dimanche 16 octobre 2022

Tvinna - One: In The Dark (2021)

Tvinna One In The Dark
Tvinna - One: In The Dark (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Nouveaux venus sur la scène pagan folk, Tvinna est une supergroupe réunissant Fiona Rüggeberg (ex-Faun), Laura Fella (Faun), Fieke van den Hursk (ex-Cesair), Rafael Salzmann (Eluveitie) et Jasper Barendregt (Ulsect). Comme si ce casting de luxe ne suffisait pas, ils ont invités sur leur premier album One: In The Dark la déesse des îles Féroé Eivør Pálsdóttir, Fabienne Erni d'Eluveitie et la chanteuse soprano Jessey-Joy Spronk. Tvinna est avant tout une aventure féminine et une histoire d'amitié entre Fiona, Laura et Fieke qui ont composé et produit ce disque signé chez By Norse Music, label de Warduna et Eivør. Le nom même Tvinna est issu du vieux norvégien, il signifie "entrelacer". Leur musique à la base mi-rock, mi-electro, s'inspire d'anciens airs scandinaves. Une tétralogie est prévue, In The Dark étant le premier volume. Elle s'organise autour des quatre éléments, l'eau, l'air, la terre et le feu (comme l'ont également réalisés les Russes de Moon Far Away). L'eau, symbolisant la naissance, la maternité, le passage de l'ombre à la lumière, est au cœur du concept d'In The Dark qui relate les expériences personnelles de nos trois protagonistes. Celles-ci s'intéressent aussi à la mythologie à travers, notamment, la figure de la déesse Perchta dans 12, divinité toujours vénérée dans le sud de l'Allemagne et les Alpes autrichiennes. Si les voix féériques de Fiona et Laura envoutent dès les premières notes de The Gore, le son puissant de ce disque est absolument fabuleux. Ce travail est dû à Fieke, ingénieure du son et productrice aujourd'hui reconnue pour son travail avec Eivør, Myrkur, Katja Moslehner, Nanna Barslev, Omnia, Cesair, Faun, Leaves' Eyes ou encore Elvya. Pour résumer, Tvinna serait la rencontre improbable entre Clannad et Björk

Musiciens

Fiona Rüggeberg : chant, flûtes, électronique
Laura Fella : chant, mandoline, électronique
Fieke van den Hursk : accordéon, claviers, array mbira, électronique, beats
Rafael Salzmann : guitares, basse
Jasper Barendregt : batterie, percussions

Eivør Pálsdóttir : chant
Fabienne Erni : chant
Jessey-Joy Spronk : chant

Titres

01. The Gore
02. 12
03. Kreiz
04. Wild Hunt
05. Inside - The Dark
06. Sunna
07. Tides
08. Partus
09. Skymning

Vidéos

The Gore : lien vidéo ici


vendredi 14 octobre 2022

Sally Oldfield - Celebration (1980)

Sally Oldfield Celebration
Sally Oldfield - Celebration (1980)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sœur aînée d'un certain Mike, on se souvient tous de la prestation inégalable de Sally Oldfield sur le majestueux Shadow Of The Hierophant de Steve Hackett. C'était en 1975. Trois ans plus tard, Sally présentera son premier album solo, le sublime Water Bearer, suivi en 1979 du facétieux Easy. Celebration est sa troisième réalisation, elle non plus, non dénuée d'intérêt. A travers ce disque résolument optimiste, Sally célèbre la vie, chaque être vivant. D'une douceur extrême, sa musique explore différents styles musicaux, tout en conservant une certaine cohérence. Ainsi, la première chanson Mandala fait écho au new age naissant, Morning Of My Live est une délicate ballade aux accents folk, tout comme My Damsel Heart, tandis que Celebration s'ouvre au reggae, Blue Water emprunte des sentiers sinueux plutôt prog, et le splendide Woman Of The Night nous entraîne au cœur d'un cabaret de jazz à l'ambiance feutrée. Au fil de ses albums, Sally s'est constituée au solide noyau de musiciens fidèles, tels que Frank Ricotti (percussions), Graham Jarvis (batterie) ou encore Herbie Flowers à la basse qui a collaboré par le passé avec David Bowie, Elton John et Lou Reed. Elle a également fait appel à quelques pointures que sont le groupe de reggae Aswad (sur Celebration), John Kirpatrick de Steeleye Span, complice de Richard & Linda Thompson (à l'accordéon sur Morning Of My Life), le guitariste Tim Renwick (David Bowie et plus tard Pink Floyd), ou bien Mel Collins au saxophone (King Crimson, Camel, The Alan Parsons Project). En tout, une vingtaine de musiciens ont participé à cette sucrerie qui, telle une légère brise matinale, vient caresser notre âme. 

