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samedi 25 juin 2016

Galahad - Sleepless In Phoenixville - RoSfest Live 2007 (2009)

Galahad Sleepless In Phoenixville Rosfest
Galahad - Sleepless In Phoenixville
(2009)
En 2007, alors que leur dernier album Empires Never Last vient à peine de paraître, Galahad est invité à participer au célèbre RoSfest, aux côtés des têtes d'affiche que sont Starcastle, Pendragon et Spock's Beard. 

Le Rites of Spring festival (RoSfest) est un festival de rock progressif crée en 2004 dans la petite ville américaine de Phoenixville (16 000 habitants), en Pennsylvanie. Il a vu passé des artistes aussi prestigieux que Jadis ou RPWL en 2004, Magenta, Arena ou Sylvan en 2005, The Watch, The Pineapple Thief ou Pallas en 2006. 

Afin de conserver un souvenir de cette mémorable soirée du 28 avril 2007, les cinq musiciens ont décidé de l'enregistrer. En 2009, sort, sur le label polonais Oskar, Sleepless In Phoenixville - RoSfest Live 2007 qui prend la forme d'un double album live. 

Les deux membres fondateurs du groupe, le chanteur Stuart Nicholson et le guitariste Roy Keyworth, ainsi que leurs acolytes Dean Baker (claviers), Lee Abraham (basse) et Spencer Luckman (batterie), ont profité de l’événement pour revisiter une part non négligeable de leur répertoire. Lady Messiah de In A Moment Of Complete Madness (1993) est le titre le plus ancien joué ce soir. Au contraire, I Could Be God en ouverture, l'intense Sidewinter, l'hypnotique Empires Never Last et This Life Could Be My Last aux accents jazzy en fermeture du set, sont tous quatre extraits du  récent chef d'œuvre Empires Never Last

Le groupe est au sommet de sa forme et offre un véritable concert de rock progressif avec aucune plage inférieure à dix minutes. Nicholson, en véritable maître de cérémonie, ne cesse de se mettre en danger. Ce n'est pas pour rien qu'il demeure un des meilleurs chanteurs de la scène progressive. 

De par sa diversité des titres proposés, Sleepless In Phoenixville peut être considéré comme une excellente introduction à l'univers de ce groupe attachant. Mais attention au risque d'addiction une fois qu'on y a goûté. 

Musiciens


Stuart Nicholson : chant
Roy Keyworth : guitare
Dean Baker : claviers
Lee Abraham : basse, chœurs
Spencer Luckman : batterie

Titres


1.01. I Could Be God
1.02. Year Zero
1.03. Bug Eye
1.04. Sidewinter

2.01. Lady Messiah / From Far Beyond The Sun
2.02. Exorcising Demons
2.03. Sleepers
2.04. Empires Never Last
2.05. This Life Could Be My Last

mercredi 22 juin 2016

Lee Abraham - Black & White (2009)

Lee Abraham Black & White
Lee Abraham - Black & White (2009)
Après un burn out, Lee Abraham quitte Galahad en 2008 pour se consacrer à son troisième album solo. Black & White est disponible l'année suivante. Il fait suite à l'honorable View From The Bridge de 2004. 

Alors que Lee tenait le chant principal sur ce dernier, il fait cette fois-ci appel à pas moins de quatre chanteurs, tous aussi talentueux les uns que les autres. Sean Filkins de Big Big Train interprète deux titres. Face The Crowd évoque le meilleur de Dream Theater ou de Threshold, et Black, un des deux épiques du disque, atteint le quart d'heure. Véritable surprise mélodique, The Mirror a pour chanteur Simon Godfrey de Tinyfish. Gary Chandler de Jadis et Steve Thorne se retrouvent respectivement sur un Celebrity Status aux relents rock FM un peu facile, et sur White, modèle de rock progressif aux multiples changements de rythme, long de vingt-cinq minutes. Ainsi, ce changement régulier de voix permet à la musique d'être confrontée à différents styles et de multiplier à souhait les atmosphères.  

Black & White est un album de guitare. Celle-ci domine tous les titres, y compris l'instrumental floydien d'ouverture And Speaking Of Which.... Lee, l'incontournable John Mitchell (Arena) et Simon Nixon se succèdent à cet instrument avec brio. Gerald Mulligan, déjà présent sur View From The Bridge, excelle à la batterie. Dean Baker, ancien complice d'Abraham au sein de Galahad, contribue à adoucir l'ensemble grâce à  son piano, tandis que Jem Godfrey illumine The Mirror avec son solo de synthé. 

Black & White est l'album de la consécration pour Lee Abraham. Si Galahad et son désormais classique Empires Never Last lui ont permis d'acquérir une certaine notoriété, il a su la capitaliser en livrant un album maîtrisé d'un bout à l'autre, bien au-delà de toutes les espérances. 

Musiciens


Lee Abraham : guitares, claviers, basse, chœurs

Sean Filkins : chant
Simon Godfrey : chant
Gary Chandler : chant
Steve Thorne : chant

Gerald Mulligan : batterie, percussions
John Mitchell : guitare
Simon Nixon : guitare
Dean Baker : piano
Jem Godfrey : claviers

Titres 


01. And Speaking Of Which...
02. Face The Crowd
03. The Mirror
04. Celebrity Status
05. Black
06. White

dimanche 19 juin 2016

Lee Abraham - View From The Bridge (2004)

Lee Abraham View From The Bridge
Lee Abraham - View From The Bridge
(2004)
Lee Abraham est un musicien britannique originaire du sud de l'Angleterre. Tombé dans la musique très jeune, c'est à l'adolescence qu'il acquiert sa première guitare et compose ses premières chansons. Mais ce n'est qu'à la fin des années 90 qu'il découvre la musique progressive au travers de groupes comme Spock's Beard ou Dream Theater.

En 2003, sort Pictures In The Hall, son premier album solo entièrement auto-produit sur lequel il chante et joue de tous les instruments.

View From The Bridge paraît l'année suivante. Toujours aux manettes, Lee s'entoure cette fois-ci de musiciens dont Martin Orford d'IQ aux claviers et Karl Groom de Threshold à la guitare pour ne citer que les plus connus. S'il chante sur la majorité des titres, Kirsty Voce est seule au chant sur le très émouvant She's Leaving Home où Lee l'accompagne au piano et à la guitare classique. On la retrouve ensuite aux chœurs avec Gary Blackman sur la pièce maîtresse Recurring Dream qui s'étend sur plus de vingt-deux minutes. C'est d'ailleurs l'alternance toute naturelle de chansons pop aux refrains entêtant (Go Right Now par exemple) et de compositions aux structures plus complexes qui fait toute la force de ce disque. Afin d'arriver à ce résultat, Lee s'est laissé influencer par Neal Morse, Dream Theater et Sting. Ces artistes sont même crédités comme références majeures de son inspiration dans le livret.

View From The Bridge est un concept-album relatant la tragique histoire de deux jumeaux séparés dans leur enfance et au destin demeuré intimement lié. En effet, les malheurs de l'un ne vont cesser de contribuer aux réussites de l'autre. Les paroles du morceau final Goodbye/Recurring Dream (Revisited) illustrent ce qui se passe dans la tête du premier, à bout, lorsqu'il se retrouve sur un pont, prêt à sauter dans le vide afin de mettre un terme à sa vie misérable... Une personne paumée sur un pont, cela ne vous dit rien ? Il s'agit de l'histoire vraie d'une jeune fille complètement déboussolée après avoir subi un traumatisme, récupérée par les autorités sur un pont séparant l'Angleterre du Pays de Galle. Cet étrange fait divers de la fin des années 80 avait alors inspiré Steve Hogarth de Marillion comme base d'inspiration du concept-album Brave devenu aujourd'hui une référence.  

La parution de ce disque surprenant va ouvrir des portes à Lee et lui permettre ainsi d'occuper le poste vacant de bassiste au sein de Galahad, suite aux départs successifs de Neil Pepper, Peter Wallbridge puis Mike Kneller. C'est lui qui aura donc l'honneur de jouer sur le cultissime Empires Never Last aux côtés de Christina Booth. Cette mise entre parenthèse de sa carrière solo ne sera que de courte durée puisqu'il reviendra en 2009 avec un Black & White encore bien meilleur. 

