jeudi 20 avril 2017

Annie Lennox - A Christmas Cornucopia (2010)

Annie Lennox A Christmas Cornucopia
Annie Lennox - A Christmas
Cornucopia (2010)
On ne présente plus Annie Lennox, légendaire chanteuse d'Eurythmics, formation qui a connu son heure de gloire dans les années 80. Depuis, elle a entamé une carrière en solo à succès et elle est devenue une des personnalités les plus respectées de la scène pop. En 2010, elle publie A Christmas Cornucopia, collection de chants de Noël comportant un inédit, Universal Child

Écrite par Annie, cette chanson servira de premier single. Confirmant sa réputation d'artiste généreuse, Annie reversera toutes ses royalties à sa fondation The SING Campaign qui vient en aide aux femmes et enfants victimes du SIDA en Afrique du Sud. Il faut dire que ce pays compte le pourcentage le plus élevé au monde de personnes infectées par ce fléau, soit 12% de la population environ. C'est en 2003 qu'Annie prend conscience de la gravité de la situation, lors d'un concert de charité donné au Cap avec son complice Dave Stewart. Quatre ans plus tard, elle récolte une première série de dons grâce au single Sing réunissant uniquement des chanteuses, de Madonna à Beth Gibbons (Portishead) en passant par Céline Dion, Bonnie Raitt, Shakira ou Pink. Cet argent servira au financement à sa propre ONG The SING Campaign mise en place cette même année. 

D'Afrique, il en est également question sur cet album regroupant des chants de Noël d'origine européenne. Dans sa vision universaliste, Annie Lennox souhaite unir les différentes cultures. C'est pourquoi elle utilise toute une gamme d'instruments du monde entier et a fait appel à The African Children's Choir qui intervient sur la majorité des titres, sans pour autant les dénaturer, bien au contraire. Tout comme les expériences world de Peter Gabriel, cet apport enrichit indéniablement la proposition musicale et donne une dimension supérieure à ces morceaux traditionnels. Ce chœur à la particularité de rassembler des enfants orphelins, victimes de guerre ou de famines, et de leur donner une nouvelle chance. 

Quel plaisir d'entendre Annie reprendre tous ces classiques. Nos oreilles frétillent de plaisir à l'écoute de ses "Gloria... In Excelsis Day O" enjouées de Angels From The Realms Of Glory ou de son délicieux accent anglophone sur Il Est Né Le Divin Enfant. God Rest Ye Merry Gentlemen, In The Bleak Midwinter, Silent Night, tous ces intemporels retrouvent un nouveau souffle grâce à la pureté de son interprétation et aux nouveaux arrangements proposés. Un vrai délice. 

Il est évident qu'Annie a pris beaucoup de plaisir à réaliser cet album. La pochette, certes naïve, n'est pas sans rappeler une certaine Julie Andrews dans La Mélodie Du Bonheur. On y retrouve ce même optimisme et une joie de vivre communicative qui, au final, procurent une sérénité salvatrice.


Musiciens


Annie Lennox : chant, claviers, flûtes, percussions, santour, dulcimer

Mike Stevens : basse, claviers, programmation, oud, guitare, percussions
Mark Stevens : percussions
Barry von Zyl : percussions

The African Children's Choir

Titres


01. Angels From The Realms Of Glory
02. God Rest Ye Merry Gentlemen
03. See Amid The Winter's Snow
04. Il Est Né Le Divin Enfant
05. The First Noel
06. Lullay, Lullay (The Coventry Carol)
07. The Holly And The Ivy
08. In The Bleak Midwinter
09. As Joseph Was Walking (The Cherry Tree Carol)
10. O Little Town Of Bethlehem
11. Silent Night
12. Universal Child

lundi 17 avril 2017

Silly - Alles Rot (2010)

Silly Alles Rot
Silly - Alles Rot (2010)
A la surprise générale, l'année 2010 voit la sortie d'un nouvel album d'un figure emblématique du rock de l'ancienne RDA, Silly. Alles Rot fait donc suite à Paradies qui datait de... 1996. Explications. 

