dimanche 16 juin 2019

Phideaux - Infernal (2018)

Phideaux Infernal
Phideaux - Infernal (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

L'attente a été interminable. Longtemps annoncé, Infernal a mis sept ans à voir le jour depuis le dernier album en date de Phideaux (Snowtorch, 2011). Ce nouveau disque clôt avec brio une trilogie débutée en 2006 avec The Great Leap  et qui s'est poursuivie l'année suivante avec Doomsday Afternoon considéré comme un chef d'œuvre dans le monde du rock progressif. Phideaux Xavier, fondateur du groupe du même nom, est un véritable perfectionniste. Si l'essentiel de ce double album se trouvait prêt depuis 2011, il n'a cessé de travailler dessus depuis, veillant au moindre détail. Le résultat ? Fantastique ! Cette fresque écologico-politique s'inscrit dans la totale continuité des deux premiers volets, baignant dans un même univers musical fait d'un rock progressif symphonique explosif, aussi puissant que ses aînés Pink Floyd, Genesis, Yes, ELP ou Renaissance. Cette dernière référence est inévitable du fait de la présence de voix féminines, quatre pour être précis : Valerie Gracious, Ariel Farber, Linda Ruttan Moldawsky et Molly Ruttan à l'origine de cette pochette énigmatique inspirée des œuvres de Jérôme Bosch et Salvador Dalí. Avec celle de Xavier, elles dégagent toutes une émotion particulière, renforcée par une musique sophistiquée, mais qui n'en reste pas moins accessible par son aspect mélodique. Au final, Infernal est une œuvre divine à la beauté flamboyante dont l'écoute confirme cette citation de Sartre : "L'enfer, c'est les autres". 

Musiciens

Phideaux Xavier : chant, piano, guitare
Valerie Gracious : chant
Molly Ruttan : chant
Linda Ruttan-Moldawsky : chant
Ariel Farber : violon, chant
Gabriel Moffat : guitares
Johnny Unicorn : claviers, saxophone, chant
Mark Sherkus : claviers
Matthew Kennedy : basse
Rich Hutchins : batterie

Andy Camou : trompette
Stefanie Fife : violoncelle
Frank Valentini : applaudissements
Doug Moldawsky : chœurs
Nina Moldawsky : chœurs
Caroline Oster : chœurs
Mary Kelly Weir : chœurs

Titres

1.01. Cast Out and Cold 
1.02. The Error Lives On
1.03. Crumble
1.04. Inquisitor 
1.05. We Only Have Eyes for You 
1.06. Sourdome
1.07. The Walker 
1.08. Wake The Sleeper 
1.09. C99 
1.10. Tumbleweed
2.01. The Order Of Protection (One) 
2.02. Metro Deathfire 
2.03. Transit (Instrumental) 
2.04. In Dissonance We Play
2.05. The Sleepers Wake 
2.06. The Order Of Protection (Two) 
2.07. From Hydrogen To Love 
2.08. Eternal
2.09. Endgame - An End

vendredi 14 juin 2019

Mantra Vega - The Illusion's Reckoning (2016)

Mantra Vega The Illusion's Reckoning
Mantra Vega - The Illusion's Reckoning (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

Mantra Vega avait suscité l'attention avec son tout premier single Island sorti en 2015. La question était de savoir si l'album annoncé serait aussi bon. Disponible l'année suivante, The Illusion's Reckoning confirme cette interrogation au-delà des espérances. Pour mémoire, ce supergroupe de rock progressif réunit la Britannique Heather Findlay (ex-Mostly Autumn) et l'Américain Dave Kerzner de Sound Of Contact auxquels ont été associés Chris Johnson (Mostly Autumn, Halo Blind), Dave Kilminster (Roger Waters, Steven Wilson), Stuart Fletcher (The Seahorses, We Could Be Astronauts) et Alex Cromarty (Mostly Autumn, Riversea). Et qui dit supergroupe, dit super album, et qui dit super album dit supers invités : Troy Donockley de Nightwish, Angela Gordon de Mostly Autumn, Irene Jansen d'Alarion, Arjen Lucassen d'Ayreon, et Matt Dorsey de Sound Of Contact. En fait, Mantra Vega est la poursuite de la collaboration en Heather et Dave qui avait débuté sur l'album de ce dernier New World. Ensemble, ils ont créé une musique originale, empreinte de mysticisme oriental, entre prog, new age, rock atmosphérique, folk et psychédélisme. Quel plaisir de retrouver une Heather Findlay au sommet de sa forme, au chant toujours aussi passionné comme en témoigne Mountain Spring ou la chanson titre The illusion's Reckoning qui s'étend sur près de dix minutes. Les nostalgiques de Mostly Autumn première époque écouteront avec attention les pistes six et huit qui auraient eu toute leur place sur le mythique Passengers ou son prédécesseur The Last Bright Light.

