est de réaliser un album entièrement acoustique, sans guitares, ni synthés, où seraient revisités d'anciens titres. Le résultat, Tristesse Des Mânes, se situe au-delà des espérances. Avec ce disque, Collection D'Arnell-Andréa effectue un retour en grâce où Baudelaire côtoie Debussy et Fauré. Perfectionnistes, les musiciens ont réarrangés sept titres de leur trois premiers albums (Un Automne à Loroy, Au Val Des Roses, Les Marronniers) sous une configuration inédite voix-piano-alto-violoncelle, et présentent sept compositions nouvelles, elles aussi empreintes de mélancolie romantique. Au niveau du line-up, le bassiste Stephan Kehlsen a cédé sa place au violoniste alto Thibault d'Aboville, aussi membre de Gantök, groupe de pop expérimentale. Jamais Chloé St Liphard n'avait aussi bien chanté. Sa voix, émotionnellement si pure, trace une voie secrète pour les mânes, ces âmes égarées en quête de repos éternel. Collection D'Arnell-Andréa s'est servi de leur tristesse sans fin pour tailler un diamant poétique, enveloppé d'un spleen automnal où il fait bon de se perdre. 

Musiciens

Chloé St Liphard : chant
Franz Torres-Quevedo : chant
Carine Grieg : piano, chant
Jean-Christophe d'Arnell : piano
Thibault d'Aboville : alto
Xavier Gaschignard : violoncelle

Titres

01. Aux Glycines Défuntes
02. Là, Ici Ou Ailleurs
03. Au Sacre Des Nuits
04. Kergal
05. Le Parc Enneigé
06. Les Chants De Peine
07. Loire Et Léthé
08. Les Temples Élevés
09. L'Ombre Tilleul
10. Aux Cordes Éternelles
11. Un Automne Restant
12. Un Parc, Une Tonnelle
13. La source Du jour
14. La Tristesse Des Mânes 

vendredi 17 janvier 2020

Jennifer Cutting's Ocean Orchestra - Waves (2017)

Jennifer Cutting Waves
Jennifer Cutting's Ocean Orchestra - Waves (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Passionnée des cultures et musiques celtiques, des chansons folkloriques des îles britannique ainsi que du mouvement folk-rock né à la fin des années 60, Fairport Convention et Steeleye Span en tête, Jennifer Cutting est, sans aucun doute, la plus British des Américaines. Ethnomusicologue de profession, elle publie Waves, un disque à son image, ouvert sur le monde. Les vagues sont ici perçues comme une métaphore de la vie, avec ses hauts et ses bas, ses changements de saisons. Comme pour ses deux précédents opus, Ocean (2004) et Song Of Solstice (2010), elle s'est entourée de musiciens remarquables parmi lesquels Polly Bolton (Dando Shaft, Albion Band), Troy Donockley (Iona, Nightwish), la harpiste Sue Richards,  le jazzman Ben Bokor ou encore John Wubbenhorst plus connu dans l'univers des musiques du monde. Elle s'est aussi associée à la chanteuse Lisa Moscatiello et au bassiste Rico Petruccelli avec qui elle officiait dans les années 90 au sein du groupe The New St. George, au nom tiré d'une chanson de Richard Thompson. Ensemble, ils avaient sorti en 1994 High Tea. Un deuxième album, Johnny Has Gone Electric devait voir le jour, mais les musiciens se sont séparés avant. En mémoire de leur batteur Juan Dudley disparu en 2011, ils ont enregistré certaines chansons prévues pour ce disque : la chanson titre évoquant sous un angle humoristique comment les intégristes du folk ont vu d'un très mauvais œil l'emploi d'instruments électriques par la nouvelle génération, Bob Dylan en tête, One April Morning, chanson traditionnelle anglaise mettant en garde les femmes contre les hommes volages, Lark In The Clear, sublime chanson d'amour interprétée ici par Polly Bolton accompagnée de Troy Donocley à la flûte irlandaise et de Jennifer à l'orgue, et Crane And Tower à la fibre écolo, sur laquelle a été samplée la voix de Juan. Signalons aussi l'émouvante interprétation de Lisa Moscatiello, secondée à la harpe par Sue Richards, sur Leaves Of Autumn où, sous couvert d'un changement de saison poétique, il est question de la maladie de Parkinson. Tout aussi profond, le dernier titre Steady As You Go est une chanson pour dire au revoir à ceux emportés par la mort. Plus lumineuse, Song To The Sun à la mélodie "flower power" honore la Nature, tandis que She célèbre la liberté. Mais le morceau le plus fou du disque est incontestablement Everything Glows, sorte de Bollywood celtique psychédélique. Avec Waves, Jennifer Cutting et sa troupe réalisent un sans-faute, subtil équilibre entre passé, présent et futur.