Musiciens

Sally Oldfield : chant, piano, synthétiseurs, marimba, percussions 

Nico Ramsden : guitares
Tim Renwick : guitares
Roger Rettig : guitares
Aswad : guitares, basse, batterie, percussions
Brian Miller : claviers
Tim Cross : claviers
John Kirkpatrick : accordéon
Mel Collins : saxophone
Kenny Wheeler : trompette
Alan James : basse
Herbie Flowers : basse
Pierre Moerlen : batterie
Graham Jarvis : batterie
Tom Newman : batterie, chœurs
Stuart Elliott : batterie
 Morris Pert : vibraphone
Frank Ricotti : percussions, glockenspiel 
Duncan Kinnell : congas

Titres

01. Mandala
02. Morning Of My Life
03. Woman Of The Night
04. Celebration
05. Blue Water 
06. My Damsel Heart 
07. Love Is Everywhere

Vidéos

Celebration : lien vidéo ici

Morning Of My Life : lien vidéo ici

Mandala : lien vidéo ici

jeudi 13 octobre 2022

Fearful Symmetry - The Difficult Second (2022)

Fearful Symmetry The Difficult Second
Fearful Symmetry - The Difficult Second (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Coup de cœur de ce mois d'octobre, ce deuxième album de Fearful Symmetry est un intense plaisir auditif. Fondé en 2018 par deux passionnés de rock et de prog, Suzi James et son cousin Jeremy Shotts, cette formation britannique propose un premier opus prometteur l'année suivante, Louder Than Words, inspiré de la vie et de l'œuvre du poète William Blake. D'ailleurs, leur nom "Fearful Symmetry" est extrait d'un vers de son fameux poème The Tyger dans lequel il s'interroge sur les motivations de Dieu qui a créé à la fois le tigre et l'agneau. Projet uniquement studio, Fearful Symmetry revient avec The Difficult Second, titre malicieux évoquant tant la difficulté pour un artiste de donner une suite à un premier disque, que le rapport au temps comme l'illustre la pochette réalisée par Suzi. Celle-ci s'est retrouvée seule aux commandes après la mise en retrait de Jeremy qui a seulement contribué aux paroles du passionnant épique Battlestorm, inspirées d'un certain... William Blake. Elle a accompli un travail de titan en composant la musique, écrivant les paroles, jouant de la guitare, de la basse, des claviers, de la mandoline, de l'oud, de l'e-violon, des percussions, participant aux chœurs, produisant, mixant, et masterisant l'album. Déjà présents sur Louder Than Words, Yael Shotts et Sharon Petrover ont apporté leur contribution respectivement au chant et à la batterie. The Difficult Second s'ouvre avec Mood Swings And Roundabouts, hommage à peine voilé à Yes. Le voyage se poursuit entre Orient et Occident. En effet, sortant de sa zone de confort, Fearful Symmetry enrichit sa musique au fil des titres de délicates émanations orientales bienvenues, que ce soit sur les deux instrumentaux Shifting Sands et Shukraan Jazilaan, ou le morceau chanté Eastern Eyes. Si vous recherchez un peu de chaleur, une musique positive, mais exigeante, contribuant à éloigner le stress du quotidien, The Difficult Second est pour vous. Un must !