Musiciens

Heather Findlay : chant, percussions, flûtes, guitare acoustique
Dave Kerzner : chant, claviers, sound design, percussions, guitare acoustique
Dave Kilminster : guitares
Chris Johnson : guitates
Stu Fletcher : basse
Alex Cromarty: batterie

Troy Donockley : chant, guitare
Irene Jansen : chant
Angela Gordon : chant, flûtes
Arjen Lucassen : guitare
Matt Dorsey : mandolines, guitare acoustique
Brett Caldas-Lima ; sound design, claviers
Remko de Landmeter : flûte
Georgia Rankin : chant
Howard Rankin : chant
Plamen Gulubov : chant
Harlan Findlay Loftus : bruitage
Drayke Findlay Loftus : bruitage

Titres

01. Every Corner 
02. Island
03. Veil Of Ghosts
04. Lake Sunday
05. Mountain Spring 
06. In A Dream 
07. Learning To Be Light 
08. I've Seen Your Star 
09. Island (Reprise) 
10. The Illusion's Reckoning 
Bonus track 
11. Mountain Spring (Acoustic version) 

lundi 10 juin 2019

Loonypark - Egoist (2008)

Loonypark Egoist
Loonypark - Egoist (2008)

Pourquoi écouter ce disque ?

Are you sitting comfortably? pour reprendre le titre d'un célèbre album d'IQ... Loonypark est une formation polonaise qui, avec son premier album Egoist sorti en 2008, propose un rock néo-progressif classique, certes sans surprise, mais fichtrement agréable à savourer, confortablement installé dans un bon fauteuil, canapé ou lit. Fondé en 2007 par le claviériste Krzysztof Lepiarczyk et le batteur Jacub Grzesło, Loonypark a ensuite été rejoint par Piotr Grodescki (guitares), Piotr Lipka (basse) et Sabina Godula-Zając (chant). Cette dernière avait déjà collaboré avec Krzysztof au sein de Liquid Shadow. Les fans de Millenium se souviennent également de sa participation aux chœurs sur l'album Interdead en 2005, et sur d'autres par la suite. Sa voix grave et chaude, assez similaire à celle de Maurane, apporte une profondeur intense aux compositions intelligentes de Lepiarczyk. Habilement enregistré, mixé et produit par Ryszard Kramarski (de Millenium), Egoist est paru sur son label Lynx Music qui réunit certains des meilleurs artistes et groupes contemporains de la scène prog polonaise. Lonnypark ne fait pas exception à la règle, ses guitares lumineuses, ses envolées synthétiques et cette voix à part apporteront un bon moment de détente, une parenthèse inattendue. 

Musiciens 

Sabina Godula-Zając : chant
Piotr Grodescki : guitares
Krzysztof Lepiarczyk : claviers
Piotr Lipka : basse
Jacub Grzesło : batterie

Maciej Tomczyk : guitares

Titres

01. Time
02. Egoist
03. Love
04. Hope
05. Faith
06. Hello
07. Alone
08. The City

dimanche 9 juin 2019

Opus Symbiosis - Monster (2013)

Opus Symbiosis Monster
Opus Symbiosis - Monster (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Monster ou l'acte final d'Opus Symbiosis ? Depuis la parution de cet EP quatre titres en 2013, silence radio du côté de nos amis finlandais. Pourtant, Victor Sågfors (guitares, claviers, chant, composition, production) avait annoncé sur son blog personnel en 2016 la parution prochaine d'un album concept... Trois ans après, toujours rien. La discographie du groupe compte deux albums studio prometteurs (Opus Symbiosis, Nature's Choice), et deux EP dont ce Monster. De quintet, Opus Symbiosis est devenu quatuor. Le claviériste Staffan Strömsholm s'en est allé. Victor assure seul guitares et claviers désormais. La rythmique, toujours aussi solide, est tenue par Jafet Kackur (basse) et EH Lillkung (batterie). A noter que Pat Mastelotto (King Crimson, XTX) a été appelé en renfort sur la troisième piste, Noolan. Quant au chant, c'est une nouvelle fois Christine Stern qui s'en charge. Dynamique, sa voix alterne avec autant d'aisance entre moments calmes et passages énergiques, bien plus fréquents. Pas de composition à rallonge ici, les morceaux sont courts, condensés et rapides. Opus Symbiosis était bien parti pour devenir une figure incontournable du prog finlandais, Monster en est l'ultime témoignage à ce jour. 