La toute première mouture de Silly voit le jour à Berlin-Est en 1978, avec au chant la charismatique Tamara Danz. Celle-ci s'était déjà illustrée dans diverses formations dont le Horst Krüger Band aux orientations musicales progressives. Silly va rencontrer rapidement une notoriété certaine qui ne cessera de croître suite à ses tournées dans l'ex-bloc soviétique, en Roumanie en particulier où Tamara a passé une partie de son enfance. Durant ses premières années, le groupe se voit contraint de se faire appeler "Familie Silly" à cause des autorités est-allemandes qui refusent l'utilisation des noms à consonances anglophones. Nous sommes alors à l'époque de la Guerre froide et de la confrontation Est-Ouest.  

Jusqu'en 1989, le poète Werner Karma signe tous les textes. Très riches, ceux-ci ont la particularité de comporter des paroles à double sens, ce qui, là-aussi, provoquera quelques tensions avec ces mêmes autorités. 1982 voit l'arrivée du claviériste Ritchie Barton, alors petit ami de Tamara. En 1986, le guitariste Uwe Hassbecker, futur mari de Tamara, et le bassiste Jäcki Reznicek font à leur tour leur entrée. Ces trois musiciens deviendront les piliers de Silly, ils en sont encore aux commandes aujourd'hui. 

1996 est  une année dramatique puisque Tamara est emportée par un cancer du sein, peu après la sortie de Paradies. Marqué par cette disparition, le groupe entre en hibernation durant une décennie. Il revient à la fin de l'année 2005 où une tournée est organisée avec différents chanteurs et chanteuses. L'année suivante, l'intégration de l'actrice Anna Loos est officialisée. Née à Brandebourg, dans l'est du pays, Anna n'est pas une inconnue puisqu'elle tient depuis 1997 le rôle de la secrétaire Lissy Pütz dans la série policière à succès Tatort, véritable institution outre-Rhin.  

C'est donc sous forme de quatuor que Silly entre en studio à la fin des années 2000. Par la même occasion, il renoue avec Werner Karma qui signe une nouvelle fois tous les textes. Véritable affaire de famille, on retrouve à la batterie Basti Reznicek, le fils de Jäcki, et au violoncelle, celui de Uwe, Daniel Hassbecker. 

Alles Rot réalise un carton à sa sortie et se classera à la troisième place des charts allemands. Il faut dire que cette petite merveille pop-rock frappe fort dès le premier morceau. Riffs de guitares accrocheurs, chant solide dès les premières mesures, refrain imparable, la chanson titre comporte tous les atouts d'un futur hit. Aucun temps mort ne suit, tout est parfaitement ficelé, que ce soit les passages plus rock (Erinnert, Noch, Ich Verlasse Mich) ou les magnifiques ballades que sont Findelkinder évoquant la nostalgie de l'enfance, Warum Ich tout en symphonie, ou l'émouvant hommage à Tamara, Sonnenblumen qui clôt admirablement bien le disque. 

Éloigné des terres progressives, Silly n'en demeure pas moins un groupe intéressant à découvrir. La frontière de la langue ne doit pas être un obstacle aux non initiés à l'allemand. Souvent jugée comme austère, on se rend compte que, grâce à Silly, cette langue est parfaitement adaptée à un rock enjoué et ajoute un charme certain que l'on n'imaginait pas jusqu'alors.