Musiciens

Jennifer Cutting : claviers, accordéon

Lisa Moscatiello : chant, whistle
John Roberts : chant
Steve Winick : chant
Sara Curtin : chant
Todd Watts : chant
Jenny Nichols : chant
Tom Prasada-Rao : chant
William Pint : chant, guitare
Stephen Winick : chant
Pete Kennedy : guitare électrique
Chris Parker : guitare électrique
Marco Delmar : guitare électrique
Zan McLeod : guitare éléctrique, bouzouki, mandoline
Clive Gregson : guitare, chant
Rico Petruccelli : basse
Robie Magruder : batterie
Steve Loecher : batterie
Andy Hamburger : batterie
Matt Bell : percussions
Juan Dudley : voix, percussions
Ben Bokor : flûte, piccolo
Troy Donockley : whistle
Robert Mitchell : cornemuse
Felicia Dale : vielle à roue, whistle
Rosie Shipley : violon
Andrew Dodds : violon
Robert Spates : violon
Sue Richards : harpe celtique
John Wubbenhorst : bansuri, flûte
Samrat Kakkeri : tabla, percussions indiennes

Washington Revels : chœurs

Titres

01. Waves
02. One April Morning
03. Rocking The Baby / The Curlew
04. Johnny Has Gone Electric
05. Lark In The Clear Air
06. Wheel Of Fortune
07. Crane And Tower
08. Leaves Of Autumn
09. Song To The Sun
10. Everything Glows
11. She
12. Steady As You Go

mardi 14 janvier 2020

Frequency Drift - Last (2016)

Frequency Drift Last
Frequency Drift - Last (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

Malgré son titre, Last ne sera pas le dernier album de Frequency Drift... mais son avant-dernier. La nouvelle est tombée le 21 décembre 2019, Frequency Drift, c'est fini. Pour cet album, le combo allemand frappe une nouvelle fois très fort. Encore plus obscur que son prédécesseur Over, Last a été pensé dans sa globalité artistique. A chaque composition correspond une photo ancienne présentée dans le livret du disque, mettant mal à l'aise comme celle de la pochette. Si vous avez aimé le film Les Autres avec Nicole Kidman, vous retrouverez cette même ambiance glaciale, spectrale et sombre. Le chant de la nouvelle chanteuse Melanie Mau lui-même hanté, n'est pas sans évoquer la sublime Anneke van Giesbergen. Autres nouveaux venus, le bassiste Rainer Wolf et Martin Schnella, invité sur Over, désormais titularisé au poste de guitariste principal. Un revenant, le solide batteur Wolfgang Ostermann qui avait officié auparavant sur la saga Personal Effects I & II. Andreas Hack, le fondateur, est toujours aux manettes (compositions, arrangements, productions, mixage, claviers, guitares, thérémine), mais il a laissé plus de place à Nerissa Schwarz qui apparaît comme le numéro deux de la formation. Elle signe seule toutes les paroles, a collaboré avec lui au concept visuel, et a composé, arrangé et produit deux titres, Shade et Hidden. Harpe électrique et mellotron, ses deux instruments atypiques, contribuent à développer cette atmosphère étrange, aux arômes métalliques, guère éloignée de The Gathering, White Willow, voire du The Wall de Pink Floyd. 

Musiciens

Melanie Mau : chant
Andreas Hack : claviers, guitare, thérémine
Nerissa Schwarz : harpe électrique, mellotron
Martin Schnella : guitares
Rainer Wolf : basse
Wolfgang Ostermann : batterie

Titres

01. Traces 
02. Diary 
03. Merry 
04. Shade 
05. Treasured 
06. Last Photo 
07. Hidden 
08. Asleep 

dimanche 12 janvier 2020

Linda Thompson Presents - My Mother Doesn't Know I'm On Stage (2018)