Musiciens


Lee Abraham : guitares, claviers, basse, chant

Gerry Hearn : guitare
Barry Thompson : guitare
Karl Groom : guitare
Martin Orford : claviers
Paul Tippett : basse
Gerald Mulligan : batterie
Sarah Bolter : flûte, saxophone
Kirsty Voce : chant
Gary Blackman : chant
Diane Abraham : lectrice

Titres


01. Goodbye
02. Overture I
03. Coming Home
04. She's Leaving Home
05. Too Long In Your Spotlight
06. Recurring Dream
07. My Other Life
08. Overture II
09. The Last Sacrifice
10. Go Right Now
11. Goodbye/Recurring Dream (Revisited)

dimanche 12 juin 2016

The Storys - Town Beyond The Trees (2009)

The Storys Town Beyond The Trees
The Storys - Town Beyond The Trees
Special Edition (2009)
Town Beyond The Trees est le deuxième album de The Storys. Sorti en 2008, il est réédité l'année suivante avec, en bonus, un CD live de huit titres.

Comme Karnataka, The Storys est un groupe gallois originaire de Swansea. Formé en 2003, ses musiciens puisent leur inspiration dans la musique country de la côte Ouest des États-Unis. La formation est constituée de Steve Balsamo (chant, guitares), Rob Thompson (chant, guitares), Dai Smith (chant, guitares), Andy Collins (chant, basse), Brian Thomas (batterie, percussions) et Alan Thomas (claviers). Avec ses quatre chanteurs et des chansons basées sur leurs harmonies vocales, The Storys peuvent être considérés comme les lointains héritiers de Crosby, Stills, Nash and Young ou des Eagles.

Ils publient un premier album éponyme en 2003 qui sera distribué par le prestigieux label Korova, filiale de Warner. Ce label est célèbre pour avoir eu à son catalogue Echo & The Bunnymen dans les années 80. Malheureusement, il cessera toute activité en 2007. En 2006, Steve Balsamo et Rob Thompson collaborent à l'étrange projet Chimpan A avec Rob Reed, le leader de Magenta. A nouveau avec leur groupe, ils auront l'opportunité de tourner avec Elton John puis Tom Jones, ce qui leur permettra d'accroître leur notoriété encore confidentielle.

Enregistré dans les mythiques studios Real World de Peter Gabriel, Town Beyond The Trees est produit par Jon Kelly, connu pour avoir travaillé auparavant avec Kate Bush, Fish ou l'ancien Beatles Paul McCartney. Les dix chansons, plutôt sombres, abordent les thématiques de l'amour, de la vie, de ses espoirs et de ses déceptions. Des cordes (alto, violon, violoncelle) apparaissent sur quatre titres et accentuent l'aspect mélancolique de l'ensemble. A noter parmi les violonistes, la participation de Martin Burgess de The Emperor String Quartet qui a accompagné par le passé Troy Donockley (The Unseen Stream, The Pursuit Of Illusion), Joanne Hogg (Looking Into Light) ainsi que Barbara Dickson (Full Circle, Nothing's Gonna Change My World).

Trouble Deep, dernière chanson du disque, fait référence aux personnes reproduisant continuellement les mêmes erreurs, sans qu'elles soient capables de les assumer. Elle bénéficie de la présence au chant de Rosalie Deighton qui, par sa voix éthérée semblable à celle de Lee Douglas d'Anathema, lui donne une touche d'originalité et une certaine profondeur. Rob Thompson vient la conclure par un splendide solo de guitare plein de finesse. Rosalie qui avait auparavant tourné avec le groupe, l'intégrera suite au départ de Dai Smith après la sortie de Town Beyond The Trees. Cette touche féminine bienvenue va indéniablement apporter un nouvel élan à The Storys.

Musiciens


Steve Balsamo : chant, guitares, harmonica
Rob Thompson : chant, guitares
Dai Smith : chant, guitares
Andy Collins : chant, basse
Brian Thomas : batterie, percussions
Alan Thomas : claviers, mandoline, guitare acoustique

Ben Robbins : claviers
Rosalie Daeighton : chant

Chris Pitsillides : alto
Matthew Sharp : violoncelle
Nicholas Holland : violoncelle
Susan Biscoe : violon
Martin Burgess : violon
Emil Chalakov : violon
Andrew Greasley : violon

Titres 


1.01. Long Hard Road
1.02. You Couldn't Make It Up
1.03. Evangelina
1.04. Alone
1.05. It's All We Really Need
1.06. Nobody Loves You
1.07. Town Beyond The Trees
1.08. Heaven Holds You Now
1.09. Feeling Something
1.10 Trouble Deep

Live
2.01. Believe In Love
2.02. Heaven Holds You Now
2.03. So Long
2.04. Be By Your Side
2.05. Town Beyond The Trees
2.06. Hollywood
2.07. Evangelina
2.08. King Of Broken Dreams

mercredi 8 juin 2016

Parzivals Eye - Fragments (2009)

Parzivals Eye Fragments
Parzivals Eye - Fragments (2009)
Bassiste de RPWL, groupe allemand spécialisé à ses débuts dans les reprises de Pink Floyd, Chris Postl se lance en 2009 dans une carrière solo sous le nom d'emprunt de Parzivals Eye. Fragments est sa première livraison.

Afin de parfaire sa musique, il s'est entouré de quelques pointures. Yogi Lang, son complice au sein de RPWL, est venu lui prêter main forte aux claviers mais a également participé à la production et au mixage. Aux guitares, on retrouve Ossi Schaller (Ian Anderson) et Ian Bairnson connu pour avoir été un des piliers d'Alan Parsons Project et joué sur les quatre premiers albums de Kate Bush.

Côté chant, outre Chris lui-même, nous avons le plaisir d'entendre la grande Christina Booth de Magenta, libérée provisoirement des griffes de Rob Reed. Un autre Reed a été invité, il s'agit d'Alan Reed encore chanteur de Pallas à cette époque. Hasard ou pas, lui et Christina se sont donnés la réplique l'année précédente sur l'opéra rock de Clive Nolan, She.

Meanings et Chicago sont les deux titres sur lesquels Christina chante seule en lead. Le premier dégage une ambiance oppressante. Sa voix, légèrement en retrait et aérienne, tente avec difficultés de se faufiler à travers une avalanche synthétique digne de Clive Nolan. D'ailleurs, Meanings n'est pas sans rappeler The Bonding de She interprété par cette même Christina. Chicago est une véritable perle. Cette chanson contestataire des années 70 a été composée par Graham Nash du fameux Crosby, Stills, Nash & Young. Elle est si bien revisitée ici qu'elle semble extraite des sessions de Home, un des chefs-d'œuvre de Magenta. On y entend le même piano et les soli de guitares ont été exécutés avec autant de dextérité que ceux de Chris Fry. Débordante d'émotions, Christina est tout simplement fantastique. 

Sur Through Your Mind en duo avec Postl, elle est cantonnée à un refrain aux airs d'Abba. Le long morceau d'ouverture Longings End qui s'étend sur près d'un quart d'heure, et le très "génésien" Skylights ont, eux, la chance de l'avoir aux chœurs. 

Grâce à Fragments, les fans de Christina ont le plaisir de découvrir une nouvelle facette de leur chanteuse favorite en dehors de son groupe d'attache. Christina brille littéralement sur Chicago. Ce titre qui aurait toute sa place dans le répertoire scénique de Magenta, mérite à lui seul l'écoute d'un disque justement salué par la critique.


Musiciens


Chris Postl : chant, basse, claviers, guitares
Christina Booth : chant
Alan Reed : chant
Ossi Schaller : guitares
Ian Bairnson : guitares
Yogi Lang : claviers
Martin Kesser : piano
Hannes Weigend : batterie

Titres


01. Longings End
02. Signs
03. Fragments
04. Face My Fear
05. Meanings
06. Skylights
07. Disguise
08. Chicago
09. Where Have Your Flowers Gone
10. Through Your Mind
11. Wide World
12. Another Day

mercredi 6 janvier 2016

Caamora - Journey's End... An Acoustic Anthology (2008)

Caamora Journey's End
Caamora - Journey's End...
An Acoustic Anthology (2008)
2008 est une année faste pour la Diva Swita et le Maestro Nolan, tous deux membres éminents de Caamora. Après la parution de l'EP Embrace et de l'ambitieux She, ils livrent le dernier volet de leur incroyable épopée, Journey's End... An Acoustic Anthology

Ce double album de 2h20 est un véritable festin visant à satisfaire l’appétit des fans les plus insatiables. Il se compose d'inédits, d'extraits de concerts, de reprises variées et se termine par une interview du duo suivie d'un dernier titre caché. Le tout a été enregistré entre 2006 et 2008.