Musiciens


Anna Loos : chant
Uwe Hassbecker : guitares, violon, mandoline, chœurs
Ritchie Barton : claviers, chœurs
Jäcki Reznicek : basse, chœurs

Basti Reznicek : batterie
Daniel Hassbecker : violoncelle
Leo Vaessen : batterie

Titres


01. Alles Rota
02. Ich Sag Nicht Ja
03. Erinnert
04. Nackter Als Du
05. Findelkinder
06. Flieger
07. Mein Kapitän
08. Noch
09. Leg Mich Fest
10. Warum Ich
11. Ich Verlasse Mich
12. Die Furcht Der Fische
13. Höhle
14. Sonnenblumen

samedi 15 avril 2017

Blackmore's Night - Autumn Sky (2010)

Blackmore's Night Autumn Sky
Blackmore's Night - Autumn Sky
(2010)
En 2010, Blackmore's Night, chantres d'un folk médiéval de qualité, reviennent sur le devant de la scène avec Autumn Sky, leur huitième album. Plus électrique que les précédents, il propose une musique inspirée et diversifiées comportant de très beaux moments.

Mais que de changements depuis Secret Voyage en 2008 ! Après dix-neuf ans de vie commune, la douce Candice Night et son guitar hero bourru  Ritchie Blackmore se sont (enfin) mariés et ont donné naissance deux ans plus tard, en 2010, à une petite fille prénommée... Autumn. Et oui, c'est elle la source d'inspiration de ce nouvel opus.

Épanouie, Candice n'a jamais aussi bien chanté. Elle fait vibrer chacune des chansons grâce à sa magnifique voix. Ritchie a lui ressorti les guitares. Entre riffs cinglants et soli lumineux, on retrouve le musicien audacieux que l'on admire toujours après toutes ces années. Sur les morceaux intimistes, on perçoit sa sensibilité à fleur de peau diffusée à travers les cordes de sa guitare acoustique. 

Ce qui fait également l'originalité du couple, c'est l'utilisation d'instruments peu communs. Ainsi, Candice utilise toute une panoplie d'instruments à vent, souvent d'époque médiévale telle que la flûte à corne (gemshorn) ou la bombarde. Pour Ritchie, mandoline, vielle à roue et nyckelharpa (instrument à corde d'origine scandinave) n'ont pas de secrets pour lui. 

Bien évidemment, d'autres ménestrels les ont accompagnés dans cette nouvelle épopée. Bard David of Larchmont (claviers), Gypsy Rose (violon), Earl Grey of Chimey (basse), Squire Malcom of Lumley (batterie, percussions) et Albert Danneman (instruments à vent de la Renaissance) sont de la partie. Ensemble, ils interprètent les compositions originales du duo, dont les dansants All The Fun Of The Fayre ou Keeper Of The Flame qui restent bien en tête, ainsi que quelques reprises : Highland des Suédois One More Time, Vandraren (devenu Journeyman) de Nordman, autre groupe suédois, Celulloid Heroes des Kinks ou encore Barbara Allen, chanson traditionnelle écossaise. Deux titres sont à retenir : Darkness et Dance Of The Darkness. Construits sur un même air médiéval, l'un privilégie la voix de Candice tandis que l'autre met en avant le sublime jeu de guitare de Ritchie. 

Avec Autumn Sky, Blackmore's Night démontre qu'il est encore capable de se renouveler et de surprendre. Nos troubadours ont encore de beaux jours devant eux.

Musiciens


Candice Night : chant, instruments à vent
Ritchie Blackmore : guitares, percussions, nyckelharpa, vielle à roue, mandoline

Bard David of Larchmont : claviers, chœurs
Gypsy Rose : violon, chœurs
Earl Grey of Chimey : basse, guitare
Squire Malcom of Lumley : batterie, percussions
Albert Danneman : instruments à vent de la Renaissance, chœurs

Titres


01. Highland
02. Vagabond (Make A Princess Of Me)
03. Journeyman (Vandraren)
04. Believe In Me
05. Sake Of The Song
06. Song And Dance
07. Celluloid Heroes
08. Keeper Of The Flame
09. Night At Eggersberg
10. Strawberry Girl
11. All The Fun Of The Fayre
12. Darkness
13. Dance Of The Darkness
14. Health To The Company
15. Barbara Allen

dimanche 9 avril 2017

Life Line Project - Distorted Memories (2010)