Linda Thompson My Mother Doesn't Know I'm On Stage
Linda Thompson Presents -
My Mother Doesn't Know I'm On Stage (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Figure historique du folk britannique des années 70 grâce au fameux duo formé avec son mari le guitariste Richard Thompson, Linda Thompson revient là où on ne l'attendait pas. Enregistré en mai 2005 dans un théâtre underground londonien (à l'exception de trois titres), le spectacle My Mother Doesn't Know I'm On Stage est un bel hommage au music-hall britannique des XIXe et XXe siècles. Disponible sur CD depuis 2018 grâce au label Omnivore Recordings, ce disque réunit une collection de standards humoristiques, théâtrales et populaires interprétées par un casting prestigieux. Si Linda n'apparaît que sur quatre titres, elle a réuni autour de son projet quelques belles têtes d'affiches parmi lesquelles l'acteur Colin Firth, le showman Roy Hudd, les présentateurs télé Jools Holland et John Foreman, son fils Teddy Thompson, son beau-fils James Walbourne des Pretenders, le pianiste Steven Large de Weezer, les chanteuses folks Martha Wainwright et Cara Dillon accompagnée de son mari Sam Lakeman, ainsi que Bob Davenport, légende du folk, et Justin Vivian Bond, chanteuse de cabaret. Fermez les yeux et laissez-vous entraîner dans ces lieux magiques d'un autre temps où l'on venait rire, chanter, fumer, boire, et, surtout, oublier les soucis du quotidien...

Musiciens

Linda Thompson : chant
Marta Wainwright : chant
Colin Firth : chant
Bob Davenport : chant
Justin Vivian Bon : chant
Teddy Thompson : chant, guitare acoustique
John Foreman : chant
Cara Dillon : chant
Roy Hudd : chant
Kamila Thompson : chant
Maimuna Thompson : chant

Michael Haslam : piano, chant
Jools Holland : piano, chant
Sam Lakeman : piano, chant
Steven Large : piano
Jame Walbourne : guitare, sifflements, chant
George Hinchliffe : ukulele, basse
Roger Digby : concertina, chant

Titres

01. I Might Learn To Love Him Later On (Tra-La-La-La)
02. Beautiful Dreamer
03. My Mother Doesn’t Know I’m On The Stage
04. London Heart
05. Good-Bye Dolly Gray
06. I Wish You Were Here Again
07. A Good Man Is Hard To Find
08. Here Am I Broken Hearted
09. If It Wasn’t For The ‘ouses In Between (Or The Cockney’s Garden)
10. Burlington Bertie From Bow
11. The Lark In The Clear Air
12. Wotcher! (Knoced ‘Em In The Old Kent Road)
13. Brother, Can You Spare A Dime?
14. Show Me The Way To Go Home

vendredi 10 janvier 2020

Stone The Crows - Ode To John Law (1970)

 Stone The Crows Ode To John Law
Stone The Crows - Ode To John Law (1970)

Pourquoi écouter ce disque ?

A peine leur premier album sorti, les producteurs Mark London et Peter Grant renvoient Stone The Crows en studio. Confiants dans ce groupe, ils sont néanmoins déçus par les ventes et mises donc sur ce second opus, Ode To John Law. Si nos cinq Écossais se plaisent à jouer un blues rock toujours aussi énergique, l'omniprésence de l'orgue Hammond ainsi que les envolées psychédéliques à la guitare de Leslie Harvey apportent une touche plus expérimentale, voire progressive. Maggie Bell au magnétisme fulgurant, brille dans son hommage à Joe Cocker (Mad Dog And Englishmen). Elle aborde dans les autres chansons des thèmes universels comme l'amitié (Friend), l'amour (Love) ou la liberté dans Things Are Getting Better, une des plus belles pièces du disque. Trois morceaux surprennent, la chanson titre composée en réaction au massacre d'étudiants de l'université de Kent, dans l'Ohio, le 4 mai 1970, par la garde nationale suite à une manifestation pacifiste contre la guerre au Vietnam et au Cambodge. Sad Mary, placé en ouverture, évoque les tous derniers moments de la reine d'Écosse (et de France) Marie Stuart, avant sa décapitation. Enfin, septième et dernière plage, Danger Zone de Percy Mayfield, composée pour Ray Charles en 1961. Elle fait écho au splendide cover des Beatles A Fool On The Hill du précédent album. Les membres du groupe justifiaient ces choix de reprises par leur volonté de montrer qu'ils étaient capables de le faire. Et ils avaient bien raison. Ode To John Law n’obtiendra pas non plus le succès espéré, Stone The Crows demeurera un groupe de seconde catégorie, bien loin des projecteurs de la gloire... et pourtant... et pourtant... 