Avec Journey's End, Caamora propose à la fois un voyage dans le temps ("anthology") et dans l'espace ("journey").  

Non seulement de multiples morceaux de She sont repris comme The Veil, Closer ou The Bonding sur lequel Christina Booth a été invitée au chant principal, mais un retour vers le passé est proposé par une relecture du (très) riche répertoire de Clive Nolan. Ainsi, Agnieszka pose sa voix toute puissante sur un Sacrifice initialement chanté par Tracy Hitchings au sein du projet Strangers On A Train en 1990. Le splendide Horizons In Your Eyes, composé par Clive pour le premier album solo de cette même Tracy, From Ignorance To Ecstasy (1991), est repris avec la même intensité que la version originale, toujours par Agnieszka. Le tout aussi émouvant Father que chante Clive figure à l'origine sur l'album Mad As A Hatter (1997) de son ancien groupe Shadowland. Il est accompagné en toute simplicité à la guitare sèche par son guitariste, Ian Salmon. Arena qu'il a fondé avec l'ancien batteur de Marillion, Mike Pointer, est bien représenté avec State Of Grace du désormais classique The Visitor sorti en 1998, et Mea Culpa et Salamender, tous deux extraits de Contagion (2003).  Ses deux précédents opéras rock coécrits alors avec Oliver Wakeman ne sont pas en reste. Glimmer Of Light apparaît sur Jabberwocky (1999), et Shadow Of Fate sur son successeur, le encore meilleur The Hound Of The Baskervilles (2002). 

Ce voyage se poursuit dans des époques encore plus lointaines avec deux titres inédits jusque là. Le magnifique et très étrange In Aeternum, écrit et chanté en latin, évoque autant la Rome antique que l'époque médiévale. Cette incantation sur laquelle voix masculines et voix féminines se mêlent, rythmées par des percussions tribales, n'est pas sans rappeler le Dead Can Dance de l'album Aion. La plage suivante, Grunwald, chantée en polonais, est l'œuvre d'Agnieszka. Elle est sobrement accompagnée de Clive au piano et d'Hugh McDowell au violoncelle. Ce chant patriotique commémore la bataille du même nom qui s'est déroulée le 15 juillet 1410, entraînant la déroute de l'Ordre Teutonique face au royaume de Pologne-Lituanie. Cette victoire demeure encore aujourd'hui très présente dans la mémoire historique du peuple polonais. 

Journey's End est également un périple à travers les continents. Et, comme tout voyage, il est fait de rencontres inoubliables. Sur le Vieux Continent, le duo a donnée des représentations en Pologne, terre natale d'Agnieszka, en Angleterre où il a été rejoint sur scène par Christina Booth et le guitariste Mark Westwood, en Allemagne, en première partie de Galahad, et en Belgique, au fameux Spirit of 66 de Verviers. Dans le Nouveau Monde, il a parcouru la Bolivie où le spectacle She sera monté en 2010 grâce à l'aide d'investisseurs locaux et remportera un vif succès, le Chili où il a partagé la scène avec une grand figure du rock progressif de ce pays, Claudio Momberg, leader des groupes Subterra et SETI, et sa terre voisine, l'Argentine. La chanteuse Celina Berro Madero y a affronté dans un duel sans merci Agnieszka sur un Confrontation mémorable. 

Comme son nom l'indique, cet album est le dernier acte de Caamora dont le cœur demeure l'opéra rock She. Bien plus dépouillé, il vient avant tout éclairer sous un angle nouveau cette œuvre monumentale qui a aussi eu l'audace de faire entrer dans la lumière une jeune artiste talentueuse et prometteuse, encore inconnue il y a peu, Agnieszka Swita.

Musiciens


Agnieszka Swita : chant
Clive Nolan : piano, chant

Christina Booth : chant
Mark Westwood : guitares
Scott Higham : batterie
Claudio Momberg : claviers
José Luis Ramos : basse
Sebastian Medina : guitares, chant
Celina Berro Madero : chant
Gonzalo Paz : guitare électrique
Myung Jung : guitare acoustique
Hugh McDowell : violoncelle
Ian Salmon : guitare acoustique

Titres


1.01. Journey's End
1.02. So The Music Stops
1.03. Sacrifice
1.04. Covenant Of Fait
1.05. Embrace
1.06. Shadows Of Fate
1.07. The BOnding
1.08. Mea Culpa
1.09. Horizons In Your Eyes
1.10. The Eleventh Hour
1.11. Judgement
1.12. Murder
1.13. Resting Place
1.14. Invisible
1.15. Closer

2.01. Shadows
2.02. State Of Grace
2.03. Glimmer Of Light
2.04. The Veil
2.05. (I Can See Your) House From Here
2.06. Salamender
2.07. Confrontation
2.08. The Storm
2.09. Vigil
2.10. The Hermit
2.11. In Aeternum
2.12. Grunwald
2.13. Father
2.14. interview with Darren Redick  

samedi 2 janvier 2016

Caamora - She (2008)

Caamora She
Caamora - She (2008)
Il aura fallu quatre longues années de travail intense à Clive Nolan pour créer et finaliser ce monumental opéra rock. She est son nom. Il dure plus de deux heures et se divise en deux actes comportant chacun cinq scènes. Depuis 2006, trois EP ont annoncé sa parution : Closer, Walk On Water puis Embrace.  

L'histoire a été imaginée à partir du roman du même nom de l'écrivain britannique Henry Rider Haggard à qui l'on doit notamment "Les mines du roi Salomon" et les aventures d'Allan Quatermain. Parue initialement en 1887, la version française est disponible sous le titre "Elle" aux éditions Terre de brume. Ce livre a fortement marqué Clive dans son enfance, et, dans une interview, il a reconnu qu'elle l'avait influencé dans certaines compositions antérieures à son opéra rock.

Difficile de résumer cette adaptation en quelques lignes tellement les rebondissements sont nombreux. Sous le nom de She se cache la reine Ayesha qui attend depuis plus de 2000 ans la réincarnation de son amour perdu Kallikrates. Elle règne d'une main de fer sur une tribu cachée au cœur de l'Afrique. Un jour, deux explorateurs anglais, Leo et Holly, débarquent dans cette tribu. Une de ses membres, Ustane, tombe alors éperdument amoureuse de Leo. Malheureusement pour elle, Ayesha voit en lui son bien aimé Kallikrates. La confrontation entre les deux femmes devient vite inévitable, Ustane finit froidement assassinée. Afin de concrétiser leur union pour l'éternité, Ayesha persuade ensuite Leo de relever l'épreuve du "Feu de la vie" afin qu'il connaisse à son tour l'immortalité et demeure pour toujours à ses côtés. Malgré les appels à la prudence de Holly, Leo accepte. Le jour dit, la souveraine se jette la première dans les flammes. L'horreur est à son comble car le sortilège ne fonctionne plus pour elle et elle perd la vie dans d'épouvantables souffrances. Leo entre à son tour dans le brasier afin de la secourir, mais trop tard. Toutefois, les flammes lui donnent son immortalité. Il décide alors d'attendre la réincarnation de son amour perdu, Ayesha. "She never dies. She changes... that is all" - Henry Rider Haggard. 