Life Line Project Distorted Memories
Life Line Project - Distorted Memories
(2010)
La musique progressive n'est pas une musique qui s'aborde facilement. Pour l'apprécier à sa juste valeur, il faut se donner du temps, savoir y revenir, encore et encore avec beaucoup d'attention. C'est seulement au bout de plusieurs écoutes que l'on peut enfin la savourer pleinement, distinguer toutes ses nuances et prendre un plaisir incommensurable. L'œuvre entière d'Erik de Beer et de son Life Line Project est de cette veine. Et Distorted Memories n'échappe pas à cette règle.

Comme toujours, Erik y joue d'une multitude d'instruments : guitares, claviers (synthétiseurs, piano, clavecin, Moogs), luth, mandoline, chitarrone. Il sait aussi brillamment s'entourer, notamment des élèves de son école de musique. De The King, nous retrouvons avec plaisir Maruscka Kartosonto et son chant haut perché évoquant une nouvelle fois celui de la grande Annie Haslam de Renaissance, son épouse Elsa de Beer à la flûte, Dineke Visser au hautbois, Jody van der Gijze aux guitares et aux chœurs, ainsi que Ludo de Murlanos à la batterie et aux percussions.

A cet ensemble solidement constitué, s'ajoutent la violoniste Josine Fraaij aux interventions lumineuses, notamment lors de l'hommage à Vivaldi sur la chanson titre, ou encore pendant sa confrontation avec le jeune guitariste Jason Eekhout sur Caelum Aurum qu'il a composé. On lui doit également le court Ignition qui ouvre de manière percutante ce Distorted Memories aux multiples surprises. C'est également lui qui a conçu l'étrange pochette de l'album. La basse, impressionnante de précision, est jouée par Iris Sagan. Son travail est remarquable sur Distorted Memories, Reaper Of The Keys et Steam Roller où elle se retrouve en parfaite osmose avec Ludo et ses fûts acérés.

Musique classique, rock symphonique typé seventies, jazz, folk (The Dancing Dutchess est la réadaptation d'une chanson traditionnelle néerlandaise) sont autant d'ingrédients savamment parsemés tout au long de ce Distorted Memories qui saura séduire, à ne pas en douter, les amateurs de musiques progressives les plus exigeants et toute personne curieuse ne craignant pas de sortir des sentiers battus. Heureusement que des artistes comme Erik sont encore là pour faire vivre la musique et la rendre passionnante, bien loin de ce que la radio et autres médias de masse osent encore nous proposer.



Musiciens


Erik de Beer : guitares, claviers, mandoline, luth, chitarrone, chœurs
Maruschka Kartonso : chant
Jason Eekhout : guitares
Jody van der Gijze : guitares, chœurs
Josine Fraaij : violon
Elsa de Beer : flûtes
Dineke Visser : hautbois
Iris Sagan : basse
Ludo de Murlanos : batterie, percussions

Titres


01. Ignition
02. Distorted Memories
03. Life Line Suite 2010
04. Frozen Heart
05. Caelum Aurum
06. Interlude
07. Reaper Of The Keys
08. P.C. Left Is Right
09. Acoustic Spring
10. Steam Roller
11. The Final Word
12. The Dancing Dutchess (Bonus Track)


samedi 8 avril 2017

The Dave - Gravity (2011)

David Foster Mr. So & So
The Dave - Gravity (2011)
The Dave... sous ce pseudonyme se dissimule Dave Foster, guitariste émérite et cofondateur de la formation néo-progressive Mr. So & So avec son complice de toujours, le bassiste et chanteur Shaun McGowan. Disponible en 2011, Gravity est son premier album en solo. Il fait suite au délicieux Sugarstealer (2009) qui marquait le retour au sommet de son groupe, après plus d'une décennie d'absence. 