Musiciens

Suzi James : guitares, basse, claviers, mandoline, oud, e-violon, percussions, chœurs
Yael Shotts : chant
Sharon Petrover : batterie

Titres

01. Mood Swings And Roundabouts
02. The Difficult Second 
03. Light Of My Life 
04. Shifting Sands 
05. Eastern Eyes
06. The Song Of The Siren 
07. Hope
08. Sandworm 
09. Shukraan Jazilaan
10. Warlords

Vidéos

Sandworm : lien vidéo ici

Shifting Sands : lien vidéo ici

Warlords : lien vidéo ici

vendredi 7 octobre 2022

Ranarim - Morgonstjärna (2006)

Ranarim Morning Star
Ranarim - Morgonstjärna (2006)

Pourquoi écouter ce disque ?

Cette formation suédoise de musique folklorique a été en activité de 1997 à 2010. Quatre albums studios ont été publiés durant cette période, Morgonstjärna ("étoile du matin") est leur troisième. L'histoire de Ranarim (nom poétique qui peut se traduire par "tapisserie de rosée") commence lorsque quatre étudiants de l'Académie royale de musique de Stockholm décident de redonner vie à d'anciennes chansons du folklore suédois, souvent oubliées, avec une pointe de modernité. Ils prennent alors le nom de Ranarim. Ulrika Bodén est au chant et à la flûte, Sofia Sandén au chant et au violon, Jens Engelbrecht à la guitare, et Niklas Roswall au nyckelharpa. Niklas connaît déjà une certaine notoriété depuis qu'il a remporté en 1996 le championnat du monde de nyckelharpa. De la même famille que la vièle à roue, cet instrument à cordes frottées datant de l'époque médiévale, est l'instrument traditionnel suédois par excellence, indissociable du folklore de ce passionnant pays nordique. Cependant, sa renommée a dépassé les frontières de son pays depuis une quarantaine d'années. Des musiciens comme Laurent Vercambre (Malicorne) et Éléonore Billy (Octantrion) en France, ou Ana Alcaide en Espagne en sont devenus des spécialistes. En 2000, Ramarin sort son premier album, Till Ljusan Dag. Il est suivi trois ans plus tard par För Världen Älskar Vad Som Är Brokot qui voit l'arrivée du contrebassiste Anders Johnsson et de Sebastian Notini aux percussions. Ce dernier est remplacé par Olle Linder sur Morgonstjärna. En 2008, leur dernier album voit le jour. Il s'intitule Allt Vid Den Ljusa Stjärnan. Suite à cela, Sofia, Jens, Anders et Ollen quitteront la formation. Ulrika et Niklas rejoints par d'autres musiciens donneront le tout dernier concert de Ranarim le 15 décembre 2010. Leur chansons aériennes et plaisantes, dans la pure tradition folklorique, relatent d'anciennes légendes scandinaves, évoquent le changement des saisons, célèbrent la nature, explorent les relations humaines toujours aussi compliquées quelques soient les époques. Ulrika et Sofia qui chantent également dans un ensemble vocal, possèdent deux voix claires, complémentaires et enchanteresses se mariant à merveille. Si vous êtes intéressés par la culture scandinave, ou tout simplement curieux, Ranarim retiendra, à ne pas en douter, toute votre attention. 