Le casting sélectionné est des plus prestigieux. Clive Nolan, maître des claviers, tient le rôle principal de Leo. A noter qu'il a déjà réalisé deux albums dans le même esprit aux côtés d'Oliver Wakeman : Jabberwocky en 1999 suivi de The Hound Of The Baskervilles trois ans plus tard, en 2002. Bien que forts intéressants, ils n'atteignent pas le niveau de l'ambitieux She. Ayesha est jouée par la chanteuse polonaise Agnieszka Swita. Une once de son talent a déjà été entendue sur les trois précédents EP déjà mentionnés, mais là, il resplendit dans son intégralité sur l'ensemble de l'œuvre et semble ne connaître aucune limite. Christina Booth de Magenta crée elle aussi la surprise. Elle est carrément bluffante dans son interprétation d'Ustane. Et quand les deux rivales se retrouvent en duel sur Confrontation, nous assistons à un véritable feu d'artifice vocal, un des meilleurs moments de l'album. Enfin, Alan Reed de Pallas est le sage Holly qui assiste impuissant au funeste sort de son ami Leo. Clive et Alan ont déjà collaboré ensemble dans les années 90 au sein de Strangers On A Train, un des multiples projets de l'hyperactif Nolan. 

Afin d'enrichir sa musique et de lui apporter toutes les nuances nécessaires, Clive s'est entouré de musiciens  tout aussi talentueux que ses interprètes et provenant de différents horizons. Ainsi, le violoncelle de Hugh McDowell (Electric Light Orchestra) se frotte à la guitare de Mark Westwood (Neo) qui côtoie le hautbois d'Alaster Bentley du Birmingham Royal Ballet en compagnie du cor de Mark Kane. Basse et batterie sont respectivement jouées par John Jowitt (IQ, Arena) et Scott Higham (Pendragon). 

Œuvre majeure dans l'univers des musiques progressives de cette année 2008, She possède une particularité peu connue. C'est un des rares albums, avec Empires Never Last de Galahad, sur lequel apparaît Christina Booth sans son mentor Rob Reed. Nous avons déjà écrit combien son interprétation d'Ustane était fabuleuse. Depuis Home, elle a atteint une maturité vocale qu'elle met entièrement à profit ici. Ses lignes de chant, intense sur The Bonding, ingénieuse sur Rescue ou tout en émotion sur Closer demeurent parmi ses meilleures encore aujourd'hui.

Musiciens


Agnieszka Swita : chant
Clive Nolan : chant, claviers, orchestrations
Alan Reed : chant
Christina Booth : chant

Mark Westwood : guitares, chœurs
Alaster Bentley : hautbois
Mark Kane : cor
Hugh McDowell : violoncelle
John Jowitt : basse
Scott Higham : batterie, percussions, chœurs

Chœur

Titres


1.01. Overture  
1.02. The Storm
1.03. The Veil
1.04. Convenant Of Faith
1.05. Rescue
1.06. The Lost City
1.07. The Bonding
1.08. Ambush
1.09. Judgement
1.10. History
1.11. Confrontation
1.12. Vigil
1.13. Shadows

2.01. Fire Dance
2.02. Cursed
2.03. Closer
2.04. Disbelief
2.05. Murder
2.06. The Eleventh Hour
2.07. Resting Place
2.08. The Sands Of Time
2.09. Embrace The Fire
2.10. The Night Before
2.11. The Fire Of Life

jeudi 31 décembre 2015

Magenta - Metamorphosis (2008)

Magenta Metamorphosis
Magenta - Metamorphosis (2008)
Courant musical fortement influencé par la science-fiction, le rock progressif est généralement décrit comme un voyage vers des mondes inconnus, vers un ailleurs merveilleux. Au contraire, avec Metamorphosis, quatrième album studio de Magenta, Rob Reed et les siens nous entraînent droit dans les Ténèbres. 

Centré sur la Mort, Metamorphosis navigue en effet sur les flots sombres du progressif et fait rejaillir une noirceur rarement entendue dans le rock depuis Joy Division et autres The Cure, au tout début des années 80.

The Ballad Of Samuel Layne ouvre cette danse macabre. Durant vingt minutes, Magenta nous narre l'histoire imaginaire de ce soldat au cœur de l'Enfer, dans les tranchées durant la Première Guerre mondiale. Nous sommes dans sa tête lorsqu'il reçoit l'ordre de partir au combat tout en sachant que ce sera le dernier, l'heure inéluctable de la fin étant désormais arrivée. Pendant ce temps, de l'autre côté de la Manche, sa fiancée prie pour son retour à travers le chant mélancolique de Christina. Gardant espoir, elle est encore loin de se douter que la Mort l'emportera comme des millions d'autres. 

Sans temps d'arrêt, arrive le morceau suivant, bien plus court (moins de quatre minutes). Il est marqué par la présence de Troy Donockley dont la cornemuse apporte à la fois une touche celtique et ésotérique. Prekestolen, c'est son nom, est en réalité une haute falaise située en Norvège, au-dessus d'un magnifique fjord. En 2000, un couple d'amoureux s'est jeté de celle-ci après avoir scellé un pacte diabolique pour en finir. La chanson raconte cette histoire vraie. 

Le morceau titre, Metamorphosis, nouvel épique dépassant les vingt-trois minutes, est la pièce maîtresse du disque. Christina, au sommet de son talent, livre une prestation brillante durant laquelle elle interprète un tueur en série schizophrène. Pris dans sa folie, il tatoue sur son corps ses différents crimes afin que l'être encore bon en lui puisse voir de quelles monstruosités il est capable. Au terme d'une lutte intérieure déchirante, il finit par se suicider, ultime voie vers la délivrance lui permettant de mettre un terme à ses propres horreurs.

Enfin, Blind Faith termine cette sombre galerie en s'interrogeant sur la vie après la mort. Ou, plus exactement, sur ce qui se passe lorsque, après une vie de certitude, le doute s'installe concernant l'au-delà promis, juste avant que la Mort n'arrive... 

Comme pour les albums précédents, la musique a été composée par Rob Reed et les paroles signées par son frère Steve. Cependant, par rapport à Live At The Point sorti cette même année, le line-up a été divisé par deux. Dan Fry et Alan Mason Jones ne sont plus là et Martin Rosser n'est crédité qu'en tant qu'invité. Le groupe est désormais resserré autour de Rob (basse, claviers, guitares, mandoline, flûte traversière, chœurs), Christina Booth (chant) et Chris Fry (guitare). Les autres instruments sont joués par des musiciens de session, comme le fidèle Tim Robinson à la batterie, présent sur les trois précédents albums (Revolutions, Seven, Home). Outre la présence exceptionnelle de Troy Donockley déjà indiquée, à signaler aussi la participation d'une ensemble à cordes qui apporte également une dimension supérieure à l'œuvre.

Comme beaucoup d'albums du courant progressif, cette œuvre se trouve intimement liée à son artwork. La pochette a été réalisée par Killustrations, société allemande connue notamment pour son impressionnant travaille sur les albums Storm Season et Signal To Noise de White Willow. Avec ce corps christique démembré et cette couleur rouge évoquant le ténébreux Pornography de The Cure, elle apporte une meilleure compréhension à ce disque étrange, sans en dévoiler pour autant toutes les énigmes.

Metamorphosis n'est pas qu'une simple nouvelle étape dans la carrière déjà riche de Magenta. Il marque la maturité enfin atteinte par ce groupe. Jusqu'alors, les influences passées comme celles de Mike Oldfield, Pink Floyd ou Renaissance étaient sans cesse recherchées dans leur musique. Avec ce nouveau disque, les trois musiciens ont non seulement trouvé leur son mais également un style qui leur est propre. Libérés de leurs liens, ils peuvent prendre leur envol devenant, à leur tour, une référence incontournable de la scène prog avec chanteuses aux côtés de Iona, Moslty Autumn et Landmarq. 



Musiciens


Christina Booth : chant
Rob Reed : guitares, basse, claviers, flûte, mandoline, chœurs
Chris Fry : guitare

Tim Robinson : batterie
Martin Rosser : guitare
Troy Donockley : uilleann pipes
Steff Rhys Williams : chœurs

Matthew Everett : violon
Helina Rees : violon
Claudine Cassidy : violoncelle
Abigail Blackman : violoncelle
Luise Evans : alto

Titres


01. The Ballad Of Samuel Layne
02. Prekestolen
03. Metamorphosis
04. Blind Faith

Bonus réédition 2013

05. A War Bride's Prayer (orchestral edit)
06. Metamorphosis (missing section)
07. Prekestolen (orchestral version)
08. Samuel Layne (orchestral edit)
09. Metamorphosis (single remix)

mercredi 30 décembre 2015

Magenta - Live At The Point 2007 (2008)

Magenta Live At The Point 2007
Magenta - Live At The Point 2007
(2008)
A la suite du concept-album Home (2006) puis de la compilation The Singles (2007), Magenta sort, en 2008, un double album intitulé Live At The Point 2007. Leur précédent disque en concert, Another Time... Another Place... datait de 2004.