Dave est ici seul aux commandes. Ou presque... Shaun est venu lui prêter main forte sur le très poétique titre finale, The Bride. Il y joue du bouzouki, du banjo et du psaltérion, sorte de cithare médiévale. Clare, son épouse, les accompagne en toute simplicité à la flûte. Membre du groupe néerlandais NOONe, Dinet Poortman tient le chant principal sur deux titres aux résonances très "Panic Room". Il s'agit de Paradox et Only A Lullaby qu'elle a coécrit avec lui. Sa voix ressemble à s'y méprendre à celle d'Anne-Marie Helder, provoquant ainsi le même genre d'envoûtement magique. 

Pour le reste, The Dave a tout composé seul et a joué de tous les instruments : basse, batterie et, surtout, guitares dont un véritable festival nous est proposé. L'aisance et le dynamisme de son jeu combleront de bonheur, à ne pas en douter, les fervents admirateurs de guitar heroes. Il y a du Satriani en lui, c'est sûr ! Et ce n'est pas une surprise si Steve Rothery de Marillion le recrutera pour son projet solo. L'épique Apollo 13, voyage spatial sur lequel il se surpasse littéralement, nous entraîne au fin fond d'un cosmos dont on ne peut revenir indemne.  

En 2015, Dave est devenu un membre à part entière de Panic Room. Il n'est donc pas inutile de se replonger dans ce Gravity aux nombreux rebondissements afin de mieux cerner la personnalité et le talent de ce musicien modeste, mais ô combien attachant. A découvrir absolument ! 

Musiciens


Dave Foster : guitares, basse, batterie, chant

Dinet Poortman : chant
Clare Foster : flûte
Shaun McGowan : bouzouki, banjo, psaltérion

Titres


01. Tesla
02. Summer Sky
03. Paradox
04. Liberty Bridge
05. Polarised
06. Only A Lullaby
07. Apollo 13
08. Shining Light
09. The Wait
10. The Bride

vendredi 7 avril 2017

Anathema - We're Here Because We're Here (2010)

Anathema We're Here Because We're Here
Anathema - We're Here Because
We're Here (2010)
We're Here Because We're Here ou le retour en grâce d'Anathema. Sans label depuis 2004 suite au rachat de Music For Nations par Sony-BMG, le groupe était devenu orphelin et sans moyens. A Natural Disaster, leur dernier album studio remontait à 2003, une éternité. Mais en 2008, il opère un retour d'abord discret avec Hindsight réunissant des reprises semi-acoustiques. Cette compilation paraît chez Kscope alors dirigé par Steven Wilson, celui-là même qui transforme tout ce qu'il touche en or et qui demeure la référence incontournable des musiques progressives actuelles. Le succès retrouvé permet ainsi à Anathema de s'ouvrir vers de nouveaux horizons.

Horizons, c'était le titre initialement choisi. A la dernière minute, les frères Cavanagh lui ont préféré l'énigmatique We're Here Because We're Here, expression extraite d'une chanson populaire que chantaient les soldats britanniques dans les tranchées lors de la Première Guerre mondiale. 

Devenu un sextet depuis l'intégration définitives de Lee Douglas au chant et aux chœurs, Anathema propose désormais un rock progressif atmosphérique classieux bien éloigné du doom metal de ses débuts. D'ailleurs, le magazine de référence Classic Rock ne s'y est pas trompé en désignant ce formidable We're Here Because We're Here comme album de rock progressif de l'année 2010. Il est vrai qu'il recèle de belles surprises, que ce soit le titre d'ouverture Thin Air, l'onirique sans fin Dreaming Light, l'ingénieux Everything sur lequel se mêlent avec majesté les voix de Lee et Vincent Cavanagh, ou encore A Simple Mistake à la mélodie déchirante. On pense au meilleur de Marillion (ère Hogarth), Radiohead, Coldplay, Muse...