Musiciens

Ulrika Bodén : chant, flûte
Sofia Sandén : chant, violon
Niklas Roswall : nyckelharpa, chant
Jens Engelbrecht : guitares, mandole
Anders Jonson : contrebasse
Olle Linder : percussions

Titres

01. Maj Vare Välkommen
02. Bondepraktikan
03. Kött På Benen
04. Inte Har Jag Pengar Inte Är Jag Pank
05. Falkvard Lagermansson
06. Kärleken Slutar Så Sena
07. Brinna Inga Hjärtan
08. Hem Igen
09. Morgonstjärna
10. Äldstebröderna
11. Sjömansvisan
12. Lyby Lasse
13. Vinder Vänder Om
14. Stolt Signhild
15. Fågel I Fjärran

Vidéos

Morgonstjärna : lien vidéo ici

Falkvard Lagermansson : lien vidéo ici

Maj Vare Valommen : lien vidéo ici

mardi 4 octobre 2022

Clannad - Nádúr (2013)

Clannad Nadur
Clannad - Nádúr (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Quarante ans de Clannad résumés en un seul et même disque. Sorti en 2013, tout juste quarante ans après leur tout premier album, Nádúr ("nature" en gaélique) résume à lui tout seul la longue et passionnante carrière de ce groupe irlandais sans équivalence. Moya Brennan disait à sa sortie "chaque piste est différente, mais chaque piste est du pur Clannad". Ce qu'elle ne savait pas alors, c'est que cette petite merveille serait leur tout dernière production en studio. Par chance, c'est un Clannad de nouveau à cinq qui fait son retour. Pól Brennan qui avait quitté le clan en 1990 est de retour aux côtés de Moya, Ciarán Brennan, Noel Duggan et son frère jumeau Pádraig Duggan. Ce dernier décèdera en 2016. Parmi les musiciens qui les accompagnent, citons Ged Lynch à la batterie (David Gilmour, Peter Gabriel, Sting), Steve Turner aux claviers (Kylie Minogue) ainsi que le chanteur nord-irlandais Duke Special en duo avec Moya sur le titre phare de l'album, l'irrésistible Brave Enough, véritable hymne. Pour la première fois un harmonica se laisse entendre et c'est sur The Fishing Blues égayé par cet instrument (qui me rappelle l'air de Karma Chameleon de Culture Club). Autres moments forts, TransAtlantic aux paroles signées de l'auteur irlandais Colum McCann, The Song In Your Heart dédiée au père de Moya, Vellum, en ouverture, qui évoque le somptueux Livre de Kells, manuscrit médiéval considéré comme le plus beau trésor national d'Irlande (et dont Iona, héritier de Clannad, avait consacrait un album entier, The Book Of Kells en 1992), ou encore Setanta où il est question du héros mythologique irlandais Cú Chulainn. Aussi empreint de mysticisme que ses prédécesseurs, cet album clôt dignement une fabuleuse saga débutée dans un coin perdu du nord de l'Irlande et dont les protagonistes sont devenus, malgré eux, d'immenses stars internationales grâce, avant tout, à leur talent et à leur pugnacité. 

Musiciens

Moya Brennan : chant, harpe
Ciarán Brennan : basse, guitares, mandoline, claviers, chant
Pól Brennan : flûtes, guitares, claviers, bodhrán, chant
Noel Duggan : guitares, chant
Pádraig Duggan : mandole, chant

Duke Special : chant
Leon Brennan : chant
Steve Cooney : guitare nylon
Steve Turner : claviers
Alan Bailey : cornemuse
Eamon Murray : harmonica
Aisling Jarvis : bouzouki
Ged Lynch : batterie, percussions

Titres

01. Vellum 
02. Rhapsody Na Gcrann
03. TransAtlantic (3:57)
04. Turas Dhómhsa Chon Na Galldachd
05. Brave Enough
06. The Fishing Blues 
07. Lámh Ar Lámh 
08. Tobar An Tsaoil 
09. The Song In Your Heart 
10. A Quiet Town
11. Hymn (To Her Love) 
12. Setanta 
13. Cití Na Gcumann 

Vidéos

Brave Enough : lien vidéo ici

Vellum (radio edit) : lien vidéo ici

The Fishing Blues : lien vidéo ici

dimanche 2 octobre 2022

Kaipa - Urskog (2022)