Musiciens

Maggie Bell : chant
Leslie Harvey : guitares
John McGinnis : claviers
James Dewar : basse, chant
Colin Allen : batterie, percussions

Titres

01. Sad Mary
02. Friend
03. Love
04. Mad Dogs And Englishmen 
05. Things Are Getting Better
06. Ode To John Law
07. Danger Zone

jeudi 9 janvier 2020

Organic Noises - Organic Noises (2019)

Organic Noises
Organic Noises - Organic Noises (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Basés à Cracovie, en Pologne, les six musiciens d'Organic Noises jouent depuis 2017 une musique intelligente combinant éléments folkloriques polonais et arméniens, jazz fusion et rock progressif. Leur premier album, sorti en 2019, surprend par tant de maîtrise, que ce soit dans les compositions, l'interprétation ou la production. On a droit à un véritable festival de sons et saveurs authentiques. Tous diplômés d'écoles de musique, ils manient à la perfection instruments traditionnels arméniens (duduk, zurna, shvi), instruments acoustiques (violon, hautbois, didgeridoo) et instruments modernes rythmiques et harmoniques (violon électriques, guitares, synthétiseurs, moog, basse, batterie). A l'exception de l'Intro et de l'Outro, chaque plage oscille entre six et dix minutes, laissant à chaque thème le temps de se développer. Peu de voix sur ce disque, à l'exception notable de la cinquième plage, Die Yaman, en mémoire au génocide arménien, et de Pozic Mamo Roz, épopée s'inspirant d'un air traditionnel de la région de Kurpie, située dans l'est de la Pologne. Savant brassage culturel, Organic Noises, l'album, est une petite merveille comme on les aime, synonyme d'évasion. 

Musiciens

Zofia Trystuła Hovhannisyan : duduk, hautobis, zurna, shvi, chant
Robert Wiercioch : guitare, saz
Karolina Wiercioch : claviers
Joanna Chudyba : violons
Marcin Chatys : basse, contrebasse, moog
Jan Rusin : batterie, percussions

Susanna Jara : chant
Roksana Sadowska : chant
Iwona Karcz : chant
Jan Koźliński : basse
Pawel Chlastawa : didgeridoo

Titres

01. Intro
02. Yarkhushta
03. Hoondz
04. Posic Mamo Roz
05. Dle Yaman
06. Lorik
07. Outro

mardi 7 janvier 2020

#SheRocks - The Prog Panel Pt.11


Pour voir les neuvième et dixièmes parties de cette vidéo abordant la place des femmes dans le rock progressif, cliquez ici.

dimanche 5 janvier 2020

Ana Alcaide - La Cantiga Del Fuego (2012)

Ana Alcaide La Cantiga Del Fuego
Ana Alcaide - La Cantiga Del Fuego (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

Digne disciple de Loreena McKennitt, Ana Alcaide est un personnage tout aussi fascinant au parcours des plus singuliers. Née à Madrid en 1976, elle s'initie au violon dès l'âge de sept ans. La musique ne la quittera plus, même si elle poursuit des études en biologie. Au début des années 2000, elle découvre la Suède et cet instrument médiéval étrange, le nyckelharpa, sorte de vielle à roue. A l'instar d'Éléonore Billy en France, elle en deviendra l'ambassadrice dans son pays. En 2001, Tolède devient sa ville de cœur. Avec La Cantiga Del Fuego, son troisième album solo entièrement autoproduit, elle rend un hommage vibrant à l'ancienne capitale espagnole, au passé et aux traditions si riches. Lieu de rencontre des trois grandes religions monothéistes au XIIe siècle, elle a été considérée par la suite comme la "Jérusalem" des Juifs séfarades tant ce peuple s'est épanoui en son sein. C'est cet aspect historique qu'Ana a décidé de mettre en lumière. Ses chansons, reprises d'airs traditionnels ou compositions originales, racontent en espagnol ou ladino (langue judéo-espagnole) d'anciennes légendes oubliées, des contes faisant revivre l'espace d'un instant des personnages aux destins tragiques, ou des lieux chargés d'histoire. Influences méditerranéennes, instruments anciens, moments spirituels apportent une saveur unique à ce disque passionnant, véritable voyage culturel. Il n'est donc pas étonnant que la grande Loreena McKennitt l'ait invitée à jouer sur son album Lost Souls ainsi que sur scène. Une artiste est née.