En signant seul six des dix titres, Danny Cavanagh confirme sa mainmise, ce qui, au final, n'est pas plus mal, doué comme il est dans le travail de composition et d'écriture. Beaucoup de tristesse, de mélancolie et d'âmes tourmentées hantent cet opus envoûtant qui constitue un indéniable tournant dans la carrière de nos amis anglais. 

 Musiciens


Vincent Cavanagh : chant, guitare
Daniel Cavanagh : guitare, claviers, chant
Jamie Cavanagh : basse
John Douglas : batterie, percussions, claviers, guitares
Lee Douglas : chant
Les Smith : claviers

Titres


01.Thin Air
02. Summernight Horizon
03. Dreaming Light
04. Everything
05. Angels Walk Among Us
06. Presence
07. A Simple Mistake
08. Get Off Get Out
09. Universal
10. Hindsight

dimanche 2 avril 2017

Balsamo Deighton - Unfolding (2016)

Balsamo Deighton Unfolding
Balsamo Deighton - Unfolding (2016)
Unfolding, du duo Balsamo Deighton, est l'exemple type de l'album où deux voix, l'une féminine et l'autre masculine, se marient à merveille. Complices, elles se mêlent, se démêlent, se complètent, se répondent sur d'agréables mélodies à la fois douces et enivrantes. Cette parfaite harmonie est le résultat d'une profonde amitié apparue au début des années 2000. 

Issue d'une famille d'artistes, Rosalie Deighton est née aux Pays-Bas en 1976, puis a grandi en Angleterre, dans le Yorkshire. La musique est son élément. Avec son frère et ses trois sœurs, ses parents fondent l'ensemble folk The Deighton Family qui rencontrera un certain succès. Un premier album est disponible en 1987, deux autres suivront. Au début des années 2000, Rosalie entre en studio pour enregistrer Truth Drug, son premier album solo. Elle y fait la connaissance du jeune Steve Balsamo également présent pour son premier disque, All I Am

D'origine galloise, Steve s'est déjà fait un nom en participant à plusieurs comédies musicales renommées parmi lesquelles Les Misérables (1993), Jesus Christ Superstar (1997) et Notre-Dame De Paris (2000). Par la suite, il collaborera avec de grands noms comme Eric Woolfson d'Alan Parsons Project, l'ex-Deep Purple Jon Lord, ou encore Rob Reed (Chimpan A, Kompendium) et Christina Booth (Broken Lives & Bleeding Hearts) de Magenta. Il est aussi le cofondateur de The Storys que rejoindra Rosalie. Après la séparation de ces derniers, tous deux décide de poursuivre ensemble leur expérience musicale. C'est ainsi que voit le jour Unfolding en 2016. 

Ensemble, ils rendent un hommage appuyé aux nombreux artistes qui les ont guidé tout au long de leurs carrières respectives. Cela va de Bruce Springsteen à Emmylou Harris en passant par Tom Petty, Bryan Adams ou Jackson Browne dont ils reprennent le très poignant Sky Blue And Black

L'amour et le souvenir sont les deux principaux thèmes abordés. L'Amour, avec un grand "A", qui ne tombe jamais au bon moment (Run Back To Your Life), qui intrigue (Long Way Round) ou qui dure éternellement (The Ghost Of Me And You). Si l'album entier est dédié à Kathleen Deighton-Cousins, la sœur de Rosalie, emportée par un cancer le 24 décembre 2010, The Dream Song est un respectueux hommage de Steve à Jon Lord sur lequel on peut entendre Ian Paice à la batterie, tandis que la chanson titre évoque le souvenir d'un jeune soldat britannique tombé en Afghanistan. Fan de The Storys, il avait souhaité qu'une de leurs chansons soit jouée le jour de ses funérailles. C'est en son souvenir que le duo est rejoint sur ce titre par leurs anciens camarades Andy Collins, Alan Thomas et Tim Hamill, coproducteur de Luck

A la qualité musicale indéniable, s'ajoute la qualité d'un livret richement illustré par les clichés de Graham Harries, photographe inspiré basé à Llanelli, petite bourgade côtière du Pays de Galles. Que demander de plus ?