Kaipa Urskog
Kaipa - Urskog (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Géant du prog symphonique suédois, Kaipa a eu deux vies bien distinctes. Fondé en 1973 par le claviériste Hans Lundin, le groupe s'inspire à la fois de ses contemporains (Camel, Yes, Genesis...), de la musique classique (Bach) et du folklore suédois. Durant cette première aventure qui s'arrêtera nette en 1982, ils produisent cinq albums dont trois avec le futur fondateur de The Flower Kings, Roine Stolt. Au début du nouveau siècle, Hans Ludin réactive la machine Kaipa avec de nouveaux musiciens et deux chanteurs, Patrik Lundström et Aleena Gibson. Cette dernière est connue dans son pays pour graviter dans la sphère du concours de l'Eurovision, très prisé dans les pays nordiques, en tant qu'interprète mais aussi comme compositrice. Devenu seulement un projet studio, Kaipa en est aujourd'hui à son neuvième album. A l'image de la pochette représentant la profonde et dense forêt suédoise, Urskog peut se traduire par "forêt vierge". C'est elle qui a été la source première d'inspiration pour Hans, ainsi que le cycle des saisons. Les six morceaux présentés, dont deux épiques dépassant les quinze minutes, ont été imaginés comme une déambulation sensorielle au fil des saisons scandinaves. Les musiciens frôlent la perfection, y compris le nouveau venu à la batterie, Darby Todd (proche de Devin Townsend) à la frappe plus forte que son prédécesseur. Pour la première fois, un saxophone se laisse entendre sur une composition de Kaipa, permettant une légère incursion du côté du jazz. Kaipa propose une musique complexe, sophistiquée et avant tout lumineuse, très positive. Bref, pour qui aime le rock progressif symphonique exigeant, c'est l'éclate totale.

Musiciens

Patrik Lundström : chant
Aleena Gibson : chant
Hans Lundin : claviers, chant
Per Nilsson : guitares
Jonas Reingold : basse
Darby Todd : batterie

Elin Rubinsztein : violon
Olof Åslund : saxophone

Titres

01. The Frozen Dead Of The Night
02. In A World Of Pines 
03. Urskog
04. Wilderness Excursion 
05. In Tthe Wastelands Of My Mind
06. The Bitter Setting Sun 

Vidéos

Wilderness Excursion : lien vidéo ici

mercredi 28 septembre 2022

Vael - Kairós (2019)

Vael Kairos
Vael - Kairós (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Dans la péninsule ibérique préchrétienne, Vaelico était le dieu loup commun aux tribus celtes qui la peuplaient. Fascinés par cette époque reculée et soucieux de porter un nom de groupe symboliquement rassembleur, le loup étant un animal mythique présent dans de nombreuses cultures, ce jeune ensemble espagnol a adopté le nom de Vael. En 2015, Daniel Iturriaga Chivo (flûtes, guzheng, cornemuse, cithare, hulusi, chant) et Macarena Pingarrón Romero (nyckelharpa, percussions, chant) s'associent à d'autres musiciens dans l'optique de produire une musique originale au concept encore flou, néanmoins inspirée de Tolkien et des univers celtiques. Très vite, Guillermo García Legidos (davul, bodhran, darbuka, tablas, udu) et Violeta M. Triviño (violon) les rejoignent, suivis de Camilo García Molinero (guitare classique, baglama, saz), Teresa Peciña Rodríguez (vielle à roue, flûtes, daf, chant) et José M. Vincente (guitare espagnole). Vael prend ainsi sa forme définitive en 2016, adoptant une toute nouvelle orientation musicale qui consiste à jouer une musique folk ayant pour dessein de fusionner les styles musicaux du monde entier. Les sept musiciens nomment ce nouveau courant panfolk. Ce choix est d'autant plus honorable que lorsqu'on se penche sur la formation musicale de chacun, on constate que l'une vient du classique, un autre du punk, une du jazz, une du grunge, un du metal folk, et un du flamenco. Toute cette diversité au service d'une ambition a donné ce succulent Kairós. Sorti en 2019, leur premier album a été conçu dans un esprit unificateur, colonne vertébrale du projet. Véritable invitation au voyage, il compile un travail conséquent entamé depuis quatre ans. Tel un tourbillon, il nous entraîne des steppes infinies de Russie au vaste Sahara africain, prenant un détour du côté de la Chine, de la Mongolie, de l'Europe balkanique, du Moyen Orient, de l'Amérique du Sud et d'une multitude d'autres endroits aussi insolites les uns que les autres, apportant une richesse sans fin à cette musique à la fois envoutante et solaire. Si les voix féminines m'évoquent celle de Francesca Nicoli d'Ataraxia, leur démarche artistique (et philosophique) se rapproche davantage de celle leurs compatriotes Amarok, L'Ham De Foc, et Ana Alcaide, mais aussi de Boann, Al Andaluz Project et, surtout, Loreena McKennitt. Pour autant, Vael et leur Kairós (à la pochette magnifique) demeurent une expérience unique à découvrir absolument. 