Comme son nom l'indique, il a été enregistré le 23 novembre 2007 à The Point, petite salle de Cardiff, capitale du Pays de Galles. C'est cette ancienne église, transformée en théâtre en 2001, puis en salle de concert deux ans plus tard, qui figure en illustration, dans un décor chaotique, sur la pochette du disque. Réputée pour son acoustique excellente, elle devra néanmoins fermer ses portes courant 2009. Cet enregistrement demeure donc un des rares témoignages scéniques de ce lieu devenu mythique. 

La formation musicale de cette soirée exceptionnelle demeure une des meilleures que le groupe ait connu et connaîtra. Au chant, nous retrouvons bien évidemment Christina Booth, toujours aussi époustouflante. Elle est accompagnée aux claviers par Rob Reed, l'âme secrète de Magenta, et aux guitares par les fidèles disciples des maîtres David Gilmour et Steve Hackett, les bien nommés Chris Fry et Martin Rosser. La rythmique est quant à elle assurée avec brio par Dan Fry (basse), petit frère de Chris, et Alan Mason Jones (batterie). 

Côté répertoire, c'est un sans faute. La trame principale du petit dernier, Home, est reprise et les plages 4 à 11 du premier disque lui sont dédiées. Comme pour chacun de leurs concerts, l'instrumental Opus Three ouvre le set, suivi par un Speechless endiablé. On retrouve ces deux titres sur la récente compilation parue un an plus tôt. Les deux premiers albums ne sont pas oubliés. Trois titres de Seven sont interprétés : Envy, le déchirant Anger et un Sloth des plus "caméliens" avec son long solo de guitare final enivrant. Man The Machine, l'enchaînement Genetesis/The Warning et The White Witch, dernier morceau ensorcelant à souhait, représentent fièrement le tout premier album du groupe, Revolutions.

A l'écoute de ces deux disques, aucun doute ne subsiste, Magenta est aussi à l'aise sur scène qu'en studio. En moins d'une décennie, Reed et sa bande sont devenus le fer de lance d'une scène progressive renaissante avec chanteuses. La voix magique de Christina qui n'est pas sans rappeler celle toute aussi fantastique d'Annie Haslam de Renaissance, combinée au talent de Rob et confrontée à sa détermination sans faille, ont largement contribué à ce large succès doublé d'une reconnaissance bien méritée.

Musiciens


Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers, chant
Chris Fry : guitare
Martin Rosser : guitare
Dan Fry : basse
Alan Mason Jones : batterie

Titres


1.01. Opus Three
1.02. Speechless
1.03. Envy
1.04. Hurt
1.05. Moving On
1.06. The Journey
1.07. Towers Of Hope
1.08. Demons
1.09. Morning Sunlight
1.10. The Dream
1.11. The Visionary
1.12. Anger

2.01. Man The Machine
2.02. Genetesis/The Warning
2.03. Sloth
2.04. The White Witch (excerpt)

mercredi 7 octobre 2015

Galahad - Empires Never Last (2007)

Galahad - Empires Never Last
Galahad - Empires Never Last (2007)
2007 est une année faste pour Christina Booth. Non seulement Magenta obtient le prix de "meilleur groupe" de l'année, décerné tous les ans par le prestigieux Classic Rock Society, mais, sommet de sa consécration, elle reçoit également celui de la "meilleure chanteuse". Et comme si cela ne suffisait pas, Empires Never Last, le dernier né de Galahad, auquel elle a participé aux chœurs sur trois titres (De-Fi-Ance, Termination, Memories From An Africa Twin), est récompensé du prix, très convoité, de "meilleur album" de l'année. 

Il faut dire que cette reconnaissance est largement méritée tant cet album est époustouflant d'un bout à l'autre. Coproduit par Karl Groom (Threshold, Shadowland), aussi impliqué dans ce projet que l'était Bob Ezrin sur The Wall de Pink Floyd, Empires Never Last est un subtil mélange de rock progressif parsemé de métal et de musique électronique.

Stuart Nicholson, son chanteur, a su développer un chant caméléon à multiples facettes vivant chaque chanson, chaque passage tel un acteur, comme Fish a pu le faire avant lui. Fugazi ou Sunsets On Empire (encore une histoire d'empire...) ne sont pas loin. Si, à l'époque de ce dernier, notre chanteur écossais se demandait What Colour Is God?, Stu clame, non sans ironie teintée de folie, I Could Be God entrecoupé d'extraits du célèbre discours de Martin Luther King, "I Have A Dream".   

Le titre suivant, Sidewinter, avec ses claviers oppressants, sa guitare acérée sa basse puissante, sa batterie froide et son chant hypnotique, semble tout droit sorti d'un vieil album de Joy Division (époque Closer) ou de The Cure (Pornography, Disintegration). 

Lee Abraham, bassiste du groupe depuis 2005, est phénoménal sur Empires Never Last, chanson taillée pour la scène qui alterne moments calmes, presque jazzy, et fureur qui ne demande qu'à jaillir. Et puis arrive le septième et dernier titre, lui aussi éblouissant et chargé d'émotions, This Life Could Be My Last.... Il débute comme un vieux morceau des années 50 chanté par un crooner désabusé et se termine sur un somptueux solo de guitare effectué haut la main par Roy Keyworth, tout aussi inspiré que le claviériste Dean Backer et le batteur Spencer Luckman. 

Bien qu'existant depuis 1985, Galahad n'avait jamais publié jusqu'alors d'album aussi intense, aussi riche et aussi profond. A l'image de la pochette illustrant la prise du Reichstag par les Soviétiques en 1945 (à noter la substitution des tristement célèbres marteau et faucille du drapeau rouge par la lettre "G" de Galahad), son message, des plus limpides, sonne comme un avertissement : aucun empire, quel qu'il soit, n'est éternel. En revanche, qu'en est-il des œuvres d'art ? 

Musiciens


Roy Keyworth : guitar, mellotron, chœurs
Stuart Nicholson : chant
Spencer Luckman : batterie, percussions
Dean Backer : claviers, chœurs
Lee Abraham : basse, chœurs

Tina (Christina) Booth : chœurs
Tina Groom : chœurs
Sarah Quilter : chœurs
Karl Groom : guitares
Clive Nolan : dulcimer synthétique

Titres


01. De-Fi-Ance
02. Termination
03. I Could Be God
04. Sidewinder
05. Memories From An Africa Twin
06. Empires Never Last
07. This Life Could Be My Last...  

samedi 3 octobre 2015

Trippa - Sorry (2007)

Trippa - Sorry
Trippa - Sorry (2007)
Encouragé par le succès du dernier single de Magenta, Speechless, classé dès sa sortie dans le top 75 anglais, Rob Reed décide, en 2007, de compiler toutes les chansons de son ancien groupe Trippa sur un seul album, Sorry. A-t-il choisit ce titre pour s'excuser de ne pas l'avoir fait plus tôt ? Mystère...

Speechless est, en effet, une chanson écrite à l'époque pour le groupe Trippa. Cette formation a existé entre 1995 et 2000. Elle réunissait Rob Reed aux claviers, programmation, guitares, basse, Christina Booth au chant, Ryan Aston à la batterie et Rhiannon Stundon aux chœurs. Le CD 4 titres The Trippa EP demeurait jusqu'alors le seul témoignage existant de cette entité à vocation commerciale très vite tombée dans l'oubli. Pourtant, il s'agit du premier projet collaboratif pré-Magenta réunissant Rob et Christina. D'où tout son intérêt. Il est vrai que la chanteuse galloise avait fait quelques apparitions remarquées en 1994 sur l'album Pictures From The Other Side de Cyan, un autre groupe de Rob, mais sa participation s'était juste limitée aux chœurs et elle n'avait été nullement impliquée dans la conception des chansons. Avec Trippa, elle cosigne tous les titres. 