Musiciens

Ana Alcaide : chant, nyckelharpa, moraharpa, harpe celtique

Bill Cooley : psaltérion, oud, santour, luth médiéval, tar, pandero, chant
Jaime Muñoz : clarinette, accordéon, ney, kaval, cornemuse, flûte
Josete Ordoñez : guitares
Rafa del Teso : bouzouki, mandole, guoitare
Sergey Sapricheff : percussions
Diego López : percussions
Dimitri Psonis : lira griega
Ido Segal : hansa veena
Renzo Ruggiero : basse, vielle à roue
Reza Shayesteh : chant

Titres

01. El Pozo Amargo
02. Baila Donde El Mar
03. La Cantiga Del Fuego- El Viaje
04. Luna Sefardita
05. Khun Caravan
06. La Reina Ester
07. En El Jardín De La Reina
08. El Agua Del Río
09. La Cantiga Del Fuego- La Canción
10. Ay Que Casas!
11. Mikdash Intro
12. Mikdash

vendredi 3 janvier 2020

Yapunto - Yapunto (2019)

Yapunto
Yapunto - Yapunto (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Nouveau venu sur la scène des musiques traditionnelles colombiennes, Yapunto libère une énergie folle, irradiant tout sur son passage. Tout commence en 2015 lorsque les percussionnistes Adrien Garrido et David Delhomme invitent Boris Pokora (saxophone) et Stéphane Montigny (trombone) à les rejoindre, afin de promouvoir en France la musique colombienne à travers un collectif. Ces quatre gars sont des amis de longue date, ils ont joué ensemble durant six ans au sein de la fanfare La Belle Image spécialisée dans les musiques latino-américaines. Le groupe s'agrandit suite à l'arrivée des guitaristes Sébastien Rideau et Gabriel Bouillon, du batteur Mogan Cornebert, du bassiste Jakub Trzepisur, de la trompettiste Marie Bedat, puis, enfin, de la charismatique Alejandra Charry Caicedo au chant. Ainsi constitué, Yapunto se lance dans la réalisation d'un premier album qui voit le jour en 2019. Les neuf titres retenus, tous composés par les membres du groupe, à l'exception de l'endiablé A Lo Loco, reprise dantesque de Jossie Esteban, se situent à la croisée des cultures amérindiennes, africaines et espagnoles. Sous ces airs festifs invitant à la danse, Yapunto n'hésite pas à aborder des sujets contemporains sensibles dans ses paroles, comme la critique de notre société de consommation, ses conséquences sur l'environnement et les ravages de la déforestation. Ce dernier point est évoqué dans la premier titre Malo Viento, chanté en duo avec Nidia Gongora, célèbre chanteuse afro-colombienne fière de ses racines culturelles. En définitive, Yapunto propose une musique populaire solaire, qui, non seulement aidera à traverser au mieux l'hiver, mais nous accompagnera aussi tout au long de l'été grâce à ses rythmes enlevés. 

Musiciens

Alejandra Charry Caicedo : chant
Sébastien Rideau : guitares
Gabriel Bouillon : guitares
Jakub Trzepisur : basse
Mogan Corneber : batterie
Adrien Garrido : percussions
David Delhomme : percussions
Boris Pokora : saxophone, clarinette, flûte
Stéphane Montigny : trombone
Marie Bedat : trompette

Nidia Gongora : chant

Titres

01. Malo Viento
02. Promesa
03. Mani
04. Tarantula
05. Dulce Sueño
06. El Mar Y Ella
07. Despedida
08. Ultima Moda
09. A Lo Loco

jeudi 2 janvier 2020

Pentangle - Reflection (1971)

Pentangle Reflection (1971)
Pentangle - Reflection (1971)

Pourquoi écouter ce disque ?