Musiciens

Teresa Peciña Rodríguez : vielle à roue, flûtes, daf, chant
Macarena Pingarrón Romero : nyckelharpa, percussions, chant
Daniel Iturriaga Chivo : flûtes, guzheng, cornemuse, cithare, hulusi, chant
Violeta M. Triviño : violon, chœurs
Camilo García Molinero : guitare classique, baglama, saz, chœurs
José M. Vincente : guitare espagnole, chœurs
Guillermo García Legidos : davul, bodhran, darbuka, tablas, udu, chœurs

Cristina R. Galván de Aegri Somnia : percussions
Caco Castellanos de Ocelon : chœurs
Talanka : chœurs
Tuchy Regueras : chœurs
Victor Saiz : chœurs

Titres

01. Caravanserai 
02. Harsha
03. Prometeo
04. Verde Olivo 
05. Danza Dos Teixos 
06. Montañas De Jade 
07. Nana
08. Nimue
09. Ängpolska
10. Czarne Czary
11. Vesna

Vidéos

Nimue : lien vidéo ici

Caravanserai : lien vidéo ici

Verde Olivo : lien vidéo ici

Nimue (live Castelfest 2019) : lien vidéo ici

dimanche 25 septembre 2022

Babal - Who Will I Be When I Leave? (2022)

Babal Who Will I Be When I Leave
Babal - Who Will I Be When I Leave? (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Babal ou l'art de ne pas se prendre au sérieux... quoique... Apparu à la fin des années 90, ce trio d'origine britannique avait d'abord pour nom Babble. En 2012, Karen Langley (chant), Rob Williams (guitares, claviers, basse) et Jon Sharp (batterie, percussions) adoptent le nom de Babal. Who Will I Be When I Leave?, leur dernière parution en date, poursuit ce long voyage aux saveurs excentriques et au style inqualifiable. A la confluence de différents courants, cinématique, psychédélique, art-rock, leur musique ne ressemble à nulle autre. C'est ce qui fait à la fois tout leur charme et toute leur originalité. Auteure des paroles, Karen a un background blues, jazz, rock et folk. J'ai du mal à dire pourquoi, mais dès que j'ai découvert sa voix, j'ai pensé à Marianne Faithfull. Sûrement à cause de ses intonations, de ses modulations. Mystère. Le groupe est d'ailleurs lui-même un mystère à part entière. Car sous ses aspects loufoques, se cache un musique complexe, chaque morceau dégageant une atmosphère bien à part, avec des paroles percutantes, toutes aussi difficiles à décrypter, mais qui ont sens. Si Babal se positionne en observateur avisé de notre monde en pleine dérive, c'est en fouillant leur biographie que l'on comprend mieux leur démarche artistique. En 2018, est diagnostiqué chez Karen un cancer du sang rare. Soutenue par Rob, elle a mené un dur combat qu'elle a honorablement remporté. La rupture avec le monde d'avant a été rude, elle et son compagnon ne seront plus jamais les mêmes. Refusant de vivre dans le passé, ils décident d'avancer et cette détermination leur donne la force de créer, de puiser au plus profond d'eux-mêmes. Who Will I Be When I Leave? n'est pas un disque anodin, il témoigne de leur passion pour la Vie, celle avec un grand "v". Comme Karen le chante si bien dans ma chanson préférée, Baby wants freedom, baby wants a ride...