Musiciens


Steve Balsamo : chant, guitare
Rosalie Deighton : chant, guitare

Tim Hamill : guitares, claviers, batterie
Alan Thomas : guitares, claviers
Christian Philips : piano, guitare
Ben Robbins : claviers, percussions
Pete Thomas : claviers
Gareth Thorrington : claviers
Andy Collins : basse, chœurs
Ian Paice : batterie

Titres


01. Drive On
02. Blue
03. Ride It
04. Sky Blue And Black
05. Long Way Round
06. Light In The Dark
07. The Dream Song
08. Run Back To Your Life
09. The Ghost Of Me And You
10. 50 Foot Jesus
11. These Four Walls
12. Unfolding

samedi 1 avril 2017

Rob Thompson - Dust (2010)

Rob Thompson Dust
Rob Thompson - Dust (2010)
Durant sept ans, le guitariste Rob Thompson a été une des quatre voix du groupe gallois The Storys. Quelques mois à peine après leur séparation, courant 2010, il sort Dust, son premier essai en solo. 

Et l'essai est transformé ! Avec Dust, Rob présente un rock classieux tout en douceur, à la fois efficace et excitant, guère éloigné des mondes progressifs. Si, de prime abord, sa musique fait penser au Lloyd Cole des années 80, elle évoque également le Alan Parsons Project de ces mêmes années (Could You Come Around?) ou le David Bowie de la décennie précédente. L'excellentissime The Director's Cut, la pépite de l'album aux côtés de la chanson titre et du dernier morceau The Ending Credits, propose un jeu piano/guitare orgasmique aussi jouissif que ce que réalisa Mick Ronson sur Moonage Daydream du mythique Ziggy Stardust. Mark Knopfler ou David Gilmour, époque On An Island, sont d'autres références qui viennent à l'esprit. 

Pour mener à bien son projet, Rob a fait appel au producteur Tim Hamill qui tient également les baguettes. Ils avaient déjà collaboré ensemble sur Luck. Les ont rejoints deux ex-Storys, le bassiste Andy Collins qui a coécrit deux titres et Alan Thomas aux claviers. Sans révolutionner le genre, Dust demeure un album agréable à écouter. Le chant plaisant et rassurant de Rob n'est sûrement pas étranger à cette sensation de bien-être.

Musiciens


Rob Thompson : chant, guitares, claviers

Andy Collins : basse, guitare, claviers, chœurs
Alan Thomas : claviers
Tim Hamill : batterie, percussions, guitare, claviers
Matthew John : guitares, harmonica
Ceri Lloyd Morgan : piano, guitare

Titres


01. Dust
02. Come You Come Around?
03. It All Makes Sense In The End
04. I Can't Tune In
05. The Director's Cut
06. Standing Still
07. Watching How All The Dust's Drawn On The TV
08. The Ending Credits
09. Dut (Radio Edit)

samedi 25 mars 2017

The Storys - Luck (2010)

The Storys Luck
The Storys - Luck (2010)
Drôle d'histoire que ce Luck, troisième et dernier album du groupe gallois The Storys. C'est durant ses sessions d'enregistrement que les six musiciens ont décidé de... se séparer. Le projet ne devait même pas arriver à son terme, mais devant la qualité des compositions, ils ont finalement fait machine arrière et décidé de sortir ce disque. Ouf !

Par rapport à son prédécesseur Town Beyond The Trees, le line-up a légèrement été modifié. Dai Smith, parti vers de nouveaux horizons, a cédé sa place à Rosalie Deighton. Désormais, The Storys comptent trois voix masculines en lead (Steve Balsamo, Rob Thompson, Andy Collins) et une féminine. Celle-ci se laisse pleinement appréciée sur Please Come Home, délicate ballade folk que l'on jurerait extraite du répertoire de Suzanne Vega si on ne la savait pas inédite. Caressante, cette voix n'est pas sans rappeler celle de Dolores O'Riordan des Cranberries. 