Sorry en compte seize composés dans les années 90, dont la version originale de Speechless et les quatre chansons de The Trippa EP, auxquels a été ajouté un bonus datant de 2007, Purify. Contrairement aux autres projets contemporains de Rob Reed comme Cyan, Ezra, The Fyreworks ou The Othello Syndrome, nous sommes très éloignés des terres progressives. Durant l'heure que dure le disque, se succèdent des chansons pop à l'influence cinématographique très marquée par John Barry et ses musiques des James Bond. D'ailleurs, le titre de la seizième plage, The Spy Who Got Away, en est l'exemple le plus évocateur. L'auditeur francophone se régalera particulièrement sur le torride Rendezvous (sic), chanté dans la langue de Molière par une Christina sensuelle aux airs de Françoise Hardy :"Dans un autre temps, nous serions (des) amants / Laisse moi t'emmener là / Ce n'est que (resic) un souspire (reresic) d'ici / En regardant le ciel / Nous tombons".  

Trippa est un véritable paradoxe dans la carrière de nos deux artistes. Se situant dans la filiation de Eurythmics, ils ont tout fait pour rechercher le succès immédiat, mais il n'ont trouvé que des portes closes auprès des maisons de disques. Ni le look éléctro-gothique de Christina (que l'on peut voir dans les photos du livret), ni les chansons pop efficaces bien ancrées dans l'air du temps de cette fin de siècle ne réussiront à leur faire signer un contrat. Bizarrement, ils rencontreront le succès (d'estime mais pas seulement) avec leur groupe suivant, Magenta, en jouant une musique de qualité complexe inscrite dans le courant progressif, style musical absent des médias dominants et souffrant d'une mauvaise presse auprès d'une soi-disante intelligentsia rock aussi ouverte d'esprit que les grandes majors de l'industrie musicale. Comme quoi, le monde n'est pas si mal fait...  

Musiciens


Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers, programmation, guitares, basse
Ryan Aston : batterie
Rhiannon Stundon : chœurs

Titres


01. Where Are You
02. Falling
03. Sunshine
04. Alone
05. Sorry
06. Never Gonna Be The Same
07. Speechless
08. Shattered
09. Crash
10. Rendezvous
11. Dreamtide
12. Strange Sensation
13. Whipping Post
14. Save Me With Your Love
15. Drowning
16. The Spy Who Got Away
17. Purify

vendredi 2 octobre 2015

Magenta - The Singles (2007)

Magenta - The Singles
Magenta - The Singles (2007)
Après trois albums studio, un live et une poignée d'EP, Magenta sort, en 2007, sa première compilation sobrement intitulée The Singles. Près de quatre-vingts minutes de musique pour onze titres sélectionnés auxquels ont été ajoutés trois bonus : Opus 3, instrumental ouvrant les concerts du groupe, Pride dans sa mouture d'origine intégrale et Sloth en version orchestrale grandiose avec piano et voix. 

Le but de Rob Reed était de réenregistrer avec la formation actuelle, celle de Home, tous les morceaux des EP Broken, I'm Alive et Night And Day pour les réunir sur un même disque.

Ainsi, Broken se trouve littéralement transformé grâce à sa nouvelle rythmique (Dan Fry à la basse et Alan Mason-Jones à la batterie). De même que Lemminkainen's Lament qui prend une ampleur inégalée jusqu'alors avec sa nouvelle orchestration. I'm Alive, à peine revisitée, demeure toujours aussi percutante. Grâce à la guitare acoustique de Chris Fry mariée en complète harmonie à la voix inimitable de Christina, Cold est magnifiée. Même si King Of The Sky a un peu perdu en intensité, cette chanson demeure toujours aussi dynamique et entraînante avec une Christina qui transmet tout son plaisir à l'interpréter. En revanche, peu de modifications ont été apportées à Call Me. A l'origine chantée par Annie Haslam, Night And Day est reprise ici par Christina qui se l'approprie magistralement. C'est également l'occasion d'entendre les flûtes celtiques et la cornemuse de Troy Donockley. Seul l'instrumental oldfieldien Essence Of Love a été conservé dans sa version d'origine. 

Anger n'est pas extrait d'un EP mais de l'album Seven. Il a également été revu et sa nouvelle version est nettement supérieure et émouvante à la version originale pourtant, elle aussi, d'une très grande qualité. Les trois guitaristes du groupe, Chris Fry, Martin Rosser et Rob Reed, ont même droit chacun à un solo. On retrouve Sunshine Saviour sur l'album Revolutions. Il s'agit de la dernière partie du morceau fleuve Children Of The Sun chantée à l'origine par Rob Reed. Cette onzième plage a été entièrement réenregistrée avec au chant principal Christina secondée aux harmonies vocales par le chanteur gallois Stephen Rhys Williams. Enfin, si Speechless est sorti sous forme de single en même temps que cette compilation, il s'agit en réalité d'un vieux titre composé par le duo Rob Reed/Christina à l'époque de Trippa, formation qui a précédé Magenta dans les années 90. Ce morceau a été repris par Elin Fflur dans les années 2000 avant de devenir un classique du groupe sur scène.   

The Singles n'est donc pas une simple compilation. C'est quasiment un album à part entière mis en œuvre par un perfectionniste, Rob Reed, désireux d'offrir à son public le meilleur. 

Musiciens


Rob Reed : claviers, guitare
Christina : chant
Chris Fry : guitares
Martin Rosser : guitares
Dan Fry : basse
Alan Mason-Jones : batterie

Troy Donockley : uilleann pipes, flûtes
Tim Robinson : batterie
Stephan Rhys Williams : chant

Titres


01. Speechless
02. Anger
03. Broken
04. Lemminkainen's Lament
05. I'm Alive
06. Cold
07. King Of The Skies
08. Call Me
09. Night And Day
10. Essence Of Love
11. Sunshine Saviour
12. Opus 3
13. Pride (Full Version)
14. Sloth (Orchestral Mix)        

jeudi 2 juillet 2015

Chimpan A - Chimpan A (2006)

Chimpan A
Chimpan A - Chimpan A (2006)
Rob Reed ne chôme pas en cette année 2006. Il multiplie les collaborations fructueuses, que ce soit avec Troy Donockley sur le dernier album de Magenta, l'excellent Home, ou avec Annie Haslam, du groupe de légende Renaissance, pour le single Night And Day, ou encore avec Steve Balsamo et Rob Thompson, tous deux respectivement chanteur et guitariste du groupe gallois The Storys, au sein du projet hybride Chimpan A.

Conçu autour de ces trois individus, Chimpan A accueille en son sein une multitude d'invités : les chanteuses Sam Brown (Pink Floyd, Fish), Aitch McRobbie (David Gilmour, Deep Purple), Christina Booth (Magenta, Trippa), Margo Buchannon (Eric Clapton, Joni Mitchell), la chanteuse galloise d'opéra Sian Cothi, l'arrangeur Nigel Hopkins (Elin Fflur, Elvis Costello), le batteur Ryan Aston (Trippa, Elin Fflur, McCarthy), le poète Tony Dallas, le trompettiste Andrew Griffiths et le DJ Richard 'Bluey' Cornock.

Avec tout ce beau monde, notre trio nous a composé une album regorgeant d'influences diverses. Au fil des morceaux, nous croisons aussi bien l'ombre de Pink Floyd, que celle de Moby, Peter Gabriel, Björk, Massive Attack, Ennio Morricone ou encore Mike Oldfield dont un extrait de son célèbre Tubular Bells a directement été samplé dans l'introduction de The Secret Wish. Une abondance de styles musicaux sont représentés : le progressif évidemment, mais aussi la pop, le classique, l'opéra, le gospel, la soul, le rock, le jazz, le rap, le trip hop, la dance, l'electro et bien d'autres encore. 