Engendrer dans la douleur, Reflection fait figure d'album maudit dans la discographie de Pentangle. Lors des sessions d'enregistrement qui ont duré trois semaines, l'ambiance était délétère entre les musiciens. Conflits de personnes, problèmes d'égo, tous, à l'exception de Jacqui McShee, ont menacé de partir à un moment ou un autre. Ajouté à cela, les problèmes d'alcools de Renbourn et Jansch provoquant un absentéisme à répétition du studio. A sa sortie, ne bénéficiant ni du soutien du groupe, ni de la maison de disque qui n'a prévu aucun plan promotionnel, il est boudé par le public. Pourtant, Reflection est considéré aujourd'hui comme un trésor caché du folk électrique. Toujours aussi aventureux, Pentangle s'est éloigné de ses racines britannique pour se tourner vers les États-Unis d'où il a ramené ces ballades meurtrières que sont Omie Wise et Rain And Snow, ainsi que Will The Circle Be Unbroken, devenu un classique de leur répertoire, narrant la mort puis les funérailles de la mère du narrateur. L'emploi du banjo mais aussi du sitar et de l'harmonica contribue à développer cette atmosphère folk teintée de country, bluegrass, blues, gospel et jazz. Wedding Dress, en ouverture, interprété avec flamboyance par une Jacqui à la voix toujours aussi pure, mêle habilement influences celtiques et folk des Appalaches. De son côté, Reflection qui clôture l'album du même nom sur plus de onze minutes, dresse un tableau sombre, tel un reflet, de l'état d'esprit du groupe à cette période de son histoire. Sa fin est proche, mais il ne le sait pas encore.

Musiciens

Jacqui McShee: chant
Bert Jansch : guitare, banjo, chant
John Renbourn : guitare, chant
Danny Thompson : contrebasse
Terry Cox : batterie, percussions, chant

Titres

01. Wedding Dress
02. Omie Wise
03. Will The Circle Be Unbroken
04. When I Get Home
05. Rain And Snow
06. Helping Hand
07. So Clear
08. Reflection

mercredi 1 janvier 2020

Chasing The Monsoon - No Ordinary World (2019)

Chasing The Monsoon No Ordinary World
Chasing The Monsoon - No Ordinary World (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

"A lovely ethereal track featuring the voice of Lisa Fury. The version is an exclusive pre-release demo version of the song". C'est par ces mots que Dave Bainbridge de Iona présente la chanson Circles Of Stones sur sa compilation Songs For Luca 2. Nous sommes alors en 2007, Karnataka est en sommeil et les fans attendent avec impatience le nouveau projet de son bassiste Ian Jones. Longtemps annoncé, toujours repoussé, le premier album de Chasing The Monsoon voit finalement le jour en cette fin d'année 2019 où l'on découvre enfin la version finale de Circles Of Stones... et neuf autres titres, tous aussi sublimes les uns que les autres. No Ordinary World se veut bien plus qu'une invitation au voyage, c'est une incroyable épopée musicale à travers la planète Terre, qui a pour ambition d'en présenter non seulement la beauté dans toute sa diversité, mais aussi la fragilité. Cette aventure humaine insolite réunit trois musiciens amis d'enfance, Ian Jones, Steve Evans et Ian Simmons, accompagnés de l'éblouissante Lisa Fury, ancienne chanteuse de Karnataka (The Gathering Light) et de Last Knight (Talking To The Moon). Ensemble, ils ont peaufiné ce disque à l'extrême, années après années, mois après mois, secondés par Joe Gibb au mixage. La musique, digne des meilleurs Karnataka, Mostly Autumn, Iona, Magenta ou Panic Room, explore des paysages sonores aux saveurs inédites, entre prog symphonique grandiose, effets cinématiques aux couleurs ambient, et musique du monde aux influences exotiques, orientales et celtiques. Cette dernière touche est apportée avec soin par le génial Troy Donockley (Nightwish), joueur de cornemuse et de flûte irlandaise. Enrico Pinna (ex-Karnataka) et le gallois Gethin Woolcock sont eux aussi des invités spéciaux, mais assignés aux guitares. Si aucune suite n'est annoncée pour l'instant, il est fort à parier que le nouveau projet de Ian, Illuminae en collaboration avec Agnieska Swita, ainsi que le prochain Karnataka soient du même calibre.    

Musiciens

Lisa Fury : chant
Ian Jones : basse, claviers, guitares, programmation
Steve Evans : batterie, percussions, programmation, claviers, chant
Ian Simmons : guitares

Troy Donockley : uilleann pipes, low whistles
Enrico Pinna : guitares
Gethin Woolcock : guitares

Titres

01. Chasing The Monsoon
02. Circles Of Stone
03. Dancing In The Afterglow
04. Dreams
05. Into The Light
06. Innocent Child
07. December Sky
08. Lament 
09. Love Will Find You 
10. No Ordinary World