Entre rock californien, folk, blues et country, Luck est un album aux couleurs estivales facile d'accès. Si l'harmonica de Everybody Wants To Make It évoque dans un premier temps le Midnight Oil de l'époque Blue Sky Mining, le reste de l'album rend plutôt un vibrant hommage à leurs aînés américains que sont les Eagles ou les Beach Boys, sans oublier les légendaires Crosby, Stills, Nash & Young.  

L'histoire se terminera le 19 juin 2010 lors d'un dernier concert d'adieux à Swansea, quelques mois à peine après la sortie de Luck.  En sept ans d'existence, The Storys peuvent s'enorgueillir d'avoir tourné en premières parties d'Elton John, Céline Dion, Tom Jones, Sinéad O'Connor, Van Morrison, Joe Cocker, Carlos Santana et Katie Melua. 


Musiciens


Steve Balsamo : chant, harmonica, guitares
Rob Thompson : chant, guitares
Andy Collins : chant, basse
Rosalie Deighton : chant, guitares
Alan Thomas : claviers
Brian Thomas : batterie, percussions

Tim Hamill : guitares

Titres


01. Everybody Wants You To Make It
02. Daylights Calls Again
03. Burning Sun
04. California
05. Please Come Home
06. She'll Never Do That
07. Take All The Time That You Need
08. Long Way Up
09. Paper Plane
10. Before I Fall
11. All Inside

vendredi 24 mars 2017

Nine Stones Close - Traces (2010)

Nine Stones Close Traces
Nine Stones Close - Traces (2010)
Nine Stones Close est à l'origine le nom du projet solo d'Adrian Jones. En 2008, ce multi-instrumentiste britannique installé aux Pays-Bas sort sous ce nom St Lo, un premier disque autoproduit. Il récidive deux ans plus tard avec Traces, mais cette fois, il n'est plus seul aux commandes.

Le chant est désormais assuré par Marc Atkinson. Peu connu du grand public, il n'en demeure pas moins l'un des meilleurs chanteurs de la scène progressive actuelle. Ancien leader de Gabriel au début des années 2000, il a ensuite entamé une discrète carrière solo. Ami d'enfance de Bryan Josh, on a pu l'entendre aux chœurs sur certains albums de Mostly Autumn, aussi bien live que studio, ainsi que sur Below The Radar de Breathing Space. En 2009, il a participé à la résurrection de Mandalaband, formation mythique des années 70. Adrian et Marc sont accompagnés de Neil Quarrell à la basse et de Brendan Eyre aux claviers. Ce dernier n'est autre que le co-fondateur de Riversea aux côtés du même... Marc Atkinson.

Traces se compose de cinq titres, dont deux épiques, Threads et Thicker Than Water, atteignant respectivement les dix et quatorze minutes environ. L'artwork, œuvre de l'incontournable Ed Unitsky, restitue à la perfection l'ambiance fantomatique, désespérée et mélancolique de cet album sur lequel plane l'influence de Marillion (ère Hogarth), Porcupine Tree, Anathema, Retrospective mais aussi de Pink Floyd (claviers aériens, soli de guitare "gilmouriens"). Sans surprise, la prestation de Marc se situe au-delà des espérances. Sa voix, similaire à celle de l'archange Gabriel, Peter de son prénom, exprime une profonde tristesse que l'on ne peut que partager.

Album automnal par excellence, Traces est idéal pour toute introspection ou recueillement. Sans renouveler le genre d'un rock progressif aux penchants atmosphériques, il offre néanmoins de très belles éclaircies à travers un ciel sombre chargé de nuages.

Musiciens


Marc Atkinson : chant
Adrian Jones : guitares, basse, claviers, programmation
Brendan Eyre : claviers
Neil Quarrell : basse

Titres


01. Reality Check
02. Threads
03. Falling To Pieces
04. Traces
05. Thicker Than Water