Musiciens

Christine Sten : chant
Victor Sågfors : guitares, claviers, chœurs
Jafet Kackur : basse, chœurs
EH Lillkung : batterie

Pat Mastelotto : batterie
Andi Pupato : percussions
Anders Sjölind : trompette, bugle, cornet
Tim Granbacka : chœurs

Titres

01. Icebreaker
02. Snowfarm
03. Noolan
04. Frost

vendredi 7 juin 2019

Liza Minnelli - Results (1989)

Liza Minnelli Results Pet Shop Boys
Liza Minnelli - Results (1989)

Pourquoi écouter ce disque ?

Fille de Judy Garland et du réalisateur Vincente Minnelli, Liza Minnelli s'est illustrée dans les années 70 dans les films musicaux Cabaret (1972) et New York, New York (1977). Habituée des comédies musicales, elle revient en 1989, là où on ne l'attendait pas, avec un album de pure synthpop produit par les Pet Shop Boys et Julian Mendelsohn. Le duo Lowe/Tennant était alors au sommet suite à la parution d'Actually vendu à des millions d'exemplaires. Sept des dix titres de Results ont été écrits par eux, dont Tonight Is Forever et Rent déjà présents respectivement sur leurs albums Please (1986) et du déjà cité Actually (1987). Si on retrouve la passion de Liza pour les comédies musicales à travers Losing My Mind de Stephen Sondheim, extrait du spectacle Follies, ainsi que Love Pains enregistré en 1979 par Yvonne Elliman, sa reprise inventive du Twist In My Sobriety de Tanita Tikaram est une agréable surprise. Les célèbres Angelo Badalamenti (David Lynch, Marianne Faithfull) et Anne Dudley d'Art Of Noise se sont vus confiés les arrangements orchestraux. Côté musiciens, J.J. Belle qui collaborera plus tard avec Fish, joue des guitares, Peter-John Vettese (Jethro Tull, Simple Minds, Annie Lennox) des claviers, et Danny Cummings (Dire Straits, Mark Knopfler) des percussions. Aux chœurs, on peut entendre Tessa Niles qui s'était auparavant illustrée sur le grandiose Clutching At Straws de Marillion en 1987. Au final, Results est le résultat gagnant d'une improbable collaboration entre des artistes aux univers opposés qui partagent néanmoins une même intelligence artistique.  

Musiciens

Liza Minnelli : chant

Chris Lowe : claviers, programmation
Neil Tennant : claviers, chant, vocoder
Julian Mendelsohn : claviers, programmation, chant
Gary Maughan : programmation, fairlight
Andy Richards : claviers, programmation
C.J. Macintosh : programmation
Peter-John Vettese : claviers
J.J. Belle : guitares
Danny Cummings : percussions
Courtney Pine : saxophone
Tessa Niles : chœurs
Katie Kasson : chœurs
Carol Kenyon : chœurs
Donald Johnson : rap

Titres

01. I Want You Now
02. Losing My Mind
03. If There Was Love
04. So Sorry, I Said
05. Don't Drop Bombs
06. Twist In My Sobriety
07. Rent
08. Love Pains
09. Tonight Is Forever
10. I Can't Say Goodnight

jeudi 6 juin 2019

Renaissance - Azure d'Or (1979)

Renaissance Azure d'Or
Renaissance - Azure d'Or (1979)

Pourquoi écouter ce disque ?

A la fin des années 70, le constat est sans appel, Renaissance est la seule formation de rock progressif avec chanteuse à s'être installée dans la durée. Encore mieux, durant cette décennie créatrice, elle a aligné toute une série d'albums aussi incroyables les uns que les autres. Azure d'Or ferme cette séquence, cet âge d'or. Les temps ont changé, le punk et le disco ont mis à mal tant le rock progressif que le folk électrique. Les dinosaures sont à abattre, s'ils veulent survivre, ils doivent s'adapter. Face à cette ère nouvelle, Renaissance n'échappe pas à la règle, d'où ce changement radical de direction musicale. A cela s'ajoute une quête désespérée du succès après que Northern Lights ait été classé dans les charts l'année précédente. Fini les morceaux à rallonge, fini les grands orchestres, place aux synthétiseurs. Jon Camp prend les choses en main en signant seul quatre des dix titres. Les autres membres apparaissent plus en retrait, à l'exception du batteur Terence Sullivan offrant un Forever Changing émouvant en mémoire de son père récemment disparu. Si le résultat n'est pas à la hauteur des espérances (et des crus antérieurs), Azure d'Or est généralement considéré comme un album inégal. Mais inégal ne veut pas dire mauvais. Le niveau se trouve largement relevé grâce à des perles comme Kalynda (A Magic Isle), repris récemment lors du Symphonic Journey (2018), The Winter Tree porté par une agréable basse mélodique, Golden Key aux faux airs d'un générique de James Bond, ou The Flood At Lyons qui aurait été encore meilleur accompagné d'un orchestre symphonique (dixit Annie Haslam). Cette même Annie Haslam qui chante comme une déesse. Après Azure d'Or, plus rien ne sera comme avant. Le claviériste John Tout quittera le groupe en pleine tournée, suivi par Terence Sullivan. Une lente et longue descente aux enfers s'ensuivra la décennie suivante tandis qu'une "renaissance" inespérée se fera jour à l'aube du XXIe siècle. Mais ça, c'est une autre histoire...