De ce magma musical, quatre chansons se démarquent largement des autres. You Move In Me, délicate ballade chantée en duo par Steve Balsamo et une Christina Booth légèrement en retrait, mais à la voix toujours aussi suggestive. Sam's Song, autre duo de Steve Balsamo avec, cette fois-ci, Sam Brown, s'étend sur sept minutes et n'est pas sans rappeler le fameux Just Good Friends qu'elle avait interprété avec Fish en 1995. Sur Future Love Games, la soprano Sian Cothi étale tout le potentiel de sa voix qui allie avec subtilité puissance et émotion. Cette voix fait à nouveau merveille sur le très progressif The Last Night On Earth, morceau captivant, construit à partir d'un texte lu par Tony Dallas, qui ne cesse de montée en intensité jusqu'à son final explosif.  

Chimpan A est une sorte d'OVNI dans la carrière de Rob Reed. Il ne ressemble à aucun autre de ses albums et demeure insaisissable, difficilement appropriable notamment à cause de ce (trop ?) grand nombre de styles musicaux abordés. Toutefois, sa collaboration avec Steve Balsamo ainsi que l'idée de réunir un nombre important d'artistes autour d'un même projet, déjà mise en œuvre sur ProgAID, annonce, avec quelques années d'avance, un autre projet bien plus ambitieux et intéressant : Kompendium. Rendez-vous en 2012 !

Musiciens


Rob Reed : claviers, programmation
Steve Balsamo : chant
Rob Thompson : guitares

Sam Brown : chant
Aitch McRobbie : chant
Christina Booth : chant
Margo Buchannon : chant
Sian Cothi : chant
Nigel Hopkins : arrangement des cordes, programmation
Ryan Aston : batterie
Tony Dallas : lecture
Andrew Griffiths : trompette
Richard 'Bluey' Cornock : platines


Titres


01. Theme From Chimpan A (Part 1)
02. It's Only Sin
03. You Move In Me
04. Future 1
05. The Secret Wish
06. Sam's Song
07. Future Love Games
08. The Last Night On Earth
09. The Thief
10. Are You With Me?
11. I Came To Say...
12. Theme From Chimpan A (Part 2)

lundi 22 juin 2015

Annie Haslam with Magenta - Night And Day (2006)

Annie Haslam with Magenta - Night And Day (2006)
Annie Haslam with Magenta -
Night And Day (2006)
Attention collector ! Cet EP 4 titres est la rencontre au sommet entre Annie Haslam, chanteuse culte du groupe Renaissance qui a connu son apogée dans les années 70, et Magenta issu de la nouvelle vague des années 2000 du courant progressif.

Petit retour en arrière.

Christina, chanteuse de Magenta, n'a pas du tout grandi en écoutant du rock progressif. Bien au contraire, dans sa jeunesse, elle était plutôt branchée punk. Elle ignorait donc tout de Renaissance jusqu'à sa rencontre avec Rob Reed et la sortie du premier album de Magenta, Revolutions, où la critique ne cessait de faire la comparaison entre sa voix et celle d'Annie Haslam. Intriguée, elle décide de s'intéresser à cette dernière afin de mieux la connaître. En 2004, via le site web d'Annie, alors en retrait du monde musical depuis quelques années et reconvertie dans la peinture, elle prend contact et lui fait parvenir une copie de Seven, tout juste paru. Puis les deux artistes se rencontrent au printemps 2005, lors du festival RoSFest à Phoenixville auquel participe Magenta. 

Quelques semaines après, Christina écrit la chanson Night And Day suite à un rêve ésotérique qu'elle a fait lors d'un séjour dans un ranch en plein cœur du Wyoming. Après l'avoir arrangée avec Rob Reed, ils proposent à Annie de l’enregistrer. Ce qu'elle accepte avec grand plaisir. 

Ceux sont trois versions de cette même chanson qui se trouvent sur cet EP. L'originale s’inscrit dans la continuité du Nothern Lights de Renaissance, un des rares "hits" du groupe qui a eu le privilège de passer en radio. Elle correspond donc parfaitement au répertoire d'Annie qui en livre une interprétation remplie de convictions. Sur l'Evening Mix, la batterie et la guitare sont en retraits au profit du piano et de la cornemuse de Troy Donockley. Cette version présente un grand intérêt car elle s'apparente à une version acoustique et met bien plus en avant la fantastique voix d'Annie. La troisième est absolument grandiose puisqu'il s'agit d'un duo avec Christina. Les deux voix sont d'abord face à face puis se mêlent dans un tourbillon d'intensité absolument gigantesque. 

La pochette du disque est une peinture d'Annie inspirée par la chanson Night And Day. Cette œuvre, intitulée Essence Of Love a, à son tour, inspiré Rob Reed qui a composé l'instrumental du même nom aux sonorités très oldfieldiennes. Il est placé en troisième position sur le disque. 

La parution de ce petit EP aura, au final, des conséquences des plus bénéfiques. En effet, cet adoubement a permis à Magenta d'accroître son influence sur la scène progressive et de devenir, simultanément à la parution de leur dernier album incontournable Home, le véritable fer de lance des groupes avec chanteuses. Quant à Annie Haslam, cette reconnaissance de la nouvelle génération va lui redonner confiance, puis l'encourager "progressivement" à reprendre le chemin des studios en vue de reformer Renaissance et d'asseoir ainsi définitivement son statut d'icône du mouvement progressif. 

Musiciens


Annie Haslam : chant
Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers
Chris Fry : guitare
Dan Fry : basse
Allan Mason-Jones : batterie
Martin Rosser : guitare

Troy Donockley : uilleann pipes, flûtes

Titres


01. Night And Day
02. Night And Day - Evening Mix
03. Essence Of Love
04. Night And Day - Duet With Christina

jeudi 18 juin 2015

Magenta - Home (2006)

Magenta - Home (2006)
Magenta - Home (2006)
Après The Lamb Lies Down On Broadway de Genesis dans les années 70, après The Wall de Pink Floyd qui a marqué les années 80, après Brave de Marillion dans les années 90, Magenta publie, en 2006, Home, le concept-album des années 2000. Ce disque est le projet le plus ambitieux de la carrière du groupe et succède aux déjà excellents Revolutions et Seven. D'abord vendu en album simple accompagné du EP New York Suite, Rob Reed aura la bonne idée de le rééditer en 2009, dans une version double avec les chansons de l'EP respectant l'ordre chronologique de l'histoire.

Car Home est avant tout une histoire. Celle d'une jeune femme passée du mauvais côté de la loi qui décide de quitter Liverpool pour partir aux États-Unis en quête d'une vie meilleure. Pleine d'espoir, elle va rapidement déchanter. Rattrapée par ses vieux démons (l'alcool, la drogue et la prostitution) suite à de mauvaises rencontres à New York, elle fuit à nouveau et erre à travers le pays. Toutefois, sa rencontre avec Joe, un Indien d'Amérique, va complètement bouleverser sa vie. Grâce à lui, elle retrouvera la paix intérieure et aura la force de rentrer chez elle, dans son pays natal, afin de mettre un terme à cette épopée, véritable voyage initiatique.

Le rôle principal est tenu par la chanteuse du groupe, Christina, qui interprète chaque chanson à la première personne, les rendant ainsi encore plus poignantes. Habitée par son personnage, elle se transforme en une véritable actrice traversée par toute une palette d'émotions. Son chant, d'une précision jusque là inégalée, s'accorde avec chacune des couleurs du disque, passant de la joie à la tristesse, de la tristesse à la nostalgie ou de la nostalgie à l'espoir.

Elle est dirigée par le metteur en scène Rob Reed, secondé par son frère Steve Reed, auteur des paroles et à l'origine de l'histoire. Comme à son habitude, Rob multiplie les casquettes en étant à la fois derrière la caméra en tant que producteur, et devant, en jouant toute une multitude d'instruments (claviers, basse, percussions, guitare, mandoline, chœurs). Il est secondé à la guitare par Chris Fry et Martin Rosser, à la batterie par Allan Mason-Jones et à la basse par le frère de Chris, Dan Fry, remplaçant de Matthew Cohen parti fonder The Reasoning. Quelques "guest stars" font également de courtes, mais remarquées, apparitions, parmi lesquelles Tim Robinson, vieux compère de Rob, à la batterie, Hywel Maggs qui électrise Joe et Journey's End avec sa guitare, Lee Goodall au saxophone sur Moving On donnant l'impression d'entendre Dick Parry sur un morceau du Pink Floyd, ou encore l'exceptionnel Troy Donockley à la cornemuse sur les deux morceaux de fin, The Traveller's Lament et Home, illuminant ainsi l'espoir retrouvé.