Musiciens

Karen Langley : chant
Rob Williams : guitares, claviers, basse, programmation
Jon Sharp : batterie, percussions

Paul Smith : basse, contrebasse

Titres

01. 3 Minutes 
02. Sitting Pretty
03. Corkscrew Rider
04. Dead End Friends
05. The Wolf Slips Up Quickly
06. Made Without Instructions
07. Baby Wants Freedom 
08. Doors
09. Who Will I Be When I Leave?

Vidéos

trailer : lien vidéo ici

Corkscrew Rider : lien vidéo ici

mercredi 21 septembre 2022

Joshua Burnell - Seasons Vol.4: Autumn (2022)

Joshua Burnell Autumn
Joshua Burnell - Seasons Vol.4: Autumn (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Certains aiment l'automne, d'autres non. Je fais partie de la seconde catégorie. Pourtant, je reconnais que cette saison demeure une source d'inspiration inépuisable. Autumn est le quatrième et dernier volet d'une saga ambitieuse initiée par notre Vivaldi du folk-rock britannique, j'ai nommé Joshua Burnell. Souvenez-vous, ce jeune musicien à eu l'idée folle d'enregistrer une chanson folk par semaine durant une année entière. Puis il a réparti ses 52 morceaux sur quatre albums, chacun illustrant une saison. Il a commencé avec Winter, puis ont suivi Spring, Summer et maintenant cet Autumn. Joshua n'a jamais caché son admiration pour ses prédécesseurs, leur ombre plane tout au long de ce disque envoutant, que ce soit Yes (il aime imaginer comment ce groupe phare de la scène prog aurait repris tel ou tel air folk au temps de sa splendeur dans les 70's), Fairport Convention (Reynardine The Werefox), Shelagh McDonald (Dowie Dens Of Yarrow qui brille de mille feux), Jean-Luc Lenoir a qui l'on doit le fascinant Old Celtic & Nordic Ballads (King Of The Fairies), Alan Stivell (Tri Martolod) ou encore Simon & Garfunkel. Sa reprise de leur célèbre Scarborough Fair (qu'eux-mêmes ont emprunté à Martin Carthy) est déconcertante par son originalité. Elle semble avoir été enregistrée dans un monastère. C'est d'ailleurs là la force de Joshua, ses propres versions sont toujours très personnelles, résultat d'un travail à la fois minutieux et inventif. Entouré d'excellents musiciens, dont son frère Ben à la guitare électrique et de la chanteuse (et fiancée) Frances Sladen, Joshua nous ouvre les portes d'un univers fantastiques où se croisent fées maléfiques, sorcières, centaures, dragons ainsi que toute sorte d'antihéros parmi lesquels un certain Merlin. Saluons ici le travail titanesque de ce jeune artiste à l'avenir plus que prometteur. Tiens, le disque se termine sur les dernières notes de She Moved Through The Fair... Et si on réécoutait Winter ?