Musiciens

Annie Haslam : chant
Michael Dunford : guitares, mandoline, autoharpe 
John Tout : claviers
Jon Camp : basse, guitares, violoncelle, chant
Terence Sullivan : batterie, percussions, chœurs

Titres

01. Jekyll And Hyde
02. The Winter Tree
03. Only Angels Have Wings
04. Golden Key
05. Forever Changing 
06. Secret Mission
07. Kalynda (a Magical Isle)
08. The Discovery 
09. Friends 
10. The Flood At Lyons

lundi 3 juin 2019

Flëur - Magic (2004)

Flëur Волшебство
Flëur - Magic (2004)

Pourquoi écouter ce disque ?

Flëur, quel joli nom pour un groupe de musique ! Ce collectif de musiciens formé autour d'Olga Pulatova et d'Elena Voynarovskaya nous vient tout droit d'Ukraine. Seul trois de leurs albums ont été édités en France grâce au label des fées Prikosnovénie. Sorti en 2004 (2003 en Ukraine, Russie et Biélorussie), Magic est leur deuxième. Difficile de cataloguer cette musique à la fois ravissante et mélancolique, une mélancolie typique de l'âme slave : dream pop, heavenly, néofolk... peu importe, tant qu'elle nous touche, provoque des émotions, ou invite à la rêverie. Les Cocteau Twins sont une de leurs références, il suffit d'écouter Medaillion pour s'en laisser convaincre. Kate Bush en est une autre... Olga la pianiste et Elena la guitariste se partagent le travail de manière équitable et originale. Toutes les pistes paires sont signées Olga tandis que Elena est l'auteure des pistes impaires. Fondé au début des années 2000, le groupe s'est séparé en 2017, laissant une dizaine d'albums célébrant les mystères de la nature derrière lui. 

Musiciens

Olga Pulatova
Elena Voynarovskaya
Julia Zemlyanaya : flûte
Alexandra Didyk : violoncelle
Anastasia Kuzmina : violon
Ekaterina Kotelnikova : claviers
Vitaly Didyk : contrebasse
Alexey Tkachevsky : batterie
Wladislav Mitsovsky : percussions

Katherina Serbina : violoncelle, accordéon
Alexey Dovgalov : claviers, guitare

Titres

01. Intro
02. The Emptiness
03. Almost Real
04. Formalin
05. The Ballad Of White Wings And Scarlet Petals
06. Repair
07. Medaillion
08. I Will Do It
09. Never
10. The String
11. Russian Roulette
12. Legion
13. Horizon

dimanche 2 juin 2019

Hayley Griffiths - Haunted (2019)

Hayley Griffiths Haunted
Hayley Griffiths - Haunted (2019)

Pourquoi écouter ce single ?

L'aventure solo d'Hayley Griffiths continue ! Haunted est son deuxième single depuis son départ (forcé) de Karnataka en 2017. Il fait suite à la splendide ballade Aurora (2018). Cette fois-ci, retour à un son rock bien pêchu, entre le Karnataka de Secrets Of Angels et les productions léchées de Touchstone. Mixé par le talentueux John Mitchell qui a collaboré avec ces derniers, Haunted bénéficie de la présence de ses anciens potes de Karnataka, à savoir Jimmy Pallagrosi à la batterie et Çağri Tozluoğlu aux claviers. Pour la petite histoire, cette chanson était présente sur le tout premier album d'Hayley, Silver Screen (2010), dans une toute autre version, bien plus calme mais toute aussi dramatique. Elle raconte l'histoire d'une fille revenue hanter son propre meurtrier. Ici, Hayley accentue son allégorie entre le Bien et la Mal, entre la Paradis et l'Enfer, tout en réussissant l'exploit de résumer en un seul titre ses dix ans de carrière. A découvrir d'urgence !

Musiciens

Hayley Griffiths : chant

Cagri Tozluoglu : claviers, orchestration
Jim Clark ! guitare
Jordan Brown : basse
Jimmy Pallagrosi : batterie
Matt Bashford : flûtes

Titres

01. Haunted
02. Haunted (Remix – John Mitchell)
03. Haunted (Silver Screen Version)