A lire les différentes critiques, dans l'ensemble enthousiastes et unanimes, il est évident que les sources d'inspiration sont multiples. Leurs illustres aînés, comme pour chacune de leurs œuvres antérieures, sont évoqués : Yes (pour la basse), Renaissance (pour le chant), Pink Floyd (pour les guitares) et Genesis (pour les claviers). La comparaison avec leurs contemporains comme Mostly Autumn ou Iona grâce, notamment, à la présence de Troy Donockley, ainsi que Glass Hammer pour l'aspect le plus symphonique de leur musique, est également recevable. Les influences de Mike Oldfield et d'Elton John sont, elles, clairement revendiquées par Rob Reed en personne, de même que celles, plus surprenantes, de Kiss, Oasis, Eagles, Massive Attack ou Kate Bush. Enfin, dans certains recoins, plane l'ombre de Marillion, de Camel, de Kayak ou des Flower Kings.

Home, produit protéiforme de toute cette somme, est avant tout un album d'exception, fruit d'un travail minutieux, qui se classe parmi les plus réussis de sa catégorie. De toute la carrière du groupe, s'il ne fallait ne conseiller qu'un seul album de leur discographie, ce serait sans aucune hésitation ce chef œuvre à la fois doux, mélancolique et émotionnellement très fort.


Magenta - New York Suite (2006)
Magenta - Home + New York Suite
(2006)


Musiciens


Christina : chant
Rob Reed : claviers, basse, guitare, flûte, tambourin, mandoline, chœurs
Chris Fry : guitare
Martin Rosser : guitare
Dan Fry : basse
Allan Mason-Jones : batterie

Tim Robinson : batterie
Martin Shellard : guitare
Lee Goodall : saxophone
Hywel Maggs : guitare
Christian Philips : guitare, chœurs
Troy Donockley :uilleann pipes, flûte
Mal Pope : chœurs
Lorraine King : chœurs

Titres


1.01. This Life
1.02. Hurt
1.03. Moving On
1.04. My Home Town (Far Away)
1.05. Brave New Land
1.06. The Journey
1.07. Towers Of Hope
1.08. Arrival
1.09. Home From Home

2.01. White Lies
2.02. Demons
2.03. Truth
2.04. Morning Sunlight
2.05. Joe
2.06. The Dream
2.07. The Visionary
2.08. Journey's End
2.09. The Traveller's Lament
2.10. Home

mardi 19 mai 2015

McCarthy - Through The Fire (1999)

McCarthy - Through The Fire (1999)
McCarthy - Through The Fire (1999)
Qui est Alan McCarthy ? Mystère. Très peu d'informations circulent sur cet artiste. Le seul fait dont nous sommes certains, c'est qu'il a sorti un seul et unique album en 1999 intitulé Through The Fire sous le simple patronyme de "McCarthy". Et si cet album nous intéresse, c'est parce qu'il a été produit et mixé par Rob Reed de Magenta. 

Contemporain des projets Cyan, The Othello Syndrome, Trippa ou The Fyreworks (à deux années près pour ce dernier), Through The Fire n'est pas un album de rock progressif mais de rock... chrétien. Même si quelques sonorités progressives se laissent entendre dans certains morceaux (Diving For PearlsAmazing Grace), il s'inscrit dans la droite lignée des albums de ses aînés comme  Larry Norman ou  Adrian Snell (déjà entendu sur l'album Lux Aeterna de David Fitzgerald). Il est vrai que l'on n'attendait pas du tout Rob Reed dans ce registre, et, vue la qualité indéniable de ce disque, c'est une agréable surprise. 

Outre Alan McCarthy au chant, Rob Reed est à la basse, aux chœurs et aux claviers aux côtés d'un certain Chris Emmanuel. Deux familiers s'occupent de la guitare et de la batterie. Il s'agit respectivement de Martin Rosser, cofondateur de The Othello Syndrome et futur membre de Magenta, et de Ryan Aston (Trippa). 

Il ne fait aucun doute qu'Alan McCarthy est un excellent chanteur. Sa voix, très agréable à écouter, fait penser, toutes proportions gardées, à celle de Simon Le Bon de Duran Duran. Dommage qu'il n'est pas poursuivi sa carrière car cet album inspiré , mélange à la fois d'un style rétro et de sonorités modernes, était très prometteur. 

Musiciens


Alan McCarthy : chant
Martin Rosser : guitare, chœurs
Chris Emmanuel : claviers
Rob Reed : claviers, basse, chœurs
Ryan Aston : batterie

Titres


01. In Your Hands
02. Send Me
03. Waterfalls
04. Doesn't Have To Be This Way
05. Father Friend
06. Diving For Pearls
07. Mr Writer
08. Thinking
09. Eternity Hall
10. Amazing Grace

lundi 18 mai 2015

Elin Fflur a'r Band - Cysgodion (2005)

Elin Fflur - Cysgodion
Elin Fflur a'r Band - Cysgodion (2005)
Fin 2004 - début 2005, Cysgodion, le deuxième album de la chanteuse galloise Elin Fflur, apparaît dans les bacs des disquaires. Digne successeur de Dim Gair, il est la passerelle qui fait passer Elin du stade de chanteuse débutante prometteuse à celui de professionnelle. En effet, avec ce disque, la jeune artiste réalise un bond qualitatif indéniable.

La production est à nouveau assurée par la même équipe que précédemment, à l'exception de Christian Phillips. Très soigné, Nigel Hopkins et Rob Reed (de Magenta) ont effectué un travail remarquable. L'empreinte de ce dernier est notamment visible par la reprise, une nouvelle fois, de deux chanson de son projet Trippa coécrites avec Christina Booth : Boddi qui ouvre le disque comme l'avait fait Dim Gair sur l'album du même nom, et Petha Ddim 'Run Fath. Rob assure également les claviers et quelques parties de guitare accompagné à la batterie par Ryan Aston, l'ancien batteur de Trippa. 

Afin de renforcer sa musique, Elin a constitué autour d'elle un embryon de groupe destiné à la suivre sur scène. D'où, désormais, l'intitulé "Elin Fflur a'r Band". Ce noyau est constitué de Deian Elfryn à la batterie, de Siôn Llwyd à la basse et de Nathan Owen à la guitare. Ces deux derniers ont aussi participé à l'écriture de chansons aux côté d'Elin. 

Toutefois, le principal changement provient d'Elin elle-même qui a gagné en maturité. Ses goûts pop de jeunesse qu'elle affichait sur son premier album ont évolué. Désormais, la chanteuse se sent plus proche d'artistes comme Keane ou Damien Rice et leur influence s'en ressent. Sa voix s'est aussi développée et s'adapte comme jamais aux différents registres rencontrés. Tout à tour elle donne la pêche (Boddi, Ar Y Fforff I Nunlle), provoque une irrésistible envie de danser (Symud Ymlaen, Cymer Fi, Achub Fi), génère de fortes émotions (Angel, Cysgodion, Ar Y Riviera), encourage au recueillement (Colli Iaith) ou apporte de la joie (Petha Ddim 'Run Fath) et de l'émerveillement (Eiliad Fach).  

En défintive cette chanteuse et cet album sont incontestablement source d'ondes positives portées par un chant inhabituel, mais charmant, en langue galloise. Avec Cysgodion (que l'on peut traduire par "ombres" en français), Elin Fflur et sa bande ont tous les atouts en main pour passer définitivement de l'ombre à la lumière. 

Musiciens


Elin Fflur : chant
Nathan Owen : guitares
Siôn Llwyd : basse
Deian Elfryn : batterie

Rob Reed : claviers, guitare
Nigel Hopkins : claviers
Tim Hamill : guitare
Eric Clarke : saxophone, flûte
Ryan Aston : batterie
Steffan Rhys Williams : chœurs
Tesni Jones : chœurs

Titres


01. Boddi
02. Ar Y Fforff I Nunlle
03. Angel
04. Symud Ymlaen
05. Cysgodion
06. Cymer Fi, Achub Fi
07. Colli Iaith
08. Petha Ddim 'Run Fath
09. Eiliad Fach
10. Ar Y Riviera