Musiciens

Joshua Burnell : chant, instruments

Frances Sladen : chant
Tim Burnell : chant
Nathan Graves : guitare électrique
Jack Woods : guitare électrique, mandoline
Ben Burnell : guitares
Dan Webster : guitare électrique
Mark Waters : basse
Tim Yates : basse, mélodéon
Matthew Mefford : basse, contrebasse
Rachel Wilson : violon
Antonio Curiale : violon
Sarah Loughram : violon
Cristina Crespo : flûte

Titres

40. The Autumn Overture
41. Ballad Of The Riddle Rhymer
42. King Of The Fairies
43. Reynardine The Werefox
44. Tri Martolod
45. Two Magicians
46. Guy Fawkes Prince Of Sinister
47. Witch Of The Westmorland
48. The Curse Of Hoxne Bridge
49. Dowie Dens Of Yarrow
50. Tam Lin
51. Scarborough Fair
52. She Moved Through The Fair

Vidéos

Two Magicians : lien vidéo ici

dimanche 18 septembre 2022

Judy Collins - Who Knows Where The Time Goes (1968)

Judy Collins Who Knows Where The Time Goes
Judy Collins - Who Knows Where The Time Goes (1968)

Pourquoi écouter ce disque ?

Parmi l'abondante discographie de Judy Collins qui s'étale sur sept décennies, du début des années 60 à nos jours, Who Knows Where The Time Goes, sorti en 1968, occupe une place à part, faisant indéniablement partie du top 5 de ses meilleurs albums. Judy explore différents styles musicaux, du très country Someday Soon à la ballade meurtrière Pretty Polly sonnant très Fairport Convention. De Fairport Convention, il en est encore question avec la chanson-titre Who Knows Where The Time Goes composée par Sandy Denny à l'âge de 19 ans. Avec sa thématique sur le temps qui passe, cette chanson est considérée comme l'une des plus belles et des plus tristes de tous les temps. Linda Thompson disait d'elle, non sans humour noir, que par désespoir, les gens pouvaient se tirer une balle dans la tête rien qu'en l'écoutant. En 1968, Sandy n'a pas encore enregistré la version mémorable de l'album Unhalfbricking disponible seulement l'année suivante. Pour l'heure, elle l'a interprétée seule sur scène ou avec The Strawbs dont elle a brièvement fait partie. Judy en a reçu une démo qui l'a de suite séduite. Elle en livre ici une magnifique version toute en nuances. La puissance de cette chanson éclipserait presque les autres reprises de l'album, toutes d'artistes contemporains : Story Of Isaac, Bird On The Wire, toutes deux de Leonard Cohen, I Pity The Poor Immigrant de Bob Dylan ou encore First Boy I Loved de Robin Williamson de l'Incredible String Band. Un seul titre est signé de la seule Judy. Il deviendra un classique incontournable de son répertoire. Il s'agit de My Father dédié à son père tout juste décédé. Parti trop tôt, il n'aura pas eu la joie de découvrir ce cadeau caché de sa chère fille. Cette âme romantique fascinée par la France, a offert à Judy sa toute première guitare. Aveugle, il n'était pas comme dans la chanson mineur, mais chanteur et animateur de radio. Avec Who Knows Where The Time Goes, Judy clôt en beauté une première décennie riche en musique. Elle n'est encore qu'au début de sa très longue carrière. 

Musiciens

Judy Collins : chant, guitare, piano

Buddy Emmons: pedal steel guitar
James Burton : dobro, guitare électrique
Stephen Stills : guitares, basse
Mike Melvoin : piano
Van Dyke Parks : piano
Michael Sahl : claviers
Chris Ethridge : basse
Jim Gordon : batterie, percussions

Titres

01. Hello, Hooray
02. Story Of Isaac
03. My Father
04. Someday Soon
05. Who Knows Where The Time Goes
06. I Pity The Poor Immigrant
07. First Boy I Loved
08. Bird On The Wire
09. Pretty Polly

Vidéos

Who Knows Where The Time Goes : lien vidéo ici

My Father : lien vidéo ici

Hello, Hooray : lien vidéo ici

Story Of Isaac : lien vidéo ici